Où va le protectionnisme américain?

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La Chaujt-de-Fpnds, Mercredi 13 Mars 1929.

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Où va le protectionnisme américain?

D e s c o n s é q u e n c e s i n q u i é t a n t e s s e m a n i f e s t e n t !

Après six semaines d'enquêtes sur les doléances et les réclamations protectionnistes des produc- teurs américains, la Commission des Voies et Moyens de la Chambre des représentants vient de rentrer en elle-même.

On ne peut avoir qu'une faible idée de tout ce que les industriels ont pu demander. Pour l'hor- logerie spécialement, on sait que les fabri- cants de montres américains comptent sur une augmentation considérable des droits d e douane, pour accroître leur production et leurs bénéfices qui, pour certains, sont pourtant déjà fort coquets, ceci dit à leur louange. vV

L e porte-parole des fabricants de montres des Etats-Unis, devant le Comittee on Ways and Means, n'a pas caché que, sur certains articles, une augmentation de 300 à 400 %] des droits serait nécessaire pour permettre à l'industrie amé- ricaine de soutenir la concurrence suisse. L à où les droits sont actuellement de 2 dollars, 2,50 dollars et 4,50 dollars, l'horlogerie américaine envisage que la douane devrait percevoir 5 ou 6 dollars. Elle pro- pose, en outre, de développer encore plus la spécia- lisation, selon le nombre d'adjustments, ce qui, à notre avis, irait à fins contraires, car ce sera la porte ouverte à tous les abus et à toutes les fraudes, encore plus qu'avec la nomenclature ac- tuelle, qui pourtant s'est révélée très dangereuse à ce point de vue.

Suivant un cablegrammc de source officielle, les fabricants de montres américains demandent les taux suivants:

1) Taux de buse mouvements.

Mouvements de I pouce 61 !I00 de diamètre et plus, ayant moins de S rubis: 2 dollars 25 par pièce plus un montant additionnel pour chaque fraction de pouce dégressive de cette grandeur.

2) 25 cents pour chaque rubis dépassant 7.

3) 1 dollar pour adjustments quelconques.

4) mouvements marchant plus de 47 heures, 2 dollars additionnels.

5) mouvements-réveils et mouvements frappant les heures, 25 o/o additionnel.

6) rubis importés séparément 10 °/o.

7) cadrans lumineux, 1 dollar par pièce, cadrans avec chiffres appliqués, 1 dollar 50 par pièce.

autres: 45 % sur le prix de vente américain.

8) fournitures : 50 % sur le prix de vente américain.

Les fabricants insistent, en outre, pour imposer les marques suivantes:

nom du fabricant, pays d'origine, nombre de rubis, nombre et caractère des adjustments, dia- mètre en pouces.

L'augmentation des droits de douane dépassera ainsi 800 pour cent pour certaines catégories.

La requête des fabricants américains contient 1 aveu qu'ils ne peuvent, dans les conditions actuelles, arriver à soutenir la concurrence dans la montre- bracelet. Ils poursuivent donc un but bien précis, qui est de frapper le mouvement de montre de petit calibre de droits tellement forts qu'ils puissent se mettre à le fabriquer eux-mêmes, aux Etats-Unis, et détourner à leur profit, une partie de la clientèle

qui, jusqu'à maintenant, achetait la montre suisse.

Un autre objectif des fabriques américaines est de fermer le marché des Etats-Unis aux mouve- ments de montres-automobiles; de montres-boudoir, de pendulettes de voyage et autres articles simi- laires de fantaisie, dont la vente s'est passablement développée ces dernières années. Ceci ne présente, du reste, plus guère qu'un intérêt historique, car elles sont arrivées à peu près complètement à leurs fins, grâce à une décision douanière, prise en 1927, assi- milant arbitrairement ces articles à des pendules et les frappant de droits absolument prohibitifs.

Les fabricants de boîtes américains ont des appé- tits au moins aussi grands que leurs collègues fabri- cants de montres. Ils ne souffrent pas qu'on puisse venir leur faire concurrence dans leur propre pays, sur le propre marché, qui est pourtant déjà à l'heure actuelle une chasse gardée.

