A NNALI DELLA
S CUOLA N ORMALE S UPERIORE DI P ISA Classe di Scienze
C LAIRE V OISIN
Sur les zéro-cycles de certaines hypersurfaces munies d’un automorphisme
Annali della Scuola Normale Superiore di Pisa, Classe di Scienze 4
esérie, tome 19, n
o4 (1992), p. 473-492
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Munies d’un Automorphisme
CLAIRE VOISIN
L’article fondamental
[10]
de Mumford met en évidence la connexion étroite entre le groupeCHo(X)
deszéro-cycles
moduloéquivalence
rationnelle d’une variété X et les espaces de formesholomorphes
sur X. Dans[2],
S. Bloch tente de
préciser
la nature de cette relation enconjecturant
l’existence d’une filtration décroissante surCHo(X), CHO(X)
=F°CHO(X) D
... D 0, où n = dim
X,
telle que legradué
associé soit "contrôlé" par les structures de
Hodge
sur lacohomologie
deX,
avec
F1 CH°(X) -
noyau del’application degré,
etF2CH°(X) -
noyau del’application
d’Albanese. Formuléeprécisément,
cetteconjecture
entraîne que pour une surface E telle queh2~°(~)
= 0, on a = 0, et que pour un groupe Gagissant
sur unesurface,
l’action induite sur le groupeF 2CHO(s)
est reflétée par l’action de G sur
l’espace
des 2-formesholomorphes
de 1:. Lapremière
de cesconséquences
a été établie dans[3], lorsque £
n’est pas detype général.
Pour les surfaces de typegénéral
avec p. = 0, Inose et Mizukami[8]
montrent
l’égalité
= 0, pour certaines surfaces 1:, surlesquelles
un groupe G
agit,
sans deux-formeholomorphe invariante,
avecl’hypothèse supplémentaire
que 1: a par ailleurs un très gros grouped’automorphismes,
3
comme c’est le cas pour la surface
quintique
deFermat,
définie parXI
= 0. i=o
dans
p3@
où l’on pose G= Z/5Z, agissant
par =çi Xi, où g engendre
Get ç est une racine
cinquième
del’unité,
différente de 1.Dans la
première partie
de ce travail on obtient un énoncé de cetype,
valide essentiellement pour les surfaces intersectionscomplètes
munies d’un grouped’automorphismes
linéairesagissant
sanspartie
invariante(ou
au contrairetrivialement)
sur les deux-formesholomorphes, (cf.
Théorème1.1 ).
L’idée de la démonstration est trèssimple. Supposons qu’on
ait unpinceau
de tellessurfaces,
ayant pour base locus une courbe
C; l’hypothèse
= 0 entraîne queE/G
a un gros groupe de
Picard,
dont la restriction àC/G, lorsque
Evarie,
"doit"engendrer
PicC/G;
si cepinceau correspond
à unpinceau d’hypersurfaces
Pervenuto alla Redazione il 18 Dicembre 1990 e in forma definitiva il 29 Gennaio 1992.
sur une variété de dimension 3 X sur
laquelle
Gagit,
on en déduit alors quel’image
dePic(C/G)
dans est contenue dansl’image
de larestriction
CHI(X/G)
-CHO(Y-IG).
Finalement si X contient suffisammentd’hypersurfaces invariantes,
de sorte que C varie dans E, et siCHl (X/G)
estreprésentable,
on voit que la restrictionCHl (X/G)
-CHO(Y-IG)
estsurjective,
et que est
représentable,
donc nul siAlb(E/G)
= 0, cequi
donnele résultat.
Si l’on
analyse
cette démonstration dans le cas de la dimensiontrois,
on voit que laconjecture
de Bloch pour les surfaces a de fortesconséquences
surles
zéro-cycles
des variétés de dimension trois. Prenons pour fixer les idéesune
quintique
dansJP4
définie par unpolynôme
invariant sous l’involution i :(Xo,..., X4)
-(-Xo, -Xl, X2, X3, X4).
iagit
trivialement surHO(Kx),
desorte que la
décomposition
deHodge
surH3(X)-
est de type(2, 1) + (1, 2).
Ainsi que le
prédit
laconjecture
deHodge,
lapartie
antiinvariante JX de lajacobienne
intermédiaire de X estparamétrée
parl’application
d’Abel-JacobiCx
1CH1(X)hom
---+ JX -(cf. Proposition 2.1 ).
Si onprend
dansP 4
unpinceau
de telleshypersurfaces
avec pour base locus une surface lisse X, on7T
voit
qu’il
existe une surface dont la fibregénérale Wt paramètre
des
1-cycles
antiinvariants dansXt,
de sorte que(Dxt(JWt)
=JXi.
