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Le Dernier Jour D un Condamné Chapitres 1 et 6 Présenté par: EL GHAZLANI ABDELMAJID LYCEE QUALIFIANT AL JOULANE

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Academic year: 2022

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Texte intégral

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Le Dernier Jour D’un Condamné Chapitres 1 et 6

Présenté par:

EL GHAZLANI ABDELMAJID

LYCEE QUALIFIANT AL JOULANE

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Texte 1:

Bicêtre, Condamné à mort !

Voilà cinq semaines que j’habite avec cette pensée, toujours seul avec elle, toujours glacé de sa présence, toujours courbé sous son poids !

Autrefois, car il me semble qu’il y a plutôt des années que des semaines, j’étais un homme comme un autre homme. Chaque jour, chaque heure, chaque minute avait son idée. Mon esprit, jeune et riche, était plein de fantaisies. Il s’amusait à me les dérouler les unes après les autres, sans ordre et sans fin, brodant d’inépuisables arabesques cette rude et mince étoffe de la vie. C’étaient des jeunes filles, de splendides chapes d’évêque,

des batailles gagnées, des théâtres pleins de bruit et de lumière, et puis encore des jeunes filles et de sombres promenades la nuit sous les larges bras des marronniers. C’était toujours fête dans mon imagination. Je pouvais penser à ce que je voulais, j’étais libre.

Maintenant je suis captif. Mon corps est aux fers dans un cachot, mon esprit est en prison dans une idée. Une horrible, une sanglante, une implacable idée ! Je n’ai plus qu’une pensée, qu’une conviction, qu’une certitude : condamné à mort !

Quoi que je fasse, elle est toujours là, cette pensée infernale, comme un spectre de plomb à mes côtés, seule et jalouse, chassant toute distraction, face à face avec moi misérable, et me secouant de ses deux mains de glace quand je veux détourner la tête ou fermer les yeux. Elle se glisse sous toutes les formes où mon esprit voudrait la fuir, se mêle comme un refrain horrible à toutes les paroles qu’on m’adresse, se colle avec moi aux grilles hideuses de mon cachot, m’obsède éveillé, épie mon sommeil convulsif, et reparaît dans mes rêves sous la forme d’un couteau.

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Je viens de m’éveiller en sursaut, poursuivi par elle et me disant : — Ah ! ce n’est qu’un rêve ! — Eh bien ! avant même que mes yeux lourds aient eu le temps de s’entrouvrir assez pour voir cette fatale pensée écrite dans l’horrible réalité qui m’entoure, sur la dalle mouillée et suante de ma cellule, dans les rayons pâles de ma lampe de nuit, dans la trame grossière de la toile de mes vêtements, sur la sombre figure du soldat de garde dont la giberne reluit à travers la grille du cachot, il me semble que déjà une voix a murmuré à mon oreille : — Condamné à mort !

Chapitre 1 Texte 2:

Je me suis dit :

― Puisque j’ai le moyen d’écrire, pourquoi ne le ferais-je pas ? Mais quoi écrire ? Pris entre quatre murailles de pierre nue et froide, sans liberté pour mes pas, sans horizon pour mes yeux, pour unique distraction machinalement occupé tout le jour à suivre la marche lente de ce carré blanchâtre que le judas de ma porte découpe vis-à-vis sur le mur sombre, et, comme je le disais tout à l’heure, seul à seul avec une idée, une idée de crime et de châtiment, de meurtre et de mort ! est- ce que je puis avoir quelque chose à dire, moi qui n’ai plus rien à faire dans ce monde ? Et que trouverai-je dans ce cerveau flétri et vide qui vaille la peine d’être écrit ? Pourquoi non ? Si tout, autour de moi, est monotone et décoloré, n’y a-t-il pas en moi une tempête, une lutte, une tragédie ? Cette idée fixe qui me possède ne se présente-t-elle pas à moi à chaque heure, à chaque instant, sous une

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nouvelle forme, toujours plus hideuse et plus ensanglantée à mesure que le terme approche ? Pourquoi n’essayerais-je pas de me dire à moi-même tout ce que j’éprouve de violent et d’inconnu dans la situation abandonnée où me voilà ? Certes, la matière est riche ; et, si abrégée que soit ma vie, il y aura bien encore dans les angoisses, dans les terreurs, dans les tortures qui la rempliront, de cette heure à la dernière, de quoi user cette plume et tarir cet encrier. — D’ailleurs ces angoisses, le seul moyen d’en moins souffrir, c’est de les observer, et les peindre m’en distraira. Et puis, ce que j’écrirai ainsi ne sera peut-être pas inutile. Ce journal de mes souffrances, heure par heure, minute par minute, supplice par supplice, si j’ai la force de le mener jusqu’au moment où il me sera physiquement impossible de continuer, cette histoire, nécessairement inachevée, mais aussi complète que possible, de mes sensations, ne portera-t-elle point avec elle un grand et profond enseignement ? N’y aurait-il pas dans ce procès-verbal de la pensée agonisante, dans cette progression toujours croissante de douleurs, dans cette espèce d’autopsie intellectuelle d’un condamné, plus d’une leçon pour ceux qui condamnent ? Peut- être cette lecture leur rendra-t-elle la main moins légère, quand il s’agira quelque autre fois de jeter une tête qui pense, une tête d’homme, dans ce qu’ils appellent la balance de la justice ? Peut-être n’ont-ils jamais réfléchi, les malheureux, à cette lente succession de tortures que renferme la formule expéditive d’un arrêt de mort ? Se sont-ils jamais seulement arrêtés à cette idée poignante que dans l’homme qu’ils retranchent il y a une intelligence, une intelligence qui avait compté sur la vie, une âme qui ne s’est point disposée pour la mort ? Non. Ils ne voient dans tout cela que la chute verticale d’un couteau triangulaire, et pensent sans doute que, pour le condamné, il n’y a rien avant, rien après.

