C OMPOSITIO M ATHEMATICA
C. S ABBAH
Proximité évanescente. II. Équations fonctionnelles pour plusieurs fonctions analytiques
Compositio Mathematica, tome 64, n
o2 (1987), p. 213-241
<http://www.numdam.org/item?id=CM_1987__64_2_213_0>
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213
Proximité évanescente
II. Equations fonctionnelles pour plusieurs fonctions analytiques
C. SABBAH
Centre de Mathématiques, Ecole Polytechnique, F-91128 Palaiseau Cedex, France
Compositio (1987)
© Martinus Nijhoff Publishers, Dordrecht - Printed in the Netherlands
Received 2 September 1986; accepted in revised form 19 May 1987
Mots-clés: Polynôme de Bernstein, éventail, variété caractéristique, morphisme sans
éclatement
Résumé. Nous exhibons des équations fonctionnelles pour l’expression fs11 ... fskk où fl , ... fK
sont des fonctions holomorphes sur une variété analytique. Nous les relions à la géométrie du morphisme à valeurs dans CK défini par ces fonctions.
Abstract. We exhibit some functional equations for the formal expression fls, ... fskk where f, , ... fK are holomorphic functions on some analytic manifold. We give a relation between
these and the geometry of the mapping with values in CK defined by these functions.
Introduction
Etant donné un
K-uplet
de fonctionsanalytiques f
=( fl ,
...,fk)
sur unevariété
analytique complexe X
et une fonction F~ àsupport compact
9 surX,
on peur définirl’intégrale
comme une fonction
méromorphe
sur CK àpôles
contenus dans une réuniond’hyperplans
rationnels. Ce résultat s’obtient en utilisant la résolution dessingularités
deshypersurfaces f, = 0,
... ,fk = 0,
si ç est àsupport
auvoisinage
de xo E Xet fk(x0)
= 0 pour tout k(voir [K-K, ] thm 1).
Comme cette
intégrale
est apriori convergente
si Re(sk) ~
0 pour toutk,
onpeut
obtenir le même résultat commelorsque x
=1,
c’est à dire enutilisant des
équations
fonctionnelles. Defait,
il résulte immédiatement de Classification A.M.S. : 14 B 25, 14 F 10, 14 E 40, 32 C 38, 32 C 40, 32 C 45, 35 A 27. Unité de Recherche associée au C.N.R.S. n° 169.[SI]
que l’on a deséquations
fonctionnelles dutype suivant,
pour toutoù
Pk
est unopérateur
différentiel à coefficients dansOX[s], s
=(s1,..., sk), f
s =fls’
...fjK
et lE est un ensemble fini de formes linéaires à coefficients entierspositifs
ounuls;
enfinbL,k
est unpolynôme
non nul à une variable.On
peut
aussi obtenir comme dans[K2 des équations
fonctionnelles pourfs ·
u, si u est une section locale d’un-9,-module
holonome(voir §1).
Le résultat
principal
de cet article est que si ce-9,-module
holonome estrégulier,
un ensemble Y convenablepeut
être calculé àpartir
de lagéométrie
de la variété
caractéristique
de ce module relativement àf. Supposons
parexemple
que x = 2 etque f
=(f1, f2):
X -C2
soit sans éclatement(c’est
le cas par
exemple si f-1 (0)
définit une intersectioncomplète
àsingularité isolée,
c’est le cas aussisi f2
est une forme linéairegénérique
parrapport
àft).
Cetteapplication admet,
si l’on se restreint à unvoisinage
assezpetit
dexo , un discriminant
qui
est un germe de courbe dans(C2, 0).
L’ensemble desrapports
desmultiplicités
d’intersection en 0 dechaque
branche du discrimi-nant avec les deux axes
passant
parl’origine
donne lespentes
d’un ensemble F convenable auvoisinage
de xo pour leséquations (*)k (il
faut yadjouter
éventuellement les
pentes
0 etoc).
Ce résultat
précise
donc les directions deshyperplans
lelong desquels
unefonction
méromorphe
commeI~
ou, de manièreanalogue,
une fonctionobtenue en
intégrant fi ISI ... IfKlsK
a unepartie polaire.
Je montre pour
cela, toujours
pour lesDX-modules
holonomesréguliers,
comment calculer la variété
caractéristique
relative de certains sous--9- modulesrelatifs,
calculqui
est crucial pour la preuve du théorèmeprincipal,
et
qui
estanalogue
à celui de Kashiwara([K1])
ou celui fait dans[K-K1].
Jesuivrai
cependant
le livre deBjôrk ([Bj]).
Cet article fait suite à l’article
[SI ]
dont ilreprend
les notations et les définitions.1.
