SÉCRÉTIONS ET BIOLOGIE FLORALE.
I. NATURE, ORIGINE ET RÔLE DES SÉCRÉTIONS
DANS LA POLLINISATION ET LA FÉCONDATION :
REVUE DES DONNÉES RÉCENTES
Pierre ZANDONELLA, Christian DUMAS
Thierry
GAUDEHistophysiologie
de laSécrétion,
43, boulevard du 11-Novembre 1918, Lyon 1, F-69622 Villeurbanne CedexRÉSUMÉ
Au cours des dix dernières
années,
les aspectsmorphologiques
liés à labiologie
florale ont été com-plétés
par des données concernant des aspectsplus dynamiques.
Les rôles des sécrétions dans lapollinisa-
tion et la fécondation ont été
précisés
et le mécanisme de ces sécrétionspartiellement
élucidé.Cette mise au
point
résume les données récentes concernant les nectars, les odeurs, les sécrétionspol- liniques, tapétales
etpistillaires.
La
composition
des nectars, la structure des nectaires, les processus de sécrétion sont trèslargement
abordés.La
production
d’odeurs attractives pour lespollinisateurs
par les cellules dupérianthe
ou par desosmophores
estégalement envisagée.
Les substances émises sont essentiellement desterpènes
et des ami-nes.
Les
stigmates,
de type humide ou sec, et les exsudatsstigmatiques
sontévoqués
tant pour leur rôle dans lapollinisation
que dans la fécondation. Les autres sécrétionspistillaires
liées à la fécondation sontégalement
citées.Enfin,
lesgrains
depollen
véhiculés par lespollinisateurs
sont entourés d’un manteau(« pollen
coat») qui
intervient dans les mécanismes d’adhésionpollen-pollen
etpollen-pistil.
Des sécrétions
spécifiques
fontpartie
des processusqui
concourent à assurer la fécondation croisée chez lesAngiospermes.
Elles sont de deux types. Les unes interviennent au cours de lapollinisa-
tion, transport dupollen,
de l’étamine austigmate.
Ce sont les nectars, les odeursqui
associées aux cou-leurs contribuent à attirer l’animal vecteur du
pollen.
On ne les rencontregénéralement
que chez lesespè-
ces zoogames. Les autres
jouent
un rôle essentiel dans la secondephase
que l’on peutqualifier deJéconda-
tion, comprenant l’adhésion du
pollen
sur lestigmate
et les mécanismesqui
aboutissent à lasyngamie.
Elles se situent au niveau des
grains
depollen
et de divers tissus dupistil.
Plusieurs ouvrages
généraux récents, parmi lesquels
nous retiendrons ceux de FAEGRIet Van der Pm(1971)
et de FRANKEL et GALUN(1977), témoignent
d’unregain
d’intérêt pour labiologie
florale. Si lesstructures
impliquées
dans lapollinisation
ont faitl’objet
demultiples
étudesdéjà anciennes,
la connais-sance de la biochimie des substances sécrétées
(voir
HARBORNE,1977)
et de lacytologie
desglandes (voir F
AHN
, 1979 b)
estd’acquisition
récente. Les divers processusimpliqués
dans laphase
de fécondation ne sont quedepuis
peul’objet
de recherchesapprofondies.
Ils s’avèrentcomplexes
mais d’un intérêtinsoupçonné.
La
présente
mise aupoint
ne concerne que les données lesplus
récentes et ne fait référencequ’aux
tra-vaux des dix dernières
années,
sauf dans le cas où ils manquent. De nombreux travaux antérieurs sont fon- damentaux et sources des recherches actuelles.Cependant,
leurs données bien connues, car de nombreuses foisanalysées,
ne seront pasreprises
ici.1. LES NECTARS
Ce sont des solutions sucrées sécrétées par des
glandes
que l’on peut regrouper sous le termegénéral
de nectaires.
a) Composition
Des
analyses
nombreuses ont étépubliées plus
ou moinscomplètes
etprécises
selon lestechniques
utilisées. Les
compositions
sontcomplexes
dans le détail. Nous en référons àl’analyse bibliographique
deF
AHN
(1979b).
Nous en retiendrons ce
qui
peut êtregénéralisé.
Cela concerne surtout les sucresqui
constituent l’es- sentiel de la matière sèche des nectars. Le saccharose, leglucose
et le fructosedominent,
ces deux dernierssucres sont
toujours
associés et enquantités équilibrées.
