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YVONNE MEYNIER LE DERNIER ORAGE. illustrations de Maurice Paulin. presses de la cité - département G.P. - paris

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YVONNE MEYNIER

LE DERNIER ORAGE

illustrations de Maurice Paulin

presses de la cité - département G.P. - paris

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© 1967 - Les Presses de la Cité - Département G.P.

PRINTED IN FRANCE

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I

L

E repas avait été assez morne. Un repas de gens habitués à leurs préoccupations, leurs conversations, leurs tics et leurs manies.

— Marion, tiens-toi droite. Zazou, ramasse ta serviette, essuie ta bouche. Yves, ta mèche...

Papa, faute de mieux, comblait périodiquement le silence.

Avec brusquerie, Yves remit sa mèche en place et, à son tour, fit un effort.

— Les garçons de math' spé' auront cette année des vacances sensationnelles. Les trois quarts vont à l'étranger : Grèce, Yougo-

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slavie, Iran et même Afghanistan et cap Nord... Un quart en France et un quart chez des correspondants d'outre-mer.

Un grand rire rassembla les rires épars, détendit la famille.

— Pour un math' spé', Yves, mes compliments, cinq quarts à la une.

Et puis, de nouveau, le silence, l'affreux silence de certains repas.

Lourd, engluant comme l'argile. Marion, dite Marmotte, se répé- tait : « Et pour nous des vacances de rien du tout, des vacances manquées, des vacances-de-papa, sans originalité, sans imprévu, sans décor nouveau. Des vacances plates, des vacances mortes, des vacances... »

Maman lisait dans les pensées de Marion.

— Vous savez, mes enfants, les plus belles vacances sont parfois celles que l'on sait composer avec rien. Dans la maison de tous les jours, dans la ville de tous les jours, les rues de tous les jours, il y a tant à découvrir. C'est ce que me disait ma mère, autrefois, dans notre petite ville de province. Car on ne voyageait pas comme aujour- d'hui.

— Yves.

Interrompue, Mme Launay regarda son mari.

— Rien, rien, continue. Yves, ta mèche.

— Nous avions découvert, rue de l'Argenterie, au fond d'un sombre couloir, une curieuse petite cour avec escalier en colimaçon du XVI un puits à cariatides, une échauguette collée contre un vieux mur. Rien ne le laissait deviner de la rue. Et, plus loin, rue de la Combe-aux-Fées, une ravissante loggia. Je suis sûre que vous pourriez collecter des documents intéressants. Qu'en pensez-vous?

Silence. Pauvre maman, si loin du rêve de ses enfants.

— De toute façon, le bébé sera là fin septembre. Il ne serait pas prudent de promener votre mère sur toutes les routes de France, au cap Nord ou en Afghanistan.

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Les enfants courbent la tête et mangent en silence. Comme les pommes de terre sont fades aujourd'hui!

— On a sonné.

Le joyeux coup de sonnette! Le merveilleux coup de sonnette!

Celui que l'on entendra des jours et des jours, parce qu'il aura rompu la monotonie, la mauvaise humeur, la rancœur, la lassitude.

Parce qu'il aura ouvert à deux battants la porte des vacances, des vraies vacances. Imprévues, extraordinaires.

Le facteur. La lettre du Limousin. Des nouvelles de ce vieux moulin de famille indûment occupé par un cousin à on ne sait quel degré.

— Son grand-père était bien le cousin de la tante de la Roche ?

— Cousin à la mode de Bretagne?

— Non, non, cousin germain des de la Roche.

— Ceux de Sauveterre ?

— Non, de Canilhac.

— Ah! le cousin qui était un peu...

— C'est ça.

Vieux garçon, ronchonneur intraitable. Seule, la maladie l'avait obligé à lâcher prise pour aller se faire soigner dans une communauté religieuse. A lâcher prise. A lâcher moulin. Dans quel état, n'en parlons pas... Dans quel état? le moulin bien sûr.

J' ai l'honneur de vous faire savoir que votre moulin a été libéré le mois dernier et que vous pourrez en prendre possession en l'état.