Equations
fonctionnellesNous
explicitons
iciquelques conséquences
des résultats obtenus dans[SI].
Soient
fl , ..., fk
des fonctionsanalytiques
sur une variétéX,
que nous supposerons non constantes. Soit deplus
M unDX-module
holonome et uune section locale de M. Soit
if:
X - X x CK leplongement
associé augraphe
de f. LeDX Ck-module if*M
=~03B1~Nk M
Q~03B1t03B4(t - f),
où t =(tl ,
...,tK )
sont les coordonnées surC",
est muni d’une section localeu (8)
b(t - f).
Si uengendre At,
il en est de même pour M (x)03B4(t - f )
etif*M
et, en utilisant les notations de[SI §2.1,
nous voyons que V.(DX Ck).
u (D
b(t - f)
est une bonne K-filtration deif*M,
que nous noteronsU.
(if* M).
Considérons d’autre
part
leDX[s]-module Nf = DX[s] · (fs
~u) (rap- pelons
que s -(sl ,
... ,sk)
et quef
s= fs11 ...fskk).
Onpeut
définir lamultiplication
par tl , ... , tx enposant
tksk - sktk -f- tket tk (fS
(8)u) = fk (fs
(8)u).
On obtient ainsiun DX Ck/Ck[s]-module
coherent. Via l’identi-fication sk ~ - ~tktk et f
~03B4(t - f )
c’estun V0(DX Ck)-module
cohérentisomorphe
àU0(if*M).
Onpeut
munirNf[1/f1,
... ,1 /fx d’une
structure deDX Ck-module
pourlaquelle sk = - ~tktk
et on obtient un module iso-morphe
au localisé deif*M
lelong
deshypersurfaces {t1
=0},..., {tk
=0}.
No te :
Quand 03BA 2,
il sepeut
queAi
ne soit pasDX-cohérent,
même si Atest
régulier,
contrairement au cas OÙ K = 1 et où M estrégulier.
Traduisons maintenant les résultats de
[SI]
à l’aide de cesisomorphismes.
Laproposition
3.1.1 de[SI devient:
1.1. PROPOSITION: Pour
toute forme
linéaire L sur QK àcoefficients
dans Npremiers
entre eux, il existe unpolynôme
non nulbL
EC[À]
tel que l’on aitDans cet
énoncé, P03C3(x, ô,, s)
est une section locale deDX[s].
A l’aide de[SI] 2.2.3
on obtient:1.2. PROPOSITION. Il existe un
ensemble fini
,pde formes
linéaires àcoefficients
dans N
premiers
entre eux et, pour tout k~ {1,
...,KI
et L~ Y,
unpolynôme bL,k
à une variable telsqu’on
aitLa preuve de cette
proposition
va aussipréciser
la manière d’obtenir 2.Considérons la K-filtration U.
(if*M)
introduite ci-dessus. Il suffit de montrer216
l’existence d’un ensemble fini fil tel que l’on ait pour tout a E 7LK:
où
1 k
est le kème vecteur de base de Z03BA.Nous dirons
qu’un
ensemble Y vérifiant lapropriété
ci-dessus est unensemble de pentes pour la K-filtration
U.(if*M).
Nous avons alors lespropriétés
suivantes:1.3. Si Ef est un ensemble de
pentes
pour une bonne K-filtration(au voisinage
d’unpoint x
deX),
c’est aussi un ensemble depentes
pour toute bonne K-filtration(au voisinage
de ce mêmepoint).
En
effet,
si U’ est une autre bonneK-filtration,
il existe deux multi-entiersa et b tels que l’on ait
U03C3-03B1
cU’03C3
cUlb
pour tout a E 7LK. On en déduit(**)k
pour U’ par itération des inclusions(**)¡ pour
U.1.4. Soit E un éventail
adapté
à U.(if*M) (nous
dirons encoreque 03A3
est unéventail de
platitude
pour U.(if*M)).
Alors l’ensemble F =F(03A3)
desformes linéaires
primitives
sur le1-squelette
de Y- est un ensemble depentes
pour la K-filtration saturée
O. (if*M) (voir [SI] 2.2.3
pour cesnotions).
En
effet,
nous savonsque U03C3(if*M)
=~L~F(03A3)LUL(03C3)
et queLU(if*M)
=LU(if*M)
pour toute forme linéaire L. L’assertion 1.4 estconséquence
immédiate de
[SI ] 3.3.1.
Enfin,
les assertions 1.3 et 1.4permettent
d’obtenir laproposition
1.2.~ Note: Un résultat moins fin a été aussi montré par B. Lichtin
([Li]).
