Voix consolantes
etsalutaires
VINGT-CINQ APPARITIONS
DES
Ames du Purgatoire
A LA
Mère Suzanne-Marie DE UNIS I IHI
Stipèrieure
pendant
trenteans du
deuxième Monastère de
la VisitationSainte-Marie
situé à l'Antiquailleavant
laGrande
RévolutionPenssz àvos fins ElernièFes6! vous ne pécherezjioiiil, EccLi, vu,40
TOUS DROITS RÉSERVÉS
NOTA. — Cet
écrit,examiné par ï
autorité ecclésiastique,a
été trouvé « pieux, édifiant etconforme
à la foi ».Prix
L'unité
0,50
La
douzaine5
fr.Le cent
4-0
fr.Chers Lecteurs,
Ne
craignez pas. Ces pages, loin d'être effrayantes, éclairent et consolent parce qu'elles sont irradiées des rayonsdelapluspure
vérité.Les
âmes
qui ontapparu
à laMère
de Riants ont un- caraciere ires particulier. Elles ne se montrentpas pour
exposer leurs souffrances et.demander du
soulagement, non. Toutes, sur le point d'entrerdans
la .gloire, exaltent labontédu
Seigneur en révélant le sujetde leurexpiation passée et celui de la félicité qu'elles entrevoient. Aussi, riendeplusconsolant, deplusinstructif,depluslumineux
que leurs,enseignements.Mieux
que partoutailleurs peut- être,on
voitqueleCœur de
Jésusn'estvraiment qu'amour
et miséricorde,même dans
l'exercice de sa rigoureusepis- tice.Et
de cette justice, faisons nousmie
idée bien exacte.Rappelons-nous
que ce n'estpas
absolumentDieu
quinous condamne
ounous
justifie,mais
notre propre cons- cience. Ecoutons l'ingénieusecomparaison
extraitedu
bel ouvrage deMgr
Chollet,Nos
Morts.Ayant
décritletélégraphonedePoulsen,quisait recueillir et conserver laparole de l'interlocuteurpour
la reproduire à l'auditeur,au temps
voulu, l'auteurdit : « C'est l'image de l'âme qui,dans
le courant d'activité de la vie, a pris l'impression de tout ce qu'elle a nu, pensé, voulu, accom-pli...
Quand
le trépasarrive, elle redit le discours de savie sans en perdreune
syllabe, et cette répétition est son acte d'accusationou
te plaidoyer de son innocence. Ici-bas, l'âme unie àun
corpsestbornéedans
saconscience,par
la matière ;laconnaissance qu'elleprend.de la viede l'esprit est limitée et superficielle,mais quand
elle arrivedans
Vautremonde
elle est dégagée, immatérialisée; elle voit sonessence, tous les vestigesaccumuléspar
les années, lestraces laissées
par
les actions bonnes ou mauvaises.. Elle constate les ruines qu'elle a entassées, les réparations essayéesou
accomplies.D'un
regard, elle fait le bilan de son.existence... L'accusation est faitepar un
témoin irré-cusable : l'accusé lui-même. » _
Est-ce convaincant? est-ce propre à déterminerirrévoca- blementnotrevolonté-à ne produire quedes actesdont nous entendrons l'écho, avec plaisir,
au
dernier jour? Assuré-ment
et c'estce quevontconfirmeravec éloquence lesames
qui ont lascience expérimentale
du
purgatoire._
Mais
avant d'écouter ces voix d'au-delà, il estjuste, nécessaire, quenous
accréditions celle qui a rapporte leurs discours: laMère Suzanne -Marie
de Riants de Villerey.Cette grande religieuse, née en i639>
mourut
le 25 sep- tembre1724 en
telle odeur de sainteté que le jour de son décès, « les enfants allaient criantpar
les vues deLyon
:«
La
sainte de V Antiquaille estmorte ! »Durant
sa vie, elle jouissaitd'une semblablerenommée.
Une
fois,Mgr
de Saint-Georges, archevêque deLyon
(I6QVI7I4), ditau
sortird'unentretien avecelle : «Nous
verrons denosjourslacanonisationdela
Mère
deRiants.»Pourtant, le silence s'est fait sur sa
mémoire
a cause de l'incrédulité de ce temps,comme nous
allons le constater.APrès
avoirperdu
leurMère, les Visitandmes de lAn-
tiquaille recueillirent fidèlement les souvenirs qui pou- vaient aider à sa glorification;et
pour
édifier lesmaisons
de leur Ordre, ellesprièrentun
ecclésiastique—
le confes-seur
du
Monastère, très probablement-
de relater^ lesprincipaux faits de cette belle existence. Elles remirent entre ses
mains
le récit des faveurs divines que la digneMère
avait relatépour
obéir à ses directeurs Or, voici,comment
l'auteuranonyme
juge ces écrits : «Jamais
tesThérèse, les Brigitte, les
Madeleine
de Pazzin
ont parleavec plus d'onction et d'élévation... Cette vénérable
Mere
vivait
dans
la révélation et la contemplation des plus sublimes mystères... J'avouemon
incapacitépour
parlerdes merveilles qu'un faible mortel a peine a comprendre...
Je tairai ce que.je ne puis expliquer, et
quand même p
pourrais m'élever 'jusqu'à cette hauteur, la discrétion
me
retiendrait,notresiècle
ne pouvant comprendre
des choses qui sontde
l'espritdeDieu... Les révélations, les extases, les vivons lescommunications du
Créateur a la créature<
/*
Mrrr
de Riants nepassent presque qui furent familièresalaMere
deK ™
1m quan
d le"plus
dans
lemonde
quepou,
doisà \
saintesiècle seraitplusindulgent,
\
v^\fj u
manifester,par
Eglise m'obliget'^ffâ^Tçui
seraientattestésfolpar
leur vertu quepar
leur caractère »f
°%eu
qui a sesfleures^^^£Z's^
tfait luire encore l'aurore de la
^P™*
sôigmU
sement*
conservés»*?
11iusq.uaasn:
latLoZ^n^^ Rjxo
adressées à son époque. Il ne uste
^f^^ p 0U
r justifierplei- directeur, de1685^7
"nons
avonscité,nement
letémoignagedu to°%
af
n
J w&v
ce$Da% ratten^^
app
a- magnifiquesécrits, nous en * ,niions qui font lesujetd
,
miS
paraît nêces-Unrenseignement^ eU ^
lêmeqm
saire encore ; et c est ta imo
va
nous
le donnercom mencement
de l'an-« ...
