Orelsan – Tout va bien
Si le monsieur dort dehors c'est qu'il aime le bruit des voitures.
S'il s'amuse à faire le mort c'est qu'il joue avec les statues.
Et si un jour il a disparu c'est qu'il est devenu millionnaire.
C'est qu'il est sûrement sur une île avec un palmier dans sa bière.
Tout va bien, tout va bien Petit, tout va bien, tout va bien Tout va bien, petit tout va bien Tout va bien, tout va bien
Si la voisine crie très fort c'est qu'elle a pas bien entendu.
Si elle a du bleu sur le corps c'est qu'elle a joué dans la peinture.
Et si un jour elle a disparu c'est qu'elle est partie en lune de miel.
En attendant, les jours de pluie, elle met ses lunettes de soleil.
Tout va bien, tout va bien Petit, tout va bien, tout va bien Tout va bien, petit tout va bien Tout va bien, tout va bien
Si les hommes se tirent dessus c'est qu'il-y-a des vaccins dans les balles.
Et si les bâtiments explosent c'est pour fabriquer des étoiles.
Et si un jour ils ont disparu c'est qu'ils s'amusaient tellement bien Qu'ils sont partis loin faire une ronde, tous en treillis, main dans la main.
Tout va bien, tout va bien Petit, tout va bien, tout va bien Tout va bien, petit tout va bien Tout va bien, tout va bien
[L'enfant à la fin parle ukrainien. Il est sous-titré par "tout va bien"
… sauf qu'il dit "Ne croyez pas tout ce qui est écrit"]
Renaud – Morts les enfants
Chiffon imbibé d'essence Un enfant meurt en silence Sur le trottoir de Bogota On ne s'arrête pas
Déchiquetés au champs de mines Décimés aux premières lignes Morts les enfants de la guerre Pour les idées de leurs pères Bal à l'ambassade
Quelques vieux malades Imbéciles et grabataires Se partagent l'univers
Morts les enfants de Bhopal D'industrie occidentale
Partis dans les eaux du Gange Les avocats s'arrangent
Mort les enfants de la haine Près de nous ou plus lointaine Mort les enfants de la peur Chevrotine dans le cœur Bal à l'ambassade
Quelques vieux malades Imbéciles et militaires Se partagent l'univers
Morts les enfants du Sahel On accuse le soleil
Morts les enfants de Seveso Morts les arbres, les oiseaux Morts les enfants de la route
Dernier week-end du mois d'août Papa picolait sans doute
Deux ou trois verres, quelques gouttes
Bal à l'ambassade
Quelques vieux malades Imbéciles et tortionnaires Se partagent l'univers
Mort l'enfant qui vivait en moi Qui voyait en ce monde-là Un jardin, une rivière
Et des hommes plutôt frères Le jardin est une jungle Les hommes sont devenus dingues
La rivière charrie des larmes Un jour l'enfant prend une arme Balles sur l'ambassade
Attentat, grenade
Hécatombe au ministère
Sous les gravats, les grabataires
Big Flo et Oli – Jeunesse influençable
J'ai vu l'ennui dans les écoles, les jeunes qui picolent LOL, les heures de colle, une taffe: tu décolles
Tu déconnes, t'es trop bonne, on en fait toujours des tonnes Tu m'étonnes, mate c'que ça donne, je ne vois que des clones
La journée, je m'ennuie donc, le soir, je m'enivre Je raccourcis ma vie pour avoir l'impression de vivre
On rêve des USA, on veut le permis d'port d'arme J'ai vu des larmes couler pour un portable Insupportable, on ne t'aime pas si tu suis pas la norme Pourquoi tu ne bois pas? "Si tu ne bois pas, t'es pas un homme"
Faire semblant: voilà le nouveau credo Je change mes neurones contre des bédos
Sur le ring, on veut tous être les kings Hier, j'ai vu mon reflet déformé par le bling-bling
Rempli de clichés, on veut se cacher
Chercher un monde meilleur avec des cachets, ok Jeunesse Dolce, Louis, Gucci
Jeunesse gâchée, habituée au gâchis
On fait pas gaffe alors nos copines sont en cloque Les sourires jaunes, comme nos dents à cause de la clope
Dans les familles, frères et sœurs ne s'entendent plus Plus d'histoire de cœur, que des histoires de cul Nos parents se déchirent, avant, ils avaient l'air si sûrs d'eux
