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Stratégies d'acquisition d'information pour la navigation autonome coopérative en environnement inconnu

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Academic year: 2021

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Submitted on 8 Jul 2014

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Strategies d’acquisition d’information pour la navigation autonome cooperative en environnement inconnu

Redouane Boumghar

To cite this version:

Redouane Boumghar. Strategies d’acquisition d’information pour la navigation autonome cooperative

en environnement inconnu. Automatique / Robotique. Ecole nationale superieure de l’aeronautique

et de l’espace, 2013. Français. �tel-01020995�

(2)

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Institut Supérieur de l’Aéronautique et de l’Espace (ISAE)

Redouane BOUMGHAR

mardi 18 juin 2013

Stratégies d'acquisition d'information pour la navigation autonome coopérative en environnement inconnu

EDSYS : Systèmes embarqués et Robotique

LAAS

M. Rachid ALAMI - Président de thèse M. Philippe BONNIFAIT - Rapporteur M. Simon LACROIX - Directeur de thèse

M. Olivier LEFEBVRE - Examinateur M. Abdel-Illah MOUADDIB - Rapporteur

M. Olivier SIMONIN - Examinateur

M. Simon LACROIX (directeur de thèse)

(3)
(4)

Remerciements

Ce m´emoire est la conclusion de plusieurs ann´ees de travail avec le LAAS-CNRS et Magellium sur le th`eme de la coop´eration multi-robot pour la navigation. Je souhaite remercier les personnes qui ont contribu´es aux bonnes conditions de r´ealisation de cette th`ese.

Tout d’abord je remercie chaleureusement Jean-Pierre Madier et Patrice Berranger, dirigeants du navire Magellium, sans qui tout ceci n’aurait pas ´et´e possible. Merci `a eux de m’avoir fait confiance et d’avoir pris le pari du multi-robot.

Merci ´egalement `a David Petit et Olivier Lefebvre qui ont suivi mes travaux avec enthousiasme.

Je souhaite particuli`erement remercier Simon Lacroix, Amiral de l’´equipe RIS (LAAS), qui a dirig´e ces travaux avec clairvoyance. Ce fut un r´eel plaisir de travailler

`

a ses cˆot´es aussi bien devant le tableau blanc qu’en grandeur nature sur les diff´erents th´eˆatres d’op´erations.

Merci `a mes rapporteurs Philippe Bonnifait et Abdel Illah Mouadib qui ont eu la patiente et le soin de relire ma th`ese pour en extraire de pertinentes remarques. Merci

´

egalement `a Olivier Simonin pour sa pr´esence en tant qu’examinateur `a mon jury de th`ese et ses discussions int´eressantes.

Merci `a Rachid Alami pour son accueil au sein du groupe de recherche RIA (Robotique et Intelligence Artificielle) du LAAS, ainsi qu’`a ses remarques importantes qui m’ont permis de prendre du recul quand c’´etait n´ecessaire.

Merci `a l’ensemble de l’´equipe du projet ACTION de l’ONERA, Magali Barbier, Charles Lesire, Paul Chavent, Vincent Fuertes, Alain Piquereau et tous les autres.

Avec vous, les d´eploiements d’un duo de robots sur le terrain ont ´et´e possibles et ce malgr´e les sifflements de balles, les pos´es d’assaut, le gaz de bromure de potassium et bien d’autres joies.

Le LAAS est un laboratoire dynamique avec une sacr´ee ´equipe. Je tiens `a remercier Anthony Mallet et Matthieu Herrb, les papas des robots sans qui rien ne prendrait vraiment vie. Merci `a vous, mes camarades de recherche Cyril Roussillon, Layale Saab, Naveed Muhammad, Zhang Bo et Gilberto Echeverria avec qui la cohabitation a ´et´e une joie et un ´echange scientifiquement et culturellement riche. Merci `a Arnaud Degroote et Nizar Sallem pour nos nombreuses interactions sur l’architecture des robots et sur Morse. Merci `a l’´equipe gravitant autour des robots Dala et Mana (Arnaud, Cyril, Vivien, Naveed, Hung) pour ses moments pass´es sur le terrain, qu’il pleuve ou qu’il vente. Merci `a tous les autres (Matthieu, Aur´elien, Diego, David, Thierry, Julien, Bach Van, Panos, Sovannah, Xavier...).

A toute ma famille, merci de m’avoir soutenu pendant cette ´` etape importante de ma vie. Merci `a toi Lise-Marie pour ta pr´esence dans ce duo r´econfortant.

Enfin je souhaite rendre hommage `a Guy Flouzat ainsi qu’`a mes professeurs et mes amis qui malheureusement sont absents au moment o`u j’´ecris ces mots.

Some men see things as they are and say why, I dream things that never were and say why not.Ted Kennedy (Juin 1968, pour son fr`ere Robert Kennedy)

(5)
(6)

R´ esum´ e

Les probl` emes soulev´ es par la navigation autonome d’un v´ ehicule dans un environnement partiellement ou totalement inconnu sont multiples, et provien- nent essentiellement du fait que les informations sur l’environnement sont par- tielles, incompl` etes et incertaines. Dans cette situation on ne peut pas assurer que le chemin calcul´ e soit aussi court et aussi sˆ ur que le chemin optimal qui aurait ´ et´ e calcul´ e si toute l’information sur l’environnement ´ etait disponible.

Cette information est obtenue au fur et ` a mesure de la navigation avec un degr´ e variable de certitude qui d´ epend de la nature de l’environnement, et des capacit´ es de perception et de localisation du v´ ehicule.

Les travaux propos´ es d´ efinissent une strat´ egie de navigation qui consiste ` a d´ eterminer les zones o` u l’information est n´ ecessaire ` a l’atteinte du but. Cette strat´ egie est exploit´ ee pour d´ efinir un sch´ ema de coop´ eration pour la naviga- tion coop´ erative entre un robot terrestre et un robot a´ erien.

Les chemins faisables d´ ependent principalement du terrain et des capacit´ es de d´ eplacement du v´ ehicule, mais aussi d’autres contraintes comme la locali- sation, la communication ou mˆ eme le type de terrain que le v´ ehicule peut ou ne peut pas percevoir. Un chemin d´ esigne une s´ equence de points ` a suivre, un itin´ eraire dont l’ex´ ecution sera assur´ ee par les algorithmes d’´ evitement d’obstacles qui ne sont pas trait´ es ici. Apr` es un ´ etat de l’art sur la navi- gation autonome en environnements inconnus, un chapitre est consacr´ e ` a la mod´ elisation des diff´ erentes informations n´ ecessaires ` a la d´ etermination des chemins : capacit´ es des v´ ehicules (en termes de locomotion, localisation, per- ception et communication), et informations sur l’environnement, rassembl´ ees en une structure multi-couches pour repr´ esenter la traversabilit´ e, les ´ el´ ements de localisation et les contraintes de communication et de visibilit´ e.

Les informations de traversabilit´ e sont centrales dans notre approche : elles sont repr´ esent´ ees par une distribution de probabilit´ es sur un ensemble fini de classes de terrain, et permettent d’identifier les zones sur lesquelles l’acquisition d’information apporte une utilit´ e pour la tˆ ache de navigation. Un moyen de quantifier le gain d’information d’une tˆ ache de perception est propos´ e, et le potentiel de r´ eussite de la navigation est d´ efini sur la base d’une analyse de coˆ uts de navigation propag´ es lors de la recherche d’un chemin optimum par l’algorithme A*. Ces deux ´ el´ ements sont combin´ es pour d´ efinir l’utilit´ e de perception pour la navigation, qui permet de planifier des tˆ aches de perception qui ´ elargissent l’horizon initial de planification sur des zones o` u les alternatives au chemin optimal sont le plus probables.

Des strat´ egies de navigation coop´ erative sont ensuite mises en oeuvre avec une approche bas´ ee sur les fronti` eres entre zones connues et inconnues. Des simulations permettent de montrer les avantages de cette approche par rapport

`

a l’´ etat de l’art, et des r´ esultats exp´ erimentaux sont analys´ es.

