HAL Id: jpa-00234961
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Étude de la radioactivité α de l’atmosphère d’un laboratoire par des émulsions nucléaires
Enis Erdik
To cite this version:
Enis Erdik. Étude de la radioactivité α de l’atmosphère d’un laboratoire par des émulsions nucléaires.
J. Phys. Radium, 1954, 15 (6), pp.445-451. �10.1051/jphysrad:01954001506044500�. �jpa-00234961�
445
ÉTUDE
DE LARADIOACTIVITÉ 03B1
DEL’ATMOSPHÈRE
D’UN LABORATOIRE PAR DESÉMULSIONS NUCLÉAIRES
Par Dr. ENIS
ERDIK,
Institut de Physique atomique de Lyon.
Sommaire. 2014 Nous avons d’abord identifié les éléments à émission 03B1 présents dans l’atmosphère
d’un laboratoire de radioactivité à l’aide de mesure de longueurs des traces dans les émulsions nucléaires, puis nous avons mesuré la radioactivité du laboratoire par rapport à celle de l’air libre.
JOURNAL PHYSIQUE TOME
15,
JUIN1954,
1. Méthode et
appareillage.
- En mesurant lalongueur
des traces dans les émulsionsnucléaires exposées
aux aérosolsprésentant
une radioactivité oc,il est
possible
de différencier et d’identifier cesémet-
teurs a
[1].
Les aérosolsradioactifs,
c’est-à-dire lessuspensions
departicules
ou depoussières
radio-actives dans
l’atmosphère
dulaboratoire, peuvent
être constitués d’émetteurs
a, B
ou y. Nous nousFig. 1. - Représentation schématique de l’appareil (coupe horizontale).
occuperons
uniquement
dans ce travail des émet-teurs x.
La méthode que nous avons utilisée pour l’enre-
gistrement
desparticules
a émises par lesaérosols,
consiste à collecter ces aérosols sur uneplaque
nucléaire
adaptée
à unaspirateur.
Cetappareil
por- tatifd’aspiration ( fig. i)
fonctionnant comme unprécipitateur
àjet
d’air[2], [3],
est constitué parun
petit
moteurélectrique
à hélice et par unporte- plaque,
montés dans une boîtemétallique.
Pour lacollection des
poussières,
l’airchargé
d’un aérosolest astreint à suivre par
aspiration
lechemin
enzigzag indiqué
par lesflèches
sur lafigure.
Sousl’effet de la force
centrifuge qui
apris
naissance dans cettebrusque
déviation des filetsd’air,
lespoussières
se collectent sur,la
plaque
nucléaire. Le débit d’airutilisé est de
40o cm3 /s.
’Nous avons utilisé les
plaques
Ilford « pourrecherches nucléaires o G 5 de ioo f
d’épaisseur.
Ces
plaques
nucléaires ont étédéveloppées
suivantla méthode à deux
températures [4].
Les traces
enregistrées
dans les émulsions nucléairesont été mesurées avec un
microscope
binoculaireayant
ungrossissement
due 1000 X environ avec unobjectif
à immersion(oculaire
10 X etobjectif
g2X ).
Avec
l’objectif,
l’oculaire et le micromètreemployés, chaque
division du micromètre oculairecorrespond
à 1,2 [J..
z
2. Identification des émetteurs oc. -- Nous
avons examiné trois
plaques
nucléairesqui
ont étéexposées
aux aérosols radioactifs dansdeux pièces
du laboratoire
pendant
des durées’d’exposition
etd’aspiration
différentes afin de détecter les radio- éléments à vie courte etlongue.
Nous avons d’abord
posé l’aspirateur
contenantune
plaque
nucléaire G 5de 100 u d’épaisseur,
dansla
pièce
1. Laplaque
dansl’aspirateur
a été laissée12
jours
dans lapièce,
maisl’aspirateur
n’a fonc-tionné
pendant
cetemps
que4o h,
parintervalles,
pour la
première plaque
et pour la deuxièmeplaque,
3
jours
et 16 hd’aspiration.