Le
jour suivant [cetan a ,née X686),ie fus jusqu'au
corder, chaque jour
une :i
.meau p ^ ^
premier
^'^f/JZZ'Jer
des souffrances, ayant volontiers que c/
ial\
ae^
a-ttmjours
ressentir quelquesremarqué
queDieu me
faisait toujo teptines
pour Urne
qui <Uvaijtre M,a
?
mé
;:X t ufstmà non
seulement d'iciqu'il m'accordait la l
aMl "
,Cette
„
àce doitm'
êtreau
Carême,mais
jusqu a Pâques-ce
g^
d'autant plus
«^ZTmZSr
TesZnfaUs
de Dieu,reconnue;
en^iZTZpriire an
bonheur decréa-coopérant
par
lasouffranceet ta pi tares quilui ont coûtésicher.»Apparition du R.
P.Joachim, capucin.
Il
faut vivre dans la lumière de Dieu ET
LOBEISSANCE AUX SUPÉRIEURS.
"
L
° 28/ év
Tieri6S6^& ^re de Riants
écrivait « Teme
trouve toujours en la
même
disposition, 'es-tdSo
appliquée
au soulagement
desâmes du
purgatoire sitoutefois je puis
nommer
application ce quine me
sort pasde ma
simplicité.L'âme que DieuVeui
mest
présente,par une
simple vue, le
temps ordS
sauces
qu
ilplaîta
Dieu, ilne
resteenmon
espritque
la divineBonté pour
objetou quelqu'une de
sespertectons toute autreidée est effacée.Lorsque
jesuisoccupée à H
vue
de cesâmes
bienheureuses, jeni
puisque par
le
mouvement
qui m'estdonné pour
lors
P
. _
«Jefusconfirmée encette disposition,
par
ce quim'ar
rrva,
un de
ces jours, à l'oraison.Je m/se^ ^
tTâw
leR
-p
- Jr
cliim (r)dont * - disses
de
la gloire,en ayant
eu diverses connaissances. Ilme
fut aussitôt présenté
par une vue
intellectuellem'Jvl^LTT
-d ^ b
°rd/
e la *râceP^sente où Dieu
mappliq
at, luidemandant
lemoyen
d'yrépondre
dîtfl J
7
Pnai ^ m
ens<«
àle faire : Il faut, dit-ilsmvre
lesmaximes
de l'Evangile, les lumières de- làraisondéifiéeet l'ordre desSupérieurs« Je lui dis qu'il m'avait toujours exhorté à tenir cachées les opérations
de
lagrâce etque,cependant on
m ordonnai
d'écrire ces lumières.Il répondit // v L
une
grande différence entrel'état
où
vous vous trouviezquand
fêtais chargé de votreconduite et celui
oI dZ
vous
met
présentement.Les
grâces que vous recevez vous sontcommuniquées pour
serviraux
autres et vous devez faire exactement ce qu'on vous ordonne.Dieu
a établi des Supérieursdans
l'Eglisepour nous
manifesterses volontés.<i) Provincial des
religie^rToul^^
avaitetedirecteurdelaMèrede Riants.
rançois.
u
« Jelui
demandai
ceque
signifiait : suivre sesmon- vements
propres ? Ilme
répondit : C'est vivrepar
sa propre volonté et selon lesmouvements
de la nature cor- rompue... Travaillez avec fidélité.Vous
n'êtespas
encore arrivéeau
souverain degréd'amour où Dieu
vous appelle;mais
Celui qui acommencé
l'ouvrage le perfectionnera, en vous conduisant toujourspar
la soumission à sa vo- lonté.«
Je
voulais continuer cedoux
entretien,mais
ilcoupa
courten disant : C'estassez, demeurez en Dieu.« Il
me
laissadans un
saint désirde
posséder cepur amour,
quime semble
n'être autreque
d'aimerDieu en
Jésus-Christ, et Jésus-Christ en Dieu. »Apparition d'un Evêque missionnaire.
Bonheur de servir Dieu uniquement.
k J'étais pressée, depuis
un
certain temps,de
prierpour un
saintEvêque
décédé, ily
avait quelques mois,dans
lepays
des Infidèles(i). Il avaitprêché
l'Evangiledurant
plusieurs années,au
prixde
rudes peines etde grands
travaux.«
Le
9de
cemois
(mars),durant une messe qu'on
célé- braitpendant que nous
chantions l'Office, Jésus-Christme
présenta cetteâme
qu'il regardaitamoureusement,
etme
dit: Voici ce serviteurfidèle qui amarché
sur les traces deson Maître, Ilest allé, àmon
exemple, chercher la brebis égarée et n'a rien épargnépour mon
service.Comme
ils'estdonné
toutà moi, jeme donne
totalement àLui
etseraisagrande récompense.«
A
l'élévationdu
Saint Sacrement, cetteâme
parât revêtued'une grande beauté
:Que
n'ai-je la liberté, s'écriait-elle, d'aller dire àmes
frères le plaisir qu'ily
a de servirDieu
!Sa
bontédonne une
récompense copieuse et au-dessus de tout ce que l'on peut dire à ceux qui ont tout quittépour
sonamour.
Soyez,ma
Mère, soyezfidèle envotreétat,comme nous
devons l'êtredans
le nôtre.Nous sommes
lespieds de Jésus-Christ qui doivent le suivre et(i) Nousignoronsdequelpersonnageïîs'agit.
prendre part àsespeines ettravaux. Soyez son
Cœur pour aimer par
son amour, etn'agir quepar
sonesprit. »Apparition d'un vertueux ecclésiastique.
Eminence du sacerdoce.
