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il est donc raisonnable de dire que c’est une formule d’inversion de la transformation de Fourier

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Academic year: 2022

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Texte intégral

(1)

cours 21, le mercredi 6 avril 2011

Dans le cours pr´ec´edent, on a d´emontr´e une formule dont on va voir qu’elle permet de retrouver une mesure finie µ `a partir de sa transform´ee de Fourier µb; il est donc raisonnable de dire que c’est une formule d’inversion de la transformation de Fourier.

Voici cette formule.

Rappel. Si µ est une mesure positive finie sur (R,BR), on a pour tous a < b (Iµ) 1

2µ {a}

+µ ]a, b[

+ 1

2µ {b}

= lim

ε&0

Z b a

1 2π

Z

R

eitx−ε2t2/2µ(t) dtb dx.

Si X est une variable al´eatoire r´eelle d´efinie sur un espace de probabilit´e (Ω,F,P), on a pour tous les r´eels a < b

(IX) P(X =a)

2 + P(a <X < b) + P(X =b)

2 = lim

ε&0

Z b a

1 2π

Z

R

e−itx−ε2t2/2ϕX(t) dt dx.

La formule pour une variable al´eatoire est ´evidemment une cons´equence imm´ediate du cas des mesures finies, appliqu´e `a la loi µ= PX et tenant compte du changement de signe ϕX(t) =PcX(−t). Avant de tirer les cons´equences de cette formule d’inversion, on va r´eparer un oubli.

Proposition.

— Si µ est une mesure finie sur (R,BR), sa transform´ee de Fourier µb est born´ee et continue sur R.

— Si X est une variable al´eatoire r´eelle, sa fonction caract´eristique ϕX est born´ee et continue sur R.

— Si f est une fonction de L1(R), r´eelle ou complexe, sa transform´ee de Fourier fb est born´ee et continue sur R.

On peut d´emontrer (cours Fourier-Hilbert) que fbtend vers 0 `a l’infini quand f est une fonction int´egrable sur R (lemme de Riemann-Lebesgue). C¸ a n’est pas le cas pour les transform´ees de Fourier des mesures : si µ=δa, la mesure de Dirac au point a, on a

∀t∈R, δba(t) = e−iat,

qui est constamment de module un ; en particulier,δb0 =1. Siµ= 12−11), on trouve b

µ(t) = cos(t), qui ne tend pas non plus vers 0 `a l’infini.

Exemple. Si U est une variable al´eatoire uniforme sur [−1,1], sa loi est 121[−1,1](x)dx et on trouve pour t6= 0

ϕU(t) = E eitU= Z 1

−1

eitx dx 2 = 1

2 heitx

it i1

x=−1 = sint t .

(2)

Pour t = 0, on trouve ϕX(0) = E e0 = 1, qui est aussi la limite de ϕX(t) quand t tend vers 0, puisque ϕX est continue (continuit´e sous l’int´egrale).

Comme la densit´e est sym´etrique, cette fonction caract´eristique ϕU est aussi la transform´ee de Fourier de la fonction densit´ef0 = 121[−1,1]. La transform´ee de Fourierfb0 n’est pas int´egrable,

Z +∞

0

sint

t

dt= +∞,

bien que la fonction de d´epart f0 soit born´ee et `a support born´e. En fait, on rappellera plus loin que si f et fbsont int´egrables sur R, la fonction f est Lebesgue-´equivalente `a une fonction continue, ce qui n’est pas le cas pour f0 : la transform´ee de Fourier n’est jamais int´egrable quand la fonction n’est pas (´equivalente `a une fonction) continue.

Si U1,U2 sont ind´ependantes uniformes sur [−1,1], on a ϕU1+U2(t) =sint

t 2

qui est int´egrable sur R.

Preuve de la proposition. — La d´emonstration est essentiellement la mˆeme pour les trois cas, d´emontrons par exemple celui de la fonction caract´eristique ϕX. La fonction caract´eristique ϕX d’une variable al´eatoire X sur (Ω,F,P) est d´efinie par

(∗) ∀t∈R, ϕX(t) = E eitX= Z

eitX(ω) dP(ω) = Z

R

eitx dPX(x) =PcX(−t).

La fonction ϕX est born´ee par 1,

X(t)|= Z

eitX(ω) dP(ω)≤ Z

|eitX(ω)|dP(ω) = Z

dP(ω) = 1, et le maximum du module de ϕX est atteint au point t= 0,

ϕX(0) = E e0 = 1.

