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GEORGES CHARENSOL BEAUX-ARTS

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Academic year: 2022

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LES BEAUX-ARTS

Autour du néo-classicisme

Le F r a n ç a i s , si léger dans le domaine des m œ u r s ou de l a politique, a curieusement, dans celui des arts, le g o û t de l'ordre, tout au moins jusqu'au siècle dernier o ù la m u l t i p l i c i t é des courants rend difficile u n d é g a g e m e n t des lignes de force. Mais le m a n i é - risme au x v ie siècle, le baroque au x v nc, le rococo au x v i ne sont t r è s loin d'avoir eu dans notre pays les fortes racines q u i ont p o u s s é ailleurs.

L a r é c e n t e exposition de l'Ecole de Fontainebleau montre que le m a n i é r i s m e s'est introduit en France uniquement par le fait des Italiens et de quelques suiveurs. Dès le r è g n e d ' H e n r i I V une r é a c t i o n s'amorce contre les excès d'un art s o p h i s t i q u é et, sous Louis X I I I , celui d'un Philippe de Champaigne est d'un sobre classicisme. Classiques tous les grands peintres d u siècle le sont, Poussin, L o r r a i n , L e b r u n , Vouet, L e Sueur, Georges de L a T o u r , m ê m e si chez ce dernier, comme aussi chez L e N a i n et V a l e n t i n , se remarque l'influence d u r é a l i s m e de Caravage.

A u x v me siècle le génie d'un Watteau, d'un Fragonard, d'un Boucher tend à masquer un courant plus profond. Mais u n C h a r d i n , par exemple, n ' a d h è r e nullement à ce qu'on nomme abusivement le style Pompadour. Nous vivons si bien sur des idées r e ç u e s que nous ne regardons m ê m e pas les grands monuments que ce siècle a édifiés à Paris. Or les h ô t e l s de Gabriel, Place de la Concorde, furent édifiés à p a r t i r de 1760, le P a n t h é o n fut c o m m e n c é en 1757 et l ' H ô t e l des Monnaies, dont l a rigueur architecturale est si impressionnante, vers 1770. M i e u x encore l a t r è s classique Ecole militaire fut c o n ç u e d è s 1750 suivant l a v o l o n t é de M m e de Pom- padour qui, l a m ê m e a n n é e , envoyait son f r è r e a c c o m p a g n é de

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l ' a b b é Leblanc, d u peintre Cochin et de l'architecte Soufflot visiter l'Italie et ses monuments antiques.

C'est dire combien e r r o n é e est l a légende suivant laquelle le classicisme triompha en France à p a r t i r de la R é v o l u t i o n . O n a fini par r e c o n n a î t r e cette erreur et l a d e r n i è r e exposition o r g a n i s é e par le Conseil de l ' E u r o p e é t a i t i n t i t u l é e l'Age du Néo-classicisme.

Cette vaste manifestation s'est ouverte à Londres le 9 septembre dernier s i m u l t a n é m e n t à l a R o y a l Academy et au V i c t o r i a and Albert M u s é u m , d'autres expositions annexes ayant lieu dans plu- sieurs m u s é e s de la capitale britannique. C'est dire que toutes les formes de l'art e u r o p é e n de 1750 à 1850 é t a i e n t r e p r é s e n t é e s et l'on pouvait constater que durant cette p é r i o d e le classicisme dominait.

L a France s'est associée à cette remise en valeur d'un style d é d a i g n é ou m a l connu d'abord en p r é s e n t a n t au Cabinet des Des- sins d u Louvre 114 feuilles extraites de ses collections et e x é c u t é e s entre 1750 et 1825. Aux c ô t é s de David on voyait non seulement V i e n , Moreau le jeune, Drouais, Fabre, Girodet, G é r a r d , H u b e r t Robert, mais aussi Greuze ou Fragonard que l'on classe ordinai- rement p a r m i les plus fervents adeptes du style rocaille.