La restrictionCHI(Xt)
-CHO(Y-),
pour t Epl
donne alors unecorrespondance
entre Wet E, induisant une
surjection H2(W)
-H2(I,)-.
Laconjecture
de Blochimpliquera
alors quel’application
induiteCHo(W)
- estsurjective,
et finalement que
l’image
de dansCHO(X)-
est contenue dansl’image
de la restriction
CHI (p4)-
-CHo(X)-,
donc estnulle;
faisant varier 1 dans X, on conclut queCHO(X)-
doit être nul. On montre essentiellement dans la secondepartie
de ce travail que tel est bien le cas(théorème 2.20), l’ingrédient principal,
permettant de contourner le recours à laconjecture
de Bloch dansl’argument qui précède,
étant un théorème de Bloch et Srinivas[4], appliqué
aux
quintiques
de dimension quatre.1. - Le cas des surfaces
1.0. On considère dans cette section la situation suivante: G est un groupe
cyclique
d’ordre n,engendré
par unélément g
EG,
etagissant
linéairementsur
l~3
muni des coordonnéeshomogènes (X°, ... , X3)
par: =où ç
est une racine de l’unité. E c
Pl
est une surface lisse définie par uneéquation homogène
dedegré d,
satisfaisant:g*F
=~kF,
pour un entier k.G
agit
alors sur 1, et donc sur sacohomologie H2(E, A),
où A =Z, Q,
R ou C. Soit l’ensemble des classes invariantes sous G.H 2(1:@ A)inv
C112(1:@ A)
détermine une sous-structure deHodge
deH 2(Y-@ A),
contenant la classe h = et donc par le théorème de
l’index,
la forme d’intersection q~ surH2 (E, A)
a une restriction à nondégénérée.
Notant
H2 (~, A)# l’orthogonal
deH2 (E, A)inv
dansH2 (~, A)
par rapport à qz,on a pour A =
Q,
R,où C,
unedécomposition
en somme directe:et
H2(E, A)#
cH2(~, A)
détermineégalement
une sous-structure deHodge
deH 2 (1: A).
On notera
(resp. partie de type (2, 0)
deH2(’L, C )2nv (resp. H2(E, C)#).
On se propose d’établir le théorème suivant:THÉORÈME 1.1.
i)
Si = 0, on aCHo(’Linv =
dénote le groupe des
zéro-cycles
de E, moduloéquivalence rationnelle,
invariantssous G.
ii)
SiH2~o(~)#
= 0, Gagit
trivialement surCH°(E).
REMARQUE
1.2. Si Gagit
effectivement surp3@
il est facile de voir quel’hypothèse
du second énoncé entraîne d 4, et commeCHo(’L) = Z
pour d 3, le résultat concerneprincipalement
les surfaces dedegré
4.Les
paragraphes
1.3 à 1.16 sont consacrés à la démonstration du théorème.Les entiers n, d,
ni, k
étant fixés on notera H lesystème
linéaire surp3
constitués des
polynômes
P E tels queg*P
=çk P.
On établitd’abord le lemme suivant:
LEMME 1.3.
a)
Si d > 3, la restriction de H à Efournit
un sous-espace vectoriel de de dimensionsupérieure
ouégale
à trois.b)
Si d > 4,l’application
rationnelle Y- - P((H/ ~F~ )* )
a uneimage
de dimension deux.DÉMONSTRATION. Comme F E H, pour i -
0, 1, 2, 3
on a: pj :=XiaF/aXi E
H; £ étant lisse dedegré
> 3, la seule relation dutype
3
LaiXi8F/8Xi =
0(mod F)
est à un coefficientprès
la relation d’Euler:i=o 3
dF ce
qui
prouvea).
Pour montrerb)
considérons d’abordi=o
l’application
rationnelle (D définie par(~°, ... , p3);
sonimage
n’est pas contenuedans un
hyperplan
decoordonnées;
soit a =(aO,..-,a3)
E Im tel que Vi; soit C une composante de dimensionpositive
de surlaquelle
tous les ~i ne s’annulent pas. Posant aij =ai /a j ,
on a donc sur C:(8F/8Xi)/(8Fj8Xj)
=aijPijPj,
oùPi
:=Il Xj.
Lesapplications
rationnelles j ~idéfinies sur C par
... , aF/aX3)
et(Po,..., P3)
coïncidentdonc;
or lapremière
est donnée par unsous-système
sanspoint
basede I)l (
et laseconde par un
sous-système
de~Oc(3)~.
Comme d > 4, ceci n’estpossible
que si d = 4, et lesystème P3)
est sanspoint
base sur C. C ne rencontredonc pas la réunion des droites
:= {Xi
=Xj
=0}, qui
forme le base locus dusystème (Po,..., P3)
surJP>3.