E n vue de couper court à l'abus consistant à sous- évaluer lefe boîtes, qui actuellement payent un droit ad Valorem, ils demandent l'application de droits par pièce, qui seront sans iJcute très élevés. L e principe du droit spécifique, exagérations de taux mises à part, nous plairait assez, si la demande des monteurs de boîtes américains n'était corsée d'une revendication tendant à l'établissement d'un droit ad Valorem complémentaire, dans le but de mieux frapper la main-d'œuvre incorporée dans la boîte, plus spécialement pour la décoration, car, ne l'ou-

blions pas, le but recherché est de combler la dif- férence entre le coût de la main-d'œuvre aux Etats- Unis et à l'étranger. L e s Américains oublient, toutefois, que, dès qu'il s'agit de boîtes en métaux précieux, le droit ad Valorem devient parfaitement injuste, car il frappe surtout la matière qui n'est pas moins coûteuse, — au contraire — à l'étranger qu'aux Etats-Unis.

A mentionner aussi les revendications des fabri- cants de ressorts qui voudraient qu'au droit de 45 % ad valorem soit ajouté un droit de 3 cents par res- sort, toujours pour compenser la différence du prix de la main-d'œuvre.

Un pierriste demande que le droit sur les pierres, qui est actuellement de 10 % ad valorem, soit porté à 100 °/o, mais cette revendication n'est pas appuyée, par les fabricants de montres.

Les importateurs d horlogerie combattent natu- rellement les propositions des fabricants, mais les détaillants, qui ont aussi leur mot à dire, sont en- core sur l'expectative.

Leur organe The Jewelers' Circular, leur con- seille de peser soigneusement les arguments des deux parties, avant de prendre position, soit en fa- veur des importateurs, soit en faveur des fabri- cants; cette revue les presse de ne pas considérer uniquement leur intérêt personnel, mais de s'inspirer aussi, dans leur décision, des intérêts généraux de l'industrie de la bijouterie. Il vaut mieux, ajoute The Jewelers' Circular, rester neutre plutôt que Ide s'engager à la précipitée, sans avoir pu se ren- dre compte préalablement des conséquences que pourront avoir, pour le commerce. 1 adoption des pro- positions de l'une ou de l'autre des parties en cause.

En résumé, la Commission des Voies et Moyens, ce que nous appelons chez nous la Commission des douanes, se trouve appelée à renforcer dans des pro- portions considérables un tarif douanier qui est déjà le plus protectionniste du monde. Elle n'hésitera pas à le faire, parce qu'elle est en majorité com- posée de républicains et. parce que le nouveau pré- sident républicain des Etats-Unis, M . Hoover, lui a depuis longtemps indiqué la voie où s'engager. O n (déclare déjà à la face du monde que le relèvement du tarif américain sera insignifiant et que les Etats-Unis ne veulent pas s'exposer aux représailles:

comme si l'on n'y était pas exposé depuis long- temps déjà!

*

* *

L a Journée Industrielle fait remarquer que les pays d'Europe ont déjà protesté maintes fois contre l'inconséquence qu'il y avait à exiger d'eux le paie- ment de leurs dettes et en même temps à les em- pêcher de s'enrichir par l'exportation d'articles ma- nufacturés. Majis il y a mieux à présent: les Etats- Unis s'efforcent de gêner jusqu'aux exportations étrangères de matières premières (coton, jute, po- tasse) lorsque celles-ci sont à des prix qui leur dé- plaisent; et en même temps leur consommation énorme de matières premières pousse les cours à des hauteurs telles que le prix des articles européens tend à monter jusqu'au niveau de celui des Etats- Unis. U n e pénurie de caoutchouc est prévue pour l'exercice courant, et les prix du caoutchouc recom- mencent à monter comme au temps du plan Steven- son: cette fois-ci, l'Angleterre n'en sera pas respon- sable. D e même le cours du cuivre, par le seul fait de la consommation américaine, est passé de 13 cents la livre en septembre dernier à 18 cents ys 18 cents 3/i pour le cuivre d'exportation).

L e s protestations sont sans force: l'industrie au- tomobile américaine absorbe toujours plus de cuivre et de caoutchouc, pour réaliser des bénéfices tou- jours plus forts, répartir des dividendes toujours plus grands à toujours plus d'actionnaires et payer mieux ses ouvriers pour qu'ils achètent plus sou- vent des autos neuves. Tout ce système repose ingé- nieusement sur l e tarif Fordney; supprimons celui- ci, et l'industrie se retrouve à face avec la concur- rence de l'étranger. L'ouvrier américain fait donc cause commune sur ce point avec le fabricant et le vice-président de la Fédération américaine du tra- vail, M . Matthew Woll, est en même temps vice- président de la ligue protectionniste.

Nous faisons ces remarques parce qu'une bro- chure récente de M . Edward Filène, intitulée La production en masse et le tarif, déclarait que, « dans le monde commercial idéal, où les barrières de douanes n'existeraient plus, les Etats-Unis n'au- raient rien à craindre de la concurrence d'aucune au- tre nation ». Combien idéal, en effet, ce monde-là ! Dans la presse américaine de l'heure actuelle, il n'est question que d'une prospérité américaine crois- sante et dont le développement ne doit souffrir aucune protestation. Restent, il est vrai, les repré- sailles.

