A NNALES DE L ’I. H. P.
J ACQUES N EVEU
Sur les états d’entrée et les états fictifs d’un processus de Markov
Annales de l’I. H. P., tome 17, n
o4 (1962), p. 323-337
<http://www.numdam.org/item?id=AIHP_1962__17_4_323_0>
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Sur les états d’entrée et les états fictifs
d’un processus de Markov
par
M. Jacques NEVEU,
Université de Paris.
Sommaire. - On
rappelle
la définition des lois d’entrée et de sortie d’un processus sous-markovien sur un espace dénombrable d’états eton étudie la structure de l’ensemble de ces lois à l’aide du théorème de
représentation intégrale
de G.Choquet.
On définit ensuite des états fictifs pour ces processus de telle manière que ces étatsjouissent
depropriétés analogues
à celles des états donnés initialement.1. . Lois d’entrée. - Soit
P = ~ Pt,
,t > o ~~
un processus sous- markovien défini sur un espace d’états dénombrable A. Nous entendons par là unsemi-groupe (déf. :
=PsPt
si s, t >o)
de matrices sous-rnarkoviennes
(déf. : Pt ~
o,Pte
~ e; e, fonctionunité)
définies surA,
tel que les fonctions de t :
P . ( i, j )
soient continues sur( o, ce)
etconvergent vers I
(i, j) lorsque
t~,
o(I,
matriceidentique).
Nous noteronsdt e-xt Pi (ce > o )
les matrices résolvantes du processus. Introduisons ensuite la fonction
r=1e qui
est strictementpositive
etmajorée
par e surA;
le pro-cessus P sera markovien
[déf. : Pt
e = e(t
>o)~
si et seulement si ; = e.Nous
désignerons
par Ll’espace
de Banach des mesures u sur A telles que324
Il est facile de déduire des
propriétés
de continuité de P et de l’iné-galité e-tPtr ~ r (t > o)
que pour toutuEL, l’application t ~ u Pt applique
continûment( o, ~)
dans L et quelim u Pt
= u dans L.Nous
appellerons
loi d’entrée une famillef
=,, fl,
t > o}
de mesurespositives
sur A telle que : i °fs+t = fsPt
si s, t > o ; 2° sup~ft~
x . .Manifestement
{uPt,
t > o}
est une loid’entrée,
pour tout u ~ L.L’objet
duprésent paragraphe
est de montrer que inversement toute loi d’entrée est de la forme{ uPt} pourvu qu’on
ait aupréalable
convenable-ment
agrandi l’espace
des états. Plusprécisément
nousdéduisons
d’unthéorème de
Choquet ( améliorant
le théorème deKrein-Milman)
que l’ensemble des lois d’entrée estisomorphe
au cônedes
mesurespositives
bornées sur un espace
polonais
contenant A.Un argument
classique (cf. [5],
théorème1.1. ~ ~ permet
de montrerque les fonctions de t
: f (i)
sont continues sur( o, ~)
etpossèdent
des limites
f o ( i) = ft (i)
telles quef o Pi
~fi
t pour tout t > o. Lapremière partie
de laproposition
suivante a été démontréedans [5]
:PROPOSITION 1 . - La
trans f ormée
deLaplace : , f ;t. = ~0
0 dt e-xtfi
id’une loi d’entrée
définit
unefamille ~z,
x >o ~ de
mesurespositives
bornées sur A
jouissant
despropriétés
suivantes :«>
l
si x, y’> y( à )
f,~ (
e__,~.,, si ce > o, s > o.Réciproquement :
1° toutefamille
x > o}
de mesurespositives
bornées sur A
vérifiant ( a )
est latrans f ormée
deLaplace
d’une loid’entrée
unique,.