La fonction ϕX est continue sur R d’apr`es les th´eor`emes de continuit´e sous l’int´egrale : en effet, la fonction sous (disons) la premi`ere int´egrale de (∗), `a savoir

f(t, ω) = eitX(ω)

est continue en t et admet la majoration-´egalit´e suivante pour son module,

|f(t, ω)|=|eitX(ω)|= 1,

majorant ind´ependant du param`etret; ce majorant est une fonction constante, int´egrable par rapport `a la mesure finie P, donc le th´eor`eme de continuit´e s’applique `a l’int´egrale fonction de t.

(3)

Traitons un exemple d’application de la formule (Iµ), exemple o`u les complications des intervalles semi-ouverts prennent tout leur sens.

Exemple. Soit (Ω,F,P) un espace de probabilit´e ; si X est une variable de Bernoulli sym´etrique d´efinie sur Ω, qui ne prend presque sˆurement que les valeurs −1 et +1, et de fa¸con que P(X =±1) = 1/2, sa loi est

µ= PX= 1

−1+ 1 2δ1,

demi-somme des mesures de Dirac aux points −1 et 1. En modifiant X sur un ensemble n´egligeable N ∈ F, on pourra supposer dans la suite, sans changer la loi de X, que X ne prend vraiment que les valeurs −1 et 1 (tout cela pour dire : mentionner la variable al´eatoire X ici n’est pas tr`es s´erieux, c’est un habillage probabiliste inutile ; seule la mesure PX importe).

La fonction caract´eristique de X est ´egale `a ϕX(t) =bµ(−t) = eit+ eit

2 = cost=µ(t).b Si on choisit a =−1, b= 1 dans la formule (Iµ), on observe que

µ {−1}

= PX {−1}

= PX {1}

= 1/2 et µ ]−1,1[

= 0.

On trouve donc d’apr`es la formule (Iµ) que 1

2µ {−1}

+µ ]−1,1[

+ 1

2µ {1}

= 1/2 = lim

ε&0

Z 1

−1

1 2π

Z

R

eitx−ε2t2/2cos(t) dt dx.

Ensuite par Fubini on obtient π = lim

ε&0

Z

R2

1[−1,1](x) eitx−ε2t2/2cos(t) dtdx= lim

ε&0

Z

R

Z 1

−1

eitx dx

e−ε2t2/2cos(t) dt, qui devient

π= lim

ε&0

Z

R

2 sin(t)

t e−ε2t2/2cos(t) dt= lim

ε&0

Z

R

sin(2t)

t e−ε2t2/2 dt.

En effectuant le changement de variableu = 2t, on obtient π = lim

ε&0

Z

R

sinu

u e−ε2u2/8 du.

On peut raisonnablement esp´erer que cette expression va tendre, quand ε → 0, vers l’int´egrale semi-convergente Z +∞

−∞

sinu u du,

et on va le d´emontrer par la mˆeme m´ethode d’int´egration par parties qui nous avait permis de justifier la convergence (simple) de l’int´egrale de sin(t)/t, en prouvant que

Z + 0

sint t dt=

Z + 0

1−cost t2 dt,

(4)

ramenant ainsi l’int´egrale semi-convergente `a une int´egrale absolument convergente. On a

par parit´e Z

R

sinu

u eε2u2/8 du= 2 Z +

0

sinueε2u2/8

u du

= 2h

(1−cosu)eε2u2/8 u

i+

0

+ 2 Z +

0

(1−cosu)eε2u2/8 u22

4 eε2u2/8 du

= 2 Z +

0

1−cosu

u2 eε2u2/8 du+ ε 2

Z + 0

(1−cos(v/ε))ev2/8 dv

(on a pos´ev=εudans le deuxi`eme terme) ; le deuxi`eme terme tend ´evidemment vers 0 et le premier tend, par Lebesgue domin´e, vers

2 Z +∞

0

1−cosu

u2 du= 2 Z +∞

0

sinu u du.

Comme la limite de l’expression ´etait ´egale `a π, on d´eduit le r´esultat classique Z +∞

0

sinu

u du= π 2.

