UN APPAREIL POUR LE CALCUL RAPIDE DES SURFACES
DE COUVAIN DANS LES RUCHES
J.
FRESNAYEStation
exp Ù imentale d’rlpicultuye,
l’miirr de RecTrerclzes
agronomiques
duS u d -Est, l llosztfavet (Vauduse).
SOMMAIRE
Description
d’unappareil
demanipulation simple,
permettant d’évaluerrapidement l’impor-
tauce du couvain dans les colonies d’Abeilles. Cette
rapidité
permet d’utiliser le critère o surface du couvain » dans desexpériences
réunissant de nombreuses ruches. se compose essentiellement d’unabaque
fournissant directement la valeur d’une surface en fonction de coordonnéesindiquées
par deuxréglettes
mobile,. Cetabaque
est enroulé sur uncyclindre
mobile autour de son axe. Laprécision
de la méthode(-
r,3 p. 103d’erreurmoyenne)
est satisfaisante enexpérimentation apicole.
I. INTRODUCTION
I,’appréciation de l’importance des surfaces de couvain dans les ruches
àdiffé-
rentesépoques de l’année
oudans certaines conditions expérimentales
estd’une impor-
tance
primordiale dans les recherches
surl’Abeille.
Nous avonsétudié précédemment (F
R E
SNAYE
etI, E asK y , y 6r) différentes méthodes utilisables
pourdes expériences
réunissant
ungrand nombre de colonies
et nous avonscomparé
leurprécision
et letemps nécessaires
àleur application. Cette étude
nous apermis de
constater queles méthodes
trèsprécises (moins de -
10 p. 100d’erreur moyenne) étaient
trèslentes
et que
les méthodes
trèsrapides étaient d’une précision insufhsante, (plus de j
20p. 100
d’erreur moyenne). Elle
nous aégalement
montré que laméthode
du calculde la surface de l’ellipse de couvain
est somme toutela plus satisfaisante puisqu’elle
ne
comporte que + i 3
p. 100d’erreur
moyenne, tout enétant l’une des plus rapides,
bien
que letemps nécessaire
poureffectuer les calculs soit quatre fois plus important
que le
temps requis
pourles
mesures.Ce travail préliminaire
m’aamené
àenvisager
de supprimer les calculs numériques
enutilisant
unappareil qui, dans
saconcept-
tion, rappelle
unerègle
àcalcul.
II
. DESCRIPTIOX 1,,T
UTIIISATION
DEL’APPAREIL
On sttit que la surface de
est
donnée par la formule:s
-
’!a
X rrs = - >< X n 2 2
dans
laquelle
r! et a sont les axes.- -
L’appareil que
nous avons c<>iiçu est destiné àappliquer
directement cette formule clan, le calcul des surfaces de couvain. Il se compose e&dquo;enticllemcnt desparties
suivamtes :j
o Un cylindre mobile autour de sm axe.
2
&dquo; lJn
abaque
enroulé sur lecylindre
et(lui représente
une famille de courbescorrespondant
aux surfaces d’unesérie
d’ellipses.
3!
Deuxréglettes
mobiles servant à mesurer les axes desellipses.
Du
point
de vuemécanique
notreappareil
comporte un certain nombre depièces
dont lesprincipales
sont :a)
Un boîtierrrcc’lalli y ue
en tôle mince de 37o mm delongueur,
45mm delargeur
et 5o mn de hauteur. Ces cotes ont étéadoptées
pour quel’appareil
soit tenu facilement en main sans provoquer defatigue,
mêmeaprès plusieurs
heures d’utilisation. pour la même raison le dessus du boîtier est arrondi etépouse
la forme de la paume. Une ouverturepratiquée
sur toute lalongueur
del’appareil
permet la lecture de
l’abaque
tandis que d’autres ouvertures permettent le passage destiges
coulis-santes et des freins.
b)
Unepreiîzière réglette qui
porte un index et coulisse à frottement doux dans une rainureprati- quée
à l’intérieur du boîtier. Elle sert à mesurer legrand
axe desellipses.
c)
Une seronderéglette qui
porte ungoujon, lequel,
englissant
dans une rainure hélicoïdale ducylindre,
fait tourner celui-ci sur son axe. 7!,11e sert à mesurer lepetit
axe desellipses.
