A NNALES DE LA FACULTÉ DES SCIENCES DE T OULOUSE
L. S AUVAGE
Théorie générale des systèmes d’équations différentielles linéaires et homogènes
Annales de la faculté des sciences de Toulouse 1
resérie, tome 9, n
o4 (1895), p. 1-76
<http://www.numdam.org/item?id=AFST_1895_1_9_4_1_0>
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1
THÉORIE GÉNÉRALE
DES
SYSTÈMES D’ÉQUATIONS DIFFÉRENTIELLES
LINÉAIRES
ETHOMOGÈNES,
PAR
L.SAUVAGE,
Professeur à la Faculté des Sciences de Marseille.
g
CHAPITRE V.
DES SYSTÈMES RÉGULIERS.
88. Nous avons vu que les
systèmes
de la forme(B)
où(Chap. IV,
n°s 83 etsuivants),
où les a sont des fonctionsholomorphes
dans ledomaine de
l’origine,
ont toutes leurs solutionsrégulières,
c’est-à-dire que les éléments dechaque
solution demeurent finis dans le domaine del’origine, quand
on les a
préalablement multipliés
par unepuissance
convenable de x.Les
systèmes précédents
ne sont pas les seuls à être ce que nousappellerons
maintenant des
systèmes réguliers.
Eneffet,
si l’on poseet, par
suite,
le
système
différentiel(79)
devientet, sous cette nouvelle
forme,
lesystème
est encorerégulier,
Le
système
qui
ne rentre dans aucune des deux formesprécédentes,
est aussirégulier. Car,
si l’on pose
on aura, pour
déterminer .~,
et ~~, unsystème
différentiel de la formeet, si l’on
remplace ~~
par xz2, on obtiendra unsystème
de la forme(B).
On voit donc
qu’il
y a unegrande
variété desystèmes réguliers.
Nous allonsmontrer que l’on peut tous les rattacher à ceux d’entre eux
qui
ont la formeou
(B),
et que, pour cetteraison,
nousappellerons
dessystèmes réguliers
cano-niques
.89. Soit
un
système d’équations
différentielles linéaires ethomogènes,
telles que, dans le domaine del’origine,
les coefficients a soient uniformes etcontinus,
sauf àl’origine,
et que les éléments des solutionsmultipliés
par despuissances
conve-nables de x restent finis.
Pour le
point
onmultiplierait
les éléments des solutions par despuissances
convenablesde -’
Les solutions seront, comme nous allons le
rappeler,
formées de la manière suivan te.Nous avons vu au
Chapitre
IV 80 etsuivants)
que l’onpeut
former unsystème
fondamental de solutions dusystème (i I5),
tel que ces solutions se par- tagent en groupes distincts dont les élémentsprennent
les formesoù l’on a
où Jk
f( il) représente
la différence d’ordre k def( il)
par rapport à l’accroisse-ment 1
de u,
et enfin où w est une racine del’équation
fondamentale en w, fournissant un diviseur élémentaire dedegré
m.On sait que u augmente de i
quand x
fait le tour del’origine.
L’équation (1 r ~)
ne détermine rqu’à
un nombre entierquelconque près.
Les
polynomes
en u,fi ( u)
fournissent des différences 0394kfi ( u) qui
sont elles-mêmes des
polynomes,
et yi1 est la seule solution où n’entre pasforcément u,
etpar suite
log x.
Ces
principes
étantrappelés,
formons lesystème
différentiel caractérisé par des relations de la forme(I I6),
mais où les solutions sontrégulières.
On suppo-sera que toutes les valeurs de r sont déterminées de manière que les coefficients de ii dans les
polynômes fi(u)
soientholomorphes,
cequi
sera suffisant pour larégularité.
Or,
on saitqu’on
a(Chap. III,
n°63)
D étant le déterminant du
système
fondamental desolutions,
et aij un coefficientquelconque
deséquations (1 15).
Il résulte de la forme de al~ que ce coefficientest
régulier
comme les éléments yij et leurs dérivées . On peut donc rem-placer
aij par~x~
dans leséquations (~ i 5~,
et dire que tous lessystèmes réguliers
ont la forme
où les coefficients aij sont
holomorphes
dans le domaine del’origine.
