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Le pollen de palmier à huile. Récolte, préparation, conditionnement et utilisation pour la fécondation artificielle

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Academic year: 2021

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Oléagineux, 25e année, no 2 - Février 1 970 - 67

L E PO L L E N D E PA LMI E R A H U I L E

RÉCOLTE, PRÉPA RATION, CON DITI O N N EMENT ET UTI LISATI ON

POU R LA FÉCON DATION A RTI FICI E LLE

G . BÉNARD

Directeur de la Lalion Principale

I. R. H. O. de I obé (Dahomey)

I NTRO DUCTIO N

Le palmier à huile, Elaeis guineensis Jacq., est une plan l e allogame stricte dont les cycles d'innorescences mâles et d'innorescences femel les sont alternés et la pollinisation réalisée nat urellement par Je vent et les insectes.

La production d'individus descendants de parents choisis est obtenue par la pollinisation artificielle et des plans précis prévoient les croisements à réaliser. I l e t donc indispensable de disposer, au moment de !'anthèse d'une innorescence [emelle d'un arbre choisi, du pollen prévu pour la féconder.

Les techniques de pollinisation art i ficielle ayant déjà élé décrites [ 1 ], la présente note est lim itée aux recherches entreprises sur la conservation du pollen, la préservation de sa pureté et les quantités à employer pour la pollinisation d'une innorescence femelle, et rapporte les t echniques adoptées, et maintenant éprouvées depuis plusieurs années (production de dizaines de millions de semences).

1 . - I N FLORESCE NCE MALE ET POLLE N L'inflorescence ou spadice mâle est enfermée dans des spat hes qui s'ouvrent complèl ement trois semaines avant !'anthèse ; elle est constit uée par des épis insérés en spirale autour d'un rachis. D'après HENRY [2], ces épis mesu rent de 25 à 30 cm de long et sont au nombre de 100 à 300 ; ils portent chacun de 400 à 1 500 neu rs généralement à 6 étamines (exceptionnel­ lement 7 ou 8) [3) avec 2 anthères à 2 loges pol liniques.

L'ant hèse est acropète aussi bien pour la position des épillets sur l'innorescence que pour celle des neurs sur les épillets. La quantité de pollen émise est t rès variable : de quelques grammes à 1 00 grammes, avec une moyenne de 1 5 à 20 g pour la majorité des inno­ resccnces.

Le nombre d'innorescences mâles émises par un arbre varie avec son origine génétique, sa variété, son âge et les conditions écologiques où il se trouve ; certains arbres ont des cycles femelles con tinus de plusieurs années tandis que d'au t res émettent 1 0 ou 15 inflorescences mâles par an, parfois plus.

J . M. NOIRET

Département Séleclion I . R. H. O.,

La l\lé (Côle-d'Ivoire)

La quantité de pollen produite est clone ext rëme­ ment variable selon les arbres, de O à plusieurs centai­ nes de grammes par an.

Le grain de pollen est de forme tétraédrique. De dimensions rédu i Les (30 à 40 µ), on en dénombre plusieurs millions au gramme. Frais, il a une odeur anisée t rès forte qui att ire les insectes et une couleur jaune en général intense mais variable suivant les arbres. a viabilité en at mosphère normale (27 oc et 80 à 95 p. 1 00 d'hygrométrie) tombe d'une façon brusque au bout de 5 jours et t rès rares sont les grains de pollen viables après 1 0 jours.

L'ai ternance irrégu lière des cycle mâle et femelle ajoutée à la courte durée de vie du pollen en atmo­ sphère normale oblige, pour la réalisation de program­ mes de croisements, à rechercher des t echniques approfondies de conservation du pollen.

Il. - PU RETÉ D U POLLE N

La préservation de la pureté gamétique du pollen, durant les opérations nécessaires à sa conservation, est indispensable à la production de matériel végétal légitime. L'observation de phénomènes naturel permet de dégager des principes el des méthodes.

1 . - Observations.

Trois observat ions importantes permettent de préciser les précau t ians indispensables.

