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Évolution de l’activité de pêche sportive au touladi sur trois lacs de la Mauricie

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(1)

Direction de l’aménagement de la faune

Évolution de l’activité de pêche sportive au touladi sur trois lacs de la Mauricie

Par

Louis Houde

Société de la faune et des parcs du Québec

Trois-Rivières, décembre 2002

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Référence à citer :

Houde, L. 2002. Évolution de l’activité de pêche sportive au touladi sur trois lacs de la Mauricie.

Direction de l’aménagement de la faune de la Mauricie – Centre-du-Québec, Trois- Rivières, 37 pages et annexe.

Dépôt légal – Bibliothèque nationale du Québec ISBN : 2-550-46660-8

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Résumé

Trois lacs de la Mauricie ont fait l’objet d’une enquête de pêche entre 1993 et 1995, puis de nouveau en 2000. La méthode fut sensiblement la même dans tous les cas : soit un dénombrement des pêcheurs plusieurs fois par jour, interview des pêcheurs sur place et remise de cartes postales pour les résultats de la journée de pêche, questionnaires postaux en fin de saison. Environ le tiers des jours de la saison de pêche ont été couverts par l’enquête, avec un effort d’échantillonnage plus important en fin de semaine (50 % des jours) qu’en semaine (25 %).

Les résultats sont très différents d’un lac à l’autre. La pêcherie du lac du Missionnaire s’est fortement dégradée entre 1993 et 2000. La fréquentation et l’effort de pêche ont diminué de 80 % et le succès de pêche des deux tiers; le prélèvement de touladis a diminué de 90 % dans ce lac; il n’est plus que de 0,14 touladi à l’hectare. Au lac Carignan, la fréquentation a augmenté de 20 % mais l’effort de pêche de 8 % seulement car la durée moyenne de pêche a diminué de 30 minutes entre 1994 et 2000. Même si le succès de pêche a diminué, il reste toujours celui des trois lacs où il est le plus élevé. Le prélèvement a augmenté de 20 % au lac Carignan; il est maintenant de 1,62 touladi à l’hectare, en partie dû à la plus grande proportion des poissons capturés qui ont été conservés en 2000 (55 % plutôt que 43 % en 1994). Au lac Souris, le succès et la durée d’une journée de pêche n’ont pas changé entre 1995 et 2000. L’effort de pêche a diminué de 11 % et la fréquentation de 16 %, ce qui se traduit par un prélèvement de 15 % inférieur en 2000. Il reste malgré tout le plus élevé des trois lacs étudiés, soit 2,19 touladis à l’hectare dans la zone propice à cette espèce.

Les indicateurs de qualité de la pêche sportive ont été mis en relation avec les résultats des travaux scientifiques réalisés sur ces plans d’eau : pêches scientifiques, ensemencements et modèle de simulation.

Au lac Missionnaire, les pêches scientifiques de 1998 montrent que les poissons ensemencés (de 1987 à 1995) représentaient près de 70 % des captures. Le recrutement serait déficient, tant de par les poissons indigènes qu’ensemencés. Selon le modèle de simulation, la biomasse récoltée en 2000 aurait dû représenter environ 66 % de celle de 1993; elle n’est que de 10 %. Les prédictions du modèle étant basées sur le respect de la réglementation de remise à l’eau et un bon recrutement, la restauration ne suit pas le scénario prévu. Au lac Carignan, le modèle indiquait une pression maximale de 11,6 heures de pêche à l’hectare. La diminution du succès de pêche de 30 % alors que la pression de pêche est passée de 8,1 à 8,7 heures de pêche à l’hectare indique que la pression maximale est probablement atteinte. Au lac Souris, les résultats des pêches scientifiques (capture par unité d’effort et âge moyen des captures) montrent que la population soutient la pression élevée de pêche, soit 20,5 heures de pêche à l’hectare, puisque le rendement et le succès de pêche sont à l’image de ceux d’un lac offrant un rendement maximal soutenu.

L’enquête postale a permis de documenter la satisfaction des pêcheurs, laquelle répond à la qualité de la pêcherie. Les répondants à l’enquête postale ne sont pas toujours représentatifs des pêcheurs recensés sur les lacs. Au lac Carignan en particulier, ils sont plus âgés, ont plus d’expérience et consacrent plus de jours annuellement à la pêche, une tendance observée aussi au lac Souris. Le taux de réponse était le plus faible au lac Souris, seulement 27 % de retour en 2000. Au lac Missionnaire, la proportion des répondants satisfaits du nombre de prises est passée de 73 % à 17 %. Comme l’obligation de remise à l’eau semble créer plus d’insatisfaction en 2000 qu’en 1993, on présume que cette pratique est responsable de la baisse de satisfaction quant à la taille des prises (52 % de satisfaction en 1993 et 21 % en 2000). Aux lacs Carignan et Souris, les taux de satisfaction, quant au nombre et à la taille des prises, de même que pour la remise à l’eau, se sont maintenus entre les deux séries d’enquête. Les répondants jugent donc que la qualité de la pêcherie s’est maintenue sur ces deux lacs, au contraire de celle du lac Missionnaire.

L’enquête postale montre aussi que la pêche au touladi reste une activité gratifiante au Québec, même si les lacs publics (autres que ceux où ils ont été recensés) ont été complètement délaissés par les répondants. L’intention de pratiquer la pêche au touladi l’année suivant l’enquête est toujours très élevée : 96,8 % en 1993-1995 et 97,4 % en 2000.

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Table des matières

RÉSUMÉ ... I TABLE DES MATIÈRES... III LISTE DES TABLEAUX ... IV

INTRODUCTION ...1

DESCRIPTION DES LACS À L’ÉTUDE...2

CHOIX DES PLANS DEAU INVENTORIÉS EN 2000 ...4

MÉTHODOLOGIE...5

ESTIMATION DE LEFFORT DE PÊCHE...5

CHOIX DES JOURS DINVENTAIRE...5

RECENSEMENTS JOURNALIERS...6

INTERVIEW DES PÊCHEURS...6

ENQUÊTE POSTALE...6

TRAITEMENTS STATISTIQUES...7

RÉSULTATS ...8

EFFORT DE PÊCHE...8

FRÉQUENTATION...10

Représentativité des cartes postales ...10

Durée de la pêche ...12

Estimé de la fréquentation ...14

Répartition de l’activité journalière ...15

Taille des groupes de pêcheurs...16

CAPTURES ET SUCCÈS DE PÊCHE...17

Poissons capturés et conservés...17

Durée de pêche et rendement horaire...18

Captures totales et rendement à l’hectare ...21

ENQUÊTE POSTALE...23

Profil des pêcheurs et représentativité de l’échantillonnage...23

Habitudes de pêche...26

Endroits pêchés pour le touladi ...26

Qualité de pêche locale ...27

Satisfaction pour la pêche locale...28

Satisfaction pour la pêche ailleurs au Québec ...29

DISCUSSION...31

LAC DU MISSIONNAIRE...31

LAC CARIGNAN...32

LAC SOURIS...33

TENDANCES GÉNÉRALES...34

CONCLUSION ...35

REMERCIEMENTS ...36

BIBLIOGRAPHIE ...37

ANNEXE ...38

(5)

Liste des tableaux

Tableau 1. Caractéristiques des lacs inventoriés ... 2

Tableau 2. Lacs retenus et abandonnés pour un second inventaire... 4

Tableau 3. Durée de la saison de pêche et échantillonnage par lac ... 5

Tableau 4. Comparaison de l’effort de pêche entre les deux séries d’inventaires en recalculant les données originales... 8

Tableau 5. Comparaison de l’effort de pêche avec les données originales et recalculées... 9

Tableau 6. Effort de pêche au lac du Missionnaire en début et en fin de saison ... 10

Tableau 7. Durée de la pêche en heures selon le nombre de pêcheurs par groupe ... 11

Tableau 8. Différences entre les durées de pêche quant à la taille du groupe de pêcheurs ... 11

Tableau 9. Cartes postales distribuées et retournées selon la taille des groupes de pêcheurs ... 12

Tableau 10. Taille des groupes de pêcheurs dénombrés et ceux ayant retourné leur carte postale... 13