E t voici une exposition non plus seulement de dessins mais aussi de peintures et de sculptures. I n t i t u l é e Autour du Néo-classi- cisme elle est ouverte depuis le d é b u t de mars à la Galerie Cail- leux (1). Cette manifestation est importante non seulement parce qu'elle groupe une centaine de pièces, mais aussi parce qu'elle montre que si ce courant a é t é longtemps négligé c'est p e u t - ê t r e parce q u ' i l est difficile de le définir. Ces vingt-cinq peintres et ces quinze sculpteurs n'ont pas grand-chose en commun et i l a p p a r a î t é v i d e n t que le néo-classicisme ne deviendra une école qu'avec David.

Avant q u ' i l l u i impose sa forte p e r s o n n a l i t é i l s'égaille dans toutes les directions.

U n vif attrait pour l ' a n t i q u i t é est à peu p r è s le seul lien q u i unit tous ces artistes et beaucoup ne s'y rattachent que par le choix des sujets. U n H u b e r t Robert q u i , de tous, est le plus lar- gement r e p r é s e n t é i c i , s ' i n t é r e s s e moins à la grandeur des monu- ments antiques qu'au pittoresque des ruines q u ' i l ne se lasse pas de fixer sur la toile ou le papier au cours des onze a n n é e s q u ' i l passe à Rome. Comme beaucoup de p r é t e n d u s classiques i l annonce ce romantisme qui va proclamer : « Qui nous délivrera des Grecs et des Romains ? » Ce sont ces contradictions qui rendent ce mouvement attachant et cette exposition passionnante.

<1> 136, Faubourg S a i n t - H o n o r é .

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E t , dans sa remarquable p r é f a c e , Jean Cailleux a raison d ' é c r i r e que le néo-classicisme se situe au confluent de courants dont les f r o n t i è r e s sont mouvantes et s ' i n t e r p é n é t r e n t .

L' a î n é de ces artistes, V a n L o o , n é au d é b u t d u siècle r é v è l e sa conversion au mouvement naissant en exposant au Salon de 1767 une allégorie de la Sculpture q u i est p e u t - ê t r e de toutes les pein- tures e x p o s é e s i c i la plus incontestablement classique. De peu son cadet Joseph Vernet donne, en 1773, une Soirée d'été q u i , à l a fois, rappelle Poussin et annonce le paysage romantique. Les trois dessins de Greuze, comme tant d'autres œ u v r e s de l'exposition, se rattachent au néo-classicisme surtout par les t h è m e s q u ' i l choisit.

Sa Tête de Caracalla nous rappelle que le peintre des compositions a m b i g u ë s ou larmoyantes fut r e ç u à l'Académie avec u n é p i s o d e de l'histoire romaine. On peut faire les m ê m e s remarques à propos de Fragonard dont on voit à l'Ecole des Beaux-Arts le tableau de r é c e p t i o n i n s p i r é , comme celui de Greuze, de l ' a n t i q u i t é .

Les dix Hubert Robert sont des sanguines et des aquarelles, à l'exception de deux dessus de portes, d'une toile d ' a p r è s le recueil de Vitruve r e p r é s e n t a n t le Mausolée d'Halicarnasse et du t r è s curieux Projet d'aménagement de la Place de la Concorde q u i , en

1808, est sa d e r n i è r e peinture connue.

Si dans le Départ du braconnier de Lépicié, tableau de .genre à la m a n i è r e des Hollandais, on ne trouve pas trace de néo-classi- cisme, cette é t i q u e t t e peut ê t r e collée sans abus sur le tableau de Gamelin, Générosité des dames romaines, et surtout sur le portrait du conventionnel Legendre par J.-L. Laneuville qui fut exposé au Salon de 1795 et a t t r i b u é plus tard à David, a t t r i b u t i o n parfaitement vraisemblable tant i l y a d ' a u t o r i t é dans cette sobre figure.

David est, comme i l se doit, parfaitement r e p r é s e n t é dans cette exposition, d'abord par l'esquisse de la composition, Antiochus et Stratonice, qui l u i vaudra, en 1774, le Prix de Rome et le long s é j o u r dans la V i l l e é t e r n e l l e qui d é t e r m i n e r a l'orientation de toute son œ u v r e . A cette esquisse j ' e n p r é f è r e une autre, celle pour le portrait de Kervelegan t r a i t é e avec la l é g è r e t é de touche qui c a r a c t é r i s e le Barat. Enfin un superbe dessin à la pierre noire é v o q u e la t ê t e du Brutus du Louvre.

