DEUX ANNÉES D’EXPÉRIMENTATION
SUR LA PROTECTION DU BOIS DES RUCHES
Note
Technique
PAR
J. FRESNAYE
Station
expérimentale d’apiculture,
Montfavet.1. - Introduction
Les méthodes de
protection
des boisexposés
auxagents
naturels sontnombreuses et variées. Les données essentielles sur leur
composition, procédé d’application, prix
derevient, inconvénients,
ont été fournies dans uneprécédente
note(r).
On trouvera ici les résultats despremières expériences
de
plein
air surquelques
revêtementsprotecteurs.
Bienqu’elles
n’aientporté
que sur deuxannées,
ellespermettent déjà
un certain nombre deconclusions.
II. - Conditions des
expériences
sur les ruchesL’expérience porte
sur deux ruches pourchaque
revêtement ou méthode deprotection
cequi
nouspermet
de grouper les différents revêtements dansun même rucher. Ces ruches sont donc soumises aux mêmes conditions météoro-
logiques.
Nous avons choisi
l’emplacement
du rucher pour son climat assezrude ;
très chaud et ensoleillé
l’été,
humide et froid dans lespériodes
hivernales. Ces conditions se trouventréunies,
dans notrerégion,
sur lespentes
nord du Massifdu
Lubéron,
àcinq
cents mètresd’altitude,
aux environsd’Apt.
Une haieépaisse protège
les ruches des vents dominants.Ces ruches ne suivent pas la transhumance habituelle de
l’apiculture provençale.
Lesexpériences
en rucher fixe constituent unpréliminaire obliga-
toire pour la
compréhension
desdégradations
dues à La transhumancequi
serontdonc
l’objet
d’autres études. L’état des revêtements estapprécié visuellement ;
en effet nous ne
disposons
pasd’appareil permettant
de mesurer la dureté oula résistance d’un enduit.
Nous tenons
compte
del’aspect général : craquelures, écaillage, cloquage,
fendillement, farinage, pulvérulence
et autres états dedégradation.
III. - Résultats des deux
premières
années del’expérience
On
peut
penser que les notations de lapremière
annéemanquent
d’intérêt.Cependant
des indicessignificatifs permettent déjà
lesplus grandes
réservesau
sujet
desqualités préservatives
de certains revêtements.Les résultats obtenus la deuxième année ne sont pas définitifs mais d’ores et
déjà
il estpossible
d’éliminer certains revêtementsqui,
au bout de celaps
detemps
se trouvent dans un état dedégradation
avancé. Ainsi resteront seuls encompétition
les revêtementsqui
se sont biencomportés pendant
les deuxpremières
années. Les notations de ces deux annéespermettent
de suivre l’évolution des différentstypes
dedégradation.
A. - Ruches témoins, sans revêtement
(Ruches
n°25 - 2 6).
Premiève année. Le bois est en mauvais état tout au moins
superficielle-
ment. La saison étant
humide,
il y a des moisissures auxassemblages,
surtoutau Nord. Le bois se fendille et
joue (on emploie
aussi le terme « travaille» qui désigne également
legonflement
ou leretrait,
dus aux variations de l’humiditéatmosphérique
et auxchangements
detemps).
La teinte devientplus
foncéeet
inesthétique.
Deuxième année. Le bois « travaille » énormément. Les
parois
constituées d’une seuleplanche
sontfendues,
cellesqui
sont constituées deplusieurs
mor-ceaux ont leurs «
languettes
» presque sorties des « rainures »(on désigne
parces noms les
parties
mâles et femellespermettant l’assemblage
de deuxplanches juxtaposées).
Lesassemblages
des coins des ruches sontégalement disjoints.
Les
plateaux
de sol ontparticulièrement
souffert et se déforment. Lesparois présentent
degrandes
taches noires dues auxattaques crvptogamiques.
B. - Peintures
employées
seules.I
. - PEINTURE A
I,’HUILE,
PREMIÈREQUALITÉ (ruches
nO15-16).