- Il y a t o ujours du pol len en mouvcmenl dans une palmeraie et dans un laboratoire où le pollen est manipulé surtout s'il est proche de la palmeraie. On le constate aisément en disposant une lame de verre et en l'observant au microscope.

- Les insectes, qui t ransportent du pollen, sont attirés par l'odeur anisée des neurs mâles en anthèse. - La viabilité du pollen diminue brusquement après 5 jours mai se prolonge quelquefois 10 jours.

2. - Principes.

a) L'isolement des innorescenccs mâles, dont on récolte le pollen, doit s'elîectuer suffisamment longtemps avant l'an thèse pour que le pollen étranger

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-FrG. t . -Inflorescence mâle ensachée.

présent au moment de l'ensachage soit mort lors de la floraison. I l est d'autre part indispensable que le sac utilisé et sa pose ne permettent ni les entrées d'insectes ni les eht rées de pollen.

b) Les manipulations de pollen doivent être efiec­ tuées dans une enceinte la plus hermétique possible, d'où tout pollen étranger est éliminé. Les diJTérents malériel u tilisés doivenl être parfait ement désin­ fectés.

Au cours des manipu lations, il est imporlanl de veiller à l'identification du pollen et l 'étiquetage utilisé doit permettre d'éviter toute erreu r.

3. - Méthodes.

a) L'isolement des inflorescences est réalisé avec des sacs en toile à bâche à mailles très serrées permet­ tant la circulation de l'air mais ne permettant aucune ent rée de pollen. Le sac est p osé lorsque le développe­ ment de l'inflorescence est tel que l'an thèse se produira de 10 à 15 jours plus tard. Il est fortement ligaturé sur le pédoncu le de l'inflorescence, un manchon de coton imprégné de poudre insect icide, disposé sous la ligatu re, entre le sac et le pédoncule, parfait la fermeture ( fig. 1).

b) Tou tes les manipulalions de pollen sont eJTectuées dans des casiers d'isolement hermétiques en alum i­ nium munis à leur partie supérieure d'une fenêt re en verre et sur une de Jeurs faces vert icales mobiles de deux trous avec manchons permettant le passage des mains de l'opéraleur. La désin fection est obtenue par chauJTage à 1 50-160° duranl 5 mn au moyen de deux tubes de quarlz de 1 k\Y chacun.

c) Le matériel en conlact avec le pol len est désin­ fecté dans un casier s'il peu t supporler 1 50 el 1 60° sans dommage, sinon par trempage dans de l'alcool à 900 ou une solution d'aldéhyde formique à 1 5-20 p. 1 00 ( flg. 2).

d) Les opérateurs désinfeclent leurs mains à l'alcool pour chaque m anipulalion.

Oléagineux, 25e année, no 2 - Février 1 970

FIG. 2. -lnlérieur d'un casier d'isolement en cours de désinfeclion. e) L'idenlité du pollen est p réservée par l'ut ilisa­ t ion d'un système d'ét iquetage permettant de connaî­ t re sans équivoque l'origine du pollen de l 'instant de sa récolte à celui de son utilisation.

1 1 1 . - RÉCOLTE D U POLLE N

Lorsque les fleurs mâles sont en ant hèse complète depuis le bas jusqu'au m ilieu ou aux deux tiers au plus de l'épillet, on récolte l'inflorescence ensachée en coupant son pédoncule. P uis, toujours ensachée, l'inflorescence esl mise à sécher quelques heures dans une pièce climatisée, et battue. Le pollen est récupéré dans un sachet en plastique relié au sac par un manchon de LoiJe ( flg. 3).

Le sachet contenant Je pollen est ensuite coupé au niveau de sa jonclion avec le manchon, après avoir été fermé par agrafage, puis lavé à l 'alcool et introduit clans un casier de manipulation.

Dans le casier, le pollen est tamisé dans un t amis fermé à mailles fl nes (7 à 8 mailles au mm) pour le séparer de difiérents débris végétaux. Le pollen ainsi obtenu est directement u t ilisable. Il a un pouvoir germinatif « in vitro » généralement supérieur à 80 p. 1 00. On peut le conserver sous certaines condi­ tions.