(7)

Table des mati`eres

1 Introduction : la navigation autonome, un probl` eme d’acqui-

sition d’information 1

1.1 Motivations - Contexte . . . . 2

1.2 La navigation, une histoire d’information . . . . 3

1.2.1 Analyse du probl` eme . . . . 3

1.2.2 Principe de l’approche . . . . 4

1.3 Structure du document . . . . 5

2 Navigation en environnements mal connus : ´ etat de l’art 7 2.1 G´ en´ eration de d´ eplacements pour atteindre un objectif . . . . . 10

2.1.1 Navigation ` a court terme . . . . 10

2.1.2 Navigation ` a long terme . . . . 11

2.2 Mod´ elisation de l’environnement pour la g´ en´ eration des d´ eplacements . . . . 14

2.3 G´ en´ eration de d´ eplacements pour l’exploration . . . . 15

2.3.1 Couverture d’une zone . . . . 15

2.3.2 Recherche et suivi/sauvetage . . . . 18

2.3.3 G´ en´ eration de d´ eplacement hybride . . . . 19

2.4 Conclusions . . . . 20

2.4.1 Synth` ese . . . . 20

2.4.2 Contribution . . . . 21

3 Mod` eles pour la navigation autonome de robots mobiles 23 3.1 Mod` eles n´ ecessaires ` a la d´ ecision . . . . 25

3.2 Mod` ele des actions des v´ ehicules . . . . 30

3.2.1 Mod` ele de d´ eplacement . . . . 30

3.2.2 Mod` ele de perception . . . . 31

3.2.3 Mod` ele de localisation . . . . 32

(8)

ii

3.2.4 Mod` ele de communication des v´ ehicules . . . . 33

3.3 Mod` eles de l’environnement . . . . 34

3.3.1 Mod` eles de traversabilit´ e . . . . 34

3.3.2 Mod` eles de visibilit´ e optique . . . . 36

3.3.3 Mod` eles de localisabilit´ e . . . . 37

3.3.4 Mod` eles de communicabilit´ e . . . . 39

3.4 Structures de donn´ ees . . . . 40

3.5 Instanciation : mod` eles pour la navigation autonome . . . . 42

3.5.1 Mod` ele de l’environnement . . . . 42

3.5.2 Mod` ele de d´ eplacement . . . . 45

3.5.3 Mod` ele de localisation . . . . 46

3.5.4 Mod` ele de perception du terrain . . . . 46

3.5.5 Mod` ele de communication . . . . 49

3.6 Synth` ese . . . . 49

4 Eclairer les zones utiles ` a la navigation 51 4.1 Acquisition et utilit´ e de l’information . . . . 52

4.2 Fonction de coˆ ut pour la navigation en terrain multi-classes . . 55

4.2.1 Approche classique de la fonction de coˆ ut . . . . 55

4.2.2 Consid´ eration du coˆ ut infini . . . . 58

4.2.2.1 Contribution des classes traversables, ap- proche par hyperplans : f

t

. . . . 59

4.2.2.2 Contribution de la classe obstacle : f

o

. . . . . 61

4.2.3 Comparaison des diff´ erentes approches de la fonction de coˆ ut . . . . 63

4.3 Potentiel de R´ eussite de la Navigation - NSP . . . . 65

4.3.1 Exploiter les r´ esultats de l’algorithme A* . . . . 68

4.3.2 Mise en ´ evidence des alternatives et de leur potentiel . . 70

4.4 Gain d’information par la perception . . . . 72

4.4.1 Entropie globale et restreinte . . . . 73

4.4.2 Pr´ ediction de l’entropie apr` es perception . . . . 74

4.4.3 Gain d’information I

g

. . . . 75

4.5 Utilit´ e des perceptions pour la navigation - NPU . . . . 76

4.6 Synth` ese . . . . 76

5 Navigation autonome coop´ erative en environnement inconnu 79 5.1 Fronti` eres avec l’inconnu . . . . 80

5.2 Fonction de coˆ ut et utilisation du NPU . . . . 81

5.3 Illustration du NPU lors d’une navigation mono-robot . . . . . 83

5.3.1 Le robot Mana . . . . 83

5.3.2 L’environnement . . . . 83

5.3.3 Processus de navigation . . . . 84

(9)

iii

5.3.4 Comportement du NPU . . . . 86

5.4 Strat´ egies de navigation coop´ erative a´ eroterrestre . . . . 88

5.4.1 Influence de l’information sur la navigation . . . . 89

5.4.2 Strat´ egie de soutien a´ erien continu . . . . 91

5.4.3 Strat´ egie de l’´ eclaireur . . . . 92

5.4.4 Strat´ egie de l’explorateur distant . . . . 94

5.4.5 Comparaisons des strat´ egies et discussions . . . . 97

6 Conclusion 103 6.1 Contributions . . . 104

6.2 D´ eveloppements r´ ealis´ es . . . 105

6.3 Perspectives . . . 107

A GRAMMER : outil de mod´ elisation de l’environnement 111 A.1 Structure de donn´ ees - biblioth` eque GDAL . . . 111

A.2 Graphes - biblioth` eque BOOST . . . 112

A.3 Indexation des couches d’information . . . 112

B Contraintes et anomalies de la fonction de coˆ ut de navigation113 B.1 Anomalies : d´ efinition et mesure . . . 113

B.2 Comparaison de l’approche par hyperplan avec l’esp´ erance . . . 117

Bibliographie 119

(10)
(11)

Table des figures

1.1 Repr´ esentation visuelle de l’enchaˆınement des chapitres . . . . 5

2.1 G´ en´ eration de d´ eplacements pour la navigation autonome suiv- ant deux ´ etapes . . . . 8

2.2 Comparaison entre le chemin d´ etermin´ e sur une carte compl` ete de l’environnement et sur une carte d´ ecouverte incr´ ementalement 9 2.3 Cas o` u une m´ ethode de d´ eplacement bas´ ee sur les potentiels entraˆıne un blocage du robot . . . . 10

2.4 Trajectoires ´ el´ ementaires ´ evalu´ ees par l’algorithme de g´ en´ eration des d´ eplacements locaux du laboratoire . . . . 11

2.5 Influence de la d´ efinition des fonctions de potentiel sur la pr´ esence de minima locaux . . . . 12

2.6 Planification dynamique D* . . . . 12

2.7 R´ esultats des optimisations algorithmiques de la recherche de chemin fournies par l’approche D* Lite . . . . 13

2.8 Comparaison des chemins calcul´ es par D* et par Field D* . . . 14

2.9 Exemple d’une estimation de grille sur une sc` ene statique . . . 16

2.10 Classification suivant 3 classes . . . . 17

2.11 Mission d’exploration d’un groupe de 2 UAVS . . . . 19

3.1 Ensemble des mod` eles qui repr´ esentent un v´ ehicule . . . . 24

3.2 Boucle perception - d´ ecision - action . . . . 25

3.3 Processus de d´ ecision . . . . 27

3.4 Liens entre les mod` eles en jeu dans le processus de localisation 33 3.5 Illustration d’une carte de probabilit´ e . . . . 35

3.6 Mod` ele num´ erique et carte de traversabilit´ e . . . . 36

3.7 Carte 2.5D en niveaux de gris repr´ esentant un MNT . . . . 37

3.8 Exemple de r´ esultat d’un lanc´ e de rayons . . . . 37

(12)

vi

TABLE DES FIGURES

3.9 Exemple de carte avec 3 amers visuels de localisation . . . . 38

3.10 Potentiel de localisation . . . . 38

3.11 Potentiel de localisation et visibilit´ e . . . . 38

3.12 Structure de donn´ ees multi-couches . . . . 41

3.13 D´ ecomposition en quadtree d’une carte de traversabilit´ e . . . . 42

3.14 Mod` eles mis en jeu dans le contexte de la navigation coop´ erative 43 3.15 Exp´ erimentations sur le terrain du Cemagref . . . . 44

3.16 Emprise du champ de vue . . . . 47

4.1 Chemin calcul´ e (en pointill´ e) en pr´ esence de zones inconnues . 53 4.2 Sch´ ema d’obtention du coˆ ut de navigation . . . . 55

4.3 Fonction de coˆ ut classique N

c

= 2 . . . . 56

4.4 Fonction de coˆ ut classique N

c

= 3 . . . . 57

4.5 Construction du facteur de risque . . . . 63

4.6 Repr´ esentation 3D du coˆ ut sur 3 classes (f

t

∗ f

o

) . . . . 64

4.7 Diff´ erence entre deux chemins aux conditions proches . . . . . 66

4.8 Solution instable lors d’une d´ ecouverte progressive de l’environ- nement . . . . 67

4.9 D´ etermination du chemin de coˆ ut minimal dans un environ- nement enti` erement connu . . . . 67

4.10 Aper¸cu de la connaissance de l’environnement pendant le pro- cessus de navigation illustr´ e par la figure 4.8 . . . . 68

4.11 Plusieurs aper¸ cus de l’´ etat du graph A* . . . . 70

4.12 Mise en ´ evidence des alternatives par le NSP pour la situation illustr´ ee sur la figure 4.7 . . . . 72

4.13 Carte d’utilit´ e (en bas) calcul´ ee sur la base d’une carte de traversabilit´ e (en haut) . . . . 77

5.1 En jaune : zones fronti` eres entre les zones connues et inconnues. 81 5.2 Cartographie du NPU et points d’int´ erˆ et . . . . 82

