A NNALES DE LA FACULTÉ DES SCIENCES DE T OULOUSE
J. B ACHELLIER
H. G ARDY
Applications du calcul symbolique graphique à l’étude des systèmes différentielles linéaires
Annales de la faculté des sciences de Toulouse 4
esérie, tome 18 (1954), p. 161-177
<http://www.numdam.org/item?id=AFST_1954_4_18__161_0>
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APPLICATION DU CALCUL SYMBOLIQUE GRAPHIQUE A L’ÉTUDE DES SYSTÈMES
DIFFÉRENTIELS LINÉAIRES
par J. BACHELLIER
et H.GARDY
INTRODUCTION
L’Institut du Génie
Chimique
s’estproposé,
tant par son cours de calculgraphique
que par sespublications, d’appliquer systématiquement
desméthodes graphiques
à la résolution des nombreuxproblèmes qui
sepré-
sentent en
génie chimique.
Parmi cesproblèmes
setrouvent,
enparti- culier,
celui de larégulation automatique
desappareillage
de l’IndustrieChimique
et celui de l’étude deséchanges
et de’la
transmission de la chaleur. Ces deuxproblèmes
ont le caractère commun de se ramener à l’étude d’ensemblesrégis
par dessystèmes d’équations
différentielles ouaux dérivées
partielles
linéairesauxquels
onpeut appliquer
les méthodes. de calcul
symbolique
bien connues etlargement
utilisées pour l’étude dessystèmes électriques.
Cependant,
bienqu’identiques
en forme auxproblèmes électriques,
lesproblèmes
de GénieChimique
revêtent unaspect particulier.
D’abord lesunités de
temps
utilisées sont trèsgrandes,
de l’ordre de laminute,
duquart
d’heure et mêmedavantage.
Il en résulte que des essais
qui
sont très faciles à effectuer sur des cir- cuitsélectriques
deviennentlongs
etpénibles
au GénieChimique.
C’estainsi que la
réponse permanente
d’unsystème électrique
à une excitation sinusoïdale de bassefréquence
s’obtient presque instantanémentgrâce
à larapidité
del’établissement
de l’étatpermanent.
Il n’en est pas de même auGénie
Chimique
où il n’est pas rare d’utiliser despériodes
de 30 minuteset où il faut attendre
plusieurs périodes
avant que l’étatpermanent
soitsensiblement
atteint.D’autre
part,
il est rarementpossible,
en GénieChimique, d’imposer
àun ensemble industriel une excitation de nature
simple qui
se traduirait par une fonction bien connuepermettant
de traitercomplètement
le pro- blème par le calcul. L’excitation et laréponse
sont cequ’elles
sont. Elles sont relevées par desappareils enregistreurs
et ce sont ces courbes enre-gistrées, qui
n’ont engénéral
pasd’équations
connues,qui
constituent les seules données duproblème.
162
A ces caractères
particuliers
desproblèmes
du GénieChimique
doiventcorrespondre
des méthodesd’analyse particulières.
La méthode
adoptée
par l’Institut du GénieChimique
a étéexposée
par M. G.
LAVILLE;
Professeur à l’Institut du GénieChimique,
dans le cours-conférence : « La
Régulation automatique
desappareillages
de l’IndustrieChimique » [ 1 ] .
En sereportant
à cettepublication,
on voit que l’idée fon- damentale est de caractériser unsystème
linéaire par saréponse
à une exci-tation
représentée
par la fonctionImpulsion
-- unité d’Heaviside. Cela constituel’analyse impulsionnelle qui prend place
entrel’analyse
unitaireet
l’analyse fréquentielle jusqu’alors employées
etqui
consistent respec-ti.vement à caractériser le
système
par saréponse
à une excitationrepré-
.sentée par l’échelon-unité d’Heaviside ou par des fonctions sinusoïdales de diverses
fréquences.
