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1.7C O R P S L É G
IS L A T
IF
CO,NSEIL riES. ANCIENS.
p I ION
DE
C H A. s s I R O N,
Sur
la réfolution relativea
lacomrihutîon mo^
biliaire
perfcnnelle ù fompiuaire de Van
7.Séance du 3
nivofe an 7*R-EPR ÉSENTANS DU PEUPLE,
En
votant avec votrecommifîîon pour radoptîon de
la réfolution relative à la contribution mobilière, perfonnelleH
ibmptuairede Tan 7
, jene me
fais pas diffimulé Je?3 A
défauts
de
cette réfolation, je crois
donc
devoirvous
expofer ICIfommairement
les motifs qui ontdéterminé mes
collègues demoi
à l'adopter.^
On objede que dans
le tableaude
répartition,on
sécarte des bafes
même,
adoptées,dans
la réfolution, fur ia population desdepartemensj
Que
la retenuedu vingtième
fur lesfondionnaires pu- blics elt excejfive
pour
les moiiîs rétribués;
Qu'il eft
également
injujiede
les priverde
la facuiré accordéeaux
rentiers&
penfionnairesde
fe liquider avec lesbons qu
ils recevront enpaiement
:Que
larépartitionde
la cote mobilièrefur tous lescontri- buabies, foit qu'ils aient des facultés
purement
foncièresou limplement
mobilières,ed
contraireaux
principes: qu'il eutmieux
valudonner de
l'extenfion à la cote perfonnelle& fupprimer
la mobilière. Voilà,je penfe, tout ceque
l'onobjeôle contre la réfolution , ôc je
commence
par convenirque pmneurs
de ces reproches font fondés^mais
je foutiensen même temps qu
il étoitimpoifible deleséviter,& que
lesbafes
oianquent pour
fairemieux. Je
vais le prouver:1°.
Dans
la répartition ,on n
a pas fuivi la proportionde
la population. Jeréponds que
ladivergence entre les divers étatsde
population fournisauCorps
légiilatif,aux
archives,aux
divers miniftres,
prouve que
ces bafes font encore in- certaines : qui prouvradonc que Tune
devoir être préférée à l'autre ?t
expérience 5c les étatsque demande
la loipour
i'an
8
: il fautdonc
attendreTan
8.2.®.
La
retenue fur les fon£lîonnaires publics eft excef- five :comment
retenirim vingtième
à celui quin
aque
cinqou
fix cent francs ? ^Les
fon(ftionnaîres publics paieront - ils plusque
les autres citoyens, pinsque
le propriéraire,
qui,
fur. centfrancs, paiele quart, foovenr moitié
; pios
que
le rentier, qui paie lecinquième.
Si la retenue eft rigoureufc pour les3
moins
rétribués , celane prouve
pas qu'ellelok
injufte ;mais
bien quilefi;un grand nombre de
fondionnairespublics c[uine
font pas afî'ez rétribués : tout lemonde
ie fenc&
doitdefiierque
la paix vienmedonner
les nioyensd'amé-
liorer leur fort ,
& de
le proportionner à leurs talens êc à leur patriocifme.3®.
Pourquoi
les priverde
la faculté accordéeaux
ren- tiers, aux penfionnairesde
payeren bons
?^
Ma
réponfe fera courte : c'eftque
la loide vendémiaire n
a pasmobiliféou
réduit leur traitement au tiers, c'eftqu'ils font payés de ce trairen^ent, 6cque
les rentiers&
peniion-naires ne le font pas? Il y auroit auili par trop
de
rigueur à leurenvierce foible avantagedont ne
jouit lepropriétairelui-même qu
autan: qu'il eft rentierou
penfionnaire.4°.
Pourquoi
exifte -t - ilune
cote mobiliaire ?pourquoi ne
pas ia fDpprim.er ? potu-quoi la répartir fur tous ,même
fur les propriétaires ? n'eft-elie pas alorsune
cote additionnelle à la contribution foncière?Je réponds
que
l'on n'a pas encore la certitudeque
la cote perfonnelle , fomptuaire , ôcmême
cellede
retenue, rendront les 2.5 millions qu'enen
attend , parce qu'elles portent fur des bafes toutes nouvelles. îl adonc
fallu avoir,U
j'ofe ainfi parler , une refervej uncomplément
pour les3o
millions décrétés; 5c celle efl la cote très-lmpropremenî peut-être appelée mobilière ,&
qu'il eût fallunommer
cote fupplémenîairej cote fi légère,
que
, ledépartement de
la Seine excepté , ellene
peut allerau
delàde
cinq à {ixdécimes
( taiixmoyen
) par tête furcmq
millionsde
contribuables :&
certes il'écoitde
laprudence de
fe ré- ferverun moyen
fi facile, fi peuonéreux de
compléter ies trente millions décrétés.Changez
lenom de
cote mobilièreen
cote fupplémentaïrc^ ôc tout lemonde
applaudirai
cette fage difpofition.L'an
prochain, les étatsféparémcnt
fournispour chaque
genrede
perception mettront àmême de
faire difparoître cette prétendtie cote mobilière.