5.3 Le robot Mana . . . . 84

5.4 Lieu d’exp´ erimentation - CEMAGREF Montoldre . . . . 85

5.5 Superposition de la carte de traversabilit´ e . . . . 86

5.6 NSP en environnement ext´ erieur partiellement connu . . . . 87

5.7 NPU lors d’une navigation en environnement ext´ erieur . . . . . 87

5.8 Cartographie du NPU et points aux fronti` eres . . . . 88

5.9 Carte de traversabilit´ e parfaite . . . . 89

5.10 Trajectoire optimale . . . . 89

5.11 Simulation de navigation mono-robot dans un environnement inconnu . . . . 90

5.12 Diff´ erentes ´ etapes de navigation mono-robot dans un environ-

nement inconnu . . . . 90

(13)

vii

5.13 Erreur de perception et demi-tour face ` a un obstacle inexistant 91

5.14 Simulation d’une coop´ eration a´ eroterrestre simple . . . . 92

5.15 Diff´ erentes ´ etapes d’une coop´ eration a´ eroterrestre simple . . . . 92

5.16 Navigation coop´ erative par la strat´ egie de l’´ eclaireur . . . . 93

5.17 Diff´ erentes ´ etapes de la strat´ egie de l’´ eclaireur . . . . 93

5.18 Diff´ erentes ´ etapes suivie par le robot a´ erien . . . . 94

5.19 Premi` eres ´ etapes de coop´ eration en fonction du NPU . . . . . 95

5.20 ´ Etapes de coop´ eration en fonction du NPU . . . . 96

5.21 ´ Etapes de coop´ eration en fonction du NPU . . . . 96

5.22 ´ Etapes de coop´ eration en fonction du NPU . . . . 96

5.23 ´ Etapes de coop´ eration en fonction du NPU . . . . 97

5.24 Exemples de simulation de la perception d’un v´ ehicule a´ erien . 98 5.25 Carte utilis´ ee en simulation (sans impasses) . . . . 98

5.26 Carte utilis´ ee en simulation (avec impasses) . . . . 99

6.1 RViewer : interface de visualisation . . . 106

6.2 PEA Action - R´ ecup´ eration d’un v´ ehicule bloqu´ e . . . 108

B.1 Facteur α pour la dispersion des coˆ uts de d´ eplacement . . . 116

B.2 Nombre d’anomalies et facteur de dispersion (α) des classes pour la fonction d’esp´ erance de coˆ uts . . . 116

B.3 Nombre d’anomalies et valeur de la dispersion des classes c’est ` a dire la valeur de α(c

Nc−1

− c

1

) . . . 117

B.4 Nombre d’anomalies et facteur de dispersion des classes (nou- velle approche) . . . 118

B.5 Comparaison du nombre d’anomalies . . . 118

(14)
(15)

Liste des tableaux

3.1 Exemple de relation coˆ uts-terrains . . . . 31

3.2 Relation coˆ uts-terrains - v´ ehicule terrestre . . . . 45

3.3 Relation coˆ uts-terrains - v´ ehicule a´ erien . . . . 45

4.1 Coˆ uts calcul´ es par l’´ equation (4.1) . . . . 57

4.2 Coˆ uts calcul´ es par diff´ erentes approches . . . . 65

5.1 Principales diff´ erences entre un robot terrestre R

1

et un robot a´ erien R

2

. . . . 89

5.2 Comparaison des longueurs moyennes de la trajectoire finale . . 100

5.3 Comparaison des parts de zones explor´ ees . . . 100

5.4 Comparaison de l’entropie de l’information acquise . . . 101

(16)

Introduction : la navigation autonome, un probl`eme

d’acquisition d’information 1

M o

t

i

v a t

i

o

n

N a

v i g

I N f

o

r m

.

.

(17)

2

CHAPITRE 1. INTRODUCTION : LA NAVIGATION AUTONOME, UN PROBL `EME D’ACQUISITION D’INFORMATION

1.1 Motivations - Contexte

De nombreux champs d’application sont consid´ er´ es en la robotique mobile : le transport, l’exploration, la surveillance ou encore la voiture de tourisme au- tonome. Dans un contexte militaire, diff´ erentes missions sont envisag´ ees pour les robots, telles que l’observation et le renseignement (notamment ` a travers l’utilisation de drones), et le d´ eplacement en convoi ou le d´ eminage. Pour de telles missions, la coop´ eration entre robots h´ et´ erog` enes apporte beaucoup, tant du point de vue op´ erationnel (mission plus rapide, zone explor´ ee plus grande. . . ) que du point de vue des fonctions robotiques (colocalisation des v´ ehicules, r´ eduction des erreurs de cartographie. . . ).

Dans la plupart de ces applications les robots doivent naviguer dans des environnements bien connus ou en partie renseign´ es, seuls les ´ el´ ements dy- namiques de l’environnement (tels les v´ ehicules et pi´ etons dans un environ- nement urbain) n’´ etant pas connus a priori. Par contre, lorsque l’environ- nement est tr` es peu connu ou totalement inconnu, le principal challenge porte sur les strat´ egies mises en oeuvre pour acqu´ erir de l’information.

Les trois fonctions suivantes jouent alors un rˆ ole essentiel :

• perception de l’environnement

• localisation des robots

• communication entre les robots et avec les op´ erateurs

La perception de l’environnement est r´ ealis´ ee ` a l’aide de diff´ erents capteurs (sonar, vision, t´ el´ em` etres laser, radar...) dont les donn´ ees sont trait´ ees afin de produire des repr´ esentations de l’environnement. Ces donn´ ees sont la mati` ere premi` ere formant la base sur laquelle les robots appr´ ehendent l’environnement, et peuvent donc adapter leurs actions.

La localisation est une fonction centrale pour les robots mobiles, et ce dans toutes les applications. Sans bonne localisation les directions prises ne seront pas adapt´ ees, et toutes les repr´ esentations de l’environnement seront erron´ ees.

La localisation et la perception de l’environnement constituent deux domaines de recherche tr` es actifs, qui mettent notamment en œuvre la fusion entre les diff´ erentes sources d’informations.

La communication entre les robots et les op´ erateurs distants permet le monitoring du syst` eme, mais aussi l’envoi d’ordres de mission, ou l’intervention en cas de difficult´ e. Il s’agit d’une fonction indispensable ` a l’op´ eration des robots.

La fonction de navigation, que l’on peut r´ esumer ` a un d´ eplacement pour

l’atteinte d’un point distant, est la fonction de base que tout robot mobile

doit ˆ etre capable de r´ ealiser. Elle consiste ` a mettre en œuvre un ensemble

de processus de perception de l’environnement, de localisation du robot, de

d´ ecision des chemins et trajectoires ` a prendre et de contrˆ ole de l’ex´ ecution

des d´ eplacements, le tout dans l’objectif d’atteindre le but, en satisfaisant des

(18)

1.2 La navigation, une histoire d’information 3

contraintes (de s´ ecurit´ e du robot notamment), et en optimisant des crit` eres (distance parcourue, ´ energie consomm´ ee, ...). La d´ efinition des contraintes et crit` eres est importante, car elle peut mener ` a la modification des trajectoires d´ ecid´ ees, comme dans les exemples suivants :

• servir la localisation : on peut l´ eg` erement modifier la trajectoire dans le but de se rapprocher d’un rep` ere connu pour am´ eliorer l’estimation de la position du robot,

• servir la communication : de la mˆ eme mani` ere que pour la localisation, la trajectoire peut ˆ etre modifi´ ee pour atteindre une zone o` u la fiabilit´ e d’un lien de communication augmente ou mˆ eme dans la mesure du possible garder un lien de communication constant.

• servir la perception : la trajectoire peut-ˆ etre modifi´ ee pour que les cap- teurs puissent observer des zones jusque l` a inconnues.

La consid´ eration de tels crit` eres dans la fonction de navigation n´ ecessite naturellement de prendre en compte les facult´ es du v´ ehicule ` a interagir avec son environnement, qu’il s’agisse de le percevoir, de s’y localiser, de s’y d´ eplacer ou de communiquer.

Le probl` eme de la navigation peut aussi ˆ etre consid´ er´ e dans un contexte multi-robots. Lorsque plusieurs v´ ehicules coop` erent, leurs actions sont plan- ifi´ ees de mani` ere ` a ce qu’ils se supportent dans un mˆ eme but, accomplir une mission bien pr´ ecise. Lorsque les robots sont de natures diff´ erentes (ter- restre, a´ erien, sous-marin...) ou ´ equip´ es de mani` eres diff´ erentes, il est impor- tant de savoir mettre en œuvre des strat´ egies de coop´ eration s’appuyant sur la compl´ ementarit´ e de ces diff´ erences. La coop´ eration d’un ensemble h´ et´ erog` ene de robots peut apporter ´ enorm´ ement de b´ en´ efices ` a la plupart des applications en robotique en terme de temps d’ex´ ecution, d’´ economie d’´ energie mais aussi de coˆ ut de l’ensemble du syst` eme.

Nous nous pla¸ cons dans le contexte o` u un robot terrestre est affect´ e ` a une mission de navigation dans un environnement inconnu, tˆ ache pour laquelle il est assist´ e d’un second robot, notamment capable de lui communiquer des informations sur l’environnement. Notre objectif est de d´ efinir une approche qui permette d’assurer au mieux la fonction de navigation dans ce contexte, en d´ efinissant des trajectoires plus courtes et plus sˆ ures.