Donc on croit en l'amour qu'une semaine sur deux Les filles sont des femmes, le prince est devenu fêlé
On veut tous être des stars comme on voit à la télé Vivant dans le ciment, nos sentiments sont emmêlés Plus d'enfance depuis longtemps, notre innocence est sous scellé
Une corde, un cou, un tabouret qui tombe Une famille, des amis, des larmes, une tombe C'est le raccourci de l'âme, des exclus, des cœurs brisés
C'est le corps qui lâche, émotion non maîtrisée On se moque d'un faible pour se croire fort
Parce qu'il est pas comme nous, parce que, se moquer, c'est à la mode Mais, un jour, la haine déborde, marre d'être la risée
Alors, on entend des coups de feu dans le lycée On s'maquille, on s'déguise, on veut faire vieux
On veut faire comme les autres, on pourrait tellement faire mieux C'est l'effet d'groupe, malheureusement
Ça commence par: "T'es pas cap'", ça finit par un enterrement [Jeunesse influençable en 'zik', en sap
Problèmes de santé, normal, y'a le Marlboro dans l'sac À quinze ans, déjà en boite, on s'en fout, nous, on s'éclate
D'abord, on s'aime puis on se casse, derrière nos vices, nous, on se cache] x2
Big Flo et Oli – Jeunesse influençable (2/2)
Lointaine est l'époque des Lego, les enfants sont tombés bien bas Donc on comprend que les parents tombent de très haut
On cache nos pleures et l'odeur de la clope au déo
Dans les vapes, on étouffe nos peurs, on entasse nos mensonges et nos mégots Faut être honnête, on parle plus à nos mères
Mais on partage tout sur internet
Un nuage de fumée devant les lycées, v'là l'décor Tous déguisés, la débilité bat des records La mode n'épargne personne, je te l'accorde
Les filles en manque de love, sous alcool, donnent leur corps Même le marchand de sable ne trouve plus le sommeil
La jeunesse dorée étale son argent et bronze au soleil On recherche tous l'ivresse, qu'importe le flacon Roméo est sorti, Juliette fume sa clope au balcon Seul, le soir, au départ, c'était boire juste des fois Devant le miroir, tous des pantins à la gueule de bois Je rentrerai pas à la maison, le sexe a mis l'amour en prison
Leurs jupes courtes en disent long
La princesse boit en haut de sa tour, elle se sent bien seule Ici, les crapauds ne sont jamais devenus des princes Les cœurs se ferment, les corps grincent ce modèle de minceur
Si je rêve qu'on m'pince l'avenir coincé dans l'ascenseur La poudre pour canon s'écoule et refroidit l'ambiance
Avant la fin du match, beaucoup sont sur la touche, derrière la ligne blanche Dur à assumer, à éviter car c'est trop tentant
La fumée, la vérité sort de la bouche des enfants C'est plus drôle, on s'force même quand on rigole
On veut mourir jeune pour imiter nos idoles Extase et extasie, esprit en cellule
Overdose d'une fille le père lui a du mal à avaler la pilule Apologie du fric dans les clips bling-bling nous fait saliver
On perd le sens de notre langage dans la télé-réalité Génération McDo, machos, chômage, on est tous rivaux On vide les poches de nos jeans pour s'en acheter des nouveaux
Pas de mea culpa, nous, l'soir, on s'couche tard On tire des taffes pour oublier qu'on en trouve pas
[Jeunesse influençable en 'zik', en sap
Problèmes de santé, normal, y'a le Marlboro dans l'sac À quinze ans, déjà en boite, on s'en fout, nous, on s'éclate
D'abord, on s'aime puis on se casse, derrière nos vices, nous, on se cache] x2
Angèle – J’entends
Je n'entendrai plus le silence Avant qu'il parte j'en avais peur
Mais là il est absent et ça c'est pour toujours Toujours ce même sifflement
Et dans mes insomnies j'en pleure
C'est comme un nouveau deuil à faire, celui du silence Je rêve de pouvoir rêver
Je rêve de pouvoir rêver comme toi Et laisser faire mais pas l'oreille Elle m'empêche de rêver, aide-moi Sans bruit j'n'entends qu'mon oreille Et le silence rend plus fort mes acouphènes Refrain : J'entends, je sens, je pars, j'me dis Encore lui, ce même bruit, j'en peux plus, il me tue
