NOTE
DEUX CAS NOUVEAUX DE FUSION CENTRIQUE
CHEZ LES BOVINS
C.-P. POPESCU M
me
Jeannine
BOSCHERUnion nationale des
Coopératives d’Élevage
et Inséminationartificielle
etLaboratoire de
Génétique factorielle,
Cent y
e national de Recherches
zootechniques,
I. N. R.A.,
78 -Jouy-en-Josas
RÉSUMÉ
Deux cas de fusion
centrique
sont décrits dans la race montbéliavde. Selonl’idiogramme établi,
la fusion
centrique implique,
comme dans les autres races où elle a étédécrite,
les chromosomes1
et 29.
La translocation de
type
robertsonien entre 2chromosomesacrocentriques
avec la formation d’un chromosome méta- ousubmétacentrique
est aussiappelée
fusioncentrique.
Sur le nombre réduit d’anomalies de structure décrites chez les bovins elle est actuellement laplus fréquente.
G USTAVSSON
et ROCKBORN
( 19 6 4 )
sont lespremiers qui
la décrivent chez trois animaux de la race rouge suédoise. Ils’agissait
d’une fusioncentrique
avec la formation d’un nouveau submé-tacentrique
et la réduction du nombre de base à 59, à l’étathétérozygote.
Une vaste étude entre-prise
par lasuite,
sur ungrand
nombred’animaux,
a révélé que, dans cette race, 13 p. 100des animauxportent
la fusioncentrique
à l’étathétérozygote
et o,5 p. 100à l’étathomozygote (Gus-
T AVS
SON,
1966, ig6g).
La même anomalie est trouvée par HERSCHLER et FECHHEIMER
(i 9 66)
chez une femellefree-martin,
issue d’une naissancetriple.
RUGIATIet FEDRIGO( 19 6 7 )
observent une fusion cen-trique
à l’étathomozygote
chez un taureauvomagnol, achondroplasique.
R
IECKet al.
( 19 68)
la trouvent chez une femellepie
rouge allemande et chez 3 de ses descen- dants. AMRUD(ig6g)
étudie 43o animaux de race rougenorvégienne
et trouve 4,3 p. loo d’animauxhétérozygotes
pour la fusioncentrique
mais aucunhomozygote,
cequi indique
unefréquence
moins
importante
que dans la race rouge suédoise.Récemment,
HARVEY( 1971 )
décrit une fusioncentrique
chez un taureau charolais et 8 de ses descendants.A
l’exception
de l’animalachondroplasique
décrit par RUGIATI et FEDRIGO( 19 6 7 )
et destrois
premiers
étudiés par GUSTAVSSON et ROCKBORN( 19 6 4 ) qui
étaient atteints de leucémielymphatique,
tous les autres animaux trouvésporteurs
de la fusioncentrique
étaientphénoty- piquement
normaux.Mais,
étudiant les effets de cetteanomalie,
GUSTAVSSON( 1971 )
trouve untaux d’élimination
plus grand
ainsiqu’une
fertilitébasse,
chez les filles des taureaux affectés.En raison de ces effets et de la
fréquence
relativementgrande
dans certaines racesbovines,
l’étude de cette anomalie s’avèreimportante.
Dans la
présente
note sont décrits deux animauxporteurs
d’une fusioncentrique, apparte-
nant à la race montbéliarde.
MATÉRIEL ET MÉTHODE
L’étude
porte
sur deux taureaux montbéliaydsâgés respectivement
de 3 et m ans,phénoty- piquement
normaux et de fertilité normale. Des cultures de sang ont été faites selon la méthode de MOORHRAD et al.( 19 6 0 ),
modifiée par Nicxoi,s et al.( 19 6 2 ).
Environ 30métaphases
ont étéphotographiées
augrossissement
i 2go x sur unepellicule
Kodak Microfile. Unidiogramme
a étéétabli,
basé sur une méthode décrite antérieurement(PoPEscu, ig6g).