Leursproportions
relatives sont connues chezplus
d’un millier
d’espèces
et très variées. Laplupart
des nectars sont desmélanges
des trois sucres, mais cer-tains ne
possèdent
que du saccharose d’autres que duglucose-fructose.
Différents types peuvent coexister chez desespèces
trèsvoisines,
comme HARBORNE(1977)
lesignale
chez Rhododendron. Outre ces sucresdominants,
de nombreux oses ont étéidentifiés,
au moins sous forme de traces. Lachromatographie
enphase
gazeuse permetdepuis
peu de révéler lacomplexité
de certains nectars par rapport à d’autres(12
sucres chez Epipactis purpurea : PAIS et CHAVES DASNEVES, 1980; saccharose seul chez
Thunbergia
lau-ri,rOha :
ZANDONELLA et PIOLAT,19ô 1).
Des
protéines,
des acidesaminés,
des enzymes, deslipides,
des acidesorganiques,
desphosphates,
desions minéraux entrent
également
dans lacomposition
des nectars. BAKERet BAKER ont, au cours de cesdernières
années,
identifié les acides aminés de nombreux nectars. Outre l’intérêttaxonomique, la composi-
tion en acides aminés étant
spécifique,
ces auteurs ont montré que les nectars lesplus
riches en acides ami-nés sont
produits
par les fleurspollinisées
par les animaux se nourrissant exclusivement de nectar(voir
BA K ER
,
1977).
Les acidesaminés,
ainsi d’ailleurs que des cations - comme lepotassium -
à laprésence desquels
on commence às’intéresser,
contribuent à lasapidité
du nectar et lui confèrent desqualités
attrac-tives ou
répulsives.
Il est curieux de noterqu’occasionnellement
on a détecté laprésence
de substances toxi- ques naturelles. Parailleurs,
on retrouve dans le nectar des concentrations nonnégligeables
depesticides plusieurs jours après
traitement, enparticulier
par lessystémiques
comme le montrent denombreux
tra-vaux réalisés aux
États-Unis depuis
unequinzaine
d’années(voir
BARKER et al.,1980).
Des nectars peuvent être riches en
lipides (B A K ER , 1977).
Dans certains cas, deslipides
seuls consti-tuent
l’appât (V OGEL , 1974).
b)
Les nectairesDes nectars peuvent être riches en
lipides (B ARKER , 1977).
Dans certains cas, deslipides
seuls consti- nectaires floraux ou de nectairesextrafloraux,
ou, selon leur fonction, de nectairesnuptiaux
oude
nectairesextranuptiaux.
La notion de nectaires
nuptiaux
moins habituelle que celle de nectaires floraux nous sembleparticuliè-
rement convenir au
sujet
traité ici. Il n’est pas rare, en effet, de constater l’intervention de sécrétions extra- florales associées à des sécrétions florales dans le but d’assurer la visite de la fleur par lepollinisateur.
L’exemple
deThunbergia grandiJlora (V AN
der PIJL,1954)
estparticulièrement significatif.
Desfourmis, appâtées
par le nectarextrafloral,
interdisent l’accès à l’extérieur de la corollerégulièrement percée
en leurabsence par des
prédateurs.
Les insectes doivent alors accéder au nectar floral par l’intérieur de la corolleet,
ainsi,
contactent les organesreproducteurs.
Le rôle des nectars extrafloraux dans laprotection
de laplante
par lesfourmis,
et, de la fleur enparticulier,
estgénéralement
admisaujourd’hui (B ENTLEY , 1977).
La structure des
glandes
à nectar est très variée. Certains sites desécrétion,
essentiellement extraflo- raux, ne sedistinguent
par aucune structurehistologique
en dehors d’une vascularisation et de stomates.Mais,
laplupart
des nectaires sont structurés et constitués de cellules à caractèresglandulaires.
Nous grou- pons ces derniers en deux typeshistologiques :
un typeépidermique
comprenant lesépithéliums
et les tri- chomes, et un typeparenchymateux
constitué de nombreuses assises cellulaires(Fig.
1).c)
Modalités de la sécrétionIl est
admis,
d’une manièregénérale,
que le nectar trouve sa source dans la sève élaborée. Cette conviction est baséeplus particulièrement
sur la connaissance de lacomposition
de la sève et du nectar etsur la relation existant entre la
composition
du nectar et le type de vascularisation(phloème
seul ouphloè-
me et
xylème)
du nectaire. En cedomaine,
tous les travaux récents font référence aux contributions fonda- mentales deF REY -W I SS LI N G ,
FREI,AG T H E , Z IMM ER MA NN, Z IE G LE R, LÜTTG E , KARTASHOVA,
etc.(voir
FAHN ,
1979 b).
