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A propos du grand os (os capitatum) du carpe chez les Boschimans, Hottentots et Griquas

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A propos du grand os (os capitatum) du carpe chez les Boschimans, Hottentots et Griquas

KAUFMANN, Hélène, SAUTER, Marc-Rodolphe

KAUFMANN, Hélène, SAUTER, Marc-Rodolphe. A propos du grand os (os capitatum) du carpe chez les Boschimans, Hottentots et Griquas. Archives suisses d'anthropologie générale , 1939, vol. 8, no. 2, p. 161-171

Available at:

http://archive-ouverte.unige.ch/unige:96846

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Extrait des Archives suisses d'Anthr�pologie générale.

Tome VIII. N° 2, 1939.

A propos du grand os (os capitatum) du carpe chez les Boschimans, Hottentots et Griquas.

par

Hélène KAUFMANN

Licenciée ès sciences

et

Marc R. SAUTER Licencié ès sciences

Dans un court mémoire paru récemment 1, le professeur Sera a étudié, sur un os du carpe humain, certa!lls caractères morphologiques particuliers considérés par lui comme pouvant être utilisés pour discuter l'origine philogénétique du groupe Boschiman. Ce mémoire a été pour nous l'occasion de rechercher dans la très belle c9llection des squelettes de Boschimans, Hottentots et Griquas momentanément déposés au Laboratoire d' Anthro­

pologie de l'Université de Genève 2 si les caractères de l'os dont. il est question (os capitatum) se retrouveraient; et dans quelles proportions.

Ces caractères particuliers, l'auteur italien les avait remarqués sur des spécimens d'os capitatum attribués par lui au Palaeopropithecus, un Lémurien subfossile de Madagascar.

Il ne nous appartient pas ici d'entrer dans les considérations d'ordre paléontologique et philosophique dont M. Sera accompagne son travail descriptif. Nous nous contenterons de résumer les constatations du savant professeur de Naples, avant d'apporter notre contribution.

Les particularités de l'os capitatum du Lémurien en question avaient amené le professeur Sera à en rechercher de semblables chez l'homme. Son enquête, commencée sur le matériel boschiman de Londres, lui révéla, chez deux s _quelettes féminins, des conformations de ce type, introuvables chez d'autres races cc de basse position hiérarchique>> (Andamans).

1 SERA, G. L.: Certi caratteri di forma delle ossa del carpo dei Boscimani e sopralutto dell'Os magnum carpi e l'origine filetica di questo gruppo. Arch. per l'antrop. e la etnol., vol. LXVII, 1937.

ID.: J caratteri morfologici di• Palaeopropithecus • e l'adattamento acquatico Primitivo dei Mammiferi e dei Priiµati in particolare. Contributo alla morfologia, alla filogenesi ed alla paleobiologia dei Mammiferi. Arch. Ital. di Anat.

e di Embriol., vol. XXXV, 1935.

2 Nous remercions ici notre maître, M. le professeur PittardJ d'avoir mis à notre disposition le magnifique matériel qui est encore pour peu de temps à sa disposition.

(3)

Nous énumérons rapidement, ci-dessous, ces caractères, en renvoyant pour chacun d'eux aux illustrations typiques que nous avons dessinées d'après des exemples pris chez des squelettes provenant du Musée du Cap;

après quoi nous examinerons si nous pouvons étayer en tous points les affirmations du professeur Sera.

a b

f

C

b . . ' '

h

Fic. r. - Qg capitatum.

a-e. Doschiman d, carpe gauche.

f-g. Hottentot, 9, carpe gauche.

h. Boschiman 9, carpe droit.

i. Boschiman Q. carpe gauche.

k. Boschiman 9 1 c:aq;e droit.

e

a Pt f, face dorsalf> - b, g Pt i, face radiale - ç et h, face proximalE'. - d, face cubitale. i; et k, face ventrale

I. Courbure de la tête articulaire.

A regarder l'os du côté dorsal 1, la courbure de la tête, entre la face radiale et la face proximale, est relativement plus forte que chez les autres races. La différence est bien illustrée par les deux os figurés à la fig. r, a et /, le premier présentant le cc type boschiman ii que le second ne possède pas.

1 Nous donnons i�i I' ,,uivnlence des l� mes de position employés par M. Sera, avec ceux de HovELACQUF.:

o,Uotogie. 1. ,\1cmb,e thnmcique. Membre ,ifxlomfnal. Dain, P;iris, 1933, p. 80.