Ensuite
l’aspirateur
a étéposé
dans la secondepièce
et la troisièmeplaque
nucléaire a étéexposée
aux aérosols radioactifs
pendant
i oo h sapes inter-ruption.
’
Pendant le
développement
de lapremière
et dela troisième
plaque,
pour éviter la contraction de lagélatine
au cours duséchage,
laplaque
a étéplongée
avant celui-ci dans une solution de
glycérine.
D’après
nos vérifications de lacontraction,
nousavons
adopté,
pour lesplaques
1 et3,
la valeur du facteur de contraction s = i. Par contre, pour la deuxièmeplaque,
les mesures faites ont montré unecontraction de
49
pour 100, donc la valeur du facteur de contraction trouvée est de s = 2.On sait que les
particules
ce émises par une source radioactive donnée ont un parcours déterminé et constant. Ce parcours,caractéristique
pourchaque
radioélément
considéré, dépend
du milieu traversépar
cetteparticule. Cependant,
toutes lesparticules
ocdues à un émetteur
monoénergétique
nepeuvent
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphysrad:01954001506044500
446
pas traverser exactement la même
épaisseur
dematière
absorbante,
surtout dans l’émulsionqui
estun milieu
hétérogène.
Onpeut
donner au parcoursune valeur moyenne autour de
laquelle
fluctuent les parcours des diversesparticules
a. Donc la courbeFig. 2. - Distribution des longueurs des particules 7
de Ra C’ dans l’émulsion.
I, courbe intégrale; D, courbe différentielle
(le parcours le plus probable est de 38,5 p.).
qui représente le
nombre departicules
«ayant
un parcourscompris
entre Ret R +
dR estapproxi-
mativement une courbe
gaussienne (fig. 2).
La fluc-tuation y
peut s’exprimer
en fonction deàR,
AR étant lademi-largeur
de la courbe différentielle pourl’amplitude
moitié del’amplitude
maximum :Dans le cas des
particules
nonhomogènes (phéno-
mène
collectif),
la courbe tracée révéleraplusieurs
maxima
marqués,
chacuncorrespondant
à un groupe departicules
oc émises par un radioélément connu.La
position
et la hauteur d’un sommetpeuvent
donner des
renseignements statistiques
surl’énergie
et le nombre des
particules appartenant
à ce groupe.Nous avons identifié
les
radioéléments ce à l’aide de la courbeénergie-parcours
de Lattes et col.[5], [6].
En vue de faire
apparaître
distinctement les différents sommets et le parcours moyen corres-pondant,
nous avonsmesuré
leplus grand
nombrepossible
de traces. Pendant ledépouillement
desplaques,
nous avonsrencontré,
en dehors des tracesisolées, plusieurs grains
radioactifs et des étoiles oc à deux branchesqui
sont identifiésséparément.
a. Grains
radioactifs.
- Dans ledépouillement
dela
plaque I,
nous avons rencontré sixgrains
radio-actifs,
de différentes grosseurs émettant des par- ticules ce issues d’un centre d’émission commun.Nous avons fait la
statistique
du nombre de traces mesurées dues àces grains
et nous avonsessayé
deles identifier. Dans le tableau 1 nous avons
indiqué
le nombre de traces mesurées et les radioéléments identifiés.
L’histogramme (fig. 3), représentant
ladistribution de 107 traces mesurées en fonction de leur parcours, montre que la substance mère
qui
émet cesparticules
« est le radium(21-1 88 ’Ra).
On
voit,
deplus, quelques
tracescorrespondant
auradon
(222 86 Rn)
et à sondépôt
actif à vie courte :Ra A et Ra C’.
TABLEAU 1.
Grains
radioactifs.
Fig. 3. - L’histogramme de six grains radioactifs contenant I o7 traces a mesurées.
b.