2° à toute mesurepositive
bornée u sur Aqui vérifie
u(e-xsPs) u pour un x > o
fixé
et tout s > o,correspond
une loid’entrée
unique
t > o} telle
que u =~0 dt fi
.Démonstr~ation. - La
propriété ( a )
résulte dee-~~~ = + - y) ( *,
produit
de convolution) ainsiqu’il
est démontrédans [5],
théorème 1.1.4. Lesinégalités (b)
découlent de = dt
fi
~f ~.
Le théorème de Bernstein relatif aux fonctionscomplètement
monotonespermet
de démontreraisément la
réciproque ( 1 °) (cf. ~ ~ ~ ) .
Laréciproque ( 2" )
s’en déduit enposant = u
~ I
+( x
-y ) P~.’
si y > o et en montrant que la famille, f ,.,
Y~> ~ ! ).
satisfait auxhypothèses
de laréciproque ( i ° ). Or, l’hypo-
thèse sur u
implique
que(y-x) u y=(y-x)~0ds e-(y-x)s u(e-xsPs)u si yx
et par suite que
y
est pour tout y > o une mesurepositive.
D’autrepart
y
est bornéepuisque
u l’est parhypothèse
etpuisque yy
est sous-markovienne. Enfin les
égalités (a)
résultent de la définitionde {y},:
et de
l’équation
résolvante :[I+(,x-y)~’lv~l+(y-~)~’w~=I+(x-~)F’~,
valable pour tout y, 2 > o.
La
proposition précédente
montre enparticulier
que la formuleds e-s fs
définit unebijection (linéaire)
du cône convexe deslois
d’entrée {fs, s>o},
soitF,
sur le cône convexe des mesurespositives
bornées u telles que pour tout s > o. Commelorsque s ~ o, la bi- ,jection précédente applique
le sous-ensemble convexeFi
de F des lois d’entrée telles que I(s > o)
sur le sous-ensembleconvexe F1
de F des mesures de masse totale LI. Pour latopologie
de la conver-gence
simple
u si par dé£.unu ( i )
-~u ( i )
pour toutF1
est un ensemblecompact
etmétrisable;
il suffira pour le voir de remarquer que toute limitesimple
d’éléments de51 i appartient
encoreà
51 i.
En ce
qui
concerne lespoints
extrémaux duconvexe ~ 1,
remarquonsd’abord que o est extrémal et que tout autre élement extrémal u
de F1
est de masse totale
i [sinon
cu EF1
pour une constante c > I et. uappartiendrait
au segment ouvert(o, cu)
contenu dansF1].
Commeles éléments extrémaux
de F1
distincts de ocorrespondent biunivoque-
ment aux
génératrices
extrémales du cône convexe51,
on déduit duthéorème
de [5]
et de cequi précède,
que pour toutie A,
la mesure
R ( i, . ) ’ ~, ~ i P1 ( i, . )
est extrémaledans ~ 1. Désignons
ensuite par
R(a, . ) ( a
E lespoints
extrémaux de~Jt ~
distincts de oet de R( i, .) (i E A);
soient,~ P~ (a, . ), t > o f (a E Ae)
les lois d’entréecorrespondantes,
de telle sorte queR(i, .)=I r(i)~0dt e-tPt(i,
.) (i ~ A),R(a, .)=
~0 dt e-t Pt(03B1,
.) ) (03B1 ~ Ae).Nous conviendrons
d’appeler
états d’entrée lespoints
a deAe.
L’ensemble est
isomorphe
à un sous-ensemble deF1 par
l’application a -~ R(a, . );
nous le munissons de latopologie induite,
c’est-à-dire de la moins fine des
topologies
rendant continue chacune des fonctionsR ( . , i )
où i E A. Comme la masse totale des mesurespositives R ( a, . )
vaut l’unité( a E A -E- A~.), l’application a --~ R ( a, . )
de
A+ Ae
dansl’espace
de Banach(A)
des mesures bornéessur A est même continue. De la
proposition suivante,
il résulte alors quel’application
de(o, oa)
X(A
+A~)
dans Lqui
à t > o età i E A
( resp.