Mais alorsHIC
est sanspoint base,
par le lemmesuivant:
LEMME 1.4. Le base-locus de H est contenu dans la réunion des droites
Aji.
Cela résulte en effet du fait que H est
engendré
par desmonômes,
et nepeut
pas s’annuler sur un desplans
decoordonnées, puisque
F E H.Comme
HIC
est santpoint base,
estfinie,
cequi
prouve finalementque la fibre
générique
deOH
estfinie,
d’où l’assertionb).
1.5.
D’après
le lemme1.3,
et parBertini,
on voit que lesystème
linéairea une
partie
mobile non triviale dont le membregénéral
C est une courbeirréductible,
nonsingulière
en dehors de son intersection avec le base-locus Zde
Gagit
bien sûr sur C, et donc sur sa normaliséeÔ;
lajacobienne JC
de0
admet unedécomposition
àisogénie près
en une somme directeJC -
0153 et pour obtenir lethéorème,
il suffit de montrer:THÉORÈME 1.6.
Soit j :
:0 ~ ’L l’application naturelle,
induisantj* : JO ---~ CHô (E) (où
l’indicesupérieur
0 dénote le sous-groupe des zéro-cycles
dedegré 0);
alors dans le casi) l’image j*(Joinv)
est contenue dans l’ensemble deszéro-cycles supportés
sur Z, àl’équivalence
rationnelleprès,
etdans le cas
ii),
on a la même conclusion enremplaçant JÛ""
parJO#.
Que
ce soit suffisant résulte de[13]
et de = 0 ouplus simplement
dufait que Z est constitué de droites et de
points isolés,
et de[4].
Eneffet,
dansle cas
i)
il est clair que le groupequi
estégal
àest
engendré
par les différences Gx -Gy
des orbites depoints génériques x
ety de X.
D’après 1.3.b)
un telcycle provient
de où C est comme en1.5 et contient x et y. Donc
FICHo(E/G)znv
estsupporté
surZ,
et donc nul.On raisonne de la même manière dans le cas
ii).
l. 7. Il est facile de voir
qu’il
suffit de montrer 1.6lorsque
F est unpoint générique
de H.L’avantage
est le suivant: soitP3 - P
une résolution dessingularités
del’application
rationnelleOH : I~3 - - ---~ P (H*)
donnée par H;alors on
peut
supposer que le transformépropre 1
de M dansp3
estlisse,
etle transformé propre de C est
isomorphe
àC
et est l’intersectioncomplète
dedeux membres du
système
linéaireH
sanspoint
base défini sur7.& 1
etf’,
commepoints
deengendrent
unpinceau
etfournissent une
application méroAmorphe 1/;
:JP>3 - -
-~,qui
se résoud par éclatement deC
dansp3. Soit 1~3
2013~l’application
ainsiobtenue,
oùp3
est l’éclatement de lelong
deC.
On sait que siE ~ -; C
est lediviseur
exceptionnel
del’éclatement,
et i : E -p3
estl’injection naturelle,
le
composé i*
o x* :H1(C)
-H3( p3)
estinjectif.
Enfin,
il est clairqu’on peut
supposer que Gagit
surJP3,
donc aussi surp3,
etqu’alors
1* ox* estéquivariant,
fournissant i*o1r* :Hl(C)in"
et i* o x* : --
H3( p3)#.
1.9. Notons
PÓ
cPl
1 l’ouvert de Zariski au-dessusduquel e
estlisse,
et :=
~-1(I~ô).
Comme 0 surH3( JPÕ, Z)
estégal
àH 1 (I~ô, R2~*7 ),
etplus précisément, H3 (
=H3 ( ~ô)# _ Hi (I~ô~ (R2~*~L )#).
D’autre
part,
leshypothèses
du théorème 1 entraînent les faits suiv- ants : ladécomposition
deH2(Mt, Q)
enpartie
"inv" etpartie
"#" fournit uneN IV
décomposition analogue
surPic Mt Q Q,
d’où deux sous-espaces et~V5’(~)~
deNS(2), (où
NS dénote le groupe deNéron-Séveri);
par le théorème de Lefschetz sur les classes
(1,1)
on a dans le casi)
= et dans le cas
ii), H2(F~, 7~ )#
=enfin,
dans lecas
i)
le schéma de Picard relatif invariantPic(
est étale au-dessus dePô
et constitué d’une réuniondisjointe
de courbes étales au-dessus de tandis que dans le casii)
ona la
même conclusion pourPic(
Dans les deuxcas, il
existe une courbe Dlisse, peut
être non connexe, munie d’uneapplication
p : D 2013~ étale au-dessus de
PÔ,
et telle que: dans le casi),
il existe uneapplication
naturellesurjective
a : 2013>(R2* G )Z)inv
dans le casii),
ilo o
existe une
application
naturellesurjective
a : o -->)p1 .
oComme
Pô
n’est pascomplet,
et que les faisceaux considérés sont localement constants, a induit uneapplication surjective
notée de la mêmel.10.