Lorsque l’appareil
est au zéro les deuxréglettes dépassent
du boîtier de 60 mm, ceci afin de compenser la zone dont)’abaque
estamputé (voir figure 4 ).
Unetige
ronde de 20 mm delong
estfixée a
45 °
vers l’extérieur à l’extrémité de chacune desréglettes.
Les deuxtiges
forment do:gc unangle
de90 °,
cequi
facilite la mesure des deux axes d’uneellipse (voir utilisation).
d)
Unfrein placé
surchaque réglette
permet l’immobilisation aupoint
voulu. Il est constitué parun levier
appuyant
un tampon de caoutchouc sur laréglette
sous lapression
d’un ressort(fig. i).
e)
Uncylindre
cyeux, de 37mm de diamètre etg6o
mm delongueur
et dont l’axe tourne dans deux cuvettes fixées au boitier. Une rainure hélicoïdale est forée sur unepartie
de lalongueur
et convertiten mouvement
circulaire,
le mouvementrectiligne
dugoujon
fixé à laréglette
ainsiqu’il
estindiqué
en
c).
f) L’abaque (fig. 4 )
est enroulé autour ducylindre.
Ilc l .,
lire directement les irl’,i<.<..;déduites des mesures effectuées au moyen des
recettes.
La lecture se fuit enj)() Ù ¡ts
de valeur arbi- trairecorrespondant
il 40ciii2. Dans ces conditions le (le ruche 1 )adant » vaut 2;points
par face de cadre( ces cadres,
correctementconstruits, représentent
environ 030emzde cellules parface).
Les cires
gaufrées
qtte nous utilisonsprésentent
75o cellules au dnta module très courant enapiculture pratique (’)
soit 375 cellules par dnu et par face. An’l’ notreappareil,
lepoint correspond
doncexactement it I5°cellules. Un
rapide
culcul mental permet de convertir à volontéle&dquo; pointsencm2 i>:!
en nombre de
cellules,
ceci selon les besoins. L’nnité de surfacechoisie,
autrement dit lepoint,
permetune lecture facile de
l’abaque
tout en maintenant uneprécision expérimentale
satisfaisante. Le tableaux donne la surface desellipses correspondant
à un nombre depoints
allant de o a 25 ainsi quc la valeur deA x 2 a (011 - ’S’ )(le ces ellipses.
(’ette donnée permet de calculer les petits
axes d’ellipses
dont la surface et lc
grand axe
sont connus(tableau 2 ).
Surl’abaque,
lespoints
sont inscrits entre deseourbes calculées et tracées avec
précision, l’inscription
estrépétée régulièrement
afin de permettre la lecture dans toutes lespositions
ducylindre
dont une faiblepartie
seulementapparaît
(bns lafenêtre du boîtier.
Le tracé de
l’abaque
a été étudié pour permettre l’utilisation maximum de la surface ducylindre.
C’est ainsi
qu’une partie
de la surface det’abaqne correspondant
il desellipses
hautementimprobables
dans les bandes 1, 2 et 3 est
récupérée
auprofit
des bandespltts fréquemment
utilisées. I)e ce fait la circonférence ducylindre
a pu être réduite sans nuire à laprécision
del’appareil.
Pour réduire l’encombrement et
alléger l’appareil, l’abaque
a étéamputé
des 60mmqui
cons-tituent son début. Cette
partie correspond
à des surfaces d’une valeur inférieure à ipoint, négligeables
dans les calculs.
La
ligne A13,
tracéeapproximativement
endiagonale
sur legraphique
aplusieurs
utilisations.Elle est suivie par l’index
lorsque
la surface mesurée est un cercle. Lors de la construction del’appa-
reil on fixe
l’abaque
de telle sorte que lepoint
A se trouve enregard
de l’index. En sortantprogressi-
vement les deux
réglettes
très exactement ensemble l’index doit suivre laligne
AI3 cequi garantit
lamise en
place
correcte del’abaque.