Mais,
leproblème
de la sécrétion nectarifère n’est pas résolu pour autant, cette sécrétion n’étant pas, dans laplupart
des cas unesimple
exsudation de sève. Lacomposition
des deux substancesprésente
sou-vent des différences notables. La nature et le transit des
produits
issus de la sèveélaborée,
constituant le pronectar, les mécanismes et les sites de leur remaniement et de l’exsudation du nectar sontl’objet d’hypo-
thèses basées en
grande partie
sur les données de l’étudecytologique
etparfois cytochimique
des cellulesglandulaires.
Là encore, dans le cadre de cette revue nous passerons sous silence les contributions trèsconnues d’auteurs comme SCHNEPF,
E Y atÉ,
FIGIER, LÜTTGE, etc.(voir
FAHN, 1979b)
pour ne citer que lesplus
récentes.Le
premier
type d’informations concerne letrajet
du pronectarqui
peut emprunter la voieapoplas- tique
ou la voiesymplastique.
Un transportsymplastique
est vraisemblable dans de nombreux cas commel’indique
parexemple
l’abondance deplasmodesmes (FirrDLwv
et MERCER, 1971; WEac!rr et al., 1975;GUN
NINGet
H UGHES , 1976).
Cela est peu contestable chez lesglandes
de typeépidermique (Fig.
2a).
Par contre, dans lesparenchymes,
à défaut d’indice net, on peut admettre, au moins pour unepartie
du pronec- tar,l’hypothèse
de VASILIJEV(1969, 1971)
d’untrajet apoplastique (Fig. 2).
Le second type d’informations, lié au
précédent,
concerne les sites cellulaires de transit et de remanie- ment éventuel. Il convient desouligner qu’il
manque, dans laplupart
des cas, la connaissancepréalable
dela
composition
de la sève élaborée auvoisinage
dunectaire,
du pronectar et même du nectar en raison de la difficulté de leur obtention. Les données récentes sont encore rares(Z AURAL O V
et PAVLINOVA, 1975;B A K
ERet al.,
1978).
Elles apportent deprécieuses
informations sur les types de remaniement du pronectaret permettent
d’envisager
avecplus
deprobabilité
les sites de ces remaniements.En raison de l’abondance
fréquente
du réticulumendoplasmique,
FAHN et RACHMiLEViTZ(1970, 1975)
considèrentqu’il
est le lieu de transit desprécurseurs
du nectar, ce que confirmentplusieurs
auteurs.La mise en évidence par HEINRICH
(1975)
deplusieurs hydrolases
dans le réticulum apporte un argument depoids
à cette thèse. L’activité sécrétrice dugolgi,
souvent intense, a étésignalée
parplusieurs
auteursdont récemment BENNERet SCHNEPF
(1975).
Une continuité estaujourd’hui envisagée
entre le réticulum etle
golgi (F AHN
etB ENOUAI CIt E ,
1979; FAHN, 1979a).
Ils’agirait
là d’un transit du nectar par une voie exo-cytaire qui
semblefréquente
dans la cellule. La sécrétion est de typegranulocrine.
Mais la
présence
de tels indices est loin d’êtregénérale, principalement
dans lesparenchymes (V ASILI ±=
JEV
, 1969,
1971;
ZANDONELLA,1970, 1972;
ZANDONELLAet PIOLAT,19ô1).
Dans ce cas, la sécrétion peut être de type eccrine. Le rôle duplasmalemme
est alors essentiel. LÜTTGE(1977) analyse
lespossibilités
detransport membranaire des sucres et acides aminés. Dans de nombreux nectaires de type
épidermique,
lasurface du
plasmalemme
est accrue defaçon
considérable par ledéveloppement
deprotubérances pariéta-
les
(voir
SCHNEPF et PROSS,1976;
FAHN,1979 a).
L’intervention des
plastes
n’aguère
étéenvisagée.
Dans bien des cas, ils ne contiennent que peu d’ami- don.Quand
cet amidon est abondant, il n’est pastoujours
utilisé au cours de la sécrétion(É RIKSSON , 1977),
mais il peut l’être(ZwrrDONSLLw
etP IOLAT , 1981)
et constituer la sourceprobable
d’unepartie
dessucres du nectar.
