NOTE ANNEXE
DÉTERMINATION DES CORPS CÉTONIQUES
DANS LES LIQUIDES BIOLOGIQUES
R. PUECH
Nicole PICOT Marguerite NAVILLE
Laboratoire de Recherches sur la Conservation et
l’Efficacité
desAliments,
16, rue Claude Bernard, Paris 5e,Centre national de Recherches
zootechniques,
Institut national de la Recherche
agronomique
SOMMAIRE
Des modifications sont
apportées
à latechnique proposée
par REID pour ledosage
des subs-tances
cétoniques
dans desliquides biologiques (sang,
urine, contenu de rumen,ensilage).
Elles consistent en une
augmentation
du volume et de la durée de la distillation et en l’em-ploi
de latechnique colorimétrique
de MICHAELSavec lecture à 420my,Ces modifications améliorent très notablement la
reproductibilité
dudosage
de l’acidep-hy- droxybutyrique
INTRODUCTION
La détermination des corps
cétoniques
dans lesliquides biologiques
pose un cer- tain nombre deproblèmes
deméthodologie.
Plusieurs méthodes ont étéproposées
mais aucune ne donne entière satisfaction. Les tests
qui peuvent
rendre degrands
services enclinique
vétérinaire ou médicale ne sont pasquantitatifs.
La méthode laplus
satisfaisante pourl’esprit
et laplus
sélective estapriori,
la méthodeenzymatique
W ILLI A M S
ON
(!965).
Mais lapréparation
et lapurification
del’enzyme
sontlongues
et délicates. On ne
peut
absolument éliminer lapolyol-déshydrogénase
et la malico-déshydrogénase
si bien que, lefructose,
le sorbitol et les malatesperturbent
ledosage.
Les méthodes
gravimétriques,
comme celle de VAN SLYKE( 1917 )
utilisant leréactif de DENIGESne sont
précises
que pour des concentrationsélevées ;
on n’observe pas deprécipité
pour des concentrations allantjusqu’à
5mg p. 100ml. La sensibilité est améliorée parnéphélométrie
SHIPr,!Y etal., ( 194 8).
Mais les auteurs eux-mêmesestiment
qu’avec
des concentrations de l’ordre de i mg p. 100ml,
l’erreurpeut
attein- dre 15p. 100.Les méthodes
titrimétriques
sontplus précises.
La méthode de WFiCHSE14BATJM et al.( 1941 )
donne d’excellents résultats pour des concentrationsproches
de 10 mgp. 100
ml ;
mais peureproductibles
pour des concentrations faibles.Nous avons surtout étudié les méthodes
colorimétriques qui
seprêtent
bien àdes
dosages
en série et conviennent à la détermination de concentrations relativement faibles. Ellespeuvent
donc être utilisées pour des études sur animaux normaux.I. -
DÉTERMINATION COLORIMÉTRIQUE
DEI,’ACÉTON!
L’acétone
donne avecl’aldéhyde salicylique
en milieualcalin,
unproduit
decondensation de coloration rouge à orange. REID
( 19 6 0 )
utilise cette réaction pour la déterminationcolorimétrique
de l’acétone par lecture à 530my. MICHAELSetal. (i 95 t)
utilisent la réaction entre l’acétone et la 2-4
dinitrophénylhydrazine
conduisant à la formation d’unehydrazone,
extractible par le tétrachlorure de carbone et donnantun milieu coloré lisible à 420mli. Nous avons
comparé
ces deux méthodes à l’aide desolutions pures d’acétone de concentration connue. Les densités
optiques
observéessont reportées
sur lafigure
i. Nous avons retenu la méthode de MICIIAELsqui
suitmieux la loi de Beer que celle de REID.