Étudions
aussi le déterminantLe
système
fondamental de solutions de la forme(1 16) peut
être choisi tel si l’on poseP étant la
caractéristique
d’unpolynome,
les coefficients de cepolynome
restentholomorphes
dans le domaine deJ’origine.
Dans ces conditions on pourra poserIl
désignant
aussi unpolynôme
à coefficientsholomorphes.
Si la variable x fait . le tour del’origine,
on saitqu’on
auraoù
D,
sera la nouvelle valeur deD,
et C un déterminant de constantes.Donc,
sil’on pose
le
produit
Dx-P sera uniforme dans le domaine del’origine,
et l’on pourra posersimplement
où
W(x)
seraholomorphe.
Cela suffit pour que les
logarithmes disparaissent
dePosons,
enelfet,
po, p,, .. , , px
représentant
des fonctionsholomorphes,
et identifions les deux formes de D. Nous auronsFaisons tourner la variable x autour de
l’origine,
nous auronsou, en faisant =
C, ,
en
appelant
qo, q,, ... , qx_, t des fonctionsholomorphes.
Des
équations (120)
et(121),
on tireC’est une
équation algébrique
enlogx,
cequi
nepeut exister,
car une telleéquation
aurait une infinité de racines distinctes. Il faut donc que ses coefficients soientidentiquement nuls,
cequi
donnera d’abordPuisque
px n’est pasnul,
il faut que l’on ait C =C,,
et, parsuite,
p et R nediffèrent que par un nombre entier.
La relation entraînera ensuite
11 est facile de voir que
les p
etles q
sont reliés par des relations telles que l’onaura aussi
Donc
l’expression
xPqui
se réduit àxRp0
necontient pas
delogarith.nzes.
Le déterminant D est lié aux coefficients des
équations (11 ~~
par la relation de LiouvilleIl faut alors que cette
expression
soit aussirégulière.
Pour trouver les condi- tions derégularité,
posonsa étant
plus grand
quel’unité,
et nous auronsD’où nous tirerons
où est une fonction
holomorphe
dans le domaine del’origine.
Il est évidemment nécessaire et suffisant que x ne
dépasse
pas l’unité pour quel’expression
de D soitrégulière. Donc,
si D est le déterminant d’unsystème fondamental
de solutionsd’équations régulières
de laforme (I I5), l’expres-
sion a" +...+ a,ln,
multipliée
par x, estholomorphe.
90. On peut
remplacer
lesystème
par un
système
de même forme enposant,
pour une valeurde i,
On obtiendra les
équations
c’est-à-dire que, si l’on considère le Tableau des exposants
orz peut, pas une substitution de la
forme (I22), modifier
la colonne d’in- dice i et laligne
d’indicei,
de sorte que, si tous les nombres de la colonneaugmentent
ou diminuent du nombrek,
tous les nombres de laligne
cli-minuent ou
augmentent
dcc même nombre k. Seul le nombre 03B1ii est invariable s’il estpositif.
Dans le cas contraire, ilfaut
tenir compte dcc terme introduit- k
dans lecoefficient
de z.91.
Écrivons
leséquations y ig)
sous la formeSi les
coefficients
Clij sontholomorphes
dans le domaine del’origine,
et sitous les nombres entiers xi sont nuls ou
négatifs,
lesystème
estrégulier.
Nous n’aurons donc de difficultés à rencontrer que dans la recherche des sys- tèmes
réguliers
où l’un au moins des nombres xi estpositif,
en même temps quetou tes les valeurs initiales
correspondantes
1 , 2, ...,n )
ne sont pas nulles à la fois. Nous nousplacerons
dans cettehypothèse.
0Nous supposerons d’abord que tous les
nombres
soientpositifs,
et nousposerons
Nous ferons ensuite la substitution
et nous
identifierons,
sachantqu’il
doit exister au moins une solution de cetteforme.