Étoiles
«. -- Dans ledépouillement
des trois ,plaques
nous avons rencontré ungrand
nombreFig. 4. - L’histogramme de 134 étoiles a
à deux branches observées dans trois plaques.
d’étoiles 0153 à deux branches et nous avons
essayé
de les identifier.
La distinction entre les traces isolées et les traces
en étoiles
peut
donner des indications sur la nature des radioélémentsétudiés ([1], p. 14_7). L’histogramme
de la
figure 4 représentant
les distributions de134
étoiles ce à deux branches observées montre que les branches courtescorrespondent
auxparticules
cedu Ra A et les branches
longues correspondent
auxparticules
ce du Ra C’. ’L’observation d’un
grand
nombre d’étoiles du Ra A-RaC’,
montre évidemment laprésence
duradon dans
l’atmosphère
du laboratoire : ellesproviennent
de ladésintégration
des atomes du RaA, puis
du Ra C’.Les résultats obtenus à l’occasion de l’identifi- cation des
grains
radioactifs et des étoiles ce donnentdéjà
desrenseignements précieux
sur les radio- élémentscontaminants,
que nous pouvons résumercomme suit :
,
io Existence certaine des radioéléments :
radium, radon,
Ra A et RaC’, c’est-à-dire,
la série duradium, excepté
leRa F,
dans les aérosolsétudiés;
9-0 Possibilité d’obtenir une relation
énergie-
parcours relative aux radioéléments ci-dessus dans l’émulsion G 5 et des
spectres
de parcours compa- tibles avec les fluctuations de parcours et les erreursde mesures : sur les
histogrammes,
on voit que les parcours moyens desparticules
ce duRa,
du Ra Aet du Ra C’ sont de rg,
27
et3g
p.. Nousprofiterons
de ces parcours moyens pour l’identification des traces isolées.
c. Traces isolées. 2013 Comme nous avons l’intention d’obtenir les constantes
statistiques sûres,
nous avons fait deux séries de mesures sur les traces isolées : 1° Nous avons d’abord mesuré les traces émisesparallèlement
à la surface de l’émulsion ou faisantavec
celle-ci
unangle
inférieur à 15°. Aupoint
de vueFig. 5. - Histogramme de I3I 1 traces isolées à faible pente (série du radium).
Fig. 6. - Histogramme de 6 3 7 traces isolées avec toutes corrections (s = 2).
Fig. 7. - Histogramme de 1376 traces isolées.
de la différenciation des radioéléments
contaminants,
on
peut
secontenter,
pour un examenrapide,
à notreavis,
de mesurer seulement lesprojections
horizon-tales des traces.
2° En mesurant les
projections
horizontales et lesprojections
verticales destraces,
nous avonscalculé,
en tenant
compte
du facteur de contraction de lagélatine,
leslongueurs
réelles des traces avant ledéveloppement.
’448
Nous avons tracé
l’histogramme (fig. 5)
de1311 traces à faibles
pentes enregistrées
par laplaque
I. Les sommets de cethistogramme
révèlentclairement l’existence de
cinq
groupes departicules ce
ainsi que
leurs
nombres relatifs. Nous avonsindiqué
sur les sommets les noms des
radioélénients
iden- tifiéscorrespondants.
Nous reviendronsplus
loinsur le
premier
sommet x que l’on rencontre aussi sur d’autreshistogrammes.
Pour obtenir les vraies
longueurs
des traces, nousavons mesuré les
projections
horizontales et verti- cales des tracesenregistrées
sur lesplaques
IIet III. On a tracé ainsi deux
histogrammes (fig.
