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De temps à autres. Bien sûr, il y a le temps «chronos», celui qui se mesure montre en main, au rythme de la trotteuse, seconde après

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Academic year: 2022

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Texte intégral

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De temps à autres…

Bien sûr, il y a le temps « chronos », celui qui se mesure montre en main, au rythme de la trotteuse, seconde après seconde. C’est un temps linéaire : on n’y revient pas en arrière. Il y a aussi le temps « kaïros » qui est un temps de l’ordre de la qualité, une perception particulière d’un moment qui peut influencer une décision, comme si ce temps véhiculait un niveau d’énergie propice à un changement de parcours…Le temps… Le temps qui passe, le temps que cela prend ; le temps d’un regard, le temps est venu… Le temps est passé. A la recherche du temps perdu, il nous faudrait gagner du temps… Dans le temps…

Le bon vieux temps… Que de choses différentes dans un seul mot ! Différentes non seulement en termes de compréhension générale, mais aussi en termes de vécu individuel et particulier.

Bien sûr, il y a le temps « chronos », celui qui se mesure montre en main, au rythme de la trotteuse, seconde après seconde. C’est un temps linéaire : on n’y revient pas en arrière. Il y a aussi le temps « kaïros » qui est un temps de l’ordre de la qualité, une perception particulière d’un moment qui peut influencer une décision, comme si ce temps véhiculait un niveau d’énergie propice à un changement de parcours. Ce temps là est de l’ordre du ponctuel, de l’événementiel. Et puis, il y a le temps biologique: celui des saisons, des croissances et des mûrissements ; c’est un temps cyclique, qui revient et repart sans jamais s’arrêter vraiment. Même la fin, même la mort y prend une place de recommencement… Et encore le temps légal, qui pèse tellement sur nos vies occidentales, les délais, les dates limites, ce temps qui ne tient aucun compte des réalités biologiques de nos existences… Dans nos Églises, nous avons les temps liturgiques, qui sont des référents cycliques, des repères récurrents. Quelquefois récupérés de fêtes païennes liées aux saisons, ces temps nous permettent de structurer nos vies communautaires, ils entretiennent le sentiment de l’attente, de l’inaccompli et de l’accompli, la nécessité d’un passage, le sentiment de l’éternité…

Le temps linéaire, dans l’Église, nous confronte à la dualité entre « hier- demain », tendant à nous faire oublier l’«

aujourd’hui » ! Nous avons des héritages à gérer, des traditions et nous sommes invités à puiser dans ces racines la force de constamment nous mettre en route vers l’avenir. Mais ne nous trompons pas, la manne, au désert, nous invite avec insistance à penser et à vivre le temps présent, l’aujourd’hui, en terme de confiance : pas de prévision, pas de provision ! Sachant que confiance ne veut pas dire immobilisme, statisme, attentisme ! Notre temps est rempli de ces discordances entre passé et avenir. Le christianisme est d’ailleurs présenté comme la religion de la nouvelle alliance, d’emblée comme une nouveauté, alors que c’est au plus profond de ses racines juives que Jésus puise l’essentiel de son message.Pour nos jeunes, les notions de racines et d’héritages sentent la poussière ! Eux qui sont habitués à un monde submergé de technologies aussitôt développées aussitôt dépassées, ils n’ont plus cette conscience du produit solide, durable, ni du réparable, récupérable… Que reste-t-il, pour nos jeunes et jeunes adultes, de ce qui a ponctué leur enfance ? Tout a changé.

Tout ? Pas le temps biologique, ni le temps liturgique… Et loin de subir passivement ce dernier, le croyant est invité à y insérer ses propres évolutions, ses propres projets, le fait qu’il grandit, vieillit, mûrit ; il est convié à transformer un temps chronologique, composé d’une succession de fêtes liées les unes aux autres dans un ordre établi, en un temps de kaïros, un temps d’opportunité dans la rencontre avec Dieu.

« Le temps passé à s’accorder n’est pas du temps perdu », dit Lanza del Vasto. Cette phrase résume assez bien ce que nous vivons dans l’Église, à la fois dans nos relations communautaires et dans notre relation avec Dieu. Plus nous avons l’impression d’être des gens occupés, actifs, voire surchargés, plus il sera important pour nous de nous assurer un capital relationnel, un réseau social – un vrai réseau, non pas basé uniquement sur nos « amis » de la Toile – et plus il sera important pour nous de pouvoir répondre à des invitations spontanées. Le Nouveau Testament nous rapporte ainsi plusieurs repas improvisés, qui d’ailleurs semblent mieux se dérouler au plus ils sont improvisés ! Ils sont à chaque fois l’occasion d’une révélation ou d’une rencontre particulière.

Aujourd’hui, les communautés ecclésiales sont de riches réseaux sociaux, intergénérationnels, socialement variés, et rassemblés par une foi commune en Jésus-Christ. Le capital relationnel qui s’y construit petit à petit, solidement ancré

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dans la foi, permet d’affronter les coups durs de l’existence, les deuils, les maladies, le grand âge, les pertes d’emplois, … Nos groupes d’éveil, d’école biblique et de caté font partie de ce réseau social, de ce capital relationnel que l’Église peut offrir, et qui, à travers le temps chronos, fera émerger des moments de kaïros, des occasions d’échanges fraternels sous l’égide de Dieu.