Nous aurons d’abord les
équations
qui
devront êtrecompatibles,
et nous pourrons supposer au moins l’undes ,
soit
~°,
différent de zéro.Alors,
si cela estnécessaire,
nousremplacerons,
dansles
équations
différentielles(i23),
l’inconnue yi par yi-I-(i =
~,3,
...,n),
de sorte que la valeur initiale
c~°
+ ne soit nulle pour aucune valeur dei,
et nous aurons
Il est évident que le nouveau
système
différentiel pourraprendre
la mêmeforme
générale
que lesystème ~I23~,
et serarégulier
comme lui.Mais,
deplus,
sil’on fait maintenant la substitution
on devra avoir
c~°~
o pour toutes les valeurs de i.92. Nous supposerons que le
système (~23~
estpréparé
de manière à satisfaire à cettehypothèse.
Parmi les
équations ~I23~ distinguons
cellesqui correspondent
à laplus grande
valeur a des nombres entiers et
plaçons-les
lespremières.
Lesystème (128)
pourra s’écrire
et, pour les valeurs r, 2,..., A de FIndIce ~’ toutes les
quantités ~
ne seront pasnulles pour toutes les valeurs
de j,
tandis que l’on aura o pour i = A + I,/X-t-2~...,~.
Dans ces
conditions,
on peut démontrer que le déterminantest nul. En
effet,
dans lesystème (124),
considérons la solutionoù nous pouvons supposer
c~° ~
o, et posonsNous aurons
Mais
Nous aurons donc
Comme ces
équations
admettent la solution qi= i, nous auronsidentiquement
Cela
posé, remplaçons qi
par +x q) -~-...~.
Nous auronsEn identifiant à zéro les coefficients des diverses
puissances de x,
nous auronsd’abord la condition de
possibilité
Au moyen du
premier
membre de cette condition formonsl’équation
en sElle pourra se ramener à
Inéquation
’
Mais, à
cause des conditions(126),
onpeut
écrirede sorLe que, si l’on pose
on pourra former un nouveau
système
différentielrégulier
de la formeet, en posant
on pourra encore identifier à zéro les coefficients des diverses
puissances de x,
et l’on aura la condition
qui
fourniral’équation
en sIntroduisons la racine zéro
supplémentaire,
et écrivons cetteéquation
sous laforme
En
ajoutant
lapremière ligne
à chacune dessuivantes,
nous auronsMais à cause des conditions
(126)
on a, parexemple,
Donc,
si l’onretranche,
dans le déterminant(i33),
la somme des éléments des dernières colonnes des élémentscorrespondants
de lapremière,
on aural’équa-
tion
(129)
et, parsuite, l’équation (130). Appelons 0394(s) et
03941(s)
lespremiers
membres des
équations (130)
et(133~,
nous aurons, ausigne près,
la relationVoici les
conséquences
de larelation ( 1 3£).
Considérons d’abord une
équation régulière
à une inconnuenous aurons
Donc == o admet la racine zéro.
Passons à un
système régulier
de deuxéquations
dilférentielles. Nous aurons, à cause du casprécédent,
et, à cause de la
relation (134), l’équation
devra admettre deux fois la racine zéro.
De
proche
enproche,
on démontrera quel’équation
a Il racinesnulles,
si lesystème (1 24)
estrégulier.
Mais on aici,
y en tenantcompte
desb°~
qui
sontnuls,
On en conclut que le déterminant
est nul.
93. Cette condition subsiste
après qu’on
a fait une substitution de la formedans les
équations (1 2£).
En
effet,
on aLe déterminant
qu’il
faut étudier seréduit,
à cause des conditionsCe déterminan se ramène immédiatement au déterminant
et, par
conséquent,
ces deux déterminants sont nuls ensemble.On verrait de même
qu’une
substitutionquelconque
pour une valeur donnée de
i,
même pouri - Iz + l, .. ,, n, ne change
rien à laconclusion
précédente.
En
conséquence,
il n’est pas nécessaire que l’on ait~
o pour que le déter-minant b°,
1 ...soit nul ;
car, pour arriver au cas n’est nul pour aucunevaleur de
i,
on n’a fait que des substitutions de la forme de celles que l’on vient td’étudier.
94. Revenons maintenant au
système
différentiel(123~
mis sous la formeet
supposé régulier.
Admettons d’abord que, pour aucune valeurde i,
on n’aittous les
a°~
nulsquel
quesoi t j,
et posonsNous aurons les
équations
et,
puisque
lesystème (’2.3)
admet au moins une solution de la forme(i36),
ledéterminant
doit être nul.