a EAe ) fait correspondre I r(i) Pt (i, .) [resp. Pl ( a
,. ) ],
est continue. En
particulier
si P estmarkovien, l’application (t, a) -~ P~(a, .)
de(o, oo)
X dans est continue.PROPOSITION
2. - Soit} un filtre
de lois d’entrée elsoit f~
uneloi d’entrée. Pour que
fi
~f~t
au sens de la norme dansL,
pourtout t > o, il
suffit
quen1 ~ ~1
au sens de la norme dans l(1).La convergence
fi
~f~t
est alorsuniforme
en t sur tout intervallecompact
de(o, ~).
Démonstration. - De l’identité
suivante,
valable pour toute loi d’entrée :(o ~ u v oo )
Il
et de
l’hypothèse l f i ( i ) - f ~ ( i ) I ~ o,
résultequ’on
a’
vu det e-tf(n)l(i)~vudt e-tf~t(i) (ouv~
; i ~ A).Il résulte facilement de la définition d’une loi d’entrée
que
327
et par suite que, si o u v, i
11 s’ensuit que, dans les mêmes conditions :
Il reste à faire tendre c~
~,
u dans lapremière inégalité
etu’~
v dansla seconde pour obtenir lim
fnu lu
et ~ limfnv, c’est-à-dire
»
lim fnu
=fu
(u > u).~t
Enfin l’identité
fu(i) r(i) = 1, Pue>
et
l’hypothèse 03A3|n1(i)
-f 1 ( i ) |~
ôimplique,
en vertu de cequi
i
précède,
quef ~ -~ fu
dans L pour tout u 5 0. L’uniformité de la convergence résulte alors deIl = Il Pt Il ~ e’ Il (u, ~t > 0).
PROPOSITION 3. -
L’espace
A +A~
est un espacepolonais.
A touteloi d’entrée
f correspond
une mesurepositive
et bornée f surAe
telle quefl = f0Pt + Ac f(d03B1) Pt(03B1,
.) (t > O).Pour toute
fonction
continue etbornée ~
sur A +Ae,
soit~,
on alorsque
t~,
o :‘(i)--~ ~’ fo(,i)
s(L) + ;A ,~
suite la mesure f est
univoquement
déterminée parf.
Démonstration. 2014 Nous allons déduire ce résultat du théorème
suivante
dû àChoquet [2] :
:Étant
donné un espace vectoriel locale-ment convexe
E,
soit X un sous-ensemble convexe de Equi
soitcompact et métrisable. L’ensemble des
points
extrémaux deX,
soitXe,
est alors unG03B4 de
X et toutpoint
de X est lebarycentre
d’aumoins une mesure
de probabilité
surX, entièrement portée par Xg.
En
prenant
X =5Ii,
on voit d’abord que{ o
est unG§
de
F1 ;
il s’ensuit que est un sous-espacepolonais de F1 ([!]?
§6,
n°1,
théorème1).
A toutélément £
deF1, correspond
au moins’
une mesure de
probabilité 03BB
surF1,
entièrementportée par o { -{-
A +Ae
telle que
~= f
).(~)R(~ .).A+Ae
On en
déduit,
à l’aide de laproposition 1,
que/,=B’A(/)201420142014P,(/, ’~~
’ B "/ .)+fA(~)P,(~
- C .) (~>0)..
Le théorème 1.1.2 de
[5]
montre alors pourtout i ~ A. En
désignant
par yf la restriction de 03BB àAe,
on obtientla
première partie
de laproposition.
Soit la mesure
positive
surF1,
entièrementportée
par Aet définie par
~(j~)=~(~)r(~’).
Montrons alors que pour toute mesure ~jouissant
despropriétés ci-dessus,
on a .03BBt(i)03BE(i)~A+Ae
03BB(d03B1)03BE(03B1) lorsquequelle
que soit la fonction continue etbornée )
définie sur A +Ac.
