R EVUE DE STATISTIQUE APPLIQUÉE
A. V ESSEREAU
Contrôle des caractéristiques des papiers Kraft et simili-Kraft
Revue de statistique appliquée, tome 1, n
o3-4 (1953), p. 5-23
<http://www.numdam.org/item?id=RSA_1953__1_3-4_5_0>
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CONTROLE DES CARACTÉRISTIQUES
DES PAPIERS KRAFT ET SIMILI-KRAFT
par
A. VESSEREAU
Ingénieur en Chef des Manufactures de
lêtat,
Professeur à l’Institut de
Statistique
de l’Université de. ParisLes
papiers
Kraft et simili-Kraft utilisés comme matérield’emballage
ou depaquetage
cons-tituent des sortes
ordinaires,
deprix
relativementbas, qui
ne donnent habituellement pas degraves
difficultés àl’emploi,
surtout(comme
c’est le cas despapiers
que nous étudionsici) lorsqu’ils
sontutilisés pour le conditionnement manuel
d’objets fabriqués.
Cependant,
les différentescaractéristiques qui
définissent lepapier
« sepaient
» suivant des barèmesofficiels,
et il est donclégitime
de vérifierqu’elles
sontrespectées
dans les livraisons. Parmices
caractéristiques figurent
enparticulier
les suivantes :Le toux de cendres
(ou
teneur encharge minérale) -
un faible taux de cendres est, engénéral,
un facteur de
qualité
dupapier ;
Le
degré
decollage qui
mesurel’aptitude
dupapier
à ne pas se laisser traverser parl’eau ;
La résistance àl’éclatement, caractéristique
essentielle pour laplupart
despapiers
des-tinés au
paquetage
ou àl’emballage.
,A titre
d’exemple,
pour unpapier
AFNORIV /0 (cette
dénominationprécise
lacomposition
fibreuse dupapier),
lesmajorations
ou minorations du barèmeB,
Mars1952,
parrapport
auprix
de base de Il.978 francs les 100
kilos,
sont les suivantes :Taux de cendres : Inférieur à 2
% +
519 francs.de 2 à 5
% +
319 francs.de 5 à
10%
-de 10 à 15
0/,,, -
399 francs.de 15 à 20
0/,, -
798francs,
etc...Degré
decollage (AFNOR) :
de 20 à 30 + 156 francs.de 30 à 40 + 243 francs.
de 40 à 60 + 401 1
francs,
etc...Résistance à l’éclatement
(AFNOR) :
de 10 à 13 - 770 francs.de 13 à 16 - 464 francs.
de 16 à 20 - 232 francs.
de20à25 -
de 25 à 30 + 194 francs.
de 30 à 35 + 382
francs,
etc...Les normes de
l’Afnor, qui
définissent defaçon
trèsprécise
la manière d’effectuer les mesures, sont muettes sur laquestion d’échantillonnage
d’une livraison.Afin de combler cette lacune et de proposer des
règles logiques
decontrôle,
on aprocédé
à.l’examen
détaillé d’une livraison déterminée depapier
simili-Kraft. Lescaractéristiques
étudiéesont été les suivantes :
poids
au m2 ; taux decendres ;
résistance ài’éciatement ; degré
decollage
nombre de feuilles contenues dans la livraison.
L’étude de la
dispersion
de ces différentescaractéristiques permet
defixer,
sous certainesconditions, l’importance
de l’échantillon à contrôler. Les notions fondamentales de «risque
del’acheteur» et«
risque
du vendeur» doivent naturellement êtreprises
enconsidération ;
afind’alléger
la discussion des résultats obtenus pour
chaque caractéristique,
il a paru utile derappeler,
dans une«
PREMIÈRE
PARTIE », les données essentielles duproblème
dejugement
d’une marchandise àpartir
d’unéchantillon.
La «
DEUXIÈME
PARTIE » est consacrée, d’unepart,
à ladescription
duplan d’échantillonnage
et de mesures
adopté
pour l’étude de la livraisonconsidérée,
d’autrepart,
à laprésentation
et à ladiscussion des résultats obtenus pour
chaque caractéristique.
Il sera faitappel,
àplusieurs reprises,
à la méthode
d’analyse
dite «analyse
de la variance », dont il a parusuperflu
derappeler
lesprin- cipes,
les conclusionsauxquelles
elle conduitpouvant toujours s’exprimer
defaçon
claire.Dans une «
TROISIÈME
PARTIE », l’ensemble des résultats sera rassemblé sous forme d’unprojet
de « Conditions de Contrôle », dont on feral’application
àposteriori,
à la livraison étudiée.Première partie
GÉMÉRAL!TÉS SUR LE CONTROLE A PARTIR D’UN ÉCHANTILLON
Les différentes unités, en
général
trèsnombreuses, qui
constituent un « lot »d’objets fabriqués,
ne sont
jamais rigoureusement identiques.