1.2 La navigation, une histoire d’information

1.2.1 Analyse du probl` eme

Si l’on consid` ere comme acquises et parfaites les fonctions de localisa-

tion, de communication et de contrˆ ole des d´ eplacements, naviguer dans un

monde parfaitement connu ne n´ ecessite “que” la r´ esolution de la g´ en´ eration

des d´ eplacements ` a ex´ ecuter.

(19)

4

CHAPITRE 1. INTRODUCTION : LA NAVIGATION AUTONOME, UN PROBL `EME D’ACQUISITION D’INFORMATION

Mais l’environnement, ` a moins d’ˆ etre tr` es conditionn´ e, n’est jamais par- faitement connu. Le robot alors doit ˆ etre capable d’acqu´ erir les informations relatives ` a son environnement et de prendre des d´ ecisions en fonction de celles- ci et de ses propres capacit´ es. Le choix des d´ eplacements ` a ex´ ecuter repose donc sur l’information qu’il a pu acqu´ erir, percevoir ou recevoir. Dans un ensemble h´ et´ erog` ene de robots, les capacit´ es de perception et de d´ eplacement peuvent diff´ erer d’un robot ` a l’autre : s’appuyer sur l’information pour r´ esoudre le probl` eme de la navigation coop´ erative est un bon moyen d’abstraction de ces diff´ erences.

Les d´ ecisions ne s’appuient pas directement sur les donn´ ees brutes per¸ cues par les robots, mais sur les repr´ esentations de l’environnement qui en sont d´ eduites. La d´ etermination des d´ eplacements ` a effectuer n´ ecessite la con- sid´ eration conjointe d’un mod` ele de d´ eplacement du robot et d’un mod` ele de l’environnement sur lequel ce mod` ele de d´ eplacement peut ˆ etre appliqu´ e pour ´ evaluer les d´ eplacements possibles. La mod´ elisation de l’environnement et des actions du robot est essentielle aux prises de d´ ecision.

R´ esoudre au mieux la navigation dans un environnement inconnu c’est se rapprocher le plus possible de la solution optimale d´ etermin´ ee sur la base d’une parfaite connaissance de l’environnement. Le probl` eme de la navigation en environnement inconnu peut donc se poser en termes d’acquisition des in- formations pertinentes sur l’environnement. La difficult´ e est de savoir identifier les informations n´ ecessaires, de mettre en ´ evidence les zones d’int´ erˆ et pour la navigation.

1.2.2 Principe de l’approche

Lorsque qu’une personne doit se rendre ` a un endroit donn´ e dans des lieux qui lui sont ´ etrangers (sans carte), elle suit en g´ en´ eral le chemin qui lui paraˆıt le plus direct en fonction de ce qu’elle a per¸ cu et m´ emoris´ e sur son environnement.

A chaque instant elle ´ ` evalue plusieurs solutions, et choisit la meilleure sachant que d’autres solutions, moins bonnes, sont toujours possibles.

Cette situation est analogue ` a notre contexte. Pour pouvoir y apporter une solution nous avons besoin de mod´ eliser l’ensemble des ´ el´ ements intervenants dans le processus de d´ ecision. La premi` ere ´ etape de nos travaux consiste donc

`

a ´ etudier et mettre en place ces mod` eles :

• Les mod` eles des actions des v´ ehicules. Il s’agit ici de repr´ esenter les diff´ erentes actions possibles d’un robot : se d´ eplacer, percevoir, se lo- caliser, communiquer.

• Les mod` eles de l’environnement. Diff´ erents mod` eles sont n´ ecessaires afin

de repr´ esenter les diff´ erents aspects de l’environnement, relatifs ` a la pos-

sibilit´ e de se d´ eplacer, de percevoir, de se localiser ou de communiquer.

(20)

1.3 Structure du document 5

En s’appuyant sur ces mod` eles on construit le processus de navigation n´ ecessaire aux d´ eplacements des v´ ehicules. Pour savoir o` u l’information est n´ ecessaire, la seconde partie de nos travaux consiste ` a d´ eterminer les r´ eponses aux questions suivantes :

• Quels crit` eres permettent d’identifier une zone comme utile ` a la naviga- tion ?

L’information est n´ ecessaire sur le chemin ` a suivre, et elle est pertinente sur les passages identifi´ es comme potentiellement int´ eressants : ces pas- sages deviennent les premiers candidats ` a la navigation lorsque le chemin principal fait d´ efaut. Nous consid´ erons les r´ esultats des algorithmes de calcul de chemins comme une information suppl´ ementaire permettant de mettre en ´ evidence les alternatives au chemin principal.

• Quelle strat´ egie adopter pour int´ egrer ces zones dans des sch´ emas de coop´ eration ?

Notre approche est bas´ ee sur la d´ ecouverte des zones utiles ` a la naviga- tion. Elle associe les tˆ aches de perception aux tˆ aches de navigation de mani` ere ` a favoriser l’exploration de l’environnement pendant la naviga- tion, et ainsi optimiser les trajectoires en ´ evitant au mieux les impasses

`

a court et ` a plus long terme lors de la navigation.

Notre solution est appliqu´ ee au cas d’une coop´ eration d’un robot terrestre avec un robot a´ erien en soutien (sc´ enario dit de “Remote Explorer”). D’abord test´ e en simulation compl` ete, elle a ensuite ´ et´ e test´ ee en simulation hybride et abord´ ee en situation r´ eelle.

1.3 Structure du document

Les chapitres sont structur´ es comme illustr´ e par la figure 1.1.

Figure 1.1: Repr´ esentation visuelle de l’enchaˆınement des chapitres.

Le chapitre 2 pr´ esente un aper¸ cu de l’´ etat de l’art sur de la g´ en´ eration de

d´ eplacements pour la navigation en environnements inconnus. Il recense aussi

les principales approches de l’exploration d’environnement, en se focalisant

sur les syst` emes multi-robots, et montre l’importance de l’information sur

(21)

6

CHAPITRE 1. INTRODUCTION : LA NAVIGATION AUTONOME, UN PROBL `EME D’ACQUISITION D’INFORMATION

l’environnement dans ces contextes.

Le chapitre 3 couvre les aspects de la mod´ elisation des actions des v´ ehicules et de l’environnement dans lequel ces actions ont lieu.

Le chapitre 4 est le coeur de notre contribution : il pr´ esente l’approche qui permet de d´ eterminer les zones de l’environnement sur lesquelles l’information est utile ` a la navigation.

Le chapitre 5 applique cette approche pour l’´ elaboration d’une strat´ egie dite de l’explorateur distant, alliant exploration et utilit´ e des perceptions pour la navigation. Des r´ esultats d’exp´ eriences sont pr´ esent´ es et analys´ es.

Enfin nous pr´ esentons les perspectives envisag´ ees dans le chapitre 6, qui

conclut ce travail de th` ese.

(22)

Navigation en environnements

mal connus : ´etat de l’art 2

Le doute est p` ere de la cr´ eation.

Galil´ ee

Naviguer dans un environnement implique la connaissance des obstacles

`

a ´ eviter pour atteindre le but, via une repr´ esentation adapt´ ee de l’envi- ronnement. Lorsque l’environnement est partiellement connu ou totalement inconnu, l’acquisition de cette connaissance est naturellement tr` es importante.

Ce chapitre recense les principales m´ ethodes propos´ ees dans la litt´ erature pour la r´ ealisation de tˆ aches de navigation et d’exploration en environnements mal connus. Il permet d’exhiber les liens qui existent entre les actions et les mod` eles de l’environnement, et la n´ ecessit´ e de contrˆ oler l’acquisition des informations sur l’environnement.

Navigation

Exploration

Se localiser Se déplacer

Recherche et

suivi/surveillance

Transport

. .

(23)

8

CHAPITRE 2. NAVIGATION EN ENVIRONNEMENTS MAL CONNUS : ´ETAT DE L’ART

Naviguer est une fonction naturellement essentielle pour un robot mobile, qui met en œuvre des processus de localisation, de g´ en´ eration et de suivi de trajectoires. Parmi ces processus, la g´ en´ eration de d´ eplacements est au cœur de la navigation, elle est requise dans la plupart des applications des robots mobiles telles que l’exploration, la recherche ou le suivi de cibles... Ces applications diff` erent en effet par leurs objectifs (naviguer vers un but pour une tˆ ache de transport o` u naviguer dans une zone pour l’explorer sont deux tˆ aches bien diff´ erentes), mais n´ ecessitent toutes de g´ en´ erer des d´ eplacements.

La navigation peut ˆ etre d´ ecompos´ ee en trois ´ etapes [Rimon et Koditschek, 1992] :

planification de chemin −→ planification de trajectoire −→ contrˆ ole du robot Le chemin correspond ` a la navigation globale, et est calcul´ e avant d’ˆ etre transform´ e en une trajectoire que le robot peut ex´ ecuter (navigation locale, ou ´ evitement d’obstacles).

