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L'osmométrie des solutions salines et la théorie d'Arrhenius

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(1)

HAL Id: jpa-00241750

https://hal.archives-ouvertes.fr/jpa-00241750

Submitted on 1 Jan 1912

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L’osmométrie des solutions salines et la théorie d’Arrhenius

Eugène Fouard

To cite this version:

Eugène Fouard. L’osmométrie des solutions salines et la théorie d’Arrhenius. J. Phys. Theor. Appl.,

1912, 2 (1), pp.269-281. �10.1051/jphystap:019120020026900�. �jpa-00241750�

(2)

L’OSMOMÉTRIE DES SOLUTIONS SALINES ET LA THÉORIE D’ARRHENIUS (1);

Par M. EUGÈNE FOUARD.

Je me suis proposé, dans les présentes recherches, d’appliquer aux

solutions salines la méthode différentielle que j’avais mise au point

dans l’osmométrie des substances organiques (2) etqui m’avaitconduit à déterminer leurs poids moléculaires avec une grande précision.

J’avais uniquement en vue, dans ce travail, une détermination pra-

tique nouvelle, par le phénomène de l’osmose, des coefficients de dissociation électrolytique, conformes aux résultats de la conducti- bilité électrique, vérifiant simplement la théorie d’Arrhenius.

I. - Quelles sont les conditions du problème posé, dans le càs des

sels? La conception théorique actuelle de pression osmotique est

reliée à celle de l’imperméabilité absolue d’une membrane, vis-à-vis

des molécules dissoutes dans l’eau, les éléments du solvant pouvant

seuls circuler à travers le septum.

En fait, cette cloison idéale, conférant à l’eau une propriété exclu-

sive, n’existe pas : selon Pfeffer, le sucre de solutions aqueuses à titres supérieurs à 5 0,’0 est diffusible à travers les membranes de

précipités de Traube; celles-ci, avec Tammann, se laissent franchir par les molécules salines, à tel point qu’une solution de sulfate de potasse à 1 gramme 0/0, par exemple, abandonne à l’eau extérieure, d’après cet auteur, en dix minutes de contact, 1 centi gramme de son sel, à travers une membrane de 83 centimètres carrés.

Du côté des membranes cellulaires vivantes, manifestant la pro-

priété osmotique, la semi-perméabilité est aussi fictive; il doit en

être ainsi, sinon on ne pourrait expliquer les échanges continus qui s’accomplissent, dans la nutrition d’une cellule, entre son proto- plasme et le milieu ambiant ; on peut, à la rigueur supposer que le siège de ces réactions mutuelles est uniquement confiné dans

une zone périphérique, infiniment voisine de la surface de contact;

malgré cette hypothèse, on ne conçoit pas l’accroissement interne de

(1) Communication faite à la Société française de Physique : séance du 1" dé- cembre

(2) Comptes rendus Académie des Sciences, t. CLII, p. et t. CLIII, p. 759 ; J. de Phys., 5s série, t. l, p. 6~1 (juillet t91i); Bulletin de la Société chimique,

4, série, t. IX-X, 1.3, p. 637 (15 juillet 1911).

Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphystap:019120020026900

(3)

glycogène d’une cellule, alimentée par des hydrates de carbone, ou

la coloration localisée de granules protoplasmiques d’un leucocyte vivant, immergé dans une solution de rouge neutre, sans y voir une

pénétration, à l’état dissous, d’autres éléments que ceux de l’eau, à

travers l’épaisseur d’une cloison séparatrice.

A vrai dire, la conception de semi-perméabilité est uniquement

issue des observations de Pfeffer, relativement à des solutions éten- dues d’un seul corps réellement dissous, le sucre de canne; elle n’est pas même applicable à la totalité des matières organiques: j’ai ainsi

vérifié que des composés de cette classe tels que l’asparagine, l’hydroquinone, sont diffusibles à travers un même septum que ne

peuvent traverser le glucose, le lactose, le maltose, la mannite, en

solutions. diluées.

La notion qui semble donc devoir se fixer, à l’examen des faits

actuels, est que toute oS1notique se vis-à-vis des substances dissoutes, de telle sorte que les lJeurent la fi-anchir,

peut retenir" les autres, la loi de sélection nous étant d’ailleurs actuellement inconnue.

