R OCHAT
DE S TAINVILLE L HUILIER
V ECTEN
T ÉDENAT
L EGRAND
F AUQUIER
Démonstration du théorème énoncé à la page 232 de ce volume, et de quelques autres propriétés du quadrilatère
Annales de Mathématiques pures et appliquées, tome 1 (1810-1811), p. 311-317
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RÉSOLUES. 3II aSin.03B32013bCos.03B3.
Au surplus si ,
dans ce cas , on netrouvait
pasconvenable d’établir
un
pont
sur leprolongement
du canal AB au-delà deA ,
on se con-formerait alors à la
solûtion
du casprécédent (*).
Démonstration du théorème énoncé à la page 232 de ce
volume ,
etde quelques
autrespropriétés du quadri- latère ;
Par MM. ROCHAT ,
DESTAINVILLE , LHUILIER , VECTEN , TÉDENAT , LEGRAND, FAUQUIER , etc. , etc.
LA
vérité de ce théorèmes’aperçoit sur-le-champ ,
en considérant que , si l’onimagine quatre
masseségales
situées auxquatre
sommetsd’un
quadrilatère p
les trois droitesqui joindront
les milieux des côtésopposés
et des deuxdiagonales ,
devantégalement
contenir le centre degravité
de tout lesystème ,
devrontnécessairement
se couper au même(*)
Tout cequi
vient d’être dit prouvequ’un problème simple,
enthéorie,
peutsouvent se
compliquer, lorsqu’il s’agit
d’en obtenir une solutionapplicable à
la pra-tique ;
et ce , à raison de certaines conditions et limitationsqu’on pourrait appeler
en
quelque
sorte,extra-analitique,
parcequelles
ne peuvent êtreexprimées
par des formulesd’algèbre :
conditionsqui s’opposent à
ce que lesquantités
cherchées soientsoumises à la loi de continuité.
Ceux
qui
écrivent pour lesjeunes-gens , toujours portés à envisager
lesquestions
de
géométrie
et d’analise d’une manière tropabstraite
feraient sans doute une choseutile,
en leur offrantquelquefois
des modèles de solutions de ce genre.. (Note des
éditeurs. )
3I2 Q U E S T I O N S
point. C’est
par cette considération que lesrédacteurs
desAnnales
avaient été conduits à laproportion
dont ils’agit ici,
et elle prouveen même temps que le
point
d’intersection destrois,
droites est leur mi-lieu-commun ;
onpeut
aussiparvenir
à un semblablerésultat,
enconsidérant le
quadrilatère
comme laprojection
d’un tétraèdre(*).
On voit de
plus,
parlà ,
que le théorèmes’applique
auquadrilatère gauche
comme auquadrilatère plan ;
on voit enfinqu’on pourrait
luidonner une
beaucoup plus grande généralité ,
ensupposant appliquées
aux
quatre
sommetsdes
massesinégales
designes quelconques.
MM. de Stainville et
Lhuilier sont
parvenus à démontrer lethéo-
rème par des considérations à peu
près
semblables. M. de Stainvillea
supposé quatre
forceségales
etparallèles,
de directionsquelconques, appliquées
auxquatre
sommets duquadrilatère ,
et il a observé que le centre des forcesparallèles
setrouvant
à la’ fois sur les milieux des droitesqui joignent
les milieux des côtésopposés
et sur le milieude celle
qui joint
les milieux desdiagonales,
ces trois milieux doi-vent nécessairement
coïncider...
.Quant
à M.Lhuilier ,
sa démonstration ne diffèreuniquement
decelle de M. de Stainville que par les termes dans
lesquels
ill’exprime c’est-à-dire, qu’il substitue au
centredes forces parallèles
le centredes moyennes distances des sommets du
quadrilatère.