Posons alors
et déterminons
~,,, ).2?
..., par les conditionsnous aurons
A cause des
conditions (140),
cetteéquation
pourra s’écrireoù ..., seront des fonctions
holomorphes
comme les fonctions aij.Les
équations (i4o)
étantcompatibles
donnent au moins unevaleur, ~"
parexemple, qui n’est pas nulle,
et, del’équation (i3q),
on tirede sorte
qu’on
peut éliminer etremplacer
lesystème (13~~
par lesystème
et, dans ce le déterminant
devra être nul en vertu du théorème du n° 92.
Posons maintenant
nous aurons
Le coefficient de z sera
et, si l’on veut
qu’il
soit nul pour ,x’ = o, il faudra poserMais le déterminant de ces
équations
étantnul,
elles pourront n’être pas com-patibles.
Supposons
ceséquations
noncompatibles,
et remarquons que l’on doit avoirIl faudra en conclure que l’on a
~ç°
~ o, et, dans cettehypothèse,
on pourraposer
Les
équations (142)
se réduiront auxéquations
Mais
l’équation
en z deviendraet l’on devra avoir aussi
et il y aura
compatibilité,
car on doitpouvoir
poseret de
plus,
on aidentiquement
Alors,
si c’estnécessaire,
on devrapouvoir
calculer des nombres v.~, ... , v,~_, tels que l’on aitet alors
l’expression
sera
égale
à’
et sera divisible par .~. Nous
prendrons
alorspour inconnue à la
place
de z’.Soit,
parexemple,
Les
équations
différentiellesprendront
la formegénérale
et l’on aura maintenant I)e
plus,
le déterminantsera nul.
Partons maintenant des dernières
équations
différentiellesobtenues,
et em-ployons
de nouveau, avec dessignifications analogues,
mais nonidentiques,
les -notations
qui
nous ontdéjà
servi.Posons
et déterminons
a,,, a2,
... , par les conditionsnous aurons, comme
précédemment,
Les
équations ~1~4~
étantcompatibles
donnent au moins unevaleur, ~,,1__,
parexemple, qui
n’est pasnulle,
et l’on peut poserde sorte
qu’on
peut éliminer ~y,t_, t et former le nouveausystème
différentielet, dans ce
système,
le déterminantdevra être nul.
Posons maintenant
nous aurons
Le coefficient de z sera, pour x = o,
et, si l’on veut
qu’il
soitnul,
il faudra poserCes
équations
peuvent ne pas êtrecompatibles. Mais,
comme on doit avoiron devra poser
~~;t_~
= o, cequi
conduira àremplacer z
par x:’. Leséquations (i/{6)
se réduiront auxéquations compatibles
Alors,
si c’estnécessaire,
on devrapouvoir
calculer des nombres v,, ~2? ’ ’ ’ ? tels que l’on aitet alors
l’expression
sera
égale
àet sera divisible par x. On
prendra
alorspour inconnue à la
place
dez’,
et finalement leséquations
différentiellesprendront
la forme
et l’on aura maintenant
De
plus,
le déterminantsera nul.
Il est évident que le
procédé
pourras’appliquer indéfiniment,
et, parsuite, qu’on
pourra ramener lesystème proposé
à la formeEn diminuant 03B1 d’autant d’unités
qu’il
seranécessaire,
cequ’on
sait maintenantréaliser
pratiquement,
on sera finalement ramené à unsystème canonique.
95.
Etudions l’exemple numérique
suivantOn trouve d’abord
qu’il
fautremplacer
y2 par xy2, cequi
donneLa même substitution sera encore
nécessaire,
et l’on auraOn posera maintenant
et l’on aura
ou encore
Enfin, remplaçons z
par zx, nous auronsC’est un
système canonique,
cequi
prouve que lesystème proposé primitivement
est
régulier.
Du reste, on
peut
le vérifier autrement, enremarquant
que lesystème qu’on
vient d’étudier dérive du
système numérique
du n" 88 par le moyen des substi- tutions96. Le cas le
plus important
dessystèmes réguliers
est celuiqui provient
del’équation
d’ordre nsupposée régulière.