En tous cas, la semi-perméabilité absolue, dans le domaine expé- rimental, n’a aucune réalité objective: on peut donc s’étonner qu’elle

serve uniquement à définir et à qualifier aujourd’hui les membranes par l’intermédiaire desquelles se révèle la fonction osmotique; celle-

ci doit se rattacher à des propriétés générales non dégagées, jus- qu’ici, des rares études entreprises sur ce sujet.

Dans ces conditions réelles, fort éloignées du type des conceptions primitives, l’osmométrie des solutions salines a-t-elle un sens défini?

C’est bien par l’auirmative qu’on a résolu cette question en adoptant

la méthode de de Vries et de Hamburger, qui utilise comme osmo-

mètre une cellule vivante. Sans qn’on s’en soit jamais soucié, une diffusion, inhérente à la semi-perméabilité imparfaite, vient certai- nement ici modifier les milieux osmotiquement opposés; cependant,

sans aucune hésitation, on accepte ses résultats pour constituer la seule base osmométrique expérimentale de la théorie des ions.

C’est là un appui contestable, et, suivant M. Dastre (1), « le procédé comporte des incertitudes assez grandes sur les concentrations isoto-

niquer ».

D’abord, celles-ci sont seulement établies par l’invariabilité de

DASTRE, Traité de ph!Jsique biologique (l’osmosel, p. 565.

(4)

forme du protoplasme de la cellule immergée, observée au microscope

dans un temps très court, quinze à trente minutes : c’est un caractère de vision, évidemment imprécis.

En outre, le taux d’isotonie est fixé arbitrairement entre deux con-

centrations distinctes, discontinues, pour lesquelles la déformation du protoplasme est invisible ou mal définie.

Enfin, toutes les membranes possèdent la propriété d’absorber

électivement les éléments de la solution en contact, molécules dissoutes et molécules du dissolvant. Or les titres isotoniques de

de Vries dérivent, nous venons de le rappeler, des concentrations c

de la solution de chaque sel, telles qu’une cellule végétale immergée

y conserve un protoplasme invariable ; en choisissant ce titre c, on

suppose que la relation osmotique a lieu entre la solution employée

et le protoplasme ; mais celui-ci est en contact avec un liquide tout différent, situé entre les deux membranes de la cellule, issu de la

solution externe, qui a subi, en traversant l’enveloppe extérieure,

une absorption d’autant plus intense qu’elle est à son début ; ce liquide réellement isotonique a un titre c’ fort différente de c et le

rapport -c est extrêmement variable avec la nature du corps dissous ;

c

l’adoption de ce titre c au lieu de c’, taux inconnu, est donc abso- lument erronée.

La méthode que j’ai mise au point dérive, selon la juste remarque de M. P. Girard (~ ), de celle de de Vries, en ce sens qu’elle remplace

une mesure directe de pression osmotique par la réalisation d’un

équilibre entre deux pressions égales. Seulement, elle en évite les multiples imperfections :

En effet, au lieu d’une cellule de quelques de diamètre, renfer-

mant un liquide protoplasmique fort complexe et de constitution

inconnue, aux changements insaisissables, elle utilise une chambre

osmométrique d’une capacité de 100 centimètres cubes, remplie

d’une substance connue, d’un titre bien déterminé ; au lieu d’observer

un vague changement de forme, on suit le déplacement du ménisque

limitant le volume de cette solution interne, ce qui permet d’apprécier, près de l’équilibre, une variation osmotique de de centimètre

10.000

cube sur 100 centimètres cube de liquide ; au lieu de conclure sur

~1) P. GIR4RD et ~~. Comples rendus Acad. Sc., t. CLIII, p. 941.

(5)

une suite de concentrations distinctes, discontinues, on aboutit à un équilibre, par la modification continue du titre de la solution exté-

rieure ; enfin, au lieu d’une indétermination complète du taux de

corps dissous, par suite du phénomène d’absorption, on dispose ici

d’un titre bien connu, constant, lorsqu’on a saturé la membrane par

un contact~prolongé de la dissolution.

,B’i, la diffusion (i tracers la constitue,

notre cOhception actuelle dit 1nécanis1ne de l’osmose, une

celle-ci est tout aussi à la 1nrithode de de T7ries, et les deux techniques. à cet égard, sont passibles’

d’un ji(ge»2ent identique.