Nous allons maintenant donner un critère un peu
plus
fin que 1.4 pour obtenir un ensemble Y. Dans lasuite,
nous noterons M ce que nous notionsif*M plus
haut et X ce que nous notions X x CK.1.5. PROPOSITION: Soit
U. (JI)
une bonneK-filtration
d’un-9,-module
holonome M et 1 un éventail subdivisant le
premier quadrant
de(QK)* qui vérifier
lapropriété
suivante:Pour tout cône 0393 de
X, R0393 (JI)
est unR0393 (,-?,)-module
cohérent et relativement holonome.Alors 2 :=
2(L)
est un ensemble de pentes pour U.(M).
Le preuve de cette
proposition
serea donnée au§4.
Son intéretprovient
dufait suivant: nous introduisons au
paragraphe
suivant la notion d’éventaild’équidimensionnalité
pour la variétécaractéristique
de vit(ou
éventailcaractéristique) qui
se calculeuniquement
àpartir
de lagéométrie
de lavariété
caractéristique
de At relativement auxhypersurfaces {tk
=0}.
Lerésultat
principal
de cetarticle, qui
sera montré au§4
est1.6. THÉORÈME: Soit M un
DX-module
holonomerégulier
et 03A3 un éventailcaractéristique
pour M. AlorsF(03A3)
est un ensemble de pentes pour toute bonneK-filtration
de M.Nous donnerons au
paragraphe
suivant desexemples
de calculs d’éventailscaractéristiques (la
lecture de ceparagraphe
n’est pas nécessaire pour lacompréhension
de la preuve de1.6). Remarquons
que si M n’est pasrégulier,
l’existence d’un éventail satisfaisant lapropriété
de 1.5 n’est pastoujours
assurée. Par contre, si At estrégulier,
nous montreronsqu’un
éventail de
platitude
pour une bonne K-filtration est aussicaractéristique,
laréciproque pouvant
être fausse(je
remercie lerapporteur
de me l’avoir faitremarquer).
1.7. FXEMPLE: Soit
(f l@f 2): (Cn+1, 0)
~(C2, 0)
un germed’application analytique
sans éclatement en codimension 0(voir [H-M-S] §4)
et A sondiscriminant. On a une telle situation
quand
cetteapplication
définit unesingularité
isolée dans la fibre de 0. Si ç est une fonction F~ surcn+
1 àsupport compact
suffisammentpetit
et contenant0, l’intégrale
peut
s’étendre en une fonctionméromorphe
surC2,
àpôles
lelong
de droitesdont les
pentes
sont lesrapports
desmultiplicités
d’intersection des branches de A avec les deux axes dee2.
L’utilisation d’une résolution dessingularités
de
( fl , f2 ) permet
depréciser
que les droitespolaires
sont rationnelles et necoupent
pas l’ensemble{(s1, s2)/Re
SI > 0 et Re S2 >01.
1.8.
REMARQUES:
a)
Je ne sais pas si il y a un ensemble Yqui
donne deséquations
du type(*)k
etqui
soit meilleur que les autres.b)
Ilpeut
être intéressant defaire s2
= 03BB · s dans 1.7 et obtenir ainsi uneéquation
fonctionnelle pourl’expression ( fl · f03BB2)s (voir
aussi[Li]).
c) L’équation
fonctionnelle(*)k
obtenue comme dans laproposition
1.2donne des
polynômes
de BernsteinbL,k
dont les zéros sont des décalés entiersFig. 1.
des zéros du
polynôme
de Bernstein deL(~tt)
pour U.(if*M).
En par-ticulier,
si L est une forme de coordonnéeLj,
lepolynôme bLJ,k
a pour zérosdes décalés entiers de ceux du
polynôme
de Bernsteinde 1;
~ u. Par contre,nous ne pouvons pas affirmer la même
chose,
dans le casrégulier, quand
nous obtenons
(*)k
comme en1.6,
c’est à direquand
nousimposons
àl’ensemble 5£ d’être
géométrique.
2. Eventails
caractéristiques
Nous nous
plaçons
maintenant dans la situation de[SI] §2.1.
SoientY1,..., Yk
deshypersurfaces
lisses enposition générale
dansX,
définies parK fonctions
t1,...,tk, de
sorte que lemorphisme
t: X - C" soit lisse(c’est
la situation du
§ 1 pour X
xC03BA).
Soit Z c X un sous-ensembleanalytique
fermé irréductible. Nous avons défini dans
[SI] §2.1
unmorphisme
~:fI ~ CK
qui
estlisse,
et de même pour tout cônesimplicial
r dans lepremier quadrant
de(Qk)*
unmorphisme
çr :ir - ,Sr
obtenu parchangement
debase du
précédent
à l’aide de la modificationtorique S0393 ~
CK définie par r.D’autre
part
on a une modification naturelle X ~ X x C K(resp.
