Franc¸ois Langot
Le Mans Universit´e (GAINS-TEPP, IRA) Paris School of Economics
Cepremap (ENS-Paris) Insitut Universitaire de France
L2 – Croissance – 2019-2020
l’accumulation ?
I Soit une ´economie ouverte, dans laquelle les capitaux sont totalement mobiles.
I Cependant, le travail ne l’est pas.
I Tous les march´es sont concurrentiels.
I Deux nouvelles relations de base :
1. Epargne6= investissement total national
2. La production et les revenus ne sont plus identiques I L’identit´e des comptes nationaux est
Y =C +I +NX ⇔Y +rF =C +I +NX+rF o`u NX repr´esente les exportations nettes, etF les avoirs de capitaux ´etrangers ;
rF = les entr´ees de revenus provenant des avoirs de capitaux
´
etrangers.
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I Le revenu national brut (RNB) est donc ´egal `aY +rF o`u Y est la production ou le produit int´erieur brut
I si NX >0 l’´economie doit accumuler des actifs ´etrangers (exportations>importations).
I D’o`u, en g´en´eral (r est suppos´e constant) : NXt+rFt=Ft+1−Ft
I Finalement, par d´efinitionSt =Yt+rFt−Ct I On d´eduit
St =It+Ft+1−Ft
l’´epargne peut ˆetre utilis´ee pour accumuler du capital int´erieur (I), ou, des avoirs ext´erieurs (Ft+1−Ft)
I Comme “d’habitude”’, nous avons Kt+1=It+Kt
(c’est-`a-dire, ici, nous supposons queδ = 0, pour simplifier).
I Mais observons que maintenant
Kt+1 =St−(Ft+1−Ft) +Kt ⇔Kt+1+Ft+1=St+Ft+Kt
I Nous d´efinissons la richesse totale (capital local (K) et capital
´
etranger (F) d´etenus par les r´esidents nationaux), Vt =Kt+Ft et donc
Vt+1 =St+Vt
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I L’hypoth`ese fondamentale concernant le comportement des
´
epargnants est la mˆeme : les gens ´epargnent une fraction constante du revenu total. Dans l’´economie ouverte, on a alors
St =s(Yt+rFt) avec 0<s <1 I Nous allons ´egalement conservernotre hypoth`ese sur la
production
Yt =F(Kt,Lt;A) =AKtαL1−αt
I En utilisant (i)march´e concurrentiel, et (i)rendements d’´echelle constants, on obtient
Yt =wtLt+rKt
puisque
wt= ∂Ft
∂Lt
rt= ∂Ft
∂Kt
I Le fait que le capital soit totalement mobile a une implication importante.
⇒ Si l’on note rw le taux d’int´erˆet mondial, on a alors `a tout moment
rw =r = ∂Ft
∂Kt
En utilisant la fonction de production F, on trouve rw =αAkα−1 ⇔k=
αA
rw 1−α1
⇒ Le rapport capital/travail est donc constant, en l’absence de variations de A.
I Supposons que Achange...
I Notez ´egalement que cela implique un taux de salaire constant wt=w = ∂Ft
∂Lt = (1−α)Akα= (1−α)A
αA
rw 1−αα
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I En utilisant Vt+1 =St+Vt, on obteint : Vt+1 = s(Yt+rwFt) +Vt
= s(wLt+rwKt+rwFt) +Vt
= swLt+ (1 +srw)Vt I Derni`ere ´etape :
Lt+1= (1 +n)Lt avecn >−1 I Si l’on note vt =Vt/Lt, on a alors
vt+1 = sw
1 +n +1 +srw
1 +n vt = Φ(vt)
Ce qui est la loi fondamentale d’´evolution de la richesse dans une ´economie ouverte.
Definition
Un ´etat stationnaire du mod`ele est donn´e par vt+1=vt =v∗ tel que v∗ = Φ(v∗)
I Pour l’existence d’un ´etat stationnaire, nous avons besoin de la condition de stabilit´e suivante
Φ0(v) = 1 +srw
1 +n <1 ⇔ srw <n
I Est-ce possible ? r est le taux d’int´erˆet du march´e mondial.
Le “monde” est une ´economie ferm´ee.
A l’´etat stationnaire d’une ´economie ferm´ee, le taux d’int´erˆet est donn´e (lorsqueδ=g = 0) par
r∗=MPK =α
Y
K ∗
=αn s
⇒ Pour le monde, on a alors rw =αnw/sw
⇒ s αnsww
<n ⇔ αsn < snww
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I Etat stationnaire unique (non trivial), o`u v∗= sw
n−srw avecw = (1−α)y = (1−α)A1/(1−α)(α/rw)1−αα I Globalement stable : pour toutv0 >0, limt→∞vt =v∗
d´etermin´e par les caract´eristiques structurelles de l’´economie locale : {s,A,n}.
I l’´etat stationnaire se caract´eise par
∂v∗
∂s >0 ∂v∗
∂n <0 ∂v∗
∂A >0
I Qualitativement, idem que dans le mod`ele de Solow en
´
economie ferm´ee (avec v `a la place dek).
I Quelle est la position ´etrang`ere nette du pays ´etudi´e ? I Rappelons quev∗=k+f∗.
Si nous utilisonsrw =αAkα−1 etw = (1−α)Akα, nous obtenons
rw
w = α
1−α kα−1
kα ⇒k= α 1−α
w rw I Par cons´equent
f∗=v∗−k = sw
n−sr− α 1−α
w
rw = 1 1−α
s n
1 rw
rw−αn/s
1−srw/n
w I Rappelons que le taux d’int´erˆet en autarcie et `a l’´etat
stationnaire est r∗=αn/s.