"k
A
lamesse
deCommunauté, Dieu me
fit connaître qu'ilretiraitdu
purgatoire l'âme d'un ecclésiastique qui avait eu lebonheur de
célébrerle saint sacrificejusqu'à prèsde
quatre-vingtsans
(i). Ilavaitéténotre Supérieur etemployé dans
les principaleschargesde
l'Eglise.« J'étais surprise
qu'un homme
d'une sigrande
vertu fût resté silongtemps au
lieude
l'expiation, car il étaitdécédé
depuis plus detreizeans
etdemi.Pour
m'instruirede
lapureté qui doit reluire en ses ministres, Notre-Sci-gneur me permit
del'entretenir.«Jelepriai
de me
direlesdispositions nécessairespour
participer à nos saints mystères. Il répartit : II faut s'en approcheravec une foi vive,une
espérance ferme,une
parfaite charité etrevêtu de l'esprit de Jésus-Christ.«
Je
luidemandai
d'où venaitqu'on
retirait sipeu de
fruits des sacrements ?De
lamauvaise
disposition, dit-il, de ceux qui les reçoivent.Quoique
tes méritesdu Rédempteur
soient-infinis,ilsnesontnéanmoins
appliquésqtie dans la
mesure
où l'on est revêtu de son esprit.Les
prêtres rendent àDieu une
très grande gloire,mais
ils sontpunis
grièvement s'ils ne s'approchent deLui
avecla Pureté convenable.La
plupartsont plus remplis desmaxi- mes du monde
etd'eux-mêmes
quedes dispositions requises àun
état si saint. Il faut que le pontifedu Sauveur
soitpur
etsanslâchepour
participerà l'espritde Jésus-Christ qu'ilcommunique aux
autrespar
les saints mystères, parce que la grâce n'estrépandue
qu'en raison des dispo- sitionsdu
cœur.«Il
me
ditencore :Je
n'aipas
travaillé selon la sain- tetédemon
étatÀ
détruire le vieilAdam,
et ilm'
afallu cetemps du
purgatoirepour consumer par
le feu.l'homme
criminel.(i) Probablement, M. Deville, grandvicaire dudiocèse de Lyon
—
9—
«
Sur
l'heure de Vêpres, cetteâme me parut
environnée d'une merveilleuse beauté,accompagnée
d'unegrande multitude
d'anges, etl'augusteTrinitéluivintau-devant pour
rendre sontriomphe
accompli.« Je n'en avais encore point
vue dont
l'entréeau
ciel fût si glorieuseque
celle-là; ce quime
fitremarquer
l'excellence des prêtres etcombien
leur état estaccom- pagné de
bonheur,quand
ilsviventavec autant
de vertuque
celuidont
jeparle. »Apparition de Sœur M.-B. Duvernay
<T>Avantages de eà souffrance et des
humiliations.«
Le
24de
cemois (novembre
1685)nous
faisions l'anniversaire de notresœur M.-B. Duvernay. Durant
l'Office de'Compiles, je ressentis
une
joie singulière, par l'assurance quime
futdonnée de
la béatitudede
sonâme. Pendant qu'on
récitait les Litanies (qui suivent l'Office), elleme
fut présentéepar une vue
intellectuelle, etm'assura elle-même
de sonbonheur.
Elleme
dit:Les quatre années que j'ai passées en religionm'ontété comptées
pour
vingt, parce qu'elles ont été remplies de souffrances et d'humiliations.(1-)Cettereligieuse étaitnéeàLyon, deparentsriches etvertueux.
Elle resta auprès d'eux jusqu'à l'âgede vingt-quatre ans, ne leur donnant que de lasatisfaction. Elle étaitdouce, soumise, complai- sante,prudente enparoles, charitablepourlespauvres.
En
religion, elle fut remarquablement humble, mortifiée, zélée pourl'Observance. Toujours altérée de Dieu, elle ne trouvait de plaisirqu'enLuietdanslapratique desvertus.Ses qualitéslaren- daient chère etprécieuse à sacommunauté,maisDieu, qui l'avait choisiepourvictime,la réduisità^impuissanceet lafitpasser parle creuset des souffrancesintérieures et extérieures. Durant son mar- tyre,elles'écriait: «Mon
Dieu,jevousavaisbiendemandédeshu- miliations, maisjene croyais pasque vousm'en enverriezdecette sorte.Toutefois, votre volontésoit faite.J'accepte volontiers d'être lavictimedevotrejustice,j'aibien méritédesouffrirdavantage.,» Après samort, qui arriva le 30novembre 1684, sesconfesseurs crurentpouvoirdireque cetteâme
n'avaitpasperdusoninnocence baptismale.10
—
«Elle
me
fit connaître ceci : Lesâmes
bienheureuses ne savent gré qu'aux personnes qui les ont aidéespouf
leur sanctification, les Supérieurs doiventemployer
tous leurs soinsà cela, lereste est très inutile.« Elle
me parut dans une grande
reconnaissancede
la charitéqu'on
avait euepour
elle, en cette maison, etcomme
elle n'avaitpu
latémoigner
assez,ayant vécu peu de
temps,Dieu
luiavait accordé d'être,dans
leciel, l'avocatede
cettecommunauté.
«
Pour me
remercier desservicesque
je luiavaisrendus, cettechèreâme me
dit :Je
vous ai obtenu, de la Sainte Trinité,une communication
qui vous fera, connaîtremon
pouvoir auprèsdeDieu.
Ce
qui eutlieueneffet...»Apparition de Madame Ferrai, Mère
de plusieurs Religieuses de l'Antiquaille.Nécessité de remplir les promesses du baptême.
« ...
Lorsque
jecommençais
l'oraisondu
soir, Jésus-Christ
me
présenta l'âme d'une vertueusedame
décédéedepuis dix-huit ans.