« Le temps passé à s’accorder n’est pas du temps perdu… »Nous devons en être conscients, nous devons en être heureusement convaincus, en tant que moniteurs, monitrices, animateurs, animatrices, pasteur, pasteures, et nous pouvons interpeller nos communautés sur l’importance, encore aujourd’hui, de prendre le temps de construire et entretenir ce capital relationnel ancré dans la foi commune en Jésus-Christ…

Enseigne-nous à bien compter nos jours

Que le temps passe vite !

À un moment ou à un autre nous exprimons tous ce genre de banalité sur le temps qui passe.

Ce qui nous fait dire, tout aussi fréquemment, « excusez-moi, je n’ai pas le temps »

Tout va vite, très vite, trop vite !!!

Souvenez-vous les paroles de la chanson d’Aznavour (1ère strophe) : Plus je m’enfonce dans ma vie

Plus je ne peux que constater Qu’au vent léger de mes folies Je n’ai pas vu le temps passer Entre les draps de la jeunesse Quand je dormais à poings fermés À l’horloge de mes faiblesses Je n’ai pas vu le temps passer.

Rappelez-vous aussi le sketch de notre humoriste Devos :

Vous avez remarqué comme les gens marchent vite dans la rue?. . . Il y a quelques jours,

je rencontre un monsieur que je connaissais, je vais pour lui serrer la main,

le temps de faire le geste . . . il était passé !

Eh bien j’ai serré la main à un autre monsieur qui, lui, tendait la sienne à un ami

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qui était déjà passé depuis dix minutes

Tout va vite, très vite, trop vite !!! Au point que, tenez-vous bien, j’ai trouvé une formation intitulée : Formation gestion du temps pour ne plus dire : » je n’ai pas le temps » ; connaître, pratiquer et maîtriser les principes fondamentaux.

Perdre son temps, ça veut dire quoi ?

J’ai trouvé cette réponse : si tu as « perdu ton temps » avec plaisir, alors mon ami, tu en as « fais bon usage » ! Qu’il est doux de prendre son temps n’est ce pas ? Mais nous sommes aspirés, « happés » par une spirale sans fin : métro, boulot, dodo… Les Parisiens connaissent bien ce que recouvre cette expression ! Où est le temps ?

Pourquoi sommes-nous si nombreux à courir toujours après le temps ? À répéter à longueur de semaines : je n’ai pas le temps. À remplir notre agenda à ras bord comme si nous luttions contre la peur du vide. Pourtant du temps libre, nous en avons gagné considérablement. Aujourd’hui en effet le travail représente seulement 12% de notre temps de vie et notre espérance de vie s’accroit régulièrement ! Par rapport au XIXe siècle nous vivons, paraît-il, 33 années de plus en moyenne

! Donc du temps, nous en avons, mais le manque de temps est devenu un mal de notre siècle.

Cependant, le temps n’est pas le même pour tous. Il est facteur d’inégalités et notre siècle témoigne aujourd’hui de ces bouleversements. Ces questions de temps sont un véritable enjeu pour nos sociétés. Elles méritent qu’on s’y arrête pour en prendre conscience et définir les dangers, les enjeux et, si possible, les remèdes.

Les dangers et les enjeux

On craint de ne pas être à l’heure à un rendez-vous, de ne pas réaliser ce que l’on doit au moment où l’on vous le demande.

La ponctualité c’est bien sûr, dans toute activité professionnelle, une nécessité. Or ce n’est pas facile et vivre cela tous les jours peut devenir extrêmement stressant. Le temps, dit le proverbe, c’est de l’argent et quand on perd du temps, on perd de l’argent. C’est un problème, à la fois pour l’employé et bien sûr pour l’employeur.

Est-ce une difficulté spécifique de la vie urbaine ? Pas du tout. À la campagne, vous le savez bien, on ne s’arrête jamais : des récoltes à engranger, d’autres terrains à labourer, des appareils à entretenir, des bêtes à nourrir, des vaches à traire…

La logique socio-économique nous oblige à aller de plus en plus vite, à accélérer et, en même temps, nos instruments, nos technologies, nos communications nous font vivre dans une sorte d’instantanéité permanente. Il s’en suit, nous disent les spécialistes, que notre rapport au temps a considérablement changé, particulièrement, depuis une quinzaine d’années.

Il y a dans cette accélération non maîtrisée de nos rythmes de travail quelque chose d’inhumain, qui nous rend nerveux. De façon tout à fait paradoxale cette inhumanité résulte, en partie, d’un trop d’humanité, je veux dire d’un trop-plein de communication interhumaine difficile à assumer. On est arrivé à un point où il n’y a plus d’écart entre le temps de la demande et le temps de la réponse. C’est le travail en flux tendu. Je pense que cette accélération va continuer mais qu’on va trouver des moyens de la vivre, de s’en accommoder.