⇒ Si rw >r∗ =αn/s, alors le pays est cr´editeur (f∗ >0), et il est d´ebiteur sinon (rw <r∗).
I Bien sˆur, un “faible”r∗ implique une ´epargne importante, et inversement
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ouverte
I Le Revenu National Brut (RNB) par habitant est d´efini par ytn=y+rft =w+rwvt (Rappel Ytn=w Lt+rw(k+ft)) I On peut donc convertir la loi d’´evolution dev pour obtenir la
dynamic deytn
vt+1 = sw
1 +n + 1 +srw 1 +n vt
vt = 1
rw(ytn−w) 1
rw(yt+1n −w) = sw
1 +n + 1 +srw 1 +n
1
rw(ytn−w)
yt+1n = n
1 +nw+ 1 +srw 1 +n ytn yn∗ = n
n−srww Etat stationnaire
ouverte
I Comme dans le mod`ele d’´economie ferm´ee de Solow : la croissance du revenu par habitant sera stopp´ee, `a condition que 1+sr1+nw <1).
I Vous verrez toujours une croissance pendant la transition.
I Notez que le PIB par habitant, y (ainsi que w,r etk) est constant `a tous les instants.
I Pour reproduire les variations obsrev´ees de ces variables, il est n´ecessaire d’introduire une accumulation de capital humain ou un progr`es technologique.
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ouverte
I Etat stationnaire unique ⇒Le mod`ele pr´edit la convergence conditionnelle.
I Puisque {n,rw,s} sont des constants, nous pouvons r´esoudre la trajectoire compl`ete deyn
yt+1n = n
1 +nw +1 +srw 1 +n ytn=
1 +srw 1 +n
t
(y0n−yn∗) +yn∗
avec yn∗= n−srn ww. I Vitesse de convergence :
ytn−yn∗
y0n−yn∗ =
1 +srw 1 +n
t1/2
= 1
2 ⇒ t1/2= −log(2) log
1+srw 1+n
ouverte
I En ´economie ferm´ee (siδ=g = 0) on a t1/2c = −log(2)
log
1+αn 1+n
I Donc par comparaison t1/2c <t1/2o ⇔ −log(2)
log
1+αn
1+n
< −log(2) log
1+srw 1+n
⇔rw > αn s =r∗ I Donc un pays cr´eanci´e `a l’´etat stationnaire (rw >r) s’ajustera
plus lentement, et inversement pour un d´ebiteur.
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´ economie ouverte
I Si on compare deux pays (1 et 2 respectivement) qui ne se diff´erencient que par leurs taux d’´epargne
y1n y2n =
n n−s1rww
n
n−s2rww = n−s2rw n−s1rw
I En utilisant des valeurs de param`etre raisonnables (rw = 0.03 et une croissance de la population mondiale d’environ 2%), la variation maximale des taux d’´epargne se traduit par :
n−s2rw
n−s1rw = 0.02−0.1×0.03 0.02−0.4×0.03 ≈2
ce qui correspond `a peu pr`es `a la mˆeme diff´erence de revenu que nous pourrions g´en´erer dans le mod`ele de Solow en
´
economie ferm´ee, avec une variation similaire (de 1 `a 4) du taux d’´epargne s.
I Le mod`ele d’´economie ouverte ne modifie pas radicalement les priorit´es du mod`ele standard.
I Les pays qui ´epargnent davantage (s ´elev´e), dont la croissance d´emographique est plus lente (n faible) et dont le degr´e de sophistication technologique est plus ´elev´e (Agrand), devraient ˆetre plus riches.
I Pas de croissance `a long terme (sont absents :...)...
I mais des p´eriodes longues de transitions peuvent ˆetre g´en´er´ees par le mod`ele
I Le mod`ele permet, `a peu pr`es aussi bien que le mod`ele de Solow, d’expliquer les diff´erences de revenu par habitant I Mais nous pouvons poser de nouvelles questions :
I la lib´eralisation de la mobilit´e des capitaux augmente-t-elle le revenu par habitant ?
I Comment un resserrement du cr´edit `a l’´echelle mondiale affectera-t-il le niveau de vie ?
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I Comparons les niveaux de revenu national par habitant dans deux contextes : ´eco ouverte vs ferm´ee
I On suppose que l’´eco ferm´ee a un ´etat stationnaier o`u r =r∗. I R´esultat : Nous constatons que le revenu national augmente
toujours, jusqu’`a ce querw =r.Pourquoi ?
I Supposons que rw >r∗. Plutˆot que d’ˆetre forc´e d’investir chez lui, le pays peut d´esormais investir `a l’´etranger et en tirer profit.
⇒ Cela augmentera le revenu national.
I Supposons que rw <r∗. En l’absence de mobilit´e des capitaux, l’´economie se serait retrouv´ee dans un ´etat
stationnaire bas (r∗ est ´elev´e avant l’ouverture du march´e des capitaux).
⇒ L’ouverture aux flux de capitaux entraˆıne donc des importations de capitaux, ce qui augmente le PIB par habitant et donc le RNB.
Augmentation permanente derw.
1. Si le pays est cr´editeur, ie.rw >r et f >0 I Lorsquerw↑ ⇒ k↓,y ↓etyn↓
I De plusrw↑ ⇒ rwf ↑(si f >0) yn↑
I Comme le pays est cr´editeur, cela signifie qu’il gagnera en termes de revenus, et ce en raison du deuxi`eme m´ecanisme.
2. Si le pays est d´ebiteur : il perdra en termes de revenus.
Impact sur les salaires et la distrbution des revenus
I Dans les deux cas, les capitaux sortent et font baisser les salaires
I Ceci est donc un exemple de la fa¸con dont le march´e international des capitaux peut entraˆıner des fluctuations de revenu et une baisse de la part des salaires dans l’´economie.
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