En conclusion, les processus sécrétoires sont diversifiés et
complexes (Lü TTGE
et SCHNEPF, 1976;ScrtrrEPF, 1977; FAHN, 1979 a et
b) (Fig. 3).
Il estpensable
queplusieurs
d’entre eux interviennent dans l’élaboration d’un même nectar. Le fait que des structures notablement différentespuissent produire
desnectars tout à fait voisins
(ZwNDONet,t,w
et PIOLAT,1981)
est, en tout cas,remarquable
et devrait entraînerune nouvelle réflexion sur les rapports entre les structures et la sécrétion.
2. LES ODEURS
Diverses odeurs sont émises au niveau des fleurs constituant des
repères
pour lespollinisateurs.
Cer-taines d’entre elles nous sont
agréables,
d’autresdésagréables.
Lespremières
constituent les diversparfums
dus à l’émission de
terpènes
etcomposés aromatiques
volatiles. Les secondes résultent essentiellement de l’émission d’amines et d’indoles et sont destinées à attirer les insectes à larvesnécrophages
oucoprophages.
Il est
également
intéressant designaler qu’il
existequelques
cas d’émission de substances semblables auxphéromones
attirant les insectes mâles. HARBORNE(1977) analyse
les divers travaux concernant les odeurs.Dans la
plupart
des cas, les cellules sécrétrices sontéparses
sur lepérianthe. Parfois,
elles sont grou-pées
etportées
par des organes florauxspécialisés appelés osmophores.
On doit l’essentiel de ladescription
de ces
glandes
à VOGEL(1962).
Lesosmophores
sont essentiellement caractérisés par unépiderme glandu-
laire riche en substances de réserves et sont alimentés par le
phloème.
3. LES
SÉCRÉTIONS
DU PISTIL Elles se situent à divers niveaux :stigmate, style
et ovule.a)
Le stigmate et la sécrétionstigmatique
Le
stigmate correspond
à larégion
dustyle
recouverte depapilles.
Saposition
est soitterminale,
soit latérale. On considèreaujourd’hui qu’il
existe deuxgrandes catégories
destigmates :
desstigmates
humides(n
wetstigmas »)
recouverts à l’anthèse d’un sécrétatliquide
et desstigmates secs (« dry stigmas »)
sans sécrétatliquide (voir
HESLOP-HARRISONet al., 1975 et DUMAS,1976).
Lesespèces
àstigmates
secs appar- tiennentprincipalement
à trois familles :Cruciferae, Caryophyllaceae
et Compositeae.H ESLOP -li
ARRISON
et SHIVANNA(1977),
à la suite d’une étude portant surplus
de 1 000espèces,
esti-ment
générale
la sécrétion deprotéines
par lesstigmates d’Angiospermes.
Cesprotéines
de surface appa- raissent très tôt dans le bouton floral. Chez lesespèces
àstigmates humides,
cesprotéines
sontprésentes
avant même la sécrétion de l’exsudat
liquide.
Chez lesespèces
àstigmates secs, les protéines
de surface for- ment unepellicule hydrophile
extracuticulairequi
a été mise en évidence du fait de sa forte activité estéra-sique
nonspécifique (Fig. 4).
Jusqu’à
ces dernièresannées,
les connaissancespermettaient
essentiellement dedistinguer
chez lesstigmates humides,
des sécrétionspolysaccharidiques
ou des sécrétions essentiellementlipophiles.
Parexemple,
chez Lilium, la sécrétion abondante est constituée enmajeure partie
depolysaccharides
de typearabinogalactanes
et d’acidesuroniques (ASP I N ALL
et ROSELL,1978).
Plusrécemment,
on s’estparticuliè-
rement intéressé à la
présence
deglycoconjugués. Ainsi,
chez Gladiolus, KNox et al.,(1976)
ont isolé desglycoprotéines
et desglycolipides.
Lesproportions
relatives entreprotéines,
sucres etlipides
sontrespecti-
vement de
20,
23 et0,1.
Chez Brassica, ROBERTS et al.,(1979)
ont mis en évidence uneglycoprotéine
par électrofocalisation et GAUDE et DUMAS(1980)
ont révélé l’existence deglycoconjugués
à l’aide d’une lecti-ne
marquée.
Parmi les sucres, liés ou non, on remarque la faibleproportion
de mannose et degalactose (C
LAR K
E
et al.,1979).