On sait
(cf. [7])
que pour démontrer cette convergence faiblede 03BBt vers ~
il suffitdéjà
de démontrer que~~(/)~(/)2014~
A A+A,
lorsque t ~
o, pour toutefonction )
définie et continue surF1.
D’autrepart,
comme on a329 il
suffit,
en vertu du théorème deLebesgue
sur Ia convergencebornée,
de montrer que
03A3Pt (03B1, j ) r ( j )
~03BE( a ) lorsque
t~
o, pour tou ta a E A -~-
A.~.
Or,
si a est fixé dans A -f-Ae,
si vt est la mesure surr1 portée
par Aet définie par
Pt ( a, . ) .
r~ et si v est une limite faible sur ~~ 1 de vt(t ~, o),
il résulte de
lorsque t t
o et kE A,
que lebarycentre
de vdans F1
vaut ~03B1, la masseunité au
point
a. Comme a eA +A~,
cela n’estpossible
que si 1) = Exet par suite Erx au sens
faible, lorsque
t~,
o.Remarques.
- I° Le fait que la mesure soitunivoquement
déterminée
par f
tient essentiellement à la structure réticulée(théorème
1.1.2 de[5])
du cône des lois d’entrée et peut être déduit d’un théorèmegénéral
dûégalement
àChoquet [2].
a° Dans l’étude de la
représentation
des loisd’entrée,
la secondehypothèse
de définition de ces loisd’entrée,
soit sup~ft Il ~ [ou,
cequi
estéquivalent
en vertu de laproposition 1 : f 1
E l (1)(A)]
n’est pasessentielle. On peut la
remplacer
parl’hypothèse plus large :
sur A.
Pour le
voir,
supposons d’abordqu’il
existe un état io tel que pourtout j E A
on aitPz ( j, i ) > o
pour un toutt ~ o ).
Il suffira daus ce cas de définir
~1
comme le cône convexe des mesurespositives
u sur A telles que pour tout s > o et que . Lacompacité de F1
pour latopologie
de la convergencesimple
résulteraalors de ce que
io ) y1
pourtout j
EA,
uet le théorème de
Choquet
pourras’appliquer.
Dans le casgénéral
cequi
vient d’être dit donnera lareprésentation
désirée surn’importe lequel
des ensemblesAi =
P.( j, i)
> o~ ~
i où i EA ;
il est ensuitefacile de « recoller les morceaux et d’obtenir la
représentation
sur A.Enfin on pourra remarquer que la
représentation
obtenue ainsi nefait
plus
intervenirl’hypothèse Pte e (t > o)
et est donc valable pourtout « processus
positif » .
États fictifs. 2014 Nous
appellerons
loi de sortie une famille g={gt,
t>o de
fonctionspositives
sur A telle que : I°Ptgs=gs+t
si s, t>o; ;
2° T0dtgl ~ l(~)(A)
pour une constanteT>o (pour
touteconstante T
>o).
Nous avons démontre dans[5]
relativement aux lois de sortie un résultatanalogue
à laproposition
1 pour les lois d’entréeet il n’est pas difficile d’obtenir remarque 2 du
paragraphe précé- dent)
un théorème dereprésentation
des lois de sortie àpartir
des étatsde
sortie,
c’est-à-dire àpartir
des éléments extrémaux du cône convexedes lois de sortie.
Tout état
joue
un double rôle en cequ’il
lui est associé à la foisune loi d’entrée
extrémale,
soit{ P. (~ . ), ~
>o {~
et une loi de sortie’
extrémale,
soitJP.(., ~’), ~ >oj.
Dans ceparagraphe,
nous nous propo-sons de montrer que certains états d’entrée sont naturellement
accouplés
avec un état de
sortie ;
nousappellerons
étatfictif le couple
formé parun tel état d’entrée et un tel état de sortie et nous montrerons que les états fictifs
partagent
avec les états de A despropriétés importantes.
