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ARTICLE ORIGINAL
Intérêt du test PCA3 avant une première série de biopsies prostatiques négatives : 5 ans de suivi
The role of a single PCA3 test before a first negative prostate biopsy: 5-year follow-up
S. Bernardeau
a,∗, T. Charles
a, G. Fromont-Hankard
b, J. Irani
caServicedechirurgieurologiqueetdetransplantationrénale,centrehospitalo-universitaire dePoitiers,86000Poitiers,France
bServiced’anatomieetcytologiepathologiques,centrehospitalo-universitaireBretonneau, 37000Tours,France
cServicedechirurgieurologique,centrehospitalo-universitaireduKremlin-Bicêtre,AP—HP, 94270Paris,France
Rec¸ule9octobre2016 ;acceptéle27f´evrier2017 DisponiblesurInternetle3avril2017
MOTSCLÉS Biopsie;
Cancerdeprostate; PCA3;
PSA;
Volumetumoral
Résumé
Objectif.—ÉvaluerlesperformancesdutestPCA3,surunecohortedepatientssuiviependant 5ans,avecunepremièresériedebiopsiesprostatiquesnégatives.
Matérielsetméthodes.—Nousavonsanalyséunecohortedepatients,ayantbénéficiéen2008, d’untestPCA3(Gen-Probe®),avantunepremièresériedebiopsiesprostatiques,pourunPSA entre3et20ng/mLet/ouuntoucherrectalsuspect.LesperformancesduPCA3ontétéanaly- séesen2008,puisen2013,aprèspriseencomptedesrésultatsdesbiopsiesrépétées.
Résultats.—En2008, 125 patients ontété inclusdansl’étude et ontbénéficié de biopsies prostatiques.Uncancerdeprostateaétédiagnostiquéchez47d’entre eux(37,6%)surles biopsiesinitiales.Untoucherrectalanormal,ladensitéduPSA,levolumeprostatique etle scorePCA3étaientdesvariablessignificativementassociéesaveclediagnosticdecancerde prostate.SurlacourbeROC(IC95%),l’airesouslacourbeconcernantlePCA3étaitde0,67 (0,57—0,76),avecunseuiloptimalpourunscorePCA3=24.Durantles5ansdesuivi,surles
∗Auteurcorrespondant.
Adressee-mail:simon.bernardeau@chu-poitiers.fr(S.Bernardeau).
http://dx.doi.org/10.1016/j.purol.2017.02.006 1166-7087/©2017Publi´eparElsevierMassonSAS.
78patientsayanteuunebiopsienégativeen2008,23(29,5%)onteuunenouvellesériede biopsies,dont14étaientpositives.Surles9patientsayanteudesbiopsiesnégativesdurantle suivi,tousavaientunscorePCA3<24,contreseulement2encasdebiopsiespositives.
Conclusions.—LetestPCA3, encas depremièresériedebiopsiesnégatives,apporteraitun gaindiagnostique importantetdiscriminant etpermettrait,encas defaiblescore,d’éviter unesecondesériedebiopsiesprostatiques.
Niveaudepreuve.— 4.
©2017Publi´eparElsevierMassonSAS.
KEYWORDS Biopsy;
Prostateneoplasm;
PCA3;
PSA
Summary
Purpose.—Wereporta5-yearfollow-upofacohortofpatientswhounderwentafirstprostate biopsyfollowingaprostatecancerantigen3(PCA3)test.
Materialandmethods.—Wereviewedconsecutivepatientswhohadin2008asingleurinary PCA3test using the Gen-Probe® assay before afirst prostatebiopsy for a prostate-specific antigen(PSA)between 3and20ng/mLand/or asuspiciousdigitalrectalexamination.PCA3 performanceswereanalyzedin2008andthenin2013aftertakingintoaccounttheresultsof repeatbiopsies.
Results.—Atinitialbiopsyin2008,amongthe125patientsstudycohort,prostatecancerwas diagnosedin47patients(37.6%).Abnormaldigitalrectalexam,PSAdensity,prostatevolume andPCA3scoreweresignificantlyassociatedwithprostatecancerdiagnosis.PCA3areaunder thecurveofthereceiveroperatingcurvewas0.67[95%CI:0.57—0.76]withanoptimalthreshold ofPCA3inthissampleof24units.Duringthe5-yearfollow-up,amongthe78patientswitha negativeprostatebiopsyin2008,23 (29.5%)hadarepeatprostatebiopsyofwhom14were diagnosedwithprostatecancer.PCA3score measuredin2008wasassociated withprostate cancerdiagnosis(P=0.002).All9patientswithanegativerepeatprostatebiopsyhadaPCA3 scorebelowthecut-offwhilethiswasthecaseinonly2patientsamongthe14withapositive repeatprostatebiopsy.