Il serait injuste de ne pas signaler le charmant portrait de Boilly, le paysage t r è s ingresque de B i d a u l d , l'esquisse u n peu lourde pour la Justice et la Vengeance de P r u d ' h o n , les fleurs d'Anne Vallayer-Coster que le livre de Marianne R o l a n d M i c h e l a r é c e m m e n t mise à sa v é r i t a b l e place, enfin la s i n g u l i è r e Allégorie

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à la naissance du Roi de Rome de P h . A . Hennequin, i n s p i r é e par l'ange d u bizarre p l u t ô t que par l a rigueur antique.

Celle-ci nous l a retrouvons chez les sculpteurs, presque tous néo-classiques alors que nous venons de voir que les peintres appar- tenaient moins à cette école qu'ils n ' é t a i e n t autour d'elle. Ils empruntent leurs draperies à l a statuaire romaine et, avec les moins d o u é s nous sommes en plein a c a d é m i s m e . Mais i l y a aussi des sculptures q u i , pour ê t r e de petites dimensions, n'en sont pas moins harmonieuses : le Philosophe méditant de Pajou, le projet de Julien pour un Nicolas Poussin, celui de H o u d o n pour u n Jean-Jacques Rousseau ou le bas-relief en terre cuite de Clodion.

Du côté des musées

H i e r encore on c o n s i d é r a i t que le rôle d'un conservateur de m u s é e é t a i t de conserver les œ u v r e s d'art et de les p r é s e n t e r a u public. L a m u s é o g r a p h i e a b o u l e v e r s é ces notions é l é m e n t a i r e s . Aujourd'hui un conservateur se juge d é s h o n o r é s'il ne bouleverse pas l'ordre a d o p t é par ses p r é d é c e s s e u r s quitte à priver les visi- teurs de la majeure partie de ses collections. Certes i l est des travaux indispensables et ce n'est pas m o i q u i m ' é l è v e r a i t contre ceux q u i vont faire de Guimet un m u s é e e n t i è r e m e n t neuf. Mais ne pourraient-ils ê t r e conduits, là comme ailleurs, avec plus de diligence ? Car la m a j o r i t é des salles d u M u s é e Guimet sont f e r m é e s depuis des a n n é e s et i l semble bien qu'elles le seront longtemps encore.

Autre manie des conservateurs modernes : mettre en valeur des œ u v r e s qu'ils jugent majeures et placer les autres en r é s e r v e , ce q u i a pour effet de priver le public de pièces q u ' i l aime, son g o û t ne c o ï n c i d a n t pas toujours avec celui des spécialistes.

I l est pourtant u n travers dans lequel ceux qui ont la charge des collections publiques n ' é t a i e n t pas encore t o m b é s . S'ils nous frustraient au g r é de leur fantaisie de telle ou telle œ u v r e d'art d u moins, quand une peinture ou une sculpture é t a i t e n t r é e dans u n m u s é e , on l a croyait soustraite à la convoitise des marchands.

Certes i l est a r r i v é que la n é c e s s i t é conduise à faire une entorse à cette règle. Ce fut le cas, dans les a n n é e s 20, pour l'Ermitage.

L a situation de l a Russie alors é t a i t telle que les a u t o r i t é s prélevè- rent quelques tableaux sur les immenses collections de Leningrad.

Elles furent vendues d i s c r è t e m e n t afin de procurer à l ' U . R . S . S . les devises é t r a n g è r e s dont elle avait un i m p é r i e u x besoin.

LA REVUE N° 4 6

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O n pouvait e s p é r e r qu'une telle situation ne se reproduirait plus quand o n apprit r é c e m m e n t qu'un des plus riches m u s é e s des Etats-Unis, le prestigieux M e t r o p o l i t a n de N e w Y o r k mettait en vente quelque trois cents tableaux de m a î t r e s . Les explications d o n n é e s é t a i e n t vagues. 11 s'agissait, disait-on, d ' œ u v r e s douteuses, ce q u i amenait à lancer sur le m a r c h é des pièces frauduleuses.