Onpeut
le traiter facilement d’une manière directe.En
effet, remplaçons l’équation (147)
par lesystème équivalent
les p étant des fonctions
holomorphes
non nullespour
x = o.Faisons le
changement
de variables suivantde manière que les dernières
équations (y8~ prennent
la formecanonique.
Parexemple, l’équation
,donnera
On remarquera en
passant
queet, par
suite,
queet tous les
Cff
seront diiérents dezéro,
si p estquelconque.
La
première équation (ï48)
deviendraou encore
Les
équations précédentes
forment donc unsystème qu’on peut
écrireet où toutes les
quantités
P ne seront pas nulles à la fois pour x = o.Le
système
serarégulier
si l’on acar alors on aura ï.
Je dis que ces conditions .suffisantes sont nécessaires. Pour le
démontrer,
ad-mettons la
proposi tion
pour uneéquation
de la forme(147) et
d’ordre( n - i)
etdémontrons
quelle
est vraie pour uneéquation
d’ordre n. Comme elle est vraiepour n = i, elle sera ainsi démontrée en
général.
Au n° 24 du
Chapitre
1 nous avons montré que, pour ramener unsystème
dela forme
(148)
à unsystème
non seulementlinéaire,
mais encore de la mêmeforme,
’on devait poser
ic étant une
Intégrale
donnée del’équation
différentielle(147).
Dans les condi-tions
actuelles,
nous supposerons unrégulier
et de la forme et, en nous reportant aux notations de ce n°24,
nous ramènerons lesystème (148)
ausystème
également régulier
où l’on a
Nous supposons que
P. , z, ... , P n- peuvent
se mettre sous les formesI~’ , Il2 ~ ~ ~ ~ ,
où
II 1, ll2,
..., sont des fonctionsholomorphes.
On remarquera alors que l’on a
et, d’une manière
générale,
ce que l’on
peut
écrireet, par
suite,
Chacun de ces
produits
est donc infini d’ordre infini d’ordre k auplus.
En
conséquence,
si desexpressions
deP,, P2,
... ,P,t_,
on tire tp2 x03C92
, ... ,pn-1 x03C9n-1,
on obtiendra desexpressions
infinies d’ordres finis I, 2, ..., n - t res-pectivement
commeP,, P2,
...,P"_,
eux-mêmes. On devra donc 03C91 = I,~5.0=2, ...~t5,1_,=n-I,
Enfin,
de lapremière équation (i48)
on tireraet, en
développant
lecalcul,
on ;erra que l’on a aussi n(1 ).
On retrouve ainsi le beau théorème de M. Fuchs :
Les
équations différentielles
linéaires ethomogènes,
d’ondne n et àcoef ficients uniformes,
dont lesintégrales
n’ontqu’un
nombrefini
depoints singuliers
a, , a2, , ..., , ap, ~, et restentrégulières
dans les don?.aines cle cespoints,
sont de laforme
et où les
P (x) désignent
despolynomes
eit x dedegrés manqués
par les in- dices ou dedegrés
m.oindres.Cette belle conclusion de l’étude des
systèmes réguliers
montre que le seul casgénéral possédant
un caractère desimplicité
est celui dusystème ~t4$) qui
pro- vient del’équation (~4~~
différentielle d’ordre n.97.
Écrivons
uneéquation régulière
d’ordre n sous la formeLes exposante /’ des solutions seront déterminés par
inéquation
qui
estalgébrique
et dedegré
n en r.Cette
équation s’appelle,
soitl’équation fondanter2tcrle déterminante,
soitl’équation caractéristique
del’équation
différentielle.Il est utile de connaître les
principales propriétés
de cetteéquation algébrique.
D’abord ,
pour formerl’équation D (u~
= o, on pourraprocéder
de la manière suivante. On posera y = xr dans lepremier
membre deinéquation différentielle,
ce
qui
donneral’expression
(’) ) Voir la Thèse de M. Floquet.
