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Instant interdit, Ernestine

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Academic year: 2021

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Texte intégral

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Les lettres rouges et bleues clignotent au-dessus de la porte, l’enseigne est criarde et de mauvais goût. Impossible d’être discret quand on est dessous, autant entrer vite avant que quelqu’un passe dans la rue étroite et mal éclairée.

Le couloir est clair, propre, tout ce que l’on peut attendre du lieu, la patronne accueille, plus délicate que son enseigne et mène au salon de choix. Heureusement tout est fait pour que les clientes ne se croisent pas, certes ces salons sont légions aujourd’hui, mais on y va sous le manteau.

Il y existe aujourd’hui tant de façons plus saines, plus indépendantes moins égoïstes, mais je préfère l’ancienne méthode, une façon de toucher que je préfère. On raconte qu’avant c’était l’inverse, et même que ce qui est aujourd’hui normal était impensable. Mes amies évidement n’en savent rien, même si je passe pour une individuelle parfois, elles n’iraient pas jusqu’à m’imaginer ici. Elles comprendraient mais me demanderaient tant de détails. C’est gênant d’en parler, le faire dans le silence feutré des rideaux de velours c’est une chose, c’est presque braver un interdit dans la douceur, mais le crier… Crier içi oui, c’est fait pour, et souvent j’en crie, j’en hurle, je mors, j’hâlette, je pers mon souffle pense mourir, meurs, revis, explose, m’effondre, mais on s’en remet toujours et on revient.

Cela à un coût bien sûr, mais c’est mon cadeau, mon plaisir. Chaque fois que j’en sors je me dis que c’était la dernière fois mais je reviens dès que je peux me le permettre, je me sens vivante, pleine, entière ! J’hésite à choisir, celui-ci à plus de caractère mais celui-là à de plus grandes possibilités, pourquoi pas deux en même temps cette fois ci ? Oh là là, deux en même temps je ne peux plus me retenir en les imaginants tous les deux chauds, doux, forts, puissants entrer en moi. Je règle ma commande à la patronne en tremblant d’excitation. J’entre dans la pièce, ils ne sont pas encore là, mais tout est prêt. La table est mise, le lit est là, pour après. Cette fois je ne veux pas de la table, je veux pousser plus loin la décadence, ce sera par terre sur le tapis, avec du vin.

Je prépare tout à mon goût en sirotant un vin très rouge, aussi chaud que mes joues, mon corps me réclame son plaisir mais ils ne sont pas encore là. Je frissonne d’avance, je les sens déjà brulants sur mes lèvres, leur dureté sur ma langue, leur jus dans ma gorge. Le goût salé, c’est presque ce que je préfère au lieu de l’insipidité de la propreté extrême. Et surtout c’est vivant, je les prends toujours un peu vieux, pas trop, qu’ils soient matures, fermes, résistant au corps.

La porte s’ouvre, les voilà, j’admire leur couleur parfaite, le granulé de la peau, la puissance du parfum me fais monter la tête, je n’en peux plus j’en défaille, on m’aide à m’assoir, un peu de vin me remet d’aplomb. Eux sont toujours là n’ont pas bougé, attendant mon bon plaisir attendant que je les prenne. Ce n’est pas très habituel mais j’aime utiliser les appareils pour les chauffer avant, on atteint quelque chose d’extrême avec ces choses. Je prends le premier d’une main délicate, savoure la douceur sous mes doigts hume son arôme, l’embrasse délicatement avant de le mener à mon tapis où tout est prêt, certains leurs ajoutes des agréments parfois, moi je l’aime pur, dur, seul, dans toute sa splendeur.

J’attends il est bientôt prêt, je ronge mon frein avec une morceau de charcuterie que j’ai sur mon tapis, devant moi il ne manque plus que lui, élément suprême. Des gouttelettes apparaissent sur lui, on y est presque, il gonfle, doucement par à-coups s’élève. Enfin c’est le moment, je sens que mes yeux sont sur le point de me sortir de la tête j’ai même peur de me bruler en le touchant, mais tout va bien je saisis l’extrémité doucement pour ne pas le brusquer, l’approche, hume encore une fois, lui fais quitter la proximité de mon visage et l’amène plus pas là où on l’attend, bonheur ultime, j’ai toujours le manche en mains, je n’ose pas bouger les doigts, tout mon corps est tendu du gâcher le trésor que j’ai devant moi.

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Je me penche enfin, il s’étend, là où je le veux, parfaitement, il est parfait, elle aussi est parfaite, la pommes de terre du pays, armée de mes couverts, je me régale enfin de mon fromage !

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