X0393
~ X xS0393).
On notera -12’(resp. S0393)
le transformé strict de Z x C"(resp.
Z xS0393)
par cette modification. Comme 9(resp. ~0393)
estlisse,
nouspouvons définir
l’espace
conormal relatif à~|Z (resp. ~|Z0393) qui
est un sous-espace du fibré
cotangent T*(X/Ck) (resp.
du fibrécotangent T*(X0393/S0393)),
comme adhérence dans cet espace
cotangent
du fibré conormal relatifqui
estbien défini sur un ouvert dense de e
(resp. Y.).
On le noteraT*~|Z(X/C03BA) (resp. T*~0393|Z0393(X0393/S0393)).
Nous obtenons unmorphisme
naturelet de même avec tout cône r.
2.1. DÉFINITION: Nous dirons
qu’un
éventailsimplicial
E subdivisant lepremier quadrant
de(Q)03BA)*
est un éventaild’équidimensionnalité (relative-
ment à
Yt,
... ,Y03BA)
pourT*ZX,
espace conormal de Zdans X,
si pour tout cône r deE,
les fibres dumorphisme composé
sont de dimension constante
(égale
à dim X = dimX0393 - K).
Dans la
terminologie
de[H-M-S],
cecisignifie
que~0393|Z0393
est sans éclatementen codimension 0. Ceci
équivaut
aussi au fait que toutes les fibres dumorphisme
ci-dessus sontlagrangiennes.
On dira alors quel’espace
co-normal de
Z0393
relatif à çr est relativementlagrangien.
Soit maintenant Mun
DX-module
holonome et Car(At)
sa variétécaractéristique.
C’est uneréunion
d’espaces lagrangiens homogènes T*ZX
avec Z fermé irréductible dans X.2.2. DÉFINITION: Nous dirons que 1 est un éventail
caractéristique pour M
si c’est un éventail
d’équidimensionnalité
pour toutecomposante
irréduc- tible de Car(M).
Le calcul d’un éventail
caractéristique
n’est pas chose aisée dans lapratique.
Nous allons montrer comment, sous certaines
hypothèses,
onpeut
seramener au calcul d’un éventail
d’équidimensionnalité
pour des espaceslagrangiens T*TlC03BA,
cequi
estparticulièrement
intéressantquand K
= 2.Soit donc Z c X un sous-ensemble
analytique
fermé irréductible. Nous ferons dans ceparagraphe l’hypothèse
suivante:Le
morphisme t|Z:
Z -+ C’ est sans éclatement en codimension 0.Cela
signifie (voir [H-M - S] §4)
que toutes les fibres dumorphisme
ont la même dimension dim X - yc. Dans la suite on notera B = C" la base du
morphisme
t.220
Soit xo un
point
de Z. On a alors lapropriété
suivante auvoisinage
de xo : il existe des(germes
ent(x0))
de sous-ensemblesanalytiques
fermés(Ti)i
CI de B tels que laprojection
dans T*B de t*T*B nT*ZX (où X désigne
ici unvoisinage
assezpetit
dexo )
ait pourcomposantes
irréductibles les ensemblesT*TlB.
On a en fait un résultatplus précis (voir [Sl ] prop. 3.3).
Sil’application t|Z
est ouverte, un de cesT
n’est autre que B. Nous dirons que la réunion desT*TlB
estl’image
conormale de Z par t(au voisinage
dex0)
et que cetteréunion
privée
de la section nulleT*BB (si
elleapparait effectivement)
est lediscriminant conormal de
(tlz, xo).
2.3.
REMARQUE:
Soit aV un2.èx-module holonome,
Car(A)
sa variété carac-téristique.
Si pour toutecomposante
irréductibleT*ZX
de Car(M),
le mor-phisme t|Z
est sans éclatement en codimension0,
et si deplus
M estrégulier,
il résulte du théorème 3.3
(voir paragraphe suivant), qu’il
existe dans A unsous-DX/B-module
Xqui engendre
M etqui
est relativementholonome,
c’està dire dont la variété
caractéristique
est relativementlagrangienne.
Onpeut
alorsappliquer
le théorèmed’image
directe locale de[H-S]
auDX-module
A au
voisinage
de xo : si Xdésigne
unvoisinage
assezpetit
de xo, lecomplexe 1,
A est àcohomologie
holonome auvoisinage
det(xo) et
lavariété
caractéristique
des groupes decohomologie
est contenue dansl’image
conormale de Car
(A)
par t.2.4. EXEMPLE:
Supposons
deplus
que Z soit lisse etégal
augraphe
de Kfonctions
analytiques ( fl , ...,f03BA)
sur Cn(au voisinage
del’origine).