Les calculs nécessaires à
l’analyse impulsionnelle
fontintervenir le calcul
symbolique
et ils sontsystématiquement
effectués parvoie
graphique :
enparticulier,
la résolution de certainesintégrales
utilisées ’constamment fait
l’objet
d’un article détaillé[2] .
Nous nous proposons,
après
avoir brièvementrappelé
lesprincipaux points
de la méthodeimpulsionnelle,
d’étudier savaleur
sur desexemples
concrets
qui
nouspermettront
de déterminer ses limites de validité et d’efficacité etd’y apporter,
le caséchéant,
les corrections etperfectionne-
ments que la
pratique suggérera.
,Méthode
impulsionnelle.
Un
système
linéaire estcomplètement
caractérisé par laréponse
u’(t),
au
temps
t,qui correspondrait
à une excitation débutant.autemps
zéro etreprésentée
par lapseudo-fonction impulsion
unité T’(t)
considérée par HEAVISIDE. Ondémontre,
eneffet,
que laréponse
f(t)
à une excitation F(t)
est donnée par
l’intégrale :
-Inversement,
étant donné unsystème linéaire,
noncalculable,
un ensem- ble industriel parexemple,
on pourra déterminer la fonction u’(t) expé-
rimentalement. Il suffira
d’appliquer
ausystème
une excitation F(t)
arbi- traire mais connue et de relever saréponse
f(t). D’après l’équation (1),
. u’
(t)
sera la solution d’uneéquation intégrale
de VonERRA depremière espèce,
dutype
ducycle
fermé. Le calculsymbolique
donne le moyen de résoudre cetteéquation.
Endésignant ~ (p),
(p(p )
et U’(p)
lesimages
dansla transformation de LAFLACE des fonctions F
(t),
f(t)
et u’(t)
on obtient U’(p)
par la relation :Il reste alors à revenir de U’
(p)
à sonoriginal
u’(t)
au moyen de la’
formule dite de MELLiN-FouïUER. ,
L’image ~ (p)
de la fonction F(t) est,
comme on lesait,
donnée parl’intégrale complexe :
où p
désigne
la variablecomplexe
y + im pourlaquelle
y est essentiellementpositif
ou nul.Nous nous limiterons au cas
particulier,
mais rencontré presque tou-.
jours
dans lapratique,
où F(t)
est une fonctionqui,
nulle avant letemps
zéro redevient nulle pour t infiniment
grand,
de tellefaçon
quel’intégrale
réelle :
ait une valeur finie.
Il en sera de même pour
l’intégrale :
relative à la
réponse.
’
Dans ce cas, on
peut
ne considérer que desvaleurs
de pimaginaires
pures, de la forme p = L) et
l’image
est alors donnée parl’intégrale
com-plexe :
.qui
se ramène au calcul des deuxintégrales
réelles :Dans la
représentation d’ARGAND, Xjr
etYF
sont l’abscisse et l’ordonnée d’unpoint MF qui
est l’affixe de 03A6(io).
..Lorsque
wvarie, MF
décrit une courbeCF qui représente ~ (io) (à côté
dechaque point MF,
on supposeraindiquée
en cbte la valeurcorrespondante
de
(o).
,
D’une
façon analogue
sera construitela
courbe Cf lieu despoints Mf
decoordonnées,
’ ~
B1
O~/On obtiendra la courbe
qui représente
U’(i03C9) = 03A6 (i 03C9)
en faisantle
rapport
des modules de deuxpoints
de même cote des courbes Ci et CI,et en
prenant
la différence de leursarguments.
"
Sur cette courbe cu-, on relève les abscisses et les ordonnées :
Le calcul de u’
(t)
àpartir
de ces dernièresquantités
s’effectue à l’aide de la formule de MELLIN-FOURIERqui,
dans le casparticulier considéré,
seréduit à : .