Première axnée. - La couche de
peinture
est en très bon état et le bois n’apas
joué.
On note seulement descraquelures
fines etsuperficielles ;
elles netraversent
Pas
toutel’épaisseur de
la couche depeinture.
Cetype
decraquelures
est
généralement
dû au fait que lapremière
couche ou couched’impression,
contient autant d’huile ou
plus
que les couches de finition alors que sonpour- centage
d’huile devvait êtreplus faible.
Deuxième a!znée. - Bon état du revêtement dans l’ensemble. Les craque- lures
superficielles précédemment signalées
n’ont subi aucuneaggravation.
Un
léger farinage
seproduit
à la surface de lapeinture :
desparticules
durevêtement restent sur les mains. Le
« farinage
» oudésagrégation progressive
du film n’est pas un défaut grave
lorsqu’il
reste peuimportant
comme dans lecas
présent (nous
verronspourquoi plus loin).
Le ternissement du film estégalement
dû aufarinage.
2. - PEINTURE A
I,’HUILE,
PIGMENT ALUMINIUM
(APPLIQUÉE
A LABROSSE) (ruches ri!-3-4)·
Première année. - La couche de
peinture
est en très bonétat,
elle neprésente
aucune détérioration : le film couvre mieux lebois,
il estplus épais
etplus
lisse quelorsque
la mêmepeinture
estappliquée
aupistolet.
Le bois netravaille presque pas.
(Aucun
revêtement nepeut
d’ailleurs arrêtercomplète-
ment le
gonflement
ou le retrait de ce matériau trèshygroscopique.)
Deuxième année. - Très bon
état,
aucun défaut oudégradation.
Iln’apparaît
aucune traced’attaque cryptogamique
ou d’insectesprédateurs.
Pas de
farinage,
lapeinture
estdure,
lisse et brillante.Le
pigment métallique
aluminium assure une bonne réverbération des radiations solaires.L’aspect
des ruches estagréable
à l’oeil. Nous retiendyo-rtsce re1’êtement comme l’ar.n des meilleurs en
apieulture
actuellement.3. - PEINTURE A 1/HUILE PIGMENT ALUMINIUM
(APPI,IOU!1~
AUPIS T OI ,ET) (ruches
n°31-32).
Première année. - La couche de
peinture
est en très bon état.Cependant,
les
parties
du bois «en bout », ne sont pas suffisamment couvertes par lapeinture
ce
qui
nuira certainement à lalongévité
du revêtement. Le filmprotecteur
est
trop
mince.Deuxième anzzée. - Bon état du revêtement dans
l’ensemble,
la couche depeinture, trop mince,
laisseapparaître
un début de noircissementprincipale-
ment aux
assemblages
et sur le bois cc en bout ».L’application
aupistolet
n’estpas à condamner pour autant, mais il faudrait
prévoir
une ou deux couchessupplémentaires
depeinture
pour obtenir un bon résultat. Il estpréférable d’appliquer
la couched’impression
ii la brosse.q. - PEINTURE VINYLIQUE
(ruche
n°1 - 2 ).
Première arzzaée. - Le revêtement est en très bon état et ne
présente
aucunedétérioration. Le
bois,
bienprotégé,
n’a pasjoué
et ne s’est pas fendillé.Le seul inconvénient à ce
stade,
inconvénientmineur, provient
del’aspect
mat et
légèrement
rugueux de lapeinture qui
de ce fait retientdavantage
lessalissures faites par les
mains,
la terre, les taches grasses,qu’un
film très lisseet brillant.
Deuxième année. - Le revêtement est en bon état et il
n’y
a pasd’aug-
mentation notable des salissures
précédemment signalées.
Ces salissures serontprobablement
très accentuéeslorsque
les ruches ainsi recouvertes devront transhumer. Unléger
fendillementapparaît
par endroits à la surface du bois.Il est à craindre
qu’il
ne facilitel’attaque
des divers agents dedégradation
àbrève échéance.