L’étude
cytologique
des processus de la sécrétion a été réalisée chezquelques espèces
et tout récem-ment par KRISTEN
(1977),
VITHANAGE et KNOX(1977),
DUMAS et al.,(1978),
SEDGLEY et BUTTROSE(1978),
TILTONet HORNER(1980).
Le type de sécrétion est tantôt eccrine, tantôtgranulocrine. Mais,
raressont les études associant aux examens
cytologiques, l’analyse chimique
de l’exsudat. DuMAS(1977
a etb)
a montré que chezForsythia
l’exsudation essentiellementlipophile
est le fait d’un mécanisme de type eccrine.Chez Aptenia, KRISTENet al.
(1979)
ont observé des modifications dusystème
endomembranaire au coursde la sécrétion de l’exsudat
(sucres :
68%, protéines :
8%)
le mécanisme étant alors essentiellement de typegranulocrine.
b)
Les sécrétionsstylaires
Le
style
peut être soit compact ouplein,
soit creux, c’est-à-dire muni d’un canal faisantcommuniquer
la surface
stigmatique
et la cavité ovarienne(voir
DUMAS,1976).
Comme le
stigmate, le style
est lesiège
de sécrétions. Les études d’ensemble sont rares(voir
SEDGLEYet
B UTTROSE , 1978).
GLEESON et CLARKE(1980)
ont identifié desarabinogalactanes
à la fois dans lesstig-
mates et les
styles
de Lilium et Gladiolus.De
multiples
travaux ont montré(voir
LABARCAet LOEWUS, 1973 etR OSEN , 1975)
que le tubepolli- nique
utilise des métabolites dupistil
pour sacroissance,
cequi
est confirmé par de récentes études autora-diographiques (N ÙKI -H IROSIGE , 1981).
c)
Les sécrétions ovulairesDes sécrétions
micropylaires
sont connues chez lesAngiospermes (voir: C HAO , 1977 6).
CHAO(1977 a)
a montré parcytochimie
la naturepectique
del’appareil
filiforme dessynergides
du sacembryon-
naire
(cellules
detransfert).
4. LES
SÉCRÉTIONS POLLINIQUES
ET TAPETALESElles se
conjuguent
pour la mise enplace
de laparoi
dugrain
depollen singularisée
par l’exine richeen
sporopollénine enveloppée
du manteaupollinique.
a)
La sécrétion de la paroipollinique
De nombreux travaux concernent
l’ontogenèse
de laparoi pollinique.
HESLOP-HARRISON et DICKIN=SON
(1969)
ont montré l’intervention dutapis
staminal et de lamicrospore
dans l’élaboration de laparoi pollinique.
Les données récentes confirment le rôle dutapis qui produit
despro-orbicules
desporopollénine
et certains constituants du manteau
pollinique
àpartir
du réticulumendoplasmique
et desplastoglobules (W
ILLEMSE
et REZNICKOVA, 1980; REZNICKOVAet WILLEMSE,1980).
Ledépôt majeur
desporopollénine
de l’exine semble s’effectuer
juste après
lalyse
del’enveloppe callosique
de la tétrade(R EZNICKOVA
et al.,1980), puis, après
destruction dutapis (DiCKI N soN
et BELL,1976).
Lasporopollénine pourrait s’incorporer
par « accrétion » de
globules
et lamelles structuréesanalogues
à des membranes(Fig. 5).
b)
Le manteaupollinique
ou « pollen coat »Il a d’abord été connu sous forme d’un manteau
huileux (« pollenkitt H )
permettantl’agglomération
despollens
entomogames. On y aégalement
trouvé des substanceshydrophiles (tryphine).
Les substances
lipophiles
ou «pollenkitt
»La nature
précise
des constituantslipidiques
n’est pas connue. Leur rôle ne semble pas être exclusive- ment l’adhésion entregrains
depollen.
En effet,malgré
laprésence
du apollenkitt
» certainspollens
sontpulvérulents.
Il faut
souligner
que lasporopollénine,
au début de lamierosporogenèse
a pourorigine
lamicrospore.
Les
dépôts suivants,
lesplus importants,
sontd’origine tapétale.
Desprotéines d’origine diploïde (tapis)
sont accumulées dans la
tryphine. D’autres,
localisées dansl’intine,
sontd’origine gamétophytique (micros- pore).
Devant la confusion
engendrée
par la littérature à propos des termes «pollenkitt
ettryphine,
noussuggérons dorénavant,
de reteniruniquement
le terme de manteaupollinique
ou « pollen coat !.F IG
. 5. - Formation
of the pollen
wall and the pollen coat in theirplace
and
de,finition of sporophylie
andgametophytic
areas.It must be
emphasized
thatsporopollenin
at thebeginning
ofmicrosporogenesis originates
from themicrospore.