On aalors
où
J(f) (x)
est la matricejacobienne
del’application f
en x. Il est clair que la réunion de certains sous-ensemblesTi
estégale
au discriminant usuel detlz.
Le résultat
principal
de ceparagraphe
affirme lapossibilité
de réductiondimensionnelle
(ou symplectique)
pour le calcul d’un éventailcaractéristique:
2.5. THÉORÈME:
Supposons
quetlz
soit sans éclatement en codimension 0. Si 03A3 est un éventaild’équidimensionnalité
pour le discriminant conormal de(t|Z, xo)
auvoisinage
def (xo),
c’est aussi un éventaild’équidimensionnalité
pour
T*ZX
auvoisinage
de xo.Remarquons qu’il
estéquivalent
de dire que 1 estd’equidimensionnalité
pour le discriminant conormal de
(tlz, x0)
ou pourl’image
conormale de(tlz, xo) puisque
tout éventail estd’équidimensionnalité
pour la section nulleT*BB.
Commençons
parrappeler quelques
résultats concernant lagéométrie
des
morphismes
sans éclatement en codimension 0. Considérons le cône normal de t*T*B nT*ZX
dansT*ZX (ici
et dans lasuite,
l’intersection de deux espaces est munie de la structureanalytique
non nécessairement réduite donnée par la somme des idéaux de cesespaces).
Pourchaque composante
irréductibleCi
de cecône,
soitZi
saprojection
dans Z. Sousl’hypothèse
denon
éclatement, Ci
est lacomposante
de dimension maximum duproduit
fibré
T*t|Z. (X/B)
x TlT*TlB,
oùTi = t(Zi),
et deplus t|Zl
est aussi sans éclate-ment
en codimension
0(voir [SI] prop. 3.3).
LesTi qui
interviennent ici sont les mêmes que ceux introduitsplus
haut.Considérons la même situation avec
paramètres.
Autrementdit,
soitdes
morphismes lisses,
posons ~= t/J 0 f,
et soit ft c X irréductible tel quefl.2"
soit sans éclatement en codimension 0. SoitFi
unecomposante
irréduc- tible du cône normalde f*T*(B/S)
nT*~|H(X/S)
dansT*~|X(X/S)
etXi
saprojection
dans X.2.6. PROPOSITION: Le
morphisme f le,
est sans éclatement en codimension 0 etWi
est la composante de dimension maximum duproduit fibré
où
î-i
estl’image (locale)
deXi
dans B.Nous dirons que
Ui T*03C8|Bt(B/S)
estl’image
conormale relative de epar f.
2.7. COROLLAIRE: Si
f|H
est sans éclatement en codimension 0 ainsi que03C8|Bl
pour tout
Ti
dansl’image
conormale relative de epar f,
il en est de même de(pie -
Preuve de 2.7 : Sous ces
hypothèses,
nous voyonsd’après
2.6 que pour touti, Wi
est à fibreséquidimensionnelles
au-dessus deS,
et leur dimension estdim
(PI/S).
D’autrepart,
il existe une déformation naturelle deT*~|Z(X/S)
sur son cône normal W
paramétrée
par C.L’espace
total .91 de cette déforma-tion est donc muni d’une
application
W -+ S x C. Au-dessus de S x{0}
nous obtenons
l’application W -
Squi
est à fibreséquidimensionnelles
dedimension dim
(./S).
Par suite les fibres au-dessus de S{1}
sont dedimension
dim(XIS)
et ce sont les fibres del’application T*~|Z(X/S) ~ S,
d’où le résultat. ~
Preuve de la
proposition
2.6 : Onpeut adapter
sans mal la preuve de[S1 ] (2.4.1)
pour obtenir l’inclusionoù
"prime" désigne
la réunion descomposantes qui
sesurjectent
surTi. Rappelons que Fi
est naturellement contenu dans leproduit
fibréT*(X/B) x f*T*(B/S)
et estbi-homogène
parrapport
à cette décom-position. Ainsi, T*(X/B)
est identifié àT*(X/B)
x{0}.
La condition denon-éclatement
pour f|Z implique
que l’on a l’inclusion2.8. LEMME: Pour tout i tel
que Zi ~ e,
il existe un ouvert de Zariski denseZi,0
deZi
lelong duquel Y satisfait
la conditionAcp
de Thom.Admettons ce lemme et terminons le preuve de 2.6. Nous pouvons
adapter
la preuve du lemma
(2.4.2)
de[S1] en
utilisant 2.8 pour obtenir l’assertion On al’égalité
Il suffit en
effet,
pour obtenir(1),
de montrerl’égalité
et
puisque T*f|Z(X/B)
estirréductible,
il suffit de montrer(2)
aupoint générique de ei.