Tableau 11. Durée de la pêche par lac... 13

Tableau 12. Fréquentation déduite de l’effort de pêche ... 14

Tableau 13. Répartition de la fréquentation selon les blocs de dénombrement... 15

Tableau 14. Nombre de pêcheurs par groupe selon les dénombrements ... 16

Tableau 15. Poissons capturés et conservés selon les cartes postales ... 17

Tableau 16. Rendement en poissons par heure de pêche (Po/h) selon les lacs ... 18

Tableau 17. Régressions linéaires des captures de touladi en fonction de la durée de pêche ... 19

Tableau 18. Nombre moyen de poissons capturés par pêcheur ... 20

Tableau 19. Régressions linéaires des captures de touladi en fonction de la durée de pêche en début et fin de saison au lac du Missionnaire... 21

Tableau 20. Captures totales selon les évaluations actuelles et antérieures... 21

Tableau 21. Nombre de questionnaires postaux envoyés et retournés par lac ... 23

Tableau 22. Profil des pêcheurs et des répondants du lac Missionnaire ... 23

Tableau 23. Profil des pêcheurs et des répondants du lac Carignan... 24

Tableau 24. Profil des pêcheurs et des répondants du lac Souris ... 25

Tableau 25. Équipements utilisés pour la pêche au touladi ... 26

Tableau 26. Endroits pêchés pour le touladi... 27

Tableau 27. Touladis relâchés et conservés en fonction des limites de taille ... 27

Tableau 28. Taux de satisfaction selon trois indices de qualité de pêche (local)... 28

Tableau 29. Intention de pêche au touladi l’année suivant l’enquête... 29

Tableau 30. Évolution de la qualité de pêche depuis dix ans... 29

Tableau 31. Taux de satisfaction selon trois indices de qualité de pêche (répondants pêchant ailleurs au Québec) ... 30

Tableau 32. Intention de pêche au touladi l’année suivant l’enquête (répondants pêchant ailleurs au Québec) ... 30

(6)

Introduction

Le touladi est un poisson sportif dont les populations étaient jugées en difficulté au Québec à la fin des années 1980. C’est le constat qui a amené le ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche (1989), à l’époque, à élaborer un plan tactique pour cette espèce. Différentes mesures ont été adoptées pour en réduire l’exploitation par la pêche et restaurer les populations par ensemencements. La gamme de taille protégée, comme mesure réglementaire pour réduire le prélèvement de touladi, entrait en vigueur en 1993 pour les lacs du territoire libre. Cette mesure obligeait la remise à l’eau des touladis dont la taille était entre 35 et 50 centimètres. Un programme de suivi a aussi été mis en place et un premier bilan quinquennal prévu en 1997-1998. Un bilan de la mesure de gamme de taille protégée a fait l’objet d’un rapport (Legault et al. 2001).

Le programme de suivi comprend celui des populations de touladi et de leur exploitation par la pêche sportive. En Mauricie, les plans d’eau du territoire libre choisis pour le suivi étaient les lacs Carignan, Missionnaire (nord), Mondonac, aux Sables et Sacacomie. Ces plans d’eau font l’objet de pêches scientifiques normalisées aux cinq ans. Les premières enquêtes (1993, 1994) couvraient deux volets : quantifier la pression de pêche et la récolte et documenter la perception des pêcheurs face à la qualité de la pêche et à la mesure de gamme de taille protégée. En 2000, le mauvais état des populations de touladi dans certains lacs (aux Sables et Sacacomie) ou la faiblesse de la pression de pêche (Mondonac) ne justifiaient pas la réalisation d’une seconde enquête de pêche sur ces plans d’eau. Reconnu pour être fortement sollicité, le lac Souris, qui ne fait pas partie du réseau de suivi, a aussi fait l’objet de pêches normalisées et de deux enquêtes de pêche. D’autre part, la distribution de carnets à certains pêcheurs pour des données plus précises (taille des touladis capturés et récolte saisonnière) n’a pas été répétée en 2000, mais l’enquête postale l’a été.

La réglementation concernant la pêche au touladi a évolué depuis 1993, plus particulièrement en Mauricie où la pression de pêche est plus élevée qu’ailleurs au Québec. Une première évaluation montrait que les mesures adoptées (gamme de taille protégée, ouverture de la saison de pêche au premier juin et ensemencements) ne suffisaient pas à redresser la situation. La réglementation ne suffisait pas à limiter le prélèvement, en partie à cause du non-respect de la mesure de gamme de taille (Legault et al. 2001). En effet, la majorité des populations de la région sont considérées à croissance lente, de sorte que les pêcheurs capturaient peu de poissons de plus de 50 cm. Ce serait par frustration que les pêcheurs ne respectaient pas la mesure. Pour réduire la pression de pêche, l’ouverture fut retardée au premier juillet sur certains plans d’eau en 2000 (dont les lacs Missionnaire, Mondonac et aux Sables) où elle était jugée excessive. En 2001, l’ouverture de la pêche au touladi fut retardée au premier juillet pour l’ensemble des lacs du territoire libre de la zone 15.

Ce rapport compare les recensements effectués en 2000 sur deux lacs du réseau de suivi (Missionnaire et Carignan) et sur le lac Souris aux premiers recensements effectués respectivement en 1993, 1994 et 1995. Plusieurs paramètres permettent de décrire la pêcherie : effort de pêche global et individuel, touladis capturés, touladis conservés ou non, comportement des pêcheurs. L’objectif est de relier l’évolution de ces paramètres à l’état des populations obtenu par les pêches scientifiques.

(7)

Description des lacs à l’étude

Le protocole de suivi des effets de la gamme de taille protégée (Legault 1994) proposait de choisir au moins un lac représentatif par zone de pêche. À l’échelle des lacs du réseau de suivi (Trente et Un Milles, Matapédia, Massawipi, Kipawa), ceux de la Mauricie sont de petite taille et contiennent des populations à croissance lente. Comme il n’y avait pas de données pour des lacs et populations de ce type, cinq ont été retenus pour le réseau de suivi : aux Sables, Missionnaire, Sacacomie, Carignan et Mondonac.

Pour des raisons différentes, la méthodologie normalisée du réseau fut utilisée dans deux autres plans d’eau de la Mauricie : le lac Souris et le réservoir Manouane. Au lac Souris, les villégiateurs sont nombreux et malgré une pression de pêche élevée, la population de touladi semble stable. Le réservoir Manouane subit un marnage qui affecte le recrutement du touladi; dans le cadre d’un plan de rétablissement de l’espèce, le suivi des populations est nécessaire pour évaluer l’impact des mesures telles que l’ensemencement, l’aménagement de frayères et la modification de la gestion de l’eau du réservoir. Une première enquête a été menée sur ce plan d’eau pour connaître la pression de pêche sportive; la pêche sportive au touladi est actuellement fermée pour faciliter le rétablissement de l’espèce.

Tableau 1. Caractéristiques des lacs inventoriés Chalets Nom du lac Latitude

Longitude

Distance de Trois-Rivières

(km)1

Superficie

(ha) Nb Nb/100 ha Espèces sportives Carignan 47°15'41"N

72°46'39"O 103 521 41 7,9 Touladi, omble de fontaine Manouane 47°33'55"N

74°06'25"O 180 4565 78 1,7 Doré jaune, grand brochet, touladi Missionnaire 46°55'01"N

72°33'33"O 66 593 81 13,7 Touladi

Sables (aux) 46°53'01"N

72°21'48"O 67 531 221 41,6 Touladi

Sacacomie 46°30'59"N

73°13'31"O 55 974 10 1,0 Touladi

Mondonac 47°23'57"N

73°57'55"O 153 2272 8 0,3 Touladi, grand brochet Souris 46°34'48"N

72°59'39"O 42 202 132 57,1 Touladi, omble de fontaine

Le tableau 1 indique les caractéristiques de tous les lacs qui ont fait l’objet d’enquêtes de pêche sportive dans le cadre du suivi du touladi. La carte localise les plans d’eau et illustre leurs dimensions relatives.

Les espèces sportives autres que le touladi sont l’omble de fontaine dans certains petits plans d’eau (Carignan et Souris) et le grand brochet et/ou le doré jaune dans les réservoirs Mondonac et Manouane.