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L A F E D E R A T I O N H O R L O G E R E SUISSE 207

La réorganisation des industries anglaises

0 Le mouvement de rationalisation dans les in- dustries anglaises ne se dessine que lentement. Un facteur va cependant l'accélérer, selon toute vrai- semblance: l'acuité de la crise de chômage qui sévit actuellement dans le Royaume-Uni et sollicite l'at- tention générale.

Aux dernières statistiques, un million 430 mille chômeurs vivaient de subventions régulières ou d'al- locations de l'assistance publique. L'appel du Lord- Maire, le message de Noël du Prince de Galles, les souscriptions aux fonds de secours, la décision du Parlement d'y ajouter l'équivalent de ce qu'au- rait produit l'initiative privée, sont autant de fac- teurs qui trahissent l'émoi du peuple anglais en face de l'angoissant problème.

La solution en est cherchée par tous les partis sans distinction, avec un égal désir d'arriver à chef. Des plans d'émigration aux Dominions ont été dressés, qui semblent n'avoir donné de résultat que dans une mesure insignifiante, en regard tout au moins du mouvement constamment ascendant du fléau. Les transferts de la main-d'œuvre inutilisée, vers les zones agricoles et les régions industrielles plus privi- légiées, n'ont pas donné non plus ce qu'on espérait.

Les demandes d'ouverture de chantiers nationaux, — electrification, drainage, reboisement, construction, ex- tension des réseaux routiers, etc., — formulées par les travaillistes, risquent d'engendrer pour les con- tribuables des charges sans corrélation avec les be- soins importants de l'économie nationale.

Ces mesures, du reste, ne sont que des palliatifs.

De l'avis de tous ceux qui ont étudié la question, le remède est à chercher ailleurs: trouver les moyens d'abaisser les prix de revient, dont la cherté met certaines industries dans l'impossibilité de lutter con- tre une concurrence étrangère chaque jour plus âpre et plus redoutable.

C'est dans cet ordre d'idée que le chef et le réor- ganisateur de l'industrie chimique anglaise, Sir Al- fred Mond, actuellement Lord Melchett, a pris l'ini- tiative d'une série de conférences dites de paix in- dustrielle.

Ces conférences, qui débutèrent avec l'année 1928, ont déchaîné d'emblée un toile chez les éléments révolutionnaires du monde ouvrier. Le Secrétaire général de la Fédération des mineurs inaugura la campagne par un pamphlet virulent, qui accusait le patronat d'hypocrisie. Les membres du Conseil gé- néral des Trade-Unions, qui sur le Conseil judi- cieux de leur clairvoyant Président, M. Ben Turner, avaient osé accepter de participer aux conférences, ne furent par ailleurs pas mieux traités. Qualifiés de jobards et de traîtres, ils n'en continuèrent pas moins paisiblement leurs travaux, le Congrès des Trade- Unions leur ayant donné mandat de poursuivre les entretiens.

Actuellement, les groupes Melchett et Turner, sui- vant à leur programme, ont décidé la création d'un grand organisme d'études, dit Conseil national in- dustriel, pour préparer les réformes jugées indis- pensables.

Les protagonistes du mouvement ont surtout en vue les avantages pratiques, susceptibles de décou- ler de l'amalgamation d'entreprises rivales qui, jus- qu'ici, se sont épuisées en compétitions. C'est dans ce sens que Lord Melchett a lui-même orienté l'in- dustrie chimique anglaise, et c'est dans cette direc- tion également que les industries textiles et minières cherchent leur voie.

Seulement, en Angleterre, comme dans beaucoup d'autres pays, les concentrations modernes de ca- pitaux et d'organismes, se heurtent encore à pas mal d'hostilités et de préventions. Le but des conférences Melchett-Tumer, est précisément de les faire tomber.

Pour que l'organisme projeté puisse cependant jouer dans l'économie nationale le rôle désiré, il im- porte que toutes les organisations patronales accep- tent d'y collaborer, aussi bien celles qui sont affir liées à la Fédération des industriels britanniques que celles se rattachant à la Confédération des emplo- yeurs. Aussi, ces deux puissants Groupements patro- naux ont-ils été priés de se faire officiellement re- présenter au Conseil national industriel.