[Stentz et Hebert, 1995] pr´ esente l’un des premiers syst` emes int´ egrant nav- igation locale pour l’´ evitement d’obstacle avec la navigation globale pour at- teindre un objectif. La figure 2.1 montre le sch´ ema d’organisation de la nav- igation. Le planificateur global (D*) maintient ` a jour une carte globale de l’environnement grˆ ace aux donn´ ees fournies par les capteurs embarqu´ es. Ce planificateur d´ efinit des objectifs pour le contrˆ oleur de navigation (DAMN) qui re¸coit ´ egalement les commandes de correction du navigateur local qui as- surent l’´ evitement d’obstacle.

Figure 2.1: (Extrait de [Stentz et Hebert, 1995]) G´ en´ eration de d´ eplacements

pour la navigation autonome suivant deux ´ etapes.

(24)

9

Naturellement, le fait d’´ evoluer en environnement initialement mal connu impose d’effectuer en boucle les appels aux fonctions de navigation locale et globale : si l’environnement est initialement parfaitement connu, le processus de navigation globale d´ etermine le chemin optimal d` es le premier appel, alors qu’il doit ˆ etre r´ eguli` erement appel´ e lorsque des informations sur l’environ- nement sont d´ ecouvertes lors de la progression du robot. La figure 2.2 montre le r´ esultat d’une simulation de planification de chemin dans un environnement o` u le robot d´ etecte les obstacles au fur et ` a mesure de ses d´ eplacements. Les obstacles sont d´ etect´ es dans une zone de 15 cellules de rayon autour de la po- sition du robot. On remarque que le chemin est deux fois plus long que lorsque l’environnement est enti` erement connu.

Figure 2.2: (Extrait de [Stentz et Hebert, 1995]) Comparaison entre le chemin d´ etermin´ e sur une carte compl` ete de l’environnement (` a gauche) et dans le mˆ eme environnement, mais sur une carte d´ ecouverte au fur et ` a mesure des d´ eplacements du robots (` a droite).

Dans la premi` ere section de ce chapitre la g´ en´ eration de d´ eplacement est pr´ esent´ ee en distinguant les deux niveaux de d´ eplacements, ` a court terme et

`

a long terme. L’´ etat de l’art en navigation autonome est extrˆ emement vaste,

et notre analyse se focalise sur les probl` emes pos´ es par la navigation en envi-

ronnements ext´ erieurs inconnus. Dans un tel contexte, le robot doit construire

un mod` ele de l’environnement sur la base des donn´ ees qu’il per¸coit, afin de

pouvoir g´ en´ erer des d´ eplacements et notamment d’´ eviter les obstacles : les

principales techniques de mod´ elisation de l’environnement pour la navigation

font l’objet de la section 2.2. Le probl` eme de l’exploration, qui consiste ` a max-

imiser l’information sur une zone a priori inconnue, n´ ecessite ´ egalement de

raisonner sur les incertitudes des mod` eles de l’environnement : il est pr´ esent´ e

en section 2.3. Le chapitre se conclut par une synth` ese qui permet de situer

nos contributions par rapport ` a l’´ etat de l’art.

(25)

10

CHAPITRE 2. NAVIGATION EN ENVIRONNEMENTS MAL CONNUS : ´ETAT DE L’ART

2.1 G´ en´ eration de d´ eplacements pour atteindre un objectif

2.1.1 Navigation ` a court terme

Planifier un d´ eplacement sur une courte distance concerne essentiellement les manœuvres d’´ evitement d’obstacles. Le fait de maintenir un cap tant que possible pendant l’ex´ ecution de plusieurs courts d´ eplacements destin´ es ` a ´ eviter les obstacles peut permettre de d´ eplacer un robot sur une longue distance, mais se d´ eplacer de cette mani` ere n’est pas optimal car le robot n’anticipe pas les obstacles et ne planifie pas une trajectoire lui permettant d’´ eviter efficacement un obstacle en fonction des suivants.

Les m´ ethodes les plus simples, dites r´ eactives, consistent ` a envoyer des commandes au v´ ehicule ` a chaque nouvelle acquisition d’information sur l’en- vironnement, selon un sch´ ema “stimulus −→ r´ eponse”. Les m´ ethodes bas´ ees sur des champs de potentiels artificiels sont les plus connues [Chuang et Ahuja, 1998; Haddad et al., 1998], elles permettent notamment de lier directement la commande des d´ eplacements du robot avec les distances aux obstacles per¸ cus.

Mais elles souffrent des minima locaux engendr´ es par les obstacles concaves comme illustr´ e sur la figure 2.3.

Figure 2.3: (Extrait de [Goldman, 1994]) Cas o` u une m´ ethode de d´ eplacement bas´ ee sur les potentiels entraˆıne un blocage du robot. Le but situ´ e sur la droite g´ en` ere un potentiel attractif, les obstacles circulaires g´ en` erent des potentiels r´ epulsifs.

Les travaux de [Borenstein et Koren, 1991] permettent de pallier les dif-

ficult´ es caus´ ees par les minimas locaux, en ne g´ en´ erant pas directement une

commande de mouvement d´ eduite des fonctions de potentiels, mais en ´ evaluant

les diff´ erentes directions possibles. Au laboratoire, une approche analogue est

exploit´ ee pour g´ en´ erer les d´ eplacements de nos robots en environnements

ext´ erieurs [Bonnafous et al., 2001] : elle consiste ` a ´ evaluer la faisabilit´ e de

trajectoires ´ el´ ementaires (arcs de cercle) en pla¸ cant virtuellement le mod` ele

g´ eom´ etrique du robot sur le mod` ele num´ erique de terrain construit (figure

2.4).

(26)

2.1 G´ en´ eration de d´ eplacements pour atteindre un objectif 11

Figure 2.4: Trajectoires ´ el´ ementaires ´ evalu´ ees par l’algorithme de g´ en´ eration des d´ eplacements locaux du laboratoire. Ici une vingtaine d’arcs sont g´ en´ er´ es : les parties en bleu ne sont pas r´ ealisables, l’arc en vert est celui qui est s´ electionn´ e.

De nombreuses autres techniques de g´ en´ eration de d´ eplacements locaux ont ´ et´ e propos´ ees dans la litt´ erature : par essence, elles ne guident pas le robot

`

a long terme, car elles ne raisonnent que sur un horizon spatial et temporel imm´ ediat.

2.1.2 Navigation ` a long terme

La navigation ` a long terme ou globale consiste ` a ´ etablir un chemin d’un point donn´ e ` a un but final donn´ e en consid´ erant l’ensemble des informations disponibles sur l’environnement.

Dans le cas o` u l’ensemble des obstacles sont connus, les m´ ethodes bas´ ees sur la d´ efinition de potentiel peuvent permettre de d´ efinir un chemin global [Rimon et Koditschek, 1992] exempt de minima locaux, mais au prix de l’adap- tation des fonctions qui d´ efinissent le potentiels, adaptation qui d´ epend des configurations des obstacles (figure 2.5).

Mais les algorithmes de planification de trajectoires bas´ es sur des graphes ou des grilles de navigation sont les plus utilis´ es. Si Dijkstra et A* [Nils- son, 1982] fournissent une solution optimale, ils n´ ecessitent d’ˆ etres relanc´ es

`

a chaque mise ` a jour du graphe mod´ elisant l’environnement. Pour pallier cet inconv´ enient, Stentz [Stentz, 1994] a propos´ e D*, qui permet de replanifier incr´ ementalement la trajectoire dans le cas o` u les coˆ uts des d´ eplacements sont r´ eguli` erement mis ` a jour par la d´ ecouverte de l’environnement (figure 2.6).

Koenig [Koenig et Likhachev, 2002] en propose une am´ elioration, D* Lite,

permettant de r´ eduire le nombre de noeuds sollicit´ es (figure 2.7) pendant la

planification et les replanifications du chemin. Une autre am´ elioration est pro-

pos´ ee dans [Ferguson et Stentz, 2005a], dans laquelle apr` es l’acquisition de nou-

velles informations sur l’environnement, les noeuds sous-consistants (noeuds

(27)

12

CHAPITRE 2. NAVIGATION EN ENVIRONNEMENTS MAL CONNUS : ´ETAT DE L’ART

Figure 2.5: (Extrait de [Rimon et Koditschek, 1992]) Influence de la d´ efinition des fonctions de potentiel sur la pr´ esence de minima locaux. Le but ` a atteindre est le centre, le robot est situ´ e sur les bords du cercle, et cinq obstacles circu- laires sont pr´ esents. ` A gauche, deux minimas locaux sont pr´ esents, ` a droite, une nouvelle param´ etrisation des functions de potentiel permet de les ´ eliminer.

Figure 2.6: (Extrait de [Stentz, 1994]) Planification dynamique D*, derni` ere

´ etape de replanification suite ` a la d´ ecouverte de l’obstacle d´ efini par la zone rouge.

dont le coˆ ut est inf´ erieur au coˆ ut de d´ eplacement vers leurs successeurs) ne sont pas mis ` a jour. Ils ne le sont que lorsqu’ils repr´ esentent a priori la solution optimale, ce qui r´ eduit consid´ erablement la charge en calculs comparativement

`

a D*.