5. hEIBTi.’RE
G LY CÉ R O PH T ALIQ UE
PREMIÈREQUALITÉ (ruches
n°23-2.!).
Première azzrcée. - L’état du revêtement est médiocre. Il se soulève par
petites plaques
ets’écaille, principalement près
desjoints
etassemblages
dubois. Cette
dégradation précoce
nous abeaucoup surpris,
lespeintures glycé- rophtaliques étant,
de l’avisgénéral,
les revêtements lesplus
sûrs et lesplus
durables à l’extérieur. Elle s’est d’ailleurs
produite
dès lespremiers
mois del’expérience
et nous avons pu lasignaler
dans notreprécédente
note(i).
Il est souvent utile de diluer les
peintures glycérophtaliques
avant leuremploi.
Des couches
trop épaisses appliquées
en une fois sont nuisibles à une bonnetenue de ces
peintures
et il estpréférable d’appliquer
une couchesupplémen-
taire pour obtenir un revêtement de
l’épaisseur
désirée.Deuxième année. - Le revêtement est en mauvais état et
l’écaillage
estassez
important.
Nous restonssceptiques quant
à la valeur de cettepeinture
pour la
protection
des ruches et surtout des ruches depin,
même en tenantcompte
de l’élimination de certains défautsd’application possibles.
Cesdéfauts,
mineurs dans le cas
présent
car ils’agissait
depeintures prêtes
àl’emploi,
en boîtes de peu de volume et
n’ayant
pasvieilli,
ne nous semblent pasexpli-
quer un tel état de
dégradation.
6. - PEINTURE CELLULOSIQUE
(ruches
n°13-14).
Première avcnée. - La
peinture
est en très mauvais état.L’écaillage
estimportant,
en finespaillettes,
sur toute la surface de la ruche. Toute lapeinture
tombe en
poudre
fine au moindre frottement.Deuxième aa!!aée. - Le revêtement est entièrement détruit. Il est inutile de continuer
l’expérience plus longtemps.
7. - PEINTURE
GLyc!ROPHTAI,IQu!
DEUXIÈMEQuAI,ITÉ (ruches
n°6 1 -62).
Première année. - Cette
peinture,
moinsonéreuse,
donc dequalité légère-
ment inférieure à celle des ruches n° 23-24, avait peu de chance de mieux se
comporter
que celle-ci. Eneffet,
on constate unécaillage
trèsimportant
sur toutela surface de la ruche ce
qui
corrobore le résultat obtenu sur les ruches n° 23-24 et contribue à condamner cetype
depeinture
sur ruches en bois depin.
C. - Fongicides.
1
. - CARBONYLE
(ruches
n°5-6).
Première année. - Le bois est en très bon
état,
propre et sans moisissure.On note un début d’éclaircissement de la teinte du revêtement.
L’aspect
estmoins
esthétique
que celui des ruchespeintes.
Deuxième anizée. - Bon
état,
aucuneattaque
dechampignons
ou d’insectes.La teinte s’éclaircit notablement. Un fendillement en
beaucoup
d’endroits etquelques
fentes trèsprofondes
nous montrent que lecarbonyle
neprotège
que très
incomplètement
le bois.2. - FONGICIDE
cHl,oxoNAPHTAL!NIQu! (ruches
n°7-8).
Première anzaée. - Bon état du bois dans l’ensemble. Il faut
cependant
tenir
compte
d’un fendillementpartiel (d’ailleurs
àpeine perceptible)
surdifférentes
planches.
Les clous sontattaqués
par la rouille. Ceproduit
est unfongicide,
non un revêtement.Deuxième année. - Aucune
attaque fongique
ouentomologique,
mais lebois se fend en
beaucoup d’endroits,
lesassemblages
sedisjoignent.
Le bois« travaille »
beaucoup
et les ruches ressemblent à cepoint
de vue aux ruchessans revêtement. A ne pas
employer
sans revêtementcomplémentaire.
D. - Peinture avec sous-couche fongicide ou hydrofuge.
I. - PEINTURE A L’HUILE PIGMENT ALUMINIUM,
SOUS-COUCHE FONGICIDE
CHLORONAPHTALÉNIQUE (ruches
n°11-12).