On divisera ce résultat par xr, et l’on
égalera
à zéro le coefficient de laplus
bassepuissance
Je x.Voici d’autres
propriétés :
.Si pn est
identiquement nul,
est divisible par r. Faisons cette division etchangeons
ensuite 1 en 1 + i, nous auronsl’équation caractéristique
del’équa-
tion différentielle d’ordre n - 1, obtenue en
prenant
pour inconnue Iln’y
aqu’à
vérifier l’exactitude du calculproposé,
cequ’il
est facile de faire.Si l’on pose y = xroz dans
l’équation différentielle, l’équation caractéristique
de
l’équation
en z aura pour racines celles del’équation caractéristique primitive,
diminuées de ro. Elle se déduit donc de
l’équation D(r)
= o enchangeant
r enr + r0.
Si l’on pose y =
W(x)z, W(x)
étant une fonctionholomorphe
différente de zéro pour x = o,l’équation caractéristique
del’équation
en z est .la même que celle del’équation
en y. Eneffet,
on voit sanspeine
quel’équation
en z étant dela forme .
son
équation caractéristique
a sonpremier
membredécomposable
en deuxparties,
lapremière
provenant del’expression
et la seconde de
l’expression
Or,
leplus
hautexposant
de x dans les dénominateurs de lapremière
expres-sion étant
supérieur
auplus grand
exposant de x dans laseconde,
si l’onmultiplie
par
xg-r, g
étant leplus grand
de tous lesexposants,
et si l’on fait ensuite x = o, la secondeexpression
donnera un résultatnul,
et l’onobtiendra,
parconséquent,
le même résultat
qu’en opérant
sur lapremière expression seule,
c’est-à-dire surcelle
qui correspond
àl’équation caractéristique
del’équation
en y.Ces diverses
propriétés, rapprochées
des théories que l’on a vues dans les Cha-pitres précédents,
servent de base à la théorie deséquations
différentielles li- néaires ethomogènes
d’ordre n dans laplupart
des Mémoires~’ ~ publiés
sur cettequestion.
Pourplus
dedétails,
nous renverrons le lecteur à ces Travaux.(1) Fucus, Journal de Crelle, t. 66, p. rar et Tomes suivants. - TANNERY, Thèse de Doctorat. - THOMÉ et FR0152BENIUS, Journal de Crelle, t. 66 et suivants.
Ajoutons
enfin une remarque. Il peut seprésenter
une circonstance curieuse dans le cas dessystèmes réguliers. Si,
en unpoint quelconque x
= o, toutes lesracines de
l’équation caractéristique F(r)
= o sontentières, positives
etdistinctes,
elles ne formeront
qu’un
seul groupe.Si,
en outre, leslogarithmes disparaissent
dans
l’intégration,
les solutions n’offriront aupoint x
= o aucunesingularité,
etce
point
ne sera pas en réalité unpoint singulier.
Il ne diffère des autrespoints qu’en
ce que le déterminant d’unsystème fondamental
de solutionss’y
annule.Ces
points
ont reçu, de M.Weierstrass,
le nom depoints
à apparencesingu-
lière.
98. Le théorème de M. Fuchs fournit une seconde méthode pour décider si
un
système quelconque
estrégulier.
Posons
et soit donné le
système
Il est à peu
près
évident que cesystème
serarégulier,
si la valeur satisfait àune
équation
différentiellerégulière
d’ordre n,quelles
que soient les valeurs de~,1,
..., Nous allonspréciser
cettequestion.
D’abord .z satisfait à une
équation
différentielle. Car si la variable x fait le tourde
l’origine,
on a, avec les notations duChapitre III,
et, entre les anciennes et les nouvelles valeurs yi~ et
Y;j
des éléments d’un sys- tème fondamental desolutions,
existent les relationsde sorte
qu’on
aou enfin
On reconnaît les
équations caractéristiques
d’uneéquation
différentielle li- néaire ethomogène
d’ordre n. Pour des valeurs choisiesde ~,
l’ordre n’est pas nécessairement n; ilfaut,
pourcela,
enplus
des conditionsprécédentes,
que les r~fonctions Zt, ..., zn soient linéairement
indépendantes.
Le contraire
peut
arriver. Eneffet,
écrivons la relationà coefficients conslants. On en
conclura,
en faisantla relation
Or,
lesparenthèses
renferment les éléments d’une certaine solution dusystème
différentiel.
Donc,
sil’équation générale
en z n’est pas d’ordre n, il existe une solution r,,, , ..., deséquations
en y, entre les éléments delaquelle
il existeune relation linéaire à
coefficients
constants de laforme
La
réciproque
est vraie. Eneffet,
on aet, par
suite,
Donc les n fonctions
ne sont pas linéairement
indépendantes.