D’autre part, laligne
AB estparallèle
à la rainurehélicoïdale, qui
se trouve diamétralement
opposée
et peut donc servir à son traçage. On doittoujours
mesurer legrand
axe del’ellipse
avec laréglettei qui
porte l’index et lepetit
axe avec laréglette qui
fait tournerle
cylindre ;
ainsi l’index se trouvetoujours
dans lapartie
droite inférieure del’abaque.
L’inversion(
I
) Rappelons
que le nombre de cellules au dm s’entendtoujours
pour les deux faces d’un rayon. i .des mesures est sans
importance
dans le casd’eiïipses
dont les axes sont peu dilférent.,mais peut
être cause d’erreurs dans le cas contraire en faisant entrer l’index dans les bandes let 2alors que la surface il mesurer
correspond
à 8 ou ipoints. Apres quelques
essais ons’apercevrait
d’ailleursfacilement de ces erreurs
grossières.
Uneligne
doublesoulignée
en rougesépare
lapartie
haute et lapartie
basse del’abaque après l’enroulement
de celle-ci :les
mesuresprises
avec laréglette qui porte
l’index sont à échelle i alors que les mesuresprises
avec I,vréglette qui
faitpivoter
le cvlindre sont à l’échellec /z
surl’abaque
en raison du faible diamètre du cvlindre(,; 7
nuu de diamètre et 117nnn decirconférence).
l,apartic récupérée
sur lcs bandes I-2-3no’as permet de lmrter la hauteur del’abayue
à 140nuu et de mesurer ainsi des
ellipses
(tout lepetit
axe a unelongueur
maximum de 280mm et legrand
axe !zo nm!.(L’abaque reproduit iig.
i permet de mesurer desgrands
axes de 44°mm).
L’appareil
tel que nous J’avons construit avecrecettes
enlaiton,
bottier en tôleétaméc, cylindre
en acicr
doux, pèse
cnviroll i 3°0 gramntcs.L’appareil se tient d’une
main et par son milieu. 1)!ilis cetteposition
les leB’iers des freins 1)rennentplace
naturellement sous deuxdoigts.
(’es leviers sont delongueurs
différcntes et doivent être interver- vertis selon que l’utilisateur tientl’appareil
de l’une ou de l’autre main.Deux méthodes d’utilisation peuvcnt être
envisagées.
a) .1//thode d’utilisation à deux
persnnnes.
C’est lah lus pratique
et cellequi
donne les mcilleurs résultat,. L’un desexpérimentateurs
visite normalentcnt la ruche etprésente
successivement les cadres au secondexpérimentateur qui prend
les mesures en tenantl’appareil
d’une main etles réglettes
atternativement de l’autre main. Un
repère
à l’avant duboîtier,
estprésenté
à une extrémitédu
grand
axe del’ellipse.
Laréglette portant
l’index est tiréejusqu’à
ce que latige
ronde se trouve àl’autre extrémité de cet axe ; on tient
t’appareit
defaçon
a ce que cettetige
ronde soitperpendicu-
laire il la surface du cadre. On
procède
de la même manière avec lepetit
axe del’ellipse
en inclinantl’appareil
de l’autre côté pour que latige
ronde de laréglette
commandant lecylindre
soit à son tourperpendiculaire
aucadre ;
on évite ainsil’acciochage
de lapremière tige
dans le couvain. L’indexindique
alors le nombre depoints
attribuer à la surface de couvain etqui
sera additionné avec lespoints
des autres cadres de la ruche.b)
Il9éthode d’utilisation à une personne. En conscrcant lespositions
del’appareil
décrites ci- dessusl’expérimentateur
introduit latige
ronde dans une cellule d’un bord dcl’ellipse
et tirel’appa-
reil
jusqu’à
l’autre extrémité(ng. 2 ),
de même avec l’autre axe(fig. 3 ).
Il peut arriver que les cellulesse déchirent sous la
poussée
de latige qui
y estintroduite ;
il serait doncpréférable
pourpratiquer
cecette méthode de construire
l’appareil
avecplusieurs tiges, qui
enpénétrant
dans autant de cellulesrépartiraient
lapous;éc.
Cette dernièredisposition présente
d’ailleursquelques
inconvénients.III.