En l'état : poutres sans chevrons, portes bâillantes, fenêtres borgnes, ronces indiscrètes regardant par la lucarne du grenier vétuste, inconfortable, merveilleux, mystérieux, plein de liberté, de sauvage, d'araignées, de promesses.

L'émotion, la surprise passées, la mauvaise humeur reprend. Il y a des jours vraiment... Le ciel est pourtant bleu. Le baromètre

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n'annonce pas d'orage. Yves a été reçu à son examen. Marion est licenciée. Zazou passe en dixième.

— Zan z'examen! zan z'examen!

Est-ce, pour tous, la perspective de rester deux mois à la maison ?...

Pourtant l'attente, la joie d'accueillir le bébé tout neuf...

— De toute façon, dit enfin papa, cela ne change rien au problème.

Maman se penche vers la lettre.

— Il y a un post-scriptum.

— Oh! oui, en effet, il y a un post-scriptum.

— Un poste qui crie thomme? demande Zazou, qu'est-ce que c'est ?

Dans les rires revenus et le brouhaha, on entend :

— ... Il est de votre intérêt de venir d'urgence, ce pauvre M. Martin ayant laissé les lieux dans un tel abandon qu'un grand nettoyage et des réparations sont indispensables avant l'hiver, ne serait-ce que pour assurer de bonnes fermetures, éviter un pillage que l'isolement de votre moulin rend bien tentant...

Yves a déjà son projet. Il donne un discret coup de pied, sous la table, à Marion et, agitant les deux mains l'une sur l'autre, fait le signe de la fuite. Quelle fuite ? vers le moulin naturellement. Le moulin oublié, le moulin des rêves d'enfant, le moulin abandonné au vieux cousin depuis six ans.

— Ça ne change rien au problème, répète papa, qui décidément est dans un très mauvais jour.

Sa secrétaire a dû, une fois encore, terminer une lettre au préfet par : « Mon cher préfet, recevez mon sentiment amical. » Cent fois, il lui a été précisé que l'on n'envoie pas un sentiment comme on envoie un kilo de bonbons et qu'un préfet, fût-il cher, n'a que faire du sentiment amical d'un de ses subordonnés. Enfin, pour cette raison ou pour une autre, M. Launay ne se déride pas.

— Non, ça ne change rien au problème. A plus forte raison même,

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maman ne peut aller passer des vacances en nettoyages dans un inconfort notoire.

— Un inconfort moulinoir, dit Yves. Mais nous ?

— Qui, vous ?

— Marion et moi. Nous pourrions nettoyer, rafistoler, rénover, amadouer, réconforter le vieux moulin. Ne protestez pas, mam', j'ai dix-huit ans et Marion dix-neuf. Nous sommes assez chargés d'ans pour nous débrouiller. J'ai même fait du bricolage avec les éclaireurs : bois, fer, ciment, plâtre, esquimaux, bonbons acidulés, demandez le programme!... Si bien que l'an prochain la famille Launay au grand complet redeviendra l'heureuse propriétaire du moulin de Sans-Souci... Pa poum papoum papa? c'est oui?

— Bravo ! bravo ! fait la petite classe !

Yves a gagné. Aucun argument familial ne pouvait lui résister : le puits-à-l'eau-croupie, le jardin-potager-à-l'abandon, les plus proches fermiers à près de deux kilomètres, le dangereux canal de dérivation, la passerelle branlante, l'échelle de meunier qui déjà, il y a six ans, miaulait à chaque barreau.

— Eh bien ! réflexion faite, c'est peut-être possible. Vous donne- rez la mesure de votre initiative, de votre courage même. Je me demande si ce ne sera pas excellent pour vous de voler de vos propres ailes...

— De moulin.

— C'est un moulin à eau, Yves, et, d'autre part, tes fréquentations avec les khâgneux t'ont vraiment donné un goût abusif des calem- bours et des mots d'esprit, au reste assez médiocres.

— Enfin, dit maman, se résignant à grand-peine à cette séparation, ce seront peut-être les vacances les plus étonnantes de leur vie?