La perchaude est présente dans tous les cas, l’éperlan arc-en-ciel seulement au lac Missionnaire. À l’exception de l’effet du marnage dans les réservoirs, tous ces plans d’eau offrent des habitats de qualité pour le touladi. Pour une description plus complète et comparative des plans d’eau, voir Benoît et al.

(1993).

1Distance à vol d’oiseau

(8)
(9)

Choix des plans d’eau inventoriés en 2000

Les enquêtes de pêche ont donné lieu à plusieurs rapports où les particularités et difficultés de chacune ont été analysées. Ces rapports sont cités dans la bibliographie (Houde et Benoît 1994, 1994b, 1996, 1997; Houde 1997).

Les principales conclusions des études antérieures sont d’abord que l’intérêt de la stratification semaine/fin de semaine n’était pas toujours évident. Comme il n’y avait pas de pré-test sur les plans d’eau, cette stratification a été conservée à la fois pour optimiser l’échantillonnage dans les cas où elle serait requise et pour conserver la même pression d’échantillonnage pour la seconde série d’enquêtes.

Le choix des heures de dénombrement était systématique au début, aléatoire par la suite, pour éviter un biais dont on discutera dans la méthodologie. On a aussi tenté de conserver la même pression d’échantillonnage (33 % des jours de la saison de pêche), mais il a fallu subdiviser le lac Souris sur la base du partage de l’habitat entre le touladi et l’omble de fontaine, alors qu’au réservoir Manouane, la superficie était trop importante pour être couverte d’une seule traite.

Tableau 2. Lacs retenus et abandonnés pour un second inventaire

Nom du lac

Année de la première

enquête

Pertinence d’une seconde

enquête

Commentaire

Carignan 1994 Oui Même longueur de saison de pêche qu’en 1993.

Manouane 1996 Non

Un plan de restauration (repeuplement, aménagement de frayères) interdit la pêche au touladi.

Missionnaire 1993 Oui

Conservé malgré une diminution d’un mois de la saison de pêche pour toutes les espèces.

Sables (aux) 1993 Non

Pêche scientifique en 1998 montre que la population de touladi est maintenant marginale.

Sacacomie 1993 Non

Sans repeuplement, le faible succès de pêche en 1993 ne peut avoir augmenté sur ce lac.

Mondonac 1995 Non

Faible fréquentation en 1995. La distance des lieux habités complique la réalisation du recensement.

Souris 1995 Oui Même longueur de saison de pêche qu’en 1993.

Les lacs étudiés se distinguent par leur accessibilité (distance des grands centres) et l’importance de la villégiature sur leurs rives (tableau 1). Ces facteurs expliquent bien l’effort de pêche déployé, lequel varie dans une proportion de un à vingt. Mais les récoltes de touladi, qui, elles, varient dans une proportion de un à cinquante, ne semblent pas reliées à ces facteurs. Les rendements les plus faibles ont été observés dans les réservoirs (Manouane et Mondonac) où l’impact négatif du marnage est maintenant bien connu (voir Lacasse et Gilbert 1992; Benoît et al. 1997) et pour lesquels un plan de restauration est en cours (voir Benoît et al. 1999) . Un des rendements les plus élevés a été observé dans le lac le plus pêché et le plus développé (Souris, 57 chalets par 100 hectares d’eau). Enfin, malgré une pression de pêche semblable, le prélèvement était presque trois fois plus important au lac du Missionnaire qu’au lac aux Sables en 1993.

(10)

Méthodologie

La méthodologie reprend en grande partie celle des inventaires précédents, pour faciliter la comparaison avec les résultats antérieurs. Une partie concerne les recensements de pêche, l’autre les enquêtes postales.

Estimation de l’effort de pêche

Une saison de pêche estivale compte une centaine de jours. Certains de ces jours seront choisis aléatoirement ou systématiquement pour en dénombrer les pêcheurs. La durée de la journée de pêche est fixe et limitée à 15 heures dans le cas présent. En choisissant au hasard un moment de la journée où les pêcheurs seront comptés, on obtiendra sur plusieurs jours un nombre moyen de pêcheurs qu’on peut dénombrer en tout temps sur le plan d’eau. Comme la journée couvre 15 heures, on obtient directement l’effort de pêche en heures en multipliant le nombre de pêcheurs moyen par 15. Pour optimiser la présence du recenseur et augmenter la précision de l’estimé, la journée inventoriée est divisée en quatre périodes d’égale durée (AM, MIDI, PM, SOIR) et les pêcheurs dénombrés dans chacune de ces périodes. L’effort journalier correspond à la somme de l’effort déduit des quatre blocs (durée du bloc X nombre de pêcheurs dénombrés dans le bloc). Cette approche, qui est mathématiquement équivalente au produit de la durée de la journée de pêche par la moyenne des décomptes, permet de comparer les blocs entre eux.

Choix des jours d’inventaire

Lors des premières enquêtes en 1993, l'effort d'échantillonnage avait été préalablement fixé à 33 %, soit 33 jours sur une saison de pêche au touladi de 98 jours. Cet effort a été conservé pour les autres enquêtes par la suite. En 2001, la saison de pêche a été raccourcie sur certains plans d’eau de la Mauricie, dont le lac du Missionnaire où elle a été retardée au premier juillet. Dans ce cas, le nombre de jours échantillonnés fut de 21 jours pour une saison de pêche de 66 jours.

Nous avons appliqué la stratification habituelle pour les pêcheries sportives, soit les jours de fin de semaine et fériés d'une part et les jours de semaine d'autre part. La fréquentation et la variabilité dans la première strate risquant d'être plus importantes, l'effort d'échantillonnage y a été fixé à 50 % des jours, alors qu'il fut de 25 % pour la seconde. Comme l'intérêt pour la pêche au touladi pouvait varier en cours de saison, nous avions opté pour une couverture systématique dans la plupart des lacs, dont ceux qui ont fait l’objet de deux inventaires. Dans d’autres cas, des lacs très éloignés, nous avons utilisé un échantillonnage aléatoire en choisissant un plan qui minimisait les coûts de transit et d’hébergement. Dans chaque strate, le jour de départ fut choisi au hasard. On a appliqué un pas d’un jour sur quatre en semaine et d’un sur deux pour les samedis, dimanches et jours fériés sans distinction selon le calendrier. Les cédules des premier et second inventaires sont présentées en annexe pour les lacs étudiés en 2000. Le tableau 3 montre le nombre de jours échantillonnés dans chaque lac.

Tableau 3. Durée de la saison de pêche et échantillonnage par lac Semaine Fin de semaine Total Lac et année du

recensement n N % n N % n N %

Missionnaire

1993 18 67 26,9 15 31 48,4 33 98 33,7 2000 12 45 26,7 11 21 52,4 23 66 34,8 Carignan

1994 16 66 24,2 16 31 51,6 32 97 33,0 2000 16 65 24,6 16 31 51,6 32 96 33,3 Souris

1995 16 65 24,6 15 31 48,4 31 96 32,3 2000 15 65 23,1 15 31 48,4 30 96 31,3

(11)

Méthodologie

Recensements journaliers

Pour les deux séries d'inventaire, la journée de pêche considérée débute à 6 h et se termine à 21 h, pour une durée totale de 15 heures. Comme l’activité de pêche varie beaucoup au cours d’une journée (tendance confirmée lors des premiers inventaires en 1993), le nombre peut varier beaucoup. Si les moments des dénombrements ne couvrent pas également les moments forts et faibles de la pêcherie, la moyenne sera peu représentative. La journée a donc été divisée en quatre blocs (AM, MIDI, PM, SOIR) d'une durée de 3 h 45 qui font l’objet de dénombrements séparés. Cette stratification n’augmente pas la précision des estimés mais assure un échantillonnage équivalent dans chacun des blocs. Le recenseur compte les pêcheurs qu’il inscrit groupe par groupe sur une feuille qui cumule les résultats des quatre blocs de la journée. Si possible, il indique par une flèche entre les blocs si un groupe de pêcheurs était présent lors d’un bloc précédent, ce qui permet de déduire la fréquentation, c’est-à-dire le nombre de pêcheurs différents qui fréquentent le plan d’eau. Lors de l'enquête de 1993 (lac du Missionnaire), les dénombrements ont été effectués au milieu de chaque bloc. Le moment du début des dénombrements était fonction du délai nécessaire pour les compléter. Par la suite (lacs Carignan et Souris), comme la fréquentation n'est pas égale dans un bloc horaire, le moment du dénombrement a été choisi au hasard dans un bloc horaire. Une partie du biais inhérent à la première méthode fut éliminée, surtout quand la durée du dénombrement est faible, mais il reste que l'échantillonnage est plus complet dans la portion centrale d'un bloc (AM, MIDI, PM, SOIR) que dans ses extrémités. En 2000, ce biais a été éliminé en choisissant au hasard une tranche du bloc sur la base de la durée du dénombrement.

