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1789 (veille de la Révolution française

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Texte intégral

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Chap 7 histoire – Séance de lundi 29 juin 2020 - (II) - B- L’essor d’une société urbaine.

1- Le réveille des villes.

Explications, ne pas écrire :

→ Au XVIIe siècle, plus de 85 % de la population du royaume de France est rurale, cependant on voit, à partir du XVIIIe siècle se développer un nouvel espace : la ville.

→ En fait, les villes ne sont pas une invention du XVIIIe siècle, elles existaient déjà durant l’Antiquité (on peut penser à des villes comme Athènes, Rome ou encore Lyon dans la Gaule romaine).

→ Après être tombées en sommeil pendant plusieurs siècles, elles sont revenues à la vie au Moyen Âge central (XI-XIIIe siècles) mais aussi et surtout à la Renaissance.

→ Cependant, en 1600 seuls 14 % de la population du royaume fr France vit en ville.

→ Mais entre les XVIIe et XVIIIe siècles, on assiste à une croissance urbaine : 1700 : 17 % de la population du royaume de France vit en ville.

1789 (veille de la Révolution française) : 20 % de la population du royaume de France vit en ville.

→ Cette croissance urbaine s’explique peu par son solde naturel souvent négatif (plus de décès que de naissances) surtout jusqu’en 1750 (la situation change un peu à partir de cette date-là du fait un certains nombres de progrès – voir II – A- 1).

→ Elle s’explique surtout par une importante immigration.

→ Cette immigration se fait depuis les espaces ruraux les plus proches.

Ex : entre 1782 et 1786, 40 % des immigrés ruraux venus s’établir à Bordeaux venaient des paroisses les plus proches (à moins de 40 km), 1/3 venaient des territoires situés entre 40 et 150 km et seulement 1/4 des régions situées à plus de 150 km.

→ Ainsi, la manière de définir la ville change au XVIIIe siècle.

→ Jusque-là, ce qui définissait la ville c’était avant tout la présence de remparts.

→ À partir du XVIIIe siècle, ce qui sert à définir la ville c’est d’abord le nombre de sa population.

→ On considère alors qu’une ville est un espace qui concentre plus de 2 000 habitants (même si cette définition n’est pas opérante à chaque fois car certains bourgs ruraux de plus de 2 000 habitants ne sont pas toujours considérés comme des villes, alors que certaines circonscriptions administratives de moins de 2 000 habitants le sont parfois).

→ En plus du nombre, les activités et la vigueur économique entrent aussi en compte dans la définition d’une ville.

Trace écrite à copier sur le cahier :

Si au XVIIIe siècle plus de 85 % de la population du royaume de France est rurale, la ville devient le cadre de vie de plus en plus de monde puisque près de 20 % de la population du royaume vit en ville en 1789 (à la veille de la Révolution française).

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Cette croissance urbaine s’explique alors essentiellement par une forte immigration des populations des campagnes vers les villes les plus proches (moins de 40 km le plus souvent).

C’est alors que la manière de définir la ville change au XVIIIe siècle. Jusque-là elle se définissait par la présence de remparts mais à partir du XVIIIe siècle ce qui semble la caractériser le mieux c’est le nombre de sa population (à partir de 2 000 habitants) ainsi que les activités qui s’y développent et la vigueur de son économie.

→ Voyons alors un peu quelles sont les activités que l’on retrouve dans certaines villes du royaume de France, pour cela prenons l’exemple de la ville de Bordeaux.

Merci de bien vouloir lire et regarder les documents avant d’aller consulter les explications que l’on peut en donner et qui suivent.

Document 1 : le commerce triangulaire.

Document 3 : Le port de Bordeaux.

Le port de Bordeaux est l’un des ports les plus actifs pour la traite négrière atlantique.

Document 2 : Le commerce de Bordeaux

« Le luxe est énorme en tout, [...] celui de bâtiments et même d’habits est aussi grand qu’il peut l’être. […] Le commerce de Bordeaux est fort considérable ; le principal se fait dans les îles1 : Bordeaux y porte des vins et du blé, de la quincaillerie, des verroteries, des draps, etc. Elle achète en France ce qu’elle porte en Amérique ; ainsi ce commerce est fort avantageux au royaume. Le vin est la branche la plus avantageuse à Bordeaux même, puisque c’est une richesse que se renouvelle tous les ans.

Plusieurs personnes m’ont dit |...] que les deux tiers des habitants de la généralité de Bordeaux étaient occupés au vin. »

Françoi de La Rochefoucauld, Voyages en France, 1783.

1 les Antilles.

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Joseph Vernet, Première vue du port de Bordeaux (détail), huile sur toile, 1758, Musée national de la marine, Paris.