Ilajoute
ausurplus
à sa démonstration cette remarquegénérale
que, dans toutpolygone
d’un nombrepair
decôtés,
les centres des moyennes dis-tances des côtés alternatifs et le centre des moyennes distances de tous
les sommets coïncident. Il
remarque
encorequ’en général ,
toutes lesmanières de déterminer le centre des moyennes distances d’un
système
de
points, compris
dans un mêmeplan
ou situés d’une manièrequel-
conque dans
l’espace ,
doivent conduire à un seul etunique point ,
soit
qu’on
prenne lespoints
dusystème
deux à deux ou trois à troisou
quatre
àquatre
ou ...., ou deplusieurs
de ces manières combinées(*) Voyez, sur cela, la
Correspondance
sur l’écolepolytechnique ,
2.° vol. n.° II, pag.96.
R É S O L U E S. 3I3
entre
elles,
en sortecependant
que cespoints
soientpris chacun
uneseule fois ou un même nombre de fois.
M.
Tédcnat , qui
n’a pasjugé
ce théorèmeindigne
de son atten-tion ,
en a donne une démonstration purementgéométrique,
dans laquelle
il s’est exactement rencontré avec M.Vecten , professeur
demathématiques spéciales
aulycée
deNismes ;
M. de Stainville s’est.
aussi rencontré avec
M. Legrand , professeur
demathématiques
à St-Brieux ,
etM. Fauquier ,
élève dulycée
deNIsmes
, dans une autredémonstration qui,
enchangeant
lesdiagonales
encôtés,
et viceversâ ,
rentre dans celle de MM. Tédenat et Vecten.
Voici à
quoi
seréduisent,
pour lefond,
cesdiverses
démonstrations.Soient
AB , BC , CD 2 DA , ( fig. II , I2 , I3 )
lesquatre
côtésconsécutifs
d’unquadrilatère
,plan
ougauche,
et soientG , H , 1, K,
leurs milieux
respectifs.
Soient deplus
AC et BD les deuxdiagonales
du
quadrilatère ;
soientE,
F leursmilieux ;
soientjoints
ces milieuxpar une droite
EF ;
et, sur cettedroite,
comme base commune, soientconstruits des
triangles ayant
leurs sommets enG, H, I,
K. Il est aisé de voir que ceux de cestriangles qui
auront leurs sommets auxmilieux de deux côtés
opposés ,
auront leurs côtésadjacens
à la baseparallèles,
chacun àchacun,
commeparallèles
à un même côté du qua-drilatère ;
cestriangles
seront doncsemblables a
et deplus égaux ,
comme
ayant
base commune; lesfigures
GI et HK seront donc desparallélogrammes ayant
EF pourdiagonale
commune; lesdiagonales
GI et HK
(*)
devront donc avoir leurs milieux sur EF et couper celle-ci à sonmilieu ;
les trois droitesEF , GI,
HK auront donc leurs,milieux au même
point;
cequi
est le théorèmeproposé.
Un Abonné est parvenu à la démonstration du
théorème,
d’une ma-nière fort
simple,
en considérant( fig. 14, I5, I6)
que les milieux consécutifsE, G, H, F, I, K,
tant des côtés que desdiagonales p
sont les sommets des
angles
d’unhexagone
de la nature despoly-
(*) On n’a
point
mené cesdiagonales,
dans la crainte de rendre lesfigures
trop confuses.Tom. 1.
43
3I4 QUESTIONS
gones
appelés symètriques
parquelques
auteurs(*), c’est-à-dire ,
despolygones
dont le nombre des côtés estpair,
et les côtésopposés, égaux
et
parallèles.
On sait en effet que, dans de telspolygones les diago-
nales
qui joignent
les sommets desangles opposés, lesquelles ,
dansle cas
présent ,
ne sont autres que les trois droites duthéorème ü
onttoutes leurs milieux au même
point.
Enfin
M. Rochat , professeur
denavigation
àSt-Brieux,
en trai-tant la
question
parl’analise,
et en considérant unquadrilatère
com-plet,
est parvenu à un théorème assezremarquable
que nous allons faireconnaître ,
et que nous démontrerons ensuite brièvement.Rappelons-nous auparavant
que toutquadrilatère complet, qui
n’apoint
de côtésparallèles, ayant
troisdiagonales qui peuvent
êtreprises
deux à deux de trois manières
différentes,
il s’ensuitqu’un
tel qua- drilatère esttoujours
formé de troisquadrilatères simples.