5
.Doîs
je répondre aux objediotis faites hier pài?mon
collègue
Depcte
? Il voudioïcqu'on
eûr prispour
bafede
repaicicion lapopuladon combinée
avec iétenduedu
ter- ritoire&
la richelle.... Eh b
en ! je répondraique
ces baies-la font incertaines ôc arbitraires.,
&
qu'elles tien-nent
à.un
fyftême fortement repoufTé pardeshommes
très- mftruits . .. . Je lui dirai
que
la population&
l'étenduedu
territoirecombinées
ne font point toujours des figues eviaensde
richelïl' foncièreou
induftdelie•que
ce prin- cipe , trop 'géneràlifé^ ellune grande
erreuren économie
politique.Que
dans les paysde
petite culture,mais peu
fertiles <3cfans
manufadure,
telsque
les vignobles, avecun
rjrand territoire,une grande
population ,on
eil fortpauvre,
parcequon
y obtientbeaucoup
produit brut,mais peu de
produit netQue
le contraire exifte dans les paysd'un
fcl riche& de grande
culture ,dans
ceuxoù
l'on élevé de-3be&aux dans de
riches prairies, l a, dansun
fol très-relTerré, avec
une
population très-difléminée ,on
efi:nche,
parceque
tout til produit net, )z]Qmtio\sque
la population &r le territoire lae font des fignes é/idensde
lîchcîle quelconqueque dans
les grandes villes,où
leshommes ne
fe ramiiTentque
pour jouirde
richelfes acquiies ,ou pour en
acquérir par leur induûrie. . . .Mais
l'examendu fydôme de mon
coilègae excéderoit les bornesde
cette -difcuffion ,&
j'en ai allez ditpour
faire fentirque
les bafes fur lefqueiles il repoie font aumoins
pro- blématiques. ....Or
il efttemps que
nous écartions enfin iarbitraire du'fyftêmede
nos lois ,que nous ne marchions
plusque
àii connuaVinconnu^ & que
nous étudions l'éco-nomie
politique,comme
nousavons
faïfdepuis dix ans lachypvne&:
la phyfiqf-e ej^périmentaje , en n'admettantque
les faits bien
connus :&
c'eft ce qu'a fait ie Confeil desCinq-Cents, en combinanr
les réfoluâonsque
je difcute.Les
bafes certaines il les a employées les baa^s ince;-5
tailles il les a effayées; il les a foiimîfes à la coupelle
de
l'expérience,
de manière
â ceque
,Tan 8
, ces bafes feront des faits fur lefqiiels il n'y aura plus d'incertitudepouc appuyer
le fyftême d'une loinoovelb
:mais ne prémata-
rons rien,^ (înous
voulons recueillirde
bons fruits ;&
jufques-la nous
vous dironscomme Solon
aux Athéniens:On ne
vous propofe pasune
loiparfaite^ mais la meil- leureque
l'on puilTe vousdonner
; elle ellappuyée
fur^^7^^fes les bafes reconîuies aujourd'hui : aller plus loin,
c eut été
donner dans
iarbitraire, dans levague
des fys-^f'^^^s
Un
avantage inappréciabledelà
ioipropofée,c'eft qu'elle porte avec e!le les
moyens
certainsde
ia per- fectionner,& de
faire difparoître les défauts qu'elle ren-ferme
,& que
votrecommiffion
ne vousa pas diffimuiés Eile peut vous dire d'avance.Dans neuf mois,
vou> aurezune
loi perfedlionnée; dansneuf mois,
vousconnokrez
lesproduits, les états au vrai dcs cotes perfonneîîe ,
mobi-
lière,
famptuaire, de
la retenue faire fur lesfondion-
narres publics; ce
ne
feront pk]s des préfomprions, ce feront des faits fur lefquels repofera ia loi nouvelle.Ne
cherchons point dans ce
moment une ^QïhÙAQn imagi-
nairej difcns toutedangereufe
; vous
ne pouvez
pasalierplus loin aujourd'hui: mais en adoptant la réfolution propofée , vous préparez^ tout pour l'avenir;& en
attendant, il eftimpolhble
qu'aucun contribuable puifle éprouverune
forte injufticc. Les bafesde
la cote fomptuaire,de
la cote perlonnelle , de cellede
retenue fur les falariés, font in- variables; la feule cote mobilière offre encore
quelque
arbitraire :
mais
veuillez conhdérerque
, ledépartement de
ia Seuie excepté, ii s'agit
de 2,5oo,ooo
fr. à répartir fur quatre-vîngt-dix^Kuitdépartemens &
fur cinq millionsde
contribuables,& que chacun
d'eux ftauxmoyen) ne
paieraque 5
centimes par tête. Confidérez enfin qu'en difrerant d'adopter la réfolution, vous ctez desmoyens de
crédit au tréior public dans des
momens
difficiles , 6c<5
vous compromettez
les intérêts d'utigrand nombre dé
contribuables, qui, obligés
de
payerchaque mois un qua- rantième de
leur cote deTan 6
, peuvent être obligés (&
le fait eft certain) d*avancer dix fois plus qu'ils n'auront à
payer pour
leur cote totalede
l'an 7.Par
tous ces motifs, jedemande que
toutajournement
foit rejeté5
& que
lesdeux
réfoiutions foienc difcutées&
mifes aux voix.
Je vote pour leur adoption.
DE L'IMPRIMERIE NATIONALE,
Nivofe an
7./