Enappelant encore Zi
unvoisinage
assezpetit
de cepoint,
on peut donc supposer
que
=f(Zi)
estanalytique
fermé dans 86. Le lemme(2.4.2)
de[S1] dans
ce cadrerelatif,
vrai du fait de2.8,
montre que l’on a l’inclusion223 Nous allons montrer
l’égalité
ce
qui
donnera(2)
et donc(1).
Rappelons que
estbi-homogène
etdonc
est contenu dans leproduit
fibré
Par
suite,
on aD’autre
part
on aet
(3)
montre queOn en déduit donc
Enfin on a
donc l’inclusion
(0)
etl’inégalité
ci-dessusimpliquent (4).
On obtient en faitplus précisément
lespropriétés:
a)
Pourtout i,
dim~(Zi) =
dim~(Z),
b) [T*f|Z(X/B)|Zl]’
=T*f|Zl(X/B)
et parsuite f|Zl
est sans éclatement encodimension 0.
c)
Soitgi l’image
localede Zi par f au voisinage de x, qui
estanalytique
auvoisinage
def(x), puisqu’en particulier f|Zl
est à fibreséquidimension-
nelles.
Alors Wi
est lacomposante
de dimension maximum duproduit
fibré224
Ainsi la
proposition
est montrée. Il restecependant
à montrer le lemme2.8.
D’après [H]
Remark1,
p.238,
il suffit de montrer apriori
que l’on adim
~(Zi) =
dim~(Z)
pour tout i. Soit m : S’ - S une modification obtenue comme suite finie d’éclatements locaux.2.9.
Rappels.
Onappelle modification
unmorphisme
m: X’ ~ X entre deuxespaces
analytiques
réduits pourlequel
il existe un sous-ensembleanalytique
fermé E’ de
X’, partout
decodimension 1,
tel que m :X’BE’ -+
X soit unisomorphisme
sur sonimage (en particulier
cetteimage
est un ouvert deX).
On
n’impose
pas que m soit propre. Un éclatement local est lecomposé (J 0
i :X’ ~ X où i : X’ -
X est
une immersion ouverte et a:X
~ X l’éclatement d’un idéal de(9x.
Un éclatement local est unemodification,
ainsi que lemorphisme composé
d’un nombre fini d’éclatements locaux successifs. Soit U un ouvert de X et(mi)i~I
une famille finie de modificationsmi : Xi
~ X.On dit que cette famille est
complète
au-dessus de U si pour toutcompact
K de U il existe des
compacts Ki
dansm-1i(U)
avec K c~i~I mi(Ki).
Dans la
suite,
si~|Z
est propre, onremplace
la famillecomplète
par une seule modification propre, obtenue comme suited’éclatements;
pour la preuve du théorèmeci-dessus,
nous pouvons choisir une modification propre obtenue par unprocédé torique.
Considérons lediagramme
commutatif suivant:
où
"prime" désigne
le transformé strict par m et e est l’éclatement def * T*(B/S)
nT*~|Z (X / S)
dansT*~|Z (X / S).
Soit D le diviseurexceptionnel
dee. C’est le
projectifié
du cône normal considéré. Soit D’l’image
inversede D. C’est le diviseur
exceptionnel de e’,
et e’ n’est autre que l’éclatementde f’*T*(B’/S’)
nT*~’|Z’(X/S)
dansT*~’|Z’(X/S).
Si on choisit m pour que1) ~’(Z’)
soitanalytique
fermé dans S’(au voisinage
del’image
inverse dex et
~(x))
2) ~’|Z’
soit sans éclatement en codimension 0alors, d’après
ce que nous avons vu, toutecomposante D’j
de D’ vérifiea’), b’)
etc’).
Si nous choisissons suffisamment de telles modifications225 ma :
S: -+ S
pour obtenir une famillecomplète
au-dessus d’unvoisinage
deqJ(x) (voir [H-L-T]),
la réunionUa D’03B1
sesurjecte
sur D et par suitea)
estsatisfaite pour toute
composante Di
de D.L’existence d’une telle famille finie
(m03B1)
estconséquence
du théorèmed’aplatissement
local(voir [H-L-T])
ouplutôt
de sa démonstration(voir
[S2]).
~Preuve du théorème 2.5.
Reprenons
les notations du début de ceparagraphe.
Considérons
l’application
t: X ~ B. Lemorphisme qJ: PI -+
S se factoriseen ç
= 03A8 03BF f
avecf: Y - é3
et ’Y: -4 ~ S où pardéfinition,
T est la déformation de B sur les fibrés normaux deshypersurfaces {tk
=0}.