Il en résulte que toutjugement porté
sur le lot à la suite de l’examen d’unéchantillon,
siimportant soit-il, prélevé
danscelui-ci, comporte
desrisques
d’erreur.Après
avoirprécisé
la nature de cesrisques,
on montrera comment, lesrisques ayant
été fixés à unevaleur considérée comme
raisonnable,
il estpossible
de déterminerl’importance
de l’échantillon àprélever (le problème
dujugement
àpartir
d’un échantillon dontl’importance
n’est pas fixée d’avance-
échantillonnage progressif -
ne sera pasabordé).
On se limitera aux deux cas les
plus importants
dans lapratique :
-
contrôle
de la valeur moyenne d’unecaractéristique
dont la loi de distribution est sensible- mentgaussienne ;
- contrôle du
%
d’unités considérées comme défectueuses.DÉFINITION
DU LOT « ACCEPTABLE ».Lorsqu’on
contrôle la valeur moyenne d’unecaractéristique,
la définition du lot « accep- table » est, engénéral,
l’une des suivantes :Valeur moyenne m
(calculée
sur la totalité dulot) supérieure
à une limite mo,Valeur moyenne m
(calculée
sur la totalité dulot)
inférieure à une limiteM.,
tValeur moyenne m
(calculée
sur la totalité dulot) comprise
entre deux limites m 0 etMo.
Pour
simplifier,
on seplacera uniquement
dans le cas où le lotacceptable
est défini par la condition :Un lot pour
lequel
m mo est donc un lotinacceptable.
Lorsqu’on
contrôle le0/,,
d’unitésdéfectueuses,
le lotacceptable
est défini par une condition telle que :p étant le
ou
d’unités défectueuses dans l’ensemble du lot.Les limites
ma,Mo, pa,
sont engénéral
fixées par celuiqui reçoit
le lot(nous l’appellerons
l’ «
acheteur » ) ;
elles doivent êtrecompatibles
avec lespossibilités
de fabrication de celuiqui pré-
sente le lot
(nous l’appellerons
le « vendeur »).
7
Il convient d’observer que le
0/.
limite po d’unités défectueuses(qui
constitue une sorte detolérance)
est distinct des tolérances que l’on consent engénéral
surchaque
unitéprise
isolément.Par
exemple, d’après
lesrègles
del’Afnor,
une feuille depapier
vendue comme « 56 g » reste une feuille 56 g tant que sonpoids
au m2 ne s’écarte pas des limites 56 ± 4%,
soit 53 g 8 et 58 g 2.Mais,
dans une livraison constituée d’un trèsgrand
nombre defeuilles,
il est engénéral possible
d’admettrequ’un
certain%
d’entre elles s’écartent de ces limites.Il faut encore
préciser
que le classement «technique »
d’un lot en «inacceptable »
nepréjuge
pas forcément la décision
qui,
endéfinitive,
seraprise
sur le lot. Celle-cipeut
être :- le refus pur et
simple ;
-
l’acceptation
avec abattement deprix ;
- la remise du lot à la
disposition
du vendeur pourretriage ;
-
l’obligation,
pour le vendeur, deremplacer
toutes les unitésqui
se révèleront défectueuses àl’emploi,
etc...JUGEMENT
PORTÉ
A PARTIR D’UN.ÉCHANTILLON.
1)
Contrôle de la moyenne. - Sur chacun desobjets qui
constituentl’échantillon,
on mesurela valeur de la
caractéristique
soumise au contrôle ; on obtient ainsi des nombres : X1 X2 ... X n ,on en calcule la moyenne
arithmétique
x ; on compare celle-ci à un nombre L que l’on s’est fixé : si x L le lotest jugé inacceptable.
si x ~ L le lot est
jugé acceptable.
Dans la suite, pour
simplifier,
onprendra
L = mo(ce qui
n’est pasindispensable,
mais cequi
constitue souvent laposition
laplus logique).
2)
Contrôle du",’, d’objets
défectueux. - Sur les nobjets
contenus dansl’échantillon,
oncompte
combien il y en a de défectueux. On compare ce nombre d à un nombre K que l’on s’est fixé.si d > K le lot est
jugé inacceptable.
si d K le lot est
jugé acceptable.
Pour un échantillon suffisamment
grand,
onprend
engénéral
K npo.’
DÉFINITION
DESRISQUES.