Conclusions.—TheresultsofasinglePCA3testbeforeafirst prostatebiopsyseemstobea usefulaidindecidingwhethertoperformarepeatbiopsy.
Levelofevidence.—4.
©2017PublishedbyElsevierMassonSAS.
Introduction
Lecancer deprostate estle cancer leplus fréquent chez l’homme dans le monde occidental. Le dépistage repose principalement sur le dosage duprostate-specific antigen (PSA)etletoucherrectal.EncasdevaleurduPSA>4ng/mL et/oudetoucherrectalanormal,ilestrecommandéderéa- liserdes biopsies prostatiques. Cependant,encas dePSA comprisentre4et10ng/mL,enraisondesafaiblevaleur prédictive,selon lesséries,environ75% deshommesont unepremièresériedebiopsiesprostatiquesnégatives.Dixà 35%d’entreeuxaurontuncancersurlesdeuxièmesbiopsies [1].
Lessociétéssavantesrecommandentunesecondesérie de biopsies prostatiques, en cas de suspicion de cancer de prostate malgré une première série négative [2]. Une secondesériedebiopsiesprostatiques,recommandéeencas desuspiciondecancerdelaprostate durantlesuivi,mul- tiplielerisquedecomplicationsdugeste[3].Denouveaux marqueurs,dontlePCA3,ontdoncétérecherchéscesder- nièresannéesafind’améliorerlaperformancedudépistage.
LasurexpressiondePCA3danslecancerdeprostateestde
66 à140 fois plus forte quedans le tissu prostatique non cancéreux,hypertrophiqueounon[4].Plusieursétudesont ainsimisenévidenceuntauxélevédePCA3avantunesérie debiopsies positives[5]. Ilsemblequele scorePCA3soit égalementun marqueur stabledans le temps [6].Cepen- dant,ils’agitd’untestcoûteuxnécessitantunetechnique d’amplificationdel’ARN.
Lebutdecetteétudeestd’évaluer laperformancedu PCA3pourprédirelasurvenued’uncancerdeprostateaprès unepremièresériedebiopsiesnégatives.
Matériels et méthodes
Entre février et décembre 2008, ont été inclus tous les patients avec un PSA entre 3 et 20ng/mL et/ou un tou- cher rectal anormal. Étaient exclus les patients avec un antécédentdebiopsiesprostatiques.L’étudeaétéapprou- vée par le comitééthique, tous lespatients ont signéun consentementécrit.
Laduréedesuividechaquepatientétaitde5ans,avec uneanalyserétrospectiveen2013.
Technique de prélèvement d’urines et mesure du PCA3
Un toucher rectal avec massage prostatique était réa- lisé. Le massage ferme de la prostate consistait en trois passages sur chaque lobe. Le premier jet d’urines (20 à 30mL) était ensuite collecté. L’échantillon d’urines était traitédans les15minutesoumaintenuà 4◦C.Leprélève- ment était transféré dans un tube PROGENSA PCA3Urine Transport(Gen-Probe®)etexpédiéau laboratoire.Le per- sonnel manipulant les prélèvements ne connaissaient pas le statut clinique,le PSA ni les résultats des biopsies. La transcription-mediated amplification (TMA) était la tech- nique utilisée pour réaliser l’amplification de l’ARN. Une mesureparallèlequantitativedunombredecopiesd’ARNm duPSA étaiteffectuée afinde considérerles échantillons commeinformatifsounon.Le scorePCA3étaitobtenuen calculantleratiodunombredecopiesd’ARNmduPCA3sur lenombredecopiesd’ARNmduPSA.
Biopsies prostatiques
Unminimumde12carottesétaitréalisé,parunetechnique standardisée, sous contrôle échographique transrectal.Le nombretotaldebiopsies,lenombredebiopsiespositives, lescoredeGleasonétaientenregistréspourchaquepatient, parunuropathologiste.
Lescritèresderéalisationd’unesecondesériedebiop- sies prostatiquesdurant le suivi étaient une élévation du PSAsurdeuxdosagessuccessifsàunmoisd’intervallemini- mum,et/ou une modification du toucher rectal.Une IRM prostatiquen’étaitpassystématiquementréaliséeavantla secondesériedebiopsies.
