HAL Id: tel-00812478
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Simulation de l’opto-hydrodynamique des interfaces
liquides
Hamza Chraibi
To cite this version:
Hamza Chraibi. Simulation de l’opto-hydrodynamique des interfaces liquides. Mécanique des fluides
[physics.class-ph]. Université Bordeaux 1, 2007. Français. �tel-00812478v2�
N
◦
d’ordre : 3423
TH`
ESE
pr´
esent´
ee `
a
L’UNIVERSIT´
E BORDEAUX I
´
ECOLE DOCTORALE DE SCIENCES PHYSIQUES ET DE L’INGNIEUR
par
Hamza CHRA¨
IBI
POUR OBTENIR LE GRADE DE
DOCTEUR
SP´
ECIALIT´
E : M´
ecanique
*********************
SIMULATION DE L’OPTO-HYDRODYNAMIQUE DES INTERFACES LIQUIDES
*********************
Soutenue le :
20 Septembre 2007
Apr`
es avis de :
MM.
L. LIMAT, Directeur de Recherche au CNRS, MSC, Paris
Rapporteur
R. SAUREL, Professeur, IUSTI, Marseille
Rapporteur
Devant la commission d’examen form´
ee de :
MM.
J.P. DELVILLE, Directeur de Recherche au CNRS, CPMOH, Bordeaux
Pr´
esident
L. LIMAT, Directeur de Recherche au CNRS, MSC, Paris
Rapporteurs
R. SAUREL, Professeur, IUSTI, Marseille
C. CLANET, Charg´
e de Recherche au CNRS, LadHyX, Paris
D. LASSEUX, Charg´
e de Recherche au CNRS, TREFLE, Bordeaux
Examinateurs
E. ARQUIS, Professeur, TREFLE, Bordeaux
Avant mathèse jesavaisexa tement e queje ne voulais pas fairede ma
vie... Maintenant je sais e queje voudrais en faire.
Cette thèse a été ee tuée au sein de Laboratoire TREFLE à l'E ole
Na-tionale de Chimie et de Physique de Bordeaux en ollaboration ave le
La-boratoireCPMOH.
J'ai don une longueliste de gens à remer ier du Campus de Bordeaux I ou
d'ailleurs,je m'ex use par avan e pour eux quej'aurais oublié.
Je ommen erai tout d'abord par mon premier onta t Bordelais, Eri
AR-QUIS pour m'avoir re ruté sur e sujet, de m'avoirdonné la han e de
tra-vailler dans les meilleurs onditions possibles et de m'avoir en ouragé en
toutes ir onstan es.
Ensuite je remer ie de tout oeur Didier LASSEUX qui a été mon mentor
durant estroisannéesde thèse.Ave luij'aiapprisapeu prèstout e queje
sais sur la démar he s ientique, la rigueur dans le travail,le doute, la
mé-thodologie numérique. Je sais que je suis très têtu, que je n'en fait souvent
qu'à ma tête mais au nal je suis bien heureux d'avoir pu béné ier de tes
onseils etde ton soutiendans lesmomentslesplus di iles, eux oùon est
tout seul fa eà l'éle trostri tion par exemple ...
Avantderevenir àmes amaradeset ompagnonsde fortuneduTREFLE,je
voudrais remer ier Jean-Pierre DELVILLE et Régis WUNENBURGER du
CPMOH pourleslonguesréunionspassionnantesdu vendrediaprès-midiqui
me donnaientenvie de rentrer hez moiréé hir à e qui pouvait provoquer
des tétines alors que mes amis me har elaient pour sortir proter de la vie
no turne bordelaise. J'ai pu dé ouvrir grâ e à eux un sujet passionnant qui
nous transformeende grandsenfantsfas inés parlesmystères de laS ien e.
J'espère pouvoir ontinuer àtravaillerave euxet ave Didierpour quelques
temps en ore.
Je voudrais également remer ier mes rapporteurs Laurent LIMAT, Ri hard
SAURELetChristopheCLANET pour avoira epté de fairepartiedu jury,
Jetiens égalementàremer iertrès haleureusementtous lesthésardset
per-manentsdu LaboratoireTREFLE :tout d'abord mon amarade de promo
Etienne pour nos longues dis ussions sur le re rutement et les résultats de
l'OMetdesGirondins,unsujettoutaussipassionnantmaisbienplusdi ile
à omprendreque le ouplage éle tromagnétisme/hydrodynamique. J'espère
beau oupde réussitedanslasuitede ton travail.Jeremer ieégalementmon
amarade de bureau Pierre pour avoir un peu été mon grand frère tout au
long de es troisannées. Mer ien vra pourm'avoirsupporté, pour ton
sou-tien, tes onseils, avoir imprimé ma thèse, m'avoir fait répéter, et sûrement
bien d'autres hoses ... Mer i aussi à Cedri pour sa gentillesse, pour avoir
égalementimprimémathèse,j'imprimeraistaHDR, unjour,situveuxpour
qu'on soitquitte. Je remer ie GuillaumeG.pour de longues dis ussions très
intéressantes sur la physique des interfa es, lespressions négatives, et ...
Enn, je remer ie dans le désordre : Mejdi pour les quadratures de Gauss,
JeanpourlesprogssurMatlab,Delphinepoursagentillesseetses
en ourage-ments, Stephane G. pour ses onseils et dépannages sur Linux, Mohammed
pour être toujours de bonne humeur, Marie-Paul pour s'être tra assée
ad-ministrativement àma pla e,Muriel etSylviane pour leur gentillesse, Azita
bien sûr pour avoir été si gentille toutes les fois oùj'ai appelé et pour avoir
supporté mes déboulementsdans le bureauà l'ENSAM,Henri B. également
pour les onseils sur mon avenir, Wahbi J. et Mr. Mesnard pour m'avoir
aidé àorganisermes enseignementsàBordeaux I(j'enproted'ailleurs pour
remer ier mesélèvesquine meverront sansdoutepas de sittmais ave
les-quels j'ai eu beau oup de satisfa tion). Mer i aussi aux personnels de CPB,
etde l'université, en pensant parti ulièrementà Alain,Chantal,Mr.
Dabad-die etJean-Pierre du CRMI.
Pour on lure je souhaite beau oup de réussite à tous eux que j'ai roisé
auLaboratoire,entreautresauxan iensounouveaux thésards (Nirina,
Gré-goire, Zoubir, les deux Aurélie, Mathilde, Houssen, Mathieu L., Guillaume
B.,Jérme,Sylvain,Eri G.,Ni olas,Arthur,Erwann,MathieuB.,Stéphanie
D.) ou aux permanents qui font l'âme du laboratoire (Jean-Paul, Stephane
V., David,et tous eux que j'aurais oublié....).
Un lin d'oeil enn à tous mes amis et frères de l'aventure bordelaise qui
m'ont soutenu lors de es trois années ave qui j'ai pu relâ her la pression
quand il fallait.