Croyait-elle si bien dire, la douce Mme Launay?

Yves a son permis de conduire depuis trois mois; Marion depuis un an, et une petite 4 CV d'occasion gagnée écrou par écrou, tôle

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par tôle, payée avec l'argent de leçons particulières de latin que Marion a dispensées tout au long de l'année. Avec des gratifications qu'Yves a thésaurisées.

Chaque semaine, avec une équipe de camarades, il a repeint des appartements, collé des papiers peints, arrangé des serrures, refait des circuits électriques, si bien que, dans son quartier où aucun ouvrier ne veut se déranger pour des « bricoles », il est connu sous le nom de « jeune factotum si sympathique »...

Ainsi est née la gentille, la capricieuse, l'entêtée, la coléreuse Marie-Désirée, la 4 CV de l'indépendance. Marie-Désirée n'en est pas à son coup d'essai; mais, pour un oui ou pour un non, elle refuse d'avancer ou décide de reculer à toute vitesse lorsqu'elle est sommée de faire marche avant...

Est-ce toujours vraiment de sa faute ? Aujourd'hui, elle est chargée comme un anachronique baudet : valises, serrures, pelles, cisailles, marteaux, tenailles. Chargée de recommandations : le plus lourd bagage qui s'allège au long des kilomètres... En restera-t-il seulement assez pour toutes les vacances ? On peut se le demander...

Enfin, depuis trois heures, la N 20 voit passer le joyeux équipage : une seule rouç crevée, un seul ennui de carburateur, une seule incartade de l'essuie-glace qui ne se reproduira pas, car un ballet trop dynamique l'a propulsé dans un buisson. Introuvable, l'essuie- glace. S'il pleut de nouveau, Marion essuiera de temps en temps le pare-brise avec son mouchoir. En été, à quoi pourrait bien servir un mouchoir, s'il n'y avait de providentielles suppléances d'essuie- glace à assurer?

— Donc, tu disais, les Moreau ont été brouillés avec notre famille depuis cent cinquante ans.

— Non, cent quarante-cinq. C'est très simple, le père Moreau, les pères Moreau ont toujours prétendu que si le gué du moulin était interdit, les propriétaires — nos ancêtres en l'occurrence —

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devaient donner accès à la petite anse de la Vézère près du canal.

— Pour quoi faire ?

— Pour permettre aux lavandières de laver le linge.

— Et alors ?

— Et alors, Léonard de la Roche, l'arrière-grand-père, a fait un procès. Il l'a perdu. Étienne Moreau l'a donc gagné. A la génération suivante, Léonard de la Roche fils a fait un autre procès. Il l'a gagné.

Étienne Moreau fils l'a donc perdu. Si bien que la haine reste intacte entre les deux familles.

— Mais actuellement?

— Actuellement, l'humeur de Martin de la Roche n'a pas arrangé les choses. Attention!... tu as dépassé la raie jaune, et, oh!... J'ai bien cru qu'on allait dans le fossé. Tu ne devrais pas redresser aussi brusquement.

— Et toi, Marmotte, tu ne devrais pas pousser des cris sauvages qui font perdre le contrôle au chauffeur...

— Donc actuellement — et si je ne l'ai pas dit je le répète, comme disait notre maître en philosophie, Antonin Granjean — en amont du moulin vit la famille Moreau qui n'a plus besoin de gué pour laver le linge puisqu'elle a une machine à laver, mais qui, au dire d'aimables voisins, profite de sa situation pour souiller la rivière, déverser du foin pourri ou des déchets de pressoir... Or un de ses ancêtres avait déjà abattu un chêne mitoyen sans réserver la moitié du bois aux la Roche et sans même leur demander l'autorisation d'abattre cet arbre centenaire.

— Si bien que...

— Si bien que la guerre continue. Le cousin grincheux a intenté un procès aux Moreau. Il a gagné. Les Moreau ont perdu, et ont contre nous une dent qui ne sera extraite qu'à la génération suivante, quand, à l'occasion d'un nouveau procès, ils auront gagné et nous aurons perdu...