En réalité, il est f’acile de constater, au même point de vue, que la méthode actuelle constitue un progrès très notable sur celle de de Vries : effectivement, on n’évalue par celle-ci que des titres salins

isotoniques vis-à-vis de milieux protoplasmiques naturels, corres- pondanttoujours à une échelle de concentrations très limitée; tandis

que, dans notre méthode différentielle, on peut obtenir une valeur

moléculaire correspondant à une dilut~ion quelconque.

diffusion dit sel, dans les solutions les plus étendues qui ont été étu- diées, devient si pendant la durée d’une qu’elle cesse

d’être dosaôle, cependant que l’équilibre osmotique reste défini arec

une sensibilité pratiquement ces dilutions, i-0 d vers 10 de e

molécule-gramme par litre, les forces osmotiques sont considérables,

de l’ordre d’une demi-atmosphère, alors que la diffusion, qui décroît proportionnellement au gradient de concentration, selon la loi de

Fic, est devenue négligeable. Par conséquent, l’erreur hypothétique

devient inappréciable, et cette considération fortifie le sens des con-

clusions expérimentales qui vont suivre.

Enfin, je rappellerai que la préparation déjà décrite permet de réaliser sans insuccès une membrane de Traube ; le collodion employé

comme support de précipité est obtenu avec une nitrocellulose lavée à fond, neutre à tous indicateurs chimiques, et révélant à l’épreuve

.

de l’osmose électrique une charge extrêmement minime, électro- négative comme tous les hydrates de carbone, celluloses et amidons,

à structure colloïdale, sans que ceux-ci, bien entendu, soient naturel- lement alcalins.

La méthode consiste à équilibrer osmotiquement la solution intra-

cellulaire du sel à étudier, de concentration fixe en grammes c, par

(6)

celle variable d’une solution de saccharose extérieure ; quand les

deux solutions sont cinétiquement équimoléculaires, la mesure polari- métrique du taux c’ de saccharose donne alors la valeur moléculaire

1 , 349-

NI du sel par la ’ conformément à la loi de an t

c c

Hoff. Ce nombre représente le poids moléculaire cherché, rapporté

à celui (3~?) du saccharose, et on a vu avec quelle précision le procédé

a été appliqué aux substances organiques.

Comment se caractérise, dans ces expériences, l’équilibre osmo- tique ? Nous avons, au départ, une solution externe de sucre trop

concentrée: un appel d’eau vers elle provient de la solution saline,

dont le ménisque capillaire rétrograde brusquement. Une suite de dilutions du sucre ralentit peu à peu cette régression, jusqu’à ce que le but soit dépassé ; l’appel d’eau a lieu alors vers la solution saline

interne, dont le ménisque terminal s’éloigne de la cellule. On se rap-

proche désormais sans cesse de l’équilibre, par des additions alternées d’eau et de sucre de plus en plus réduites, jusqu’à l’immobilité du

ménisque. La concentration e en sucre, il laquelle on atteint alors, (i

donc bien une signification précise : elle est c01nprise entr’e (lettx concen-

trcctions C1 et c.,, a2cssi proches de l’autre que l’on veut, pour les-

quelles la circulation les deux sens °plJosés. Cet équilibre peut être observé plusieurs heures, sans modification, jus- qu’au démontage de l’osmomètre ; sa réalité dépend évidemment de la

précaution qu’on a toujours prise de maintenir, entre le niveau de la branche horizontale du tube capillaire et la surface libre de la solution sucrée extérieure, une dénivellation verticale, excédant de

’1 centimètre environ l’élévation du liquide dans le tube, due à sa

tension superficielle. On a ainsi toujours constaté que la valeur M,

obtenue à l’équilibre, est constante, quelle que soit la membrane, quelle que soit sa nature, gélatino-tannique, ferrocyanure cuivrique,

ou issue de ces deux préparations superposées.

Il faut toutefois rappeler une condition nécessaire : j’ai déjà

montré (’) que, lorsqu’une solution est mise au contact d’une mem-

brane neuve, celle-ci absorbe progressivement les molécules de

substance dissoute, pendant plusieurs jours, jusqu’à ce qu’un équi-

libre de saturation soit atteint. Si, pendant ce temps, on effectue, à divers intervalles, des opérations de mesure, en remplaçant claque

(1) J. de Phys., 5e série, t. I, p. 635 (août 1911).