Le temps accélèrerait-il ?

Augustin disait : « Quand on ne me le demande pas, je sais ce qu’est le temps, quand on me le demande je ne le sais plus ».

Le scientifique, le physicien spécialiste du temps, dira : attention, ne nous trompons pas, ce sont nos rythmes de vie qui posent un problème. Le temps, lui, s’écoule toujours de la même manière. Il est indifférent à nos emplois du temps. Quand on dit le temps s’accélère, on se trompe. Ce qui s’accélère c’est le rythme de nos productions, de nos échanges, de nos déplacements. Le temps n’a pas de vitesse. Mais il y a une confusion qui tient au fait que nous identifions le temps à ce qui se passe dans le temps. Il n’y a pas d’accélération du temps aujourd’hui : c’est nous qui accélérons.

Cependant, pour un individu, le temps subjectif, tel qu’il le ressent, change beaucoup avec l’âge. Par exemple, un an, pour un petit enfant, c’est extrêmement long. Par contre pour quelqu’un qui a 70 ans, voici ce que dit le psalmiste au Ps 90,9 : « Nous voyons nos années s’évanouir comme un son. Les jours de nos années s’élèvent à soixante-dix ans et, pour les plus robustes, à quatre-vingts ans et l’orgueil qu’ils en tirent n’est que peine et misère, car il passe vite et nous nous envolons ».

Par ailleurs, le temps ne nous paraît plus le même si l’on attend quelqu’un qui tarde à venir ou si l’on n’attend personne. Il y a l’impatience de l’attente, il y a la souffrance de l’attente. Il y a aussi, chez les travailleurs en entreprises et les syndicalistes veilleurs, l’inquiétude d’avoir à en faire toujours plus dans un délai de plus en plus réduit : c’est l’appréhension de l’intensification du travail à fournir.

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Être ou faire ?

Pourtant, me direz-vous, nous sommes passés aux 35 heures ! Oui, c’est vrai. Mais effectivement c’est aussi avec une certaine intensification du temps ou plutôt de la quantité de travail dans l’unité de temps pendant la période de présence.

Il y a un temps dans lequel la présence est intensifiée et il n’y a pas beaucoup plus de temps pour les pauses.

De plus, on a le sentiment que si le temps de travail s’intensifie, le temps de loisir s’intensifie aussi. En fait le problème est qu’on est dans une société de performance. On doit être performant professionnellement, on doit l’être dans la vie amoureuse, avec ses amis, avec ses enfants à qui on doit apprendre des tas de choses. La notion de performance est complètement déterminante.

Lorsqu’on a fait un voyage, par exemple au Maroc, on dit de moins en moins, j’ai « visité » le Maroc, on dit j’ai « fait » le Maroc. En effet on est dans une société du faire. Il faut donc faire beaucoup de choses parce qu’on est redevable de ce qu’on a fait dans sa vie. Comme si on devait être jugé à l’aune de ce qu’on aura fait, de ce qu’on aura réalisé et pas forcément de ce qu’on aura été.

Finalement nous sommes dans une société où ce ne sont pas les riches qui sont gagnants, mais les rapides. Nous nous trouvons dans une grande inégalité : il y a ceux qui sont obligés d’aller vite, tout le temps, et de plus en plus vite pour gagner la course. Il y a aussi ceux qui sont obligés d’être lents. Comme s’il n’y avait plus de juste milieu, de juste temps.

On est soit dans l’excès, l’excès de performance, soit dans le rien. Dans ce dernier cas, nous sommes des individus par défaut, hors du temps, hors du travail, hors du lien social.

C’est un visage de notre société qu’il nous faut dénoncer, qu’il nous faut critiquer.

Faire pour être heureux ?

Cette situation tient en partie au fait qu’on croit que le bonheur est possible de façon conditionnelle. C’est-à-dire que l’on peut être heureux à condition d’avoir « fait » le Maroc… ce qui sature notre emploi du temps. Je pense que, dans cette accélération dont nous parlons, la part de la croyance au bonheur joue un rôle décisif. Le bonheur est dans le pré… cours-y vite, cours-y vite… Alors je vais gorger mon emploi du temps de contraintes pour que cette chose soit accessible…

Le résultat, ce n’est pas que l’on soit de plus en plus enfermé dans le présent. En fait, on est de moins en moins présent au présent, de moins en moins attentif à ce qui se passe maintenant. Avec cette course au bonheur, jamais atteint, il me semble qu’on se donne de plus en plus à l’imminence du futur, qu’on est toujours dans la projection pour une espèce de

« court terme ». Du coup on diffère constamment de vivre c’est-à-dire d’être attentif au présent, de s’y adonner pleinement. Pascal le disait déjà au XVIIe siècle, donc j’imagine que ce phénomène est lié à notre condition humaine : nous ne tolérons pas l’attente, l’ennui, l’inertie. Nous essayons de les éviter par des stratagèmes qui mettent en jeu la vitesse, l’occupation, l’interaction, etc.

Cette tension entre le présent et le court terme qu’on est en train de préparer, c’est ce qui nous stresse, nous rend nerveux.