Leur réponse ne nous est pas connue. Sans doute, n'accepteront-ils de prêter leur concours que sous certaines réserves et leur adhésion restera:t-elle liée à certaines restrictions. 11 en sera vraisemblablement de même pour les Trade-Unions dont l'attitude reste susceptible de se modifier dès l'instant où leurs re- présentants seront eu mesure de discuter avec les délégués de l'ensemble du patronat.

Il n'en reste pas moins que si le mouvement arrive à prendre pied sur le terrain national, et à instaurer une politique de modernisation des anciennes indus-

tries britanniques, en ce qui concerne les transfor- mations de l'ensemble de l'outillage, de l'organi- sation du travail, la diminution du prix de la pro- duction, le remède efficace à l'atonie qui tue cer- j taines d'entre elles, sera trouvé.

Sans doute, il y aura de redoutables sacrifices : à consentir, mais qui seront en quelque sorte une sauvegarde contre la banqueroute, et constitueront, de l'avis de tous ceux qui ont étudié le problème du chômage sous tous ses angles, le grand moyen de redonner du travail aux ouvriers inoccupés.

Dans son dernier discours sur le chômage, le pre- mier Ministre britannique dont personne ne méconnaît le sens avisé des réalités économiques, a fait allusion j à une profonde révolution, en voie d'accomplissement, J qui permet d'envisager avec optimisme l'avenir in-

dustriel de l'Angleterre.

Quoi qu'il en soit, tous ceux qui savent ce qu'est par exemple le'chômage au pays noir, non seulement pour les mineurs et leurs familles, mais pour tous les commerçants et pour l'ensemble de la commu- nauté, tous ceux qui ont vu la misère navrante du sud du Pays de Galles et du Durham en ce moment, tous ceux-là ne peuvent que désirer voir aboutir le mouvement de réorganisation, tenté par une phalange d'hommes clairvoyants et énergiques.

Chronique financière et fiscale

L a B a n q u e d e s C o o p é r a t i v e s e t d e s S y n d i c a t s . Dans notre numéro du 24 octobre 1928, nous avions reproduit un article du « Journal Suisse des Artisans et Commerçants, au sujet du changement du titre de la Banque des Coopératives et des Syn- dicats.

Le Coopérateur suisse, ayant eu la malencontreuse idée de répondre, l'organe officiel de l'Union des arts et métiers lui répond de main de maître.

« Le Coopérateur » essaie d'expliquer péniblement que la modification de la raison sociale de la Banque est basée sur les expériences faites à cet égard :

« En ce qui concerne la modification de la raison sociale, nous nous basons sur les expériences faites à cet égard pendant les mois qui viennent de s'écou- ler, expériences qui nous ont fait comprendre que le nom actuel est trop long et peu pratique. Le titre trop long est trop souvent la cause de nom- breuses erreurs et de malentendus. Il arrive fré- quemment que des correspondances adressées à la banque par le fait du titre trop long ne portent plus que cette dénomination « Banque coopérative », ce qui prête à confusion, étant donné qu'il existe déjà une entreprise de ce nom à Bâle. Voilà donc une des principales raisons qui ont amené les dirigeants de la banque à proposer un autre nom excluant à l'ave- nir de tels inconvénients. La simple raison nous dit que le développement de l'entreprise ne doit pas être entravé par des obstacles aussi factices.

Ce sont donc des raisons d'ordre purement tech- nique et économique qui ont inspiré les organes dirigeants de la Banque des coopératives et des syndicats à formuler les dits changements aux sta- tuts. Ce n'est donc pas, comme le correspondant de la

« Gazette de Lausanne » semble l'insinuer, une preuve de l'incapacité des administrateurs de la banque;

c'est, bien au contraire, nous semble-t-il, une preuve du sens de la réalité de ces hommes qui s'efforcent de placer l'entreprise sur une base garantissant un développement sain et prospère, dans l'intérêt de toutes les classes de la population qui veulent bien y participer. Tous les dénigrements de gens inté- ressés ne changeront rien à ce développement ».

** *

Comprendra qui voudra ces subtilités, fait obser- ver le « Journal suisse des artisans et commerçants ».

Nous-mêmes devons y renoncer. Nous nous sommes insurgés contre un changement de raison sociale que nous, bourgeois conscients et organisés, nous consi- dérons comme une usurpation. Que les syndicats de lutte de classes et les coopératives de consommation, ardents promoteurs de l'économie collective, adver- saires acharnés de la classe moyenne des artisans et commerçants, que ces milieux fondent et exploitent une « Banque des coopératives et des syndicats », c'est leur affaire qui ne regarde qu'eux. Mais, dès l'instant où cette même banque, dont les dépôts en neuf mois d'activité ont atteint la somme co- quette de 63 millions, publie sur tous les toits que l'augmentation rapide de ses transactions né- cessite une augmentation de capital social et une modification de sa raison sociale qui deviendrait!