J'l'entends, c'est un cauchemar, je pense Ce même bruit, j'en peux plus, il me tue, encore lui
J'l'entends mais si j'en parle, je flanche J'en peux plus, il me tue
C'est de famille apparemment On préfère pas trop y penser
Et vaut mieux d'ailleurs éviter trop d'en parler Car c'est en parlant souvent
Qu'on le laissera exister Même si je sais que rien n'y fait
Il existe tout l'temps
Je rêve de pouvoir rêver (de pouvoir rêver) Je rêve de pouvoir rêver comme toi
Et laisser faire mais pas l'oreille Elle m'empêche de rêver, aide-moi Sans bruit j'n'entends qu'mon oreille Et le silence rend plus rare le sommeil
Refrain
Je sens qu'j'ai peur
Je sens, j'entends (encore lui, ce même bruit, j'en peux plus, il me tue) C'est un cauchemar
Je pense, j'entends (ce même bruit, j'en peux plus, il me tue, encore lui) Mais si j'en parle
J'l'entends
Refrain
Mickey 3D – Respire
Approche-toi petit, écoute-moi gamin, Je vais te raconter l'histoire de l'être humain
Au début y avait rien au début c'était bien La nature avançait y avait pas de chemin Puis l'homme a débarqué avec ses gros souliers Des coups de pieds dans la gueule pour se faire respecter
Des routes à sens unique il s'est mis à tracer Les flèches dans la plaine se sont multipliées Et tous les éléments se sont vus maîtrisés
En deux temps trois mouvements l'histoire était pliée C'est pas demain la veille qu'on fera marche arrière
On a même commencé à polluer le désert Il faut que tu respires, et ça c'est rien de le dire Tu vas pas mourir de rire, et c'est pas rien de le dire
D'ici quelques années on aura bouffé la feuille Et tes petits-enfants ils n'auront plus qu'un œil
En plein milieu do front ils te demanderont Pourquoi toi t'en as deux tu passeras pour un con
Ils te diront comment t'as pu laisser faire ça T'auras beau te défendre leur expliquer tout bas C'est pas ma faute à moi, c'est la faute aux anciens
Mais y aura plus personne pour te laver les mains Tu leur raconteras l'époque où tu pouvais Manger des fruits dans l'herbe allongé dans les prés
Y avait des animaux partout dans la forêt, Au début do printemps, les oiseaux revenaient Il faut que tu respires, et ça c'est rien de le dire Tu vas pas mourir de rire, et c'est pas rien de le dire
Il faut que tu respires, c'est demain que tout empire Tu vas pas mourir de rire, et c'est pas rien de le dire Le pire dans cette histoire c'est qu'on est des esclaves
Quelque part assassin, ici bien incapable De regarder les arbres sans se sentir coupable A moitié défroqués, cent pour cent misérables
Alors voilà petit, l'histoire de l'être humain C'est pas joli joli, et je connais pas la fin T'es pas né dans un chou mais plutôt dans un trou Qu'on remplit tous les jours comme une fosse à purin
Calogero – Un jour au mauvais endroit
Echirolles centre, banlieue sud de Grenoble, Je m'appelle Sofiane, j'ai 20 ans
Kevin c'est mon pote on est inséparables, J'ai un job, moi je vis simplement
Le soir à Villeneuve, les grands frères et les gosses Les terrains de foot et la boxe
Qui a eu tort ? La raison du plus fort Pour un regard en croix je suis mort Refrain : Toi mon frère dis-moi pourquoi
La vie continue sans moi Dis-moi pourquoi j'étais là Un jour au mauvais endroit
Les cafés, les cinémas Je n'y retournerai pas Ma vie s'est arrêtée là Un Jour au mauvais endroit
Dans la violence s'est brisée mon enfance J'ai perdu l'existence et le sens
Dans les allées du parc Maurice Thorez On a poignardé ma jeunesse
Qui a mis ça la guerre dans nos quartiers L'abandon, l'ennui, la télé
Des couteaux de combat dans les mains des gamins Pour un regard en croix c'est la fin
Refrain
Et c'est parce qu’ils étaient là Un Jour au mauvais endroit
Qu'ailleurs ici ou là-bas
Pour nos frères plus jamais ça !