Maîtriser le temps ?

Ce qui frappe dans le comportement actuel c’est le fait qu’on cherche à posséder le temps, à triompher du temps.

Effectivement il y a une sorte de jouissance qui est éprouvée par les gens quand ils arrivent à triompher du temps. Je pense que cette maîtrise du temps a été accentuée par les instruments de communication, notamment le portable et le courriel, qui favorisent l’instantanéité. On émet quelque chose, la réponse est immédiate. Grâce au portable, on peut effectivement jongler avec le temps jusqu’à la dernière minute.

Savez-vous qu’il existe, dans plusieurs villes de France et d’Europe, un Bureau des temps. L’un des objectifs de ces bureaux est d’améliorer les conditions de travail et de concilier vie professionnelle et familiale. Une expérience assez remarquable montre comment la modification des horaires de travail des agents d’entretien des collectivités locales a profondément modifié d’une part, le statut de ce personnel, sa reconnaissance, sa respectabilité par rapport aux autres personnels des entreprises et d’autre part leurs conditions familiales de vie. Le passage d’un horaire émietté, avant 7 h du matin, ou après 20 h, à un horaire continu en journée, de 9 h à 16 h leur permet de vivre avec leur conjoint, avec leurs enfants, de pouvoir les amener et les ramener de l’école, de veiller à leur travail scolaire et de les y aider si nécessaire.

Nous sommes dans une société où l’on subit beaucoup d’inégalités et de décalages de rythmes. Je dirai que ce qui est très

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intéressant, dans cet exemple, c’est qu’on essaie d’adapter les rythmes au lieu de les subir afin d’améliorer leur praticabilité. Finalement comment trouver, non pas tellement la même longueur d’onde mais des rythmes qui finissent par favoriser l’interaction entre les êtres, des rythmes qui leur permettent de vivre ensemble.

Les remèdes

Il y a deux types de temps : le temps pour soi et le temps pour les autres. De la même manière que le commandement : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même » nous y exhorte, je dirai : « Tu donneras du temps à ton prochain et tu n’oublieras pas d’en garder pour toi ».

À la fin du sermon sur la montagne Jésus dit littéralement qu’on ne peut pas ajouter une coudée à la taille de notre vie, c’est-à-dire qu’on ne peut pas augmenter la durée de notre vie : qui de vous peut, à force de soucis, prolonger son existence, ne fut-ce que de quelques minutes ? Notons que ce sermon se termine par cette parole de sagesse : « à chaque jour suffit sa peine ». Notre temps n’est pas infini, nous ne le sommes pas nous-mêmes et cela, il nous faut l’accepter. Alors comment repenser notre finitude autrement ? Dans un autre rapport au temps, quand bien même ce que j’ai à faire me semble très important ?

Il y a une réelle urgence à considérer l’exhortation évangélique à prendre conscience de l’importance du moment présent, de sa profondeur. Bien sûr, cela ne veut pas dire qu’il ne faut pas se projeter dans le futur et se rappeler le passé. Le problème, c’est qu’on se projette constamment vers l’avenir, en se demandant sans cesse : qu’est-ce qu’on va devenir ? Pendant ce temps, que faisons-nous de l’instant présent ? Le bonheur ne serait-il que pour demain ?

La prière du psalmiste au Ps 90, 11

« Enseigne-nous à bien compter nos jours, afin que nous appliquions notre cœur à la sagesse » témoigne qu’il est important de penser la finitude du temps personnel, d’en être conscient pour vivre sagement. Je crois qu’il faut utiliser la perspective de la mort comme un mur qui fait rebond et qui donne du sens à ce que nous faisons aujourd’hui. C’est-à-dire que sans l’idée de la mort je ne vois pas comment on peut fabriquer une sorte de « diététique » de l’instant qui passe.

Nous parlions d’urgence à prendre conscience de l’importance de l’instant présent, de sa profondeur. Je pense aussi à une urgence qui est typiquement évangélique : Hâtez-vous ! Rachetez le temps ! Le Royaume de Dieu est tout proche. Le Royaume de Dieu est là et vous ne le voyez pas. Comment recevons-nous ces paroles ?

Dans le paragraphe précédent j’ai évoqué comme l’un des remèdes la prise de conscience de notre finitude. Maintenant, je vous invite aussi à prendre au sérieux cette tension extraordinaire qui existe entre le déjà là et le pas encore. Cette tension s’inscrit dans un long travail de mûrissement que nous devons aussi accepter de faire. C’est sûr que si l’on ne garde que l’un des deux aspects le problème devient ingérable et même dangereux. À l’image de certains fondamentalismes, on va verser dans le culte de l’urgence… ou de l’immobilisme ! L’important c’est d’être présent au moment où le Fils de l’Homme se révèlera. Il est là nous dit-on. Le voici. Tenez vos lampes prêtes ! Ne vous endormez pas ! Veillez ! Agissez ! Travaillez pour la justice ! Hâtez ainsi l’avènement du Royaume !

Conclusion

Alors ! Vous et le temps ? Moi et le temps ? Comment le vivons-nous ?