6et
7)
contenantrespectivement 637
et1376
traces.Les sommets Ra A et Ra C’ sont très
aigus,
maisles sommets Ra et Rn
n’apparaissent
pas.Voici les causes
principales
de ce fait :io Erreurs de mesure sur les vraies
longueurs
destraces. Erreurs sur les
projections
horizontales et verticales des parcours. Leslongueurs
réelles des traces se calculent à l’aide de la formuleDans cette
formule,
Y et Zreprésentent
lesprojec-
tions horizontale et verticale d’une trace et S
repré-
sente le facteur de contraction de la
gélatine. D’après
cette
formule,
la limitesupérieure
de l’erreur relativepossible
sur R sera deOn voit que l’erreur faite sur R
augmente
avec S2.Les mesures des
projections
horizontales des traces sont faites ào,5
divisionprès,
soito,6 u;
celles desprojections
verticales ào,5 u. près.
Donc
admettons une erreur absolue de
i, 5
lu dans lesmesures de Y et Z.
A titre
d’exemple,
nous avons calculé les erreursminima et maxima relatives est absolues sur R pour les branches des étoiles mesurées sur la
plaque
I(s
=i).
Nous avons constatéque
1 leserreurs relatives étaient
comprises
entreo,05
eto,08
et les erreurs absolues
entre ±1,8
et±2,iu.
En cas de
contraction,
ces limites des erreurs serontaugmentées.
Les
énergies
desparticules
(x duRa,
du Rn etdu Ra A étant de
4,80, 5,4g
et5,99
MeV et lesparcours
correspondants I g, 5, 23,5
et26, 7
[1., lespetites
différences entre ces parcours assez voisins l’un de l’autre se trouvent dans les limites deserreurs de mesures et de fluctuations des parcours.
2° De
plus,
le nombre de traces dû au radondépend
des conditionsexpérimentales :
le radonétant un gaz
radioactif,
n’est pas retenu par les. aérosols
collectés sur laplaque.
La vitessed’aspi-
ration étant
4o cm js,
le radon traversel’aspirateur
en 2 s.
Donc,
pour le radonayant
unepériode
assezlongue (T
=3,825 jours),
il ne fat pasespérer beaucoup
detraces, pendant
la durée de son passage devant laplaque.
Le radium étant un radioélément à vie
longue,
le nombre de traces dues au radium
dépend
de ladurée de
l’exposition.
30 Ra A étant
beaucoup plus
actif que Ra etRn,
dans la durée courte de
l’exposition,
les sommetsélevés du Ra A couvrent les sommets
beaucoup
moins hauts du Ra et du Rn.
Cependant,
si nouscomparons les sommets Ra A de ces
histogrammes
avec ceux des
grains
radioactifs et ceux des étoiles a, nous pouvons constater que ces sommetsprésentent
une
dissymétrie
du côté des traces courtes. Celaindique probablement
l’existence d’autres radio-éléments
de ce côté.En
effet,
sur leshistogrammes,
la fluctuation de étant A n 38 20132013 22r, 1
parcours étant OR
- 2 = 3 F pour les par-
ticules ce du Ra A,
il est logique
d’attribuer au radium
et au radon les traces ayant
des parcours compris
entre 22
(ou 21)
et1 4
p..Les sommets x rencontrés sur trois
histogrammes (fig. 3, 5, 7)
contiennent d’assez nombreuses traces et s’élèventrespectivement
sur les parcours dei o- 1 5 F,
de I i divisions du micromètre
(à
peuprès 14 F)
etde
13-14 [J..
Les radioéléments attribuables à cessommets seraient U 1
(4, 2o MeV) et " ’ 0 2 Th (4, 2 1 MeV) ayant
des parcours dans l’émulsion de15, 6
et16 F.