Comme mentionné plus haut, la superficie du lac Souris a été divisée en deux zones, dont l’une peu profonde (environ 60 hectares) convient plus à l’omble de fontaine et l’autre (142 hectares) est un habitat plus propice au touladi. Dans ce cas particulier, les pêcheurs ont été identifiés à l’une ou l’autre zone lors des dénombrements.

Interview des pêcheurs

Entre les dénombrements, le recenseur interroge les pêcheurs sur l’heure à laquelle ils ont débuté leur pêche et leur remet une carte postale où ces derniers pourront indiquer l’heure de la fin de la pêche, le nombre d’heures pêchées et le résultat de leur journée (poissons capturés et relâchés). Ces cartes postales peuvent être remises directement au recenseur ou mises à la poste (elles ne sont pas affranchies). Pour favoriser le retour des cartes postales, les pêcheurs sont avisés de la tenue d’un tirage en fin de saison parmi ceux qui les auront retournées. Au moment de l’interview, le recenseur interroge aussi les pêcheurs sur leur profil personnel (provenance, sexe et âge) et leur expérience de pêche (années d’expérience au touladi et effort annuel pour cette espèce). Il note aussi leur adresse pour l’envoi d’un questionnaire par la poste.

Enquête postale

En fin de saison, un questionnaire a été envoyé par la poste aux pêcheurs dont le recenseur avait pris les noms au cours de l’été. Le questionnaire est divisé en trois parties : profil du pêcheur, pêche au touladi au Québec et pêche au touladi au lac sur lequel il a été recensé. Le questionnaire est anonyme et accompagné d’une enveloppe de retour affranchie. Il fait le bilan de la saison de pêche quant aux touladis capturés et conservés en fonction de la gamme de taille protégée, de même qu’il mesure la satisfaction du pêcheur face à cette mesure (voir annexe). Le questionnaire utilisé en 2000 est le même que celui envoyé suite aux premiers recensements pour chacun des plans d’eau étudiés. En 2000, comme pour les enquêtes précédentes, il y eut un rappel téléphonique pour ceux qui n’avaient pas retourné leur questionnaire.

(12)

Méthodologie

Traitements statistiques

Le traitement des enquêtes de 1993 à 1995 a montré qu’elles se prêtent mal aux méthodes statistiques usuelles qui reposent sur une distribution Normale (en forme de cloche) des données. Le nombre de pêcheurs par jour et le nombre de captures par pêcheur sont des variables de dénombrement, donc discrètes et souvent nulles, dont la distribution est asymétrique. En effet, les pêcheurs sont relativement peu nombreux et les captures plutôt rares. Quand les échantillons sont grands et l’asymétrie faible, on peut utiliser l’approximation Normale pour estimer les paramètres de la population. Dans le cas contraire, on peut recourir à la simulation par ré-échantillonnage dans les données recueillies. La principale limite de cette technique pour estimer les paramètres de la population est qu’elle repose sur la qualité du plan d’échantillonnage. Dans le cas présent, cette technique est uniquement utilisée pour estimer l’effort de pêche à partir des dénombrements des pêcheurs et nous estimons que le plan d’échantillonnage systématique de la saison de pêche est valable. En ce qui concerne les captures, leur faible nombre est plus critique encore pour leur traitement. Les tests de comparaison non-paramétriques, comme les analyses de rang, donnent des résultats peu fiables quand il y a beaucoup de valeurs semblables, par exemple quand le nombre de captures par pêcheur ne prend que des valeurs nulles, d’un ou de deux poissons.

(13)

Résultats Effort de pêche

La méthode recense directement l’effort de pêche malgré qu’on dénombre les pêcheurs. Le nombre de jours de pêche, correspondant à des pêcheurs différents, doit être calculé à l’aide de la durée moyenne d’une journée de pêche. Le tableau 4 montre l’effort total de pêche en heures et le nombre moyen de pêcheurs par dénombrement pour les trois lacs. Les estimés de 1993, 1994 et 1995 ont été recalculés à partir des données originales dans tous les cas. L’unité d’échantillonnage est la journée. Au lac Souris, on ne considère que l’effort déployé dans la zone à touladi, la seule propice à la présence et à la capture de cette espèce. Les cellules en grisé indiquent les estimés qui ne sont pas compris dans les limites de l’intervalle de confiance de l’autre recensement conduit sur le même lac et dans la même strate.

Tableau 4. Comparaison de l’effort de pêche entre les deux séries d’inventaires en recalculant les données originales

Missionnaire

Effort total en heures Nombre moyen de pêcheurs dénombrés

Strate 1993 2000 1993 2000

Estimé 4201,5 773,4 4,18 1,15

Semaine

(Intervalle p=,95) 4011,4 – 4408,0 675,0 – 890,0 3,53 – 5,08 0,33 – 1,962

Estimé 3828,5 780,3 8,23 2,48

Fin semaine

Intervalle (p=,95) 3734,7 – 3931,8 730,7 - 839,5 7,56 – 9,21 2,02 – 3,39

Estimé 8030,0 1553,8 5,46 1,57

Total

Intervalle (p=,95) 7746,2 – 8339,8 1405,7 – 1729,5 5,36 – 6,96 1,14 – 2,64

Carignan

Effort total en heures Nombre moyen de pêcheurs

Strate 1994 2000 1994 2000

Estimé 2629,7 2635,5 2,66 2,70 Semaine

Intervalle (p=,95) 2461,1 – 2817,0 2498,9 – 2790,7 2,09 – 3,50 2,25 – 3,44

Estimé 1562,1 1889,1 3,36 4,06

Fin semaine

Intervalle (p=,95) 1499,9 – 1633,1 1820,6 – 1966,3 2,94 – 4,06 3,59 – 4,82

Estimé 4191,8 4524,6 2,88 3,14

Total

Intervalle (p=,95) 3961,1 – 4450,1 4319,5 – 4756,9 2,51 – 3,78 2,92 – 4,13

Souris (zone à touladi)

Effort total en heures Nombre moyen de pêcheurs

Strate 1995 2000 1995 2000

Estimé 1904,3 1901,3 1,95 1,95 Semaine

Intervalle (p=,95) 1776,3 – 2050,7 1736,9 – 2085,5 1,54 – 2,65 1,40 – 2,81

Estimé 1371,8 1015,3 2,95 2,18

Fin semaine

Intervalle (p=,95) 1290,3 – 1462,7 956,0 – 1084,0 2,38 – 3,83 1,79 – 2,88

Estimé 3276,0 2916,5 2,28 2,03

Total

Intervalle (p=,95) 3066,6 – 3513,4 2692,9 – 3169,5 1,9 – 3,22 1,60 – 2,84 Le calcul des intervalles de confiance des estimés est compliqué par la faible valeur des moyennes journalières. Le nombre de pêcheurs, et donc l’effort de pêche qui en découle directement, est une variable de dénombrement dont la distribution obéit généralement à une loi Binomiale ou une Loi de Poisson, alors

2 Cet échantillon ne répond pas à la condition énoncée par Sherrer (1984); le produit de la moyenne par la taille de l’échantillon est de 13,75. Toutefois, l’asymétrie est faible et la normalité de la distribution peut être acceptée. L’intervalle de confiance est calculé à partir de la Loi de Student.

(14)

Résultats

que les méthodes statistiques usuelles sont développées pour des distributions obéissant à la Loi Normale.