Vous sentez-vous débordé par le temps ? Ou savez-vous prendre le temps de vivre ? Quelqu’un dira son inquiétude, son angoisse même :

« Moi j’ai beau me dire qu’il faut casser le rythme, qu’il faut se laisser ralentir, je souffre beaucoup de l’accélération. Je suis obligé par trop de charges. Je trouve que le train accélère et je voudrais sauter du train en marche. Je ne sais pas où va ce train, je ne sais pas… Je ne suis pas sûr que l’on puisse si facilement le dominer, être optimiste et penser que tout va bien, qu’on va y arriver. Je n’en suis pas sûr. Je suis inquiet. Dans le même temps, je vois d’autres gens qui sont désœuvrés et je trouve cette situation, cette évolution tout à fait terrifiante. »

Un autre témoigne en disant :

« J’essaie de ne pas maîtriser le temps pour moi-même. Mais en ce qui me concerne c’est en même temps l’accueil, l’attention autant que possible de l’autre et à l’autre qui pour moi est le meilleur agent de gestion de mon temps. Accepter d’être dérangé. Peut-être un peu accélérer parce qu’il y a telle personne qui voudrait un peu de temps. »

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Mais :

A-t-on toujours la possibilité d’exercer ce devoir d’écoute ?

A-t-on toujours la possibilité d’exercer la fonction de bon samaritain, d’assistance à personne en danger, en rupture de communication et de lien social ?

Dans les rythmes imposés, contraints par les exigences de rendement… pas si sûr que ça ?

Alors aujourd’hui, selon l’expression d’Alain Houziaux, je vous dis : « Prends cette gorgée de vie, prends cette gorgée de temps que Dieu te donne, prends-la et dis seulement : amen et merci ».

Documents de travail :

=> Le culte de l’urgence : la société malade du temps, Nicole AUBERT, Christophe ROUX-DUFORT, 2003, Flammarion éd.

=> Les tactiques de Chronos, Étienne KLEIN, 2004, Flammarion éd.

=> Question de Temps, Émission AGAPE Présence protestante – Le Jour du Seigneur, sur France 2, novembre 2006, avec les participations de : Nicole AUBERT, sociologue, Olivier ABEL, théologien protestant, professeur de philosophie éthique à la Faculté protestante de Paris, Jacques ARNOULD, théologien catholique, chargé de mission au centre de recherche et d’études spatiales, Étienne KLEIN, physicien au commissariat à l’énergie atomique, Françoise FORES, professeur de gériatrie, Philippe SIMAY du Collège international de philosophie.

=> Le présent est devenu envahissant, François HARTOG, Historien, École des hautes études en sciences sociales, Le Monde du 29 novembre 2012 : http://www.erf-hainaut.net/Actualite.html

Crédit : Philippe VERNET

Prière et beauté

Quand je pense prière, je pense beauté ! Pourquoi ? Faiblesse spirituelle de ma part ? Car après tout, l’essentiel est ce dialogue avec Dieu, aussi balbutiant soit-il ! Et qu’importent le lieu, les circonstances, la manière ? Pourtant je pense à l’action liturgique avec les paroles du psalmiste portées par une voix qui s’accorde à leur rythme. C’est simple et beau, juste. Et pour moi c’est important qu’il en soit ainsi. Et le chant, le silence intermittent, l’assemblée dans sa présence qui témoigne d’une autre présence. C’est beau parce que c’est bon… « Voici, il est bon, il est doux pour des frères d’être ensemble ! » Ps 133. Mais la beauté n’est pas dans la mise en scène, même si cela compte… plutôt dans le regard, l’attention accordés à l’être ensemble en un temps, en un lieu donné, gratuitement, pour prier Dieu. Joie forte, intérieure, et qui peut aller jusqu’à la jubilation communautaire ! Mais comme on a peur d’avouer, d’exprimer cette joie !

Je pense aussi au petit groupe de prière qui parvient à se réunir fidèlement… sans que cela soit toujours facile. Beauté de la rencontre dans sa profanité… hésitation de paroles qui se cherchent, textes lus d’une voix parfois timide, ferveur contenue… autour de Celui qui est au milieu de nous.

Je pense encore à la prière dans le secret du cœur, aux paupières qui se ferment sur une vision intérieure pour entrer en écoute de Dieu et du monde. Pas toujours facile, le recueillement… au milieu des pensées bavardes, des nerfs encore tendus par tous les événements du jour. Et pourtant même une tentative ratée reste une belle offrande. Quand je pense prière, je pense beauté, mais pas comme un plus, une décoration, au contraire comme un creux, celui que le sculpteur forme laborieusement dans le bois, celui de notre faim qui en nous-mêmes et entre nous fait place pour Dieu. Beauté du creux, beauté de l’espace évidé pour attendre et accueillir ! Beauté de la rencontre en un temps comme volé à la vie quotidienne, et qui ne peut jamais être le fruit d’un « Silence ! » autoritaire, mais d’une attention portée à la parole qui invite, où à la clochette qui tintinnabule. Et l’espace a été travaillé en signe de bienvenue pour inviter au repos, au dépôt des soucis, à l’action de grâce. Et la flamme vacillante d’une bougie dans sa fragilité, nous dit combien cet instant est précieux, car c’est toute la vie qui s’en trouve éclairée.