Nous allons considérer trois cas
possibles :
i° Les radioéléments ci-dessus
correspondant
àces sommets
peuvent
être dus aux aérosolsétudiés;
2° Ces radioéléments
peuvent
êtredus
au fond ade l’émulsion et de son
support
de verre; "3,0 Ces sommets x
peuvent
être dus aux radio-éléments identifiés
qui
émettent desparticules
«ayant accompli
une fraction de leur parcours dans l’air et venant finir dans l’émulsion. Nous allons étudier brièvement ces trois cas :Dans le cas où l’uranium
appartient
aux aérosolsétudiés,
pour que la série U-Ra soit enéquilibre
radioactif avec ses
dérivés,
il fautpratiquement
unedurée de 83 000.10 ans au moins. Dans ces condi- tions il n’est pas
possible d’observer, pendant
unecourte durée de
l’exposition,.
ungrand
nombre departicules
ce dues au Raet à
ses dérivés. Donc l’ura- nium nepeut
être leparent
des radioéléments iden- tifiés. Pour cette raison et selon nos identificationsprécédentes, il
n’existe que la série du radium dans les aérosols étudiés.Cependant
laplaque
1restée 15
jours
dans lapièce,
apeut-être enregistré plusieurs
ce de l’uranium et du thorium venant des aérosols.Pour la même
raison,
nous n’avons pas pu ren- contrer Ra F dans la série du radium identifiée.En
effet,
lapériode
du Ra D étant de T == 22,2 ans,449
les sels du radium récemment
préparés
ne contiennent pas Ra F enquantité d’équilibre
avant 22,2.10 ansDonc il
n’y
a paspratiquement
departicules
cedu Ra F dans les
particules
identifiées.Ces sommets x
peuvent
êtreattribués,
fortproba-
blement,
auxparticules
x du Thlui-même,
venantde l’aérosol ou venant de l’émulsion. Pour que la série du thorium
soit
enéquilibre
radioactif avec sesascendants,
ilest
nécessaire de laisser s’écoulerune durée de
6,7.10
ans au moins.Cependant,
nousn’avons pas pu rencontrer les
particules
ce àlongs
parcours
(46 F)
du ThC’, caractéristiques
pour l’identification de lasubstance mère,
ainsi que les étoiles (x àquatre
ou àcinq branches,
indicatrices distinctives pour la série du thorium.D’après
cesconsidérations,
il n’existe pas de dérivés du thorium.Quant
au thoriumlui-même,
il a une radioactivité très faible. Eneffet,
la constante radioactive du Th étant de À = i, 60. 10-18s-1,
la fraction du nombre d’atomes de Thdésintégrés pendant
la durée del’exposition
de ioox36oos(pour
laplaque III)
sera :
C’est-à-dire que si
5I . 1014
atomes de thorium(7.
10-10g)
sont initialementprésents,
un seul atomesera
désintégré pendant
i oo h.Dans le cas où les sommets x
appartiendraient
aufond de
l’émulsion, l’épaisseur
de l’émulsion utilisée étantde 100 [J-,
l’activité dusupport
de verre nejoue
pas de rôle. Il reste encore les x dues à l’émulsion elle-même et auxpoussières
collectées sur l’émulsionpendant
la fabrication. La valeur de cette radio- activitésuperficielle
desplaques
Ilford est deo,4
tracepar centimètre carré et par
jour [7].
Si nous tenonscompte seulement
du nombre leplus probable
detraces
mesurées,
le nombre de celles-ci est(pour
laplaque I)
deo,8
par centimètre carré et parjour.
Le même nombre pour la
plaque
III est de 16.Ces valeurs étant
plus grandes
que la valeur de la radioactivitésuperficielle
desplaques vierges,
unegrande partie
de ces traces dues aux sommets xpeut
êtreattribuée,
fortprobablement,
au Th et Uprésents
dans les aérosols et aux radioéléments iden- tifiés émettant lesparticules
ce loin de l’émulsion.3. mesure de la radioactivité de
l’atmosphère
du laboratoire. - Le dénombrement des par- ticules x
enregistrées
par laplaque photographique permet
d’évaluer la radioactivité del’atmosphère
du laboratoire
polluée
par des aérosols radioactifs.En même
temps
à l’aide deshistogrammes repré-
sentant la distribution des
longueurs
desparticules
(x,on
peut séparer
les groupeshomogènes
par la diffé-rence de parcours.