(7)

fois la solution de contact par du liquide de réserve, on obtient

des valeurs moléculaires qui diminuent progressivement. Lorsque l’absorption est terminée, le nombre auquel aboutit la mesure

osmométrique devient constant; c’est celui qui a toujours été noté,

dans les expériences antérieures sur les substances organiques, ou

dans celles qui vont suivre, relatives aux sels étudiés.

Il.

-

Le problème de l’osnioméirie étant ainsi posé, dans le cas actuel, l’hypothèse de dissociation ionique exige, comme on le sait,

que la pression osmotique, dans une solution conductrice d’un sel

quelconque, soit supérieure à celle d’une substance organique, à

concentration équimoléculaire. Schématiquement, considérons deux osmomètres contenant, l’un, une solution normale de saccharose, à

342 grammes par litre, l’autre une solution normale de chlorure de

potassium CIK, à 7àg,5 par litre; suivant les théories admises, les pressions mesurées en colonnes d’eau devront être, pour le saccha-

-

rose, de 230 mètres, pour le chlorure de potassium approximative-

ment de 360 mètres. En supposant cette vérification réalisée, c’est-à-

dire en acceptant l’identification cinétique d’Arrhénius entre un ion et une molécule simple, il faut admettre que si 31.2 grammes de

sucre développent, comme molécule-gramme dans un litre, une pression de 230 mètres, la quantité de C1K, développant une pression supérieure, est plus grande que la molécule-gramme cinéti-

quement active de ce sel, selon la loi de Van’t Horf. La fraction de

ce nombre correspondant à une pression de 230 mètres sera le poids

moléculaire osmotique de la solution normale de C1K ; il en sera de

même pour tout sel dissocié en ions : la valeur rnoléculatre osn2otique

cl’un sel doit être toujours plus petite que son poids moléculaire ehi-

mique,.

Avec la collaboration de M. de Tonnay-Charente, j’ai entrepris la

vérification de cette conséquence sur les sels suivants, considérés

comme très simples, d’une dissociation régulière décelée par la conductivité :

1° Chlorure de potassium C1K - 74,5 (cristaux anhydres) ;

Z° Sulfate de cuivre SO’CU = 159 (cristaux: 249);