(4)

O léagineux, 25° année, n° 2 - Février 1970

IV. - DOSES DE POLLE N PO U R U N E FÉCO NDATI O N

L'apport de pollen, au moment de l'anthèse de l'inflorescence femelle, est réalisé en pu lvérisant le pollen sur l'in florescence au moyen d'une pissette en polyéthylène dont on se sert comme soumet. Pou r assu rer une bonne pu lvérisation sur tou te l'innores­ cence, i l l'au L disposer d'environ 5 g de poudre.

Un essai a permi de préciser la quantilé de pollen suffisante pour assu rer une bonne nouaison. ix doses ont été étudiées allant de 0,25 à 4 g de pollen mélangé à du talc pour obtenir 5 g de mélange. Les résulLats des fécondalions réalisées son L résumés au tableau I. Ils montrenL que l'on peut employer indi[­ fércmmenL l'une des six doses. La dose 0,25 g de pollen

+

4 g de talc a été retenue car elle permet l'uLili ation équilibrée des di!Térents Pisifera d'une lignée-variéLé en assurant une représenlat ivité suffi­ sante des arbres très féminins.

Des doses très faibles ont été expérimentées en pulvérisanL le pollen avec de l'air comprimé : 0,05 g onL assuré la nouaison normale d'une inflorescence femelle et les différents cont rôles eIIectués sur les graines, plantules et plants n'ont pas mis en évidence de diIIérence avec Je témoin (2 g de pollen). L'utilisa­ tion des aérosols a été envisagée pour généraliser l'emploi de doses t rès faibles. A partir d'un seul géniteur prouvé, il est donc possible d'obtenir des millions de graines.

- 69

V. - CO NSERVATI O N D U POLLE N

On sait depu is de nombreuses années conserver du pollen de palmier à huile. Les travaux de HENRY [4], DEVREUX et MALlNGRAUX [5], BHOEJOIANS [6], PuHvrs [7] HAHDON et DA vrns [8] ont permis de préciser les différents facLeurs intervenant dans l a conservaL ion du pollen. Mais Jes recherches entreprises, si elJes abou tissen L à des conclusions positives en ce qui concerne la conservation du pouvoir 0erminatif « in vitro » et du pouvoir fécondant, ne se sont jamais référées à la qualiLé des graines obtenues.

En 1 962, BRÉDAS [9] a remarqué qu'un certain pourcentage de graines obtenues avec du pollen conservé présentait des embryons mal formé ou absents. L'observation simultanée de graines issues de fécondat ions l ibres a permis de e rendre compte que celle -ci ne montraient prat iquement jamais d'embryons anormaux.

Une publication u ltérieure fera le point de cette question. Les graines provenant de fécondat ions à fort pourcentage d'embryons mal formés germent mal, donnent en prépépinière el pépinière des individus anormaux en abondance ; ces anormaux plantés produisent peu ou pas du Lout.

Les recherches entreprises sur la conservation du pollen ont clone Loujours conduit à examiner, en plus du pouvoir germinatif et du pouvoir fécondant du pol len conservé, le pourcentage d'embryons nor­ maux des fécondations réalisées et éventuellement leur comportement en germoir, prépépinière et pépinière.

TABLEA

Répéli l ions

l Féconda l ions

sur des Dura de la l ignée

témoin (L2T x D10D)

1 1 Féconda lion

sur des Dura cle la lignée

UI 50

Econom ie de pollen. Etude de différentes doses de pollen pour féconder une inflorescence femelle

Doses de pollen en grammes (1) Caraclérisl iqucs des régime

de fécondation

0,25 0,50 0,75 1 ,0 2,0

Nombre de fécondations

. . .

15 15 15 13 15

Pourcentage de fruils sur régime 67 p. 1 00 70 p. 100 72 p. 100 69 p. 1 00 67 p. 1 00 Nombre de graines par régime . . 1 281 1 290 1 438 1 383 1 1 67 Pou rccn Lage d'embryons nor

-maux

. . .