Ensuite,
les sommets des histo- grammespermettent
de déterminer lerapport
entre les différents radioéléments contaminants.La radioactivité de
l’atmosphère
du laboratoirese compose de deux sortes de
particules
« :10 Les
particules
ceprovenant
de la teneur enradon de
l’atmosphère’
normale et sondépôt actif,
Ra A et
Ra C’;
20 Les
particules
ce venant d’autres sources radio-actives
qui
sont utilisées dans lesexpériences
cou-rantes du laboratoire.
L’atmosphère
libre contienttoujours
des gazradioactifs,
radon etthoron, qui
sedégagent
conti-nuellement des minerais de la croûte terrestre contenant du radium et du thorium. Ces gaz radio- actifs se
désintègrent
dans l’air et leursproduits
dedésintégration
adhèrent sur lespoussières
de l’air.Quand
on collecte cespetites particules
ou aérosolsde
l’air,
on obtient une radioactivité naturelle mesurable.On connaît
plusieurs
méthodes pour ledosage
duradon et de son
dépôt
actif dansl’air, généralement
dans un but de
protection
sanitaire[2], [3], [8]
à[13].
Ces méthodes de
dosage
et de détectionreposent
surl’existence d’un
équilibre
radioactif entre le radon et sondépôt
actif à viecourte,
RaA,
RaB,
Ra Cet Ra C’. En
réalité,
les concentrationsatmosphé- riques
de ces dérivés au cours d’uneexpérience
de’ dosage
ne restentgénéralement
pas constantes.Les concentrations des dérivés et, par
suite,
’l’étatd’équilibre
varient avec les conditions d’aération naturelle et artificielle.Cependant, les
relationsmathématiques
reliant lesquantités
dechaque
dérivéà la concentration du radon ont été
développées
pardifférents auteurs
[11], [12], [13].
Lesexpériences
faites ont démontré
qu’il
existe une relation entre la concentration du radon dans l’air et lesquantités
de ses dérivés à vie courte. On
peut
donc utilisercette
propriété
pour mesurer la concentration du radon et de ses dérivés eux-mêmes. Le radon n’étant pas retenu par les aérosols dans ces méthodes dedosage,
la radioactivité ce de l’air libre estégale
àla somme des radioactivités du Ra A et du Ra C’.
D’après
les mesures de Jech[8],
on a constatéqu’une
seule
particule
ce dedépôt
actifcorrespond
à 6 . r o-14 C de radon dans l’airaspiré (de
volume I25cm3).
La concentration naturelle du radon varie de 5.
10-10 P.
CIcm3,
pour lesrégions montagneuses, jusqu’à 10-12flC/cm3,
au-dessus des océans[11].
Les mesures de
Roy [14]
ont attribué à la teneur enradon de l’air libre à
Paris,
la valeur96.io-113 (ou 118.10-18) C Icm3
del’atmosphère.
La teneurmoyenne est de l’ordre de 10-16 C
/cm3
etcorrespond
à une émission d’environ 220 « de
Rn,
Ra A et Ra C’par mètre cube d’air et par minute
[ 15].
Les aérosols radioactifs de
l’atmosphère
du labo-ratoire
jouent
un rôlecapital
àplusieurs points
de vue :
a. Au
point
de vue de la toxicité despoussières
en
suspension
dans l’air du laboratoire. Les effetsbiologiques
des aérosols radioactifs surl’organisme
450
peuvent
être externes par les rayonsoc, g
et yqu’ils
émettent, ou internes par inhalation et accumu- lation dans le sang.
b. Par la
contamination,
l’air du laboratoireacquiert
une conductibilitéanormale,
l’isolement desappareils
de mesure devient insuffisant et demandebeaucoup
deprécautions.
c. Les mesures de faible radioactivité par comp- teurs deviennent entachées d’une erreur
impor-
tante.