« Banque suisse de dépôts », c'est alors une affaire qui regarde tous les citoyens et surtout ceux pour qui l'économie privée, l'entreprise individuelle et la propriété privée ne sont pas de vains mots seule-

ment. Nous disons bien « usurpation » de titre -parce qu'il ne s'agit de rien d'autre. La raison- sociale actuelle de cette banque ne laisse planer aucun doute sur le caractère et le genre de l'entreprise: On y sentait à distance déjà l'Union syndicale suisse .et PU. S. C. Et c'était un épouvantail pour les bour- geois. La nouvelle raison sociale brouille les cartes.

C'est de la poudre aux yeux. A notre avis, « Banque suisse de dépôts » est une raison sociale bourgeoise, inspirant confiance et sécurité, ou bien les mots n'ont plus de sens. Il faudrait être bien malin pour dé- couvrir que là derrière se cache une machine de guerre des syndicats de lutte de classe et des coo- pératives, dont les attaches avec le parti socialiste sont si bien connues. Et c'est précisément le danger.

C'est là contre que nous avons voulu mettre en garde nos lecteurs et nos amis.

Les dirigeants de la « Banque des coopératives et des syndicats » estiment que leur entreprise ne peut plus porter une étiquette qui pourtant lui seyait à merveille. Ils sont libres de la modifier, mais non de tromper le public. Nous ne comprenons pas qu'au lieu de choisir une raison sociale bourgeoisie, ils n'en aient pas encore adopté une très courte, qui se graverait facilement dans la mémoire si chance- lante, paraît-il, de ses pauvres clients... Vous croyez que c'est difficile? Mais pas du tout; tenez, que diriez-vous d'une « Banque des neutres » (Société coopérative) ? Cette raison sociale, à côté de sa brièveté, aurait cet autre avantage de faire dispa- raître comme par enchantement malentendus- e t con- fusions. Personne n'ignore en effet, que, sur le papier seulement, les syndicats ouvriers et les coopé- ratives de consommation sont foncièrement, neutres en matière politique et confessionnelle. Ce sont, sauf erreur, les seules organisations politico-économiques)

qui proclament dans leurs statuts et sur les toits, pour les besoins de la cause, des. principes qu'ß-llesv n'observent pas du tout en pratique. N'est-oe pas là un caractère suffisamment distinctif qui, sous une forme ou sous une autre, doit apparaître dans la raison sociale d'une banque créée et patronnée par les syndicats et 1 es coopératives, mais. qui aimerait

renier ses origines? .,

Chronique des métaux et diamants

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M a r c h é d i a m a n t a i r e .

De nombreux acheteurs américains ont donné de l'animation au marché de Paris, sans quoi celui-ci aurait été bien calme.

L'artkle le plus en faveur fut le brillant de forme, dont de grandes quantités furent enlevées.

Une telle animation pour l'exportation n'a pas été constatée depuis de longs mois.

Ce facteur d'écoulement, y compris la rareté de la matière première et la hausse corollaire de cette rare?

faction, est un bon pas dans la voie d'apurement du marché parisien, ainsi que des autres centres; pre*;

ducteurs de « taillé ».

La grosse pierre est toujours en faveur et ^intérêt, pour celle-ci ne cesse de croître, comme les prix.

L'indice de vie chère étant en hausse, les salaires des ouvriers diamantaires ont subi de ce. fait une petite augmentation.

Le commerce de détail, sur le marché de Londres, a montré un peu plus d'activité pendant cette dernière quinzaine, bien que les affaires dans le Wost-End aient été sérieusement entravées par la rigueur de la température.

A Anvers et à Amsterdam, les transactions sont devenues très difficiles à cause des hauts prix deman- dés pour toutes sortes de marchandises, et les dia- mantaires que les prix des articles actuellement en cours de taille subiront une nouvelle augmentation..

Tous les produits bruts offerts ont été, comme précédemment, rapidement enlevés.

Les demandes continuent à affluer très régulière- ment sur le marché à.'Anvers et de nouveaux acheteurs, étrangers viennent sans cesse remplacer ceux- qui repartent munis de leurs commandes.

Bien qu'il n'y ait rien de très particulier à men- tionner concernant les marchandises, on doit faire une mention particulière à la grande fermeté actuelle des huit faces, mêlés et petites grosseurs.

Le Grand NégoçeU

Contrôle de la marche des montres

C o n t r ô l e f a c u l t a t i f d e s m o n t r e s V i l l e d e G e n è v e .