Le
risque
du vendeur est caractérisé par laprobabilité
de prononcer àpartir
de l’échantillon lejugement
«inacceptable »,
alorsqu’en
fait le tôt estacceptable.
C’est donc :la
probabilité
que x mo alorsqu’en
fait m ~ ma» d > K » p ~ po.
Le
risque
de l’acheteur est caractérisé par laprobabilité
de prononcer lejugement
« accep- table », alorsqu’en
fait le lot estinacceptable.
C’est donc :la
probabilité
que x ~ mo alorsqu’en
fait m mo» d K » p > Po .
Il y a évidemment intérêt à ce que ces
risques
soient aussi faibles quepossible.
Toutefois,
un instant d’attentionpermet
de se rendrecompte qu’il
estimpossible,
dans unjuge-
ment sur
échantillon,
d’abaisser dans touteéventualité,
lesrisques
à une faible valeur.Par
exemple,
si le lotprésenté
est caractérisé par une valeur moyenne m m o 2013&. E étant trèspetit,
il y a à peuprès
autant de chances(à
moins deprendre
un échantillon infinimentgrand) qu’il
soitaccepté (x ~ mo)
ou refusé(x m.) :
lerisque
de l’acheteur est, dans ce cas, voisin de 50%.
De même, si le lot est tel que m - mo
-t-& ,
lerisque
du vendeur est voisin de 50°/4.
Pour
échapper
à cettedifficulté,
on estobligé
de faire une concession. Celle-ci consiste à encadrer la valeurcritique (mo
oupo)
de deux valeurs voisines, l’une endeçà
et l’autre au delà(m,
mo m2 ,ou p, popz),
et àn’exiger
desrisques qu’ils
ne soient faibles que pour m m1 et m > m2(ou
p p, et p >P2).
Les conditionsqu’on
se pose sont dès lors les suivantes :, - Tout lot pour
lequel
m estsupérieur
à m2(ou
p inférieur àp,)
doit n’avoirqu’une
faibleprobabilité
d’êtrejugé inacceptable ;
cetteprobabilité
est maximum pour m = m2, ou p = p, et ce maximum est cequ’on appelle
le «risque
du vendeur », ou «risque
de lereespèce » ;
on ledésigne généralement
parc? et l’onprend,
parexemple,
et = 50,/(,, ot =
1%...
- Tout lot pour
lequel
m est inférieur à ml(ou
psupérieur
àPt)
doit n’avoirqu’une
faibleprobabilité
d’êtrejugé acceptable ;
cetteprobabilité,
maximum pour m = m1 ou p == p2, est le «risque
de l’acheteur », ou «risque
de?"’-espèce
»,qu’on désigne généralement par P
Quant
aux lots pourlesquels
m ou ps’approche
de la valeurcritique
mo ou po(lots
pourlesquels
m estcompris
entre ml et m2t ou p entre PI etP2)
ils auront uneprobabilité
nonnégligeable (variant
de ocou (3 jusqu’à
une valeurqui peut
atteindre et mêmedépasser
50%)
d’êtrejugés
defaçon erronée,
c’est-à-dire d’être classés commeinacceptables
alors que m estcompris
entre moet m2
(ou
p entre p, etpo)
ou commeacceptables,
alors que m estcompris
entre m, et m2(ou
p entrepoet p2).
Cerisque
est commun à l’acheteur et auvendeur ;
il est inhérent à la nature même dujugement
suréchantillon,
et onpeut
le considérer comme relativement peu grave si la bande(m,, m2)
ou
(p1, p2)
a étéprise
suffisamment étroite.DÉTERMINATION
DE L’IMPORTANCE DEL’ÉCHANTILLON.
L’importance
del’échantillon,
caractérisée par le nombre d’unités n,dépend
des valeurs que l’on se donne pour m, et rn2(ou
PI etP2)
d’unepart,
pour aetc
d’autrepart.
La bande
(m,, mz)
ou(p,, Pz)
étantfixée,
onpeut toujours
choisir n de tellefaçon
que lesrisques
aet 03B2
soient aussipetits
que l’on veut, mais si l’on esttrop exigeant,
on est conduit à unevaleur de n très élevée. Les valeurs
généralement
admises pour lesrisques octet 5
sont 5%,
2%
ou 1%.
On supposera maintenant
(ce qui
n’est pasindispensable)
que m, et m1 sontpris symétrique-
ment autour de mo, ou p, et P2 autour de p.. On supposera aussi, dans le cas du contrôle de p, que n est suffisamment
grand
pourqu’on puisse profiter
del’approximation gaussienne
de la loi binomiale.1)
Contrôle de la moyenne. - Leshypothèses précédentes
entraînent ex= (3.