Il suffira d’effectuer ce calcul pour diverses valeurs de t pour obtenir la courbe
représentant
u’(t )
entre t = 0 et t = oo.On voit que tous ces calculs utilisent des
intégrales
du mêmetype, qui,
par un
changement
de variable convenable se ramènent aux deuxtypes
suivants :
où k
représente
un nombrepositif,
mais non nécessairement entier.Ces
intégrales
seprêtent
au calculgraphique, qui apparaît
d’ailleurscomme
indispensable lorsque
la fonction f(B ) provient
d’une déterminationexpérimentale
et se trouvereprésentée
par une courbe dontl’équation
n’estpas connue.
Les
opérations graphiques
à effectuersont,
enprincipe,
trèssimples.
Ellesconsistent à tracer sur un même
graphique
la courbe f(8 ) ,
les sinusoïdescos. kB et sin.
k(), puis
à construire les courbes f(8 )
cos. kO et f(f~ )
sin. M.On
intègre
ensuite par la méthode de MASSAU(voir
cours-conférence :« La
régulation automatique
desappareillages
de l’industriechimique
»,pp. 35 et
38).
-Mais il faut
répéter
cesopérations
pour un assezgrand
nombre devaleurs de k. Cette
répétition
devient vitefastidieuse,
c’estpourquoi
M. LAVILLE a
indiqué
une méthodegraphique particulière
consistant à cons- truire d’un seul coupl’intégrale complexe ~o
f(03B8) eik03B8
d03B8qui
rassembleen un seule les deux
intégrales précédentes.
Ce
procédé
consiste àdécouper
la courbe f(()
en un nombre assezrestreint d’arcs
partiels qui peuvent
êtrereprésentés
avec uneprécision
suffisante par des fonctions entières du troisièmedegré
en 03B8.Pour un arc
partiel
dont les limites sonteo
etB1, l’intégrale f(6)
ei° d 0qui correspond
à k = 1 s’obtient en construisant lesfigures Mo M’o M"o M’"o
0et
Mi M’1 Mill
Q,composées
desegments
de droitesrectangulaires
etappelées
pour cette raisonorthogones (fig. 1 ) .
Lespremiers
côtésMo M’o
etFIG. 1.
Ml MB
fontrespectivement,
avec l’axe réelOX, les angles :
,quant
auxlongueurs
des côtés desorthogones,
elles sedéduisent,
par des calculsarithmétiques simples
des ordonnées relevées sur la courbe f(8)
2 03B8 03B8 03B8 2e
6t
.
pour les abscisses
°’ 20142014
+3 ’ -~- -}- 2014.2014 ; ~
,croissant en
progression arithmétique (fig. 2).
. 9 _~
.
En
posant : ’ 3 °
== -~, on obtient : -FIG. 2.
L’intégrale partielle 03B81 03B80 f(03B8)
ei03B8 d 03B8 estreprésentée
par lesegment Mo Mi qui joint
lesorigines
des deuxorthogones
relatifs aux extrêmitésde l’arc considéré.
Un
avantage
duprocédé
est de n’utiliserqu’un
nombre relativement ’ restreint d’arcspartiels
assez étendus. Enoutre,
les calculs faits pour l’inté-grale correspondant
à k = 1 serventlorsque
l’on donne à k d’autres valeurs. Eneffet,
pourl’intégrale générale f’ (e)
8~ lesorthogones
se déduisent de ceux trouvés pour k =
1,
en conservant leslongueurs Mo M’o
etMl Mi,
en divisant par k leslongueurs M’o M"o
etM/1
par k2 les
longueurs M"o MN’o
et par k3enfin,
leslongueurs M"’o Q
et
M1"’
0.Il faut aussi modifier les orientations en
remplaçant Bo
parkBo;
el
park03B81,
etc...On obtient ainsi
l’intégrale
k M, LAVILLE a donné danssa
publication
unexemple d’application
de sa méthode audéveloppement
en série de FOURIER d’une fonction connue. Mais dans cet
exemple
n’inter-venaient que des valeurs de k entières et peu
élevées,
tandis que, en calculsymbolique,
k varie de 0 àl’infini,
les valeurs limitesétant
trèsimpor-
tantes. ,
Vériflcation de la méthode.