En exécution de l'arrêté du Conseil. d'Etat du 11 juillet 1913, le Département du commerce et de l'industrie a délivré un diplôme aux maisons d'hor- logerie suivantes de Genève, qui ont fait contrôler,

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N»20. 13 mars 1929

U J L - - « I l

L A F É D É R A T I O N H O R L O G È R E S U I S S E 209

pendant l'année 1928, le plus grand nombre de pièces au bureau officiel de l'Etat pour : le contrôle facultatif des montres de Genève: 1er diplôme:

Patek, Philippe et Cie, S. A.; 2e diplôme: Manu- facture des montres Niton S. A.; 3e diplôme: B. C.

Wenger.

Commerce extérieur

Suisse.

Pris dans son ensemble, le commerce extérieur a rétrogradé de janvier à février à 351,7 millions de fr., ce qui représente une moins-value de 14,3 millions de fr. Le trafic des marchandises entre la Suisse et l'étranger accuse, à l'importation, une va- leur de 188,5 millions de fr., en diminution de 23,6 millions de fr., sur le mois précédent. Par con- tre, les exportations atteignent 163,0 millions de fr., surpassant ainsi de 0,1 millions de fr. le ré- sultat de janvier.

Comparativement au mois de février 1928, les im- portations ont fléchi de 34,4 millions et les expor- tations de 10,6 millions de fr.

Dans l'appréciation de ces résultats, il est à con- sidérer que février compte deux jours ouvrables de moins que le mois précédent et un de moins que février 1928. Déduction faite sur les exportations de 0,3 millions de fr. pour l'or non monnayé, le solde passif de notre commerce extérieur s'élève à 25.8 millions de fr. contre 58,5 millions de fr.

en janvier et 49.4 millions de fr. en février 1928 (en février 1927: 30.1 millions de fr.). Cette élasti- cité de notre balance commerciale est la résultante de l'action conjuguée des influences saisonnières et des conjonctures. La passivité peu accentuée du bilan commercial provient du recul relativement considé- rable des importations ainsi que de l'accroissement des exportations.

Le résultat des exportations de février est de 14.9 millions de fr. inférieur au niveau moyen de l'année 1928. On constate une amélioration de 5,9 °/o en comparaison du mois précédent et un recui de

6,1 »/o par rapport à février 1928. Le mouvement ascendant des exportations avait été plus prononcé de janvier à février 1928 et s£était traduit alors par Un gain de 20.1 millions' de«tf r. od lÖJl^'o.V L^acti- vité intensifiée des exportations est illustrée par le fait qu'il a été fourni à ^étranger, par jour ou- vrable, pour 0.9 millions de fr. de marchandises!

de plus que le mois précédent. En comparaison tou- tefois de février 1928, il s'est exporté journellement pour 0,1 million de fr. de marchandises de moins!.

En février, le 86,3 »/o des importations nécéssiaires pour couvrir les besoins du pays a été compensé par des exportations, contre 72,4 o/0 en janvier et 77,8 o/o en février 1928.

La valeur des importations en février est restée de 40,2 millions de fr. au-dessous de la moyenne mensuelle de 1928 et a fléchi de 11,1 °/o par rap- port au mois précédent. Certains déchets s'expliquent sans doute par les difficultés de transport surgies;

au cours de cette période de froid. Comparativement aux mois correspondants de l'année précédente, la régression ascende à 15,4 <y0.

Etranger.

Mexique. M. Emilio Portes Gil a fait part au Con- seil fédéral de son élection à la présidence des Etats-Unis du Mexique.

Registre du commerce

Enregistrement:

6/III/29. — Alfred Jacques (de Chêne-Bourg), fa- brication de boîtes de montres-bracelets et bijou- terie, 54, rue de Lausanne, Petit-Saconnex (Ge- nève) .

Modification :

5/III/29. — La Société anonyme «Montres Méry S. A. (Mery Watch Ltd) », à Moutier, modifie sa raison sociale en ceïle de Montres Rythma S. A.

(Rythma Watch Ltd).

Radiation:

26/11/29. — Kessi frères en Liq, soc. com., fabrication jgt vente de boîtes plaquées et argent, Bienne.

5/III/29. — William Stachel, sertissages, Bienne.

26/11/29. — T. Jéquier, fabrication d'horlogerie^

Fleurier.

6/1II/29. — Charles Kaiser et fils, soc. n. coll., dé- coration de boîtes de montres or, La Chaux-de- Fonds.

Faillites.

Ouverture de faillite:

23/11/29. — Stachel William, sertissages, Schrägweg / Bienne-Boujean.