Posons :et soit À le nombre défini par :
(À
s’obtient directement, oc étantdonné,
par les tables de la loi deGauss).
L’importance
de l’échantillons’exprime,
en fonction de l’étendue 2a de la bande encadrant mo et desrisques
a.j3 . par
la formule :A
Dans cette
expression
intervientégalement t’écart-type cr
de lacaractéristique
soumise aucontrôle ;
il faut supposer cetécart-type
connu, au moinsapproximativement,
par une étudepréalable.
Exemple :
On contrôle la résistance à l’éclatement d’une livraison depapier
pourlaquelle
on
exige
une résistance minimum de 20 unités Afnor. Onprend
pour mo la valeur20,
unelivraison
dont la résistance est inférieure à 20 étant considérée comme «inacceptable
»..Une étude
préalable
a montré que dans une livraisonnormale, l’écart-type
de la résistance à l’éclatement(mesurée
dans des conditions déterminées sur des feuillesprises
auhasard)
est d’en-viron 2 unités Afnor.
Choisissons pour m, et m2 les valeurs suivantes : m, =
19,5 m2=20,5
et pour oc
et 9
la valeur 50 o.
Les tables de la loi de Gauss donnent À - 1.645. On trouve :
Il faut effectuer le contrôle sur une
quarantaine
defeuilles.
2) Contrôle
du0/..
d’unités défectueuses. -Appelons
encore 2a l’intervalle P2 - p,.Soit (3
la valeur maximum que
l’on
admet pour lesrisques
de l’acheteur et duvendeur, À ayant
la mêmesignification
que tout àl’heure.
On a sensiblement :
Le
risque
de l’acheteur estégal à 03B2 ;
lerisque
duvendeur,
inférieurà p,
est déterminé parl’équation :
-
Exemple :
On contrôle lepoids
au m2 d’une livraison depapier
vendue sous la dénomina- tion 56 g. On considère comme correcte toute feuille dont lepoids
au m2 estcompris
entre les limites del’Afnor,
soit 56 ± 4%,
ou 53 9 8 et 58 92 ;
les feuilles dont lepoids
au m2 est extérieur à ceslimites sont considérées comme défectueuses. Une livraison est considérée comme
acceptable lorsque
le
%
de feuilles défectueuses est inférieur à 10%. On
a ici p =0,10 ;
prenons pour P1 et P2 les valeurs p, =0,05
et P2 =0,15
d’où ilrésulte
a =0,05. Choisissons pour p la
valeur5 0/,,,, à laquelle correspond À
=1,645.
On trouve :Il faut effectuer le contrôle sur 140 feuilles environ. On
trouve,
pour lerisque
duvendeur,
une valeura inférieure à 1
%.
COUT
DU CONTROLE.Le contrôle du
%
d’unités défectueuses ne nécessite aucune connaissancepréalable
de ladispersion
de lacaractéristique
étudiée. Par contre, pour desrisques analogues,
ilexige
un échan- tillonplus important
que le contrôle de la moyenne,qui
suppose connul’écart-type.
Mais ce fait neconstitue pas un
inconvénient,
si le classement d’unobjet
en « défectueux » ou « non défectueux » estplus rapide
que la mesure, sur cetobjet,
de lacaractéristique
elle-même : parexemple,
dans lecontrôle du
poids
au m2 de feuilles depapier,
ilpeut
êtreplus rapide
de vérifier que lepoids
del’éprouvette
estcompris
entre deux limitesfixées,
que de déterminer lepoids
exact sur une balancede
précision.
Par contre, si le contrôle est « destructif » et si lesobjets
contrôlés sont deprix élevé,
il y a intérêt à
opérer
sur un échantillon aussi réduit quepossible.
Ces considérationsexpliquent
l’utilité,
avant de fixer unplan d’échantillonnage, d’évaluer le coOt du
contrôle.Deuxième partie
ÉTUDE DES CARACTÉRISTIQUES
D’UNE LIVRAISON DE PAPIER SIMILI-KRAFT
PLAN
D’ÉCHANTtLLONNAGE
ET DE MESURES.Les échantillons destinés aux mesures ont été
prélevés
de lafaçon
suivante :Le stock de la livraison étudiée était de l’ordre d’un demi-million de
feuilles,
soit environ un millier depaquets
de 500 feuilles. 50paquets (5 % environ)
ont étéprélevés
etnumérotés ;
de chacun de ces 50paquets,
il a été retiré 10 feuilles consécutives : ces 10feuilles,
censéesreprésenter
lepaquet qui
les contenait, ont été numérotées de 0 à 9.Chaque
échantillon de 10 feuilles a reçu en outre le numéro dupaquet
danslequel
il a étéprélevé.