Ainsi,
parexemple y
dans lequadrilatère complet
de lafigure i
on trouve les
quadrilatères simples
A"B’
B"A’A",
doit lesdiagonales
sontAI B’, A"B" ,
A BIIB
A"A ,
dont lesdiagonales
sontA"B", A B ,
A’ B B’A
A’ , dont,
lesdiagonales
sontA B ,
A’B’ .Cela
posé,
enappelant
centre d’un.quadrilatère simple,
le centredes moyennes distances de ses sommets ’ voici le théorème de M.
Rochat.
THÉORÈME. Dans
toutquadrilatère complet
1.° Les milieux des
diagonales
sont tous trois sur une mêmeligne
droite.
2.° La droite
qui
contient les milieux desdiagonales
contient aussi les centrescles troisquadrilatères simples ,
en sorte que ces sixpoints
sont sur une même
ligne
droite.3.°
Enfin,
la distance entre les milieuxde
deuxquelconques
des(*)
Voyez
lesÉlémens
deLacaille,
éditions de Marie.RÉSOLUES.
3I5diagonales
est double de la distance entre les centres des deux qua- drilatèressimples auxquels
cesdiagonales appartiennent.
Démonstration. Soient faits
( fig. 17 )
A"A=a , A"A’=a’ , A"B=b , A"B’=b’.
S’oient
M,
M’ les milieuxrespectifs
desdiagonales AB, A’B’ ; par
ces deux
points
soit menée une droitecoupant
A"B" en M".Soient
pris
lepoint
A" pourdes coordonnées,
la droiteA"A
pour axe des x et la droite A"B pour axe des y.
I.,’équation
de BA’ estb x+a’y=a’b , L’équation
de BI A estb’x+ay=ab’ ;
les
équations
dupoint
B" sontdonc
On
a ainsipour
l’équation
deA"B" ,
Les
équations
de M sontx=1 2a , y=1 2b ,
Les
équations
de M’ sontx=1 2a’ , y=1 2b’ ;
on a donc
pour
l’équation
deMM/ ,
Combinée
avec celle deA"B",
elle donne pour leséquations
deM"
les coordonnées de M" sont donc
respectivement
moitiés de celles deB" ;
lepoint
M" est donc le milieu deA"B" ;
ainsi I.° les milieux des troisdiagonales
sont sur une mêmeligne
droite.Soient
C, C’,
C" les milieuxrespectifs
des trois distancesM’M",
3I6
QUESTIONS
M"M, MM’;
cespoints C, C’,
C" seront,d’après
cequi
a été ditprécédemment,
les centres des troisquadrilatères simples ;
donc 2.°ces trois centres sont en
ligne
droite avec les milieux des trois dia-gonales.
On a
Donc 3.° la distance entre .les milieux de deux
quelconques
desdiagonales
est double de la distance entre les centresdes, quadri-
latères
simples auxquels
la troisièmediagonale
est commune.Dès que M. Vecten a eu connaissance du théorème de
M. Rochat ,
il en a démontré la
première partie
comme il suit :Soient
AC, BD, FE, ( Hg. 18)
les troisdiagonales
d’unquadri-
latère
complet,
etG, H, 1
leurs milieuxrespectifs.
Soientjoints
cesmilieux par les droites
GH,
HI. Par lespoints G, H, I, C,
soientmenées à AF des
parallèles
se terminant à AE enG’, H’, I’, C’;
soit enfin menée à
AE ,
parG,
uneparallèle
se terminant a IF enK et
coupant
HHI en L.Cela
posé,
on a, à cause desparallèles
donc
ou encore
or on a
RÉSOLUES. 3I7
ou encore
donc
Multipliant
lesproportions (I)
par lesproportions (II),
ensuppri-
mant les facteurs communs aux
antécédens ,
il viendrad’où on
conclura,
à cause durapport
commun,ou
simplement
ce