DÉFINITION. 2014 Une loi
t>o}~o et
une loi desortie g = {gt,
t>o}~o
seront ditesaccouplées si elles vérifient pour
tout x > 0
l’inégalité
suivante:x~.rx
sur A x A~.r
où le
dénominateur x
estsupposé fini.
Dans cette
définition,
leproduit
tensoriel destransformées
de
Laplace
des deux loisdésigne
évidemment la matricei, y
A}.
Nous avons en outreposé
~(s+t)=fs(i)gt(i); x= ~0dte-xl~(t)
(s, t, x>o).On vérine facilement que
l’expression 03A3fs(i)gt(i)
nedépend
queA
de
(~-p ~), justifiant
ainsi la définition de lafonction n,
et l’on en déduitpar transformation de
Laplace,
l’identitéOn remarquera aussi que
si f et g
sontaccouplées,
il en est encore demême de
cf et
dedg, quelles
quesoient les
constantespositives
c, d.Si
f
et y sontaccouplées,
nousintroduirons,
pour tout x > o, lesmatrice,
mesure et fonctionpositives
’x = (x)-1
x~ x ,fa
=(x)-1x, ’x == (x)-1x.Un calcul
élémentaire,
utilisant l’identité ci-dessus satisfaite par la fonction~,
montre que ces éléments satisfont auxéquations
résolvantes~~.+
(x -.Y) o~y’’
-~li ~1
+(x y) +(x -,~‘) ~xpour tout x, y > o. Il résulte alors de : c> L
I’~.~ P’l:
pour tout x > o,qu’il
existe un sous-ensemble A’ de A tel que : ° o en dehors de2° Les restrictions
des ’x
à A’ X A’ sont les résolvantes d’un processus sous-markovien surA’, qu’on désignera par P’= ~ Pt , t > o ~.
(La
démonstration de ce résultat est entièrementanalogue
à la démons-tration du théorème 2.3.1 de
[5]. )
Deplus
laproposition
1 et leséqua-
tions résolvantes ci-dessus montrent que les restrictions à A’ de
p f .~,,
x >et de j ~~~,~.,
x >o ; sont
les transformées deLaplace
d’uneloi d’entrée
f ’’ _
; , t > o;
et d’une loi de sortie~~’ _ ; ~~~
, t > oj
définies sur A’ relativement au processus P’.
’
Considérons d’abord le cas où
A’~
A. Des définitions il découle que pour tout x > o et tout i’A, x ( i, . ) [resp. x ( . , i)]
estproportionnel
à x [resp.x ].
Gela n’estpossible
que si A - A’ ne contientqu’un
seulétat, = I’,,. ( . , i’) ( en
choisissant ,les constantes de
proportionnalité égales
ài)
ou, cequi
estéquivalent,
si
. ), i’). Réciproquement quel
que soit l’état L’de
A,
les loisj~==P~(~, .),~~>o{ j
etj~=:P~(.,~),~~>oj 1
sontaccouplées.
On sait en effet~~~~, ~ ~ . 4~
que les matricesqui
valentdans le cas considéré :
’x = x - N.r’ ( . i’) ® x
( L ., 7 . ) ( x > o ) .~-(~ 7 L, )
ne sont autres que les matrices résolvantes du processus sous-markovien P’ sur
A -- ~ i‘ ~ obtenu
en arrêtant le processus P à l’état i’.Considérons ensuite le cas ou A’=A et montrons
que f(resp. y)
est, àune constante
multiplicative prés ,
la seule loi d’entrée(resp.
desortie)
telleque ,.~~ lim
~, f ~. ~I
’ +~.Y - x)
’ = o(resp.
lim~, [I
+( y
--x) P~,~ ~°~.s
=°~
~.fi~
’
pour tout x~ > o
(de
telles limites et celles du ~type
lim~, qui
rc ~o
leur sont
équivalentes
à une transformation deLaplace près,
ont étéconsidérées dans
[5]).