A cause, de la toxicité de l’air du
laboratoire,
il a été fixé pour les différents radioéléments inhalés des doses de tolérance oud’exposition
admissiblemaximum. Généralement le
degré
derisque
varieselon
l’énergie
et letype
deradiation,
lapériode
del’isotope
et le sortmétabolique.
Ces dosesrepré-
sentent la teneur de l’air en
poussières
radioactives par unité de volume d’airrespiré.
Elles sont engénéral
valables pour uneexposition journalière
de 8
h,
6jours
parsemaine, pendant
une année.Voici
(tableau II)
le niveau maximum toléré pour différents émetteurs ceidentifiés
sous formed’aéro-
sols dans l’air[2], [11], [12].
Pour mesurer la radioactivité de notre
laboratoire,
nous avons
déterminé,
toutd’abord,
le fond cesuperficiel
desplaques
utilisées. Nous avons choisiune mesure relative pour ne pas tenir
compte
du rendement del’aspirateur.
Eneffet,
lerendement,
c’est-à-dire lerapport
entre lepoids
depoussières
collectées sur la
plaque
par unité de volume d’airayant
traversél’appareil
et lepoids
depoussières
réellement
présentes
par unité de volumed’air, dépend
non seulement de la construction del’appa-
reil mais encore de l’état des
poussières
dans l’airaspiré.
TABLEAU II.
Niveau admissible maximum des aérosols.
(’) R. K. SKOW, V. V. V ANDIVERT et F. R. HOLDEN, Nucleonics, vol. 11.
no 8, 1953, p. 45; R. K. Show, Nueleonics. vol. 10, no 3, J952, p. 62.
(2) LAPP et ANDREWS, Nuclear Radiatinn physics, 1950, p 47o.
1 C : quantité d’isotope subissant 3,7. 1010 désintégrations/s.
_
A cet
effet,
nous avonscompté
les traces enre-bistrées
par troisplaques impressionnées
dans lesmêmes conditions
expérimentales (durée
del’expo-
sition : 3
h) :
jo Une
plaque-témoin,
pour connaître la radio- activité asuperficielle
due au fond desplaques utilisées;
5&° Une
plaque exposée
àl’atmosphère libre,
à l’extérieur dulaboratoire;
pour connaître la radio- activité de l’air librerelative
au rendement de notreaspirateur;
30 Une
plaque exposée
à l’air d’unepièce
ferméedu laboratoire.
Nous avons
consigné
les résultats decomptage
pour trois
plaques
dans le tableau III. Le nombre departicules
acomptées
pourchaque plaque
étantde
378, 1306
et1703,
l’erreur relativestatistique
sera inférieure à
5,
3 et 2 pour i oo.TABLEAU III.
’
Selon les valeurs du tableau
III, 4e ligne,
lerapport
entre la radioactivité de la
pièce
considérée et la radioactivité del’atmosphère
libre seraégal
à :Si l’on
adopte
la radioactivité del’atmosphère
libre
égale
à 220a jm3
d’air et parminute,
la radio- activité de lapièce
du laboratoire considérée seraégale
à 315a /M3
d’air et par minute. Donc la dose de tolérance étant der ob a/m3
d’air et par minute(tableau II),
la radioactivité de lapièce
du laboratoire est 30o fois au-dessous de la dose de tolérance.On sait que ces valeurs varient dans de
grandes proportions
d’unjour
à l’autre selon les conditionsextérieures,
telles quebalayage,
aération etexpié-
riences en cours.
Ce travail a été effectué à l’Institut de
Physique atomique
deLyon
sous la direction de M. le Profes-seur Jean Thibaud. Je suis heureux de lui
exprimer
ici ma
profonde gratitude
pour l’accueil et les encou-ragements qu’il
m’aprodigués pendant
monséjour
dans son laboratoire.