The nextdeposits,
the mostimportant, originate
from the tapetum.Diploid originated
pro- teins(tapis)
are accumulated in thetryphin.
Others,gametophytic originated,
are located in intin.Owing
to themisunderstanding generated by
literatureconcerning
the terms «pollenkitt
» and « try- phin », we bereforth suggest to retain thesingle
term of «pollen
coat ».Les substances
hydrophiles
outryphine
Elles ont pour
origine
letapis
etpourraient
intervenir dans les mécanismesd’incompatibilité
et danscertaines
allergies (K NOX , 1979).
Un examenplus précis
des rôles de cescomposés
dans l’adhésion et la reconnaissancepollen-stigmate
estenvisagé
par ailleurs(voir
DUMAS etGAUDE,
1981a).
Parmi les
composés présents
dans latryphine,
il y a de nombreusesprotéines, enzymatiques (V ITHA -
NAGE et
Krrox,
1977; p.ex.)
ou non(K NOX , 1979),
certaines de cesprotéines
pouvant être desglycoprotéi-
nes à
propriétés agglutinantes (GAUDE
et DUMAS,1980).
Les termes
« pollenkitt
H ettryphine
ont été définis lors d’étudesdéjà
anciennes enmicroscopie photo- nique.
Par lasuite,
une certaine confusion a été introduite dans lalittérature,
enparticulier
du fait de l’utili- sation du terme rc pollenkitt » pourdésigner
l’ensemble du manteaupollinique.
Nous pensons que le terme« pollen
coat doit êtreplus généralement
utilisé.Cela permet de mieux saisir les travaux de HESSE
(1979,
1980 a etb)
chezqui
nous rencontrons cette confusion de termes. Cet auteur apporte d’intéressantesprécisions
sur l’ultrastructure du manteaupolli- nique
et ses rapports avec le mode depollinisation.
Lapropriété
collante du manteaupollinique
est liée àsa
répartition plutôt qu’à
son volume. Ilprésenterait
une structure et une densité aux électronshomogènes
chez les
espèces
entomogames. Chez lesespèces anémogames, le
manteaupollinique
seraitplus
dense maishétérogène
voire mêmeparfois
absent. Des formes intermédiairessemblent,
en outre, exister.La
présence
depigments pourrait guider
les insectespollinisateurs
etagir
comme écran protecteurcontre les rayonnements U.V.
(voir :
STANLEYet LtrrsKENS,1974).
Des huiles essentielles outerpènes
issusdu
tapis («
odeurs alimentaires » pour lespollinisateurs)
semblentinjectés
dans les cryptes de l’exine au cours de la maturation finale dupollen.
5.
SÉCRÉTIONS
ETFÉCONDATION
Le rôle des sécrétions lors de la
pollinisation
est évident. Par contre, lors de lafécondation,
les inter-ventions de processus
complexes
et encoreincomplètement
connus,couplés
à dessécrétions,
demandent à êtreprécisées.
Ces interventions peuvent êtregroupées
en deux types.Le
premier
type concerne les mécanismescomplexes
de l’adhésion et de la reconnaissancepollen- pistil, objets
d’une étude détaillée (DUMAS et GAUDE, 1981b).
Le second type concerne la croissance et le cheminement du tube
pollinique
dans lepistil.
Le tubepol- linique, depuis
lestigmate jusqu’au
sacembryonnaire,
effectue un parcourscomplexe. L’hypothèse
d’unchimiotropisme
a été émise et de nombreuses substances comme le calcium, le bore, l’AMPc et autres hor- mones, etc., ont été testées. Aucune ne semblecorrespondre
àl’agent chimiotropique
universel(voir
MAS=CARENHAS
,
1975).
Il estévident,
parailleurs,
que des voies depénétration
sont tracées dans lepistil (voir
D UMAS
et al.,
1978) guidant
laprogression
du tubepollinique.
Des microtubules et microfilaments semblent orienter les flux de vésicules àl’apex
du tubepollinique (voir
MASCARENHAS,1975).
Des mouvements d’ionspotassium
et calcium liés à unedépolarisation
des membranes(H ERTH ,
1978; p.ex.)
ainsi que l’exo- cytosepolarisée
des vésiculesgolgiennes,
peut être sous l’action d’unsignal chimiotropique (hypothèse personnelle), pourraient expliquer
lesbrusques changements
de direction du tubepollinique.