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N’est-ce pas à cela que peuvent parfois servir les éléments symboliques, non à capter le regard mais à le renvoyer vers l’invisible visage de Celui qui nous parle et nous écoute ? Ils peuvent être une aide précieuse à la parole, et au silence. Ils peuvent nous aider à nous arrêter, tout simplement, dans cette petite cérémonie intime ou partagée avec d’autres qu’est la prière.

Crédit : Point KT

Jésus et les enfants

Jésus accueille et bénit les enfants, alors que ses disciples ne semblent pas très bien disposés à l’égard de toute cette marmaille. Jésus fait même plus que cela : il donne les enfants en exemple à ses disciples. Comment comprendre l’attitude de Jésus, un peu surprenante pour un homme de son temps et plus encore pour un rabbi? Voici quelques éléments d’explication et pistes de réflexion. Textes : Matthieu 19/13-15 ou Luc 18/15-17 ou Marc 10/13-16

Éléments d’explication :

– Les textes de Matthieu, Marc et Luc sont remarquablement parallèles, surtout en ce qui concerne les paroles de Jésus :

« Laissez les enfants venir à moi, ne les en empêchez pas, car le Royaume de Dieu est pour ceux qui sont comme eux. » Il est donc probable que si les trois évangiles synoptiques sont si proches, c’est que ces mots de Jésus ont dû marquer les disciples. Le reste présente des variantes : Luc insiste sur l’accueil des enfants ; Marc mentionne l’indignation de Jésus et la bénédiction, Matthieu l’imposition des mains.

– Les enfants à l’époque :

On est très loin de l’enfant-roi : la situation des enfants à l’époque de Jésus peut être rapprochée de la situation des enfants dans les pays du Tiers-Monde.

Le terme grec utilisé pour désigner ici les enfants indique qu’il s’agit de petits enfants, d’enfants qui sont encore laissés entièrement au soin de leurs mères. Il ne s’agit pas forcément de nourrissons, mais d’enfants trop petits pour que les pères contribuent à leur éducation : ils ont moins de 6-7 ans.

A l’époque, les petits enfants sont souvent considérés comme des personnes de peu d’importance pour au moins deux raisons :

1. On redoutait de s’attacher et de s’intéresser à un enfant tant qu’on n’était pas sûr qu’il avait échappé à la mortalité infantile.

2. La vie des petits enfants est perçue comme trop proche de l’animal : manger, jouer, dormir, mourir… Ils sont considérés comme de petits braillards dont les hommes ne veulent, ni ne savent se charger. Les jeunes enfants sont considérés comme incapables de recevoir une éducation en dehors des rudiments donnés par leurs mères.

C’est dans ce contexte qu’il faut comprendre la réaction des disciples : pour eux, ces jeunes enfants ne sont ni dignes, ni capables de recevoir un enseignement du « maître », il n’y a donc aucune raison de l’importuner avec ça. Ils jouent leur rôle de disciples : en échange de l’enseignement qu’ils reçoivent, ils ont à cœur de préserver la tranquillité de leur maître.

Ils ont pensé bien faire !

Pourtant, il faut modérer cet arrière-plan culturel : il est vrai qu’à l’époque, les petits enfants sont considérés comme des personnes de peu d’importance, mais en même temps, on voit bien dans l’Ancien Testament qu’avoir des enfants est

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considéré comme une bénédiction. De plus, passé le cap fatidique des 6-7 ans, on accorde une grande importance à l’éducation religieuse des enfants, surtout des garçons, mais pas seulement : dans la mesure où les femmes ont en charge le respect des règles alimentaires, l’organisation de la piété familiale et l’éducation des garçons jusqu’à 7 ans, les petites filles doivent donc apprendre les rudiments de l’éducation religieuse qu’elles donneront à leurs fils, toutes les règles de pureté alimentaire et d’organisation de la piété familiale.

– Qui amène les enfants ? Pourquoi ?

Le texte ne le précise pas, mais il y a tout lieu de penser qu’il s’agit des femmes, mères, sœurs ou servantes.

D’après Luc et Marc, elles amènent les enfants à Jésus pour qu’il les « touche ». Matthieu choisit le terme plus religieux d’ « imposer les mains en priant pour eux».

Le terme de « toucher » laisse supposer que les femmes pensent que Jésus a une sorte de pouvoir magique : s’il touche les enfants, ils recevront une force qui les protégera. La démarche des femmes est donc proche de la superstition, mais en même temps, elles ont dû percevoir que Jésus n’est pas un maître comme les autres : dans le contexte de l’époque, elles savaient qu’un maître ne s’intéresserait pas à des petits enfants et les renverrait, elles sont venues quand même !

– Jésus et les enfants :

Jésus les accueille comme il accueille les exclus de toutes sortes de la société de son temps : les malades, les pauvres, les mal-vus, ceux qui ne correspondent pas au modèle de pureté des pharisiens… Jésus accorde aux tout-petits et à celles qui s’en occupent l’attention qui leur est refusée partout ailleurs à l’époque.