3° Chlorure de baryum BaCl2 = 208,3 (cristaux BaCI2,9-H 20

~~~,31;

4° Sulfate de potassium I12SO

=

174,4 (cristaux anhydres).

Au lieu de la vérification attendue, nous avons obtenu les résultats

suivants, dans lesquels 11T représente la valeur moléculaire osmotique

(8)

correspondant à chaque dilution du sel, c’est-à-dire au volume en

litres de la molécule-gramme chimique, calculée par le poids du sel

introduit.

1.

Ces nombres sont reliés par des courbes C, très régulières,

obtenues en prenant pour ordonnées les 1B1 osmométriques et pour abscisses les dilutions (exemple du Clli, courbe ci-dessus).

Comparons chacune d’elles à la courbe correspondante C’ des

poids moléculaires tirés des coefficients de dissociation électroly-

tique : on admet sans ambiguïté que les ions de ces sels sont K+ et

CI-, Cu++ et S04., Ba-t + et C1_, I1+ et Donc la plus haute

(9)

ordonnée de la courbe C’, correspondant à la dilution infiniment

petite, ou ordonnée d’origine, est égale au poids moléculaire chimique

exact; par le fait de la dissociation, croissante avec la dilution, l’or-

donnée diminue en s’éloignant de l’origine ; enfin l’ordonnée minima,

c’est-à-dire l’asymptote de la courbe C’, correspondant à la dilution

infinie, est, pour KCl P et SO-’Cu, à 2 ions, ill ; 2 P pour les sels BaCP et

K2S0B Selon les théories actuelles, il faut que la courbe

osmorrlétrique C, obtenue ici, inconnue jusqu’aux expériences pré-

sentes, coïncide avec cette courbe C’, bien entendu dans la région

des dilutions élevées.

Or, le fait totalement imprévu, c’est que, pour les trois premiers

sels CIK, CUSO", cette coïncidence n’existe pas; les deux courbes sont, dans chaque cas, essentiellement distinctes. Et ce qui

accentue plus encore cette divergence, c’est que, pour le la coïncidence des courbes C et C’ est parfaite ; ce résultat a été cepen- dant obtenu par la même technique expérimentale, avec les mêmes

membranes qui nous ont donné les résultats discordants relatifs aux

trois premiers sels.

Ainsi, pour le CIK et le CUSOI, le M osmométrique à la dilution infinie, au lieu d’être la moitié du poids moléculaire chimique 74,5

i59 1;9, est ex.actement ce nombre total, 74,5 et 159; le résultat est

identique ici à ce que l’on aurait obtenu pour une substance orga-

nique. Pour le BaC12, le cas est encore plus aberrant: l’ordonnée M,

au lieu de décroître, part du M chimique 208, et croît jusqu’à un palier pour 1B1

=

320.

En résumé, pour les sels ClK,CuS04, BaC12, les qui devraient

être tous plus petits, sont tous plus. grands que le poids moléculaire

chimique ; par contre, ceux de K2SO4 rentrent dans la règle prévue jusqu’ici. En résumé, l’expérience osmométrique démontre que l’accord est parfait pour le sulfate de potassiurn, alors que, pour les sels CIK, BaCl2, SO ~Cu, il y a désaccord absolu avec la théorie d’Arrhénius.

Un peut d’ailleurs trouver dans les expériences de I’feffer, rela-

tives aux pressions osmotiques de solutions de nitrate de potasse, le

même désaccord avec la théorie des ions et une concordance com-

plète avec nos résultats actuels.

(10)

Rapportons ici, avec les titres ll des solutions de Pfeffer et les

pressions osmotiques (II) qu’il a obtenues expérimentalement, les grandeurs suivantes : 11 les pressions osmotiques théoriques ~III~.

selon Van’t Hoff, que présenterait chaque solution, en supposant -que le nitrate, comme une matière organique, tel le saccharose, ne

,

soit nullement dissocié; les pressions osmotiques théoriques j,

selon Arrhénius, en tenant compte du coefficient de dissociation

,électrolytique; les valeurs (r) de poids moléculaire osmomé-

trique, tirées .simplement des pressions I expérimentales de

I’feffer :

Les pressions expérimentales de I’feffer sont grossièrement inférieures, non seulement à celles prévues par la théorie d’Arrllé- nius, mais aussi à celles qui découlent de la loi de Van’t Hoff. Ses

expériences, si invoquées ponr le sucre, ont-elles été si défectueuses, dans le cas du sel? Aucune critique, cependant, ne peut être formulée relativement à la préparation de la membrane : c’est toujours la

même technique utilisée dans les expériences de Pfeffer.

De plus, si l’on calcule, avec la constante classique des gaz, le

poids moléculaire 1~1 du N03Ii tiré des pressions expérimentales (II ,

de Pfeffer, on obligent la suite (V) ; or, le 1B1 chimique exact du sel

étant 101, tous les nombres yV) sont supérieurs à 101 ; mais, ce qui

est plus suggestif, c’est qu’ils décroissent, en même temps que la concentration du sel et suivant une loi qui n’est pas quelconque; le

suite obtenue tend pers le poids c’est là

un résultat absolument inattendu, difficilement explicable par le seul