Analyse statistique
Lesvaleursquantitativesontétéexpriméesenmoyenneet médianeetcomparéesenutilisantletestnonparamétrique deMann-Whitney.Lesvaleurs qualitativesont étécompa- réesparletestduChi2etletestdeFisher.LeslogicielsStat view5.0 etMedcalcont étéutiliséspour l’analysestatis- tique.Leseuildesignificativitéétaitde0,05.
Résultats
Biopsies initiales en 2008
Les caractéristiques des patients au sein de la cohorte (n=125)sontrépertoriéesdansleTableau1,demêmeque les sous-groupes biopsies positivesou négatives (n=47 et n=78).Lamédianedebiopsiesréaliséesdanschaquegroupe étaitde12danschaquegroupe.LescorePCA3etladensité duPSAétaientsignificativementplusélevésdanslegroupe biopsiespositives.Levolumeprostatiqueétaitluisignifica- tivementinférieurdanslegroupebiopsiespositives.
Il n’y avait pas de différence significative entre le deuxgroupes concernantl’âge,le PSAtotal etle rapport libre/total(Tableau1).L’analysemultivariéeamontréque lePCA3étaitunfacteurindépendantdesurvenuedecancer delaprostateaprèsajustementauPSAetàl’âge.
Tableau1 Caractéristiquesdelacohorte(n=125).
Cohorte n=125
Biopsies négatives n=78
Biopsies positives n=47
pa
Âge (années)
66,5 (65,7)
66,2 (65,5)
66,7 (66,2)
0,6 PSAt
(ng/mL)
5,6 (6,3)
5,5 (6,3)
5,6 (6,8)
0,4 l/tPSA
(%)
16,1 (17,6)
16,6 (16,8)
15,7 (19,4)
0,9 VP
(cc)
38 (41,1)
43,0 (44,8)
30,5 (34,7)
0,003 PSAd
(ng/mL/cc) 0,16 (0,19)
0,14 (0,16)
0,18 (0,23)
0,04 PCA3
(unités)
28,0 (49,8)
23,0 (39,5)
38,0 (65,2)
0,003
Les résultats expriment la médiane (moyenne). PSAt : PSA total;PSAL/T:rapportlibre/total;VP:volumeprostatique; PSAd:densitéduPSA.
a TestnonparamétriquedeMann-Whitney.
Les antécédents familiaux de cancer de la prostate étaientretrouvésdans10%descas,sans différencesigni- ficative entre les deux groupes (p=0,1, test de Fisher).
Un toucher anormal était retrouvé dans 27,8 % des cas, plus fréquemmentdans le sous-groupecancer (p=0,004).
Lenombredecarottesréalisén’étaitpassignificativement associéaudiagnosticdecancerdeprostate(p=0,4).
La Fig.1 montre lescourbes ROC de PCA3et dePSA.
L’airesouslacourbedePCA3étaitde0,67[0,57—0,76][IC 95%].Vingt-quatreétaitlescoredePCA3aveclesmeilleures sensibilités(73%)etspécificités (56%). Avecunscorede 32,lessensibilitésetspécificitésétaientrespectivementde 52,5%et63,6%.
Lesaires sous la courbe ROC du PSA total,du rapport libre/totaletdeladensitéduPSAétaientrespectivement de0,60[0,50—0,70],0,51[0,40—0,63]et0,64[0,52—0,76], inférieuresauPCA3. Cesdifférencesn’étaientpasstatisti- quementsignificatives(p>0,05).
Après 5 ans de suivi (2013)
Surla population étudiée globale(n=125), aprèsunsuivi de5ans,quelsquesoientle nombreetledélaidesbiop- sies réalisées durant le suivi, le diagnostic de cancer de prostateétaitsignificativementassociéaveclevolumepros- tatique(p=0,02), la densité duPSA (p=0,04) etle score PCA3(p<0,0001).Parmilespatientsavecdesbiopsiesposi- tives, le score PCA3n’était pas corrélé avec le score de Gleason(p=0,4).
Afinderépondreànotreobjectif,l’analyseaportésurles 78patientsavecdesbiopsiesnégativesen2008,23(29,5%) ontbénéficiéd’aumoinsunesecondesériedebiopsies,avec un cancer de prostate retrouvé dans 14 cas (60,9 %). Le scorePCA3(réaliséen2008)etlapentelogarithmiquedu PSA(entre lesbiopsiesinitialesetrépétées)étaientsigni- ficativement plus élevés chez ces 14 patients (p=0,002) (Tableau2).
Tableau2 Caractéristiquesdes 78patientsavecunepremièresériedebiopsiesnégatives,suivis jusqu’endécembre 2008.