11 ùor�Jo 11: postérieur;

u volare 1t (que nous traduisons par ventral): antérieur;

(l radiale": externe;

« ulnarc )1 (cubital): interne;

K prossimale 11: supérieur;

11 distale ii: inférieur.

(4)

A PROPOS DU GRAND os (os CAPITATUM) DU CARPE 163 2. Concavité de la face cubitale.

La deuxième remarque s'applique au profil de la face cubitale, vu, de même, du côté dorsal. cc Le côté cubital de la surface dorsale est concave chez le Boschiman, droit, comme d'habitude chez !'Européen, chez l'Andamann. (fig. 1, a et f, tous les deux concaves).

3. Angle disto-radial.

Toujours sous le même aspect, M. Sera signale une troisième dif­

férence: chez le Boschiman, cc l'angle disto-radial est aigu, obtus chez

!'Andaman».

4. Incisure sur la face radiale.

La forme de l'angle est déterminée cc par la présence d'une incisure bien visible sur la figure radiale de l'os, qui présente une facette concave, en manière de niche, pour le trapézoïde ... Il en résulte que, entre la face proxi­

male et la surface radiale de l'os, la séparation est beaucoup plus évidente chez le Boschiman». (fig. r, b).

5. Forme· de la tête articu,laire proximale.

Ce caractère concerne la surface articulaire proximale qui, chez les Boschimans, aurait une forme ellipsoïde, opposée à la forme plus carrée

(quadrato-rotondeggiante) de l'os andaman (fig. I, c et h).

6. Forme cc en champignon» (vue ventrale).

Nous en arrivons enfin à la dernière conformation spécifiquement boschi­

mane, selon M. Sera: c'est, à considérer l'os du côté ventral, la forme cc en champignon à peine ouvert» due_ à un cc élargissement transversal de la tête articulaire de l'os sur le piédestal». C'est ce que notre figure 1, k illustre fort bien. Cette forme cc est un caractère que tous les os capitatum boschimans présentent plus ou moins».

Après ce court résumé des observations de M. Sera, qu'il nous soit permis d'exprimer nos regrets d'ignorer sur combien de squelettes son enquête a été conduite. Nous l'avons dit au début, le savant italien parle de deux squelettes féminins typiques, mais il mentionne ailleurs cc tous les os capi-

(5)

...

,

tatum boschimans n, ce qui laisse supposer qu'il en a étudié une certaine quantité, permettant des généralisations.

Quoi qu'il en soit, sur la demande de M. Sera, et désireux de mettre notre documentation à la disposition de ceux qui voudraient reprendre cette question, nous avons passé en revue tous les carpes de Boschimans, Hotten­

tots et Griquas déposés à Genève, en notant sur l'os capitatum la présence ou l'absence des caractères indiqués ci-dessus. Nos documents se classent, quant à leur origine raciale, de la façon suivante:

Boschimans: 'Hommes. 20 sujets

Femmes. I2 ))

Hottentots: Hommes. IO ))

Femmes . 3 ))

Griquas: Hommes. I2

Femmes. 2 ))

Total. 59 sujets

Certains sujets ne sont représentés que par un seul os capitatum, d'autres possèdent leurs deux os; mais chaque fois que, chez ces derniers, nous avons constaté une dyssymétrie entre l'os gauche et l'os droit, nous les avons comptés comme s'il y avait deux individus. Un tel procédé modifie, pour certaines catégories, les chiffres donnés ci-dessus. Cette modification n'atteint, du reste, qu'un très petit nombre de sujets.

Nous avons, d'autre part, élargi un peu cette étude, en recherchant si ces mêmes caractères se trouvaient dans un groupe d'os capitatum appar­

tenant à des individus non-boschimans que nous avons pu étudier 1. Nous employons à leur sujet le terme de non-boschimans et pas celui d'européens, étant donné leur provenance incertaine, mais nous croyons pouvoir affirmer qu'ils n'ont pas appartenu à la race qui nous occupe ! Il s'agit de 15 sujets, ùe:s deux sexes. Nous leur ajoutons un Maori des Iles Chatham et un Australien : ces deux derniers squelettes ont été examinés au Museum d'Histoire Naturelle à Genève. Nous avons donc en tout 17 sujets non­

Boschimans.