Dans le cas d’une mesure `a densit´e dµ(x) = f(x) dx, les singletons {a} et {b} sont de mesure nulle et la formule (Iµ) devient

(If)

Z b a

f(x) dx= lim

ε&0

Z b a

1 2π

Z

R

eitx−ε2t2/2fb(t) dt dx.

Cette nouvelle formule est lin´eaire par rapport `a f : si on l’applique s´epar´ement aux deux fonctions positives f+ et f, on l’obtient pour f int´egrable r´eelle, et ensuite, en consid´erant les deux fonctions r´eelles Ref et Imf, on obtient la formule (If) pour f int´egrable `a valeurs complexes.

Injectivit´e de la transformation de Fourier

Proposition. Si µ et ν, mesures positives finies sur (R,BR), ont la mˆeme transform´ee de Fourier, elles sont ´egales.

Preuve. —Pour tous a < b, introduisons la fonctionχa,b qui est ´egale `a 1 sur l’intervalle ouvert ]a, b[, `a 0 en dehors de l’intervalle ferm´e [a, b] et `a 1/2 aux points a et b,

χa,b(x) = 1

21{a}+1]a,b[+ 1 21{b}.

D’apr`es la formule (Iµ), l’int´egrale par rapport `a µ de la fonction χa,b, ´egale `a 1

2µ {a}

+µ ]a, b[

+ 1

2µ {b}

,

est obtenue `a partir de la fonction µb; si les transform´ees de Fourier deµetν sont ´egales,

on d´eduit que Z

R

χa,bdµ= Z

R

χa,b

(5)

pour tous a < b; pour a, b fix´es on voit que χa+1/n,b+1/n −→

n→+∞ 1]a,b],

et la convergence est domin´ee par la constante1, qui est int´egrable pour les deux mesures finies µ etν. En appliquant deux fois le th´eor`eme de convergence domin´ee, on obtient

µ ]a, b]

= Z

R

1]a,b]dµ= lim

n

Z

R

χa+1/n,b+1/n

= lim

n

Z

R

χa+1/n,b+1/ndν = Z

R

1]a,b]dν=ν ]a, b]

,

pour tous a < b, ce qui implique l’´egalit´e µ=ν par les r´esultats du chapitre III.

Proposition. La transformation de Fourier est injective sur L1(R).

Preuve. — La transformation de Fourier est lin´eaire sur L1(R), il suffit donc de v´erifier que son noyau ne contient que le vecteur nul de L1(R). Si f est `a valeurs complexes et v´erifie fb= 0, la formule (If) implique

(∗)

Z b a

f(x) dx= 0,

pour tous a < b; on voit que Ref et Imf v´erifient la mˆeme propri´et´e (∗), donc il suffit de traiter le cas de fonctions `a valeurs r´eelles. Si f est r´eelle et v´erifie (∗), on obtient pour tous les r´eels a < b, en s´eparant f+ et f, que

Z b a

f+(x) dx= Z b

a

f(x) dx.

Cela implique que les mesures positives finies dµ+(x) =f+(x) dx et dµ(x) =f(x) dx sont ´egales sur la tribu bor´elienne de R. Posons

A = {f ≥0} ∈ BR; alors,

Z

R

f+(x) dx= Z

R

1A(x)f+(x) dx=µ+(A) =µ(A) = Z

R

1A(x)f(x) dx= 0,

car la fonction 1Af est nulle ; il en r´esulte que f+ est nulle presque partout, et de mˆeme pour f en travaillant avec{f ≤0}. On a bien montr´e que f = 0L1.

(6)

Fourier et convolution ; somme de variables al´eatoires ind´ependantes

Th´eor`eme. Si µ et ν sont deux mesures finies sur (R,B), la transform´ee de Fourier de la convol´ee µ∗ν est le produit des deux fonctions µbet ν,b

d

µ∗ν =bµν.b Si f, g sont int´egrables sur R, on a

fd∗g =fbbg.

Si X,Y sont deux variables al´eatoires r´eelles d´efinies sur Ω, ind´ependantes, on a

∀t ∈R, ϕX+Y(t) =ϕX(t)ϕY(t).

V´erification. — On pose, pour un t fix´e, χt(x) = eitx; on a par l’ind´ependance de X et de Y

ϕX+Y(t) = E eit(X+Y) = E eitXeitY

= E χt(X)χt(Y)

= (Eχt(X))(Eχt(Y)) =ϕX(t)ϕY(t).