. Je remercie tout
particulièrement
M.Georges Marguin qui
a bien vouludévelopper
lesplaques
quej’ai
examinées et m’a constammentdirigé
de sesconseils
bienveillants,
et MlleMonique
Maitrot pour lesprécieuses
discussions quej’ai
eues avec elle surl’interprétation
des résultats.Manuscrit reçu le g décembre 1963.
BIBLIOGRAPHIE.
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[15] CURIE Mme P. - Radioactivité, 1935, p. 493.
CONTRIBUTION A
L’ÉTUDE
DE LA DIFFUSION 03B1-PROTON POUR DES PARTICULES 03B1D’ÉNERGIE
COMPRISE ENTRE3,1
ET5,3
Me VPar CHARLES
RUHLA,
Élève à l’École Normale Supérieure de Saint-Cloud,
Service de Physique Nucléaire du C. E. A.
Sommaire. 2014 L’existence de résonances dans la diffusion 03B1-proton pour des noyaux 03B1 d’énergie
inférieure à 5 MeV a été signalée dans des expériences anciennes. Des données nouvelles sur la position
du niveau fondamental du noyau instable 5Li ont amené à mettre en doute l’existence de ces réso-
nances. Les expériences ont été reprises avec des conditions expérimentales plus favorables et n’ont pas permis de retrouver les « résonances » en question. Toutefois, la diffusion ne peut être expliquée uniquement par les forces coulombiennes.
LE JOURNAL DE PHYSIQUE ET LE RADIUM.
’
TOME
15,
JUIN1954,
Introduction. - La diffusion des
particules
apar les noyaux
légers qui présentent
une faiblebarrière de
potentiel
doitpermettre
l’étude des forces nucléaires. Parmi ces noyaux, le noyaud’hydrogène
a faitl’objet
de nombreux travaux.A
partir de 1934,
certainsauteurs,
étudiant la distribution enénergie
desprotons
émis par une ciblehydrogénée
soumise à un bombardement ad’énergie variable, signalent
que cette distributiona une structure de groupes. C’est ainsi que Frank
[1],
Pose et Diebner
[2],
Volland[3],
ontsignalé
laprésence
de trois groupes. Aucontraire,
Pollard etMargenau [4]
déclarent ne pas avoir retrouvé cette structure.Ces études ont été
reprises
de1987
àig4o
à lachambre de
Wilson,
par TsienSan-Tsiang [5] qui
utilisait les meilleures conditions
expérimentales
de
l’époque.
Tsien trouve que la courbe de distri- bution desprotons présente
six résonances étroites.La
présence
de ces résonances a étéinterprétée
par la théorie du noyaucomposé :
elles étaient attribuées àl’existence
de six niveaux d’excitation du noyau instable 5Li. Parrapport
au centre degravité
dusystème
4He+ ’H,
ces niveaux devaient avoirpour
énergie o,556; o,64o; 0,740; 0,828; o,go8 i, 004 (±
0,02MeV).
Depuis lors,
un certain nombre de réactions nucléaires effectuées dans des conditionsexpéri-
mentales différentes ont
permis
depréciser
lespropriétés
de 5Li.Titterton et
Brinkley [6],
dans l’étude de la réaction 6Li(y, n)
5Li par latechnique
des émulsionsphotographiques,
trouvent commeénergie
du niveaufondamental 1,6 ± 0,2 MeV par
rapport
au centre degravité
dusystème 4He +
1H. Ce travailprésente
toutefois l’inconvénient de ne
porter
que sur 70 évé-nements,
nombre relativement faible.Frier, Lampi,
Sleator et Williams[7],
en réali-sant la diffusion des
protons
par les noyauxd’hélium,
trouvent une résonance
large
attribuée au niveaufondamental pour une
énergie
de1,8
MeV dansle
système
du centre degravité. Toutefois,
le domainedes
énergies
inférieures à i MeV n’a pas étéprati- quement exploré
au cours de cesexpériences.
L’étude
du noyau5He,
noyau miroir de5Li, qui peut
être faite par les réactions4He (n, n) 4He [8]
et 4He