(28)

2.2 Mod´ elisation de l’environnement pour la g´ en´ eration des

d´ eplacements 13

Figure 2.7: (Extrait de [Koenig et Likhachev, 2002]) R´ esultats des optimi- sations algorithmiques de la recherche de chemin fournies par l’approche D*

Lite. Les cellules gris´ ees illustrent celles qui sont explor´ ees ` a l’´ etape initiale (en haut), et apr` es les premiers d´ eplacements du robot (en bas).

L’adaptation du graphe de d´ eplacement avec la planification des chemins

pr´ esente dans l’algorithme Field D* [Ferguson et Stentz, 2005b] permet de

fournir des trajectoires ind´ ependantes de la discr´ etisation du terrain sur laque-

lle le graphe est d´ efini. En effet les trajectoires calcul´ ees des graphes bas´ es sur

une discr´ etisation r´ eguli` ere (grille cart´ esienne) ont des formes qui en d´ ependent

(´ equivalence des distances de Manhattan). Field D* g´ en` ere des chemins plus

lisses (figure 2.8), et a ´ et´ e test´ e en 2006 sur les rovers martiens Opportunity et

Spirit [Carsten et al., 2009]. D’autres travaux permettant de pallier les arte-

facts li´ es ` a la discr´ etisation sont pr´ esent´ es dans [Nash et al., 2007] : l’algorithme

Theta A* r´ eoriente la trajectoire sur chaque noeud de la grille et retourne des

chemins plus court et plus rapidement que Field D* ou d’autres algorithmes

utilisant A* avec un post-traitement pour le lissage des trajectoires.

(29)

14

CHAPITRE 2. NAVIGATION EN ENVIRONNEMENTS MAL CONNUS : ´ETAT DE L’ART

Figure 2.8: (Extrait de [Ferguson et Stentz, 2005b]). Environnement de 150x60 cellules cart´ esiennes r´ eguli` eres ` a chacune desquelles un coˆ ut de naviga- tion est associ´ e. Comparaison des chemins calcul´ es par D* (en haut en rouge) et par Field D* (en bas en bleu).

2.2 Mod´ elisation de l’environnement pour la g´ en´ eration des d´ eplacements

La mod´ elisation de l’environnement est naturellement indispensable ` a tout processus de g´ en´ eration de d´ eplacement. L’information qu’il est n´ ecessaire de repr´ esenter est l’´ etat du terrain en terme de navigabilit´ e, qui est princi- palement d´ efinie par sa g´ eom´ etrie. La mod´ elisation de terrain sous forme de grille cart´ esienne r´ eguli` ere a ´ et´ e initialement introduite dans [Moravec et Elfes, 1985], o` u dans chaque cellule de la grille est repr´ esent´ ee la probabilit´ e qu’elle contienne un obstacle, calcul´ ee et mise ` a jour ` a partir des donn´ ees de cap- teurs par un formalisme bay´ esien. Cette repr´ esentation est beaucoup utilis´ ee en robotique en environnements naturels (ainsi les figures 2.2 et 2.8 montrent des chemins calcul´ es sur de telles grilles, o` u le niveau de gris repr´ esente la prob- abilit´ e que les cellules soient obstacle), o` u la notion d’obstacle est ´ etendue ` a la notion de traversabilit´ e.

La traversabilit´ e exprime la possibilit´ e qu’un terrain soit traversable, plus elle est grande plus le terrain est traversable. Dans leurs approches [Lacroix et al., 2002; Bosch, 2007; Bosch et al., 2006] repr´ esentent la traversabilit´ e sur une grille stochastique avec deux classes identifiables : terrain plat (traversable) et obstacle. Il s’agit d’une repr´ esentation continue entre ces deux classes. A la diff´ erence de [Lacroix et al., 2002], [Bosch et al., 2006]

utilise un syst` eme de perception monoculaire pour percevoir l’environnement et d´ etecter des zones planes pour l’atterrissage d’un UAV. La plan´ eit´ e du terrain est ´ evalu´ ee par homographie, chaque pixel est ensuite class´ e dans une classe de terrain (plat, obstacle ou ind´ efini) par un processus de corr´ elation dense. Le calcul des probabilit´ es de traversabilit´ e de chaque pixel est ensuite

´ evalu´ e par filtre bay´ esien au fur et ` a mesure des acquisitions.

(30)

2.3 G´ en´ eration de d´ eplacements pour l’exploration 15

L’estimation d’homographie du terrain est aussi exploit´ ee dans [Besnerais, 2007] pour la d´ etection des zones planes qui repr´ esentent des zones traversables au sol ` a partir d’images a´ eriennes acquises ` a basse altitude. Le terrain est

´

egalement repr´ esent´ e par une grille r´ eguli` ere dans laquelle chaque cellule (pixel) est repr´ esent´ ee par un ´ etat parmi plan, obstacle, et ind´ efini.

La traversabilit´ e est construite sur la base d’images a´ eriennes par m´ ethode bas´ ee sur la logique floue dans [Howard et al., 2002]. L’environnement est repr´ esent´ e par une carte de traversabilit´ e en trois couleurs repr´ esentant trois

´

etats diff´ erents du terrain : sˆ ur, dangereux, risqu´ e (entre sˆ ur et dangereux).

Une grille est ensuite utilis´ ee pour le calcul des trajectoires. Cette grille de traversabilit´ e repr´ esente les coˆ uts de navigation dans chacune de ses cellules non dangereuses. Cette repr´ esentation est utilis´ ee dans [Howard et Tunstel, 2004] pour d´ efinir les commandes de navigation pour l’´ evitement d’obstacles proches.

Pour un syst` eme de suivi multi-cibles, [Bellot et al., 2004] repr´ esente l’en- vironnement par une grille d’occupation 4D o` u chaque cellule repr´ esente une position et une vitesse relative au robot. Le m´ ecanisme de mise ` a jour de cette grille se fait en deux ´ etapes : pr´ ediction et estimation (Figure 2.9). L’avantage de cette d´ emarche est sa robustesse face aux occultations temporaires.

Par un processus Gaussien [Murphy et Newman, 2010] propose d’int´ egrer dans le coˆ ut de navigation les incertitudes de classification du terrain avec celles de la localisation des informations. La figure 2.10 montre le r´ esultat d’une classification de l’environnement ` a partir d’images a´ eriennes bas´ ee sur la couleur suivant trois classes ; obstacles, terrains vagues, et routes.

2.3 G´ en´ eration de d´ eplacements pour l’exploration

Les missions d’exploration consistent soit ` a acqu´ erir des informations sur une zone donn´ ee (“couverture de zone”), soit ` a y rechercher des ´ el´ ements particuliers. Nous recensons ici les principaux travaux men´ es dans un contexte multi-robots pour ces deux tˆ aches, et pr´ esentons quelques rares travaux qui mixent exploration de l’environnement avec navigation pour atteindre un but.

2.3.1 Couverture d’une zone

Les approches pr´ esent´ ees dans [Burgard et al., 2000; Simmons et al., 2000]

pour la coop´ eration multi-robot exploitent les informations acquises pour or- ganiser l’exploration avec un raisonnement fond´ e sur les fronti` eres. L’utilisa- tion des fronti` eres entre les parties explor´ ees et non-explor´ ees de l’environ- nement a ´ et´ e introduite par [Yamauchi, 1998], et ensuite largement exploit´ ee.

Ces approches introduisent la notion d’utilit´ e de la d´ ecouverte de zones aux

fronti` eres. L’utilit´ e est fond´ ee d’une part sur l’optimisation de la r´ epartition

(31)

16

CHAPITRE 2. NAVIGATION EN ENVIRONNEMENTS MAL CONNUS : ´ETAT DE L’ART

Figure 2.9: (Extrait de [Bellot et al., 2004]) - Exemple d’une estimation de grille sur une sc` ene statique. (a) Repr´ esentation de la v´ erit´ e terrain avec la position de deux obstacles (cercles gris fonc´ e) et position du robot (centre du rep` ere XY), (b,c,d) Diff´ erentes ´ etapes de pr´ ediction, estimation sur lesquelles on estime la pr´ esence des obstacles sur les zones les plus sombres. Ces obstacles empˆ echent le robot de percevoir derri` ere eux et les zones grises semi-fonc´ ees repr´ esentent les probabilit´ es P (.|z) = 0.5 sur les zones o` u il est impossible de juger la pr´ esence d’obstacles.

des tˆ aches d’exploration (ne pas visiter une zone visit´ ee par un autre robot) et d’autre part sur un gain d’information des zones per¸cues au fronti` eres et le coˆ ut de navigation vers leur point d’observation.