L'incertitude des conservateurs é t a i t telle qu'une certaine Odalisque d'Ingres aurait é t é envoyée en France pour ê t r e soumise à l'exper- tise d'un marchand dont la c o m p é t e n c e en la m a t i è r e n'est pas unanimement reconnue. D'ailleurs nous nous trouvons là sur le terrain glissant des experts-marchands sur lequel i l y aurait beau- coup plus à dire que je ne l'ai fait dans u n livre r é c e n t (1). L a v é r i t é c'est que les dirigeants du Metr opolit an se sont d é b a r r a s s é s d'un certain nombre de toiles q u i avaient cessé de leur plaire afin de d é g a g e r des c r é d i t s pour des achats d ' œ u v r e s discutables, q u ' i l s'agisse de peintures modernes ou d'un certain vase grec p a y é cinq millions de nos francs et dont on dit aujourd'hui q u ' i l est faux.

N os m u s é e s n'en sont pas là, bien que le M e t r o p o l i t a n c r é e u n p r é c é d e n t q u i , dans ce monde moutonnier, peut ê t r e i m i t é ailleurs.

Ce qu'on peut reprocher à la direction des m u s é e s de France c'est l'absence d'une politique logique. Je parlais tout à l'heure de l'inter- minable lenteur des travaux de Guimet. Mais que dire du M u s é e des Arts africains et o c é a n i e n s ? Le Musée des A n t i q u i t é s nationales de Saint-Germain-en-Laye sera un des plus beaux du monde quand toutes ses collections seront p r é s e n t é e s . Mais i l s'est écoulé trois ou quatre ans entre l ' a m é n a g e m e n t des salles gauloises et celles c o n s a c r é e s au n é o l i t h i q u e qui viennent enfin d ' ê t r e ouvertes au public.

Quant au Musée des Arts et Traditions populaires du B o i s de Boulogne i l doit bien y avoir quinze ans q u ' i l est en chantier et seules les salles d ' é t u d e s sont accessibles aux visiteurs. E l l e s sont d'ailleurs passionnantes mais le nombre de pièces soustraites à notre c u r i o s i t é est tel q u ' i l a fallu en revenir aux expositions temporaires comme celles qu'organisait n a g u è r e Georges-Henri Rivière au Palais de Chaillot. A propos du Palais de Chaillot i l ne faut pas manquer de signaler que son t h é â t r e constitue un m u s é e o ù les tendances essentielles de l'art f r a n ç a i s des a n n é e s 1937 sont r e p r é s e n t é e s avec des aînés comme Bonnard, V u i l l a r d , Dufy, Friesz et des cadets alors peu connus et aujourd'hui c é l è b r e s . O r o n va en partie d é m o l i r ce t h é â t r e pour, dit-on, l'adapter à coup de

(1) D'Une Rive à l'Autre (Mercure de France).

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milliards au g o û t du nouveau directeur. Que deviendront les déco- rations murales ? On se garde bien de nous le dire.

Revenons au M u s é e des Arts et Traditions populaires pour signaler l'exposition q u i s'y tient jusqu'au 30 avril de Cinq siècles d'imagerie française. E l l e s'ouvre sur une eau-forte de Jean Vaquet datant du m i l i e u du X V Ie, siècle é g a l e m e n t r e p r é s e n t é par une gravure sur cuivre d'Antoine Caron, un bois pour illustrer Rabelais et des pièces extraites du recueil c o n s t i t u é par Pierre de L ' E s t o i l e avec les images i n s p i r é e s par les Ligueurs et qui constituent de

p r é c i e u x t é m o i g n a g e s historiques et artistiques. Nous sommes ensuite invités à une promenade à travers les siècles, dont les gravures savantes ou les images populaires traduisent les m œ u r s comme les vicissitudes politiques. E l l e se termine sous le Second E m p i r e avec des planches sorties des ateliers Pellerin d ' E p i n a l .