Jenisbiensûrparremer ierde tout oeurmesparents,mapetiteetgrande
1 Introdu tion 7
2 Contexte de l'étude 9
2.1 Opto-hydrodynamique des interfa esliquides . . . 9
2.1.1 L'expérien e fondatri ed'Ashkin . . . 10
2.1.2 Manipulationd'objets biologiques . . . 11
2.1.3 Mesures des propriétés physiques des liquides . . . 13
2.1.4 Génération de mi ro-gouttes : appli ation en mi ro-uidique . . . 15
2.1.5 Modèles théoriques et numériques . . . 19
2.2 Analogie ave l'éle tro-hydrodynamique etl'a oustique . . . . 21
2.2.1 Ele tro-hydrodynamique et nes de Taylor . . . 21
2.2.2 Analogieave l'a oustique . . . 23
2.3 Bilan . . . 25
3 Modèle physique 27 3.1 Equations générales de l'hydrodynamiqueet de l'optique . . . 28
3.1.1 Equations de onservation . . . 28
3.1.2 For e et tenseur des ontraintes éle tromagnétiques . . 29
3.1.3 Saut de ontraintes sur l'interfa e . . . 30
3.2 Pression de radiationoptique . . . 32
3.2.1 Expressions de la pressionde radiation . . . 32
3.2.2 Coe ients de transmission en énergie etpolarisation . 34 3.3 Problèmeaux limites . . . 35
3.3.1 Choix des grandeurs ara téristiques . . . 35
3.3.2 Equations adimensionnelles . . . 36
4 Résolution par méthode intégrale et éléments de frontière 39 4.1 Etudes pré édentes utilisantlaméthode BIEM . . . 39
4.2 Avantages de laBIEM . . . 40
4.3.2 Le problème fondamental de Stokes et son noyau de
Green . . . 42
4.3.3 Formulationintégraledu problème de Stokes . . . 43
4.3.4 Champs de vitesse interne . . . 44
4.3.5 For es volumiques non onservatives . . . 45
4.3.6 Dis rétisation de l'équationintégrale . . . 45
4.3.7 Forme matri ielledu problème . . . 48
4.4 Algorithmede résolution . . . 48
4.4.1 Initialisationde l'interfa e etdis rétisation du domaine 48 4.4.2 Cal ul de la ourbure . . . 49
4.4.3 Résolutiondu système linéaire . . . 49
4.4.4 Déformation etlissage de l'interfa e . . . 50
4.4.5 Pré ision des al uls . . . 50
5 Résultats 51 5.1 Congurationexpérimentaleet ara térisationdesmi ro-émulsions 52 5.1.1 Montage expérimental . . . 52
5.1.2 Estimationthéoriquedespropriétésphysiquesdes mi ro-émulsions . . . 54
5.2 Validation du modèle par omparaison aux résultats expéri-mentaux . . . 58
5.2.1 Equilibredel'interfa e: asdepropagationàpartirdu milieu lemoins réfringent . . . 58
5.2.2 Comparaisons entre les deux as de propagation du fais eau laser . . . 67
5.2.3 Analyse des prols expérimentaux -Formes en tétines . 74 5.2.4 Prise en omptede la for ediusive - Système pro he du point ritique . . . 76
5.2.5 Visualisationdes é oulements . . . 81
5.2.6 Dynamique de l'interfa e . . . 85
5.3 Etude des eets de paroi : as du tube apillaire . . . 93
5.4 Bilan . . . 96
6 Etudedes eets de volume ni:appli ation à la déformation d'une goutte 99 6.1 Contexte . . . 100
6.1.1 Géométrie de l'étude . . . 101
6.1.2 Equations du problème . . . 101
6.2 Etirement de la goutte . . . 102
6.3 Compression de la goutte. . . 110
6.4 Bilan . . . 112
7 Con lusions et perspe tives 115 A Nomen lature 119 B E riture de la ondition à l'interfa e entre les deux uides 121 C Expression de la pression de radiation optique 127 C.1 Expressiondes hampséle triquelorsde lapropagationd'une onde éle tromagnétique entre deux uides . . . 127
C.2 Cas où
E
0
est⊥
auplan d'in iden e : polarisationTE . . . . 129C.3 Cas où
E
0
est//
auplan d'in iden e :polarisation TM . . . . 132C.4 Hypothèsedes petites déformations . . . 136
D Expression du noyau de Green pour le problème de Stokes 137 D.1 Noyau de Green . . . 137
D.2 Intégraleselliptiques omplètes :K etE . . . 139
D.2.1 Intégraleselliptiques du premierordre K . . . 140
Introdu tion
L'étude de la déformation d'interfa es liquides par la pression de
radia-tion optique d'un fais eau laser, dis ipline nouvelle que l'on appelle
opto-hydrodynamique a fait l'objet d'une grande attention durant les dernières
années. Bien qu'elle présente des appli ationspotentielles très prometteuses
en biologie et en physique de la matière molle, elleest toutefois en ore mal
omprise.
Dans e travail, nous proposons de développer une première étape dans la
ompréhension des intera tions entre lumière et interfa es liquides grâ e à
un modèle physique général. Dans le hapitre 2, nous présentons une étude
bibliographique en détaillant les travaux expérimentaux et théoriques
réali-sés en opto-hydrodynamique et en montrant qu'une analogiepeut être faite
entre ette dis ipline etl'éle tro-hydrodynamique ouen ore l'a oustique.
Dans le hapitre 3, nous présentons le modèle physique hoisi pour dé rire
l'opto-hydrodynamique. Après avoir supposé une symétrie ylindrique du
problème ompte tenu de la nature de l'ex itation optique, un é oulement
de Stokes est onsidéré dans les phases, asso ié à une ondition de saut de
ontraintessurl'interfa e.Leséquationsduproblèmesontalorsdonnéessous
leur forme adimensionnelle an de leur donner un ara tère universel.
Dans le hapitre 4, laméthode des élémentsde frontière, privilégiée pour la
résolution numérique, est présentée sous sa forme intégrale en détaillant les
équations sous leur forme ontinue puis dis rète. L'algorithmede résolution
utiliséest ensuitepré isé.
Dans le hapitre5,la validationdu ode de al ul numériqueest ee tuéeà
l'aide de omparaisons dire tes ave des résultats théoriques et
expérimen-taux de Casner & Delville[Casner 02℄. Des simulationsà ara tère prédi tif
sont également réaliséespermettantlamise en éviden ede phénomènes
par-ti uliers propresà l'opto-hydrodynamique.
parons prols et hauteurs d'interfa es issus des résultats numériques,
théo-riques et expérimentaux pour les deux régimes de déformation. Les eets
de la gravité sont alors étudiés notamment en e qui on erne la transition
entre régimelinéaireetnon-linéaire.Ensuite,l'inuen edu sens de
propaga-tion du fais eau est étudiée. Nous modélisons alors les eets de la diusion
de lalumièresurlesu tuationsde densitéauseindel'é oulementlorsquele
systèmediphasiqueestpro he dupoint ritique.Desvisualisationsde
l'é ou-lement sont montrées an de omprendre le ouplage entre é oulement et
forme de l'interfa e.
Enn, nous étudions la dynamique de l'interfa e dans les deux régimes de
déformationenmontrantl'eetdurapportdesvis ositéssurl'étattransitoire
de la ourbure avant de on lure sur une étude des eets des parois sur la
déformationde l'interfa e.
Finalement, dans le hapitre 6, notre modèle est utilisé pour simuler des
déformations de gouttes mi rométriques par pression de radiation optique.
Un parallèleest proposé ave une expérien e intéressantede déformation de
gouttespar fais eaulaser.Les on lusionsetlesperspe tivessontnalement
Contexte de l'étude
2.1 Opto-hydrodynamique des interf a es li quides
La for e éle tromagnétique induite par une onde lumineuse à l'interfa e
séparant deux milieux diéle triques d'indi es de réfra tions diérents a fait
l'objet de plusieurs études depuis le développement des lasers. Cette for e
surfa ique, que l'on appelle pression de radiationoptique, fût d'abord
utili-sée dansdes expérien esdelévitationdemi ro-parti ulesavantd'êtredirigée
vers ladéformationd'interfa es liquides.
D'un point de vue théorique, l'analyse des eets de ette for e sur les
in-terfa es liquides, a été limitée au as où l'amplitude des déformations reste
faible.Aussi, dufaitdela omplexitédesphénomènesmisen jeulorsdu
ou-plage de l'hydrodynamique ave l'éle tromagnétisme, une étude numérique
detouslesrégimesdedéformationparaîtindispensableande omprendreet
de ontrler lesnouveaux pro édés dé oulantde e quel'on appellera
désor-mais l'opto-hydrodynamique. En eet, ette dis ipline en ore nouvelle dans
le hamp de la physique étudie les eets optiques des fais eaux lasers sur
l'hydrodynamiquedes interfa es uides.
Dans e hapitrenousdétaillonsle ontexte générald'étude de
l'opto-hydro-dynamique, en présentant la première expérien e ee tuée dans ette
dis i-pline par Ashkin & Dziedzi [Ashkin 73℄ an d'observer expérimentalement
le sens de déformationd'uneinterfa eeau/air.Les travauxmenés depuis les
années70dans ettedis iplineserontalorsprésentés selontroisaxes
d'appli- ations diérents, à savoir la manipulationsans onta t et non-intrusive de
ellulesbiologiques, lamesurerapide depropriétés physiquesdes liquides,et
enn la génération de jets de gouttes mi rométriques pour des appli ations
en mi rouidique. Enn, nous rappellerons lesrésultatsthéoriques et
ave ladéformationd'interfa es liquides par ondes a oustiques.
2.1.1 L'expérien e fondatri e d'Ashkin
L'expérien e fondatri e de déformation d'interfa es liquides par laser a
été ee tuée parAshkin etal.[Ashkin 73℄quiontutiliséun laser pulsé pour
déformer des interfa es eau-air.L'obje tif de ette expérien e visaità
obser-ver le sens de déformation d'une interfa e eau-air et à déterminer si le sens
de ette déformation dépendait du sens de propagation du fais eau laser.