Reprenons maintenant les caractères que nous avons énumérés d'après le travail de M. Sera et cherchons si les affirmations de celui-ci peuvent être maintenues.

1 Nous remercions MM. les professeurs, directeurs et assistants qui nous ont aimablement permis, à l'aide des collections de leurs Laboratoires et Musées, de composer, en plus du matériel du Laboratoire d'Anthropo­

logie, cette petite série comparative.

:

(6)

A PROPOS DU GRAND os (os CAPITATUM) DU CARPE 165

1. Courbure de la tête articulaire (fig. I, a).

La forme considérée comme étant particulière aux Boschimans, nous l'avons trouvée dans la majorité des cas, comme le montre le tableau suivant:

TABLEAU I.

Cout'bure de la tête articuluire (fréquence en %)

Boschimans. Hottentots. Griquas.

Hommes 90.- Hommes 60.- Hommes 91.70

Femmes 83.33 Femmes IOO.- Femmes 50.- Hommes et Hommes et Hommes et

femmes. 87.50 femmes. 69.23 femmes. 85.70

Mais notons immédiatement que notre série de non-Boschimans nous a donné un résultat presque équivalent: 60% des sujets présentent très nettement le caractère en question; il en est de même chez le squelette Maori.

z. Concavité de la face cubitale.

TABLEAU II.

Concavité de la face cubitale (fréquence en %).

Boschimans. Hottentots. Griquas.

Hommes 65.- Hommes 60.- Hommes 83.33 Femmes 75.- Femmes IOO.- Femmes

Hommes et Hommes et Hommes et femmes. 68.75 femme�. 69.23 femmes.

En mettant à part les femmes griquas, trop peu nombreuses, on voit que la concavité de la face cubitale est bien typiquement le fait des Boschi­

mans. La comparaison avec les individus non-boschimans, dont 20% seule­

ment ont cette concavité (les squelettes Maori et Australien ne la possèdent pas non plus), confirme encore la conclusir,n de M. Sera. Il convient toutefois d'ajouter que ce caractère n'est pa" toujours flagrant, comme on peut le constater dc).ns la fig. I, a et/.

(7)

3. Angle disto-radial.

TABLEAU III.

Angle disto-radial.

Fréquence en %

Angle aigu

1 Angle obtus

Boschimans.

Hommes 30.- 70.-

Femmes 41.7 58.3

Hommes et femmes 34.4 65.6

H attentats.

Hommes 30.- 70.-

Femmes 33.3 66.7

Hommes et femmes 30.8 69.2

Griquas.

Hommes 8.3 91.7

Femmes 50.- 50.-

Hommes et femmes 14.3 85.7

Non-Boschimans.

Hommes et femmes 6.7 93.3

Maori

-

X

Australien X -

Nous nous trouvons donc ici en opposition avec M. Sera, puisque la majorité de nos sujets Boschimans ont, à ce point de vue, un aspect semblable à celui des non-boschimans, le squelette d' Australien excepté. La différence des angles est bien indiquée par la figure r a, - où l'angle aigu (à gauche, en bas) est dû à un processus plutôt exceptionnel, -et par la figure r, /, où l'angle est obtus.

4. Incisure sur la face radiale.

Notre examen nous a conduits à séparer trois catégories comprenant:

r0 les os où l'incisure est très nette jusqu'à former, parfois, une vraie fosse (fig. r, g) et i));

;

(8)

A PROPOS DU GRAND os (os CAPITATUM) DU CARPE I67

2° les os où cette incisure offre l'aspect intermédiaire d'une solution de continuité des deux facettes proximale et radiale (fig. I b) ; 3° les os sans trace d'incisure.

Nous pensons que les deux premières catégories pourraient être groupées.

Cependant, sur le tableau ci-dessous, nous les laissons séparées. Signalons encore que, pour ce caractère, plusieurs sujets ont présenté une dyssymétrie (3 hommes boschimans, I femme boschimane, 5 hommes griquas, I non­

Boschiman, I Maori).

TABLEAU IV.

Incisure sur la face radiale.

Fréquence en %

Incisure

1

Incisure 1

Incisure 1

Incisure

forte moyenne nulle

Boschimans .

Hommes 39.l 43.5 82.6 1 7·4

Femmes . 38.4 '30.7 69. 1 3o.7

Hommes et femmes 38.9 38.9 77.8 22.2

-

H attentats.