concours du hasard. S’il y a des erreurs expérimentales, il est abso-

lument singulier qu’au lieu de conduire à un résultat quelconque,

elles aboutissent à une coïncidence aussi étrange, et dont la signifie-

cation soit aussi simple, aussi précise et aussi identique à celle des

essais présents.

III.

-

En adoptant le strict point de vue de la théorie d’Arrhénius,

le fait établi par les expériences précédentes, qu’un sel, tel que Clli,

CuSO ~, ait pour poids moléculaire osmotique limite, à dilution

(11)

infinie, tel un corps organique, le véritable poids moléculaire chi-

mique, peut être interprété logiquement de la façon suivante : les deux sels ne seraient pas dissociés en ions dans leurs solutions aqueuses lorsque celles-ci sont dans un état d’équilibre relatif.

Cependant la concordance parfaite concernant le sulfate de potas-

sium conduit à la conclusion inverse : ce sel serait exactement dissocié dans ses solutions aqueuses en ions K+, K+ et SO’~--.

Le lien nécessaire, selon les théories actuelles, entre la conducti- bilité électrique et l’osmométrie, est, d’une part, complètement

rompu, de l’autre, subsiste nettement, conformément à toutes les

prévisions. Y aurait-il donc, à cet égard, plusieurs catégories de

sels? Cependant une propriété aussi fondamentale que celle de l’ioni- sation doit être générale, incompatible avec toute exception, ou

bien inexistante.

Si la théorie des ions nous était inconnue, on interpréterait, comme

il suit, sans idée préconçue, d’une façon toute simple, la diminution obtenue dans la valeur moléculaire osmométrique de sels, tels que

CIK, S04Cu, quand la dilution augmente :

Puisque, à l’extrême limite, on aboutit au vrai poids moléculaire,

et non à une fraction de celui-ci, c’est que la dilution provoque non pas un fractionnement de la molécule simple, soit l’ionisation, mais

une segmentation d’agrégats physiques plus complexe que la molé- cule unique et dont la dissociation aboutit, au maximum, à cette

unité isolée, entière, en solution infiniment étendue. L’osmométrie révélerait ainsi l’existence de groupements moléculaires physiques dissous, selon l’hypothèse récemment mise par 1B1. A. Colson (’), en regard de la conception ionique et qui, ainsi que nous le verrons

plus loin, a déjà été implicitement exprimée par d’autres auteurs.

Au reste, cette notion purement physique, qu’il ne faut pas con- fondre avec celle de la polymérisation, impliquant l’existence de

composés cllimiquemeni distincts, complète l’analogie de la dissolu- tion et de la vaporisation, dont l’idée a été émise et perfectionnée, depuis Gay-Lussac, Nii. Grosseteste (2), Rosenstiehl (3), jusqu’à la

formule simple synthétique de Van’t 110fT; on connaît bien, en effet,,

à l’état de vapeur, des agrégats moléculaires comme ceux d’iode, de

(1) A. CoLSOrr, Bulletin Soc. cfiiinique, 48 série, t. IX-X, 12, p. 516 (20 juin 191t).

(~) ~’. GROSSETESTE, Zeilschl’i(t füo Electl’o-Chemie, 5 (1911), p. 188.

(s) A. RosrriSTIEIIL, Comptes rendus Acad. Sciences, t. LXX, p. 617, et t. CLII,

p. i 305.

(12)

soufre; de phosphore, d’acide acétique, par exemple. A ce point de

vue, une solution d’une substance quelconque, organique ou saline,

dans un solvant, présenterait les mêmes propriétés fondamentales

qu’une solution d’un gaz ou d’une vapeur dans l’éther physique, sans

en affecter de particulières ou d’exceptionnelles, comme l’ionisation.

La notion d’ion elle-même ne serait pas, pour cela, atteinte; elle se retrouverait dans les deux cas sous une forme identique, tout au moins

en admettant, ainsi qu’autrefois, que, dans la solution, cet élément puisse apparaitre sous l’influence d’une énergie extérieure, comme

1"effet d’un champ électrique.

Les osmométries du chlorure de baryum et du sulfate de potassium

.conduiraient à d’autres déductions :

Dans le cas du sel Bac12, on obtient un accroissement de l’unité moléculaire cinétiquement active, quand la dilution augmente ; cela

est incompréliensible, si on l’attribue à une condensation intéressant seulement la substance saline ; il est alors logique de l’imputer à une

combinaison du sel et de l’eau dissolvante se développant quand la

dilution augmente selon le sens prévu par la loi d’action des masses

actives, jusqu’à formation totale d’un hydrate Ba C12@lîll20@ dont la

valeur moléculaire serait 3~?0 ; ce qui est curieux, c’est que l’excès de 320 sur le nombre 208, valeur de BaCl2, correspondant sensiblement à 6H20@ on connaisse précisément l’hyTdrate BaC12,6FI20.

Enfin, à défaut de l’hypothèse de dissociation ionique, que signi-

fierait la limite fractionnaire m

=

3 du L’existence maté- rielle de cette unité osmotique 3 devenant alors inconcevable, il