Cetéchantillonnage
est conforme à la pres-cription
suivante de la NormeQ
03-001 de l’Afnor « pour lespapiers
enfeuilles,
les séries d’échan-tillons sont constituées chacune de 10 feuilles consécutives ».
A)
Lepoids
au m2(force)
de chacune des feuilles numérotées 2 ou 7(soit
100feuilles)
a étédéterminé par les
opérations
suivantes :découpage
augabarit
de 5 carrés de 10 cm de côtépris
l’un dans le centre de lafeuille,
chacun des 4 autres dans unangle
decelle-ci ; pesée
de !’ensemb!ede ces 5 carrés
(au milligramme) ; multiplication
du résultat obtenu par 20 et arrondissement du nombre trouvé audécigramme
leplus proche.
Cettefaçon d’opérer
s’écarte sur un seulpoint
desprescriptions
del’AFNOR;
aux termes de la NormeQ
03-001 on doit peserséparément chaque
déci-mètre carré et ensuite faire la moyenne des 5 résultats. Pour gagner du
temps,
on apesé
ensembleles 5 décimètres carrés
(ce qui parait
d’ailleursplus logique
qued’opérer
comme lepréconise l’AFNOR).
B)
Sur chacune des feuilles numérotées 1 et6,
il a été fait deux déterminations du taux de cendre(pesée
des cendres obtenuesaprès
incinérationjusqu’à poids constant).
On a donc ainsi200 mesures,
exprimées
enI /10
depoint.
C)
Les feuilles numérotées3,
5 et 9 ont été soumises à l’essai de résistance à l’éclatementsur
l’appareil
Müllen : lepapier
est soumis, sur unepartie
circulaire de sasurface,
d’un diamètredéterminé,
à unepression
uniformémentrépartie.
Lapression
d’éclatement estexprimée
en gram-mes /cm2 ;
les résultats sont arrondis audemi-hectogramme,
le manomètrepermettant
de lire lespressions
avec uneprécision
de ± 25 grammes. De lapression
d’éclatement ainsidéfinie,
on passe à l’indice d’éclatementAFNOR,
en divisant cettepression
par lepoids
au m1 dupapier.
Sur
chaque feuille,
10 mesures ont étéfaites, cinq
enexerçant
lapression
du côté brillantde la
feuille, cinq
enl’exerçant
du côté mat : ce nombre de mesures et sarépartition
entre les deuxfaces de la feuille sont conformes à la norme
Q
03-001. On adonc,
autotal,
obtenu 1.500 mesures, 30 parpaquet.
D)
Dans chacune des feuilles numérotées0,
2 et8,
il a étédécoupé
4éprouvettes
surlesquelles
le
degré
decollage
a été déterminé de lafaçon prescrite
par l’AFNOR(Méthode Carson).
Cetteméthode consiste à déterminer le
temps pendant lequel
l’extrémité en biseau del’éprouvette
miseau contact de l’eau se relève. Il y a
proportionnalité
entre letemps
t ainsi mesuré et ledegré
decollage
AFNOR, puisque
celui-ci se calcule àpartir
de celui-là par la formule C ==t(100 f)2,
f étant la force dupapier (poids
aum2).
On
dispose
donc pourchaque paquet
de 12 mesures, cequi
fait un total de 600 mesures.Comme on l’a noté au passage sur certains
points particuliers,
ceplan d’échantillonnage
etde mesure est dans l’ensemble conforme à la Norme
Q
03-001. Cette conformitépeut cependant
être discutée sur un
point important,
l’affectation dechaque
feuille du groupe de 10 à un essai- ou,
exceptionnellement,
deux essais déterminés. Onpourrait,
en effet - dans toute la mesurepermise
par le format des feuilles - concentrer sur 2 ou 3 d’entre elles l’ensemble des essaisrépartis
sur les 10. Ce second
procédé
seraitplus économique puisqu’il
entraînerait la destruction d’un moindre nombre de feuilles. Il semble que leprocédé
que l’on a retenu satisfasse à laprescription
suivante(dont
le sens n’est pas trèsclair)
de la NormeQ
03-001 : « Les séries de feuillesprélevées
sont numé-rotées et, dans
chaque
série, les feuilles sontégalement
numérotées consécutivement. Pour les essais,on
prend,
danschaque
série et par rotation, les feuillesportant
des numéros consécutifs ».En ce
qui
concerne le taux decendres,
la dite Norme neprévoit qu’une
mesure par feuille :on a
préféré
en fairedeux,
pour avoir une idée de ladispersion
« intra-feuille ».Cette Norme ne
prévoit
pas le nombre de mesures dudegré
decollage
à faire surchaque
feuille. On a fixé ce nombre à
4,
cequi paraît
un minimum pour avoir une idée de ladispersion
« intra-feuille »,
compte
tenu del’imprécision
de la mesure.Les résultats des mesures ont été
reportés, après
groupage sibesoin,
sur desgraphiques.