Hôtel des douanes – Quai en cours d’aménagement –

①Hôtel des douanes – ➁ Quai en cours d’aménagement – ➁ Quai en cours d’aménagement – ③Tonneaux de vin – ④ Navires – ⑤ La La

Garonne, fleuve qui mène vers l’océan Atlantique – nombreux hôtels particuliers construits par les⑥ nombreux hôtels particuliers construits par les riches armateurs (propriétaires et exploitants de navires de commerce) de Bordeaux qui se sont enrichis grâce au commerce atlantique.

Explications et trace écrire : ne copier que ce qui est écrit en bleu :

La ville de Bordeaux participe au commerce atlantique (ensemble des activités commerciales centrées sur l’océan Atlantique) et notamment au commerce triangulaire.

À Bordeaux, les armateurs chargent du vin, du blé, de la quincaillerie, des verroteries, des draps… à destination des colonies françaises des Antilles (Saint Domingue notamment). Dans le document 2 il n’est pas question d’esclaves, pourtant, d’après les documents 1 et 3, Bordeaux participe également à la traite négrière, ainsi, une partie de ces marchandises sont vendues en Afrique où des esclaves sont achetés puis transportés dans les Antilles (c’est la traite atlantique). Une fois dans les Antilles, ces esclaves serviront de main d’œuvre servile dans les grandes plantations de canne à sucre mais aussi de café et de cacao. Une fois aux Antilles, les armateurs bordelais font le plein de leurs navires avec du sucre, du café, du rhum, etc. qu’ils ramènent en France où ces produits sont vendu (vendu aussi dans le reste de l’Europe).

[ Attention sur le document 1 les flèches du haut concernent l’Angleterre].

Le développement du commerce Atlantique à Bordeaux conduit à un grand enrichissement de la ville et notamment des marchands et armateurs qui participent à ce commerce et qui sont à la tête de fortunes considérables. Cet enrichissement est visible dans le paysage car les marchands et armateurs qui se sont enrichis grâce à cette activité font construire des hôtels particuliers sur le port.

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C’est le cas par exemple de François Bonnafé (1740-1809) armateur de Bordeaux qui vendait du vin et des farines (produits dans l’arrière-pays bordelais) aux Antilles. Il vendait ensuite en France et en Europe les marchandises ramenées des Antilles. Cette activité à conduit à son enrichissement si bien qu’il se trouvait à la tête d’une fortune de 15 millions de livres (alors que le salaire annuel moyen d’un manœuvre bordelais se situait aux environs de 200 livres par an).

Trace écrite à copier sur le cahier :

Certaines activités se développent en ville, c’est le cas de l’activité textile, de la banque mais aussi du commerce de produits coloniaux. En effet, de nombreuses villes atlantique comme Bordeaux, Nantes ou encore La Rochelle participent au commerce triangulaire. Cette activité conduit à l’enrichissement considérable des armateurs, négociants et marchands qui donnent à voir leur fortune en construisant de nombreux hôtels particuliers qui participent à l’embellissement de ces villes.

2- Des contrastes sociaux qui restent importants.

Explications, ne rien écrire :

→ La ville parce qu’elle concentre une population de plus en plus importante au fil du temps, voit cohabiter des populations au statut social très différent.

Document : La rue parisienne au début du XVIIIe siècle

Les rues des villes sont des lieux où tous les ordres de la société cohabitent mais aussi tous les niveaux socio-

économiques (des

riches comme des pauvres).

Mais si la rue est le lieu de rencontre des différentes catégories sociales qui vivent en ville, ces différentes catégories restent très marquées et les écarts de richesse aussi.

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Document : Paris au XVIIIe siècle Ainsi les différentes catégories

socio-économiques ne se mélangent pas et vivent dans des quartiers différents.

Les plus riches occupent les quartiers centraux à proximité de l’île de la Cité et de la cathédrale Notre Dame de Paris et du Palais royal des Tuileries (qui n’est plus occupé depuis 1682 et l’installation du roi, de la cour et

de l’administration centrale à Versailles) [ces éléments correspondent aux n°2-3-4-5 & 6 sur le document].

Les plus pauvres, eux, s’entassent dans les faubourgs alentours [ces éléments correspondent aux n°7 & 8 du document].

On peut alors dire que les villes du royaume de France sont marquées par la ségrégation socio- spatiale.

VOC : ségrégation socio-spatiale : Séparation des habitants dans différents quartiers, en fonction de leurs revenus ou de leurs catégories sociales, culturelles ou ethniques.

Trace écrite à copier sur le cahier :

La ville voit cohabiter toutes les catégories sociales de la société française, que ce soit à travers les différents ordres de la société ou encore à travers les différentes catégories socio-économiques puisque la ville rassemble riches et pauvres.