Pour étudier la valeur
pratique
de laméthode,
nous avons choisi enexemple qui,
faisant intervenir des fonctionssimples, peut
être traitérigou-
reusement par le calcul.
Nous avons
pris,
pourl’excitation,
àpartir
dutemps
zéro :et pour la
réponse :
Dans ce cas, les transformées de LAPLACE sont :
de sorte que 1
l’image
de laréponse
àl’impulsion
2 unité est :,
La réponse
àl’impulsion
unité est alors u’(t)
= e-t comme onpeut
levoir à l’aide d’une table de
correspondance.
Lestrois
courbesimages ~ (iw j,,
cr
(ioo)
et U’(ioo)
sont très faciles à construireexactement, d’après
les valeurs calculées. Enparticulier
U’(io)
estreprésentée
par uncercle
de diamètreégal
àl’unité,
centré sur l’axe réel etpassant
parl’origine.
Ces troiscourb-es ont ~~été construites avec soin sur des
graphiques
et elles vont servir de termes decomparaison
pour les courbesimages
construites au moyen de la méthodegraphique.
’ _La construction de ces courbes
images
nous a conduit àquelques
remarques que nous exposerons à propos de la construction de 03A6
(i03C9).
Après
avoir tracé la courbereprésentant
F(t )
= t e-t enportant
letemps
en abscisses
( 1
minute = 50mm.),
et F(t )
en ordonnées(1
unité = 100mm. ) (fig. 3),
nous avons construit par la méthode desorthogones l’intégrale
(t)
dtqui correspond
à 03C9 = 1.De la même
façon,
nous avons construit lesintégrales correspondant
aux valeurs suiv.antes de 00 :
1/2
ro 3.Cela nous a
permis
de tracer uneportion importante
de la courbeimage,
et nous voyons sur la
fiugre
3 que lespoints figuratifs correspondants
sonttrès voisins
despoints théoriques,
l’erreurmaximum contatée n’excédant
pas 2
%.
D’autrepart, l’intégration graphique
del’intégrale
réelle~o F ( t) dt,
nous donne la valeur relative à o = 0qui,
comme on le voitsur la
figure 3,
est très exactement déterminée.’ .FIG. 3. ’
Cependant
les deuxextrémités
de la courbeimage
sontinaccessibles,
il
reste
deux «trous » importants,
à’savoir
pour :Pour
les grandes
valeursde o,
la méthode desorthogones
conduit à deserreurs de
graphique importantes qui
affectent non seulement lemodule, qui
devient trèspetit,
mais surtoutl’argument qui
devient indéterminé.Nous .avons pu combler en
partie
ce « trou »supérieur
en utilisant uneremarque de M. LA VILLE.
’
~*00
L’intégrale j o
F(t)
e-i~~~t dt estégale
à la somme i:/~
F(t)
cos wt dt - i F(t)
sin wt dt .o .a
’
Lorsque
la fonction F(t)
restepositive
entre 0 et oo etreprend
la valeur"
zéro au bout d’un certain
temps,
onpeut,
dans le calcul desintégrales :
et pour des valeurs élevées de (o, assimiler la
partie décroissante
de lacourbe F
(t)
à un arc deparabole
du seconddegré
dontl’équation
est dela forme a + bt + ct2.
L’intégrale
réelle/
~F(t)
sin dts’exprime
alorsapproximativement
~0
par :
et
l’intégrale
réelle/ F(t)cos.otdtpar:
ir o
Envisageons
lapremière
de cesintégrales
etsupposons que
l’on ait arrêtel’intégration
à un nombre entier depériodes.
.’