Enfait,plusieursthéori ienssesontintéressés auproblèmedeladéformation
d'interfa es à l'aide d'un laser et don au ouplage entre éle tromagnétisme
et hydrodynamique des interfa es. Entre autres, deux expressions
ontra-di toires de l'impulsion de la lumière dans des milieux diéle triques ont été
proposées. La première, donnée par Minkowski [Minkowski 10℄ indique que
la quantité de mouvement des photons est donnée par :
q
m
= U N/c
,U
étant l'énergie du fais eau,N
l'indi e du milieu etc
la élérité de la lu-mière. L'autre expression de la quantité de mouvement, proposée parAbra-ham [Abraham09℄,est donnée par :
q
a
= U/(N c)
.Selon l'uneoul'autre des expressions, lapressionderadiationqu'exer elalumièresur l'interfa epour-rait soitla déformer vers le milieu le plus réfringent(Abraham), soitvers le
moinsréfringent(Minkowski)(voirgure2.1).Lapressionderadiationentre
deuxmilieuxpeuteneetêtreinterprétée ommelesautdequantitéde
mou-vement des photons lors de leur passage à l'interfa e entre les deux milieux.
Ainsil'expérien ed'Ashkinavaitpourbutde tran herentre lesdeux
expres-sions qui avaient faitl'objetd'une ontroverse datantde plusieurs dé ennies
[Brevik 70; Skobel'tsyn 73; Gordon73℄ etde fournir ainsi une avan ée
théo-rique importanteen éle tromagnétisme.
L'interfa e eau-airétantpeu déformabledu fait de sa grandetension
su-per ielle(
∼ 70mN/m
),ladéformationn'étaitpas dire tementvisualisable. Cependant,Kats etal.[Kats 69℄ ontmontréque l'autofo alisationd'unfais- eaulaserdansunmilieuhomogèneestpossiblesil'interfa equ'iltraverseest
ourbée. Cette ourbure modie letrajet du fais eau etrétroagitsur sa
pro-pagationpar eetdelentille.AshkinetDziedzi ontainsi déduitde laforme
du fais eau observé,lesigne de la ourburede l'interfa e etdon son sens de
déformation.Ils ont alors onstaté que l'interfa e sedéformait toujours vers
le milieu le moins réfringent quelque soit le sens de propagationdu fais eau
donnantainsiraisonàlaformulationproposéeparMinkowski.Ilfautpré iser
Milieu 2 : N
2
Milieu 1 : N
1
q
2
=N
2
U/c
q
1
=N
1
U/c
q
1
−q
2
Fig. 2.1 Déformationd'une interfa e liquide par fais eau laser (
N
1
< N
2
). Lesquantités de mouvementdes photons sontexpriméesselon leformalismethéorique de Minkowski.
Minkowski n'étant valable que pour des ondes éle tromagnétiques à hautes
fréquen e s (
10
15
Hz
), equi est toujoursle as pour lesfais eauxlasers. Plus
de pré isionssur lesdeux appro hes peuventêtre trouvéesdansune synthèse
faite ré emment par Bowyer [Bowyer05℄.
2.1.2 Manipulation d'objets biologiques
L'unedes premières appli ationsde lapression de radiationfut imaginée
par Ashkin &Dzedzi eta onsistéà mettreaupoint e que l'on appelle les
pin ettes optiques [Ashkin 87℄.
Cela onsiste à piéger une bille solide grâ e au hamp éle tromagnétique
généré par le fais eau pour ensuite utiliser ette bille pour manipuler des
ellules ou membranes biologiques. L'in onvénient de ette méthode est la
manipulation indire te des objets biologiques par le biais d'une bille solide
alors que leprin ipal intérêt de lapression de radiationoptique est de
pou-voirmanipulerdes objets sans- onta t pour éviter toute ontamination.
Cependant, ave les nouveaux développements sur la matière molle et les
te hnologies laser, la pression de radiation fût dire tement utilisée an de
manipulerdesmi ro-objets[Gu k 00℄sans onta t,nidommagesthermiques.
Ainsi,l'utilisationde deux fais eaux alignés sur une même ellule biologique
et de sens de propagation opposé a permis d'exer er une déformation
symé-trique sur les deux hémisphères de la ellule et déduire ainsi ses propriétés
vis oélastiques (voir gure 2.2). Cet outil appelé opti al stret her
(littérale-ment étireur optique) présente l'intérêt d'éviter le dépla ement d'ensemble
de la ellule et de pouvoir umuler les eets de pression de radiation des
pi-issue des deux bres optiques induit le piégeage transverse et l'étirement
d'un globule rouge montré en (b) pour diérentes puissan es. ( ) Grande
déformationobservée àforte puissan e (200mW).Sour e: [Gu k 00℄
onewtonaunanonewton,soitjusqu'à100foisplusimportantesquepourdes
pin ettes optiques lassiqueset e sans dommages radiatifspour les ellules.
En eet, les fais eaux lasers ne sont pas fo alisés et l'absorption thermique
reste faible àla longueur d'onde utilisée.
Durantlamêmepériode,desprogrèsimportantsontétéfaitssurlasensibilité
plus pré ise ave une possible appli ation de ette te hnique à la
dis rimi-nation entre ellules vivantes saines ou an éreuses à partir de leur réponse
élastique. Ils'agit làd'une perspe tived'avan ée majeure en biologieorant
un hamp d'appli ationd'une grandeimportan e auxétireurs optiques .
2.1.3 Mesures des propriétés physiques des liqui d es
Ré emment, d'autres appli ations très prometteuses de la déformation
optique des interfa es ontpu être envisagées, parmilesquelles nous pouvons
iter lamesure de propriétés physiques des liquides omme la tension
inter-fa iale,la vis osité ouen ore lavis oélasti ité.
Une équipe japonaise [Sakai01℄ a ré emment mis au point une te hnique
onsistant à déformerune interfa e liquide par un fais eau laser ontinu
ap-peléondepompe etàmesurerla ourburedel'interfa eenutilisantunse ond
fais eau de faiblepuissan e appelé onde sonde. Leprol d'intensité de ette
dernière est mesuré grâ e à l'eet de lentille induit par la ourbure de
l'in-terfa e qui la fo alise et modie alors son intensité (gure 2.3). Le prol
Milieu 2 : N
2
Milieu 1 : N
1
Focale
Onde sonde
Intensite
Courbure
Fig. 2.3 S héma de prin ipe montrant la fo alisation de l'onde sonde sur
une interfa e déformée.L'onde pompen'est pas représenté e.
d'intensité de l'onde sonde pouvant être relié analytiquement à la ourbure
de l'interfa e, le temps ara téristique asso ié à la variation temporelle de
ette ourbure peut alors être mesuré et nous pouvons en déduire les
pro-priétés physiques des liquides omme la tension interfa iale ou la vis osité
[Mitani 02; Sakai 03; Yoshitake05℄.
Cette te hnique est parti ulièrement e a e pour la mesure de très faibles
tensions interfa iales (quelques
µN/m
) (voir gure 2.5(b)) là où les te h-niques de mesures habituellesdonnent peu de résultats. Desmesures de trèstrès grandepré ision surdes huilesjusqu'à
10
6
foisplusvisqueuse squel'eau.
L'avantage de la mesure de vis osité par laser est sans onteste la rapidité
à laquelle es mesures peuvent être faites (quelques se ondes) par rapport
aux pro édés lassiques, le temps ara téristique du mouvement de
l'inter-fa e étant proportionnel à la longueur ara téristique des déformations qui
est de quelques nanomètresdans e as là.Onpeutégalementajouter à ela
le fait que le fais eau laser onstitue un instrument de mesure sans onta t
mé anique etdon sans ontamination himiquepotentielle desliquides
étu-diés.
Fig. 2.4 S héma du dispositif expérimental utilisépour lamesure de
pro-priétés physiques des liquides. Sour e: [Yoshitake 05℄
Parmi les ré ents développements de ette te hnique, on peut également
iter l'ex itation d'ondes apillaires à la surfa e d'une interfa e liquide par
modulationdu fais eaupompe[Sakai 03℄.Eneet,endéterminantles
ampli-tudes etlesfréquen e s de es ondes de surfa e, ilest possiblede ara tériser
tiques (ligne pleine) de vis osités (a) et tensions de surfa es (b). Sour e :
[Yoshitake05; Mitani 02℄
2.1.4 Générationde mi ro-gouttes:appli ation en
mi ro-uidique
Une troisième appli ation intéressante des déformations d'interfa es par
laser est lagénération de gouttesmono-disperses de taillemi rométrique.