Il suffira de le montrer dans le cas des lois d’entrées.Or,
d’une partdonne,
en faisant tendre y -+ 00 et en tenant compte de lim~y.
= o :03B3~~
fx.
-~ t.
(y - x) +f,.,
, Inversement si h est une loi d’entrée telle que
lim ~,
y~~
les mêmes formules montrent que
c’est-à-dire
(c f proposition ~. )
que h. estproportionnel
àf .
PROPOSITION ~. -
Les
lois~ P~ ( i’, )
, t > o~
et~ P~ ( . if),
t ~ oJ
sontaccouplées,
pour tout i’ EA,
Si
f
et g sont des loisaccouplées
distinctes des~précédentes,
ellessont nécessairement de
la forme (à
une constantemultiplicative près)
:fi
= Pc ~«~ ~ ) ~ ~’i = P~ ~ ~ ~ N) ~t > ~)oic a et
03B2
sontrespectivement
un état d’entrée et un état de sortie. Deplus
un état d’entrée(resp.
desortie)
estaccouplé
auplus
avec unétat de sor.tie
(resp. d’entrée).
De telscouples (a, )
serontappelés :
états
ficti fs.
Démonstration. - La
première partie
de laproposition
a été démon-trée
ci-dessus ;
deplus
si leslois, f
et g’ sontaccouplées,
mais ne corres-pondent
pas à un étati E A,
on a nécessairement A’ ^ A en vertu de cequi précède.
Il résulte ensuite deo=lim ~)
y ~ ~ y ~ ~
que o sur
A;
de même go = o sur A. Lespropriétés
def’
et g,
démontrées ci-dessus montrent que
f’
et g sontextrémales,
et parsuite,
en vertu de ce
qui précède
de la formef
==Pi (03B1, . ),
b’L =PL ( .
àune constante
multiplicative prés,
pour un a EAe
et unfi
EAs.
Eneffet, si o hf, on a
+(,y--x)
’x] lim ~ y[I
+(y-x)’x] = o,;)’ y
ce
qui implique
que h estproportionnelle
àf’.
Si f
estaccouplée
à gi et à g2, elle est encoreaccouplée
à g1+ g2, ainsiqu’on
le vérifie immédiatement sur la définition. Mais b ~ étant extrémale en vertu de ce nous venons dedémontrer, ~ 1
et g2 sontproportionnelles.
Cela prouvequ’un
état d’entrée nepeut
êtreaccouplé
à
plus
d’un état de sortie. De même un état de sortie ne peut êtreaccouplé
àplus
d’un état d’entrée.Ceci justifie
la définition d’un état fictif comme un étatqui
est à la fois d’entrée et de sortie.PROPOSITION 5. - A tout état i’ E A comme à tout état
fictif (03B1, 03B2) correspondent
ma pr~ocessus sous-markovien P’dé fini
sur A’=A - ~ i’ ~~
resp. A’ = A et des lois
d’entrée f’ et g’ de
ce processus, de telle sortequ’on
ait pour tout s, t > o :avec .
ri ( s) - (i’, i’ ) .
ou, resp.
~(s + t)
=03A3Ps
(a, k) Pi (k, 03B2)..
De
plus
si l’on pose334
on a la
formule suivante,
oi~ E = i dans le cas d’un état i’ E A’ .-_. o,dans le cas d’un état
fictif :
L’état
considéré est récurrent si et seulement si ~0 ~( t)
dt ~. L’étatconsidéré
appartient
à A’ et est stable si et seulementsi~0 ~’ (t)
dt x .Démonstration. - Les
premières
formules de cetteproposition, jusque
et ycompris
celle concernant r~, se déduisent de formulesprécé-
demment introduites par une transformation
inverse
deLaplace.
Commet
ety’
sont des lois d’entrée et de sortie resp.pour P’, l’expres-
sion f’s (k)$y (k)
nedépend
que de s + t; celajustifie
l’introduction de la fonction~’.