Désignons
parS"c l’intégrale /
F(t)
sin. 03C9t dt .Si,
àpartir
de lapériode suivante,
onpeut
assimiler F(t)
à un arc deparabole
du seconddegré,
nous obtiendrons :F
(t) reprenant
la valeur zéro pour t suffisammentgrand,
ce
qui
nouspermet
d’écrire :Envisageons
maintenant la secondeintégrale. Supposons
que l’on ait arrêtél’intégration
à un nombre entier depériodes plus
unquart
depériode :
Pour la
période suivante,
il vient :d’où:
et
L’expression
de est alors :Nous avons ainsi obtenu les
points figuratifs
de la courbe ~(iw)
cor-respondant
auxvaleurs à =
3 et 00 =6,
mais ilapparaît
difficile d’aller au-delà et lafaçon
dont la courberejoint l’origine
pour w = oo reste absolumentindéterminée.
Pour les
valeurs
faibles de w, c’est-à-dire pour 0 ~i,
la méthode desorthogones
tombeégalement
en défaut car les côtés desorthogones
sontalors
démesurément grands
et sortent del’épure. -
’
.
Dans ce cas, on
peut
utiliser une seconde remarque de M. LAVILLE :On
à donc :
s’obtiennent facilement par des transformations par l’abscisse de F
(t)
sui- viesd’intégrations graphiques.
’ ’
-
On constitue
l’orthogone
de référenceOAo Ai A2 Ag
dont les côtéssuccessifs sont
So Si S2 Sa...
Pour une valeur de wpetite,
on construitl’orthogone OAo Bi B2 B~...
dont les côtés sontOAo
=So ; AoBi
=(Ao Ai)
w,Bi B2 - (Ai A~)
(f)2,B2 (A2
ooa. Lepoint
terminalBr
se fixe trèsrapidement
etOBr représente l’intégrale
cherchée. La construction est d’autantplus rapide
que (f) estplus
voisin de 0 et il suffit alors d’unorthogone
dont le nombre de côtés est peu élevé(3
ou4 ) ~ f 1g. 4).
. Cette construction comble très suffisamment le « trou » inférieur de la courbe
image, compris
entre w = 0 et (1) = i etceci,
dans unerégion qui présente,
comme nous le verrons, ungrand
intérêt.Finalement,
nous obtenons une courbe dont la formegénérale
est trèsexacte depuis les fréquences très
bassesjusqu’à
unecertaine fréquence
’
Fic.4.
(ici
Ci) =6)
àpartir
delaquelle
le raccordement àl’origine
devient illusoire.Ces observations valent pour la courbe
image
de la courbe deréponse
5.
Il en sera a fortiori de même de la courbe
image
de la’réponse
à l’im-pulsion
unitéqui
s’obtient enprenant
lequotient
desmodules
des deuxcourbes
précédentes
et en retranchant leursarguments. ’
.On voit
( f ig. 6)
que, relativement correcte pour les faibles valeurs de w,FIG. 6.
’
elle devient vite mal définie à
partir
de o = 3 aupoint
deperdre
toutesignification.
Que peut-on
obtenir d’une telle courbe ainsitronquée quand
on passera à la restitution del’original ?
Peut-onespérer
que laportion
correcte de cette courbe àpartir
desfréquences
très basses sera suffisante pour déter- miner correctement cetoriginal ?
-~
C’est à cette
question
querépond
laf ig.
7 construited’après
letableau
suivant : ’
~
~
’
_
..
A
part
unpoint aberrant, qui paraît entaché
d’une erreur due auximperfections
desextrapolations graphiques 0 ~
t1,
laréponse
àl’impul-
sion unité obtenue
graphiquement
coïncide étroitement aveccelle
quedonne le calcul. La coïncidence subsiste même pour les valeurs élevées de t.
Ceci
semble
prouver que lapartie
laplus
utile d’une courbeimage
estcelle qui correspond
aux faibles -valeurs de 00, lapartie correspondant
auxvaleurs élevées de a) a
beaucoup
moinsd’importance,
car elle donne nais-sance à des
intégrales
trèspetites.