D’après [14],
on sait que les groupes decohomologie
ci-dessus sontmunis naturellement d’une structure de
Hodge mixte,
pourlaquelle
a est unmorphisme
de structure deHodge
mixtespuisque l’application
a au niveau desfaisceaux est un
morphisme
de variations de structures deHodge (triviales).
Par[6],
lasurjectivité
de a entraîne lasurjectivité
de a restreinte aux sous-espaces depoids
minimal pour la filtrationW,
soit. Dans le casi),
unesurjection
a:façon:
dans le cas
ii),
unesurjection
a:Or notant k et k’ les inclusions
et
de sorte que l’on a finalement des
morphismes surjectifs
de structures deHodge
(toujours
notésa):
1.11.
Finalement,
par sa constructionmême,
la courbe Dparamètre
des
1-cycles
définis àéquivalence rationnelle près
dansp3,
cequi
fournitune
application d’Abel-Jacobi
JD 2013~ Jp3,
où Jp3
est lajacobienne
intermédiaire de
p3,
etJD
est la somme directe desjacobiennes
descomposantes connexes
de D. Il est immédiat que la versiontopologique
defl : (3Q : Hl(D, Q)
2013.H3( p3, Q)
satisfait 1~’* = a.De
plus
le noyau de k’* estégal
à la somme desimages
desapplications it* :
~H3 ( p3),
où t parcourt l’ensemble des valeurscritique
de~, Ét
dénote une
désingularisation
de la surfacesingulière Ît, et it : ft
2013~p3
est lecomposé
del’injection
naturelleÎ%
cp3
et del’application
dedésingularisation Ét
2013~Ît.
Lesparagraphes
1.9 et 1.11 se résument donc dans laproposition
suivante:
PROPOSITION 1.12. Les
applications
etit* :
2013~J
p3, satisfont:
(On
a utilisé le fait que Gagit
sur les variétés abéliennes pour écrire ladécomposition
enpartie
"inv" etpartie
"#" dePic°(1),
comme en1.5).
1.13. On
notera
encore{3 :
D ---~ Jp3
lecomposé
del’application
d’Albanese de D et de
l’application fl
définie ci-dessus(on
suppose choisi unpoint
surchaque
composante deD).
Rappelons
l’existence del’application surjective
~r* o i* : Jp3
2013~JC
duale
de i*
o x*(cf. 1.8);
on a alors le lemme suivant:_
LEMME 1.14.
a)
A des translations évidentesprès, l’application
~r* o i*D --;
JC,
est obtenue de lafaçon
suivante: unpoint
p de Ddétermine, lorsque
lepoint
t :=p(p)
EPl,
unfibré
en droite inversible£p
sur lasurface
ft,
invariant ou antiinvariant selonqu’on
est dans le casi)
ouii),
et l’on aalors:
où
it
estl’injection
naturelle 1b)
De même, pour t E lecomposé:
7r. o i*o it. :
s’identifie
à la restriction3t*,
oùjt
est l’inclusionC
cÎt, définie
par lefait
que Ît
est nonsingulière
lelong
deC.
a)
résulte en effet de ce quefl
estl’application d’Abel-Jacobi,
et doncque
(3(P)
= ECHI( ~3),
et de ce queît
n E ~Û
x CC
X E.De même pour
b).
1. 15. Notant que et = 0, le théorème 1.6 résulte alors de la
proposition 1.12,
du lemme1.14,
et du lemme 1.16 suivant.LEMME 1.16. Soit t E
I~1
et soit .c E PicÉt,
si t ePl,
£ e Pict
sit ft
alors la restrictionjt ,~
de £ àC satisfait:
est contenu dans lasomme de
l’image
de la restriction:CHI(P3)
-CHO(£)
et du sous-groupe deCHO(£)
constitué descycles supportés
sur Z, àéquivalence
rationnelleprès.
DÉMONSTRATION.
Supposons
que t EJPÓ,
et que les surfacesÉt
etY.,t
soient nonsingulières biméromorphes,
via r, en dehors de Z CLt.
Alors pour .c EPic Mt
il est clair quejt* (f-)
et E PicC
différent par uncycle supporté
au-dessus de Z n C, oùjt : C
estégale
à r oIt.