Ce même
jour j'avaiseu
lemouve- ment
dedemander
sa délivrance.Le Sauveur
paraissait pleind'amour
etde
bienveillancepour
cetteâme
et luipermit de
m/entretenir.« Elle
me
parla d'abordde
labonté
etbeauté de
cetaimable
Jésus qui fait la gloire et lebonheur du
ciel etde
la terre.Je
luidemandai par
quelmoyen nous
pou- vions lui plaire davantage. Elle répondit :En
accom- plissant sa volonté parfaitement,comme
II a accompli celle de son Père.«Jelapriai
de me
direcequil'avaitleplusfaitsouffriren
purgatoire : C'est, dit-elle, de n'avoirpas
rempli lespromesses
du
baptême.Le
défautde réflexions sur lesde- voirs qu'impose la grâcedu
christianisme est la cause la plusfréquente des dérèglements.On
ne pensepas aux
pro- messes qu'ona
faitesderenoncerau monde
etàsesmaximes pour
suivre Jésus-Christ, en portant sa croix. Etantmem-
bres de cet adorable Chef nous ne verrons jamais
Dieu
sinous
ne participons à sa sainteté. Il faut que lesflammes
—
il—
du
purgatoireopèrentce que lagrâce devaitfaireavec notre libre arbitre, sansnéanmoins nous
donner les degrés de gloire quenous
avons perduspar
lâcheté. C'est pourquoices
flammes
sont si aiguës.« Si l'on pouvait
comprendre
ce que lesâmes
endurent ence lieu, on en auraitgrande compassion,on
s'emploie- raitavecplus de charité à lessoulager,etVon
travaillerait, pendant qu'on en a letemps,àservirDieu
etfairepénitence.Les
plus grandes souffrances de la terre ne peuvent être comparées à lapluslégèredu
purgatoire.« Je lui
demandai
si letemps y
paraissaitlong ? Ellerépartit :
Un
instantdans
ce lieu dure, plus que dix ans, ce qui provient de l'inclination de l'âme bienheureuseà
s'unir àDieu comme
à son centre. Inclination qui est d'autant plus forte que la beauté et les perfections divines qu'elle a entrevuesau moment
de la mort sontrestées pro-fondément imprimées
en elle.Et
sa douleur est d'autant plus grande qu'elle ne peut attribuer cette privation qu'à gHe-mê'me.« Je lapriai
de me
diresi ces souffrances étaient tou- joursde
lameme
sorte? «Non,
répondit-elle^liesdimi- nuent à mesure que la tachedu
péché disparaît.«Jelui
demandai
silesmesses
qu'elleavaiteu
ladévo-tion de fonder
dans
notreégliseetquise disaientchaque semaine ne
l'avaientpas beaucoup
soulagé ? Si, répon-dit-elle,
mais
ilestencoreplusutile desacrifiersavolonté propreet de fairemourir
le vieilhomme
durant sa vie.« Je la priai, puisqu'elle avait cette
union avec nous
d'être enterréedans
notre église,de
se faire notre avo- catedans
le ciel, et particulièrementde
ses filles, reli- gieuses en cette maison. Elle dit qu'elle n'ymanquerait
pas,que
c'étaitune grande
joiepour
ellede
savoir ses enfants dédiées à Dieu, qu'elleLui demanderait de
les rendre saintes en l'accomplissementde
sa volonté.Pour
sereconnaître à
mon
égard, elle pria Jésus-Christde me
favoriser de sa présence, (i) »
fil
La
famillePerduétaitunedes plus notablesdeLyonetcomp-tait de grandesalliances dans la noblesse de robe et d'epée.
Bon
nombredesesmembressedonnèrentàDieu dansdiversOrdres de religionEn
considération deleurs tilles, religieuses à1Antiquaille, M.etM™
Perrin avaientfaitéleverunautel à saintPothm
etfondé une messesolennelleensonhonneur, pourle2juin.—
12—
Apparition de Sœur Jeanne-Charlotte Mey «
Danger db raisonner sur les matières de notre
fot:«
Je
fusencore plus persuadéede
l'infiniemiséricordede Dieu par
les lumières quime
furentcommuniquées au
sujet dune
personne décédée depuis troisans
et dixmois. •
« C'était
une
jeune fille, entrée ici à l'âgede douze
à treizeans
etmorte
à trente-six environ. Ses parents lui avaientlaissesuivre toutes sesvolontéset,vu
sa délicate complexion,on
n'avaitpu
l'éleverdans
toutelamortifi- cationreligieuse.Le démon
se servitde son espritnatu- rellement curieux,pour
lui livrerde grands
assautsdu
cote dela foiet1éloigner des sacrements.Mais Dieu
sutménager
acetteâme un moyen de
salut«
Une sœur de
notreMonastère
de.Metz envoyée
à celuide
Terrarque,y
futaffligéed'untrèsmauvais
cancer.Elle désira suivre le conseil des
médecins
en retournant-dans
sonpays pour
respirer l'air natal, etnous
fit prierde
larecevoir jusqu'aumoment où
elletrouveraitl'occa- siondepartir.Le mal
pritun
tel accroissementqu'on ne put
sans perd évident, l'exposeràun
longvoyage
et l'on résolutde
lagarder.La sœur dont
jeparleen
eut beau-coup de compassion
etfittout sonpossiblepour
lasoula- ger Cettechante
plut tant àDieu
qu'en retourIItoucha
cetteame dune
grâce qui la rendit plus fidèle à ses exercices etP
lus soumisepour
s'approcher des sacre-(i)
; Cette sœur, pour laquelle Notre-Seigneur"parut avoir'une
prédilection, étaitlacinquième dela
même
familleetdumême nom
quis'était sanctifiéeàl'Antiquaille.
Elle avait quitté fort généreusement ses parents quoiqu'elle en
*
ÎT
e? Pai'
tlc" herem.ent pout son heureux naturel Elle était capable de rendre d'utiles services à la Communauté, maisJésus-
Christluifitpartdesacroix etlessouffrancesphysiquesfurentson
^Safinfut très édifiante.Ses pensées, toutes dirigéesvers leciel
nen
étaientpasdétournéesparlestémoignages d'affectionque luidonnaient ses deux sœursreligieusesau Monastère. Elleexpirafort
doucementle
n
avril 1682.—
13—
ments. Ces dispositions durèrent jusqu'à sa mort, qui fut très chrétienne et arriva quelques jours après le décès de la
sœur de
Metz. J'admirai lagrande bonté A$ Dieu
qui retirait cetteâme
à Lui, afinque
ses habitudes passéesne'prévalussent sur les effets de la grâce.«Allant
communier,
jefus excitéeà prierpour
elle, etpeu
aprèsjelavistout environnéede
cettedouce
misé- ricordequil'avaitsecouruesifavorablement,me donnant
à connaîtreque
ceseraitïesujetde
son cantiqueéternel.Elle
ne pouvait
assezremercierNotre
-Seigneurde
l'avoir toujours conduitepar
desvoiesopposées à sonpenchant
naturel qui l'aurait infailliblement perdue. Elleme
de-manda
d'entendre troismesses en
l'honneurde
laSainte Trinité, en actionde
grâces, etpour
obtenir ladélivrance de cettemalade
qui avait été cause, en partie,de
son bonheur.Elleme
dit :J'emploieraimon
créditpour
elle, etje vous supplie de la secourir,parce que, les prières des vivants jointes à leurs souffrances et bonnes œuvres ont plus de pouvoir auprèsdeDieu.«
Le
lendemain, jerevis cetteâme
tout environnéede
gloire et prête à aller s'unir éternellement à Dieu. Elleme
futprésentedu commencement de
l'Officede
Sexte jusqu'àlacommunion du
prêtre. Ellem'entretint encore des grandes miséricordesde Dieu
qui l'avaient fortifiée contreles tentationsde
l'ennemi, Ellesouhaitaitardem- ment de
publier partout le péril qu'ily
ade
raisonner sur les matièresde
notre foi, etcombien
lesâmes qui marchent
en simplicité etsoumission glorifient la divine majesté.Durant
la messe, elleme parut
appliquéeaux
divins mystères,
dans un
profond anéantissement.A
la consécration,ayant
adoré et remercié Jésus-Christdu
bien
dont
elle allait jouir, elle lesuppliade
protégercetteCommunauté où
elle avaitreçude
sicharitables secours, eten
particulierlesSœurs
qui lui avaientrendu
leplus d.'assistances spirituelles et temporelles...« Après,cette
âme pure
s'enfermadans
leCœur de
jésus,
où
elledemeura quelque
temps, eten
sortit envi-ronnée d'une
nouvelle beauté.Notre
divin Sauveur, vou- lant m'éclairer surcette faveur,me
fitcomprendre
ceci:Ces
âmes
quiont beaucoup
souffert,en union avec
Lui, reçoiventde
sonCœur un nouvel
éclatde
gloire quiles—
i4—
distingue et les fait
remarquer pour
appartenir'de plus prèsâ
laSainte-Humanité.