II. - TRANSFORMATION DES ACIDES
ACÉTOACÉTIQUE
ET
fi-HYDROXYBUTYRIQUE
ENACETONE
La transformation de l’acide
acétoacétique
en acétone ne pose pas deproblèmes
L’acide
sulfurique l’hydrolyse
en totalité et le rendementégale
ioo p. 100. Il n’enest pas de même pour l’acide
p-hydroxybutyrique qui
nepeut
être doséqu’après
oxy- dation en acideacétoacétique qui
est ensuitehydrolysé
en acétone. Mais le rendement de ces réactionsdépend
des conditionsd’oxydation
et n’atteintjamais
100 p. 100.Il faut donc
opérer
dans des conditions nettement définies. Aussi existe-t-il de nom-breuses méthodes
qui
sont toutes basées sur leprincipe
del’oxydation
par le bichro-mate de
potassium.
MiŒ
AELS et al.
( 1951 )
réalisentl’oxydation
en flacons bouchéshermétiquement
et
placés
dans un bain-marie. La déterminationcolorimétrique
se fait directementsans distillation et
porte
donc sur la totalité des corpscétoniques.
Cette méthode nepermet
pas l’évaluationséparée
de l’acide!-hydroxybutyrique,
maisuniquement
par différence entre corpscétoniques
totaux et sommeacétoacétique
-I- acétone mesuréessur des
prises
d’essai différentes cequi multiplie
les causes d’erreur.T
HINet ROBERTSON
( 1952 )
réalisentl’oxydation
etl’hydrolyse
à latempérature
ambiante en cellules de
Conway ;
l’acétone diffuse dans l’enceinte intérieure et secombine à
l’aldéhyde salicylique.
Cette méthode ne nous a pas donné satisfaction car nous n’avons puempêcher
l’altération del’aldéhyde
et obtenir un blanc stable.Gx!!rrs!xG et LESTER
( 1944 )
conduisentl’oxydation
à chaud sous reflux etprocèdent
ensuite à une distillationégalement
à chaud. Leur méthode a été améliorée par MAYESet RoBsoN( 1957 ) qui
réalisent reflux et distillation avec le mêmeappareil.
R
EID
( 19 6 0 ), grâce
à unappareil
de distillationoriginal,
l’a encoresimplifiée
en menantde
pair
refluxpartiel
et distillation. Nous avons étudié cette dernière méthode pourl’oxydation
dup-hydroxybutyrate
et la distillation de l’acétone formée que nous avons dosée par colorimétrie selon la méthode de Micx!r,s.L’hydrolyse
de l’acideacétoacétique
et sa distillation selon la méthode de REID( 19 6 0
)
sont trèsreproductibles
et s’effectuent avec un rendement de 100p. 100. Nous n’avons par contre pas obtenu avec cette même méthode un rendement constant pourl’oxydation
de l’acidep-hydroxybutyrique
en solution pure ou ensurcharge
en milieusang ou urine. Le tableau la montre que le taux de
récupération
de lasurcharge
esttrès variable avec un volume de distillation de 5 ml en 5 minutes
préconisé
par REID.Nous avons constaté
qu’il
restait encore de l’acidep-hydroxybutyrique
nonoxydé
dans
l’appareil après
5 minutes de distillation. Aussi avons-nousaugmenté
letemps
et le volume de celle-ci en les
portant respectivement
à zo ml et à IO minutes pourgarder
la même vitesse de distillation. Ceci nous apermis
d’obtenir aussi bien ensolution pure
(tabl. ib) qu’en surcharge
sur le sang oul’urine,
des taux derécupéra-
tion satisfaisants
(tabl. 2 ).
Le rendement et la
récupération
dessurcharges
étant de 75 p. ioo en moyenne pour l’acide(3-hydroxybutyrique,
il convient demultiplier
par4/3
le résultat obtenu pour cet acide.Toutefois,
les conditions dechauffage
et la vitesse de distillation ontune influence sur ce
rendement,
il faut donc les standardiser et contrôler le rendementpériodiquement
au moyen de solutions pures.TABLEAU 2
Récupération
dessurcharges
d’acidehydroxybutyrique
sur le sang(distillation
10ml)
par latechnique
de REIDmodifiée
Acétone
p
.