Patientsavecune premièresériede BPnégative n=78(100%)
Patientsavecun CaPdiagnostiqué durantlesuivi n=14(18%)
PatientssansCaP diagnostiqué durantlesuivi n=64(82%)
pa
Âge (années)
66,2 (65,5)
66,1 (65,9)
66,2 (65,4)
0,4 PSAt
(ng/mL)
5,6 (6,3)
4,9 (5,5)
5,8 (6,5)
0,08 PSAL/T
(%)
16,6 (16,8)
15,1 (14,6)
17,4 (17,2)
0,18 VP
(cc)
43,0 (44,8)
33,0 (36,7)
45,0 (46,4)
0,1 PSAd
(ng/mL/cc)
0,14 (0,16)
0,16 (0,17)
0,14 (0,16)
0,7
PSAlog 0,0
(0,007)
0,1 (0,004)
0,0 (0,14)
0,04 PCA3
(unités)
23,0 (39,5)
51,0 (64,6)
16,0 (34,2)
0,002
Lesrésultatsexprimentlamédiane(moyenne).PSAt:PSAtotal;PSAL/T:PSAlibre/total;VP:volumeprostatique;PSAd:densité duPSA.
aTestnonparamétriquedeMann-Whitney.
TPSA
PCA3SCORE
0 20 40 60 80 10 0 100-Specificity
100 80 60 40 20 0
Se ns iti vi ty
Figure1. CourbesROC du PCA3(bleu) et du PSA total(poin- tillés)lorsdesbiopsiesinitialesen2008. LesAUC(IC95%)sont respectivementde0,67[0,57—0,76]et0,60[0,50—0,70].
Aucundespatientssanscancerretrouvésurlesbiopsies répétées(n=9)n’avaiten2008unPCA3supérieurauseuil utilisé dans l’étude (24 selon la courbe ROC). Seulement 2patientssurles14(14,3%)ayantprésentéuncancerde
prostate surlesbiopsies réaliséesdansle suiviavaientun scorePCA3<24(Fig.2).
Sur la population étudiée globale (n=125), après un suivi de5ans,quelsquesoientle nombreetle délaides biopsies réalisées durant le suivi, le diagnostic de cancer deprostate étaitsignificativementassociéaveclevolume prostatique (p=0,02), la densité du PSA (p=0,04) et le scorePCA3(p<0,0001).Parmilespatientsavecdesbiopsies positives,lescorePCA3n’étaitpascorréléaveclescorede Gleason(p=0,4).
Discussion
Nousrapportonsicilesrésultatsd’unecohorteévaluantles performancesduscoreurinairePCA3,commeoutildécision- nelpourlaréalisationd’unesecondesériedebiopsies.
Notreétudeconfirme,àl’instardesétudesdéjàpubliées, que le score PCA3 est plus performant que le PSA total entermes devaleurs prédictivespositive ounégative,ou despécificité,enanalysemultivariée,indépendammentde l’âge,duvolumeprostatiqueetduPSAt.Lesperformances du scorePCA3 dans notre étudeétaient comparables aux donnéesdelalittérature,avecuneAUCà0,67[7,8].
D’autrepart,lesperformancesduscorePCA3persistent quel que soitle volumeprostatique oule PSAt. Le score PCA3apporte doncune valeurdiagnostique indépendante duPSAt[9,10].
L’analysedelalittératureamontréunecertainevaria- bilitédessensibilité,spécificitéduscorePCA3,ainsiquedu seuilselonlesétudes,de79%à53%pourunseuilà35[11].
Cesdifférencesétaientliéesàunevariabilitédescritères d’inclusionetdelaméthodologie.
Entre 2008 et 201 3 Biopsies prostaques en
2008
Cohorte
N= 125CaP - N=78 (62,4%)
Pas de nouvelles biopsies N=55 (70,5%)
1 nouvelle série de biopsies N=23 (29,5%)
CaP - N=9
PCA3*<24: n=9 CaP+ N=14
PCA3*<24: n=2 CaP+
N=47 (37,6%)
Figure2. Flowchart:calculéen2008avantlapremièresériedebiopsies.
Ilyaquelquesannées,plusieursétudesadmettaientplu- tôtunseuiloptimalà25,cequeconfirmenotreétude,avec unseuilà24[5,12—14].Desétudesrécentesontpermisla validationdenomogrammesintégrantslescorePCA3,avec unseuiloptimalentre32et35[15].