Première an!aée. - Le revêtement est en très bon
état,
le bois estégale-
ment
exempt
dedégradation.
Deuxième anzaée. - La couche de
peinture
est en assez bon état dansl’ensemble.
Cependant,
le film n’adhère pas au bois par endroits et s’effrite facilement au moindre frottement. Lefongicide employé
en sous-couche semble donc àlongue échéance,
êtreincompatible
avec lapeinture
et accélère sadégradation.
Ce traitement est donc àproscrire
et les fraisqu’il
occasionnesont
superflus.
2. - PEINTURE
GI,YC!ROPHTAI,IQUE
SOUS-COUCHE HYDROFUGE(ruches
n°9 -ro).
Première année. - L’état du revêtement est médiocre. Il se décolle du bois et s’écaille. Bien que
l’hydrofuge
soitprévu
pour ce genre depeinture
il sepeut qu’il
soitresponsable
de cetécaillage.
Deuxième année. - Le revêtement est en très mauvais état.
L / écaillage
est
important
et se fait pargrandes plaques
deplusieurs
centimètres carrés.On ne
peut
incriminer la sous-couchehydrofuge
seule : on a vu l’état desautres essais avec des
peintures glycérophtaliques. Malgré
tout ladégradation
est ici
plus rapide
encore.Nous inciterons donc les
apiculteurs
àbeaucoup
decirconspection lorsqu’ils
voudront réaliser des associations
fongicide-peinture
ouhydrofuge-peinture,
et à s’assurer au
préalable,
de lacompatibilité
des deuxproduits.
E. - Vernis.
I
. - VERNIS POLYURÉTHANE A CATALYSER
(ruches
n°29-30).
Première année. - Les ruches ont un bon
aspect
dansl’ensemble,
levernissage
estagréable
à l’oeil. Un débutd’écaillage
seproduit
lelong
depetites
fentes du bois. Cette
dégradation
estinquiétante
pour un revêtementqui
n’aqu’une
annéed’expérimentation.
2
. - VERNIS
GLYCÉROPH T ALIQU E (ruches
n°59-60).
Première année. - Le revêtement est dans un état médiocre. Un
léger écaillage
met le bois à nu en divers endroits. Sous levernis,
onaperçoit
partransparence de grandes
taches noivâtves iaadice d’uneimportante attaque fon- gique.
Lemycélium qui
cause ces tachesdéveloppe
ses fructifications etsupprime
l’adhérence du
revêtement,
par ailleurs ladégradation
est excessive pour uneexposition
d’un an seulement auxintempéries.
F. - Paraffine seule ou avec sous-couche.
I
. - PARAFFINE
(ruches
n°2 1 -22).
Première anrcée. - La couche de
paraffine
est en très mauvais état. Ellese décolle par
plaques importantes,
laissant le bois à nu.Cependant,
dans lesparties
ainsidécouvertes,
le bois n’a subi aucuneattaque.
Il estprotégé
par laparaffine qui
apénétré
dans ses pores. La ruche a mauvaisaspect
dans l’ensemble.Deuxième année. -
L’écaillage
de la couche deparaffine
est presque total.Malgré l’écaillage
il reste de laparaffine
sur lebois,
on la décèle en frottantun
objet
dur sur lesparties
écaillées.2
. - PARAFFINE AVEC SOUS-COUCHE CARBONYLE
(ruches
n°I7-I!u).
Première année. - Sur ces ruches le
paraffinage
estpratiqué après
deux mois deséchage
ducarbonyle appliqué
à la brosse. Laparaffine
s’écaillebeaucoup.
Le bois n’a subi aucunedégradation
étantprotégé
par lecarbonyle
et la
paraffine qui
apénétré
dans les pores. Les ruches ont très mauvais as-pect.
Deuxième année. -
Écaillage
presque total de la couche deparaffine.