Pour une distribution asymétrique, la largeur de l’intervalle de confiance n’est pas la même de part et d’autre de la moyenne. Toutefois, on considère que lorsque l’échantillon est suffisamment important, la distribution de la moyenne est plus ou moins Normale quand l’asymétrie n’est pas trop forte. Sherrer (1984) propose une formule pour calculer un intervalle de confiance de la moyenne, en autant que le produit de la moyenne et de la taille de l’échantillon soit supérieur à 20. Ce minimum n’est pas toujours atteint dans les données des blocs (AM, MIDI, PM, SOIR), dû à la faible fréquentation. La moyenne des pêcheurs dénombrés est souvent inférieure à 1 alors que le nombre de jours échantillonnés est de moins de 20 par strate (semaine, fin de semaine). À une exception près, nous avons utilisé la formule proposée par Sherrer pour calculer les intervalles de confiance des estimés pour les deux séries d’inventaires.

Les résultats montrent que l’effort de pêche a diminué de plus de 80 % au lac du Missionnaire de 1993 à 2000. Les changements sont moins marqués aux lacs Carignan et Souris. Il y aurait eu une hausse de l’effort de pêche de 7,9 % au Carignan par rapport à 1994 et une baisse de 11,0 % au lac Souris. Tous ces changements seraient significatifs et exclusivement dus à la fréquentation de fin de semaine aux lacs Carignan et Souris. La pression de pêche est toujours très élevée au lac Souris, passant de 23,1 à 20,5 heures-pêcheurs/ha (heures de pêche à l’hectare), basée sur la superficie et les pêcheurs dénombrés dans la zone propice au touladi seulement. La pression était forte au lac Missionnaire en 1993, soit 13,5 heures- pêcheurs/ha; elle est faible maintenant à 2,6 heures-pêcheurs/ha. La pression est modérée sur le lac Carignan, entre 8 et 9 heures-pêcheurs/ha. Voir la discussion pour l’impact de ces pressions de pêche sur les populations de touladi des plans d’eau.

Le tableau 5 compare ces résultats avec ceux publiés après le premier inventaire. Les différences entre les estimés du premier inventaire et ceux recalculés avec les mêmes données sont minimes et dues à des particularités de chaque plan d’eau. Au lac du Missionnaire, les données de l’enquête de 1993 avaient été stratifiées a posteriori en fonction du début et de la fin de saison pour les journées de fin de semaine.

L’analyse visuelle des données montrait une fréquentation nettement plus élevée en début de saison, mais seul le bloc SOIR montrait des différences entre les différentes strates (semaine, fin de semaine de début de saison et fin de semaine de fin de saison). Au lac Carignan, il n’y avait pas de différence statistique entre les dénombrements de semaine et de fin de semaine en 1994; les données avaient alors été regroupées pour le traitement. Au lac Souris, l’estimé de 4744 heures de pêche comprenait l’ensemble des pêcheurs recensés sur le lac alors qu’environ 30 % de sa superficie était de faible profondeur et considérée plutôt l’habitat de l’omble de fontaine, espèce aussi pêchée sur ce plan d’eau. Les estimés du tableau 4 ne tiennent compte que des pêcheurs recensés dans l’habitat du touladi pour ce lac.

Tableau 5. Comparaison de l’effort de pêche avec les données originales et recalculées

Lac Résultats

d’origine

Effort recalculé en 2000

Estimé 7960,3 8030,0 Missionnaire

Intervalle (p=,95) 6605,9 – 9314,7 7746,2 – 8339,8

Estimé 4237 4191,8 Carignan

Intervalle (p=,95) 3390 – 5085 3961,1 – 4450,1

Estimé 4744 3276,0 Souris

Intervalle (p=,95) N.D. 3066,6 – 3513,4

Tel que mentionné plus haut, l’effort de pêche a connu une baisse très importante au lac du Missionnaire; il ne représentait en 2000 que 19 % de celui recensé en 1993. Cependant, la saison de pêche a été amputée d’un tiers en 2000, ne débutant qu’au premier juillet plutôt qu’au premier juin. La pêche étant réputée meilleure en début de saison, ce changement pourrait expliquer, en partie, la diminution de la fréquentation.

Il est donc intéressant de comparer les résultats de 2000 avec ceux des mêmes périodes en 1993. Ces résultats montrent que le mois de juin comptait pour 42 % de l’effort de pêche en 1993, laissant 4652 heures de pêche pour la balance de la saison. Pour une période comparable (du début juillet à la fête du travail), les 1529 heures de pêche en 2000 représentent tout de même une baisse de 67 % par rapport à 1993.

(15)

Résultats

La réglementation, en reculant l’ouverture de la pêche et en réduisant la durée de la saison, n’est donc pas seule responsable de la baisse de l’effort de pêche au lac du Missionnaire. L’effort de pêche est significativement plus faible en 2000 tant en semaine qu’en fin de semaine. On remarque toutefois qu’à partir du premier juillet, l’effort se partage également entre la semaine et la fin de semaine, tant en 1993 qu’en 2000.

Tableau 6. Effort de pêche au lac du Missionnaire en début et en fin de saison

Effort total en heures % de l’effort saisonnier Strate

1993 2000 1993

Total

1993

Juillet-août 2000 Estimé 1842,8 N.A.

Semaine

Juin (Intervalle p=,95) 1678,9 – 2039,0 N.A. 23,0 % N.A. N.A.

Estimé 1525,5 N.A.

Fin de semaine

Juin (Intervalle p=,95) 1493,7 – 1571,2 N.A. 19,0 % N.A. N.A.

Estimé 2441,5 773,4

Semaine

Juillet – août (Intervalle p=,95) 2299,4 – 2600,5 675,0 – 890,0 30,4 % 52,5 % 50,6 %

Estimé 2211,0 756,0

Fin de semaine

Juillet – août (Intervalle p=,95) 2122,7 – 2310,6 706,3 – 815,1 27,6 % 47,5 % 49,4 %

Estimé 4652,5 1529,4

Total

Juillet – août (Intervalle p=,95) 4422,1 – 4911,1 1381,4 – 1705,2 N.A. N.A. N.A.

Fréquentation

La fréquentation est exprimée en nombre de pêcheurs, une notion plus familière que l’effort de pêche exprimé en heures. Comme la fréquentation est déduite à partir de l’effort de pêche total et de la durée moyenne d’une journée de pêche, elle peut traduire des changements dans la pratique de l’activité. La durée moyenne d’une journée de pêche est obtenue des pêcheurs qui retournent la carte postale que leur a confiée l’enquêteur. Chaque pêcheur d’un groupe intercepté reçoit une carte postale où il doit indiquer les résultats de sa pêche personnelle. Une partie seulement des pêcheurs retournent leur carte postale, comme nous le verrons plus loin. Pour s’assurer de la représentativité de l’échantillon des cartes postales retournées, nous avons vérifié d’une part s’il y avait un lien entre le taux de retour des cartes postales et la taille du groupe et d’autre part, s’il y a corrélation entre la durée de pêche et la taille du groupe. Si de telles corrélations existent, il faudra s’assurer que la distribution du nombre de pêcheurs par groupe qui retournent leur carte postale correspond à la distribution du nombre de pêcheurs recensés sur le plan d’eau.

Représentativité des cartes postales

Le tableau 7 indique la durée moyenne de pêche, en heures, dans chacun des plans d’eau, selon la taille du groupe de pêcheurs. Un test de Kruskal-Wallis permet de déterminer si, dans un plan d’eau donné, la distribution des durées de pêche est semblable pour les groupes de un, deux, trois, quatre ou cinq pêcheurs. Ce test indique que les distributions sont différentes au lac du Missionnaire (en 1993 et en 2000), au lac Carignan en 1994 et au lac Souris en 2000. Nous n’avons pas considéré la stratification semaine/fin de semaine pour valider la représentativité des cartes postales, afin de ne pas diminuer la taille des échantillons.

Les données des lacs Missionnaire et Carignan semblent indiquer une relation entre le nombre de pêcheurs d’un groupe et la durée de sa pêche; plus ils sont nombreux, plus la pêche est longue. Toutefois, ce patron ne se répète pas en 2000 et n’a pas été observé au lac Souris, ni en 1993, ni en 2000. Nous verrons plus loin que l’analyse paire par paire des résultats ne confirme pas l’existence d’un tel patron, même si des différences existent entre les groupes de pêcheurs.