Mais si les À restent
quelconques,
l’ordre del’équation
en z est n.Car,
pour quel’équation
soit satisfaite pour toutes les valeurs de
Àt,
...,î,,t,
il faudrait que l’on eûtce
qui
estimpossible,
si lesystème
de solution yi~ est fondamental.On formera
l’équation
de la manière suivante.Posons,
engénéral,
et dérivons cette
équation.
Nous auronset, en
remplaçant dy‘
par sa valeur tirée deséquations proposées,
nous ob-tiendrons
équations
où l’on aet les fonctions
Ai~
serontholomorphes,
à condition que p soit un entierpositif,
etque les fonctions ai~ de
Inéquation ( 4g) qu’on
peut écrire soientholomorphes.
On aura alors successivement
ce que nous écrirons
simplement
En faisant k = r, 2, ..., n dans cette
équation,
nous obtiendrons néquations
du
premier degré
en y, , .. , Yll. Avecl’équation qui
définit .~ nous aurons n -~-- Jéquations
entrelesquelles
nous pourrons éliminer y,, , ..., Le résultat ob-tenu est de la forme
ou , en
développant de
la formeSi l’on a p = i, tous les
rapports ~‘
devront êtreholomorphes,
carl’équation
en z devra être
régulière
comme lesystème proposé.
Pour une valeur
quelconque
de p, les conditions seront, comme on l’adéjà
vudirectement, compliquées
à cause de laprésence indispensable
des n indéter-minées
)~~,
...,),,t
dans les déterminants ~.Cependant,
si leshypothèses
faites pour toutes les valeurs de i
successivement,
conduisent à néquations
dif-férentielles d’ordre n, chacune de ces
équations,
étant débarrasséed’arbitraires,
sera d’une
façon rapide
reconnuerégulière
ou non, et cet examen suffira évi- demment pour formuler une conclusion surl’équation générale
en z, ou sur lesystème proposé
lui-même.99. Le
procédé qui permet
de ramener unsystème régulier
à la forme cano-nique
consiste à faire une suitemélangée
de substitutions des formesRéciproquement,
si l’onfait,
dans unsystème canonique général,
une suite desubstitutions arbitraires des formes
précédentes,
on formera unsystème régulier quelconque.
Comme conclusion de ce
Chapitre,
nous dirons que toutsystème régulier
peut être ramené à unsystème canonique.
CHAPITRE VI.
DES SYSTÈMES A COEFFICIENTS
PÉRIODIQUES.
100. Au moyen des
principes exposés
auChapitre précédent,
onpeut
recon-naître si les solutions d’un
système d’équations
linéaires ethomogènes
sont ré-gulières
enchaque point. Si,
deplus,
les racines del’équation caractéristique
sont
entières,
et si leslogarithmes disparaissent,
les éléments des solutions serontuniformes. Nous supposerons dans le
Chapitre
VI que ceshypothèses
soient -réalisées dans tout le
plan,
et nous étudierons la classe très intéressante des tionsdifférentielles
de laforme
où les
coefficients
a sont desfonctions uniformes
admettant lapériode
w, etdont les solutions sont
uniformes.
2?Cxr 1
Si l’on pose =
x’,
lesystème
Aprendra
la formeCe
système
linéaire pourra être étudié comme unsystème ordinaire,
et, enrétablissant ensuite la variable
indépendante
x, on aura mis en évidence le rôle de lapériode
m.Mais on
peut employer
unprocédé
direct derecherches,
comme nous le mon-trerons dans ce
Chapitre.
101. Soient = r, ~, ...,
n),
ou solutions distinctes dusystème
différentiel
(A). Quand
la variable x va, par un cheminquelconque,
dupoint x
aupoint
x + w, les fonctions uniformesfij( x) prennent
les nouvelles valeursfij(x
+w),
tandis que les coefficients uniformes etpériodiques
areprennent
t leurs valeursprimitives.