Délai pour productions: 9 avril 1929.

Assemblée des créanciers: 16 mars 1929.

Concordats.

Sursis concordataire et appel aux créanciers:

28/11/29. — Kobel Manfred, termineur, Löwengasse 126, Soleure.

Délai pour productions: 29 mars 1929.

Assemblée des créanciers: 15 avril 1929.

Délibération sur l'homologation du concordat:

28/111/29. — "Fiechter et Roy, Efico Watch, Gren- chen.» .

Brevets d'invention

Argent Or fin,

» Platine

Métaux

COTES

12 Mars 1929 .$?•• '»:«$«*$:&$

précieux fin en grenailles pour monteurs de boîtes laminé, pour doreursif ':."',

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111,- 3525,- 3600,-

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* - le kilo - »||

Pour platine fourni par les clients, majora- • -• y tion actuelle de fr. 3.: ',,;'<'

' . " ' •' L .'•:"'''• -'' I . Boîtes or et bijouterie, Cote N° 4 en vigueur dès- le

15 février 1928.

C o m p t a n t A t e r m e London 7 mars 8 mars 7 mars 8 mars (Ces prix s'entendent par tonne anglaise de 1016 kg.

en £ stg.).

Antimoine spec. 54.10-55 54.10/-55 — — Cuivre 82.11/3 82.5/T/s 83.18/9 83.i3/l1/2

» best selected 87.5-88.19/87.15-88.15 — —

» électrolytique 91.-91.10/ 91.-91.10/

Etain

Plomb anglais ' » étranger Zinc

M8.10.' 219.10-220 — — 25.5/ 25 — — 23.18/9 23.12/6 24.2/6 23.16/3 26.2/6 26.2/6 26.8/9 26.11/3 Paris 6 mars 7 mars 8 mars 9 mars

(Ces prix s'entendent en francs français par kg. 1000/1000)

Nitrate d'argent Argent

Or Platine

» iridié 25 o/o Iridium

(en francs Chlorure de platine Platinite

Chlorure d'or London

362 520 17.500 59.000 131.750 340.000 français

2 5 , - 29,20

9,25 6 mars

362 530 17.500 59.000 131.750 340.000

352 530 17.500 59.000 131.750 340.000 par gramme).

25,—

29,20 9,25 7 mars

25,—

29,20 9,25 ß.mars.

(Ces prix s'entendent par once troy

362 530 17.500 59.000 131.750 340.000

2 5 , - 29,20

9,25 9 mars

' 0

Informations

Avis.

La maison :

Ignazio Viviani, Gênes, a été déclarée en faillite.

Les créanciers sont priés de nous envoyer le relevé de leur compte en double au plus vite, afin que nous puissions produire dans les délais.

— Nous mettons en garde contre:

Dahlgrens A/S Import, Export, Copenhague, maison tout à fait insolvable.

— La maison

Joyas Flo-Brucart S. A., Puertaferrisa 10, Barcelone, a suspendu ses paiements.

Nous prions les créanciers de nous adresser le re- levé de leur compte en double, afin que nous puis- sions sauvegarder leurs intérêts.

L'Information Horlogère Suisse La Chaux-de-Fonds. Rue Leopold Robert 42.

Légations et Consulats

Suisse.

France. M. Chassain de Marcilly a présente au Con- seil fédéral, le 27 février 1929, les lettres l'accré- ditant en qualité d'ambassadeur de la République française près la Confédération suisse.

Enregistrements :

Ci. 71a, No. 131142. 23 novembre 1927, 8 h. — Barillet pour mouvements d'horlogerie de tous genres. —• Fabrique d'Horlogerie « La Champa- gne » Louis Müller et Cie. S. A., Bienne (Suis- se.

Ci. 71 a, No. 131143. 11 février 1928, 16s/4 h. — Arbre de barillet pour mouvement de montre, d'horloge ou d'appareil à barillet moteur. — Char- Ces Rodé-Stucky, Grange-Canal, Genève (Suisse).

Mandataire: R. Mathey-Doret, Office «Legis», Ge- nève.

Cl. 71c, No. 131144. 6 février 1928, 181/2 h. — Horloge 24 heures. — Victor Greiml, St-Michael;

et Richard Scherbichler, St. Stephan ob Leoben (Steiermark, Autriche). Mandataire: Fritz Isler, Cl. 71e, No. 131146. 29 février 1928, 20 h. —

Mouvement de montre, possédant un mécanisme de remontoir et de mise à l'heure à tirette. — Hans Gisiger, U hrenfabrikationsgeschäft Times (Hans Gisiger, Times Watch Mfy.J, Selzach (Suisse). Man- dataire: W. Koellikcr, Bienne.