La première observation de la génération de gouttes à partir d'une
inter-fa e liquide déformée par un fais eau laser a été faite par Zhang & Chang
[Zhang 88℄. Ainsi,uneimpulsiond'énergie allantde
100
à200mJ
aété utili-sée an de déformerune goutteletted'eau de 50mi rons.Cette déformationaété lméegrâ e àune amerarapideàla aden e de 1000images/se onde.
Pour les faibles impulsions (100mJ), une série de li hés (gure 2.6(a)) a
montré l'os illation de l'interfa e de la goutte due à la propagation d'ondes
apillaires. La déformation de l'interfa e est dirigée vers le milieu le moins
réfringent, omme observé dans les expérien es d'Ashkin, et est maximale
en aval de la goutte du fait de la fo alisation du fais eau. Pour les hautes
impulsions(200mJ)(gure2.6(b)),alors quela déformationamontest
simi-laireà elle obtenue à
100mJ
, quoique de plus grandeamplitude, la surfa e aval de la goutte se déforme de manière beau oup plus importante formantun long lament ylindriqueinstableauboutduquel onobserve l'éje tionde
mi ro-gouttelettes.
Le mé anisme induisant la formation de es mi ro-gouttes n'a jamais été
étudiéthéoriquementounumériquement, ependantl'hypothèsedela
d'énergie
100mJ
de rayon au ol de 4,2 mi rons et d'une durée de400ns
. Le fais eau se propage de gau he à droite omme indiqué par la è he. Lapremière image en haut à gau he orrespond à l'instant t=0, la dernière
en bas à droite à
t = 22µs
après le passage de l'impulsion. (b) Déformation observéepouruneimpulsiond'énergie200mJ
.Lapremièreimage orrespond àt = 1µs
, la dernière àt = 15µs
. Un long lament ave éje tion de mi ro-gouttes est formé en aval de la goutte.Sour e : [Zhang88℄sur lafa e aval.En eet, de ré entes expérien es menées par Casner
&
Del-ville[Casner 02℄,ont onsistéàutiliserunfais eaulaser ontinude puissan eallant de
1
à2W
(ω
0
= 3
à15µm
) an de déformer des interfa es liquides séparant des mi ro-émulsionseau/huilepro he du point ritique(voirgure2.7). Au delà d'une ertaine température ritique
T
C
= 35
C
, es liquides se séparent en deux phases immis iblesdontlatension interfa ialeesttypique-ment
10
5
ontinu(
ω
0
= 5.3µm T − T
c
= 3.5K
).(a) Lefais eau sepropage du bas vers lehaut ommeindiquépar laè he. Lesimagesde hauten basmontrentdesinterfa es àl'état d'équilibre pour des puissan es roissantes (
120
,240
,360
,390
et720mW
). (b) Le fais eau se propage du haut vers le bas (124
,248
et372mW
). L'image du bas (405mW
) montre une déformation au seuil d'in-stabilité de l'interfa e onduisantà un jet. Des mi ro-gouttelettessont alorséje téesaubout dujet ommemontrédansl'image( ) .Sour e:[Casner 03℄
d'utiliser des fais eaux ontinus de puissan e raisonnable pour induire des
déformations allant jusqu'à la entaine de mi rons alors que les pré édentes
expérien es dedéformationd'interfa esparlaser[Ashkin 73;Sakai 01℄
indui-saient des déformationsd'ordrenanométrique.
Lesexpérien esee tuées parCasneràfaiblepuissan elaserontmontré des
observationssemblablesà ellesd'Ashkin, àsavoirl'invarian edu sens, dela
forme et de l'amplitude de la déformation selon que le fais eau se propage
du uidelemoins réfringentauplus réfringentouinversement.Enrevan he,
mouillage. L'onde laser se propage de bas en haut omme indiqué par la
è he. Sour e : J. P. Delville
être observées dans le as de propagation à partir du uide le moins
réfrin-gent. Dansle as inverse, à partird'un ertain seuil de puissan e, l'interfa e
devientinstableetseprolongeenun longlamentéje tantdes mi ro-gouttes
de manièretout àfait semblableauphénomèneobservédans lesexpérien es
de Zhang& Chang.
Bien qu'il soiten ore peu ompris,le mé anisme responsable de la
déstabi-lisation de l'interfa e dans le as de propagation à partir du uide le plus
réfringent, semble être la réexion totale du fais eau sur l'interfa e liquide.
En eet, à partir du moment où elle- i atteint une forme telle que l'angle
de réexiontotalxépar lerapport entre lesindi esde réfra tionsdumilieu
est atteint,lalumière ne setransmet plus dans ertaines zones àfortepente
de l'interfa e, mais se refo alise vers l'axe de elle- i, apportant un surplus
d'énergie qui induiraitsa déstabilisation.
Très ré emment, d'autres expérien es ont été menées par l'équipe de J. P.
Delvillesur la formationde e que l'on appelleles nes de Taylor . Les
pre-miers résultats se sont avérés très intéressants (voir gure 2.8). Ainsi, on
observe tout d'abord la formationd'un ne àpartir d'un lmde mouillage
d'unephaseliquidedansune autremoinsréfringente.Lorsqu'onaugmentela
puissan e du fais eau, onobserve une déstabilisationde l'interfa einduisant
un jet ausommetdu ne.
fa espar hampséle triques. On détaillerapar lasuitelesétudesqui ontété
menées sur la formation de nes de Taylor en éle tro-hydrodynamique en
soulignant l'analogieobservée ave l'opto-hydrodynamique.
De nombreuses appli ations peuvent dé ouler de la formation de
mi ro-gouttes par déstabilisationd'interfa esliquides et e notamment dansle
do-maine de la mi rouidique. L'obje tif serait de développer des omposants
mi rouidiques tels que des vannes,mélangeurs, pompes oumi ro-réa teurs
himique pilotéesoptiquement et qui trouveraient leur appli ation en
biolo-gie ouen himie notamment pour des problématiques de dosages.
2.1.5 Modèles théoriques et numériques
Bienquedenombreuses expérien es aientétéréaliséespour déformerdes
interfa esliquides par fais eau laser, peu d'études théoriques ounumériques
ontété menéesan demodéliserleproblèmedanssaglobalitéetde onduire
à des outils prédi tifs pré is
Ainsi,du faitdes faiblesamplitudesdes déformationsobservées lorsdes
pre-mièresexpérien es[Ashkin 73;Zhang88℄,lamajoritédesmodèlesthéoriques
ontsupposéun régimelinéairedes déformations.Dans e régime,onsuppose
quelapentedeladéformationesttoujourstrèsfaibledevantl'unitéet
l'hypo-thèse est don faitequel'in iden edu fais eau laserest normaleàl'interfa e
en tout point.
Une première étude faite par Lai et al.[Lai 76℄ avaitpour but de modéliser
grâ e à la théorie des ondes linéaires l'évolution temporelle de la ourbure
de l'interfa e pour un as d'in iden e normale du fais eau, dans la même
onguration que l'expérien e d'Ashkin. Bien qu'ils aient onsidéré des
ré-gimes non visqueux, leursprédi tions ont montré un a ordquantitatifave
les résultatsexpérimentaux.
Ce i a onstitué le premier modèle théorique des déformations d'interfa es
par laser. Plus tard, Lai et al.[Lai 89℄ puis Brevik et al. [Brevik 99℄ se sont
intéressés à la modélisation des os illationsde gouttes observées par Zhang
& Chang[Zhang 88℄ en appliquantégalement lathéorie des ondes linéaires.
Alors que lapremière étude repose sur l'hypothèse d'une polarisation
ir u-laire du laser [Lai89℄ (2.9), la se onde [Brevik 99℄ suppose une polarisation
linéaire(ladire tiondu hampéle triqueest onstantedansletemps),l'étude
expérimentale[Zhang 88℄ne pré isantpasl'étatde polarisationutilisé.Dans
lesdeux as, des omparaisonsqualitativesontpu être faitessurlavariation
de la forme de la goutte en temps et la propagation des ondes apillaires à
in idents sur la fa e aval de la goutte. Ce phénomène n'a pu être appro hé
théoriquementdu fait du ouplage entre propagation de la lumière et forme
de l'interfa e.L'apport de l'étude de Brevik etal.[Brevik 99℄fut
essentielle-ment lavariationazimutale de la déformationdue à lapolarisation linéaire.