«Ensuite, cette chère défunte
m' ayant
faitsesadieux
avec des parolesfort tendres,me
priade
dire,aux
per- sonnes intéresséesà son
bonheur, la grâceque
Jésus- Christlui avait faite, afin qu'elles l'en remercient.«Elle
me recommanda de
solliciter ladélivranced'une de
nos Soeurs décédées qui l'avaitbeaucoup
assistée.Je
lui
demandai par
quelmoyen
jepourraislasoulager plus efficacement. Elleme
répondit :Dieu
est votre lumière, agissezdans
la lumière divine et vous nemanquerez
de rien. »Apparition de Sœur Anne-Bénigne de
laFarge de Monceîar
C1)Jésus-Christ
faixentrer triomphalement al
cielchaque ame prédestinée.
«
Le
joursuivant, à lafinde
l'Officede
Laudes,l'âme
qui avait étédemandée
àDieu par
celledont
j'ai parléme parut embrasser
avecune immense
reconnaissance lespiedsde
Jésus-Christ,quilamena en triomphe au
lieude
lagloire.«
Cet
adorableSauveur me
ritobserver qu'enqualitéde
Chefdes prédestinésletriomphe de chaque âme
enparti- culierestlesienpropre
; et qu'ilrecommence
à toutesles entréesdans
leciel..« Jerestai
dans une
sainte joie et admiration,voyant
les
moyens que Dieu a
trouvéspour
glorifierson
Filsetlerécompenser
destravaux
endurés afinde nous
délivrer de lamort
éternelle. Ceciaugmenta mon
ardeur à prier(i) Cette sœur descendait d'une ancienne famille d'Auvergne*
Entrée enreligion à dix-neufans, elle se rendit remarquable par l'amourdusilence,delaviehumbleetcachée,etsurtout delacha- rité. Toujours prête à soignerlespersonnes atteintes de maladies dangereuses,ellefutvictimede sondévouementetperditcomplète ment lasanté. Loind'entémoignerduregret, elleassurait qu'elle étaitdisposée àrecommencersiteïïeétait lavolonté deDieu, Elle mourutle14avril1682.
pour
ces chères âmes,ne
regardant plus en ellesque
la gloire de Jésus-Christ. »Apparition d'un très vertueux Chanoine.
Magnifique récompense du fidèle serviteur.
«
Le lendemain
(14mars
1680), assistantau
saint sacri- ficede
la messe, Jésus-Christme
fit voir, à l'élévation, l'âmed'un chanoine
qui avait servi son Eglise jusqu'àune extrême
vieillesse, etme
dit : Voici le sujet demon
triomphe : le serviteur fidèle qui a
marché
d'uncœur
droit et sincère enma
présence.Je
le fixeraidans
le firmamentdu
ciel,oùilbrilleracomme
-une étoilependant
toute l'éter- nité.«
A
l'élévationdu
Saint Sacrement, Jésus-Christ le présentaità
sonPère
le priantde donner
à son Eglise des serviteurs aussi fidèles, qui préfèrent toujours ses intérêtsàceux du monde.
a
A
la-communion du
prêtre, cette sainteâme,
remplie d'unecharité parfaite, exaltaitladivinebonté
quirécom-
pense simagnifiquement
ses serviteurs :je m'en
vais,.disait-elle en
me
quittant, posséder Celui auquelj'aicru,dans
lequelj'aiespéré et quej'aiaimé.Je
n'oublieraipas:le service que vous m'avez rendu. »
Apparition d'un jeune cavalier, M. de
C...Major
auRégiment
de Contî.Souffrir patiemment les travaux de la guerre abrège le purgatoire.
« ...
Je
fusextrêmement
consoléede
.la délivrance d'uneâme
quin'étaitrestéeque
quelques annéesen
pur- gatoire.«
Comme on
disait le Magnificat de Vêpres, cejeune
cavalierme parut
rempli d'une consolationtrèsgrande
:Ah
! dit-il, il vaut bienmieux
servirDieu
que lesprinces de la terre ! Il récompense jusqu'aumoindre
service.—
16—
j'exalterai en-toute l'éternité sapuissance qui
m'a
soutenuau
milieu de tantde dangers; sabonté quim'a pardonné
-mes péchés; sa miséricorde à laquelle je dois tant de faveurs:particulièrement d'avoireu le temps de
me
pré- parer à lamort et de recevoir tous les secours nécessaires,, tandis que ceux dema
profession meurent presque tous sansaucune
assistance.La
fidélité que j'aieue àsouffrir les travaux de la guerre en satisfaction demes
péchés a abrégémon
purgatoire.«
A
la fin deVêpres
il fut introduitdans
la patrie céleste. »Apparition du Père de ce jeune cavalier.