Hommes lO.- 70.- 80.- 20.-

Femmes . 100.- - IOO.-

-

Hommes et femmes 30.8 53� 84.6 15 -4

Griquas .

Hommes 29.4 41.2 70.6 29.4

Femmes . 50.-

-

50.- 50.-

Hommes et femmes 31.6 36.8 68.4 3 1,6

Non-Boschimans

l

Ma o ri . 2 1 .05 26.32 47.37 52.63

A ustra lien

La sene Boschimans-Hottentots-Griquas s'avère ainsi différente de la série des non-Boschimans. En effet, quoique cette incisure manque chez une assez forte minorité des os capitatum du premier groupe, le plus grand nombre en est typiquement pourvu; la proportion est inverse dans le deuxième groupe.

(9)

5. Forme de la tête articiûaire proximale (fig. r, c) et h)) .

Cette tête, chez le type Boschiman, devrait, d'après M. Sera, être ellipsoïde, en opposition à la forme plus carrée de celle des autres races.

Là, l'examen des résultats va nous montrer une variation à l'intérieur de notre série Boschimans-Hottentots-Griquas: les Boschimans seuls ont une majorité de têtes ellipsoïdes, tandis que les Hottentots et les Griquas suivent le mode non-boschiman qu'offre notre série de comparaison ; en effet, si l'on fait abstraction du squelette Australien, cette dernière série donne une proportion de roo% en faveur dP la forme carrée.

TABLEAU V.

Forme de la tête ar&iettlaire proximale.

Fréquence en o/0

Tête ellipsoïde Tete carrée

Boschimans.

Hommes 70.- 30.-

Femmes 58.3 41.6

Hommes et femmes 65 .6 34 -4

Hot t entots.

Hommes 50.- 50.-

Femmes 33.3 66.7

Hommes et femmes 46.2 53.8

Griquas.

Hommes 33.3 66.7

Femmes 5û.- 50.-

Hommes et femmes 35.7 64.3

Non-Boschimans

}

ivlaori JOO.-

Australien X

Notre groupe de Boschimans purs corrobore donc les résultats de l'enquête de M. Sera sur ce point particulier.

:

(10)

A PROPOS DU GRAND os (os CAPITATUM) DU CARPE 169

6. Forme « en champignon » (vite ventrale) (fig. I, k).

TABLEAU VI.

Form e rc en champignon 11 (frêquence en %).

Bosch imans. H ottento/s. Griquas .

Homme·s 50.- Hommes 70.- Hommes 33.3

Femmes 61 ..5 Femmes 100.- Femmes 50.-

Hommes et Hommes et Hommes et

femmes . 54.5 femmes . 76.9 femmes. 35.7

Comme on peut le voir, ce caractère morphologique est loin d'être le fait de tous les os capitatum boschimans, même si l'on inclut, dans la catégorie de ce type, des formes moins caractéristiques, comme celle représentée dans notre figure 1, e. Les Hottentots seuls justifieraient la généralisation de M. Sera.

Ajoutons toutefois, en faveur de celle-ci, qu'aucun des squelettes non­

boschimans ne présente la configuration « en champignon », sauf celui de l'Australien, peu typique, du reste. Nous nous croyons donc quand même autorisés à affirmer que ce caractère, sans être le propre de tous les Boschi­

mans, ne semble se rencontrer que dans ce groupe racial et chez ses voisins immédiats (Hottentots et Griquas).

* *

Si nous récapitulons maintenant les résultats que nous a donnés notre revue des caractères signalés par M. Sera comme spécifiquement Baschi­

. mans, nous trouvons :

A. En accord avec cet auteur, nous attribuons à l'os capitatum boschiman les caractères suivants :

concavité de la face cubitale;

incisure sur la face radiale ;

forme ellipsoïde de la tête articulaire (pour ce qui concerne le-, Boschimans proprement dits) ;

forme « en champignon » (chez les Boschimans et Hottentots).

(11)

B. En désaccord avec M: Sera, nous notons l'absence générale ou la présence peu typique des particularités suivantes :

angle disto-radial aigu;

courbure de la tête articulaire. Ici le désaccord provient du fait que, si le caractère boschiman est très bien représenté dans notre série africaine, il se trouve aussi en majorité chez les non-Boschimans ; il cesse donc d'être spécifique.