(16)

Résultats

Tableau 7. Durée de la pêche en heures selon le nombre de pêcheurs par groupe Nombre de pêcheurs par groupe

1 2 3 4 5

Année de l’enquête

n % n % n % n % n %

Missionnaire

Échantillons hétérogènes

1993 Moyenne 2,74 3,46 4,46 5,27 N.A.

Intervalle (p=0,95)

2,11 – 3,38 3,11 – 3,82 3,61 – 5,32 4,14 – 6,40 N.A. Oui

2000 Moyenne 3,46 5,06 3,84 N.A. N.A.

Intervalle (p=0,95)

2,82 – 4,10 4,05 – 6,07 3,12 – 4,56 N.A. N.A. Oui Carignan

1994 Moyenne 3,79 3,96 4,79 5,0 N.A.

Intervalle (p=0,95)

2,57 – 5,00 3,50 – 4,41 4,32 – 5,27 4,11 – 5,89 N.A. Oui

2000 Moyenne 4,42 3,66 4,09 3,67 5,5

Intervalle (p=0,95)

2,88 – 5,95 3,42 – 3,91 2,59 – 5,59 2,64 – 4,69 0,91- 10,09

Non Souris

1995 Moyenne 3,09 2,76 3,04 3,4 N.A.

Intervalle (p=0,95)

2,72 – 3,45 2,51 – 3,01 2,65 – 3,42 2,29 – 4,51 N.A. Non

2000 Moyenne 2,82 3,35 2,5 2,79 5,0

Intervalle (p=0,95)

2,40 – 3,24 2,85 – 3,85 1,96 – 3,04 1,80 – 3,77 5 - 5 Oui

Dans les cas où les distributions sont globalement différentes, on peut comparer deux à deux les groupes de pêcheurs en fonction de leur taille pour distinguer lesquels sont différents. Le tableau 8 indique en grisé les groupes de pêcheurs qui se distinguent.

Tableau 8. Différences entre les durées de pêche quant à la taille du groupe de pêcheurs Pêcheurs dans le groupe

Lac et année de recensement

Pêcheurs dans le

groupe 1 2 3 4 5

1 - - - - N.A.

2 Non - - - N.A.

3 Oui Non - - N.A.

Missionnaire 1993

4 Oui Non Non - N.A.

1 - - - N.A. N.A.

2 Oui - N.A. N.A.

Missionnaire 2000

3 Non Non - N.A. N.A.

1 - - - - N.A.

2 Non - - - N.A.

3 Oui Oui - - N.A.

Carignan 1994

4 Non Non Non - N.A.

1 - - - - -

2 Non - - - -

3 Non Non - - -

4 Non Non Non - -

Souris 2000

5 Non Non Oui Oui -

(17)

Résultats

Comme les tests précédents indiquent que la durée de pêche n’est pas la même en fonction de la taille des groupes, il faut s’assurer que l’échantillon des cartes postales retournées est représentatif. Les distributions (cartes distribuées et retournées selon la taille des groupes) sont comparées par test du χ2 par lac par année d’enquête. Le tableau 9 montre que le nombre de cartes postales retournées est proportionnel à la taille des groupes; les probabilités d’observer les différences observées sont supérieures à 0,05. Il n’y a qu’au lac Souris, en 1995, que les distributions sont significativement différentes (p=0,033); les groupes composés d’un pêcheur sont sur-représentés dans l’échantillon des cartes postales retournées, au détriment des groupes composés de deux pêcheurs. À part cette exception, on peut considérer que les échantillons de cartes postales sont représentatifs des groupes de pêcheurs à qui elles ont été distribuées.

Tableau 9. Cartes postales distribuées et retournées selon la taille des groupes de pêcheurs Nombre de pêcheurs par groupe

1 2 3 4 5 Année de

l’enquête

Nombre de cartes

postales n % n % n % n % n %

Missionnaire

Khi2 (prob.) 1993 Distribuées 82 14,6 332 59,1 132 23,5 16 2,8

Retournées 41 13,6 195 64,6 55 18,2 11 3,6

4,03 (0,26)

2000 Distribuées 26 24,5 44 41,5 36 34,0

Retournées 25 36,8 24 35,3 19 27,9

3,00 (0,22) Carignan

1994 Distribuées 28 10,1 154 55,4 84 30,2 12 4,3

Retournées 21 11,7 91 50,6 60 33,3 8 4,4

1,08 (0,78) 2000 Distribuées 14 4,4 240 75,9 36 11,4 16 5,1 10 3,2

Retournées 13 5,0 214 82,3 17 6,5 12 4,6 4 1,5

6,09 (0,19) Souris

1995 Distribuées 105 28,5 192 52,2 51 13,9 20 5,4

Retournées 70 39,8 75 42,6 26 14,8 5 2,8

8,71 (0,033) 2000 Distribuées 48 21,2 108 47,8 45 19,9 20 8,8 5 2,2

Retournées 26 21,5 53 43,8 23 19,0 14 11,6 5 4,1

1,91 (0,75) Enfin, on vérifiera si les pêcheurs qui ont retourné leurs cartes postales sont représentatifs des groupes de pêcheurs dénombrés. Le tableau 10 compare la composition des groupes de pêcheurs dénombrés pour l’ensemble de la saison à ceux qui ont retourné les cartes postales.

En 2000, la distribution des pêcheurs recensés et la distribution des pêcheurs ayant retourné leur carte postale sont différentes quant à la taille des groupes auxquels ils appartenaient pour les lacs Missionnaire et Carignan. Toutefois, comme les résultats du tableau 8 montraient que la durée de pêche n’est pas influencée par la taille des groupes au lac Carignan en 2000, on ne tiendra pas compte de ces résultats pour le calcul de la fréquentation. Seul l’échantillon des cartes postales du lac Missionnaire en 2000 ne peut donc être utilisé directement pour calculer la fréquentation à partir de l’effort de pêche. D’une part, l’échantillon des répondants ne correspond pas, en termes de nombre de pêcheurs par groupe, aux données de recensement, et d’autre part, la durée de la pêche est significativement différente entre les pêcheurs solitaires et les groupes de deux pêcheurs. L’échantillon des répondants sera donc pondéré, sur la base du nombre de pêcheurs par groupes, pour correspondre aux données de recensement.

Comme l’effort d’échantillonnage est différent dans les strates de semaine et de fin de semaine, les données seront calculées en fonction de celles-ci pour l’ensemble des données, même si ce n’est pas requis au plan statistique.

Durée de la pêche

La durée de pêche varie passablement d’un plan d’eau à l’autre, comme le montrent les résultats du tableau 11.

(18)

Résultats

Tableau 10. Taille des groupes de pêcheurs dénombrés et ceux ayant retourné leur carte postale Nombre de pêcheurs par groupe

1 2 3 4 5 Année de

l’enquête

Taille des groupes

n % n % n % n % n % Missionnaire

Khi2 (prob.)

Dénombrés 117 14,7 480 60,4 174 21,9 24 3,0

1993

Répondants 41 13,6 195 64,6 55 18,2 11 3,6

2,51 (0,47)

Dénombrés 33 20,1 68 41,5 63 38,4

2000

Répondants 25 36,8 24 35,3 19 27,9

7,28 (0,026) Carignan

Dénombrés 35 9,1 220 57,1 114 29,6 16 4,2

1994

Répondants 21 11,7 91 50,6 60 33,3 8 4,4

2,36 (0,50)

Dénombrés 16 3,7 324 74,8 72 16,6 16 3,7 5 1,2

2000

Répondants 13 5,0 214 82,3 17 6,5 12 4,6 4 1,5

15,57 (0,004) Souris

Dénombrés 128 29,1 226 51,4 66 15,0 20 4,5

1995

Répondants 70 39,8 75 42,6 26 14,8 5 2,8

7,34 (0,062)

Dénombrés 64 20,6 166 53,5 45 14,5 20 6,5 15 4,8

2000

Répondants 26 21,5 53 43,8 23 19,0 14 11,6 5 4,1

6,99 (0,14)

Tableau 11. Durée de la pêche par lac Durée de la pêche Année de

l’enquête Semaine Fin de semaine Total Missionnaire

Différences significatives

Moyenne 4,376894 4,355263 4,376812

1993 Intervalle (p=0,95)

3,940609 4,813179

4,049256 4,66127

4,126296 4,627328

Non

Moyenne 4,318182 4,055555 4,141791

2000 Intervalle (p=0,95)

3,1145083 5,521856

3,597879 4,513232

3,6596194 4,623963

Non Carignan

Moyenne 4,364286 4,195455 4,261111

1994 Intervalle (p=0,95)

3,838341 4,89023

3,800324 4,590585

3,947563 4,574659

Non

Moyenne 3,797131 3,723881 3,758789

2000 Intervalle (p=0,95)

3,459078 4,135184

3,378218 4,069543

3,519253 3,998325

Non Souris

Moyenne 2,736702 3,229412 N.A

1995 Intervalle (p=0,95)

2,4875 2,985904

2,967449

3,491374 N.A Oui

Moyenne 2,976143 3,276786 3,109762

2000 Intervalle (p=0,95)

2,583871 3,368414

2,879022 3,674549

2,831701 3,387823

Non

3Échantillon insuffisant en fonction de l’asymétrie importante.