Chaque graphique
sera étudié à propos de lacaractéristique qu’il représente.
A. - POIDS AU M2 Le
poids
au m2théorique
dupapier
étudié était de 56 g.Le résultat des 100 mesures effectuées est donné en Annexes sous deux formes :
Annexe 1. - Tableau de
répartition
ethistogramme correspondant.
Dans cedocument,
les feuilles
appartenant
à un mêmepaquet
ne sont pasdistinguées.
Graphique
1. -Graphique d’enregistrement
parpoint
comme si l’on avait contrôlé lepoids
au m2 dans une série continue de 50
paquets,
à raison de deux mesures(sur
deux feuillesdifférentes)
ANNEXE 1 Poids au m2
(1
mesure parfeuille)
Graphique
1. - 100 mesures, 2 feuilles dans chacun de 50 paquets.12
par
paquet ;
sur cegraphique,
lespaquets
sontséparés
par un !nterva)!eplus grand
que celuiqui
estadopté
pour les 2feuilles
d’un mêmepaquet.
Le
poids
moyen aum2,
pour l’ensemble des 100feuilles,
est de 57 g 06.L’analyse statistique
de l’ensemble des
100 résultats
est résumée dans letableau
suivantd’analyse
de la variance :On constate
qu’il n’y
a pas de différence «significative »
entre lespaquets :
lerapport
des carrés moyens F =1.945 1.4787 =
1.32 n’est passignificatif
au «point
5% ».
Des feuillesprises
au hasard dans despaquets différents
neparaissent
pasplus dispersées
que des feuillesprises
à l’intérieur d’un mêmepaquet :
lepoids
au m2 secomporte
comme unecaractéristique
de fabrication « bien con-trôlée
». Parailleurs, l’écart-type
d’un résultat est d’environ19
31.La tolérance de
l’AFNOR,
pour despapiers
de569 ,
est de ± 4%,
soit ±2 9 24,
ou 53 9 8et 58 9 2. On constate que sur les 100 feuilles :
14 dépassent
la limitesupérieure
58.22 sont inférieures à la limite inférieure 53.8
soit 16
%
des résultats hors des limites de tolérance(voir
limites en traitplein
duGraphique 1).
Ce
pourcentage
élevéprovient,
d’unepart
d’unpoids
moyen(579) supérieur
aupoids
théo-rique (56g ),
d’autrepart
d’unedispersion trop
étendue pour que les limites del’AFNOR puissent
être
respectées ;
eneffet,
si lepoids
moyen avait été exactement centré sur lepoids théorique, on
aurait encore constaté
(voir
limites enpointillé
duGraphique I) :
5 résultats au delà de la li mite
supérieure,
5 » en de
çà
»inférieure,
soit 10
%
desrésultats hors
deslimites
detolérance,
Il est
possible
que certainspapiers,
moinsdispersés, respectent parfaitement
les limites del’AFNOR. Celles-ci
paraissent cependant
un peuétroites,
et il semble raisonnable d’admettrequ’une
livraison reste «
acceptable »
tant que lepourcentage
de feuilles hors des limites AFNOR nedépasse
pas 10
%.
Dans cesconditions,
le contrôleportera
sur le%
d’unités défectueusesfigurant
dans lalivraison.
Adoptant
pour po la valeur 10%,
pour p, et P2 les valeurs 5%
et 15%,
et pourrisque
del’acheteur
f3
= 5%,
on a calculéprécédemment (voir
page9)
que le nombre de feuilles à contrôler est d’environ 140.Il est
toujours préférable (bien
que dans la livraisonétudiée,
cela n’aurait pas étéindispen- sable)
deprélever
les feuilles dans 140paquets
distincts. Suivant que le nombre de feuilles « hors limites AFNOR » est inférieur à14,
ou est au moinségal
à14,
on considère ta livraison comme«
acceptable
» ou «inacceptable
». tt y a au maximum 5 chances sur 100(risque
det’acheteur ) de
considérer comme
acceptable
une livraison danslaquelle
lepourcentage
réel de feuilles « horslimites AFNOR »
dépasserait
15%.