Cependant cette cohabitation n’est en rien une mixité sociale car les différents ordres et les différentes catégories socio-économiques ne vivent pas dans les mêmes quartiers. Prenons l’exemple de la ville de Paris. Il s’agit de la plus grande ville du royaume de France car elle compte plus de 500 000 habitants vers le milieu du XVIIIe siècle. Dans cette ville, la noblesse et les populations les plus riches se concentrent dans les quartiers centraux autour du palais des Tuileries alors que les plus pauvres s’entassent dans les faubourgs (il en va de même dans toutes les grandes villes du royaume).

La ville est alors marquée par la ségrégation socio-spatiale.

VOC : ségrégation socio-spatiale : Séparation des habitants dans différents quartiers, en fonction de leurs revenus ou de leurs catégories sociales, culturelles ou ethniques.

3- Mais les villes voient aussi apparaître de nouvelles élites qui remettent en cause la hiérarchie sociale traditionnelle.

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Explications, ne rien écrire :

→La ville est le lieu où se côtoient les catégories sociales traditionnelles, celles de la société d’ordres, mais au cours des XVIIe-XVIIIe siècles, on voit y apparaître une hiérarchie nouvelle avec l’importance prise par la bourgeoisie du fait de son enrichissement grâce aux différentes activités urbaines comme les activités commerciales (du commerce du drap en passant par la traite négrière par exemple) ou encore les activités bancaires.

Merci de bien vouloir lire et regarder les documents avant d’aller consulter les explications que l’on peut en donner et qui suivent.

Explications et trace écrire : ne copier que ce qui est écrit en bleu :

Document 1 : schéma page 273 du manuel Document 3 page 256 du manuel :

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Document 4 page 256 du manuel :

Le cas de Samuel Bernard est caractéristique de l’importance prise par une catégorie sociale aux XVIIe et XVIIIe siècles, celle des bourgeois. On appelle bourgeois les gens de la ville qui disposent d’un certain niveau de revenu et qui ne sont ni nobles, ni clercs. En d’autres termes, jusqu’en 1699, Samuel Bernard est un bourgeois, c’est-à-dire un citadin (il vit à Paris) qui s’est considérablement enrichi grâce à ses activités marchandes dans un premier temps (il est marchand de drap puis étend son activité marchande à la traite des esclaves) puis grâce à la banque (signe de son incroyable enrichissement) qui lui permet même de prêter de l’argent à l’État. Ces activités lui ont permis de s’enrichir considérablement si bien qu’en 1699, le roi Louis XIV l’anobli. Ainsi Samuel Bernard change d’ordre, il passe du tiers état à la noblesse (noblesse de robe).

Explications, ne pas écrire :

L’enrichissement considérable d’une partie de la bourgeoisie conduit alors à l’apparition d’une nouvelle hiérarchie sociale qui n’est pas basée sur la société d’ordres, mais sur la puissance économique.

En effet, les bourgeois (les plus riches comme Samuel Bernard) deviennent des personnages de plus en plus importants au sein de la société française, qui arrivent même à bénéficier de l’attention du roi de France qui a besoin de ces riches entrepreneurs qui enrichissent le royaume mais aussi qui prêtent de l’argent à l’État qui en a de plus en plus besoin.

Ainsi, il semble qu’entre les XVIIe et XVIIIe siècles, la société d’ordres soit de moins en moins figée et que la noblesse soit de plus en plus concurrencée par cette bourgeoisie qui, parfois est bien plus riche que certaines familles illustres de la noblesse d’épée.

Trace écrite à copier sur le cahier :

La bourgeoisie prend une place de plus en plus importante entre les XVIIe et XVIIIe siècles et ce d’autant plus qu’elle s’enrichit considérablement grâce au commerce (comme la traite négrière par exemple) et à la banque. De ce fait, les bourgeois les plus riches, qui appartiennent au tiers état, rivalisent de plus en plus avec la noblesse et disposent parfois d’une fortune bien supérieure. Ainsi, les bourgeois les plus riches cherchent à accéder à la noblesse. Pour cela ils peuvent acheter une charge anoblissante ou certains sont directement anobli par le roi en remerciement d’un service rendu par exemple. Une fois anoblis, ces anciens bourgeois accèdent à la noblesse de robe.

Vocabulaire page 256 du manuel

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Cependant ces mobilités sont mal vues par la noblesse d’épée qui tente de défendre sa place et la hiérarchie sociale traditionnelle.

VOC : bourgeois : les gens de la ville qui disposent d’un certain niveau de revenu et qui ne sont ni nobles, ni clercs.

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