Jésus répond à la demande puisqu’il touche les enfants, mais il la transforme aussi : par la bénédiction, il les place sous la protection de Dieu.

– Les enfants comme exemple :

Jésus donne les enfants en exemple aux disciples comme en Matthieu 18/1-5 et ses parallèles (Marc 9/33-37 et Luc 9/46-48).

Si Jésus donne les enfants en modèle aux disciples, ce n’est pas parce qu’ils représentent un modèle d’innocence, de pureté ou de perfection morale, mais parce qu’ils n’ont pas de prétention, et se trouvent dans une situation de dépendance.

On peut objecter qu’il y a un point faible dans le fait de prendre les enfants comme modèle, c’est que pour les enfants, il est normal (c’est presque un dû) de tout recevoir de leurs parents alors que Dieu ne nous doit rien et qu’il attend que nous soyons reconnaissants. Disons qu’en objectant ça, on va probablement plus loin que ce que Jésus avait à l’esprit en donnant les enfants comme modèle pour deux raisons :

D’abord, parce que les enfants dont parle Jésus sont probablement de très jeunes enfants (le terme grec le laisse entendre et ils ne sont accompagnés que de leurs mères). A cet âge, les enfants n’ont pas encore le recul nécessaire pour envisager ce qu’ils reçoivent soit comme un don, soit comme un dû, ils répondent simplement à ce qui leur est donné par un amour inconditionnel et fusionnel avec leurs parents. La dépendance leur paraît naturelle et ils ont confusément conscience de ne pas pouvoir vivre sans leurs parents, ils n’envisagent même pas leur vie sans leurs parents.

C’est un peu ce type de relation que Jésus souhaite que nous ayons avec Dieu : savoir que nous lui devons tout et que nous ne sommes rien sans lui, avoir besoin de lui, lui faire toute confiance, l’aimer.

Quelques conseils pour raconter aux enfants :

L’objectif de raconter ce passage aux enfants est qu’ils comprennent que :

– Dieu nous aime tels que nous sommes, qu’il n’est pas besoin d’être grand ou savant pour être aimé de Dieu (c’est pourquoi Jésus accueille et bénit les enfants) ;

– Jésus nous demande d’avoir avec Dieu une relation de confiance et d’amour qui ressemble à celle qui nous unit dans notre petite enfance à nos parents. C’est ça être enfant de Dieu : être aimé tel qu’on est par Dieu, l’aimer en retour et vivre selon ce qu’il attend de nous (aimer notre prochain)

Il faut faire attention à ne pas faire passer les disciples pour les « méchants » de l’histoire : ils ont pensé bien faire ! Et puis, ce sont encore des disciples, des élèves : ils ont encore des choses à apprendre de Jésus et ils ont appris puisqu’ils ont raconté (et mis par écrit) cet épisode de la vie de Jésus.

Le texte et sa réception :

Ce texte est souvent utilisé pour justifier l’accueil des enfants au baptême. Les Eglises qui baptisent les enfants fondent leur pratique sur l’accueil et la bénédiction des enfants par Jésus.

Pistes d’animation :

– Donner quelques explications sur l’enfance et l’enseignement donné aux enfants au temps de Jésus. On trouvera des éléments notamment dans Vie et coutumes du peuple de la Bible, pp. 14-15 et 16-17. On peut notamment aborder : la

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séparation filles / garçons ; la fixité des rôles et métiers (les filles apprennent à tenir la maison / les garçons apprennent le métier de leur père), l’importance de l’éducation religieuse, l’enseignement réduit au minimum (sauf pour les plus riches).

– On peut discuter avec les enfants des avantages et des inconvénients d’être enfant aujourd’hui et à l’époque de Jésus, des différences et des points communs entre l’enfance aujourd’hui et à l’époque de Jésus…

– Réaliser un poster sur le thème « Jésus aime tous les enfants du monde » en collant des enfants différents découpés dans des revues. On peut ajouter des prénoms d’origine et de langues différentes…

Crédit : Point KT

Petit miroir de l’Evangile

Lors d’une réunion d’une importance capitale pour l’avenir du monde, et durant laquelle je portai une attention toute particulière à ce qui était dit, je remarquai sur la grande et belle cheminée un vase, avec quelques fleurs. Au premier abord, dans la pièce aux murs blancs, ce bouquet carmin était d’un goût parfait. Mais en le regardant mieux, je vis que la plupart des fleurs avaient déjà bien vécu. Si elles n’étaient pas encore fanées, il s’en fallait de peu

Toujours hyper concentrée sur le contenu de la réunion, je pris conscience de la magnificence du grand miroir ancien, posé sur la cheminée. De ces miroirs aux cadres travaillés, montant presque jusqu’au plafond, placés pour que les dames puissent à tout moment s’y mirer et corriger une boucle de cheveux ou un nœud de dentelle…

Curieusement, le bouquet, côté miroir, était encore magnifique, frais, coloré et agréable au regard.