Le «risque
du vendeur »(juger
«inacceptable »
une livraisondans
laquelle
le%
de feuilles hors limites serait auplus égal
à 5%)
est caractérisé par uneprobabilité
inférieure à 1
%.
Remarques. - 1)
Pour déterminer le nombre de feuilles àcontrôler,
on a choisi une« valeurcritique »
po = 10%
assezélevée,
et autour de cette valeur une bande(p,
= 5%,
Pt = 15%)
assezlarge.
Ces conditions assez tolérantes(qui permettent
de réduirel’échantillon)
sejustifient
par le fait que lesirrégularités
de gram mage n’ont pas unegrande importance
dans unpapier
destiné à l’em-ballage
manuel. Pourl’emploi
dans une fabricationmécanique,
il conviendraitpeut-être
d’êtreplus exigeant.
2) L’histogramme qui figure
en Annexe 1 montre que lespoids
au m2 se distribuent suivant uneloi sensiblement
gaussienne.
On sait que dans une loi de Gaussd’écart-type 1,31,
95%
des obser-votions sont
comprises
à l’intérieur d’un intervalle d’étendue3,92
x1,31
= 5g14,
encadrant la valeur moyenne(soit
ici 54 9 5 et 59 96)
et99,8 %
à l’intérieur d’un intervalle6,18
x1,31
=89
10(soit
53 9 et 61 9I).
On constate en fait que 5 résultats sur 100 tombent à l’extérieur de l’inter- valle(54.5/59.6).
B. - TAUX DE CENDRES
Le
papier
étudié était annoncé commeayant
un taux de cendres inférieur à 2%.
Les taux de cendre observés sur les 100 feuilles examinées
(chaque
taux étant la moyenne de deuxmesures)
sontindiqués
en Annexe Il etGraphique Il,
sous la même forme que pour lespoids
au m2.Le taux de cendre moyen est de 4.58
%. L’analyse statistique
des 200 mesures est résuméedans le tableau suivant d’ «
Analyse
de la variance ».1)
Ladispersion
entre mesures dans une même feuille est extrêmement faible : elle est sansdoute
plutôt imputable
à l’erreuropératoire qu’aux irrégularités
de lacharge.
Il est donc tout à faitinutile de faire
plusieurs
mesures sur une même feuille(c’est
bien d’ailleurs ce queprévoit
la normede
l’AFNOR).
2)
Ladispersion
« entrepaquets
» estsignificativement plus
élevée(et
debeaucoup)
que ladispersion
« entre feuilles d’un mêmepaqùet » (cette particularité apparaît
nettement sur le Gra-phique Il).
Lerapport
des carrés moyens F= 1-1705
- 25.9 est hautementsignificatif.
Il est doncindispensable,
pour déterminer avec la meilleureprécision
le taux de cendre moyen d’unelivraison,
de
prélever
des feuilles dans despaquets
différents.3) L’écart-type
du taux decendre,
pour une mesure faite sur une feuilleprise
au hasard dansun
paquet quelconque
de lalivraison,
se calcule de lafaçon
suivante :Soient
ai
la variance entre mesures dans une mêmefeuille,
03C32F
» entre feuilles dans un mêmepaquet,
os
» entrepaquets
dans la livraison.Le carré moyen « entre mesures dans une même feuille » est une estimation de
a2
Le carré moyen « entre feuilles dans un même
paquet» (chaque
feuille étantreprésentée
par la moyenne de 2mesures)
est une estimation de 2c7?
+03C32I
Le carré moyen « entre
paquets » (chaque paquet
étantreprésenté
par deuxfeuilles)
est uneestimation de
4 03C32P
+2 03C32F
+cr2 :
14 ANNEXE Il Toux de cendre
(Moyennes
de 2 mesures parfeuille)
Graphique Il. - 100 résultats (moyennes de 2 mesures) 2 feuilles dans chacun de 50 paquets.
Des relations
précédentes,
on tire :La somme
a,2
+cr,2
+csp
=Q.3072 représente
la variance d’une mesure faite sur unefeuille
quelconque
d’unpaquet quelconque
de la livraison.L’écart-type correspondant
est d’environ0.55
Nous admettrons que cet
écart-type
resteapproximativement
valable pour tous lespapiers
de
l’espèce
étudiée(Kraft
etsimili-Kraft) quel
que soit leur taux de cendre moyen. Les normes de l’AFNOR classent lepapier
en différentescatégories,
suivant que le taux de cendre est :inférieur à .... 2
(10
compris
entre ... 2%
et 5%
» ... 5
%
et 10%.
etc...Décidant de contrôler le taux de cendre moyen d’une livraison, on encadrera les valeurs
critiques
2%,
50/,,,
100/,,
d’une bande de ±0.20 ;
enprenant
pour lesrisques
ocet 03B2
la valeurcommune 5
à laquelle correspond À
=1,645,
on trouve, pour le nombre de feuilles à contrôler :Il faut donc déterminer le taux de cendre sur
une vingtaine
de feuillesprises
au hasard dans 20paquets
différents.Soit T le taux de cendre moyen ainsi constaté, et supposons que le
papier
soit vendu commeayant
un taux de cendre inférieur à 2%.