Bon état du bois. Contrairement aux ruches dont le
carbonyle
est le seulrevêtement il
n’y
a aucun éclaircissement de lateinte,
lesruches
restent très noires cequi
leurdonne , joint
àl’écaillage
de la couche deparaffine,
unaspect
très
déplaisant.
- PARAFFINE AVEC SOL,’S-COLTCHE FONGICIDE
CHLOROXAPHTALÉNIQUE (ruches
n°10 -2 0 ).
Première année. - Très mauvais état de la couche de
paraffine.
Décolle-ment sur toute la surface du bois. Très mauvais
aspect général,
mais aucunedégradation
du bois.Deuxième année. - Le bois est en bon état.
Écaillement
total de la couchede
paraffine.
Dans cette série
d’expériences,
leparaffinage
a étépratiqué
comme lesapiculteurs
le fontgénéralement :
breftrempage
du bois dans un bain detempérature trop
basse et variable. Ceprocédé
est àproscrire.
Nous en avonsdéjà parlé
ailleurs et nous reviendrons sur cepoint important
dans un cha-pitre
annexe.G. - Huile de lin avec sous-couche
carbonyle (ruches
n°27 - 2 8).
Première a!znée. - Le bois est en très bon état. La
teinte,
àl’origine
trèsfoncée du
carbonyle,
s’éclaircit peu à peu. On ne décèle aucuiie traced’afifilica-
tioaa d’huile de
lin,
et aucune différence avec les ruchesqui
ont seulement reçu ducarbonyle
comme revêtement.Deuxième année. - Les ruches sont en très bon état. La teinte s’éclaircit
encore. La
protection supplémentaire
offerte par l’huile de lin réduit le fendille- ment du bois bienqu’il
ne reste aucune traceapparente
de sonapplication.
Pour assurer une
protection plus
efficace encore il serait nécessaired’appliquer
une couche d’huile de lin chaude tous les deux ans.
H. - Vernis plastique.
I. - VERNIS PLASTIQUE EMPLOYÉ Si£17L
(ruches
n°42$-42g),
Première année. - Le revêtement est en très mauvais
état,
bien que l’essaine soit commencé que
depuis
6 mois. Il sesépare
du substrat et tombe enpelli-
cules
souples
et degrande
taille. Le décollentent seproduit principalement près
des fentes du bois. Ceproduit
est à utiliseruniquement
sur unepeinture
faisant fonction de sous-couche.
2. - VERNIS PLASTIQUE SUR PEINTURE A L’HUILE ET PIGMENT ALUMINIUM EN SOUS-COUCHE
(ruches
nO42Ô!42 7).
Première année. - Le terme sous-couche
désigne généralement
la coucheappliquée
directement sur lesubjectile,
c’est la couched’impression
sur lesparties
absorbantes(bois),
la coucheprimaire
sur lesparties
non absorbantes(fer) ( 2 ).
Ellepeut
être en outrehydrofuge, fongicide
ou insecticide. Dans lecas
présent
ils’agit
d’un revêtementdéjà complet, comportant
couchesd’impression
et de finition. Le vernisplastique
est uncomptément qui
doit assurerla
protection de
ce re1’êtement.L’essai n’a débuté que
depuis
sixmois,
les résultats sont donc peuprobants
actuellement. Les ruches sont en très bon
état, l’application
duplastifiant
est peu décelable lors d’un examen
superficiel.
IV. -
Ëvotntion
de ladégradation
des divers revêtements Nous avons donné dans lechapitre précédent
les notations détaillées de l’état des divers revêtementsexpérimentés.
Si cesdescriptions permettent
de se faire une idée des différents défauts ouqualités
d’unrevêtement,
un tableausynoptique permettra
de les comparer entre eux. Pour êtreplus
clairs nousavons réduit à
quatre
échelons les notationsdésignant
la valeur des revête- ments.Conclusion
Les conclusions à tirer de ces
expériences
sont encoreprovisoires
car lesessais doivent se
poursuivre pendant plusieurs
années encore pour êtreprobants.