En eet, ompte tenu de ette polarisation, des variationsazimutales sur la
forme de l'interfa e étaient prévisibles. Cependant l'amplitude de es
varia-tions se sont révélées être inférieures à
10%
pour les intensités du fais eau mises en jeu. Il faut noter que dans es deux études, les é oulements sontsupposés irrotationnels, éliminanten onséquen e leseets visqueux.
Pour e qui est de laprise en ompte des eets visqueux, les travaux
d'Os-Fig. 2.9 Modélisationdes os illationsd'une goutted'eauinduites par
fais- eau laser. Le fais eau se propage de la gau he vers la droite. Les hires
indiquentle temps en
µs
. Sour e: [Lai89℄trovskayaetal.[Ostrovskaya 87℄furentlespremiersdans lesquelsl'évolution
temporelledelapositiondel'interfa edanslerégimelinéaireaété abordéeà
l'aided'unmodèledynamiquevisqueuxà1-uide(l'autreuideest onsidéré
àpression onstante).Leursprédi tionsontmontréunbona ordave les
ré-sultats expérimentauxet ré emment Wunenburgeretal.[Wunenburger 06b℄
ont généralisé etteappro he pour 2uides dans lerégimelinéaire de
défor-mation.
Pour e qui est des omportement dans le régime non-linéaire, seules deux
études ont été réalisées sur les déformations d'interfa es par laser. Toutes
deux se limitent à l'analyse de la forme de l'interfa e à l'équilibre. Ainsi,
Hallangeretal.[Hallanger05℄ontétudiéqualitativementlaformeetla
[Wunenburger 06a℄ontutiliséun modèleanalytiqued'équilibrede l'interfa e
dans le régime non-linéaire en négligeant la gravité. Ce modèle donne des
résultats satisfaisants dans le as où la gravité a une faible inuen e sur la
forme de l'interfa e.
Fig. 2.10 Modélisationde ladéformationd'interfa epar un fais eau laser.
L'in iden eestsupposéevariablelelongde l'interfa e.Lefais eausepropage
verti alement du milieu le moins réfringent (bas) au plus réfringent (haut).
(
ω
0
= 4.8µm
etT − T
C
= 2.5K
). Sour e: [Hallanger05℄2.2 Analogie ave l'éle tro-hydrodynamique et
l'a oustique
2.2.1 Ele tro-hydrody n amiqu e et nes de Taylor
Comme évoqué pré édemment, le phénomène de déstabilisation
d'inter-fa esliquides onduisantàlagénérationdemi ro-gouttelettesfûttoutd'abord
observé en éle tro-hydrodynamique,dis ipline qui présente plusieurs
simila-rités ave l'opto-hydrodynamique.
fa esedéforme,etsa ourbures'adapte au hampéle triquede manièreà e
que les for es apillaires et gravitationnelles ompensent la for e éle trique.
Dans ette onguration, la goutteatteintun état d'équilibre.
Quandle hampéle triqueatteintune ertaine valeur ritique,l'interfa e de
la gouttese déformejusqu'à tendrevers une forme onique. Sil'intensité du
hamp est supérieure, l'interfa e onique de la goutte est déstabilisée puis
émet, par son sommet,un jetde mi ro-gouttelettes mono-disperses. Ce
phé-nomène peut être observé naturellement quand la foudre atteint la surfa e
des la s.
Lespremièresimagesde e phénomènefurentpriseslorsd'expérien e s faites
Fig.2.11Déstabilisationd'uneinterfa eliquidepar hampséle triqueave
formationd'un ne .Sour e : [Oddershede 00℄
parZeleny[Zeleny 17℄quifutl'undespré urseursdel'éle tro-hydrodynamique.
G. I. Taylor a ensuite longuement étudié la formation de nes par hamps
éle triques dans les années 60 [Taylor64℄, d'où le nom donné ensuite à es
nes qui sont désormais onnus omme étant les nes de Taylor . Ainsi,
une étude expérimentale reproduisant le phénomène en utilisant des
inter-fa es eau-huileet eau-air a été onduite au ours de laquelle il a été
remar-qué qu'en négligeant les ontraintes visqueuse s, l'état d'équilibre du ne
était tel que le demi-angle au sommet devait avoir une valeur de
49, 3
. La stabilité de es interfa es en présen e d'un fort hamp éle trique ainsiquelaformationdu jetémisausommetdu neaensuiteété étudiée.
ont ensuiteété faitessur lastabilitédes nes de Taylor.Cependant, ilreste
en ore beau oup d'aspe ts in ompris notamment sur les onditions
expéri-mentales de formationde nes stablesetsur lavaleur exa tedu demi-angle
au sommet du ne qu'une ré ente étude faite par Fernandez de la Mora
[Fernandez-De-La-Mora 92℄aremis en ause en donnantun intervallede
va-leurs omprises entre
32
et46
.D'unpointdevueappli atif,ladéstabilisationd'interfa esliquidespar hamps
éle triques a donné lieu à une te hnique que l'on appelle éle tro-spray qui
onsiste à former des jets de gouttelettesmi rométriques dont le débit etla
taillepeuvent être ontrlés.
Aussi, plusieurs appli ationsindustriellesde ette te hnique ont déjàété
dé-veloppées notamment dans les inje tions de arburant pour la ombustion
[Chen 92℄ , la réation de sprays pour des appli ations à la peinture
indus-trielle,oulaprodu tionde rayons ioniséspour laspé trométrie de masse de
biomolé ules [Fenn 89℄.
On peutenn iterlesré entstravauxde Zengetal.[Zeng04℄surdes
mi ro-mé anismes d'éle tro-sprays qui présentent un fortapport en mi rouidique
et sur les systèmes miniaturisés.
Finalement,nousavons vu qu'uneanalogieentre éle tro-hydrodynamiqueet
opto-hydrodynamique était observable, on ernant notamment la formation
de nes de Taylor ainsi que la déstabilisation d'interfa es liquides
ondui-sant à lagénération de jets de mi ro-gouttes mono-disperses.
2.2.2 Analogie ave l'a oustique
Uneautre thématique qui présente de nombreuses analogies ave
l'opto-hydrodynamique, est la déformation d'interfa es liquides par ondes
a ous-tiques.
Dans ses travaux de re her he , Cinbis[Cinbis92a℄aprésentédes te hniques
novatri es an d'appliquer la pression de radiation a oustique à la mesure
de tensions interfa iales sur des surfa es libres. En eet, dans es études
[Cinbis92b; Cinbis93℄, des ondes a oustiques sont émises par un
transdu -teur ultra-sonore an d'ex iter des ondes apillaires à la surfa e libre d'un
liquide.Ensuite,unfais eau laserestutiliséande déte terl'amplitudeetla
fréquen e de passage des ondes etd'en déduire la tension interfa iale. Nous
voyons ainsil'analogieévidenteave lestravauxde Sakaietal.[Sakai 03℄sur
la mesurede tensioninterfa ialepar ex itation optique.
D'autres expérien es de déformationsd'interfa es par ondes a oustiques
uniformes de l'ordredu mi ronont été générées àpartir de liquides très
vis-queux et leur dynamique aété étudiéemontrant un ara tère périodique de
la génération des gouttes très similaire à elui observé dans les expérien es
de Casneret al[Casner 02℄.
Fig. 2.12 Formation d'un jet de gouttes périodiques par une onde
a ous-tique ultrasonores.Sour e : [Makuta 06b℄
Cesgénérationsde gouttelettesparondes a oustiquesmontrentainsi une
forte analogie ave la génération optique de mi ro-gouttes ou les
éle tro-sprays. Aussi, plusieurs appli ations très prometteuses dans les te hniques
de dosages et de dispersion de liquides en himie et en biologie sont en
dé-veloppements et l'on peut notamment iter les travaux d'Ellson [Ellson 03℄
où l'auteur réussit à mettreen mouvement grâ e à l'énergiea oustique, des
volumes de liquide de l'ordre du nanolitre et du pi olitresans- onta t et de
manière non intrusive e qui donne des perspe tives très intéressantes dans
le domainedes biote hnologies.