Ces travaux ont ´ et´ e ´ etendus dans [Moorehead et al., 2001], en se basant

sur la notion d’atteignabilit´ e de chaque cellule de la carte de traversabilit´ e. Les

robots explorent le monde en fonction d’une combinaison lin´ eaire des facteurs

(32)

2.3 G´ en´ eration de d´ eplacements pour l’exploration 17

Figure 2.10: (Extrait de [Murphy et Newman, 2010]) Classification suiv- ant 3 classes. On remarque une bonne discrimination des classes obstacles et routes tandis que les terrains vagues sont difficilement identifiables du fait de la grande variations en couleur sur ces zones.

´

equi-pond´ er´ es suivants :

• le gain d’information ` a propos du terrain,

• la qualit´ e de la cartographie sur les zones proches des obstacles,

• la d´ ecouverte de terrains atteignables.

La zone la plus utile ` a explorer sera repr´ esent´ ee par le maximum de cette combinaison lin´ eaire.

L’int´ egration de contraintes telles que la conservation d’une bonne locali- sation est propos´ ee dans [Makarenko et al., 2002]. Le gain d’information, une cartographie de bonne qualit´ e et le coˆ ut de navigation y sont coupl´ es par une combinaison lin´ eaire de trois fonctions d’utilit´ e associ´ ees.

L’approche de Rekleitis [Rekleitis et al., 2000] est bas´ ee sur la d´ ecomposition de l’environnement pour la coordination d’une paire de robots en mission d’exploration en environnement restreint. L’environnement est triangul´ e de mani` ere ` a ce qu’un seul robot se d´ eplace ` a la fois, l’autre immobile (au sommet d’un triangle) le garde en ligne de vision pour estimer sa position. Lorsque cette ligne est coup´ ee on inf` ere la pr´ esence d’obstacles.

Cela permet de limiter les erreurs de localisation pendant la cartographie de l’environnement.

La construction de carte est le probl` eme principal trait´ e dans [Ko et al., 2003]. Dans un contexte de coop´ eration multi-robot la qualit´ e de localisation est un aspect important de la fusion des cartes entre les diff´ erents v´ ehicules : un filtre ` a particules est mis en oeuvre pour qu’une paire de robot se colocalisent de mani` ere efficace en estimant la probabilit´ e que leurs cartes se recouvrent.

Le projet Centibots [Konolige et al., 2004] met en oeuvre un ensemble de 100 robots en environnement int´ erieur inconnu pour une mission en deux

´ etapes :

• l’exploration en prenant en compte les contraintes de communications par des prises de rendez-vous et de qualit´ e de cartographie par l’appli- cation des travaux de [Ko et al., 2003]

• la recherche et la surveillance avec le maintien d’un r´ eseau de commu-

nication indispensable aux op´ erations command´ ees ` a distance et ` a la

(33)

18

CHAPITRE 2. NAVIGATION EN ENVIRONNEMENTS MAL CONNUS : ´ETAT DE L’ART

divulgation d’alertes.

Une des approches int´ eressantes est le raisonnement spatial pour la couver- ture maximale de l’espace et des communications. Un r´ epartiteur de tˆ aches s’occupe de la coordination entre les robots en prenant en compte les souhaits de l’op´ erateur.

Avec l’hypoth` ese qu’un ensemble de buts soit disponible, [Kalra et al., 2007] propose une solution de r´ epartition de tˆ aches entre plusieurs v´ ehicules pour explorer l’environnement. La solution se base sur une mise en concur- rence des diff´ erents v´ ehicules avec le respect de certaines contraintes comme le maintien d’une ligne de communication directe avec un autre robot.

2.3.2 Recherche et suivi/sauvetage

D’autres types de missions d’exploration qui suscitent beaucoup d’int´ erˆ et sont centr´ ees sur la recherche de cibles dans un environnement, g´ en´ eralement appel´ ee “recherche et sauvetage” (Search And Rescue SAR) ou bien

“rechercher et suivre” dans les contextes militaires ou de s´ ecurit´ e

La recherche de bateaux perdus en mer propos´ ee dans [Bourgault et al., 2003a] se base sur une repr´ esentation de la position de la cible, ici le bateau perdu, par une fonction de densit´ e de probabilit´ e (PDF). Un mod` ele de d´ eplacement pr´ esent´ e en d´ etail dans [Bourgault et al., 2003b] permet de faire

´ evoluer cette PDF en fonction du temps. Un processus d´ ecentralis´ e de fusion bay´ esienne de cartes permet ` a un ensemble de drones de s’organiser sans communiquer leurs plans respectifs tout en consid´ erant chacun leur mod` ele de perception. Leur but est d´ efini par la diminution de l’entropie de la PDF, qui sera ` a son minimum lorsque la PDF aura la forme d’une dirac, c’est ` a dire lorsque le navire ´ echou´ e sera retrouv´ e.

L’´ etude pr´ esent´ ee dans [Bourgault et al., 2003b] concerne le mˆ eme sujet que dans [Bourgault et al., 2003a] mais se concentre sur la mise en oeuvre d’un seul v´ ehicule. Le calcul de trajectoire pour la r´ eduction de l’incertitude sur la position du navire ´ echou´ e, le mod` ele de d´ eplacement de ce dernier, et le mod` ele d’observation du robot y sont pr´ esent´ es plus en profondeur.

Une int´ egration de ces travaux avec le filtre bay´ esien de [Furukawa et al., 2006] d´ emontre leur applicabilit´ e en simulation ` a des sc´ enarios de recherche et de suivi et en grandeur nature pour un sc´ enario de sauvetage en mer.

La n´ egociation de tˆ aches est exploit´ ee dans [Rossi et al., 2009] afin d’op- timiser la coordination des v´ ehicules dans une mission SAR ` a l’aide d’une fonction de coˆ ut simple. Le but est de r´ eduire l’action de l’op´ erateur ` a la d´ efinition des actions ` a venir et ` a la surveillance de l’´ etat des op´ erations.

La r´ epartition de tˆ aches par une notion de coˆ ut et d’utilit´ e est utilis´ ee

dans [Marjovi et al., 2009] pour la recherche de sources d’incendie. Les coˆ uts

de d´ eplacement de chaque robot et leur utilit´ e de d´ eplacement repr´ esent´ ee par

(34)

2.3 G´ en´ eration de d´ eplacements pour l’exploration 19

la distance au but (position ` a la fronti` ere de l’environnement connu) sont les deux crit` eres principaux permettant les prises d´ ecision.

Les travaux de [Cole, 2009] portent sur la recherche de cibles par la coop´ eration d’un ensemble d’UAVs. La solution se base sur l’information disponible sur le terrain et l’utilit´ e de l’acqu´ erir. Cette utilit´ e est repr´ esent´ ee d’une part par le gain d’information estim´ ee et d’autre part par des contraintes sur les d´ eplacements des UAVs (consommation d’´ energie, ´ evitement de men- aces...). Le point int´ eressant de cette ´ etude est le calcul des trajectoires et des mouvements optimums des capteurs eux-mˆ emes pour maximiser l’utilit´ e des perceptions. La figure 2.11 montre l’´ etat d’une mission d’exploration r´ ealis´ ee par deux UAVs coop´ erants.

Figure 2.11: (Extrait de [Cole, 2009]) - Mission d’exploration d’un groupe de 2 UAVS.

2.3.3 G´ en´ eration de d´ eplacement hybride

Certains travaux ant´ erieurs men´ es au laboratoire portent sur la navigation hybride entre la planification de chemin pour rallier un but et l’exploration (planification de tˆ aches de perception). L’approche propos´ ee dans [Gancet et Lacroix, 2003] est une navigation guid´ ee par la perception et l’utilit´ e de l’information qu’elle apporte. La perception est int´ egr´ ee ` a la fonction de coˆ ut

`

a l’aide d’une fonction de confiance sur la perception. Cette confiance est int´ egr´ ee ` a une mesure de l’utilit´ e de perception d’une zone par la diff´ erence entre l’utilit´ e de percevoir et de ne pas percevoir cette zone en fonction de son

´

etat. La planification de la navigation se fait en trois ´ etapes r´ ep´ et´ ees : planifier

(35)

20

CHAPITRE 2. NAVIGATION EN ENVIRONNEMENTS MAL CONNUS : ´ETAT DE L’ART

le chemin vers le but global, calculer un sous-but de meilleure utilit´ e ` a partir du noeud au croisement avec la fronti` ere, choix de la meilleure configuration de perception et d´ eplacement vers celle-ci.

Le projet PerceptOR du DARPA [Kelly et al., 2006] porte sur l’int´ egration, la r´ ealisation et l’´ evaluation des op´ erations de navigation hors-route dans des environnements ext´ erieurs hostiles. Cette ´ etude met en autre en ´ evidence les compl´ ementarit´ es entre les v´ ehicules d’un syst` eme coop´ eratif a´ eroterrestre. En effet les diff´ erences de points de vue entre un robot terrestre et un robot a´ erien permettent d’enrichir l’information acquise. Le robot terrestre ne per¸ coit les obstacles n´ egatifs (d´ epressions du terrain) en g´ en´ eral que trop tardivement pour assurer ses d´ eplacements, tandis que le robot a´ erien peut, du fait de son point de vue, plus facilement d´ etecter ce genre d’obstacles. Dans ce syst` eme les d´ eplacements du robot a´ erien sont asservis ` a la verticale du robot terrestre afin de lui fournir des donn´ ees suppl´ ementaires ` a la carte de navigation. Le robot terrestre, s’il avait ´ et´ e seul, aurait du explorer ses environs pour obtenir la mˆ eme quantit´ e d’information.