Une
foivive mérite une grande
récompense.,« J'eus connaissance, en
môme
temps,que
l'âmede
son père sortiraitbientôtdu
lieu d'expiation.A
ce des- sein, j'adressai àDieu
lesprières de cejour.En
effet, le lendemain,durant
Compiles, cetteâme
bienheureuse, qui allait jouirde
Dieu, m'apprit qu'elle avaitde
grandes, lumières sur nos mystères parcequ'elle avaitétéanimée
d'unefoi vive quilui avaitfait préférer lesbiensdu
ciel àceux de
laterre.«
Ce
cher défunt avait souhaitépour
ses enfants les biensvéritables,aimant mieux
qu'ils fussent agréablesàDieu que grands
en cette vie, ce qui lui procuraitune
ressemblance àlapaternitédivineetaugmentait
sa gloire.La
divineBonté
le faisait, à cesujet, leprotecteurde
sa famille. »Apparition
de Sœur Marguerite=AngéHque de Chevriers
(*>Sainteté des ames du Purgatoire.
«...
A
l'oraisondu
matin, je fussurprisede
laprésence d'unede
nossœurs
décédée depuis dix-neuf anset quel-(r)CettepersOmièavait été victimed'un misérable intérêt. Par unabusaussidéplorable que fréquent eu ce temps-là,les parents engageaient leurs enfants dans un état de sainteté auquel ils
—
17—
ques
jours.Je faisais difficultéde
sortirde
lasimplevue de
la foipour
l'envisager etcommuniquer avec
elle, lorsque Jésus-Christme
rassura.Ilme
ditque
jepouvaislui parler, qu'elle répondrait
par
le seulmouvement de
l'esprit divin. Cette
âme me
fit connaître l'obligation qu'elle avait àDieu pour
l'avoir retiréed'un monastère
relâchéet faite religieuseparmi
nous.En
effet, elleétaitétablieàla
campagne avec
troisde
sessœurs, lesquelles, horsdé
l'Office,ne
pratiquaientaucune
règle,etles occa- sionsde péché où
elles setrouvaient causaientde
grands désordres.Mais
ilplut àDieu
d'inspireràleurSupérieurde
lesmettre en lieu sûr. Cetteprotection divine,
me
dit-elle, produit enmon cœur un amour
inconcevablepour
la Souveraine Bonté, parce qu'en qualité de fille de Sainte-Marie
j'appartiens singulièrement à Jésus-Christ, et 11m'a donné
saMère pour
être la mienne. Ces grâces, avec celled'unevéritable douleurdemes
offenses,font lesujetdema
béatitude.Tout
le tempsdemon
purgatoire,mon
esprit a été 'enunion avecDieu,etensentiments dereconnaissancepour
Lui, ce quim'a donné un
souverain plaisir, quoiquej'aie souffertdetrèsrudeset
amer
es douleurs.«Jelui
demandai
si,durant
tant d'années, ellen'avait pas désiréqu'on
priâtpour
sonsoulagement
? Elle ré- pondit :Au moment
où l'âme est séparéedu
corps, elle connaît son appartenance àDieu
et lesfaveurs qu'elleena
reçues,cequi luidonne un amour
sipur
etune
dépendancesi parfaite qu'elle est incapable de se détourner
un
seulmoment
de sa bontépour
réfléchir sur elle-même. Cette n'étaient pas appelés. C'est ainsi que M. etM™
de Chevriers, poursedécharge!* d'unenombreusefamille, placèrent cinqdeleursfilles, dèsleur bas âge, dans le prieuré de Dorieux(paroisse de
Châtillon-d'Azergues), où se trouvait une tante dont ilspréten- daient par ce
moyen
fixer l'héritage. Cet ancien Monastère, de l'Ordre de saint Benoît, ayant passé, en grande partie, en des mainsséculières,tombadanslerelâchement,etcessadese recruter.C'est de là que
Mgr
le Cardinal Louis-Alphonse de Richelieu, archevêque de Lyon,retira,en lù'âA, lesquatre sœursde Chevriers.(une d'elles étaitmorte) restéesseules en possession duprieuré de Dorieux.
Celle dont il s'agit ici, après avoir beaucoupdéplorélaperte de sa liberté, futtouchée de la grâce, demanda l'habit de la Visita-
tio.11,et remplit avec beaucoup de générosité les,devoirs de son
état jusqu'à sa mort.
—
rS—
attention
néanmoins
n'empêchepas
de sentirlongueur
des souffrances.Le
feuquisertd'instrument à ladivinejustice acette propriété d'agirdiversementets'applique àpurifier laplus légère tache, de sorte qu'iln'y apas une
faute qui n'aitsa peinedistincte.« je lui objectai
que
plusieursâmes
étaientapparues pour
solliciterdu
secoursaux
vivants. Elle répondit:Lorsqu'ilplaît
au
Seigneur qu'elles reçoiventdu
soulage- ment, Il leurdonne un mouvement pour
lesfaireagir selon savolonté.<tJelui
demandai
silaSainte Viergen'allaitpassouvent
les visiter, etsi elles
ne
lapriaient pas delessoulager?Elle
me
fitune
réponse quime
ravit d'admiration :Ilest vrai, dit-elle, queladivin*
Marie
les visite souvent,mais
il n'y a que lesâmes
queDieu
veut délivrerpar
sou- intercession qui sentent lemouvement
d'implorer son secours; celles qui doivent rester n'ont d'autre désir que de voir soulager celles qui doivent être délivrées, et elles éprouvent de leurbonheur autant dejoieques'il leurarri- vait à-elles-mêmes.A
leur tour, lesâmes
purifiées leur rendentcescharitables offices. Ilenestdemême
à la visite des EspritsBienheureux
quisont assez fréquentes.« Jelui fis ensuite cette question :
Les âmes
savent- ellesquand on
priepour
leur délivrance ?—
Oui, autant queDieu
leveut, celadépendant de savolonté.«Jelui
demandai
si lesâmes
seconnaissentau
purga- toire etsicellesqui ont euune même
vocation n'ontpas
plusde
familiaritéensemble
? Elleme
répondit :On
seconnaît, età mesure que l'âmese purifie, laconnaissance de
Dieu
et des esprits bienheureux augmente. Celles qui ont plus,de conformité de grâce ont aussi plus d'union.Chacun
a son cantique particulier quidoit être celuide sa louange éternelle, et ce cantique n'est autreque les divins effets de miséricorde que
Dieu
a exercée à leur endroit.«
A
la fin de cet entretien,au moment de
l'élévationde
l'Hostie, cette chèreâme
alla s'unirpour
jamais à son Dieu. »—
i9—
Apparition
d'une Religieuse de
laVisitation de Mâcon.