Lalongueur
moyenne dechaque
chromosome estexprimée
en valeur relative, commepart
pour mille de lalongueur
totaledu
complément haploïde.
La variance et l’erreur standard de la moyenne ont été calculées pour
chaque
chromosome.RÉSULTATS ET DISCUSSION
Dans toutes les cellules
étudiées,
chez les deuxanimaux,
le nombrechromosomique
est de59
parmi lesquels
47 autosomes et 2chromosomes sexuels(fig.
i a etb).
La réduction du nombrechromosomique,
normalement de 60pour cetteespèce,
est due à une fusioncentrique
survenueentre 2autosomes
qui
ont formé un chromosome nouveausubmétacentrique.
Les valeurs moyennes des
longueurs
relatives des deux bras du chromosomefusionné, pré-
sentées dans
l’idiogramme (tabl. i), correspondent
auplus grand
et,respectivement,
auplus petit
des chromosomes ducomplément haploïde. Les g cellules
mesurées dans cetidiogramme appartenaient
à l’animalâgé
de 3 ans. Des mesurespratiquées
sur des cellules de l’autre animalqui
nefigurent
pas dans cetableau,
ont donné des chiffres semblables.La
participation
du chromosome n° i, leplus grand
ducomplément,
dans cettefusion,
estsans
ambiguïté, puisque
sa taille est nettementsupérieure
à celle de la deuxièmepaire
et sa valeurrelative assez
proche
de la valeur du braslong
du chromosome fusionné.Quant
aupetit
bras duchromosome
fusionné,
bienqu’il
y ait une certaine différence par excès entre sa valeur relative et celle duplus petit
chromosome due aux erreurs de mesure, son identité avec ce chromosomeparaît
laplus
vraisemblable.En
effet,
dans son ensemble le chromosome fusionnéparaît
surévaluéquant
à salongueur
relative
puisque
même son braslong
estplus grand
que le chromosome 1, alorsqu’une
fusioncentrique implique toujours
laperte
d’unpetit fragment centromérique.
Deplus,
il estpossible qu’en
mesurant le chromosomefusionné,
on ait favorisé lepetit bras,
en raison de la difficulté depréciser
laposition
exacte du centromère.Se basant sur un
idiogramme
établi pour des cellules normales et des cellules à 59 chromo- somes, GUSTAVSSON(ig6g)
trouve que la fusioncentrique présente
dans la race rougesuédoise, implique
leplus grand
et leplus petit
chromosome ducomplément ( 1/29 ).
AMRUD( 19 6 9 )
affirmeégalement qu’il s’agit
du mêmetype
de fusion dans la race rougeno y végienne
etqu’elle
aurait étéintroduite par des taureaux de race rouge
suédoise, qui
avaient contribué à la formation de cetterace.
Sans avoir fait de mesures, RUGIATI et FEDRIGO
( 19 6 7 ) pensent,
de leurcôté,
que la fusioncentrique
observée dans la raceromagnole
se seraitproduite
entre les chromosomes n° i et 28.Dans les autres cas décrits dans la race
pie
rouge allemande(R IECK
et al.19 68)
et charolaise(H AR -
VE Y
,
1971 )
la fusioncentrique implique toujours
les chromosomes 1 et 29.L’hypothèse
d’une anomaliechromosomique
du mêmetype, impliquant
les mêmes chro- mosomes, apparue par hasard dans des races et des paysdifférents,
est peuprobable.
Onpeut plutôt
supposer que cette anomalie remonteplus
loin dans laphylogenèse
del’espèce,
chez unancêtre existant avant la formation des races actuelles.
Reçu pour publication
en novembre 1971.SUMMARY
TWO NEW CASES OF CENTRIC FUSION IN CATTLE Two new cases of centric fusion are described in montbeliayd breed of cattle.
Idiogram
shows that chromosomes i and 29 are involved in the centricfusion,
as in othercattle breeds where it has soon been found.
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