1
0 Les ruches sans
revêtement,
etn’ayant jamais
reçu aucunrevêtement,
se déforment : le bois se fend
rapidement
et estl’objet d’attaques fongiques
etentomologiques qui
rendent les ruches inutilisables dans un bref délai.2
° Les
peintures
à l’huile <lepremière qualité,
résistent correctementaux divers
agents
dedégradation pendant
les deuxpremières
années de leuremploi ;
nous sa7,oiispar
ailleurs que leur !JOlZ1¡e tenuectc!asse
rarement troisC11ZS.
3
°
Les peintures
<1 l’huile m’ccpigment
aluminiulll sonNent être actuellement lee revêtements lesplus eifieaees.
Si ce revêtement estappliqué
aupistolet
il estnécessaire de poser
quatre
oucinq
couches successives pour obtenir uneprotec-
tion suffisante.L’application
à la brosse estpréférable
car ellepermet d’impré-
g ll
er au maximum le bois en bout et les divers
assemblages.
Les deuxpremières
.années d’essai ne montrent aucune
dégradation
de lapeinture.
4°
Lespeintures vinyliques
ont une bonne tenue à l’extérieur. Elles se- salissent facilement et la transhumance nuira à leuresthétique.
5° Les
peintures glycérophtaliques
sont toutes en mauvais état. On devra donc en éviterl’emploi
sur les ruches depin.
6° Le
carbonyle
est unpuissant fongicide
mais il neprotège
pas le bois contre les variations dimensionnelles.L’application
d’huile de lin chaude pos- térieurement au traitement aucarbonyle
réduit cet inconvénient et les résultats obtenus sont alors très intéressants surtout si l’on considère la facilitéd’appli-
cation et le
prix
de revient.7°
Lesfongicides
ethydrofuges
ne doivent pass’employer seuls,
mais ensous-couche. D’autre
part,
ils nuisentparfois
à la bonne tenue du revêtement de finition. Leuremploi
semble donc en fin decompte
peu rentable car leurcompatibilité
avec le revêtement terminal estproblématique.
8° Les vernis que nous avons
essayés
neprésentent
aucun intérêt pourl’apiculture
tant par leur mauvaise tenue que par leurprix
de revient élevé.9
°
Les méthodesempiriques
deparaffinage employées jusqu’ici
sont àproscrire,
nous l’avons vu dans nos essais. Il faut pour réussir ce genre de revêtement :a) Employer
des ciresmicrocristallines,
àpoint
de fusion avoisinant8 0
°.
b) Que
le bain de cire soit extrêmementchaud,
sans toutefois allerjusqu’à
la
décomposition
de la cire.c) Tremper
assezlonguement
le bois dans le bain pourqu’il
s’échauffe etpermette
unepénétration plus profonde
de la cire.d) Égoutter à une température élevée,
de 30° à 50° si possible,
afin d’éviter
le « glaçage
et d’éliminer la majeure partie
de la cire restée en surface,
car elle
adhère mal au bois et augmente le prix
de revient en pure perte.
La
protection
ainsi obtenue estexcellente,
et delongue durée,
contreles
intempéries
et leschampignons.
Il serapeut-être possible
de revenir auxparaffines
raffinées à hautpoint
de fusionlorsque
nous auronsobtenu,
par ressuage, l’élimination totale de la couchequi
reste en surface.10
° Les vernis
plastiques
àappliquer
sur lespeintures
assurentpeut-
être uneprotection
efficace decelles-ci,
nous le saurons ultérieurement. Ils sont d’unprix
de revient extrêmementélevé,
maisjustifié
si laprotection
obtenue atteint ou
dépasse
une dizaine d’années.Appendice
Causes de la dégradation des revêtements.
La
dégradation
des divers revêtements utilisés à l’extérieur a des causesgénéralement
connues etauxquelles
il estpossible
de remédierplus
ou moins..Ces défauts sont de
types
divers.CRAOU!I,URES, !.CAII,I AGE.