Appartenance particulière des Visitandïnes a
Jésus-Christ.(
Après
lacommunion,
offrant les mérites de Jésus- Christpour une sœur
décédée depuisun
an, en notreMonastère de Mâcon,
je la visau même
instant enrichie des méritesdu
Sauveur, qui lui faisaientun manteau de
gloire etd'honneur
:Oh
!me
dit-elle, qu'heureuses sont lesâmes
qui appartiennent à Jésus-Christ!Vous
ne pouviez,ma
Mère, obtenir deDieu une
faveur- plus avantageuse à notre saint Institut que celle-ci (i) ; ellenous
unit d'une manière très intime à cet adorableSau-
veur.
Pendant
l'Office, jeconnus que
cetteâme
m'était présente, ce quime
donnaitune
joie etune
consolation singulières.Cependant,
ellene me
parlaqu'àla findeNoue,
où,me
disant adieu, elleme
fit connaître ceci:L'appar- tenance que lesreligieusesdenotreOrdreontà Jésus-Christ leur procure,àl'heuredelamort,une
protectionetun
regard sifavorablesditSauveur, que Dieu, sonPère, en saconsidé- ration, leurdonne une
très grande gloire etfait tout tepossible
pour
adoucir leur purgatoire. Celles qui ont bien accomplilavolonté deDieu
sur la, terreet quiexpérimen- tent cette grâce et protection de Jésus-Christme
donnent nulle bénédictionspour
avoir procuré cetavantage à notreInstitut. » ,
»
(i) Pour avoir l'intelligence: de ce passage,il faut dire ceci;La Mèrede Riants avait reçu l'assurancequetouteslesâmesdelaCom- munautéconfiéeàses soins étaientdonnées par DieulePèreà soa Filspourluiappartenird'une manièretrès spéciale.LeVerbedivin lesavait reçues«avec unetendresse dignedeson
Cœur
»,sechargeant delespurifier,delessanctifier, d'être leursupplément,Lavénérable Mère, voyantlesmerveilleuxeffets decettegrâce danslesâmes,la sollicita instamment pour tous lesmembres de l'Institut. Elle fut exaucéeparl'intercessiondesaintFrançois de Salesque Dieu voulut récompenser ainsi de l'avantage qu'il avait procuré à l'Eglise en facilitant ans âmes debonne volontéla pratique dela vraie dévo- tion.Apparition de
laMère Gabrielle-Henriette de Cïermont Montoison W.
Travailler a la
sanctificationdes âmes mérite UNE GRANDE RÉCOMPENSE.
«
Le
7 février,entendant
la messe, je fus presséede
l'offrir
pour une
personne décédée depuis quatre ans etdemi
environ. Ilne
fallait plusque
ce sacrificepour
ac-ti)Cettegrandereligieuse étaitdécédéele15jum 1681, a 67 ans.
..Sa'famille, originaire du Dauphiné, était aussi célèbre en France,
poursesvaillantsfaitsd'armes,qu'illustreà
Rome
pourlesservices rendusàlapapautéparl'undesesmembres,Thibaudde Cïermont.Ceseigneur avait contribué àrétablir, surletrouede saint Pierre, leChef del'Eglise,CalixteIL
En
récompense desondévouement lafamillede Cïermontputajouter àsesarmoiriesles des pontificales aveccetteparolepourdevise:Etiamsiormes, ego non.Quandtons .vous trahiraient,moijamais.
Lerejetondecetteracedontils'agitici entra au Monastèredes l'âgede douzeans.Avantde prononcerles
vœux
solennels,elleeut unradecombatàsoutenir:Ses parents, quicomptaientdesalliances aveclafamilleroyale,luiproposèrentnuemagnifiquesituation au- prèsdela ReinedeFrance. Ledémon
nemanqua
pas deprésenterà l'imaginationdelanovicelesaisissant contraste desdehees dela Cour avecla pénitence du cloître. Maiscette
âme
se montra plus grande quelemonde
en triomphant desesséductionsdansla fleur desa jeunesse. Elle qui pouvaitbrillerprèsd'untrône,parsesdons naturels, choisit l'ignominie de la croix et fit sienne la parole du divîn Maître :«Jenesuispasvenuepourêtreservie,mats pourservir,tOn
3a vit fortlongtempsprodiguersessoins àune sœur domestique,affligéed'affreux ulcères. Ellesemettait à genoux auxpieds de a malade,nettoyaitses plaiesavec unetendreaffection, etbienquelle tombâtquelquefoisendéfaillance en sortantdel'infirmerie,ellenen retournaitpas moinsfidèlement aupostedelacharité avecunair si gracieux qu'onne soupçonna jamais ses répugnances.
Tantdevertusjointesàderares capacitésladésignèrentpourla supériorité. Ellefut six ans supérieureàVillefranchc-emBeaujolais, oùelle fitéleverunbeau Monastère;puisneufans à1Antiquaille,
où
ellefitcélébrerfortsolennellementla béatificationdesaintFran- çois de Sales. Mais son principal soin fut l'avancement des araes parlafidèleObservance,selonl'espritdessaintsFondateurs, cest- à-dire l'humilité, la simplicité etleméprisdumonde.Elle soutint en—
21—
quitterladette qu'elleavait contractée
par une
certaine facilité à railler le prochain.«
Après
lamesse, l'aimable Sauveur,me
laprésentant,me
fitconnaître qu'illamènerait lui-même en triomphe dans
lagloire parce qu'elle avait.aidélesâmes
à.sesanc-tifier,
ayant
été quinze ans Supérieure. lise faisait entre elle et leCœur de
Jésus des colloquesd'amour
quime
jetaient
dans
l'admiration, nie laissantcomprendre
lebonheur
deceux
qui contribuent à la sanctification des autres, j'étais ravie aussi desagrande
beauté, car l'âme purifiéede
ses tachesest sirempliede
lumière qu'onne
peut retrouveraucune
trace de souillure. Elleme
laissadans
la reconnaissance enversDieu
qui sait rendre à l'âme toutelapuretéqu'ilveut
voirenelledurant
l'éter- nité.Le
soir, à l'oraison, cette chère défunte m'obtint'une communication
avec Jésus-Christ,me
faisant ainsiexpérimenter
le crédit qu'elle a sur son Cceur :« Je
me
souviensque
priant quelquefoispour
elle—
lui
ayant de
l'obligation—
ilm'étaittoujoursrépondu
:Elle ne sortira
pas du
purgatoire que vous ne mouriez..Je croyais
que
c'était delamort
corporelle, cequime
la faisait souhaiterpour avancer
son bonheur. Depuis, j'aicompris que
c'étaitde
lamort mystique en
laquellej'ai été mise.En
effet,Dieu m'a
accordé cettechère défunte après avoir passé quelques semainesdans un
total dé-™-pouillement. »
Apparition du Baron Desprez,
Oncle maternel de laMère
de Riants.Uk BEAU TRIOMPHE DE LA GRACE.