4Échantillon insuffisant en fonction de l’asymétrie importante.

(19)

Résultats

C’est au lac Souris que la durée d’une journée de pêche est la plus courte, environ trois heures, et cette durée n’a presque pas changé entre 1995 et 2000. Au lac du Missionnaire, la durée moyenne est passée de 4 h 23 à 4 h 09 de 1993 à 2000, une différence non-significative. Au lac Carignan, la durée moyenne a aussi diminué de 1994 à 2000, passant de 4 h 16 à 3 h 46. Cette différence de 30 minutes est cependant significative.

Comme l’analyse des premiers inventaires l’avait révélé, la stratification semaine/fin de semaine n’était pas toujours requise en ce qui concerne l’évaluation de la durée moyenne de la pêche. Dans les lacs que nous avons retenus pour la seconde enquête, seul le lac Souris montre une différence entre la semaine et la fin de semaine quant à cet aspect. La durée moyenne d’une journée de pêche y est plus courte en semaine (2 h 42) qu’en fin de semaine (3 h 14). Cette stratification devra nécessairement être utilisée pour calculer le nombre de pêcheurs à partir de l’effort de pêche. Ces résultats apparaissent sous la colonne « combinaison des intervalles » du tableau 12.

Estimé de la fréquentation

Le nombre de jours-pêcheurs est obtenu en divisant l’effort de pêche par la durée moyenne d’une journée de pêche. Pour chacun de ces estimés, la probabilité que la vraie valeur se situe dans l’intervalle de confiance est de 0,95 selon le seuil retenu. La probabilité que le vrai nombre de jours-pêcheurs soit dans l’intervalle de confiance obtenu à partir des limites des deux intervalles de confiance de l’effort de pêche et de la durée moyenne de pêche est donc de 0,95 X 0,95, soit environ 0,90.

Tableau 12. Fréquentation déduite de l’effort de pêche

Combinaison des intervalles Simulation par ré-échantillonnage Année de

l’enquête Semaine Fin de

semaine Total Semaine Fin de semaine

Total par sommation Missionnaire

1993 Estimé 959,9 879,1 1834,7 962,4 881,2 1843,6

Intervalle (p=0,90)

833,4 1118,6

801,2 971,0

1674,0 2021,1

689,9 1273,3

683,7 1070,9

1373,6 2344,2

20005 Estimé 179,1 192,4 375,2 169,0 180,0 349,0

Intervalle (p=0,90)

122,26 285,8

161,9 233,3

304,07 472,6

72,0 280,9

98,7 261,6

170,7 542,5 Carignan

1994 Estimé 602,5 372,3 983,7 604,0 373,9 978,0

Intervalle (p=0,95)

503,3 733,9

326,7 429,7

865,9 1127,3

398,4 827,2

276,0 479,7

674,4 1306,9

2000 Estimé 694,1 507,3 1203,7 712,0 507,5 1219,5

Intervalle (p=0,95)

604,3 806,8

447,4 582,1

1080,3 1351,7

544,6 896,1

376,1 653,2

920,8 1549,3 Souris (zone à touladi)

1995 Estimé 695,8 424,8 1120,68 694,2 422,9 1117,2

Intervalle (p=0,95)

594,9 824,4

369,6 492,9

964,5 1317,3

496,9 899,4

250,0 637,7

746,9 1537,1

2000 Estimé 638,8 309,8 937,9 641,6 310,8 952,4

Intervalle (p=0,95)

515,6 807,1

260,2 376,5

794,9 1119,3

392,6 956,2

207,6 422,3

600,2 1378,5

5Les estimés par simulation sont pondérés en fonction de la taille des groupes (voir le texte), ceux par combinaison des intervalles ne sont pas valables (échantillons de départ non-représentatifs).

6Échantillon insuffisant en fonction de l’asymétrie importante.

7Échantillon insuffisant en fonction de l’asymétrie importante.

8 Total par sommation.

(20)

Résultats

Les intervalles de confiance ont aussi été recalculés par ré-échantillonnage, une technique de simulation.

Pour chaque strate de chaque lac, on prélève au hasard avec remise dans l’échantillon un nombre de cartes postales égal au nombre réel de l’échantillon. On prélève de même, au hasard et avec remise, dans les journées échantillonnées, un nombre de journées égal au nombre de celles qui ont été échantillonnées.

On calcule un effort moyen et une durée moyenne de pêche, desquels on calcule ensuite une fréquentation en jours-pêcheurs. Cet exercice est répété un nombre élevé de fois (10 000 dans le cas présent) pour obtenir une distribution des fréquentations, avec une moyenne et un intervalle de confiance.

Dans le tableau 12, les cellules en grisé indiquent les estimés qui ne sont pas compris dans l’intervalle de confiance de l’autre des deux recensements effectués pour chaque lac, en fonction de la strate. Dans le cas particulier du lac Missionnaire en 2000, nous avons conclu plus haut que l’échantillon des cartes postales ne pouvait être utilisé directement pour calculer la fréquentation. D’une part, la durée de la pêche est différente selon la taille des groupes de pêcheurs (tableau 8), et d’autre part, l’échantillon des cartes postales n’est pas représentatif, en termes de la taille des groupes de pêcheurs, des groupes de pêcheurs observés lors des recensements (tableau 10). Pour les fins de la simulation, chaque carte postale du lac Missionnaire en 2000 a été pondérée par un facteur de 3, 6 ou 7 selon que la taille du groupe d’origine était de 1, 2 ou 3 pêcheurs, afin que la proportion des groupes de 1, 2 ou 3 pêcheurs dénombrés sur le lac soit respectée.

Les intervalles de confiance obtenus par simulation sont nettement plus grands que ceux obtenus par la méthode statistique, mais ils confirment la plupart des résultats. Ceux-ci indiquent que la fréquentation totale a changé en fin de semaine seulement aux lacs Carignan et Souris. La baisse observée au lac Carignan est confirmée (p=0,90) par les deux méthodes, alors que la hausse du lac Souris n’est pas totalement validée par la simulation. Au lac du Missionnaire, la fréquentation a nettement diminué (p=0,90) tant en semaine qu’en fin de semaine. La pondération en fonction de la taille des groupes a diminué l’estimé de la fréquentation d’environ 7 %.

Répartition de l’activité journalière

La méthode découpe la journée de pêche en quatre blocs dans lesquels les pêcheurs sont dénombrés. La comparaison des résultats cumulés de chaque bloc met en évidence leur importance relative dans l’activité de pêche. En général, toutes données confondues, la fréquentation est moindre le matin et plus forte le soir.

Tableau 13. Répartition de la fréquentation selon les blocs de dénombrement Blocs de dénombrement

Année Strate

AM MIDI PM SOIR Pêcheurs % Pêcheurs % Pêcheurs % Pêcheurs % Missionnaire

Semaine 46 15 64 21 65 22 126 42

1993

Fin de semaine 71 16 64 14 126 28 197 43

Semaine 4 7 17 31 12 22 22 40

2000

Fin de semaine 11 10 32 29 34 31 32 29

Carignan

Semaine 15 9 26 15 45 26 84 49

1994

Fin de semaine 21 10 67 31 70 33 57 27

Semaine 42 24 38 22 29 17 64 37

2000

Fin de semaine 38 15 64 25 69 27 89 34

Souris

Semaine 18 14 13 10 15 12 79 63

1995

Fin de semaine 43 24 34 19 47 27 53 30

Semaine 30 20 40 27 36 24 43 29

2000

Fin de semaine 57 35 35 22 40 25 29 18

(21)

Résultats

Lors des enquêtes de 1993 à 1995, près de la moitié des pêcheurs (48,5 %) sont dénombrés en semaine dans le bloc SOIR, 36,1 % en fin de semaine. En 2000, cette proportion a diminué à 34,2 % et 28,3 % respectivement, alors qu’elle a augmenté à parts égales dans les blocs AM et MIDI, tant en semaine qu’en fin de semaine. Les pêcheurs ont donc modifié quelque peu leurs habitudes entre les deux séries d’enquêtes.