Il enest de même pour gr, si F est un cône. Pour un tel cône r notons
Z0393, i les
espaces associés à
Z0393
construits en 2.6.Alors, d’après a),
on adim
~(Z0393, i)
= K et onvérifie,
en seplaçant
aupoint générique
deSr (où
lemorphisme
~0393:Yr - Sr
est localementtrivial)
queZ0393, i n’est
autre que le transformé strict deZi (introduit après
l’énoncé de2.5)
par lemorphisme Yr -
X. Le théorème 2.5 est alors uneconséquence
immédiate du corollaire2.7
appliqué
àZ0393.
~Considérons maintenant un
exemple.
Nous supposerons ici que x = 2 et quet 1 z:
Z -C2
est sans éclatement en codimension 0.L’image
conormalede Z
(au voisinage
de x EZ)
par t est la réunion deT*0394C2
et éventuellement deT*{f(x)} C2
etT*C2C2. Ici, A
est un germe de courbeplane en f(x).
Si Z estlisse, A
est le discriminant usuel(image
du lieucritique)
det|Z.
On déduit duthéorème 3.1 que si E est un éventail
d’équidimensionnalité
pourT*0394C2, il
est aussid’équidimensionnalité
pourT*ZX.
Dans lasuite,
nous supposerons quef(x)
estl’origine
deC2.
2.10. COROLLAIRE: Soit 1 l’éventail subdivisant le
premier quadrant
de(Q03BA)*
dont le
1-squelette
estformé,
outre lesformes
linéaires decoordonnées,
desformes
linéairesLi (sl , s2)
= mis1 + nis2 où mi(resp. ni)
est lamultiplicité
d’intersection à
l’origine
deAi
avecl’axe {t1
=01 (resp. {t2
=01)
et(0394i)i~I
est l’ensemble des composantes irréductibles de A. Alors 03A3 est un éventail
d’équidimensionnalité
pourT*ZX.
Il suffit de montrer que l’éventail dont le
1-squelette
estformé,
outre lesformes de
coordonnées,
de la formeest un éventail
d’équidimensionnalité
pour le conormal d’un germe de courbe irréductible(C, 0)
c(C2, 0).
226
Considérons une
paramétrisation
deC: tl
=Lm, t2
= Ln .03BB(03C4)
avec03BB(0) ~ 0,
m =(C- {t1
=0})o
et n =(C · {t2
=0})0. Ici,
B estégal
àC2
xC2
muni des coordonnées(ul ,
u2, vl ,V2) et le
transformé strict F de C par la modification de -4 dans leproduit C2
xC2
définiepar t1
= u1 · 03C51et t2
= u2 · V2 est laprojection
dans -4 de la sous-variété de B x C définie par leséquations
Considérons maintenant
r,
l’un des deux cônes de dimension 2 de l’éventail E:Remarquons qu’il
suffit de vérifier que le transformé strict deT*~|F(B/C2)
parle
morphisme S’0393 ~ C2,
oùS’0393
est un revêtement fini deS0393,
est à fibreséquidimensionnelles.
Ainsi nous pouvons supposer queS’0393 = e2
avec lescoordonnées
(u’1, u")
et que lemorphisme S’0393 ~ e2
est donné parou bien
Dans le
premier
casWr
est laprojection
dansB’0393
de la variétéd’équation
et dans le second
On vérifie alors
qu’en
toutpoint
deWr m {u’1 = u’2 = 01
avec v, et v2 non tous deuxnuls,
il existe uneunique
limited’hyperplans tangents
aux fibresde
Wr - S’0393,
d’où le résultat. ~2.11.
REMARQUE: Soit f : (Cn+1, 0)
~(C, 0)
un germe de fonctionanalytique.
Si 1 est une forme linéaire
générique,
onpeut
vérifier que(f, 1):
(cn+ 1, 0)
~(C2, 0)
est sans éclatement en codimension 0(utiliser
parexemple
le fait que les variétés
polaires Pk ( f )
sont aussi les variétéspolaires Pk ( f, l) pour k (= codim Pk)
n -1,
voir[H-M-S]).
Les courbes del’image
conormale de
( f, l)
sont la réunion dudiagramme
de Cerf def (image
dulieu
critique de f privé
deSing {f
=0})
et de ladroite {f
=01
deC2.
Lesformes linéaires de l’éventail E ont été considérées par Lê D.T.
([Lê]). Si f
est à
singularité isolée, le 1-squelette
est donné par les formes(eq
+mq)sl
+mqs2
avec les notations(eq , mq )
de B. Teissier([T]). Remarquons
enfin quepour f à singularité isolée,
onpeut appliquer les
résultats ci-dessus à( f, l)
même si 1 n’est pas
générique.