Enconséquence,
lesfij(x
+c~),
fonctionstoujours
dis-tinctes,
forment un secondsystème
fondamental de solutions dont on peut ex-primer
les éléments en fonctionslinéaires, homogènes,
à coefficients constants des éléments dupremier système
fondamental On aura donc des relations dela forme
où le déterminant
des
constantes C est diflérent de zéro.102. Les relations
(15y
sontcaractéristiques
dans leplan
dessystèmes d’équations
linéaires ethomogènes,
àcoefficients périodiques,
et dont l’inté-grale générale
estuniforme.
Soit,
eneffet,
D ledéterminant, supposé
différent dezéro, de
n2 fonctionsyij
( i, j
~~ ~ 2,3,
... ,n)
d’une variableindépendante x,
uniformes dans tout leplan
etn’ayant
que l’infini pourpoint singulier.
Supposons
que cette variable x décrive un cheminquelconque
allant dupoint x
au
point x
+ w. Si les n2 fonctionsprennent
des valeurs nouvelles liées auxanciennes par des relations linéaires et
homogènes
à coefficients constants telles que les relations ces fonctions forment unsystème
fondamental de solu- tions d’unsystème d’équations
de la forme(A)
dont les coefficients a sontpé- riodiques
et n’ont d’autrepoint singulier
que l’infini.Nous démontrerons cette
proposition
en formant unsystème d’équations
telque
(A) auquel
satisfassent les n2 solutions yij, Nous aurons, engénéral,
les re-lations
et nous en tirerons
c’est-à-dire que nous pourrons calculer les coefficients a.
Ces coefficients sont
exprimés
par lerapport
de deux déterminants. Le déno=minateur du
rapport
esttoujours D ;
le numérateur est le résultat obtenu en rem-plaçant
dans D les éléments d’une colonne par les dérivées des fonctions Les éléments des deux déterminantsprennent
des valeurs nouvelles liées aux an- ciennes par des relations linéaires ethomogènes
à coefficients constants de la formequand
la variable x décrit un cheminquelconque
dupoint
x aupoint
x+ w. Les constantes sont les mêmes pour les élémentshomologues
desdeux déterminants
qui
forment lerapport.
Les deux termes durapport
sont doncmultipliés
par le même déterminant des constantes. Donc le rapport nechange
pas, er, par
suite,
les coefficients a sont des fonctionspériodiques.
Les coefficients a,
n’ayant
évidemment pas d’autrespoints singuliers
que ceux des fonctions yl~elles-mêmes,
n’ont d’autrepoint singulier
que l’infini.Enfin,
le déterminant D n’étant pasidentiquement nul,
les fonctions yij .forment un
système
fondamental de solutions dusystème d’équations (A).
103. Considérons maintenant deux
systèmes
fondamentaux de solutions dusystème d’équations (A).
Nousreprésenterons
leurs valeurs par yij et et leurs nouvelles valeurs parYl~
etH~J quand
la variable x apassé
dupoint x
aupoint
x ~-- w. Les déterminants L et A des constantes
qui
entrent dans les relationsseront différents de zéro.
Si l’on
exprime
les éléments en fonction des éléments Yij, on aura les rela- tions à coefficients constantsd’où,
endéveloppant
les deuxexpressions
deHi~,
on aura
on en conclut
(n~ ~8)
que les diviseurs élémentaires du déterminantne
dépendent
pas du choix dusystème fondamental
de solutionsqui
sert à~ f ormer
ce déterminant..
104.
Posons,
engénéral
les coefficients l étant
indépendants
de l’indice i. Nous venons de voir que le déterminantR(e)
conserve les mêmes diviseurs élémentairesquand
onchange
lesystème
fondamental de solutions. On a vu, d’autrepart (Chap. II,
n°53), qu’on
peut former a.
priori
un déterminantayant
les mêmes diviseurs élémentaires que leprécédent.
Ce déterminantR’(s)
est~l résulte de là
qu’on peut
faire une double substitution de la formequi
ramène à la fois la formeà la forme
’
et la forme à la forme
les y’
et les Y’ étant les anciennes et les nouvelles valeurs d’élémentsqui
corres-pondent
au déterminantR’(~~.
Or,
si l’on considère la forme de ce déterminant parrapport
aux coefficientsqu’on appelait
l d’une manièregénérale,
on voitqu’on
a les relationsimpor-
tantes