D’autre part,notant
ht : p3,
h : £ -p3
les inclusionsnaturelles,
on a aussi:modulo des
cycles supportés
surZ,
dans
CHO(Y-),
cequi
résulte du fait queC
est la normalisée de C et C = n E modulo une courbesupportée
sur Z. Comme h* est la restriction-
CHO(Y-),
le lemme estprouvé
dans ce cas.Le cas où la
surface ft
estsingulière
se traite exactement de la mêmemanière, compte
tenu du fait queît
n’est passingulière
lelong
deC.
Le théorème 1.1 est donc
prouvé.
On conclut cette section en donnant
quelques exemples
etgénéralisations
du théorème 1.1.
EXEMPLE 1.17. Soit
G - ~ /2 ~ agissant
surI~3
parg*Xo = -Xo, g*Xl = -Xi, g*X2 = X2, g*X3 = X3,
et soit F E unpolynôme invariant,
i.e.g*F
= F. Comme = on a: H est sanspoint
base(H
défini
après
laRemarque 1.2),
et donc si F estgénérique
dans H la surfaceE définie par F est lisse. Il est facile de voir que G
agit
trivialement surH2~°(E) ^_J
C, etdonc,
par le théorème1.1,
on a = 0.De
même,
siZ/3Z agit
surp3
parg*Xo
=Xo, g*Xl -
Xi,g*X2
=jX2, g*X3
=j2X3,
on voit facilementqu’il
existe F invariant par g définissant unesurface E
lisse,
pourlaquelle g agit
trivialement sur on conclut donc que Gagit
trivialement surGÉNÉRALISATION 1.18. Considérons l’involution i sur
1~5
définie par:i*XO = -XO, i*Xl =
-XI,i*X2 =
X2,i*X3 = X3,
i*X4 = X4,i*X5 =
X5.Les
quadriques
invariantes sous i forment unsystème
sanspoint base,
et doncl’intersection
générique
de trois de cesquadriques
est une surface K3Elisse,
sur
laquelle
iagit,
l’action induite surHO(Kr.)
étant triviale. Pour montrer que iagit
trivialement surCH°(E),
onremplace
dans la démonstration du théorèmeJP3
par X = intersection de trois
quadriques
dansp6,
invariantes sous l’involutionqui
envoieXi
sur-Xz
pour i =0, 1
etXi
surXi
pour i > 2, X étant choisie lisse et telle que X nI~5
= y. Onremplace
H par lesystème
linéaire sur Xengendré
par les pour i > 2. Suivant la démarche décrite en1.8-1.16,
on obtient: estengendré
par la restrictionCHI(X)-
---+CHo(L)-.
Or onsait
([1], [2])
queCHl(X)-
estisomorphe
àJX-,
et est de dimension finie(au
sens de[13]).
On en conclut par([13]
th.4)
queCHo(L)-
est en faitégal
à 0,
puisque
= 0.EXEMPLE 1.19
(surface
de Godeaux[11]).
Soit G=Z/5Z agissant
surP3
par =ç Xo, g*Xl - ç2 Xl, g*X2
=~’3X2, g*X3
=ç4X 4
@où ç #
1 satisfait~5
= 1. Comme lesystème H
constitué despolynômes
F dedegré
5 invariantssous G contient les monômes
Xi5,
il est sanspoint base,
et doncpour F
e Hgénérique,
la surface 1 définie par F estlisse;
il est facile de voirqu’il
n’existepas de 2-forme sur E invariante sous G, et l’on conclut par le théorème 1.1 que la surface
quotient YIG
satisfait:GÉNÉRALISATION 1.20
(surface
de Godeaux[11]). Soit ç
une racineprimitive 8ième
de l’unité et considérons l’action suivantede Z /82
= G surP6 : g*Xi
=çi+I Xii
=0,...,
6. Pour i =0,1, 2, 3
soitQi
unequadrique générique
satisfaisant
g*Qi =
Alors la surface 1 définie parQo =... = Q3 =
0est
lisse,
munie d’une action libre de G, pourlaquelle
iln’y
a pas de 2-forme invariante sur X. Pour montrer que onremplace
dans la démonstration du théorème 1.1
p3
par la variété X de dimension 3 définie parQo, Q
1 etQ2,
et H par lesystème
desquadriques Q
satisfaisant:g*Q = ç6Q.
On vérifie facilement que pour Egénérique,
X a pour seulesingularité
unesingularité quadratique
ordinaire en l’un des sommets. Commeplus haut,
ladésingularisée X
de X satisfait:CHl (X)
estisomorphe
àJI;
suivant la méthode décrite en1.8-1.16,
on montre quel’application
derestriction ----+ est
surjective, puis
par[13],
on conclutque
2. - Le cas de la dimension trois
Dans cette
partie,
on considère deshypersurfaces quintiques
lissesX C
I~4,
définies par despolynômes
F invariants sous l’involution i : : --~(-X°, -Xl, X2, X3, X4).