Il suffit de supposerque f|l=0
est aussi àsingularité
isolée.3. Variétés
caractéristiques
de D-modules relatifsNous donnons ici
quelques
résultatsqui
seront utiles à la preuve de1.6,
etqui
sont intéressants par eux-mêmes. Soitç’:
X’ ~ S’ unmorphisme
lisseentre espaces
analytiques complexes.
Soit 1’ un-9x,ls,
-modulecohérent,
où,-9x,ls, désigne
l’anneau desopérateurs
differentiels relatifs à9.
Sicp’ provient
par
changement
de base d’unmorphisme
~: X ~ S avec X et S lisses et S’ cS,
leDX/S-module N
=i*N’
estcohérent,
où idésigne
l’inclusion de X’ dans X. On a alorsl’égalité
1’ = 1 */ := X~OsOS’.
Demême,
pour toutsous-DX/S-module F
de N on a aussil’égalite
F =i*i*F.
La variété
caractéristique
Car X est contenue dansl’espace cotangent
relatifT*(X/S). Chaque composante
irréductible est relativement involutiveen ses
points génériques (cela
résulte de[G]).
Par suite toutes les fibres del’application
naturelle Car X --+ S sont de dimensionsupérieure
ouégale
àdim
(X/S),
dimension des fibres de cp.D’autre
part,
onpeut appliquer
les résultats de[Bj] Chap.
2§7
etChap.
5§6
à l’anneauDX/S
et auDX/S-module
X. Il existe par suite une filtration finie F.(X)
par dessous--9x/s -modules
cohérents telle que, pourtout j, 3j /Fj-i
ait une variété
caractéristique
de dimension purej.
Deplus, Fj (X)
est leplus grand sous-DX/S-module
de X dont la variétécaracteristique
soit dedimension
j.
Nous en déduisons3.1. PROPOSITION: Soit S’ un espace
analytique
réduit etéquidimensionnel.
Soit1’ un
DX’/S’-module
cohérent.Supposons
queN’,
en tant queOS’-module,
n’ait pas de
OS’-torsion.
Alors toutes les composantes de Car N’ sont de dimensionsupérieure
ouégale
à dim X’.Preuve: Le
problème
est local sur X’ etS’,
aussi pouvons-nous supposer S’ ~ S et X’ c X avec X et S lisses et X’ = X x s S’. Soit comme ci-dessus N =i*%’. Soit j
le minimum des k tel queFk(N)
soit non nul. LeDX/S-module Fj (N)
a une variétécaractéristique
de dimensionj.
SoitZj
lesupport
deFj (N).
Si on localise la situation en unpoint générique
deZj,
onpeut
supposer queqJ(Zj)
estanalytique
fermé dans S. On a alors dim~(Zj) j -
dim(X’/S’).
Si l’ona j
dimX’,
on en déduit quedim
qJ(Zj)
dim S’ et ceciimplique
quei*Fj(N) =
0puisque
forméd’éléments de
(9s,-torsion. Donc Fj(N) = 0,
d’où une contradiction. * 3.2. THÉORÈME: Soit M ungx-module
holonomerégulier
et JV c M unsous-DX/S-module
cohérent. Alors toute composante irréductible de Car JV estégale l’espace
conormalrelatif
de saprojection
dans X, c’est à dire s’écritT*~/Z(X/S)
avec Z c X. Deplus,
Z est tel queT*ZX
soit une composante de Car A.Note. Ce résultat est une
généralisation
de[K1] prop.
5.10. Lagénéralisation
de
[K1] thm
5.13 est alors3.3. COROLLAIRE: Dans la situation du théorème
3.2,
supposons deplus
que JV soit sans(9s-torsion.
Alors toute composanteT*~|Z(X/S)
de sa variété caracté-ristique
est dimension dimX,
c’est à direqu’on
a dim Z -dim~ Z
= dim S.On a noté par
dim. Z
la dimensiongénérique
des fibres deglz.
Ce corollaire estconséquence
immédiate de 3.1 et 3.2puisque
l’on aPreuve du Théorème 3.2.
Commençons
par voir comment la deuxième assertion se déduit de lapremière. Supposons
d’abord que toutes les com-posantes de Car X ont la même dimension. Nous pouvons supposer de
plus
que M est
engendré
par X. Notons alors Car At =~i~I T*XlX et
choisis-sons une stratification de
Whitney (Z03B1)03B1~A de
supp At = supp %adaptée
aux
ensembles X
et telle que surchaque
strate 9 soit de rang constant ra . Soitr le maximum
des r03B1
pour a E A etAr = {03B1
EA/r« - r}.
Soit a EAr
etx E