2.4 Conclusions

2.4.1 Synth` ese

La navigation en environnement inconnu, qu’elle soit coop´ erative ou r´ ealis´ ee de mani` ere ind´ ependante par un robot, est d’abord un probl` eme d’acquisition d’information. La majorit´ e des m´ ethodes de navigation ` a court terme utilisent des informations rafraˆıchies en permanence sur l’espace proche du v´ ehicule pour ´ eviter les obstacles. Les m´ ethodes de navigation

`

a long terme, quant ` a elles, utilisent toutes les informations qui ont ´ et´ e pr´ ec´ edemment acquises, qu’elles soient disponibles via une carte initiale de l’environnement ou bien via une carte mise ` a jour pendant les d´ eplacements.

Connaˆıtre l’information ` a tout endroit permet de r´ esoudre enti` erement le

probl` eme de navigation, mais en analysant la solution d’une navigation on se

rend compte que l’information n´ ecessaire pour tracer le chemin ne couvre pas

exhaustivement l’environnement. Ceci nous am` ene ` a penser qu’il existe une

quantit´ e minimale d’information n´ ecessaire pour calculer un chemin global

le plus proche possible du chemin optimal (tel que calculable lorsque toute

l’information est pr´ esente). Ces informations ne sont pas seulement celles qui

entourent le chemin final : certaines informations situ´ ees ailleurs sont utiles ` a

la prise de d´ ecisions n´ ecessaires ` a la d´ ecouverte du chemin optimal.

(36)

2.4 Conclusions 21

2.4.2 Contribution

Dans un environnement inconnu, il est impossible de connaˆıtre quel serait le chemin optimal mais il est possible de maˆıtriser la fa¸con dont l’information est acquise. L’int´ egration de cette acquisition d’information dans la boucle perception-d´ ecision-action est essentielle car elle permet d’´ evaluer l’int´ erˆ et de l’information dans son contexte, en fonction de son utilit´ e. Ceci permet d’in- clure directement dans le processus de navigation les d´ ecisions pour l’acquisi- tion d’information, et ainsi d’´ evaluer des d´ eplacements alternatifs par rapport

`

a ceux qui sont d´ efinis sur la base des informations connues. Dans les chapitres suivants, nous allons nous attacher ` a identifier ces alternatives, afin de pou- voir cibler l’acquisition d’information utile, permettant ainsi d’optimiser le processus de navigation en fonction du savoir accumul´ e sur l’environnement.

La mod´ elisation de l’environnement est indispensable ` a la prise de d´ ecision, et va faire l’objet du prochain chapitre, dans lequel les mod` eles des diff´ erentes actions et param` etres de l’environnement mis en jeu sont d´ ecrits. C’est ` a travers ses mod` eles que l’on peut mettre oeuvre des fonctions de d´ ecisions qui prennent en compte de fa¸con implicite le type de plate-forme et d’´ equipement utilis´ e (outils de perception, localisation, communication).

Le chapitre 4 pr´ esente comment l’association des mod` eles de l’environ- nement avec les mod` eles d’action des v´ ehicules est exploit´ e pour d´ efinir un processus de navigation coop´ erative hybride. Ce processus allie le d´ eplacement pour atteindre un but (navigation) avec des d´ eplacements strat´ egiques destin´ es

`

a l’acquisition de l’information (exploration) tout en optimisant la navigation

en fonction des capacit´ es d’action de chacun des v´ ehicules, et des r´ esultats

dans le cas d’un sc´ enario o` u un robot terrestre est assist´ e d’un robot a´ erien

pour percepvoir l’environnement sont pr´ esent´ es dans le chapitre 5.

(37)
(38)

Mod`eles pour la navigation

autonome de robots mobiles 3

Je ne peins pas ce que je vois, je peins ce que je pense.

Pablo Picasso

Pour un syst` eme autonome, d´ ecider est savoir mesurer l’impact de ses actions

dans son environnement. Pour pouvoir planifier ses actions dans l’environ-

nement dans lequel elles sont ex´ ecut´ ees le syst` eme a besoin de mod` eles de

l’environnement et de ses actions. Ce chapitre pr´ esente de fa¸ con g´ en´ erale

ces mod` eles, et introduit ensuite les structures de donn´ ees et les mod` eles

pour notre application au contexte de navigation autonome en milieu inconnu.

(39)

24

CHAPITRE 3. MOD `ELES POUR LA NAVIGATION AUTONOME DE ROBOTS MOBILES

La solution ` a un probl` eme de navigation est un ou plusieurs chemins dans un environnement donn´ e. Ces chemins d´ ependent naturellement des ca- pacit´ es de d´ eplacement du v´ ehicule pour lequel ils ont ´ et´ e d´ efinis, mais aussi d’autres contraintes, comme les capacit´ es de localisation et de communication du v´ ehicule, ou mˆ eme le type de terrain que le v´ ehicule peut ou ne peut pas percevoir. La repr´ esentation de l’environnement doit permettre d’´ evaluer ces diff´ erents ´ el´ ements, qui correspondent en fait ` a l’ensemble des actions possibles d’un v´ ehicule lors de la navigation :

• Actions de d´ eplacement

• Action de perception de l’environnement

• Action de localisation

• Action de communication

C’est par l’application de mod` eles de ces diff´ erentes actions sur la repr´ esentation de l’environnement que la s´ equence des actions qui permet de rallier un but donn´ e peut ˆ etre d´ efinie. Ces actions ´ etant de diff´ erentes natures, les mod` eles les repr´ esentant sont aussi de diff´ erentes natures, et c’est naturellement un ensemble de repr´ esentations de l’environnement adapt´ e ` a chacun des mod` eles d’action qui est n´ ecessaire.

L’objet de ce chapitre est de proposer les diff´ erents mod` eles qui d´ ecrivent l’environnement et les actions des v´ ehicules (figure 3.1).

Figure 3.1: Ensemble des mod` eles qui repr´ esentent un v´ ehicule.

Dans toute d´ ecision il est n´ ecessaire de pouvoir ´ evaluer l’utilit´ e et le coˆ ut des actions possibles ` a r´ ealiser. Pour ce faire nous avons besoin de mod` eles des actions possibles et de l’environnement dans lequel elles sont r´ ealis´ ees.

La section 3.1 introduit au travers des principaux processus des robots les diff´ erentes actions et informations n´ ecessaires qui constituent la base de nos r´ eflexions.

La section 3.2 est consacr´ ee aux mod` eles des actions des v´ ehicules. Elle

illustre leurs diff´ erentes interactions avec les mod` eles de l’environnement qui

(40)

3.1 Mod` eles n´ ecessaires ` a la d´ ecision 25

permettent l’´ evaluation des actions en terme de coˆ ut et d’utilit´ e. L’implication et la combinaison des diff´ erents mod` eles (action et environnement) est illustr´ ee

`

a travers plusieurs exemples.

Les mod` eles de l’environnement que nous exploitons sont formalis´ es dans la section 3.3. Les caract´ eristiques suivantes du monde y sont repr´ esent´ ees :

• sa navigabilit´ e, on parle de traversabilit´ e,

• les obstacles ` a la vision pour ´ evaluer le champ de vue ` a partir une position donn´ ee, on parle de visibilit´ e,

• les points d’int´ erˆ et ou autres ´ el´ ements utilis´ es dans le calcul des possi- bilit´ es de localisation, on parle de localisabilit´ e,

• les obstacles aux voies de communications pour ´ evaluer les possibilit´ es de communication entre deux points, on parle de communicabilit´ e.

Tous les mod` eles des actions et de l’environnement sont repr´ esent´ es par des structures de donn´ ees, pr´ esent´ ees dans la section 3.4.

Des cas concrets d’utilisation de ces mod` eles sont pr´ esent´ es dans la sec- tion 3.5 afin de comprendre leurs rˆ oles et interactions dans diff´ erents types de sc´ enarios avec diff´ erents types de v´ ehicules. Ces cas d’utilisation serviront

´

egalement de support dans le reste du manuscrit.

Enfin le chapitre se termine par une rapide synth` ese.

3.1 Mod` eles n´ ecessaires ` a la d´ ecision

La figure 3.2 est une vue g´ en´ erale de la boucle entre la perception, la d´ ecision et l’action. La prise d’information r´ ealis´ ee pendant la perception con- stitue la mati` ere premi` ere pour la d´ ecision des actions du robot.

Proprioception

Figure 3.2: Boucle perception - d´ ecision - action.

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