Pour le cas des mesures, on applique la formule de transfert qui ram`ene l’int´egration de la fonction ψt(x) = eitx `a la mesure produit µ⊗ν,

d µ∗ν(t) =

Z

R

ψtd(µ∗ν) = Z

R2

ψt(x+y) dµ(x)dν(y)

= Z

R2

e−it(x+y) dµ(x)dν(y) =Z

R

e−itx dµ(x)Z

R

e−ity dν(y)

=µ(t)b ν(t).b Pour le cas de la convolution des fonctions, on utilise Fubini.

Exercice : sommes de variables al´eatoires gaussiennes ou de Poisson ind´ependantes.

Consid´erons une suite (G1, . . . ,Gn) de variables al´eatoires ind´ependantes d´efinies sur Ω, toutes de mˆeme loi gaussienne dγ(x) = (2π)−1/2e−x2/2 dx. Si c21 + · · ·+c2n = 1, la variable al´eatoire

X =c1G1+· · ·+cnGn a la mˆeme loi gaussienne γ.

Comme la fonction caract´eristique d´etermine la loi de X, il suffit de calculer ϕX. Pour chaque j = 1, . . . , non a ϕGj(t) = e−t2/2, et d’apr`es l’ind´ependance,

ϕX(t) = E eitX= E eit(c1G1+···+cnGn)

= E

eitc1G1eitc2G2. . .eitcnGn

= E eitc1G1E eitc2G2. . .E eitcnGn

G1(tc1G2(tc2). . . ϕGn(tcn) = e−t2c21/2. . .e−t2c2n/2 = e−t2/2, ce qui d´emontre l’affirmation.

Pour une variable de Poisson Y de param`etre θ, on aura Y =

+∞X

n=0

n1(Y=n)

(7)

donc

E eitY =

+∞X

n=0

P(Y =n) eitn =

+∞X

n=0

e−θ θn n! eitn

= e−θ

+∞X

n=0

θeitn

n! = e−θ+θeit = e−θ(1−eit).

Si Y1 est une variable de Poisson de param`etre θ1 et Y2 une variable de Poisson de param`etre θ2, et si elles sont ind´ependantes, on d´eduit que Y1+ Y2 est une variable de Poisson de param`etre θ12 en identifiant la fonction caract´eristique,

ϕY1+Y2(t) = e−θ1(1−eit)e−θ2(1−eit)= e−(θ12)(1−eit).

Transform´ee de Fourier int´egrable

Lemme 1.Si la fonction k r´eelle ou complexe est int´egrable sur R, on a

ε&0lim Z b

a

Z

R

eitx−ε2t2/2k(t) dt dx =

Z b a

Z

R

eitxk(t) dt dx.

Preuve. — On peut proc´eder sans Fubini avec deux Lebesgue domin´es, ou bien avec Fubini et un seul Lebesgue. Prenons le deuxi`eme chemin ; par Fubini,

Z b a

Z

R

eitx−ε2t2/2k(t) dt dx=

Z

R2

1[a,b](x) eitx−ε2t2/2k(t) dtdx.

L’int´egrale double sur R2 F(ε) =

Z

R2

1[a,b](x) eitx−ε2t2/2k(t) dtdx, d´ependant du param`etre r´eel ε, fait intervenir la fonction

f(ε, x, t) = 1[a,b](x) eitx−ε2t2/2k(t) qui est continue en ε, mesurable en (x, t) et v´erifie

|f(ε, x, t)| ≤ 1[a,b](x)|k(t)|,

qui est un majorant int´egrable en dxdt d’apr`es l’hypoth`ese sur la fonction k et d’apr`es la finitude de la mesure de [a, b]. On en d´eduit que F est continue sur R, donc

F(0) = Z

R2

1[a,b](x) eitxk(t) dtdx est la limite de F(ε) quand ε→0.

(8)

Proposition. Si µ est une mesure positive finie sur (R,B) et si sa transform´ee de Fourier µb est int´egrable sur R, alors µ admet la densit´e

f(x) = 1 2π

Z

R

eixtbµ(t) dt

par rapport `a la mesure de Lebesgue. Cette densit´e est une fonction continue et born´ee.

Si la fonction caract´eristique ϕX est int´egrable sur R, la loi de X admet la densit´e fX(x) = 1

2π Z

R

e−ixtϕX(t) dt.