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— C'est d'ailleurs assez proche...

— Pourquoi ? A cause du remembrement? Papa t'en a parlé ?

— Bien sûr... Les Moreau ont un pré au bout de l'île du moulin.

Ils voudraient l'échanger contre notre vigne qui se trouve sur les collines et jouxte leur propriété. Papa veut garder la vigne...

— Oh ! Oh ! Oh ! Marie-Désirée a soif. Arrête ! Regarde comme elle fume... la pauvre ! Il faut dévisser le bouchon du radiateur. Prends un chiffon...

— Pour quoi faire ?

— Pour entourer le bouchon. Si la vapeur fuse, tu risques de recevoir un jet brûlant dans la figure... Avec un épais chiffon...

— Un épais chiffon, un épais chiffon... C'est facile à dire. Où veux-tu que je trouve un épais chiffon? Ce pull-over?...

— Tu es fou... Attends... J'ai apporté des torchons, car le moulin ne doit pas être très riche en linge de maison. Nous aurons plus besoin de torchons que de serviettes à thé... Là..., doucement...

Éloigne-toi...

— Voilà... Passe-moi le jerrycan... Il faut trouver de l'eau.

— Mais où trouver de l'eau? Pas un village en vue... Si on regar- dait la carte ? Nous sommes... Attends... Nous avons dépassé La Croisière depuis environ dix kilomètres. On a donc laissé la route de La Souterraine sur la gauche. Si ça fait dix kilomètres, on ne doit pas être loin de la Gartempe. Nous avons même peut-être déjà passé le petit pont... Donc...

— Hourra ! Youpi !... Là-bas... Un petit pont. La chère Gartempe.

L'inestimable Gartempe!

— Il ne t'est pas interdit de rapporter des truites dans ton jerrycan.

— Comptes-y pour notre repas aux chandelles...

Yves s'éloigne, balançant le jerrycan au rythme de son pas. Marion remet un peu d'ordre sur la banquette, ce qui lui permet de récupé- rer un bâton de rouge à lèvres, un peigne de poche, une pièce de

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cinq centimes et de secouer quelques miettes éparses de leur casse- croûte.

Yves revient. Hélas! le petit pont était un faux petit pont... Un petit pont de comédie... Un petit pont pour rire... se donnant de grands airs de vrai petit pont pour enjamber une simple canalisation.

— C'est de l'abus de confiance. Pas une goutte d'eau...

— Pas une goutte d'eau, mais un cycliste. On l'arrête ?

— La Gartempe ? A deux cents mètres après le tournant, deux cents, deux cent cinquante mètres.

— Ainsi nous avions franchi la Gartempe sans nous en apercevoir.

Si ç'avait été la Bérésina...

— On s'en serait aperçu... Eh bien ! mon cher frère, prends tes jambes à ton cou et le jerrycan à la main, et vite, car nous avons encore plus de cent kilomètres à faire... Et pour peu que Marie- Désir ée ait une autre fantaisie...

Le temps passe. Yves ne revient pas. Un virage cache le prospec- teur d'eau au regard impatient de Marion.

Par contre, un avion à réaction déchire l'air et fait sursauter Marion.

« Évidemment, il faut qu'ils nous suivent en pleine campagne et en vacances, ces horribles oiseaux de proie... »

Enfin, tirant la langue comme un chien de chasse, Yves revient.

Du plus loin, il crie :

— Deux cent cinquante mètres, ça fait combien en Fahrenheit ?

— C'est pour faire ce mot d'esprit que tu as mis si longtemps ? Presque une demi-heure?

Marie-Désirée boit à grandes gorgées et teuf teuf teuf... on repart.

— On évite Limoges ?

Marion et Yves rient avec entrain. C'est une réflexion chère à Philippe Launay, leur père, et que sa fille évoque avec impertinence.

« Mes enfants, nous allons faire un beau voyage dans le Midi.