97 p. 100 98 p. 100 98 p. 100 98 p. 1 00 97 p. 1 00 Nombre de fécondat ions

. . .

8 9 9 9 7 Pourcentage cle fru i ls sur régime 67 p. 1 00 78 p. 100 7'1 p. 100 71 p. 100 75 p. 1 00

Nombre de graines par régime . . 1 723 1 765 1 707 1 699 1 914

Pourcentage d'embryons nor

-maux

. . .

98 p. 1 00 99 p. 100 98 p. 100 98 p. 100 98 p. 1 00 1 4,0 1 4 68 p . 1 00 1 310 97 p. 1 00 8 73 p. 100 2 037 98 p. 100 (1) Pollen mélangé à clu talc pour Q. S. 5 gramme·. Fécondal ions réalisées avec une pissctle en polyéthylène de 250 ml.

(5)

70

-La germination « ln vitro " est réalisée en ensemen­ çant avec le pollen une boîte de Pétri contenant une pellicule composée de 1,2 p . 1 00 d'agar-agar, de 1 1 p. 1 00 de sucre et d'eau distillée. Les boîtes de Pétri sont maintenues durant deux heures à 38-40 °C

et 95 p. 100 d'humidité relative. Le comptage est eilectué au microscope sur 1 0 champs diIIérents.

Le contrôle des embryons est eIIectué sur 1 00 noix par fécondation. Les embryons extraits sont examinés et classés.

A. - Facteurs de la conservation.

Trois facteurs ont été étudiés : l'humidité du pollen, la température de stockage et le vide. HENRY [ 4 ]

Oléagineux, 25° année, .n° 2 - Février 1 970 a m is en évidence leur act ion de façon nette. Les recherches entreprises avaient pour but de mettre au point une méthode simple de conservation utilisable pour des programmes importants de fourniture de semences.

1. -Humidité du pollen. Suivant la pluviosité, le pollen a une humidité de 40 à 60 p. 1 00 lors de la récolte. Le séchage peut être obten u par différentes techniques : action d'un déshydratant, séchage à l'étuve, séchage par le vide, lyophilisation.

Le choix entre le séchage par déshydratant et le séchage à l'étuve est orienté par la qualité de l'isole­ ment de chaque pollen traité et l'humidité résiduelle obtenue sans altération du pollen. Les essais entrepris TABLEAU I I Déshy-dratant Chlorure de calcium Actigel

Influence de l'humidité du pollen sur sa conservation.

Essai 1 . Conservation à - 1 0 oc en ampoules scellées sous vide (pression résiduelle= 10 cm de Hg) Objets

Humidité conservat ion Temps de pollenGermination du ,, in vitro » résiduelle (en mois) avant féconda lion

3-4

-

-53 3-4 p. 1 00 1 1 -1 2 72 62 (1 ) 60 59 1 8 89 80 91 3-4

-

-0 12 p. 100 1 1-12 0 0 0 0 1 8 0 0 1 0 3-4

-

-61 3-4 p. 1 00 1 1-12 53 62 ( 1 ) 71 72 18 85 79 79 3-4

-

-0 12 p. 100 1 1 -12

-

-

0 0 1 8 0 0 0 Résultats Pourcentage

Nombre de graines d'embryons normaux

obtenues par régime 1 123 1 622 1 635 945 1 090 1 535 1 526 1 048 1 055 1 238 882 1 750 0 0 348 0 830 1 1 0 850 988 2 740 746 2 009 2 1 1 8 850 1 437 2 159 1 525 1 1 74 636 38 0 80 520 0 1 650 -1 460 1 1 90 1 210 1 290

-1 493 1 407 1 482 1 1 12

-des graines 100 100 1 00 99 94 1 00 92 81 98 40 79 99 100 1 00 100 99

--

-100

-99

-98 98 100 99 100 1 00 94 97 98 78 100 93 100 1 1 00 1 00 99 96 92

-

-1 00 1 00

-

-97 Pourcentage de germinat ion des graine 85 90 85 81 75 70 73 75 91 45 77 94 82 86 87 93

--

-77

-66

-89 84 89 94 85 1 39 69 83 66 1 91 79 81 82 84 82 80

--

-

-73 1

-

-73 ( 1) Humidité résiduelle correspondant à un séchage à poids constant en présence d'un excès de déshydratant.