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Ces feuilles les détromperont. Publiées peut-être un jour, elles arrêteront

quelques moments leur esprit sur les souffrances de l’esprit ; car ce sont celles- là qu’ils ne soupçonnent pas. Ils sont triomphants de pouvoir tuer sans

presque faire souffrir le corps. Eh ! c’est bien de cela qu’il s’agit ! Qu’est-ce que la douleur physique près de la douleur morale ! Horreur et pitié, des lois faites ainsi ! Un jour viendra, et peut-être ces mémoires, derniers confidents d’un misérable, y auront-ils contribué… — A moins qu’après ma mort le vent ne joue dans le préau avec ces morceaux de papier souillés de boue, ou qu’ils n’aillent pourrir à la pluie,

Chapitre 6

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IDENTIFICATION ET SITUATION DU TEXTE:

Situation: le passage représente le premier chapitre du roman: l'incipit.

Le narrateur qui parle à lui-même dans son cachot à Bicêtre dans un monologue intérieur. Il est arrivé dans sa cellule à Bicêtre après sa condamnation à mort par le tribunal. Il vit une situation où l’idée de la mort l’obsède et cherche à s’en débarrasser mais en vain. Le texte est argumentatif où le narrateur nous livre à une réflexion sur l’intérêt de l’écriture pour son cas de condamné à mort au moyen d’un raisonnement dialectique.

-Types de textes:

-La focalisation:

HYPOTHESES DE LECTURE:

Où se trouve le narrateur ? Pourquoi ?

Quelles sont les informations véhiculées par le narrateur dans ce passage? Quelle en est la visée recherchée?

Quel sont les thèmes de ces passages?

Pourquoi le condamné s'est-il résolu pour écrire son journal?

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La situation d’énonciation :

Qui parle? À qui?

De quoi parle-t-il?

Où se trouvait le narrateur?

Qui est le narrateur? Qui est le personnage principal?

A quelle personne est rédigé le récit?

Le narrateur insiste sur son présent tout en évoquant son passé, comment ces deux phases de sa vie sont-elles contradictoires ?

Cette transition est soulignée par quels moyens linguistiques ? L'obsession par l'idée de la mort:

Dans le passage évoquant sa condamnation, relevez les champs lexicaux se rapportant à son état d'esprit. Que révèlent ces champs lexicaux?

Quelle forme semble prendre cet état d'esprit?

Cette obsession est renforcée par quelles figures de style ? Quelle tonalité surgit de ce passage?

Quelle est la visée du narrateur?

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Les motifs de l’écriture : À qui parle le condamné?

Pourquoi y a-t-il autant de questions?

Classez les questions selon leur nature:

Questions ouvertes Questions fermées Questions rhétoriques L'organisation:

Quelles sont les deux questions qui organisent le texte?

Quel changement d'attitude se produit-il au fil du texte?

Comment appelle-t-il le texte qu'il écrit?

La structure argumentative:

Thèse réfutée – Thèse soutenue

Quelles sont les thèses réfutée et soutenue présentes dans ce chapitre? Reformulez-les.

Le fonctionnement de l'argumentation

Relevez les connecteurs logiques. Classez-les selon qu'ils annoncent la cause, la conséquence la condition, l'addition ou l'opposition.

À l'issue de ce relevé, reformulez les arguments contenus dans chacun des paragraphes

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Le pathétique:

Comment est la tonalité du texte?

Relevez tous les mots en relation avec la souffrance.

Que cherche à décrire le narrateur?

Tous ces mots ont quel impact sur le lecteur?

SYNTHÈSE:

Le texte présenté ici est l’incipit de l’œuvre. Il donne au lecteur une première impression sur la manière dont Victor Hugo a construit son livre. C ‘est un monologue intérieur qui prend la forme d’un journal contant les pensées et les émotions d’un condamné à mort la veille de son exécution. Il est constitué par des descriptions du passé et du présent de l’homme, dont nous ne connaissons ni

l’identité, ni les actes jugés. À travers le monologue, le narrateur raconte son

incarcération en évoquant ses états d'esprit, souffrance et angoisse, dans une tonalité pathétique afin de rallier le lecteur à sa cause qui est l'abolition de la peine de mort.

Il s'agit d'un roman à thèse où l'auteur dénonce la peine de mort. Le texte est un récit qui s'apparente à un discours. En effet, le narrateur s'adresse à lui-même;

c'est un monologue intérieur. Le narrateur étant lui-même le personnage principal, le texte est à la première personne avec une focalisation interne qui nous permet de vivre avec ce pauvre condamné ses derniers jours attendant l'exécution. Une idée préoccupe l'esprit du narrateur sa condamnation à mort. Cette idée l'obsède, il la décrit comme une femme qui le secoue avec ses deux mains d'où la personnification.

Le texte est riche en termes appartenant au champ lexical "la prison".

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La réflexion du narrateur est concentrée sur l’utilité de l’écriture de son journal intime. Cette écriture a pour lui une double fonction ; d’une part, elle a une fonction récréative immédiate, c’est un remède à ses souffrances et un

soulagement à ses angoisses et à ses terreurs ; écrire lui permet donc de ne pas penser à ce qui l’attend sur la place de Grève ; d’une autre part, elle a une fonction argumentative mais lointaine celle-là puisqu’elle ne se réalise qu’après son

exécution. Le ‘’journal’’ qu’il aura écrit en prison sera sans doute retrouvé et lu par les hommes de loi qui y trouveront une vérité poignante sur les angoisses morales éprouvées par le condamné à mort.

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