faudrait supposer que l’unité osmotiquement active du saccharose n’est pas mais CI2H220H)3; la valeur m du KI S04 serait

d’

,

1 1

.

m c

.

l

.

donnée non plus par la proportion ’; G 6

=

2013 c mais par la suivante :

m, c

on aurait alors m’ .-. 3m = M du sel K25üt. La par- ticule saline ne contiendrait ainsi d’autre unité que la molécule

entière; mais il faudrait alors multiplier de même l’agrégat élémen-

taire des sels KCI, CUSO enfin, il faudrait supposer que l’effet

cinétique den particules (C’2iI220" j3 est le même que celui de

3n molécules L’expérience osmométrique démontrerait

de la sorte la stabilité de la particule organique com-

(13)

parativement à celle des éléments complexes du type salin, disso- ciables en groupements de complexité décroissante.

Cet essai d’interprétations, évidemment provisoire, destiné à être infirmé, modifié ou raffermi par une extension de nos mesures osmo-

métriques à d’autres sels, tendrait, en tous cas, à une idenlification

plus complète des deux notions concrètement distinctes de vapeur et de corps dissous. I,es influences dissociantes de la pression et de la

.

température deviendraient, dans les deux cas, absolument les mêmes,

sans mécanisme spécial à l’un des denx états.

1V.

-

La valeur expérimentale des mesures que nous venons de décrire repose sur l’existence d’un équilibre osmotique défini précé- demment, et an sujet duquel diverses objections ont été formulées.

Selon lB1. V. Henri, la diffusion progressive des molécules salines suffirait à elle seule pour expliquer les résultats dissidents rap-

portés ici.

Avec P. Girard, un phénomène d’osmose électrique, pertur-

bant la marche de l’osmose normale, représenterait notre cause

d’erreur fondamentale.

Enfin, d’après 1B1. Langevin, les valeurs numériques actuelles sont

en désaccord avec le principe de Carnot.

Nous remarquerons que, pour justifier les causes d’erreurs invo-

quées, il est absolument nécessaire d’expliquer en même temps les deux points suivants, dont la singularité ne peut échapper il l’examen :

1° Dans le cas du sulfate de potassium, il n’apparaît aucune diver-

gence avec les principes, ni avec les théories en cours : il faut donc,

ou bien que lesdites erreurs s’équilibrent exactement, ou bien qu’elles

soient inexistantes;

2° Dans le cas des autres sels, les erreurs hypothétiques s’liarmo-

nisent parfaitement pour constituer des valeurs moléculaires, non

.

quelconques et dénuées de tout sens physique, mais douées d’une

signification simple, précise, autorisant une interprétation susceptible

de rattacher les faits actuels à d’autres déjà connus.

Comment faut-il concevoir des coïncidences aussi étranges de ces

causes aberrantes ?

Quant au conflit théorique, il existerait ici, non avec le principe

~ie Carnot., mais, ce qui est très différent, avec une de ses applica-

tions, selon le raisonnement de BV. Nernst : il suppose une identité absolue entre le dispositif schématique de Nernst et celui de l’expé-

rience réalisée avec une cloison osmotique, membrane de précipité

(14)

ou membrane cellulaire. On conviendra aisément que le phénomène

de l’osmose, dans son mécanisme essentiel, est encore assez profon-

dément inconnu pour mériter une étude expérimentale. Nous croyons

préférable de continuer la recherche dans cette voie et de subor- donner tout raisonnement à une connaissance plus précise des faits.

Ce travail a été poucsnivi avec la collaboration de de Tonnay- Charente; je lui en exprime ici mes bien sincères remerciements.

PRINCIPE DE MINIMUM DANS LES PHÉNOMÈNES ÉLECTRODYNAMIQUES

ET ÉLECTROMAGNÉTIQUES ;

Par M. MICHEL PETROVITCH.

()n peut résoudre tout problème de la Dynamique en cherchant

les valeurs des accélératiuns rendant à chaque instant minimum une

certaine fonction R du second degré par rapport à celles-ci et dont

M. P. Appell a indiqué la loi de formation.

Cette fonction est de la forme :

où S est l’énergie d’accélérations, ne dépendant que du système, les

facteurs Qi dépendant des forces appliquées.

Dans le mouvement naturel, les accélérations q"k sont à chaque

instant celles qui rendent R minimum à cet instant; cette propriété

conduil directement aux équations de 1B1. P. Appell :

Ces conditions s’étendent à des phénomènes physiques, et .j’indi- querai ici les expressions jouant le rôle de S, Q, l~, qi dans le c as

de divers phénomènes électriques.

I. Dans un système de n circuits immobiles et indéformables, mu-

nis de piles et d’électrolytes comportant les forces électromotrices

E~,

...,

E,t, les résistances Rn

...,

R,t, les coefficients d’induction mutuelle

...,

les coefficients de self-induction L ~, ...,

1

Ln

et les intensités de courants i~,

1 ...,

on aura :

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