-Ce
fait,
dont on,aperçoit l’importance pratique,
est àrapprocher
de laremarque
qu’ont
souvent faite lesspécialistes
del’Analyse fréquentielle
et. FIG. 7.
suivant
laquelle
lesréponses
aux excitations de très bassesfréquences
sontde la
plus
hauteimportance
à connaître pour bien caractériser unsystème
linéaire.A ce
point
de vue la méthodeimpulsionnelle
a legrand avantage
deprésenter
son maximum deprécision
pour (1) = 0.Il n’en est pas de même pour la méthode
fréquentielle incapable
defournir la
réponse correspondant
à unefréquence nulle
et d’uneapplication longue
et difficile pour lesfréquences
très basses., ,
Ces remarques montrent
qu’il
suffit au fond de peude points
pour déter-’
miner les courbes
images
etqu’il
n’estpoint nécessaire
de sepréoccuper
desvaleurs élevées de w.._
A l’occasion de cette
construction, nous
ferons encore une remarque : la fonction u’(t) présente
pour t = 0 une discontinuité depremière espèce.
Si l’on
applique
la formule de MELLIN-FOURIER aupoint
dediscontinuité,
ilvient :
Le calcul
graphique
conduit au même résultat :ainsi, quand
u’(t) pré-
sente une discontinuité de
première espèce,
on obtient sa valeur moyenneau
point
dediscontinuité;
cecipeut
êtrerapproché
duphénomène
deGIBBS. Il a donc fallu doubler l’ordonnée trouvée par le calcul
graphique
pour t = 0.
’
Deuxi.ème
exemple :
Nous avons pu vérifier
l’application
de la méthodeimpulsionnelle
sur undeuxième
exemple
tiré d’une rechercheexpérimentale
sur la transmission de la chaleur dans unrégénérateur
dutype
FRANKL[4].
Décrivons
rapidement le dispositif
utilisé :A
travers
unempilement,
convenablementcalorifugé,
d’unelongueur
de 14 cm., formé de
sept galettes
derégénérateur,
nous avons fait passer, au moyen d’unventilateur,
de l’air à une vitesse voisine de 3m./sec.
A l’entrée del’empilement,
estdisposée
unechaufferette
constituée par unquadrillage
serré de fil RNC et
permettant
d’élever dequelques degrés
latempérature
de l’air. Des
thermocouples
reliés à desgalvanomètres enregistreurs
mesu-rent la
température
de l’air à l’entrée et à la sortie. Le ventilateur étant misen
marche,
nous attendions l’établissement d’unrégime permanent
dansl’appareillage.
Celui-ci étantatteint,
nous mettions la chaufferette en routependant
une demi-minute. Nous arrêtionsl’expérience lorsque
lerégime permanent
était rétabli.’
L’excitation à l’entrée et la
réponse
à lasortie, enregistrées photographi- quement (Fig., 8)
sont des courbesquelconques
dont leséquations,
si ellesFIG. 8.
existent,
nous sont inconnues et d’ailleurs indifférentes.Traitées par la méthode
précédemment exposée,
elles ont donné pour laréponse
àl’impulsion
unité la courbe de lafig.
9. Cette courbe sembleavoir une ordonnée à
l’origine finie, mais,
enréalité,
elle apeut-être
une formecomme celle que nous
indiquons
enpointillé.
Legraphique
estimpuissant
àen décider. Cela n’a d’ailleurs aucune
importance pratique,
car l’existence d’une discontinuité nechange
en rien lesintégrales
et la courbe trouvée donnera les mêmes résultats que la courbequi pourrait
avoir la forme indi-quée
enpointillé
sur lafig.
9.’
FIG. 9.
Comme
vérification,
nous avons utilisé cetteréponse
àl’impulsion
unitépour retrouver la courbe de
réponse
dusystème quand
la courbe d’excitation estprécisément
cellequi
a été relevéeexpérimentalement.