(6)

Oléagineux, 25e année, no 2 - Février 1970

-

71

TABLEAU I I I

I nfluence de l'humidité du pollen, de la température et du vide sur la conservation de pol len durant 4 mois en ampoules scellées. Essai 2

ObjeL Résullals des fécondat ions

V Nombre de Pourcentage Pou rccn tage de

Déshy- Humidité p. 1 00 H Température de T °C pression Vicie = par régime graines d'embryons normaux gcrminal ion des graines dralant résiduelle conserva l ion résiduelle

en cm de Hg I ( 1 ) I I ( 1 ) I 1 I I [ l [ 8 1 580 1 600 100 100 95 94 - 10° 36 1 1 90 1 215 53 100 20 80 3-4 p. 100 8 650 1 490 20 52 1 7 24

+

10° Chlornrc 36 842 1 34,1 100 54

-

-de calcium 8 183 0 76 0

-

0 - 10° 36 120 0 94 0

-

0 1 2 p. 100 8 975 0 1 00 0 83 0

+

1 0° 36 238 0 81 0 69 0 8 892 1 465 100 1 00 88

-- 10° 20 1 580 2 360 100 98

-

71 3-4 p. 1 00 8 1 245 1 070 73 84

-

84

+

10° 20 1 526 1 700 72 98

-

97 Acligel 8 1 775 0 100 0 86 0 - 10° 20 638 0 96 0 80 0 12 p. 1 00 8

-

0

-

0

-

0 1

+

10° 1 20 267 0 1 00 0 69 0 l

(1) I et I I : résultals obtenu sur des arbres de 2 lignées difîércntes la lignée témoin et Da 221 . recherchant une méthode simple, on a utilisé le

séchage en présence de chlorure de calcium ou d'acti­ gel dans des récipients hermétiques isolant parfaite­ ment chaque pollen. La courbe de déshydratation montre que l'on obtient une humidité résiduelle constante de 3 p. 1 00 sur poids sec au bout de 72 heures. Deux essais, dont les résultats figurent aux tableaux I I et I I I, comparent les déshydratants et mettent en évidence l'intérêt d'une dessiccation poussée (Je pollen étant conditionné sous vide ménagé en ampoules scellées et conservé à -10 °C).

L'essai 1 donne les résultats globaux suivants :

Humidilé Temps Gcrminalion

du pol len de conservation du pollen

3-4 p. 100 3 mois

-12 mois 62 p. 1 00 18 mois 80 p. 100 12 p. 1 00 3 mois

-12 mois 0 p. 1 00 18 mois 0 p. 1 00

(1) Par fécondation nouée.

Il n'y a pas de différence fondamentale entre l'actigel et le chlorure de calcium. Le pollen, qui a une humidité résiduelle de 12 p. 1 00 environ, perd son pouvoir germinatif cc in vitro » et n'assure pas une nouaison normale après u n an de conservation, alors qu'avec une humidité résiduelle de 3-4 p. 100 la conservation est bonne durant un an ; après 18 mois les résultats sont irréguliers : 4 fécondations sur 6 donnent d'excel­ lents résultats, les 2 fécondations, dont la nouaison est moins bonne, ont un pourcentage d'embryons normaux faible (tabl. I I).