« -Le 10 mars, je fus merveilleusement surprise
de
la miséricordedeDieu
enversune âme que
jecroyais perdue.femmeforte les intérêtsdela
Communauté
aumilieumême
des souf- franceset contradictionsdontelle fut abreuvée. Sa pratiqueordi- naireétait de regarderlesévénements pénibles dans l'ordre de la.Providence. Ellesupporta de cruellesopérationsavecune patience quifitl'admiration des chirurgiens,etdurantlalonguemaladiequi termina son existence on. la vit toujours fidèle à la Régie qu'elle- suivaitavecamourdepuiscinquanteans.
De
vives peines intérieures mirentledernier fleuron àlacouronnequeDieuluiréservaitsibelle-pour l'Eternité.
22
« Notre- Seigneur
me donna un
fortmouvement de
prierpour un
demes
onclestuépar
trahison,dans
cette ville deLyon,
ily
a, trente-six ans environ. Tîava
t été frappé detellesortequ'ilétait restésouslecoup dans
la chaiseoù on
leportait. Ilvenait deveilleravecune grande
compagnie, etcomme
ilvivaitplutôtengentilhomme de Cour
qu'en chevalier chrétien, samort
tragique et siprompte
donnaitde grands
doutesde
son salut. Je n'y pensaisjamais
sans être pénétréede
douleur,carje l'ai-mais beaucoup.
C'était luiqui m'avaitamenée de
Paris, àl'âgede
septans,pour me mettre
encette saintemaison.Ilétaitd'unrichenatureletfort
accompli de
sapersonne.«
Au moment où
notre divinSauveur
m'excita à prierpour
lui,Ilme donna une
assurance siferme
de son salutque
je n'enpus
plus douter. J'offris les prières et souf- francesde
ce jourpour que Dieu
achevât en cetteâme
l'œuvre
de
sa miséricorde.ci II
me
vint en pensée d'entendre lelendemain
trois messes en l'honneur de lasainte Trinitépour demander pardon
desfautesque
ce cher défunt avaitcommises par
les trois puissances de
son âme. A
lamesse
decommu- nauté —
- laquatrième
à laquelle j'assistais—
j'offrispour
lui, à l'élévation, les méritesdu
Sauveur.Comme
on. élevait le calice, j'aperçus Jésus-Christ qui suppliait son Père d'achever son
œuvre de
miséricorde. Ensuite, l'aimable Jésus, toutjoyeux du triomphe
de sa grâce sur cettepauvre âme, me
dit :Je
l'ai retirée de l'enferoù
elleseraittombéeinfailliblementsi,au moment
suprême,je ne l'eusse regardée favorablement
pour
l'obliger à re- courir àmoi
f ce qu'elle fit avec sincérité, étant véritable-ment
marrie dem'
avoir offenséetrésolue de seconfessersî c'était possible.« Faisantl'oraison
pour
remercierDieu
decettefaveur, jevis cette chèreâme
tout environnéede
miséricorde et (.[ansune
reconnaissance inexplicable ;Que
vous êtes heureuse,me
dit-elle, d'avoir été retiréedu monde
avant que lemonde
aitcorrompu
votre cœur. Si l'on savait ledanger qu'il y a
pour
le salut,on
n'y resteraitpas un moment. Dieu m'a
faitune
grandegrâce,m'
appelantàLui
lorsque toutes
mes
ambitions n'étaient quepour
la terre.N'ayant pas
encore perdu-la bonnt éducation que j'avais reçue demes
parents, ilme
restaitune
foi fermepour
recourirà
Dieu
dansmes
besoinset la facilitédepavdonner
àmes
ennemis.Bien
quema
mort fût prompte, j'eus la grâce de recourir à Dieu, et deme
résoudre àun
change-ment
devie sij'en revenais.«
Le
feu ditpurgatoirem'a
faitcomprendretrois grandes vérités.La
peinedu
feu, quim'a
étéappliquée rigoureuse- ment,m'a
fait expérimenter la sainteté et pureté de.Dieu
opposée à la malignitédu
péché. J'en suisdemeuré
si pénétrée que je serais' capable d'en convaincre lemonde
^entier.
Je
suis aussi parfaitement persuadé de l'efficacité des mérites de Jésus-Christ. Ce sont les richesses quimé
remplissentdans ma
pauvreté, et lemanteau
de gloire etd'honneur q%ii couvre
ma
nudité.Je
reconnais enfin legrand
bien qu'il y a d'être enfant de l'Eglise.Par
cette qualitéjesuisheureux enraisondu nombre
des Saints...car- ie bonheur dechacun
fait lemien
particulier.« Jele priai,en considération deces grâces,deserendre leprotecteur des gens
de son
état, et d'obtenirde Dieu
qu'ilretirede
ceinonde mes neveux
qui sont àl'armée, s'ilsdoiventl'offenser.Après un peu de temps
cettechèreâme
allajouirde
la gloire etde
lagrande
miséricordede
Jésus-Christ, (i) »Apparition de Sœur Marie-Angélique Chomel
(2)Eclat particulier de
l'humilité.—
' Obligation-dés Religieuses a la pratique de leur régis.
« ...
Lorsqu'on commençait
le Benedixistide
Prime, jefus réjouiepar
la présence d'uneâme
tout angêiique.(1) Le baronDesprez, d'uneillustrefamilleduBeaujolais, s'était signaléauservice desrois deFrance, qui l'avaientrécompensé par d'importantes placesdansleurs armées. Iiavaitépousé lasœurde l'archevêquede Narbonne, MariedeRebé, doutileutonzeenfants.
Parmi ceux-ci, deux filles avaient été religieuses à i'Antiquaille, sous les noms de Marguerite-Elisabeth et Anne-Marie No'blet- Desprez.
(2) Cette