On déduit ensuites de formulesprécédentes
queA
Ar J
et que
~~1(~~’)~-~_~~(.Y)~-~=(x-,Y)
~l)~;Ol)+~ EJ
.
=: ~ (e__3.t_e_x,).~~~~t)clt+~(x-y).
~0
*
En faisant tendre o, on obtient la formule de la
proposition.
Le critère de récurrence est
classique;
sasignification
dans le casd’un état fictif
apparaîtra
mieux dans laproposition
suivante. Il résulte ensuite de ce que = oqu’on
a dans le cas d’un état fictif :x~~
/ ~
Dans le cas d’un état i’ E
~,
on voit même quece
qui
montreque ~0 dt~’(t)
~,si
et seulement si i’ est stable.Donnons en terminant
l’interprétation
en termes de fonctions aléa- toires des résultatsanalytiques précédents. [Nous
excluons le cas trivial d’un état L’ E A tel quePi (i’, i’~
_--_i .~
,
Soit {T(u),
o ula
fonction aléatoire à valeurs dans[o, ~],
àaccroissements
indépendants, positifs
etstationnaires,
telle queT(o)
= oet que
Décomposons
l’ouvert aléatoire de[o, ~], complémentaire
de lafermeture de l’ensemble des valeurs
; T ( u),
o u~} prises
par la fonction aléatoireT,
en les intervalles ouvertsdisjoints qui
le composent.Dans le cas
récurrent [~0 dt~(t)
=00i h
nous obtenons ainsi presque sûrement unedécomposition
de G=In
en une somme infinie dénom-n
brable d’intervalles ouverts
disjoints
delongueur
finie. Dans le cas nonrécurrent [~0dt~(t)~],
nous obtenons presque sûrement unedécomposition
de G : G= In
+I~
en une somme dénombrable d’in-n .
tervalles
I,L
delongueur
finie et d’un intervalleI~ _ ( t f, -E- co ).
Associons à chacun des intervalles
I,t = ( t1, t2 )
une fonction aléa-toire Xn ==
{ X.,
à valeurs dans A’ dont la loi deprobabilité
soiti1, , ...,
X;~
=t~~
’
=I ~’(tn2-tn1)f’s1-t21(i1)Ps2-s1(i1, i2...Psp-sp-1(ip-1, ip)g’in2-sp(ip)
,où tn1
Il si ...tn2 et i1, ... ip
E A’.(L’existence
de cette fonction aléatoire est assurée par un théorèmeclassique
deKolmogorov.)
Associons enfin à
I~ _ ( t~,
+oo)
dans le cas non récurrent, une variable aléatoire r telle que et une fonction aléatoire X°°== j
~°" sT ~ à
valeurs dans A’ et dont la loi deprobabilité
soit
PROPOSITION 5B -
Moyennant
lesdéfinition ci-dessus,
lafonction
aléatoire X =
{ Xt,
o t T} dé finie
parXi
=X t
si t eI",
--X~t
sit E
I~,
= i’ ou l’étatfictif
si tG,
est unefonction
aléatoire sous-markovienne de
fonction
de transition P et d’élat initial : i’ ou l’étatfictif
considéré[plus précisément : Pr(Xt
=i )
=Pt ( â, i)]
.Démonstration. - Nous nous contenterons de vérifier que i) = i)~
la vérification de la
propriété
de Markov de X étant basée sur un calculanalogue.
’Il résulte d’abord des
propriétés
de la fonction Tqu’on
aIl s’ensuit d’abord que
i’) = r~ ( t)
dans le cas d’un étatet que
Pr(Xt =
étatfictif)
= o dans le cas d’un état fictif si bien que dans ce casXl
E A presque sûrement pour tout t T.Ensuite,
il découle des définitions quepour lout t > o et k E A’.
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BIBLIOGRAPHIE.
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(Manuscrit reçu le 26 juin I96I.)