Fécondalions nouées Embryons li p. 1 00 1 Graines (1) normaux 100 1 493 100 p. 100 100 1 407 95 p. 1 00 ' 100 1 346 86 p. 1 00 1 00 1 200 99 p. 1 00 50 1 55 97 p. 100 67 778 99 p. 100

(7)

72

-L'essai 2, faisant intervenir deux températures de conservation, montre également une action nette de l'humidité résiduelle sur le pouvoir fécondant :

Humidité résiduelle 3-4 p. 100 1 2 p. 100 Fécondat ions nouées 1 00 p. 1 00 47 p. 1 00 Nombre de graines par F. A. nouée 1 539 599

2. - Température de conservation. HENRY [4] a étudié la conservation à - 3 °C du pollen frais ; son pouvoir germinatif passe de 90 p. 1 00 lors de la récolte à 70 p. 1 00 après 1 mois, puis à 45 p. 1 00 à 3 mois e l à 25 p . 1 00 à 6 mois. L'action du froi d esL donc importante car un tel pollen non séché voit son pouvoir germinatif tomber à O p. 1 00 après 1 0 jours à températu re ambiante. Le pollen sec (3-4 p . 1 00 d'humidité) peut garder son pouvoir fécondant long­

temps à la température ambiante mais de nombreuses

graines obtenues auront des embryons anormaux ; la conservation à basse température permet d'éviter l'altération du pollen.

L'essai 2 donne les résu ltats globaux suivants après 4 mois de stockage du pollen sec (3-4 p. 1 00 d'humidité) :

T °C de conserva lion

- 1 0 °C

+

10 °C

Fécond1t ions Graines par Embryons nouées féconclal ion normaux 1 00 p. 1 00 1 485 94 p. 1 00 100 p. 100 1 233 69 p. 100

Ces résultats ont été confirmés par des observations continuelles sur des pollens conservés à la températu re ambiante ou à des tempér'atures insuffisamment basses (réfrigérateur).

3. -Le vide. L'intérêt d'un vide ménagé (pression

résiduelle de 5 cm de mercure) a été mis en évidence

par HENRY [4]. L'action de vides beaucoup plus

poussés est actuellement étudiée. Les résultats de l'essai 2 montrent qu'il y a peu de différence entre des pressions résiduelles de 8, de 20 et de 36 cm de mercure.

4. -Autres facteurs. L'adjonction d'un gaz inerte

a été étudiée. La conservation du pouvoir germinatif en atmosphère d'azote est meilleure que sous pression résiduelle faible ( quelques mm de mercure) ; des essais plus complets sont nécessaires pour p réciser cette action.

5. -Lyophilisation. ne dessiccation rapide et

très complète du pollen est obtenue par cette technique. Elle a été étudiée pour le pollen de nombreuses p lantes ;

HENRY a lyophilisé du pollen de palmier à huile et

des fécondations ont été réalisées à La Mé après 1 mois de stockage à -1 0 oc.

Pollen

lyophi-1 isé . . . .

Témoin . . . . .

Nombre Nombrc Embryons Germination

de de normaux des graines

fécon- graines dations par E. A.

1 0

3 1 425 99 p. 1 00 80 p. 1 00 1 329 99 p. 100 87 p. 1 00

Oléagineux, 25e année, no 2 - Février 1 970

Le témoin était constitué par du pollen séché 72 h sur du chlorure de calcium et conditionné en ampoules scellées sous vide puis conservé comme le pollen lyophilisé.

La lyophilisation, telle qu'elle a été pratiquée, n'altère pas le pollen de pal m ier à h u i le. Plus récem­ ment, on a obtenu une nouaison normale et 97 p. 1 00 d'embryons normaux sur des graines issues de féconda­ tion avec du pollen lyophilisé et conservé un an à

température ambiante.

Des essais actuellement en cours permettront de dégager une méthode utilisant celle technique Lrès intéressante.

B. - Technique de conservation.

A parlir des différents essais effectués, une méthode de conservation a été mise au point.

1 . - Séchage. Le pollen tamisé est transvasé

sur un papier fin à la partie supérieure d'un tamis dont le fond est garni de 1 00 g de ch lorure de calcium, puis étalé en couche mince à raison de 20 g maximum par tamis. Le tamis est ensuite fermé hermétiquement et le séchage dure 3 jours.