Le tube
pollinique
utilise des métabolites dupistil
pour édifier saparoi (L ABARCA
et LoEwus,1973).
Cette notion établie chez les
espèces
àstyle
creux semblepouvoir
êtregénéralisée
auxespèces
àstyle plein,
du fait de la nature
pectique
desparois
du tissu de transmission(L INSKENS ,
1974 et MIKI-HIROSIGF,1981).
En conclusion, une succession de processus sécrétoires interviennent tout au
long
du cheminement dugamète
mâle vers legamète
femelle chez lesAngiospermes.
Ils se manifestent au cours de deuxphases
dis-tinctes. La
première phase
est celle au cours delaquelle
legamétophyte mâle,
c’est-à-dire legrain
depollen,
est
transporté depuis
l’anthèrejusqu’au stigmate.
La secondephase
consiste dans ledéveloppement
du tubepollinique
et son accès au sacembryonnaire.
Ces processus sécrétoires sont évidemment pro parte
bénéfiques
pour l’animalqui joue
dans bien des cas le rôle de vecteur dupollen
et pour lesApidés,
enparticulier. Mais,
leurfinalité,
pour être saisie dansson
intégralité,
doit êtrereplacée
dans le contexte de lareproduction
sexuée desplantes.
Elle est alorsincontestablement de favoriser à tous les niveaux la fécondation croisée et
parfois,
en casd’échec,
l’autofé- condation.La
grande
diversité des sécrétionsimpliquées
a entraîné une étudeparticulière
dechaque
type. Cer- tains processus sontaujourd’hui partiellement
élucidés. L’étude de certains autres en est encore à ses pre- miers balbutiements. Les recherches actuelles portentparticulièrement
sur lesphénomènes qui
concourent à la mise enplace,
au niveau dupollen
d’une part et dustigmate
d’autre part, de substances de surface assurant les contactspuis
les reconnaissances et le choixgénétique
dugamète
mâle par legamétophyte
etle
gamète
femelle. Cesphénomènes paraissent
revêtir une telleimportance qu’ils relèguent
à la secondeplace
les sécrétions intervenant d’une manière moins structurée dans le transport dupollen (revue
in : .’D
UMASet
GAUDE,
1981b).
Cetteconception
devrait marquer la recherche enBiologie
florale des années àvenir et les résultats des
investigations
en ce domaine devraient être la source de nouvellesconceptions
tantdans la recherche fondamentale
qu’appliquée.
Reçu pour
publication en février
1981.Eingegangen in Februar 1981.
ZUSAMMENFASSUNG
SEKRETIONEN UND BIOLOGIE DER BLÜTE. I. ART UND BEDEUTUNG DER SEKRETIONEN BEI DER BESTÄUBUNG UND DER BEFRUCHTUNG. NEUERE ERGEBNISSE
Im Verlaufe der letzten zehn Jahre wurden die
morphologischen Aspekte
derBlütenbiologie
durchErgebnisse
mitvorwiegend dynamischen Gesichtspunkten ergänzt.
Die Rolle der Sekretionen in den verschiedenen Phasen derBestäubung
und derBefruchtung
sowie die Mechanismen dieser Sekretionen wurden teilweiseaufgeklärt.
Diese
Zusammenstellung bringt
die neuesten Resultate über denNektar,
den Duft und die Sekretionen desTapetum,
des Pollens und des Pistills.Die
Zusammensetzung
des Nektars wurde unterBenutzung
moderner Techniken derAnalyse
vonZuckern und Aminosäuren
(insbesondere
durchGC)
genauer bestimmt. Die letzteren besitzen eine bemerkenswerteSpezifität
und können mit bestimmten Mineral-Ionen dem Nektar attraktiveEigenschaften verleihen,
welche das Verhalten der Tiere bei derBestäubung
lenken.Mehrere
cytologische
undcytochemische Untersuchungen,
die mit Hilfe der Transmissions-Elektronenmikroskopie durchgeführt
wordensind,
habenwenigstens
zum Teil die Sekretionsmechanismenaufgeklärt.
Die Produktion von Düften durch die Zellen des Perianths oder durch die
Osmophoren,
welche die Bestäuberanlocken,
scheintvorwiegend
auf der Emission von aromatischen Substanzen vomTyp
derTerpene
oder von Aminen zu beruhen.Die Sekretionen des
Stempels erfolgen
auf verschiedenen Niveaus : An der Narbe(Stigma),
das dieAufnahme des Pollenkorns
gewährleistet,
amGriffel,
in dem der Pollenschlauchwandert,
und an derSamenanlage.