Alors, si lepapier
a un taux de cendre réel auplus égal
à
1,8 %,
il y a au maximum 5 chances sur 100(risque
duvendeur) qu’à
la suite ducontrôle,
il soitclassifié comme
ayant
un taux de cendresupérieur
à2% (c’est-à-dire
que T > 2%) ;
de même sile taux réel est
supérieur
à 2.2%,
il y a au maximum 5 chances sur 100(risque
del’acheteur) qu’il
soit classifié dans lacatégorie
« inférieur à 2%
».C. -
RÉSISTANCE
AL’ÉCLATEMENT
Le
papier
étudié était annoncé commeayant
une résistance(AFNOR) comprise
entre 20 et 25.Les résistances à l’éclatement
(exprimées
en g/cm2,
et en unitésAFNOR)
observées sur les150 feuilles examinées
(chaque
résultat étant la moyenne de 10 mesures, 5 côté « brillant » et 5« côté
mat» )
sontindiquées
en Annexe III etGraphique
III sous la même forme que pour lepoids
au m2.
La résistance moyenne est de 1.480
g Icm2
soit, en unitéAFNOR,
lepapier ayant
un grammage moyen de57,
E =1.480 57 =
25.96.L’analyse statistique
des 1.500 mesures est résumée dans le tableau d’ «Analyse
de la va-riance »
qui figure
à la page suivante.1) La dispersion
« entre mesures dans une même feuille » est la même,qu’on
exerce lapression
du côté brillant ou du côté mat ; elle est caractérisée par un
écart-type égal
àj! 6.375
== 128 9/cm2,
soit environ 8
%
de la moyennegénérale (1.480).
Cettedispersion
est assezforte ;
it est donc utilede faire
plusieurs
mesures parfeuille,
comme leprévoit
d’ailleurs la norme de l’AFNOR.2)
Il y a une différencelégère
maissignificative
entre la moyenne des mesures « côté brillant » etla moyenne des mesures « côté mat ». Lerapport des carrés
moyens « entre brillant et mat dans unemême feuille » et « entre mesures dans une même feuille » : F
= 28.125 16.375 =
1.72(affecté
desdegrés
deliberté 150 et
1.200)
estsignificatif
au «point
5(X,
». On trouve :Moyenne générale
« côté brillant » : 1.492g Icm2 (26.2
unitésAFNOR)
» » « côté mat » : 1.468 g
/cm2 (25.8
»» )
Sur les 150 feuilles
étudiées,
86 donnent un résultat moyensupérieur «
côté brillant » à cequ’il
est « côté mat ». Il y a donc intérêt à faire sur une feuille autant de mesures sur chacune des
faces,
cinq
parexemple,
comme leprévoit
la norme de l’AFNOR.16 ANNEXE III Résistance à l’éclatement
(Moyennes
de 10 mesures parfeuille)
(1)
Poids au ml du papier : 57 gr.Graphique
III. - ISO résultats(moyennes
de 10mesures)
3 feuilles dans chacun de 50 paquets.(les
traita gras correspondent aux limites del’AFNOR)
3)
Ladispersion
entre feuilles dans un mêmepaquet
estsignificativement plus
élevée que ladispersion
entre mesures dans une même feuille(rapport
F30.,340
1.71significatif).
Mais ladispersion
laplus importante
debeaucoup
est cellequi
existe entrepaquets (rapport
F- 304.200 30.340 30.340
!0.hautement
significatif).
Nestdoncindispensable,
pour déterminer correctement la résistance moyenne d’unelivraison,
deprélever
les feuilles dans despaquets
différents.4) L’écart-type
de la moyenne de 10 mesures(5
mesures côté brillant et 5 mesures côtémat)
pour une feuille
prise
au hasard dans lalivraison,
se calcule comme pour le taux de cendres.Avec des notations
analogues,
on a icid’où l’on tire :
La variance de la moyenne de 10 mesures
(5
côté brillant et 5 côtémat)
sur une feuillequel-
conque est donc :
qui
donne unécart-type
de 110g/tm2,
soit environ 2 unités AFNOR pour unpapier
de 56g,An2.
Nous admettrons que