Nous avons terminé le travail de vérification, et il nous faut parler encore d'une particularité de l'os capitatum qui nous paraît digne de remarque: nous avons noté, chez une importante minorité des Boschimans, Hottentots et Griquas, la présence d'un tubercule plus ou moins important, placé à la jonction des faces radiale et dorsale, près du bord inférieur du piédestal de l'os. Dans les cas extrêmes, ce tubercule a l'aspect d'un petit condyle articulaire. Si nous signalons cette particularité, c'est en raison de son absence complète chez nos squelettes non-boschimans, celui du Maori seul présentant un léger tubercule.

* *

Il nous reste à conclure brièvement. Si la confrontation de nos résultats avec ceux de M. Sera ne nous a pas permis de confirmer en tous points les affirmations de celui-ci, il n'en est pas moins vrai que les os capitatum des --noschimans--;-cfe même que ceux des Hottentots et Griquas, leurs proches parents, possèdent des caractères morphologiques particuliers, inconnus ailleurs, pour le moment. Peut-être un examen sur des squelettes appar-·

tenant à d'autres races donnerait-il des indications différentes de celles de M. Sera (malgré les comparaisons que cet auteur a faites avec des Andamans). En effet, à plusieurs reprises, nous avons vu que le squelette australien de notre série offrait quelque ressemblance avec celui des Boschimans. Nous posons la question, laissant à d'autres le soin d'y répondre à l'aide d'un matériel différent du nôtre.

Pour ·notre part nous nous sommes contentés de verser au dossier de l'histoire anthropologique d'un groupe humain intéressant entre tous, un document de plus.

NOTE ADDITIONNELLE.

Alors que les pages précédentes étaient à l'impression, nous avons trouvé, au cours d'une revision des ossements découverts par M. le professeur

;

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A PROPOS DU GRAND os (os CAPITATUM) DU CARPE 171

P. Vouga à La Baraque près Neuchâtel 1, dans une sépulture de femme de l'époque de Hallstatt; un os capitatum droit. Bien conservé, celui-ci présente la coloration verte due à la proximité, dans la tombe, d'un bracelet de bronze.

Si nous avons jugé utile de le signaler à la suite de ce travail, c'est en raison de son analogie assez frappante avec les os capitatum Boschimans­

Hottentots-Griquas. En effet, à reprendre l'analyse des différents caractères décrits dans notre étude, nous constatons que l'os capitatum hallstattien s'inscrit dans la diagnose des os sud-africains qu'après M. Sera nous avons arrêtée :

sa face cubitale est concave (cf. § 2) ;

l'incisure de la face radiale existe, faible il est vrai (cf. § 4) ; la tête articulaire a la forme ellipsoïde (cf. § 5) ;

sa forme « en champignon» est caractéristique (cf. § 6).

Les autres caractères t( boschimans» donnés par M. Sera se retrouvent aussi sur cet os capitatum protohistorique :

l'angle disto-radial aigu (cf. § 3) ;

la courbure de la tête articulaire (cf. § r).

L'os dessiné à la figure I, a-e, pourrait presque servir d'il)ustration p�mr celui de La Baraque, tellement la ressemblance est grande.

Ainsi donc, et sans vouloir attribuer à ce seul exemplaire une importance exagérée, nous voyons que l'on rencontre, réunis, dans un groupe racial bien différent de celui des Jaunes d'Afrique, des caractères pourtant considérés comme spécifiques de ces derniers.

Il valait la peine, croyons-nous, d'ajouter ces quelques observations.

1 P. Vo GA: :sinR, 1>11or1 nnnu I Soc. suisse d� nrdh., 1936, p. 39; zg"" Rarport nonucl Soc. �uisS-O do préb., 1917, 11. r.7. - L� crnn� A élt\ dtcr!l p,or M. Eug. f'rTI'ARu: J),n.r �r(rnr-S /11111,ains tle lt1 f,l.riod.• ri, llnllslall, e.,h1tmls ,l'tm lfm11tlt1S 1/11 c,w1011 t!t NertcMtdl. Ardt. 5. d',\1llllr. gén., Gcnôvc, 1. \/I l l, r936, p. 63. Il somhk' avoir appartenu h. une représentante d'une race do]icbott'.ipho.lc curQpét;rom.\ (nordi(JUC ?) .

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