LE MOBILIER
ANGLAIS
DU XVIIIe SIÈCLE
Réalisation : EDENA, Paris.
Traduction : Élisabeth de Lavigne.
En couverture : table de bois sculpté et doré à plateau en ébène à incrustations d'ivoire
(vers 1730). Collection particulière (cliché A. C. Cooper).
Librairie Larousse, 1986.
© Istituto Geografico de Agostini, Novara, 1985.
Dépôt légal : janvier 1986.
Photocomposition : Touraine Compo, Tours.
Imprimé en Italie par I.G.D.A., Officine Grafiche, Novara.
Relié en Italie par Legatoria del Verbano.
Traduit de « Il Mobile del Settecento », Inghilterra.
ISBN 2-03-509-115-2.
cArts et styles
LE MOBILIER ANGLAIS
DU XVIIIe SIÈCLE Alessandra Ponte
Larousse
17, RUE DU MONTPARNASSE - 75298 PARIS CEDEX 06
Page ci*-contre : le « Walpole Cabinet », exécuté vers 1743 pour le célèbre écrivain Horace Walpole, en placage de palissandre avec médaillons incrustés et sculptures d'ivoire (Victoria and Albert Museum, Londres).
Sommaire
Le meuble anglais du XVIIIe siècle 6 Introduction
10 L'héritage du XVIIe siècle et le style Queen Anne 14 Laques d'Orient
et laques d'imitation 21 Nouvelles formes de sièges 24 Miroirs et bibliothèques 30 Le style Early Georgian
30 L'ère de l'acajou 36 Le rôle des architectes 40 Les ébénistes 42 Le style rococo 49 Sculpteurs et ébénistes rococo
56 La seconde moitié du siècle
(Chippendale, Adam, Hepplewhite) 56 Le Chippendale « chinois »
62 Le Chippendale « gothique » 65 Le néoclassicisme : Adam 74 Un divulgateur : Hepplewhite 80 Bibliographie
L e m e u b l e a n g l a i s
du XVIII siècle
Introduction
Le XVIIIe siècle peut à juste titre être considéré comme l'âge d'or du mobi- lier anglais. L'art de la décoration y atteint une somptuosité et un raffine- ment inégalés sous l'impulsion d'une aristocratie riche et éclairée, dont le goût se reflète dans les luxueuses résidences de campagne. C'est l'époque des blanches villas « palladiennes » (dans le goût antique qui avait été illustré par l'architecte vénitien Palladio), surgies comme par enchantement des vertes prairies d'Angleterre avec leurs frontons classiques, leurs coupoles, leurs gracieuses colonnades et leurs immenses parcs. L'élite cultivée s'adonne à l'étude de l'architecture. De plus en plus nombreux, les jeunes nobles fortunés entreprennent le « voyage d'Italie » ou le prestigieux « grand tour » sur le continent, et en reviennent férus d'Antiquité, se faisant les arbitres du bon ton.
Pour mettre en valeur les riches collections ramenées de l'étranger, l'ama- teur d'art cherche à créer un cadre digne de ces merveilles. Une nouvelle manière de vivre s'instaure. Si le hall (ou gallery) est conservé, ses murs s'égaient de peintures de genre (paysages, sujets mythologiques ou fleurs) qui voisinent avec les traditionnels portraits d'ancêtres; le cabinet, qui au siècle précédent servait à l'exposition de médailles, curiosités scientifiques, archives et livres précieux, est aménagé pour recevoir les collections d'anti- ques et les souvenirs de voyage ; la bibliothèque se transforme en pièce de séjour où le maître de maison reçoit volontiers ses hôtes.
A l'engouement pour l'antique se joint l'attrait de l'exotisme. Parcs et jardins témoignent de cet éclectisme avec leurs rocailles dans le goût chi- nois, leurs ponts miniatures et leurs jeux d'eaux, leurs fausses ruines roman- tiques à demi masquées par une nature à l'aspect savamment sauvage. Les temples et les obélisques y côtoient les pagodes ; « grotesques » et frises pom- péiennes font les délices de la société élégante. Dans les salons, on philo- sophe avec passion sur le goût et les exigences de la beauté. On célèbre la fantaisie débridée du rococo, on proclame la suprématie de la courbe serpentine sur la ligne droite, de l'asymétrie capricieuse sur l'ordre et la mesure, du mouvement et de l'exubérance sur la splendeur rigide.
Réagissant contre cette nouvelle affectation, peintres et écrivains se livrent à de mordantes satires de la vie mondaine. William Hogarth a su merveil- leusement fustiger le snobisme de son temps dans son Mariage à la mode, qui appartient à sa série d'études des mœurs contemporaines : la verve cari- caturale s'y allie savoureusement au souci moralisateur pour dépeindre les riches intérieurs de la première moitié du XVIIIe siècle. Le goût immodéré pour les chinoiseries n'est pas sans susciter des railleries acerbes, telles
Dessin aquarellé de John Linnel (vers 1755-1756) pour un lit de style rocaille (Victoria and Albert Museum, Londres).
Ce dessin aquarellé de James Stuart (1759) représente la fameuse « Painted Room » de Spencer House, un despremi*ers
exemples anglais de décoration intérieure dans le goût néoclassique qui fera fureur (British Museum, Londres).
c.Arts et styles
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dans cette même collection :
LE MOBILIER FRANÇAIS DU XVIIIe SIÈCLE LE MOBILIER FRANÇAIS DU XIXe SIÈCLE
LE MOBILIER ART NOUVEAU LE MOBILIER ART DÉCO LE MOBILIER ANGLAIS DU XIXe SIÈCLE LES ARTS DÉCORATIFS -ART NOUVEAU
LES ARTS DÉCORATIFS-ART DÉCO
Larousse
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