Pour cela nousavons calculé
l’intégrale :
M. PARODI donne dans son livre «
Applications physiques
de la ’frans- formation de LAPLACE » une méthodegraphique
de calcul de cetteintégrale
.définie.
Nous avons utilisé une deuxième méthode
exposée
par M. LAVILLE dansson cours de calcul
graphique (Fig. 10 ) .
F‘IG. 10.
La courbe u’
(t) ,
étant tracée sur dupapier transparent,
on retourne cepapier,
face pourface,
et onl’applique
sur la feuille où est tracée la courbe d’excitation F(t)
de manière que les axes des abscisses O’t et Ot coïnci-dent,
les deuxorigines
0 et 0’ étant distantes de t.On construit alors la courbe dont les ordonnées sont les
produits
desordonnées des deux courbes u’
(t)
et F(t).
Onintègre
ensuite cette dernière courbe par la méthode de MASSAU. On effectue cesopérations
pour différen- tes valeurs de t.La
f ig.
Il montre que laréponse
à l’excitation F(t)
ainsi déterminée.
graphiquement
coïncideremarquablement
avec cellequi
a été relevéeexpé-
rimentalement.
FIG. 11.
’
RÉSUMÉ
ET CONCLUSIONSNous avons
appliqué
la méthodegraphique d’analyse impulsionnelle adoptée
par l’I.G.C. de Toulouse à un cassimple
entièrement calculable. Les résultatscomparés
à ceux du calcul se sont montrés très satisfaisants.Au cours de cette
étude,
nous avons reconnul’importance primordiale
des
pulsations
faiblescomparée
à celle despulsations
très élevées. Nous .avons montré que la construction des courbes
images exige
au fond assezpeu de
points.
Nous avons ensuite
appliqué
la méthode à unproblème expérimental (Etude
d’unrégénérateur
dechaleur).
Les courbes d’excitation et de
réponse
relevées sur desenregistrements
ne
correspondaient
à aucuneéquation
connue et l’on n’a pu, parconséquent,
vérifier par le calcul l’exactitude de la courbe de
réponse
àl’impulsion
unitéqui
caractérisecomplètement l’appareil.
Mais,
en utilisant cette dernière courbe deréponse,
nous avons pu àpartir
de la courbe d’excitation
expérimentale,
reconstituer la courbe deréponse
du
système.
Cette reconstitution estremarquable
car elle nous a donné177
une courbe
qui
coïncide avec la courbeenregistrée
aux erreursexpérimen-
tales
près,
soit1/100.
’La méthode
impulsionnelle paraît
donc sure et d’unemploi
commodepour les essais
pratiques
desappareillages
de l’IndustrieChimique.
Ellepeut
constituer
également
un outil de recherchesthéoriques
etexpérimentales permettant
de déterminer certainesgrandeurs physiques
intervenantdans
les
phénomènes
de transmission de la chaleur et depropagation
du son.BIBLIOGRAPHIE
1. G. LAVILLE : « La
Régulation Automatique
desappareillages
de l’industriechimique. » Cours,
Conférences, Centre dePerfectionnement Technique.
Fascicule n°
3026,
20/6/53. PressesDocumentaires,
Paris.2. G. LAVILLE : « Résolution
graphique
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l’analyse harmonique
et aucalcul
symbolique. »
C. R., 28 avril1952.
4. G. LAVILLE, H. GARDY : «
Régulation
automatique et GénieChimique.
2014 II.Transmission
thermique
entre un écoulement gazeux et une surface métal- lique. Méthode de mesure par perturbationthermique. » Congrès
des SociétésSavantes,
avril 1953.5. M. PARODI : « Applications
physiques
dela
transformation de Laplace. » (C.N.R.S.).6. L. POLI : «
Leçons
de calculsymbolique. »
EcoleCatholique
d’Arls et Métiersde