2 . - Conditionnement. Il est effectué par u n ité

de 0,25 g correspondant à la dose utilisée pour une fécondation ( fig. 4). La dose de pollen est placée clans un petit tube qui est fermé par un tampon de coton retenu par un bouchon ajouré. Le tube est m is dans u n flacon d u type pénicilline de 1 7 m l contenant environ 3 cr de silicagel qui a pour but d'amener Je pollen à 3 p. 1 00 d'humidité, la reprise d'eau du pollen sec étan L très rapide durant les manipulations.

t

FIG. 4. -Remplissage des nacons à pollen à l'inlérieur d'un casier cl'isolen1enl.

Les flacons sont ensuite fermés sous vide ; pour

cela ils sont p lacés dans des tulipes en verre reliées à

une pompe à vide et u n bouchon cannelé est engagé sur le col. La tulipe est fermée par une rondelle de caoutchouc souple. Lorsque l e vide est suffisant

(pression résiduelle de 4 à 5 cm de mercure), Je bouchon

est enfoncé en appuyant sur la rondelle de caoutchouc ( fig. 5).

(8)

Oléagineux, 25e année, no 2 - Février 1970

FrG. :3. -J"ermel urc des flacons sous vicie.

1 ou r éviter toute ou ver L u re accidentelle des flacons, une capsule en aluminium est mise en place sur le bouchon.

3. - Stockage. Les flacons sont stockés dans un deep-freezer où la température est de -1 8° à -20 °C. La durée de stockacre moyenne est de 2 à 3 mois ( flg. 6).

C. - Contrôles de bon conditionnement.

Le vide est contrôlé systématiquement sur tous les flacons au moment de leur u li lisation avec u ne seringue graduée terminée par une aiguille creuse, le piston de la seringue est aj usté à 20 ml puis on perce le bouchon avec l'aiguille et on note le retrait du piston qui doit être de 15 à 16 ml.

L'humidité e t le pouvoir germinat if « in vitro »

sont contrôlés sur u n ertain nombre de flacons. L'humidité maximale admi e est de 4 p. 1 00 et Je pouvoir germinatif minimal de 60 p. 1 00.

En fin, on contrôle les embryons de nombreuses fécondations et on élimine Lou l e fécondation ayant moins de 90 p . 1 00 d'embryons normaux. Lorsque la fréquence des fécondalions éliminées est t rop importanle, toutes les fécondations du moment sont contrôlées.

O. - Résultats et perspectives.

La mét hode décrite assure en toute sécurité une conservalion correcte du pollen durant 4 mois sans allérer aucune de ses facultés. Les résultats de milliers de fécondat ions et l'obtention de millions de graines en son t la confirmation.

- 73

P1G. 6. -S tock de pollen à La i\r é.

I our les conservations de t rès longue durée, une première amélioration pourra sans doute être obtenue par l'adjonction d'azote. Les recherches se poursuivent également pour met t re au poinl la lyophilisation qui, seule, semble pouvoir garanlir des con ervat ions de très longue durée et permettre ainsi Ja constitu t ion de stocks de pollen.

CO NCLUSIO N

Grâce aux études antérieu res, on dispose presque toujours du pollen prévu néce saire à une fécondation déterminée. Des améliorations importantes peuvent être obtenues par les technique nouvelles (lyophilisa­ tion) en cours d'étude. Leur valeur doit être testée sur une longue période.

Les précaut ions prises pour garant ir la pureté du pollen sont également sans cesse accrues et les techni­ ques m ises en œuvre permet tent de garantir une excellente légitimité des semences.

Les contrôles précis efl'ectués aux difl'érents stades (pollen, embryons) assu rent au matériel végétal une excellente qualité.

B I B L I OGH.\Pl f l E

[1 ) Bb<AHD G . c l C. l\fALI:SGllAUX. -196:5. La product ion de semences sélecl ionnfos de palmier à huile à I' J . H . 1 L O. 0/l!ar,ineu.r, 2 0 , n° 5, p. 297-302.

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Références

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