Dansnotreétude,lasensibilitéaugmentenettementen cas d’abaissement du seuil à 24 (73 %, contre 52,5 % à 32).Laspécificité,estelle,légèrementamélioréeavecun PCA3à32.Onpeutconsidéreràl’heureactuellequeleseuil optimalrésultedumeilleurcompromis entresensibilitéet spécificité.
Nous avons voulu tester l’hypothèse selon laquelle un dosage duPCA3unique,avant lesbiopsiesinitiales,pour- raitguiderladécisiondelaréalisationdenouvellesbiopsies (lespremièresétant négatives),chezlespatientsavecun PSAenhausseouuntoucherrectalanormal.
L’hypothèse était que les patients qui avaient un PCA3élevéen2008étantconsidéréscommeàhautrisque d’avoiruncancer,avaientsoituncancernondiagnostiqué lorsdesbiopsies,oubienuneforteprobabilitédedévelop- peruncancerdanslesannéessuivantes.
LePCA3n’étaitpasrépétéenraisondesarelativesta- bilitédansletemps[11]etdesoncoût.
Dansnotrecohorte,76%despatientsavecuncancerde prostatediagnostiquélorsdesbiopsiesinitiales,avaientun scorePCA3supérieurauseuilde24.Nousvoulionsévaluerle groupeavecdesbiopsiesnégativesetunscorePCA3élevé: avaient-ilsunrisqueplusélevéd’avoirdesbiopsiespositives durant le suivi? À l’inverse,pouvions-nous considérer les patients,auseindecegroupe,avecunPCA3<24,commeà faiblerisquededévelopperuncancer?
Lespatientsavecdesbiopsiesnégativesétaientinformés qu’ilsseraientsuivisannuellementquellequesoitlavaleur deleurPCA3.UneélévationduPSAoutoucherrectalanor- maldurantlesuivimotivaientlaréalisationd’uneseconde sériedebiopsies.
Surles78patientsavecdesbiopsiesnégativesen2008, 23(29,5%)ontétérebiopsiésaumoinsunefoisdurantles 5ansdesuivi.Surces23,les14patientschezquiaétédiag- nostiquéuncancerdeprostateavaientunscorePCA3initial significativementplus élevéque les autres.De plus, tous lespatientsavecdesbiopsiesrépétéesnégativesavaientun scorePCA3<24(cut-offoptimalauseindenotrecohorte).
Seuls2patientsavecuncancerdeprostatedécouvertsurles biopsiesrépétéesavaientunscorePCA3<24.Nosrésultats indiquentdoncqu’unscorebasn’éliminepasaveccertitude lasurvenued’uncancer,mêmes’ilaétéretrouvédans2cas seulement(fauxnégatifs).
D’autrepart,parmilespatientsquionteuuneseconde sériedebiopsiesprostatiquespositives,6étaientporteurs d’uncancerdeprostatesignificatifselonD’Amico,avecun scorePCA3>24pour5d’entreeux.Quatrepatientsétaient porteursd’unadénocarcinomedeGleason7etundeGlea- son9.
LesscoresPCA3decespatientsétaientrespectivement de 42, 40, 71, 37 et 14. Cette tendance semble confir- merlesrésultats del’étudedeHansen [15], quimontrait selonleurs nomogrammes, uneassociation entreunscore PCA3>35etlasurvenued’uncancerdeprostatesignificatif.
Toutefois,comptetenuducaractèreréduitdel’effectifde notrecohorte,nousnepouvonsconclureàuneassociation statistiquementsignificative.
Le score PCA3 est, dans notre étude, un outil diag- nostique fort, pour considérer la réalisation de nouvelles biopsies dans le suivi d’un patient, en cas de première série négative. Ceci a son importance et confirme que le dosage du PCA3 doit s’inscrire au sein d’un nomo- gramme spécifique, associé à l’examen clinique et à d’autresparamètresbiologiques[15—17]dansladémarche diagnostique.
Notreétudeprésentetoutefoisdeslimites,notamment latailledesacohorte,etsoncaractèrerétrospectif.
Toutefois,elleconfirmelesdonnéesdelalittératureet montrequelePCA3sembleêtreunoutilfiablepourconsi- dérerunesecondesériedebiopsiesprostatiques.
Conclusion
LavaleurinitialeduscorePCA3réaliséavantlespremières biopsies,semble, chezles patients avecbiopsies initiales négatives, être un outil pertinent pour adapter la sur- veillance En effet, son augmentation est associée à une élévation du risquede développer un cancer de prostate durant le suivi, ce qui implique la réalisation d’une sur- veillancerapprochée.
Déclaration de liens d’intérêts
Lesauteursdéclarentnepasavoirdeliensd’intérêts.
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