Alors, je sus pourquoi la réunion du jour était si importante : le sujet traité était « La révélation ».

Non, ce n’était pas le sujet de la séance officielle, ni de la discussion autour de la table. C’était le thème de l’échange entre le bouquet, le miroir et moi.an

Il est des choses, des idées, des gens que nous avons devant les yeux et qui nous paraissent laids, fanés et bons à jeter. Ce n’est toutefois qu’une apparence. Nous avons, nous les chrétiens, un miroir magnifique : l’Évangile. La Bonne Nouvelle de Jésus-Christ ressuscité nous montre la face cachée des choses. Très souvent, nous nous contentons de ce que nous voyons, au premier regard, alors que le Christ nous encourage à en faire le tour pour en observer toutes les facettes, à la lumière de son amour.

Vous allez me dire : « Le bouquet aurait pu être tourné autrement ! » Et l’apparente fraîcheur des fleurs en façade aurait été contrariée par le reflet des vieux pétales dans le miroir… Eh oui. « Le diable peut citer les Écritures pour ses desseins » nous dit William Shakespeare, et quand on fait le tour des choses humaines, de multiples facettes apparaissent ! Et pas toujours très reluisantes. Mais le miroir révélateur reste quand même l’amour de Dieu et c’est l’image que nous renvoie l’amour de Dieu qui compte pour nous. Même si ce reflet a parfois des apparences défraîchies, l’amour de Dieu ne s’arrête pas aux apparences.

Une année scolaire catéchétique arrive bientôt à son terme. Ce sera le moment des bilans et des perspectives. Ce sera le moment de rappeler aux parents que nous, moniteurs, catéchètes, nous serons là après l’été avec des projets pour les enfants et les jeunes, avec des projets pour toute l’église.

Ayons toujours en main un petit miroir d’Évangile et faisons le tour de toute chose, non pas figés dans notre première impression, mais guidés par la lumière révélatrice de l’amour de Dieu.

Crédit : Patrick Baudet

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Une fresque d’Abraham… à nos jours

Une animation catéchétique sur deux ans avec des enfants de 11 à 13 ans, à raison d’un samedi par mois. Première année, l’Ancien Testament : d’Abraham à l’Exil. Deuxième année, l’histoire du christianisme : de Jésus à nos jours.

Les séances se déroulaient en deux temps séparés par un moment de pause goûter.

Lors de la première partie de la rencontre, nous abordions les récits bibliques ou/et historiques, les commentaires, les développements. Pour certains sujets et suivant les opportunités, nous laissions la place à des intervenants extérieurs, surtout lors de la deuxième année.

Le moment, après le goûter, était réservé à la confection de la fresque de 2 m 50 de long sur 66 cm de large ; nous avons utilisé deux panneaux de 33 cm chacun, pour faciliter la réalisation.

La fresque était divisée, dans sa largeur, en quatre parties peintes de différentes couleurs pâles et marquées de repères chronologiques.

Ces quatre parties correspondaient à quatre domaines que nous avons essayé de définir pour chaque séance : – les personnages importants,

– les faits historiques, – les faits religieux,

– les pays voisins (de l’événement cité) ou environnement géographique.

Pour télécharger le tableau détaillé d’animation catéchétique pour les deux années, cliquer ici.

Ce « programme » sur deux ans apportait une certaine sécurité aux catéchètes, aux enfants ainsi qu’aux parents : « On savait où l’on allait… Il y avait un but ! »

On partait ensemble pour une grande aventure couvrant plusieurs siècles…

À cet âge (11-13 ans), les enfants sont réceptifs aux récits bibliques de l’Ancien Testament, à la vie des grands personnages et aux côtés historiques que nous découvrions à chaque séance.

La première année, les faits historiques « collaient » avec leur programme d’histoire de sixième et la seconde, plus ou moins, avec celui de cinquième !

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Les intervenants extérieurs, plus nombreux en seconde année, apportaient un air neuf et donnaient un témoignage de leur foi.

Ce passage d’une catéchèse didactique à une catéchèse plus thématique correspondait également à l’évolution des catéchumènes passant de l’enfance à l’adolescence.

Pour vous inspirer, cliquer ici diaporama de la fresque biblique réalisée à la Maison diocésaine de Raisme – F 59

La fresque, œuvre collective, était un « bon moteur » pour ce long parcours. Le fait de la ressortir au début de chaque rencontre permettait un bref retour en arrière et peut-être une meilleure mémorisation.

La fresque, une fois terminée, donnait une vision rapide mais finalement assez complète de l’histoire biblique et des faits religieux qui en découlent ainsi qu’un aperçu de l’histoire du christianisme de Jésus à nos jours.

L’exposition de la fresque dans le temple a permis aux paroissiens de visualiser la réalisation des catéchumènes et de se refaire, pour eux-mêmes, une petite remise en mémoire de tous ces faits !

Les catéchumènes qui ont participé à ce programme en ont gardé un bon souvenir et quelques années après en ont retenu les faits importants, en partie grâce à la fresque !

Christine LANGUE, Mia VERCHÈRE et Sophie ZENTZ-AMEDRO

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