Les
craquelures superficielles
despeintures
à l’huile seproduisent lorsque
la couche de finition est
appliquée
sur une couched’impression
insuffisamment sèche. Elles seproduisent également lorsqu’une
couche de finition« plus
courte- en huile »
qu’une
couched’impression.
Unepeinture
insuffisammentagitée
avant
l’emploi
contiendratrop
d’huile en surface et unpourcentage
depigment trop important
au fond. Pour lespeintures
àl’huile,
ilfaut appliquer
une couched’im!ression
àfaible pourcentage d’huile, puis
les couches definition
contenantde
fortes proportions d’huile,
30 à 35 p. 100(2).
Les
craquelures atteignant
le bois seproduisent lorsque
le revêtement nepeut
suivre le «jeu
» du bois. Les bords de cescraquelures
se soulèvent et c’estle début de
l’écaillage.
Un excès de siccatif provoqueégalement l’apparition prématurée
descraquelures.
Lorsque
le filmprotecteur
esttrop
mince il resteperméable,
iln’empêche
pas l’humidité de
pénétrer
dans le bois et les variations dimensionnellesqui
s’ensuivent causent la
dégradation
de lapeinture
et du bois.L’écaillage
est causé par un manque d’adhérence du revêtement au sub- strat ou des différentes couches d’un revêtement entre elles. Ce manque d’adhé-rence
peut
avoir différentes raisons.Le bois a été souillé par des taches de matières grasses, de terre, de
poussières.
Les bois à
peindre
serontmanipulés
avec des mains propres et on leur évitera les contacts gras.Le bois est
trop
humide. Lespeintures
adhèrenttoujours
moins sur un boisqui
contient unpourcentage
d’humiditétrop
élevé lors del’application
durevêtement,
ouqui
se trouve ensuite constammentplacé
dans uneatmosphère
humide.
Le bois a été traité. Les traitements par des
produits fongicides, insecticides, ignifuges, hydrofuges,
nuisentparfois
à l’adhérence des revêtements de finition.Nous en avons
signalé
des cas dans nosexpériences.
Il faudrait faire des essais pour s’assurer de lacompatibilité
de ces traitements avec lespeintures employées,
mais ces essais pour êtreprobants
devraient durer six mois ou unan, car la
dégradation
du revêtement n’estparfois apparente qu’au
bout dece
laps
detemps.
Les
peintures
n’adhèrent pas sur un bois contenant des traces de cire oude
Paraffine.
Undécapage énergique
est alors nécessaire.Le bois a
déjà
étépeint.
Il faut éviter depeindre
sur un revêtement dont la surface esttrop
dure outrop lisse,
l’adhérence sera insuffisante. On doitdécaper
parbrûlage
ou à l’aide depuissants décapants.
Si le film ancien est enbon état on
peut
se contenter de la poncer pour favoriserl’accrochage.
FARINAGE.
C’est la
désagrégation progressive
dufilm,
sous forme d’unepoudre qui
est entraînée par les
frottements,
lapluie
ou le vent. Le «farinage
» entraîne le ternissement du revêtement. Il ne devient un gros défaut que s’il est trèsimportant ;
le bois est alorsrapidement
mis à nu. S’il est peuimportant
par contre, la réfectionpériodique
du revêtement est facilitée par la réduction del’épaisseur
du film et unsimple
ponçage suffit pour assurer l’adhérence de la nouvelle couche. Lespigments
maladaptés
autype
depeinture,
ou untrop
fort
pourcentage
depigment, provoquent
lefarinage.
C!,oQu!s.
Les
cloques n’apparaissent
que sur des filmssouples
peuperméables
etadhérant mal au bois. Elles se
produisent principalement lorsque
des bois hu- mides ou résineux sont soumis à unetempérature trop
élevée( 3 ).
Les
peintures -1-!,cérophtaliqites
etcellulosiques
ont une faible adhérencesur le
bois,
notamment sur les résineux. Il est nécessaire de les isoler du bois par un « fond dur » pour améliorer leur tenue, cequi complique
le travail etaugmente
leprix
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