D'autres expérien es très ré entes ee tuées par R. Wunenburger (gure
2.13) ont également montré une étonnante similarité ave les phénomènes
observéslorsdes déformationsd'interfa espar pressionde radiationoptique.
En eet, des jets de gouttes etdes formes en tétines stables ont pu être
ob-servées montrant une généralisation possible des mé anismes induit par la
pression de radiation d'une onde (optique ou a oustique) sur des interfa es
liquides.
Unetrèsré enteétudenumériqueutilisantlaméthodeIntégraledesElements
tion a oustique. Formation d'une tétine dans le as ou le transdu teur est
pla é du té de l'eau, et formation d'un jet dans l'autre as. Sour e : R.
Wunenburger.
ainsi ses résultats expérimentaux ave eux prédits numériquement. Il ont
obtenus des résultats très en ourageants notamment sur la reprodu tibilité
de lapériodi itéde lagénérationdes gouttesmontrantl'intérêtd'étudier es
phénomènes numériquement.
2.3 Bil an
Au vu de l'enjeu que représente la ompréhension des mé anismes
in-tervenant en opto-hydrodynamique, un modèle général modélisant la
dyna-miqueetl'équilibredel'interfa edanslerégimenon-linéairedesdéformations
quelque soitlesens de propagationdu fais eau laser apparaîtindispensable.
La méthode Intégrale des Elements de frontières (Boundary Integral
Ele-ments Method, BIEM) a été hoisie pour simuler numériquement les
pro-blèmes d'opto-hydrodynamique, du fait de sa grande pré ision dans lesuivi
des interfa es et pour son gain en ressour es et en temps de al uls. En
défor-[Makuta 06a℄ ont montré des a ords très satisfaisants lors de la
onfronta-tion à des résultats d'expérien e s.
Dans le hapitre suivant, le modèle d'opto-hydrodynamique hoisi pour
dé- rire le problème physique sera détaillé; les hypothèses faites sur
l'é oule-ment, ainsi que les équations régissant les aspe ts hydrodynamique et
op-tiqueduproblème.Les onditionsauxlimitessur ledomainede al ulseront
également présentées onduisant ausystème d'équations adimensionnellesà
Modèle physique
Dans e hapitre,nousdétaillonslemodèled'opto-hydrodynamiqueadopté
pour dé rireleseets du fais eaulaser sur une interfa euide-uide dansle
as généralde uidesimmis ibleset in ompressibles.
Tout d'abord, nous analysons le bilan des for es qui s'appliquent sur les
uides etsur l'interfa e.Nous présentons alorsles équationsde onservation
de laquantité de mouvement etde lamasse dans les phases.
Ensuite, l'expression de la for e éle tromagnétique agissant dans les phases
etletenseur des ontraintes asso iéserontexpli itées.Nousdonnons alorsla
ondition du saut de ontraintes à l'interfa e, faisant intervenir la pression
de radiationoptiquedontnous détaillonsl'expression. Enn,en nous basant
sur les onditionsexpérimentales, nous hoisissonslesgrandeurs deréféren e
adaptées ànotreproblème pour aboutirausystème d'équations
et de l'optique
3.1.1 Equations de onservation
Le domaine de al ul représenté sur la gure (3.1) est assimilé à un
y-lindre de rayon
R
etde hauteurH
ontenant deux liquides immis ibles (no-tés 1et 2)de vis ositésµ
j
,de densitésρ
j
etd'indi es optiquesN
j
diérents(j = 1, 2)
aveN
1
< N
2
. Un repère ylindrique d'origineO
a été adopté pour ette étude(O, e
r
, e
z
, e
α
)
,O
étantlepointd'interse tion entre l'axedu fais eau laser etl'interfa e initialementhorizontale. Ainsi,tout pointx serarepéré par les oordonnées
(r, z, α)
.Lesystèmeétudiéest omposé de deux phasesetd'uneinterfa e sans
épais-−75
−60
−45
−30
−15
0
15
30
45
60
75
r
−25
−15
−5
5
15
25
z
S
I
S
C1
ρ
1
,
µ
1
,Ν
1
ρ
2
,µ
2
,Ν
2
S
C2
Fig. 3.1 Conguration du domaine utilisé pour simuler la déformation
d'une interfa e liquide par pressionde radiation optique(
N
1
< N
2
).seur obéissant àun modèle de Gibbs.
Les for es qui s'appliquent àl'interieur des phases sont:
- La for ehydrostatique.
- Les for es visqueuse s.
- La for egravitationnelle.
- La for eéle tromagnétique.
En onsidérant les liquides omme in ompressibles, la onservation de la
∇.u
j
= 0 , j = 1, 2.
(3.1) On peut alors é rire le bilan des for es dans ha une des deux phases enonsidérant la onservation de la quantité de mouvement (dite équation de
Navier-Stokes) :
ρ
j
(
∂u
j
∂t
+ u
j
.∇u
j
) = −∇p
j
+ µ
j
∇
2
u
j
+ ρ
j
g
+ f
emj
, j = 1, 2.
(3.2)Dans ette équation,
u
j
est le hamp de vitesse dans haque phase,t
est la variable temporelle,g
est le ve teur gravité etf
emi
est la for e éle troma-gnétique induitepar lefais eau laser dans haque phasetandis quep
j
est la pression ausein de laphasej
(j = 1, 2)
.3.1.2 For eettenseurdes ontraintes éle tromagnétiques
Lafor eéle tromagnétiquetotaleexer éepar l'ondelaser ontinues'é rit
dans haquephaseuideselonLandau&Lifshitz[Landau 60℄ ommeétant:
f
emj
= −
1
2
ǫ
0
E
j
2
∇ǫ
j
+
1
2
ǫ
0
∇[E
j
2
ρ
j
∂ǫ
j
∂ρ
j
] , j = 1, 2
(3.3) Dans ette expression,E
j
est le hamp éle trique induit par l'onde laser dans la phasej
,ǫ
j
(respe tivementǫ
0
)est lapermittivitééle trique relative de haque phase liquide (respe tivement du vide) ave :ǫ
j
= N
j
2
, j = 1, 2
(3.4)La quantité
∂ǫ
j
∂ρ
j
=
∂ǫ
j
∂ρ
(ρ
j
)
est onstante pour les uides in ompressibles et dépend de ladensité de la phase liquide oùelleest al ulée.Le premier terme de l'équation (3.3) dont le saut à l'interfa e induit e que
l'on appelle usuellement la pression de radiation optique est due au saut
de quantité de mouvement des photons lors de leur passage d'une phase à
l'autre.
Le saut de quantité de mouvementdes photons est due àladis ontinuité de
lapermittivitééle triqueàl'interfa eentrelesdeuxphases.Lorsquelesdeux
uidessonthomogènes,letermederadiationoptiqueestnulàl'intérieurdes
phases et agituniquementsur l'interfa e.
Le se ond terme que l'on appelle la for e éle trostri tive, subit également
un saut à l'interfa e due à la fois à la dis ontinuité des propriétés optiques,
de la densité des phases et du hamp éle trique E . Cependant, ette for e
Nous démontrerons, en adéquation ave de pré édentes études théoriques
[Lai 89℄ [Brevik 99℄, que l'éle trostri tion ne ontribue pas au dépla ement
et àla formede l'interfa e.
Notons, qu'usuelement onajouteà la for eéle tromagnétique un terme que
l'on appelleterme d'Abraham, dont l'expression est :
f
abj
=
ǫ
j
− 1
c
2
∂
∂t
(E
j
× H
j
) , j = 1, 2
(3.5) oùc
est la eleritéde la lumière dans levideetH
j
est le hamp magnétique induit par l'onde laser dans la phasej
.Le terme d'Abraham représente la variation temporelle du produit entre
hamp éle trique et magnétique. Etant donné que la période de variation
de
E
j
etH
j
est très ourte omparé aux temps ara téristiques mis en jeu en hydrodynamique, e terme est nul aux fréquen e s optiques du fait de ladérivée temporelle [Lai89℄[Brevik 99℄,et ne sera par onséquent pas retenu
dans notre modèle.
Dans toute la suite, nous noterons
E
2
=< E
2
(t) >
etH
2
=< H
2
(t) >
, lesvaleursquadratiquesdes hampséle triqueetmagnétiquemoyennéessurune
période optique.