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J'ai préparé un itinéraire ultra-simple. On évitera Arles, on évitera Salon, on évitera Aix-en-Provence. »

Et Zazou répliquant : « Ze veux voir les arènes et les galdiateurs... »

— Non, Marmotte, on n'évitera pas Limoges mais on coupera par la place Denys-Dussoubs et on obliquera à droite. Pour une fois on peut se passer de la rue du Clocher.

— Et on prendra de l'essence au poste, près de l'aérodrome, comme a dit papa. Il en reste dix litres, mais je me méfie du comp- teur, Marie-Désirée ment comme elle respire...

Que la campagne limousine est belle ! Les monts d'Ambazac ont l'air de petits coups d'aquarelle sur le ciel... Les monts de Blond, la forêt des Cars, les premières châtaigneraies somptueuses, mys- térieuses, ouvrant leurs larges parasols sur la mousse humide aux odeurs de girolles et de cèpes..., champignons de juillet avant-cou- reurs de l'automne. Les prairies semées de moutons...

— Tu as la clef ?

— Quelle clef ? de la prairie ?

— La clef du moulin bien sûr!

— Cela fait exactement quatre fois que tu me poses la question.

Tu n'as rien à envier à notre père. L'hérédité n'est pas un vain mot.

— Si tu commences comme ça, la vie va être intenable à deux...

— C'est ce que je pense. J'aurais dû emmener Zazou. Elle me manque déjà terriblement.

— N'oublie pas, Marmotte, que nous n'allons pas en partie de plaisir. Nous sommes des meuniers pleins de soucis. Nous avons des res-pon-sa-bi-li-tés... Une grande œuvre à accomplir... Après un bouillon Kub, un morceau de fromage, une bonne nuit de récu- pération, dans nos sacs de couchage, nous referons...

— La France!... pa poum pa poum...

— Un morceau de France. Une parcelle du territoire français, du territoire familial...

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— Attention! gendarmes.

— Hum! Mais qu'est-ce qui leur prend ? Je n'ai pas dépassé la raie jaune. Je n'ai pas doublé en haut de côte. J'ai la priorité sur la route de gauche qui d'ailleurs a un stop.

— Chut... Tu es passé à quatre-vingts à l'heure devant l'écriteau trente. Tu as intérêt à ne pas raconter d'histoires.

Les gendarmes s'approchent. Courtois mais fermes. Marion a du mal à réprimer un fou rire. Ces gendarmes sortent d'une comédie de Labiche. La caricature des pandores.

— Apparrremment cela vous amuse d'avoir délibérrrément narrrgué l'écriteau... Vous avez passé à une vitesse que la tolérrrance la plus libérrrale ne peut admettre... Et un 75 naturrrellement... Vos papiers, s'il vous plaît. Carte grise. Euh!... Vignette. Euh!... Carte d'identité... Étudiants ?...

Miracle. La voix faiblit, s'attendrit.

— Mon garçon aussi est étudiant, et vous à Paris ? Ah? lui à Clermont et ma fille a été reçue première du canton au certificat d'études. Et il était dur, cette année, le certificat d'études.

Tout en bavardant, le gendarme rend les papiers. Ces papiers sont devenus chose négligeable, la faute vénielle, mais, mais...

— L'écriteau est moins là pour prendre les gens en « fote » que pour sauver la suspension de la voiture qui, elle, a besoin de « ména- gemints ».

— Tu entends, Marie-Désirée, dit Marion en caressant le capot de sa voiture, on pense à toi.

— Marie-Désirée ? Marie-Désir ée ! Ah! ces jeunes! Le fils aussi appelle sa moto RRRouletabille. RRRouletabille. Allez, bonne rrroute et soyez prrrudents.

Marie-Désirée démarre. Yves et Marion respirent longuement.

— Un fameux tournant. A marquer d'une croix blanche...

Marmotte, la chance est avec nous.

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Ce livre LE DERNIER ORAGE

de Yvonne Meynier illustré par Maurice Paulin est le sixième

de la COLLECTION

OLYMPIC

Il a été imprimé par l'Imprimerie G. Maillet et C

à Saint-Ouen

Dépôt légal n° 1629 - 3 trimestre 1967 Novembre 1967

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