CI. 71 f, No. 131147. 29 février 1928, 181/1 h. — Pièce d'horlogerie et de bijouterie. — Henri Di- tisheim, Fabrique Chevron, 2, rue du Parc, La Chaux-de-Fonds (Suisse). Mandataire: A. Bugnion, Genève.

Brevet additionnel:

Ci. 72 c, No. 131027 (126861). 20 août 1927, 20 h. — Mécanisme de remontage é!ectro-magnéti>- que d'un mouvement d'horlogerie. — Georges Leo- pold 3, rue des Bois, Genève (Suisse). Mandataires:

Imer et 'de Wurstemberger ci-devant: E. Imer- Schneider, ingénieur-conseil, Genève.

Radiations:

CI. 71 f, No. 114523. — Montre savonnette.

CI. 71 f, No. 125766. — Boîte de montre à ansesi Cl. t09, No. 117050. — Pile sèche pour mouvement

d'horlogerie électrique portable.

Cl. 69, No. 110137. — Machine parlante.

Ci. 71e, No. 110775. — Procédé de labrication d'un assortiment pendant et anneau et assortiment suivant ce procédé.

Cl. 71 g, No. 64740. — Mécanisme de sonnerie des heures et des quarts aux montres et horloges;

Ci. 71 k, No. 127821. — Compteur de sport.

Cl. 72 c, No. 100995. — Mécanisme de remontage automatique d'horloge à poids.

Cl. 71 d, No. 109521. — Dispositif régulateur de mouvement de montre.

Ci. 71 f. No. 115154. — Montre.

(31 gr. 103) 1000/1000).

Or (shill.) 84/IlVa 84/lP/s 84/107/8 84/11!/«

Palladium (Lstg.) — — 12,— 12 — Platine (shill.) — _ 277/6 • âfn/6

(par once standard 925/1000 en p e n c e ) . " * Argent en barres 26— 251 6/1 6 26— 26 —

New-York 6 mars 7 mars 8 mars 9 mars (Ces prix s'entendent en cents par once

de 31 gr. 103).

Argent en barres 56 ';, 56 '/2 563/8 56 -1 /8

Cours du diamant brut.

(Prix de Bourse au comptant pour grosses quantités).

Diamant boart fr. 9.80 à 10'.—

Qualités supérieures fr. 0.30 à 1.20 par carat en plus Eclats de diamant fr. 8.70 à 9.20

Cours communiqués par Lucien Baszanger, Genève.

Escompte et change

Suisse: Taux d'escompte 3 ' /a

» » avance s/nantissement 4 '/a Change sur Palris . fr. 20.25

P -'•' "

Parité Escompte Demande Offre en francs suisses °/0

France Gr. Bretagne l). S. A.

Canada Belgique Italie Espagne Portugal Hollande Allemagne Autriche Hongrie Tchécoslov.

Russie Suède Norvège Danemark Bulgarie Roumanie Yougoslavie Grèce Pologne Turquie Finlande Argentine Brésil Indes Japon

100 Frs 1 Liv.st.

1 Dollar 1 Dollar 10P Belga 101 Lires 101 Pesetas 100 Escudos 100 Florins 100 Reichsmk 100 Schilling 100 Pengös 100 Cour.

100 Roubles 100 Cr. sk.

100 Cr. sk.

100 Cr. sk.

100 Leva 100 Lei 100 Dinars 100 Drachm.

100 Zloty 1 Liv. turq.

100 Mksfinl.

100 Pesos 100 Milreis 100 Roupies 100 Yens

20.305 3'/2

25.22 51/s

5.18 5.18 72.05 27.27 100.—

560.—

208.32 123.45 72.93 90.64 15.33 266.67 138.89 138.89 138.89 3.74 3.10 100.—

6.72 58.13 22.78 13.05 220.—

165.—

189.16 258.—

5

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1 5 8

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— 1 6

— 8 5.48

20,25 25,21 5,18 5,15 72,10 27,15 77,10 22,75 208,10 123,25 72,95 90,55 15,375

— 138,70 138,55 138,50 3,70 3,08 9,11 6,50 58,15 2,25 1 3 , - 218,—

61,50 1 8 7 , - 229,—

20,40 25,235

521 5,185 72,35 27,35 77 80 23,75 208,50 123,50 73,25 90,65 15,40

— 139,15 138,75 138,70 3,80 3,10- 9,13 7 , - 58,35

2,75 • 13,15 219,50 62,50 . 192,—

233,— .

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