La for eéle tromagnétique expriméedans l'équation(3.3) dérivedu tenseur
des ontraintes éle tromagnétiques
T
em
dontl'expression est [Landau60℄ :
T
em
j
=
1
2
ǫ
0
(E
j
2
ρ
j
∂ǫ
j
∂ρ
j
)I −
1
2
ǫ
0
ǫ
j
E
j
2
I
+ ǫ
0
ǫ
j
E
j
E
j
, j = 1, 2
(3.6) ave∇.T
em
j
= f
emj
, j = 1, 2
(3.7)Dans l'équation (3.6), le premier terme orrespond à l'éle trostri tion,alors
que lesdeux derniers orrespondent àla pressionde radiation optique.
Nous allons maintenant é rire le bilan de ontraintes à l'interfa e, tenant
ompte de l'expression du tenseur des ontraintes éle tromagnétiquesdonné
i-dessus, an d'obtenir l'expression de la pression de radiation optique qui
s'exer e sur l'interfa e.
3.1.3 Saut de ontraintes sur l'interfa e
La ondition sur l'interfa e traduit le fait que les sauts de ontraintes
[T
hyd
1
− T
hyd
2
].n + [T
em
1
− T
em
2
].n = γκn
(3.8)n
est lanormale unitairedirigéedu liquide 1 vers leliquide 2.κ
est la double ourbure moyenne lo ale de l'interfa e dans un repère ylin-drique qui s'exprime par :κ(r) =
1
r
d
dr
r
dz
dr
q
1 +
dz
dr
2
(3.9)T
hyd
j
est letenseur des ontraintes hydrodynamiquesdontl'expression, pour les uidesnewtoniens, s'é rit :T
hyd
j
= −p
j
I
+ 2µ
j
D
j
(u
j
) , j = 1, 2
(3.10)D
j
étant le tenseur des tauxde déformationsdans la phasej
:D
j
(u
j
) =
1
2
(∇u
j
+ ∇
t
u
j
) , j = 1, 2
(3.11)Les phases étudiées étant onsidérées in ompressibles, nous pouvons in lure
les ontributions des for es onservatives(gravité etéle trostri tion) dansle
hampdepression,nousdénissonsalorsunepseudo-pression
q
j
donnéepar:q
j
= p
j
+ ρ
j
gz −
1
2
ǫ
0
(E
j
2
ρ
j
∂ǫ
j
∂ρ
j
) , j = 1, 2
(3.12)En rée rivant l'équation(3.8) en termede pseudo-press ion, onobtient :
(q
2
− q
1
) + 2[µ
1
D
1
.n − µ
2
D
2
.n].n + (ρ
1
− ρ
2
)gz +
1
2
ǫ
0
(E
2
2
ρ
2
∂ǫ
2
∂ρ
2
− E
1
2
ρ
1
∂ǫ
1
∂ρ
1
)
+[T
em
1
.n − T
em
2
.n].n = γκ
(3.13) et ensuite:(q
2
− q
1
) + 2[µ
1
D
1
.n − µ
2
D
2
.n].n + (ρ
1
− ρ
2
)gz
−
1
2
ǫ
0
(ǫ
1
E
1
2
− ǫ
2
E
2
2
) + ǫ
0
(ǫ
1
E
1
E
1
.n − ǫ
2
E
2
E
2
.n).n = γκ
(3.14) Finalement, nous voyons que lorsque la résolution du problème se fait enterme de pseudo-press ions
q
,la for eéle trostri tiven'intervientpas de ma-nière expli ite dans le saut de ontraintes à l'interfa e, elle n'a ainsi au uneinuen e sur sa forme ou sa hauteur. Sa seule ontribution revient à
L'équation de l'interfa e s'exprime enn ommeétant :
(q
2
− q
1
) + 2[µ
1
D
1
.n − µ
2
D
2
.n].n + (ρ
1
− ρ
2
)gz + Π
rad
= γκ
(3.15)Π
rad
est lapression de radiationoptique.3.2 Pression de radiation optique
3.2.1 Expressions de la pression de radiation
L'expression de la pression de radiation, s'exprime d'après les équations
(3.14) et (3.15),en fon tiondes hamps éle triques omme étant :
Π
rad
= −
1
2
ǫ
0
(ǫ
1
E
1
2
− ǫ
2
E
2
2
) + ǫ
0
(ǫ
1
E
1
E
1
.n − ǫ
2
E
2
E
2
.n).n
(3.16) La onnaissan edes hampséle triquesE
1
etE
2
permetde déduire l'expres-sion de la pression de radiation (Voir annexe C). Cependant, une se ondeappro he, plus usuellementutilisée[Casner 02; Wunenburger06a℄, onsidère
l'aspe t orpus ulairede lapressionde radiation, 'est àdire ladis ontinuité
de la quantité de mouvement des photons transmis à l'interfa e entre deux
milieux diéle triques. Les deux appro hes sont équivalentes et donnent la
même expressionde la pressionde radiationoptique. Cependant, l'appro he
orpus ulaire étant plus on ise, 'est ette dernière qui fut privilégiée.
Dans etteappro he,larelationentrel'intensitédufais eauetle hamp
éle -trique du milieu in ident(indi e i)est :
I = ǫ
0
N
i
c(E
i
)
2
.
(3.17)Celui- i est relié au hamp éle trique transmis (indi et) par larelation
sui-vante:
(E
t
)
2
= Ψ
N
i
N
t
cosθ
i
cosθ
t
(E
i
)
2
(3.18)θ
i
est l'angle d'in iden e du fais eau sur l'interfa e alors queθ
t
est l'angle de transmission ( f. gure (3.2)), dont l'expression est donnée par la loi deDes artes :
sin(θ
t
) =
N
i
N
t
N
est l'indi e optique du milieu (in ident ou transmit), son expression est donnée en fon tion de la permittivitérelative par l'équation(3.4).Ψ
est le oe ient de Fresnel de transmission en énergie qui dépend de la polarisationdu fais eau.Ainsi, l'expression de la pressionde radiationoptique [Casner 02℄ s'exprime
dans notre onvention de signe, pour le as de propagation de la phase la
moins réfringente à laplus réfringente ommeétant :
Π
−
+
(r, θ
i
, θ
t
) = −
I(r)
c
cos θ
i
(2N
−
cos θ
i
− Ψ
−
+
(N
−
cos θ
i
+ N
+
cos θ
t
)),
(3.20)Pour le as de propagation inverse, la pression de radiation s'é rit omme
étant :
Π
+−
(r, θ
i
, θ
t
) =
I(r)
c
cos θ
i
(2N
+
cos θ
i
− Ψ
+−
(N
+
cos θ
i
+ N
−
cos θ
t
)).
(3.21)le signe - (respe tivement +) référent à la phase la moins (respe tivement
plus) réfringente.
L'intensité du fais eau laser in ident
I(r)
est assimilée à une GaussienneetFig. 3.2 Angles d'in iden e
θ
i
et de transmissionθ
t
du fais eau laser sur l'interfa e. (N
1
< N
2
).son expressionest :
I(r) =
2P
πω
2
0
e
−2(
ω0
r
)
2
,
(3.22)P
est la puissan e du fais eau.Ψ
−+
et
Ψ
+−
sontles oe ientsde transmissionenénergie. Commesouligné
sation
Uneonde laser peut avoirdiérentstypes de polarisations.
Typiquement,on distingue trois polarisations( f. 3.3) :
- la polarisationlinéaire, oùle hamp éle trique E est toujours orienté dans
lamêmedire tion.Selonqu'ilsoitparallèleouorthogonalauplan d'observ
a-tion onparleradepolarisationTransverse MagnetiquediteTM ( Eparallèle)
ou Transverse Ele trique dite TE ( E orthogonal).
- la polarisation elliptique, où le hamp éle trique E a une traje toire
ellip-tique dans leplan orthogonal auve teur de propagation de l'onde.
- la polarisation ir ulaire,oùle hamp éle trique E a une traje toire
ir u-lairedans le plan orthogonal auve teur de propagationde l'onde.
Etant donnéque lerapport entre les indi esoptiques des deux phases pour
Fig. 3.3 Représentation des diérents types de polarisation d'une onde
laser ontinue induisantun hamp éle trique
E
.le as des uides utilisés dans le travail expérimental, est pro he de l'unité,
tous les as de polarisations sont équivalents [Casner 02℄. De plus, omme
notre modèle suppose un problème àsymétrie de révolution,la seule
polari-sation ompatibleave ettehypothèseestlapolarisation ir ulairequenous
retiendrons dans toute lasuite de e travail.