L’involution iagit
alorstrivialement sur
C,
de sorte que lapartie
antiinvarianteH3(X)-
de
H3(X)
détermine une sous-structure deHodge
deH3(X),
sanscomposante
detype (3, 0).
Lapartie
antiinvariante(JX)-
de lajacobienne
intermédiaire JX de X est alors une sous-variété abélienne deJX,
et l’on se propose d’abord de montrer:PROPOSITION 2.1.
L’application
d’Abel-Jacobi(Dx : CHI(X)hom
- JX, envoieCHI(X)- surjectivement
sur JX - .dénote le sous-groupe de
CHI(X)
constitué des1-cycles homologues
àzéro;
commeH2(X, Z)
= Z, surlequel
iagit trivialement,
on aC
La démonstration de la
proposition
2.1 occupe lesparagraphes
2.2 à 2.19.Pour X
fixé,
on noteUx
C l’ensemble desquintiques
lisses Y deP ,
invariantes sous l’involution i :(Xo,
...,Xs)
~(- Xo, -Xl , X2,
...,X5),
et telles que Y np4
= X.Rappelons
d’abord que commeconséquence
du travail[17] (voir
aussi[4]),
on a:LEMME 2.2. Soit
Y E Ux,
et soit a EH4(y~ z)
nH2~2(Y),
alors a estalgébrique,
i. e.; il existe uncycle algébrique
Z de(co)dimension
2 dans Y, tel que[Z]
est unmultiple
entier de a.2.3. On considère le "lieu de Noether-Lefschetz pour les classes antiin-
variantes" S (Ux),
c’est-à-dire l’ensemble desY E Ux,
tellesqu’il
existe uneclasse a e
H2,2 (y)
nH4(y, Z)- (par
définition deUx,
iagit
sur Y, donc surH4(y, Z »;
pour une classe a entière fixée sur un ouvertsimplement
connexeV de
Ux,
lacomposante Sa
de l’intersection de ce lieu avec V, déterminée para, est décrite par
h3~i(Y)-
:= dimH3~1(Y)- équations holomorphes
sur Y G V.On vérifie que la dimension de
Ux,
modulo l’action desautomorphismes
dep5 agissant
trivialement surP4,
est strictementsupérieure
àh3~1 (Y)-,
de sorteque l’on a
toujours
dimSa
> 0, et doncglobalement: S(Ux)
est une uniondénombrable d’ensembles
algébriques
de dimension strictementpositive (ou
estvide).
2.4. Soit T une
composante
deS (Ux);
alors il existe une variété T’algébrique
dominant T et contenue dans l’ensemble{(Y, À)/Y
E T, etÀ e
H4(y, Z)-
nH2~2(Y)}.
On définit sur T’l’application
d’Abel-Jacobi de lafaçon
suivante. Soit(Y, a)
eT’;
par le lemme2.2, quitte
àmultiplier
À par un
entier,
il existe uncycle Za
sur Y, tel que À =[Za ].
On poseX)
EJX-,
oùOx
estl’application
d’Abel-Jacobi de X.Ceci est bien
défini,
car le terme de droite nedépend
que de la classeÀ, qui
est
primitive
et anti-invariante(cf. [7]).
2.5. Notons
qu’il
suffit de prouver 2.1 pour Xgénérique.
On va le faireen établissant les lemmes suivants:
LEMME 2.6. Si X est
générique, S(Ux)
est nonvide; plus précisément,
ilexiste une composante T de
S(Ux)
réduite et de la bonne codimensionh3,1(y)-.
LEMME 2.7. Si X est
générique,
il existe T comme ci-dessus, et T’définie
comme en
2.4,
telle que soit nonnulle; plus précisément
il existe unpoint (Y, A)
de lissité deT’,
enlequel
ladifférentielle
de est de rangmaximal,
ausens où son noyau est constitué des
déformations
de(Y, A)
données par l’actioninfinitésimale
du groupe desautomorphismes
deI~5 agissant
trivialement sur~4.
2.8. Soit
Y E Ux,
et ux EH°(Ôy(1))
la sectioncorrespondant
à X.Soit
A2,2-
EH2(ç22 y )-@
alorsA2,2-
fournit parproduit
intérieur uneapplication,
notée de la même manière:
.x2,2- : HI(Ty)+
-H3(Qy)-,
d’où uneapplication .x2,2-
0 -H3(Qy)-,
obtenue encomposant
laprécédente
avec la
multiplication
par ux : - Pour obtenir2.6,
il
suffit,
enappliquant l’argument
de[9],
de montrer l’existence d’untriplet (Y, X, .x2,2-)
tel quel’application .x2,2-
0 (J x soitsurjective (cela
entraîne en effetla densité dans
Ux
des composantes de S(Ux)
réduites de la bonne codimension.2.9. Soit G E
H°( 0~5 (5))+
lepolynôme
définissant Y, et soitRk(G)+ (resp.