Die Narben werden in zweiKategorien klassifiziert,
feuchte undtrockene, entsprechend
derMenge
der Sekrete.Die Proteine in den Exsudaten des
Stigma
scheinen bei allen Narbegenerell
vorzukommen. Diese Proteine wurden durch die Intensität ihrernichtspezifischen
Esterase-Aktivitätnachgewiesen.
Einezytologische
undzytochemische Untersuchung
desSekretionsprozesses
wurde inAngriff
genommen, aber die Resultate sind bisher nochunvollständig.
Die neuen
Ergebnisse
führen zu einer klarenBeschreibung
der Art und derBedeutung
der Sekrete desStempels
und derSamenanlage,
die in das Wachstum und in dieWanderung
des Pollenschlaucheseingreifen.
Wahrscheinlich haben im Laufe der letzten Jahre
diejenigen
Arbeiten über die Sekrete die interessantesten Informationengeliefert,
die aus derPollenhülle,
dem «pollen
coat », stammen(Proteine, Glykoproteine, Lipide, Pigmente...). ).
Diese Substanzen
gewährleisten
die Adhäsion der Pollenkörner untereinander, vor allem aber sindsie,
zusammen mit den Sekreten der Narbe für das Phänomen der
Anheftung
und dergegenseitigen
«
Erkennung
» von Pollen undStigma (Narbe)
verantwortlich. Diese Phänomene entscheiden über dieKompatibilität
zwischen den beiden Partnern, eine unverzichtbareVoraussetzung dafür,
dass aus derBestäubung
eineerfolgreiche Befruchtung
wird.Heute ist das
Hauptinteresse
derForschung
auf die zellulären und molekularenWechselwirkungen konzentriert,
die während derBestäubung
zwischen den beiden Partnern stattfinden und die für die sexuelleFortpflanzung
verantwortlich sind : Der Pollen und das Pistill.SUMMARY
SECRETIONS AND FLORAL BIOLOGY. I. NATURE AND PART OF SECRETIONS IN POLLINATION AND FERTILIZATION. LATE DATA
During
the last ten years,morphological
aspects related to floralbiology
have beensupplemented by
more
dynamic
aspects. Partsplayed by
secretions in the differentphases
ofpollination
and fertilization processes, as well as mechanisms of thesesecretions,
werepartly
cleared up.This review the latest results
dealing
with nectarsfragances, pollen,
tapetum andpistil
secretions.Composition
of nectars was determinedby
moderntechniques
ofanalysis
of sugars and amino acids(especially GC).
The latter show a remarkablespecificity
and can, with certain mineralions,
confer attractivequalities
on nectar and thusguide
the choice ofpollinators.
Several
cytological
andcytochemical
studiesby
means of electronmicroscope permitted
to clear up mechanisms ofsecretion,
at leastpartly.
Production of
pollinators-attracting fragrances by
cells ofperianth
orfby osmophors
seems to bemainly
due to the emission of aromatic substances of the terpene or amine type.Pistil secretions take
place
at different levels : thestigma,
that receives thepollen grain,
thestyle
wherethe
pollen
tube progresses and the ovule.Stigma
are classified in two groups, wet anddry, according
to the abundance of secretions. It seems to be
possible
togeneralize
the presenceof proteins
in thestigma
exudate to all
stigmas.
Theseproteins
were detectedby
theirhigh non-specific
esteraseactivity.
Thecytological
andcytochemical study
of the secretion process wasapproached
but results are stillincomplete.
Recent data
permit
the nature and part ofstyle
and ovule secretions that interfere ingrowth
andprogress of the
pollen
tube to bespecified.
It is
probably
the research on secretionproducts
located in thepollen
wall and the formation ofpollen
coat
(proteins, glycoproteins, lipids, pigments)
that gave the mostinteresting
informationsduring
therecent years. Indeed these substances ensure the
possible
adhesion ofpollen grains
among thembut, jointly
withstigma secretions, they
areresponsible
overall forpollen-stigma sticking
andrecognition phenomena.
Thesephenomena
manage thecompatibility
between both partners which isabsolutely
necessary in order that
pollination
results an efficient fertilization.The
primary
research is now centred on cellular and molecular interactions that occurduring pollination
between both partnersresponsible
for sexualreproduction : pollen
andpistil.
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