Ainsi, dans e as de polarisation,les oe ients
Ψ
−+
et
Ψ
+−
transmis-Ψ = transmis-Ψ
−
+
= Ψ
+−
=
(2N
−
N
+
cos θ
i
cos θ
t
)
(N
−
cos θ
i
+ N
+
cos θ
t
)
2
+
(2N
−
N
+
cos θ
i
cos θ
t
)
(N
+
cos θ
i
+ N
−
cos θ
t
)
2
(3.23)Notons quedans le as de propagationdu milieu leplus réfringentaumilieu
lemoinsréfringent,l'expressionpré édentede
Ψ
+−
n'est plusvalablelorsque
la ondition de rée tion totale du fais eau laser sur l'interfa e est atteinte.
En eet lorsque
θ
i
≥ θ
RT
= arcsin
N
−
N
+
, toute l'énergie est réé hie sur
l'interfa e, e quiimplique:
Ψ
+−
≥RT
= 0.
(3.24)3.3 Problème aux limites
3.3.1 Choix des grandeurs ara téristi qu es
Ande donnerauproblème un ara tèreuniversel,nous allons
l'adimen-sionner en hoisissanslesgrandeurs ara téristiques appropriées.
Comme longueur ara téristique, nous hoisissons le rayon au ol du
fais- eau laser (appelé aussi waist)
ω
0
, ar il orrespond à l'ordre de grandeur des déformationsd'interfa es induitesoptiquement.Le hoixde lavitesse etdu temps ara téristique est justié par la onnaissan ede ladynamique de
l'interfa e. Ainsi,Wunenburger et al. [Wunenburger 06b℄ ont montré que la
dynamiquedel'interfa epouvaitêtre modéliséedanslerégimelinéaireparla
théoriededispersiondesondesgénéralisantpour2uidesun modèle1-uide
établit auparavant par Ostrovskaya etal. [Ostrovskaya87℄.
Il apparait alors que le mouvement de l'interfa e orrespond à un régime
où lesondes apillaires àl'interfa esont suramorties et oula diusion de la
quantité de mouvement àl'é helle
ω
0
est beau oup plus rapide quela défor-mationde l'interfa e.En a ord ave ette étude, nous hoisissons dans notre modèle, la vitesse
de relaxationvisqueuse de l'interfa e dont la norme est
u
∗
=
γ
< µ >
omme vitesse ara téristiqueasso iée au temps ara téristique :τ
∗
=< µ > ω
0
/γ
.< µ >=
µ
1
+µ
2
2
est la vis osité moyenne des deux phases etγ
est la tension interfa ialeentre les deux liquides.En égalantles eets de pressionaux eets visqueux, lapressionde référen e
est alors donnée par :
p
∗
j
=
µ
j
u
∗
ω
0
Laformeadimensionnelledel'équationdeNavier-Stokess'é ritalorsdans
haque phase
j
ommeétant :Re
j
(
∂u
′
j
∂t
′
+ u
′
j
.∇
′
u
′
j
) = −∇
′
p
′
j
+ ∇
′2
u
′
j
+ (ρ
j
g
+ f
emj
)
ω
0
p
∗
j
, j = 1, 2
(3.25) Dans ette équation,lesgrandeurs et opérateurs en′
sont sans dimension et
Re
j
est lenombrede Reynolds dé rivant lerapport entre for es inertielleset visqueuse s dans haque phase, son expression est :Re
j
=
ρ
j
u
∗
ω
0
µ
j
, j = 1, 2
(3.26)Les expérien es de Casner [Casner 02℄ ayant montré que les eets inertiels
pouvaientêtrenégligés(
Re
j
∼ 10
−3
),onpeut onsidérerl'é oulement omme
rampantet quasi-statique.
And'allegerlanotation,toutesleséquationsserontdonnées sousleurforme
adimensionnelleen omettantles symboles
′
.
Les équations de onservation de la masse et de quantité de mouvement
s'é rivent alors :
∇.u
j
= 0 , j = 1, 2
(3.27)−∇q
j
+ ∇
2
u
j
= 0 , j = 1, 2.
(3.28)T
j
est le tenseur des ontraintes hydrodynamiquesà divergen e nulledénit dans haque phase telque :T
j
= −q
i
I
+ (∇u
j
+
t
∇u
j
) , j = 1, 2
(3.29) Le saut de ontraintes à l'interfa e s'é rit alors ommeétant :2
1 + λ
(λT
1
.n − T
2
.n).n = κ − Π
rad
−
Boz,
(3.30) Dans ette relation Bo est dénit omme un nombre de Bond optique quireprésente le rapport entre for es gravitationnelles et for es apillaires à
l'é helle de ladéformationet est donné par :
Bo
= (ρ
1
− ρ
2
)gω
2
0
/γ,
(3.31)et
λ
est le rapport de vis osité entre les deux phases.De plus,
Π
rad
est l'expression adimensionnellede la pressionde radiation ré-sultantdes équations (3.20)et (3.21),i.e.Π
rad
= Π
−+
ω
0
/γ
pour la propaga-tion delaphaselamoinsréfringenteàlaplusréfringenteetΠ
rad
= Π
+−
ω
0
/γ
pour lapropagation de sens opposé.An de quantier les eets du laser sur l'interfa e, on dénit le paramètre
adimensionné
ξ
ommelerapport depressionele tromagnetiquesurpression de Lapla etel que:ξ = Π
rad
(r = 0, θ
i
= 0, θ
t
= 0) =
4P
πcω
0
γ
N
i
(N
2
− N
1
)
(N
2
+ N
1
)
(3.33)La ondition de non-glissement à l'interfa e ainsi que la non-mis ibilité des
liquides impliquela ontinuité de lavitesse
u
sur l'interfa eS
I
:u
= u
1
= u
2
x
∈ S
I
(3.34)Nous supposons également une ondition lassique de non-glissement sur
toutes les paroissolides
S
C1
etS
C2
du domaine, e quiimplique:u
j
= 0 sur S
Cj
, j = 1, 2.
(3.35)Le mouvement de l'interfa e est suivi grâ e à une appro he Lagrangienne.
Cela onsisteàsuivre haque parti uleuide àlaposition
x
àl'instantt
sur l'interfa e dans son mouvement Lagrangien età é rire don :dx
dt
= u(x) x ∈ S
I
.
(3.36)Finalement,le système d'équations peut être mis sous la formesuivante:
∇.u
j
= 0
j = 1, 2.
−∇q
j
+ ∇
2
u
j
= 0
j = 1, 2
2
1+λ
(λT
1
.n − T
2
.n).n = κ − Π
rad
−
Boz
x
∈ S
I
u
1
= u
2
= u
x
∈ S
I
u
j
= 0
x
∈ S
Cj
j = 1, 2.
dx
dt
= u(x)
x
∈ S
I
.
(3.37)Résolution par méthode intégrale
et éléments de frontière
Dans e hapitre, nous présentons leproblème de Stokes diphasique
axi-symètrique, mis sous forme intégrale, puis sa résolution par la méthode des
élémentsde frontière(Boundary Integral ElementMethod -BIEM), en
l'as-so iant aux onditions auxlimitesexpli itéespré édemment.
Tout d'abord,nous présentons dansun brefhistoriquelesoriginesetles
pre-mièresappli ationsdelaBIEMenmontrantsespointsfortsdanslarésolution
d'é oulementsdiphasiques. Ensuite,nousexpli itonslaformulationintégrale
du problèmede Stokesdiphasiqueetaxisymètriqueainsiquelesfon tionsde
Greenasso iées,avantdeprésenterleproblèmesoussaformedis rétisée.
En-n, nous présentons l'algorithmegénéral de résolution du problème in luant
les diérentes étapes de résolution (mise en pla e et résolution du système
linéaire, estimation des ourbures, adve tion de l'interfa e, remaillage).
4.1 Etudes pré édentes utilis ant la méthode BIEM
L'origine de l'utilisation des BIEM remonte aux années 60 et à
l'ap-pli ation des méthodes dites de singularités ( panel methods). En eet, es
méthodes ont tout d'abord servi à l'étude d'é oulements potentiels
interve-nants dans l'aérodynamique de prols d'ailes d'avion [Hess 67; Morino 74;
Hunt 80℄. Elles ont ainsi été utilisées ave su ès an de modéliser
l'é ou-lement autour de prols de forme omplexe e qui n'était pas aisé pour les
autres méthodes numériques.
LesBIEM, proprementdites, ontété popularisées parBrebbia [Brebbia 84℄;