Rk(G)-)
lapartie
invariante(resp. antiinvariante)
sous i de la composante dedegré
1~ de l’anneaujacobien
de Y,quotient
de l’anneau depolynômes
par l’idéalengendré
par les dérivéespartielles 9GI,9Xi,
i =0,
..., 5 de G.D’après [5], [7],
décrivant les variations de structure deHodge d’hypersurfaces,
on voitqu’une
classeA2,2-
comme en 2.8correspond
à un élémentQ
ER9(G)-,
etqu’on
a desisomorphismes R4(G)+, R14 (G)-
1tels que
l’application a2’2
0 ux de 2.8 s’identifie à lamultiplication
parR4(G)+
~R 14 (G) - .
Modulo unchangement
de coordonnées le lemme 2.6 résulte alors de cequi précède
et du lemmesuivant,
dont ladémonstration, inintéressante,
ne sera pas donnée ici:LEMME 2.10. Soit Y c
p5 l’hypersurface quintique
de Fermat,définie
parl’équation
G =X05
+ ... +X55,
invariante sous l’involution i :(X°, ... , X5)
-(XI,XO,X3,X2,X4,XS) (qui
est du type considéréplus haut);
alors il existeune
forme
linéaire H invariante par i et un élémentQ
ER9(G)-
tels que lamultiplication
parHQ
=R4(G)+
-R14(G)-
soitsurjective.
2.11. Soit maintenant un
triplet (X, Y, A)
tel que A EH4(y, Z)-
nH2,2(y)
et que la classe
A2,2-
EH2(02 y )- correspondant
à A satisfasse la condition desurjectivité
2.8. Alors(Y, B)
est unpoint
lisse d’une variété T’ définie comme en2.4,
dontl’espace tangent,
modulo l’action desautomorphismes,
s’identifieau noyau de
l’application .x2,2-
-H3(Qy)-.
Pour montrerle lemme
2.7,
il suffit de montrerqu’on peut
trouver un teltriplet
tel que la différentielle«Dx,7,,)., :
Ker.x2,2-
0 (J x -H2(Ç2x)-
del’application (Dx,T,
aupoint
considéré soitinjective.
On établit d’abord:LEMME 2.12. est décrite de la
façon
suivante. Parproduit
intérieur,a2’2 fournit
uneapplication
notée de la même manière,.x 2,2- :
~
H3(Qy(-X»-, qui
envoie KerB2,2-
0 0,X surKer«(Jx : H3(Qx(-X»-
~H3(Qy)-);
commeH2(Qy) =
0, ce noyau estégal
àH2(QYlx)-, qui
s’envoie naturellement par uneapplication notée e
surH2(Qx),
ce
qui
donnel’application
DÉMONSTRATION. Par le lemme
2.2,
et du faitque T’
estlisse,
on peut supposer que la classe À estégale,
modulo lesmultiples
deh2 (où h
=ci(0y(l)))
à la classe d’une surface lisse Z, telle que C := Z n X soit lisse et telle que dans le
diagramme
suivant:on ait: Im a contient n ker
A2,2- 06).
Soit U Etel que
a(w)
pour w EHO(Nzp5);
alorsa(w)
s’annule lelong
deC,
etdonc,
par la suite exacte:wlc détermine un élément on a
l’application
d’Abel-Jacobi infinitésimale: et par définition de Par la suite exacte
obtient une
flèche TI
:qui
envoie v surOn construit les
analogues
suivants iz et ic del’application
de semi-régularité
de Bloch[16]:
est le dual de ~ induite par
l’application
naturelle
Q~(X)
2013~Kz.
Ic :H°(NzYc)
2013~ est dualede (j9 (j9 --~ (j9
Kc),
induite par la mêmeapplication
restreinte à X et à C.Il est évident que le
diagramme
suivant commute:où ~
est la flèche de connexion associée à la suite exacte:On sait par ailleurs
[16]
que lecomposé
de lz et de la flèche naturelle ç :H1(Ty(-X»
- estégal
auproduit
intérieur avecÀ2,2(C),
et aussi que
Cy
est dual del’application
induitepar
l’application
naturelleQ3c
-NCX* 0 Kc.
Ce dernierpoint
et la définition de lc rendent évidente la commutativité dudiagramme
suivant:Notant finalement que pour u E satisfaisant
(3(uxu) = a(w)
comme
ci-dessus,
et pour v tel que-(v)
= on a:on conclut:
et
ce
qui
est exactement le résultat annoncé.2.13.