Les fréquences observées à chaque bloc ont été comparées entre les strates (semaine et fin de semaine) et les années d’enquête. En 1993, au lac du Missionnaire, il y aurait une différence entre la semaine et la fin de semaine (p=0,04; χ2=8,31) due surtout au bloc MIDI au profit du bloc PM. Le bloc MIDI est aussi responsable des plus grandes différences entre 1993 et 2000 pour les recensements de fin de semaine, au détriment du bloc SOIR, la répartition des pêcheurs étant très différente (p<0,01; χ2=18,6). Au lac Carignan, on observe une différence entre la semaine et la fin de semaine tant en 1994 (p<0,01; χ2=24,8) qu’en 2000 (p=0,02; χ2=10,2). Dans le premier cas, ce sont les blocs MIDI et SOIR qui en sont responsables, alors que ce sont les blocs AM et PM dans le second. Entre 1994 et 2000, c’est sur semaine que la répartition des pêcheurs est différente au lac Carignan (p<0,01; χ2=21,2), le bloc AM étant fortement représenté en 2000.

Au lac Souris, la répartition des pêcheurs est différente entre la semaine et la fin de semaine tant en 1995 (p<0,01; χ2=32,3), à cause des blocs SOIR surtout et PM, qu’en 2000 (p=0,01; χ2=11,2), à cause du bloc AM. Entre 1995 et 2000, la répartition des pêcheurs est différente tant en semaine (p<0,01; χ2=34,2), à cause des blocs SOIR surtout et MIDI, qu’en fin de semaine (p=0,03; χ2=8,82), à cause des blocs SOIR et AM.

Taille des groupes de pêcheurs

Les données de recensement permettent aussi de calculer la taille moyenne des groupes de pêcheurs observés. Il s’agit de variables de dénombrement dont la distribution n’obéit pas à la loi Normale, mais les effectifs sont suffisants, en fonction de l’asymétrie des échantillons, pour utiliser l’approximation Normale dans tous les cas. Dans le tableau 14, on a utilisé un test de T (bilatéral) pour comparer les moyennes.

Un test de rang de Mann-Whitney a aussi été utilisé pour confirmer ces résultats. Les résultats concordent sauf pour la comparaison semaine/fin de semaine au lac Missionnaire en 1993, où le test de Mann-Whitney ne peut rejeter l’hypothèse d’égalité des distributions.

Tableau 14. Nombre de pêcheurs par groupe selon les dénombrements Nombre de pêcheurs par groupe Différence Année Strate

Moyenne Borne inf. Borne sup. Sem/fin sem. 1993/2000 Missionnaire

Semaine 1,68 1,55 1,87 Oui

1993

Fin de semaine 1,84 1,76 1,93 Oui

Oui

Semaine 0,86 0,61 1,11

2000

Fin de semaine 1,43 1,18 1,68 Oui

Carignan

Semaine 1,53 1,33 1,73 Non

1994

Fin de semaine 1,68 1,50 1,86 Non

Oui

Semaine 1,62 1,45 1,79

2000

Fin de semaine 1,94 1,79 2,10 Oui

Souris

Semaine 1,09 0,93 1,24 Non

1995

Fin de semaine 1,38 1,22 1,55 Oui

Non

Semaine 1,18 1,00 1,37

2000

Fin de semaine 1,47 1,21 1,73 Non

Le nombre de pêcheurs est toujours plus faible en semaine qu’en fin de semaine, même si la différence n’est pas toujours significative au seuil choisi (P=0,95). C’est au lac du Missionnaire que les différences sont les plus importantes entre les deux enquêtes. En 2000, le nombre de pêcheurs par groupe est plus faible qu’en 1993, tant en semaine qu’en fin de semaine. Au lac Carignan au contraire, le nombre de

(22)

Résultats

pêcheurs par groupe a augmenté entre 1994 et 2000; la différence est significative pour les groupes de fin de semaine. On n’a pas posé l’hypothèse d’une augmentation du nombre de pêcheurs par groupe au lac Souris, les tests bilatéraux ne rejettent pas l’hypothèse d’égalité des moyennes (ou des distributions) dans ce cas. Les changements observés étant différents d’un lac à l’autre, ils ne traduisent pas une tendance mais des particularités locales.

Captures et succès de pêche

Le succès de pêche est déduit des cartes postales retournées par les pêcheurs. Celles-ci représentent le résultat de l’ensemble de leur journée de pêche, en distinguant les poissons conservés et relâchés. Les pêcheurs n’ont pas été interrogés par l’enquêteur au moment de l’interview, celui-ci ayant lieu au tout début de leur pêche à cause de leur faible densité. On ne peut donc valider le succès de pêche indiqué sur les cartes postales et on devra présumer que les pêcheurs qui les retournent sont représentatifs de l’ensemble des pêcheurs du lac. L’échantillon des cartes postales comporte aussi des cas de redondance parmi les pêcheurs faisant partie d’un même groupe. En effet, malgré les indications verbales de l’enquêteur et celles inscrites sur les cartes postales, on croit que certains pêcheurs notent sur celles-ci les résultats de pêche de l’ensemble du groupe plutôt que leurs résultats personnels. Pour éliminer ce biais, les groupes dont tous les pêcheurs rapportent les mêmes nombres de touladis capturés et conservés ont été retirés de l’échantillon, sauf quand le succès est nul.

Poissons capturés et conservés

Le tableau 15 montre les résultats issus d’un premier traitement des cartes postales, sans tenir compte de la durée de la pêche, ni des strates de semaine et de fin de semaine, ni du poids des échantillons. La proportion des pêcheurs bredouilles ne semble pas avoir varié malgré les apparences. L’écart le plus important entre les deux recensements est observé au lac du Missionnaire. Même si la proportion passe de 43 % en 1993 à 62 % en 2000, la probabilité d’observer une telle différence est de 12 % (χ2=2,46).

Les probabilités sont plus élevées encore aux lacs Carignan (p=0,20; χ2=1,63) et Souris (p=0,71;

χ2=0,13), de sorte qu’on doit en déduire que les proportions de pêcheurs bredouilles n’ont pas changé dans l’intervalle des enquêtes.

Tableau 15. Poissons capturés et conservés selon les cartes postales Poissons conservés par pêcheur

(pêcheurs chanceux seul.)

Cons/

Capt Lac et

année

Nombre de répondants

Pêcheurs Bredouilles

(%)

Poissons capturés

Poissons conservés

0 1 2 3 + Total Missionnaire

1993 333 143 (43 %) 485 165 67 83 39 1 190 0,34

2000 60 37 (62 %) 29 13 10 13 0 0 23 0,45

Carignan

1994 169 62 (37 %) 270 117 25 47 35 0 107 0,43

2000 218 102 (47 %) 230 126 31 44 41 0 116 0,55

Souris

1995 172 116 (67 %) 93 57 11 34 10 1 56 0,61

2000 99 62 (63 %) 62 32 15 12 10 0 37 0,52

Les résultats sont les mêmes quand on considère les strates de semaine et de fin de semaine. D’une part, la proportion des pêcheurs bredouilles n’a pas changé entre les inventaires, mais elle n’est pas différente non plus entre les strates. Mentionnons cependant qu’on ne tient pas compte ici de la durée de pêche que nous verrons plus loin.

Le succès, en nombre de poissons par répondant, montre une différence très hautement significative entre 1993 et 2000 au lac du Missionnaire. Ce succès passe de 1,46 à 0,48 poisson par pêcheur (p<0,001;

χ2=23,3). Cette tendance est observée tant pour les pêcheurs de semaine (1,63 à 0,60 poisson par

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