A l o r s que ce m u s é e et quelques autres sont loin d ' ê t r e ter- m i n é s , allons-nous voir s'ouvrir un nouveau chantier au c œ u r de Paris ? L'idée de transformer la gare d'Orsay en annexe du Jeu de Paume a vite fait son chemin. Les t é m o i g n a g e s de l'architecture M o d e m ' Style qui subsistent à Paris, tels le mer- veilleux C é r a m i c H ô t e l ou le Hameau B é r a n g e r , sont tous dus à l'initiative p r i v é e . Les monuments officiels édifiés aux alentours de 1900 ne sont que des pastiches des styles p a s s é s , ainsi qu'en t é m o i g n e n t la Gare d'Orsay, le Petit Palais ou le Grand Palais.

Pour ce dernier je parle des façades car la grande nef est u n chef-d'œuvre de l'architecture m é t a l l i q u e . Quant à la gare d'Orsay elle est en grande partie désaffectée et n u l ne sait ce qu'on va en faire. E n revanche la partie ouest o c c u p é e par le Palais d'Orsay va ê t r e a m é n a g é e à grand frais pour y t r a n s f é r e r les collections impressionnistes du Louvre.

Sans critiquer cette décision on peut penser que les sommes astronomiques qui vont ê t r e d é p e n s é e s là auraient t r o u v é un meil- leur emploi au Louvre m ê m e . Nous n'avons pas o u b l i é que, lors- qu'en 1937 d ' é n e r g i q u e s campagnes de presse obtinrent que le M u s é e de la Marine serait t r a n s f é r é au Palais de Chaillot, nous r e ç û m e s la promesse que les travaux d e s t i n é s à ouvrir e n t i è r e m e n t au public le d e u x i è m e é t a g e de la Cour C a r r é e du Louvre seraient m e n é s rapidement. I l y a de cela trente-six ans et au lieu du vaste circuit promis quelques salles seulement sont a m é n a g é e s . Tous les efforts des architectes du Louvre ont r é c e m m e n t p o r t é sur l a Grande Galerie et le Pavillon de Flore. O n va maintenant s'attaquer à la salle V a n Dyck, puis à l a salle des Etats, alors q u ' i l existe au d e u x i è m e é t a g e d'immenses locaux q u i pourraient accueillir à tout

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le moins les p r é c u r s e u r s de l'impressionnisme. Ceux-ci auraient alors le champ libre au Jeu de Paume q u ' i l serait d'ailleurs facile de prolonger vers les Tuileries sans porter atteinte au site.

Naturellement des interminables travaux du Louvre les ama- teurs ont déjà pu bénéficier et on peut p r é v o i r qu'un j o u r viendra o ù le d é p a r t e m e n t de sculpture ne sera plus c o u p é en deux. E n attendant, le Cabinet des Dessins, dans ses nouveaux locaux d u Pavillon de Flore, continue à nous p r é s e n t e r des expositions d u plus vif i n t é r ê t , tel l'ensemble de dessins p r é p a r a t o i r e s de B o u - chardon pour la c é l è b r e statue é q u e s t r e de Louis X V . Ce sont des feuilles superbes et q u i nous confirment que cet illustre sculp- teur fut aussi un grand dessinateur.

N o n moins passionnante est l'exposition Courbet o r g a n i s é e autour d'un certain nombre d'autoportraits d'un peintre dont o n c o n n a î t le narcissisme et q u i s'est r e p r é s e n t é aussi souvent que Rembrandt ou V a n Gogh. I l s'agit, comme celles qui l'ont p r é c é d é e dans ces salles, d'une exposition didactique. Mais les documents p r é s e n t é s à côté des peintures originales ne nous apprennent pas grand-chose sur le génie de Gustave Courbet qui r é s i s t e victo- rieusement aux analyses d u laboratoire scientifique o r g a n i s é à grand frais sous les combles du Pavillon de Flore.

Afin de conclure sur une note optimiste je voudrais citer l a d é c l a r a t i o n faite r é c e m m e n t par M . Jean Châtelain, Directeur des M u s é e s de France, dont la sagesse nous a sans doute évité bien des catastrophes : « Puisque le rôle des musées est de conserver, pourquoi leurs responsables n'accepteraient-ils pas d'être aussi les gardiens de ces vieilles vertus que sont le bon sens, la pondé-

ration et le goût de la mesure. » Puissent ses collaborateurs enten- dre le rappel à l'ordre de celui q u i r è g n e sur le destin de nos collections nationales.

G E O R G E S C H A R E N S O L

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