Interprétant
les groupes decohomologie
considérés dans le lemme 2.12 en termesd’anneaux jacobiens,
etrappelant
l’existence deQ
EH2 (SZ~ )- correspondant
à~2,2-,
et telle quea2’2
0 ux s’identifie à lamultiplication
parQXs : R 4(G)+
----+ on obtient alors facilement le corollairesuivant, qui
utilisel’isomorphisme supplémentaire:
RIO(F)-.
COROLLAIRE 2.14.
Ker(QXs)
-R’O(F)-
est décrite de lafaçon
suivante: soit T E
Ker(QXs)
cR4(G)+.
Soitf
E relevant T, et soit_ _ _ 5
Q
E relevantQ.
EcrivonsXSQT = L Ai8G/8Xi
avec 10, eto
As
E Alors(~x,T~)*(T)
estégal
àl’image
deAs
dansR’O(F)-
par lecomposé
2.15. Soient maintenant T E
R4(G)+, Q
ER9(G)-,
tels queX5TQ =
0dans
R 14(G)- ,
et supposons que l’élémentAs
construit en 2.14 s’annule danson
peut
alors écrire: . cequi
fournit:par
régularité
de laséquence
ceci entraîne queQT - P8G/8Xs
est dans l’idéalengendré
par lest9GIaXj pour j
4, et doncque
QT
est dans l’idéalengendré
par les8G/8X¡,
soit encore:QT
= 0 dansR 13 (G)- .
Par2.14,
il suffit donc pour prouver le lemme2.7,
de trouver untriplet (X, Y, A)
tel que À EH4(Y,Z )- n H22(Y)-,
et que l’élémentQ
ER9(G)-
associé satisfasse la condition de
surjectivité
2.8 et la condition suivante: lamultiplication
parQ : R4(G)+
--~R13(G)-
estinjective.
On a d’abord le lemmesuivant,
de même nature que le lemme 2.10 et dont la démonstration sera omise pour les mêmes raisons.5
LEMME 2.16. Soit G le
polynôme
de Fermat,G E Xi5,
invarianto
par l’involution i :
(Xo,..., Xs)
-(Xl, Xo, X3, X2, X4, Xs).
Alors il existeQ
ER9(G)-
induisant uneinjection: R4(G)+
-2.17. On conclut maintenant la démonstration de 2.7 de la
façon suivante;
soit encore G le
polynôme
deFermat,
et i l’involution définie en 2.16. Soit H la forme linéaire invariante par i fournie par le lemme2.10;
les conditions: lamultiplication
parHQ : R4(G)+
-R14(G)-
estsurjective,
et lamultiplication
par
Q : R4(G)+
2013~R13(G)-
estinjective
sontalgébriques
surQ
ER9(G)-
etouvertes; comme chacune est satisfaite par au moins un élément de
R9(G)-,
il existe un élément
Q
satisfaisant les deux conditions. Deplus R9(G)-
a unestructure réelle fournie par
l’isomorphisme
on
peut
alors choisirQ représentant
une classe réelle et satisfaisant ces deuxconditions;
mais alorsl’argument expliqué
dans[9]
montre que l’onpeut
choisir G’ invariante par i arbitrairementproche
deG, Q’
ER9(G’)-
arbitrairementproche
deQ,
telle queQ’
EH2(s2Y~)- n H4(Y’, ~).
Par continuité lecouple (G’, Q’)
satisfait les deux conditions ci-dessus(par exemple
pour le mêmeH)
ce
qui
prouve le lemme2.7, d’après 2.15,
pour letriplet (X’,Y’,’B’)
où X’ C Y’est définie par H et a’ est la classe rationnelle
correspondant
àQ’.
Biensûr,
lelemme est alors
également
vrai pour Xgénérique.
2.18. Les lemmes 2.6 et 2.7 montrent que
pour X générique (invariante
pari), l’application
d’Abel-JacobiOx : CHl(X)-
-(JX)-
est non nulle.Comme,
pour Xgénérale, l’image
del’application
d’Abel-Jacobi est une sous-variété abélienne de(JX)-, correspondant
à un sous-groupe L CH3(X, ~ )-,
invariantpar monodromie sur l’ouvert U c
paramétrant
lesquintiques
invariantes lisses
[7]),
il suffit pour conclure la preuve de laproposition 2.1,
de
montrer(1):
(1) Le
rapporteur m’informe que l’on peut trouver une démonstration plus détaillée de
ce lemme dans l’article de F. Bardelli: "On Grothendieck’s generalized Hodge conjecture for a family of threefolds with trivial canonical bundle" (preprint).