100 ml gurcharge (exprimée Acétone p. 100 ml .. Taux correspondant a laen acétone) ) après surcharge Surcharge récupérée de récupération
D o 1 en ace one apres surc arge
!!!! ) e r cup ra ion
.(!)ue (-9) lmg) (l!g) (n’g) (l!g) (mg) (T(mg)
2,48 0,6 2,93 0,45 75,0
2,78 0,6 3,24 0,46 76,7
2,45 0,6 3,89 0,45 73,5
2,03 1,8 3,36 1,33 73,8
2,07 1,8 3,46 1,41 78,4
2,14 1,8 3,44 1,30 72,2
2,5’< 3,0 4,80 2,23 74,3
2,44 3,0 4,62 2,18 72,7
2,51
1 3,0 4,93 2,22 74,0
1 - 1
III. -
MÉTHODOLOGIE ADOPT1!E
Réactifs
S04
Zn 5 p. 100
(p/v) Ba(OH),
environ o,3 NS0 4 C
U
10 p.
100(S04CU5H!o p/v)
Lait de chaux
( 100
g CaO ensuspension
parlitre) S0
4 H.
7 NK,Cr 2
O, 0,2 p. 100
(p/v)
2 -
4
Dinitrophenylhydrazine
0,1 p. 100 dans HCl 2 N NaOH 10,5 NCCI,
Défécation
A 5ml de sang
ajouter
io ml de solution deZnS0 4 puis
laquantité équivalente
deBa(OI-1),
et del’eau distillée pour obtenir une dilution de 1/10 à 1/80. Laisser reposer au moins 30minutes et filtrer
nu
centrifuger
SOMOGYI,( 1945 ).
Si leliquide
àdéféquer
contientplus
de 2m/1
de sucresréducteurs,
il est
préférable d’employer
la solution deC U SO,
et le lait de chaux LEPPER,(i 93 8).
Distillation
Porter à ébullition 8 ml de
S0 4 H.
7 N(pour
avoir une ébullitionrégulière ; employer
unpetit
tube de verre fermé à une extrémité et à o,5cm de l’autre extrémité pour
emprisonner
unepetite
bulled’air).
Introduire laprise
d’essai( 10
à 50 y de corpscétoniques
totauxexprimés
enacétone) après
avoir vu
perler quelques
gouttes dedistillat,
au moyen du tubecapillaire,
sansinterrompre
l’ébulli-tion.
Régler
ledispositif
dechauffage
defaçon
à distiller à vitesse constante 10 ml en 10 minutes. Cettepremière
fractioncorrespond
à l’acétone et à l’acideacétoacétique.
Rajouter
par lecapillaire
5 ml de K2Cr!0, et distiller à nouveau 10ml en 10mn. Cette deuxième fractioncorrespond
à l’acide!-hydroxybutyrique.
colorimétrie
Ajouter
5ml dedinitrophénylhydrazine puis 5 ml
exactement mesurésdeCCI,. Agiter
io minutes’Additionner 3 ml de soude et
agiter 5 minutes.
Lire la densité
optique
à 420m!, par rapport à un blanc(distillat remplacé
par eaudistillée)
età un standard
(distillat remplacé
par une solution connued’acétone).
’
Reçu
pourpublication
en novembre19 67.
SUMMARY
THE DETERMINATION OF KETONE BODIES IN BLOOD, URINE AND RUMINAL CONTENTS A modified Reid’s method was
applied
to the estimation of ketone bodies inblood,
urine andruminal contents.
The modifications consist in an increase in the volume and duration of the distillation and the
use of Michaels’s colorimetric
technique
withreadings
taken at 4ao my.These modifications
consistently improved
thereproducibility
of estimation of the(3-hydroxy- butyric
acid.RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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