RÉSULTATS.
CONFRONTATION AVECLES
AUTRESMETHODES
L’utilis3.tion dans plusieurs expériences
del’appareil qui vient d’être décrit
et laconfrontation des résultats obtenus
avec ceuxqui
sontfournis
pard’autres méthodes
nouspermettent déjà certaines conclusions.
La précision,
on lesait,
est laprincipale des qualités requises
pour unappareil
de
cette nature. Nousexaminerons donc
toutd’abord les résultats obtenus de
cepoint de
vue. Dans uneétude précédente
nousavions mesuré
20surfaces
decouvain
par la
méthode du dessin des
contours surfeuilles de cellophane (F p ESNAYE
etL ENSKY 19
6 1
). J’ai donc opéré
sur cesmômes suvfaces d’une part
avec laméthode de
mesuredes
axesde l’ellipse, d’autre part
avecl’appareil qui vient d’être décrit. Le tableau
3permet de confronter les résultats obtenus. L’erreur
estde :1: 7 , 0 8
p. 100 pourla méthode de
mesuredes
axesde l’ellipse
etde j 8, 24
p. 100pourles
mesures avecl’appareil.
Onvoit
que ladifférence de ::!:: 1 , 1 6
p. 100 entreles deux méthodes
esttrès faible
etles résultats obtenus
avecl’appareil peuvent pratiquement
êtreassimilés
à ceux obtenus par la
méthode de
mesuredes
axesde l’ellipse dont l’erreur
estde ± z 3 , 39 p.
100(F R E SNAYE
etL ENSKY 19 6 1 ). Ceci
n’arien de surprenant puisque les deux
méthodes appliquent
enfait le
mêmeprincipe.
La rapidité d’exécution
estaussi
unequalité
trèsimportante
etc’est
iciqu’appa-
rait l’avantage déterminant de l’emploi
del’appareil
surles
autresméthodes. Le temps nécessaire
aux mesures et auxnotations
est le même pour lesdeux méthodes
lorsque l’on opère à deux
personnes ;les gestes
sontsensiblement les mêmes. Le gain
de temps porte
surles calculs qui,
sansappareil, nécessitent
environ 30secondes
parsurface
àl’aide d’une machine
à calculerélectrique rapide. L’utilisation de l’appareil
nous
permet d’effectuer
mesures etcalculs
sur 8ruches
àl’heure
cequi
est très satis-faisant.
Contrairement
àd’autres méthodes celle
que nous avonsainsi mise
aupoint
nenécessite
pasle
secouagedes abeilles,
cause deperturbations importantes. Les
erreurs
personnelles
sontréduites. Les résultats
sontutilisables immédiatement,
unsimple calcul mental permettant d’obtenir
lasurface du couvain
enem 2 si
on ledésire.
IV. DISCUSSION
L’utilisation de l’appareil
que nouspréconisons, principalement
au coursd’expé-
riences groupant de nombreuses ruches, permet de connaître rapidement
lasurface
ducouvain
tout enévitant des calculs longs
etfastidieux, le
tout avec unpourcentage d’erreur voisin
decelui qui
estinhérent
à laméthode de
mesuredes
axesde l’ellipes (rb
13 p. 100environ). La facilité d’emploi
et larapidité d’exécution
enfont le
pro-cédé de
mesuredes surfaces de couvain le plus satisfaisant actuellement.
Reç 2
i
pourpublication en i 9 62.
SUMMARY
APPARATUS FOR EASY DETERMINATION OF THE BROOD-COMB SURFACE IN BEEHIVES
Equipment
which is easy tomanipulate
is described. It cangive
arapid
estimation of the size of brood-comb in beehives.This quick
test can be used to determine the a brood-comb surface n criteria inexperiments
which include rnany beehives. It isessentially
an abackby
which the sur-face is
directly
determined from the coordinatesengraved
on twosliding
rulers. The aback is rolledon a rotative
cylinder.
Theprecision
of thetechnique
is ofabout +
r3%
on the average, and it is sufficient forapicultural experiments.
RÉFÉRENCE BIBLIOGRAPHIQUE
FxESx.!YE