Maëlle – L’effet de masse
Il était dans ma classe, il vivait dans ta rue C'était celui d'en face, oui, tu l'as déjà vu Il partageait ton cœur dans les matins méchants
Tu riais de lui car il était différent Aujourd'hui, c'est toujours la même histoire
Dans la vie ou dans les bruits de couloir Dans les beaux bureaux en glace
Comme dans les couloirs d'école C'est toujours l'effet de masse
Qui nous casse et nous isole Sur les écrans, sous des masques
Dans des regards qui rigolent C'est toujours l'effet de masse
Qui nous casse et nous isole
Il était dans ma classe, il vivait dans ta rue C'était celui qui passe mais son nom, je sais plus Qu'est-c'qu'on peut être idiot quand on est plus nombreux
Je l'avoue le cœur gros, oui, j'ai ri avec eux Aujourd'hui, c'est toujours la même histoire
Dans la vie ou dans les bruits de couloir Dans les beaux bureaux en glace Comme dans toutes les cours d'école
C'est toujours l'effet de masse Qui nous casse et nous cogne Sur les écrans, sous des masques
Dans des regards qui rigolent C'est toujours l'effet de masse
Qui nous casse et nous isole Il était à l'écart et on était plusieurs Il faut un faire-valoir pour se sentir meilleur
Il était dans ma classe, il vivait dans ta rue
C'était celui d'en face, on n'l'a plus jamais vu
Dreamsun – Alphabêtisation
Apparemment, c’est plutôt mal barré
Besoin plus que jamais de mieux trier nos déchets Certains revendiqueront que l’heure n’est pas si grave
Dites ça à ceux qui vivent dans des épaves Esclaves d’une société qui ne veut écouter,
Feignant de ne pas voir les problèmes pourtant montrés Grandes industries qui ne cherchent que le profit
Habitons-nous vraiment sur une Terre à crédit ? Inondation, cyclones, tremblement de terre Jamais la planète n’a été si peu hospitalière Kleptocratie où le bon sens n’a pas sa place La loi du plus riche prime et tant pis pour la casse Mais ça va maintenant, tant qu’on peut faire semblant
Nez dans les écrans, plus assez de temps On trouve ça passionnant de liker la vie des gens Par contre, on en parle quand du niveau des océans ?
Refrain :
Saignons encore, tuons la faune et la flore On aura gâché, en un
Siècle des milliards d’années Que dira la génération future
Rassemblés autour de montagnes d’ordures Suffoquant car l’oxygène se fait rare
Trop d’arbres coupés pour quelques charognards Ultimatum imposée à la planète
Vaudrait-il pas mieux cesser d’augmenter la dette Web 2.0 au service du prochain
Xénophobe et autres, passez votre chemin Yeux flous dans le brouillard, mais faut garder espoir
Zappons sur la date butoir, il n’est pas trop tard Sauvons plus fort, tant qu’on le peut encore
On doit avancer
Sans copier les erreurs passées
Tryo – L’hymne de nos campagnes
Si tu es né dans une cité HLM Je te dédicace ce poème
En espérant qu'au fond de tes yeux ternes Tu puisses y voir un petit brin d'herbe Et les mans faut faire la part des choses
Il est grand temps de faire une pause De troquer cette vie morose Contre le parfum d'une rose
Refrain : C'est l'hymne de nos campagnes De nos rivières, de nos montagnes
De la vie man, du monde animal Crie-le bien fort, use tes cordes vocales !
Pas de boulot, pas de diplômes Partout la même odeur de zone Plus rien n'agite tes neurones
Pas même le ??? que tu mets dans tes cônes Va voir ailleurs, rien ne te retient Va vite faire quelque chose de tes mains
Ne te retourne pas ici tu n'as rien Et sois le premier à chanter ce refrain
Refrain
Assieds-toi près d'une rivière Écoute le coulis de l'eau sur la terre
Dis-toi qu'au bout, hé! il y a la mer Et que ça, ça n'a rien d'éphémère
Tu comprendras alors que tu n'es rien Comme celui avant toi, comme celui qui
vient
Que le liquide qui coule dans tes mains Te servira à vivre jusqu'à demain matin!
Refrain
Assieds-toi près d'un vieux chêne Et compare le à la race humaine L'oxygène et l'ombre qu'il t'amène Mérite-t-il les coups de hache qui le saigne?
Lève la tête, regarde ces feuilles Tu verras peut-être un écureuil Qui te regarde de tout son orgueil Sa maison est là, tu es sur le seuil
Refrain
Peut-être que je parle pour ne rien dire Que quand tu m'écoutes tu as envie de rire
Mais si le béton est ton avenir Dis-toi que c'est la forêt qui fait que tu
respires
J'aimerais pour tous les animaux Que tu captes le message de mes mots Car un lopin de terre, une tige de roseau Servira la croissance de tes marmots ! x2
Refrain x2