Preuve. — Le lemme 1 permet de calculer la limite quand ε & 0 qui figure dans la formule (IX) ; on obtient ainsi, pour tous a < b,

P(a < X≤b) + P(a≤X < b)

= P(X =a) + 2 P(a <X < b) + P(X =b) = 2 Z b

a

1 2π

Z

R

ϕX(t) e−itx dt dx.

Posons

f(x) = 1 2π

Z

R

ϕX(t) e−itx dt;

cette fonction f est continue et born´ee sur R (c’est la transform´ee de Fourier de la fonction suppos´ee int´egrable ϕX). La majoration

FX(b)−FX(a) = P(a <X≤b)≤

≤P(a <X≤b) + P(a ≤X < b) = 2 Z b

a

f(x) dx≤2kfk(b−a),

valable pour tous a < b, implique que la fonction de r´epartition FX est continue, donc P(X =t0) est nul pour tout r´eel t0, et la formule (IX) se simplifie l´eg`erement en

PX ]a, b]

= P(a <X≤b) = FX(b)−FX(a) = Z b

a

f(x) dx;

les deux mesures PX et f(x) dx co¨ıncident sur tous les intervalles ]a, b], donc elles sont

´egales, ce qui signifie que f est la densit´e de la mesure PX. Cela termine la preuve du cas probabiliste. Le cas des transform´ees de Fourier de mesures est identique, au signe pr`es dans l’exponentielle e±itx.

(9)

On approche de laformule d’inversion de Fourier pour les fonctions int´egrables dont la transform´ee de Fourier est int´egrable.

Th´eor`eme (inversion de Fourier). Sif ∈L1(R) a une transform´ee de Fourier fbqui est int´egrable sur R, alors la classe f admet le repr´esentant continu

x∈R → 1 2π

Z

R

f(t) eb itx dt.

En particulier, si f est une fonction continue sur R, si f et sa transform´ee de Fourier fb sont int´egrables sur R, on a pour tout x r´eel

f(x) = 1 2π

Z

R

fb(t) eitx dt.

Preuve. — D’apr`es le lemme 1 et la formule (If), on voit que pour tous a < b, Z b

a

f(x) dx= Z b

a

1 2π

Z

R

fb(t) eitx dt dx.

Posons pour tout x r´eel

F(x) = 1 2π

Z

R

fb(t) eitx dt.

La fonction F est la transform´ee de Fourier de la fonction int´egrable t→fb(−t), donc F est continue et born´ee sur R. On a pour tous a < b

Z b a

f(x)−F(x)

dx = 0.

On en d´eduit que f = F Lebesgue-presque partout sur R. Dans le cas o`u f est d´ej`a donn´ee comme fonction continue sur R, on peut remarquer que l’ensemble

V ={x∈R:f(x)6= F(x)}

est un ouvert, de mesure de Lebesgue nulle puisquef = G presque partout. Mais le seul ouvert de R de mesure de Lebesgue nulle est l’ensemble vide, donc f(x) = F(x) pour tout x r´eel.

Exemple. Consid´erons la fonction int´egrable et continue f(t) = e−|t|. Calculons f(x) =b

Z

R

e−|t|eixt dt; on obtient

fb(x) = Z

R

e−|t|e−ixt dt = Z +∞

0

e−t−ixt dt+ Z +∞

0

e−u+ixu du

= Z +∞

0

e−(1+ix)u+ e−(1−ix)u

du= 1

1 + ix + 1

1−ix = 2 1 +x2.

Cette transform´ee de Fourier est int´egrable. L’inversion de Fourier permet de trouver la fonction caract´eristique de la loi de Cauchy,

∀t∈R, Z

R

eixt dx

π(1 +x2) = e−|t|.

(10)

Sommes de variables de Cauchy ind´ependantes On peut penser que le fait de consid´erer la moyenne

Zn(ω) = X1(ω) +· · ·+ Xn(ω) n

des r´esultats ind´ependants successifs (Xk(ω)) d’une mˆeme exp´erience al´eatoire, pour n assez grand, a des chances de stabiliser le ph´enom`ene, en r´eduisant l’influence de l’al´ea.

C¸ a n’est pas toujours le cas, comme l’indique l’exercice qui suit.

Exercice.Si les (Xj) sont des v.a. de Cauchy ind´ependantes, de loi dx

π(1 +x2),

la variable al´eatoire Zn d´efinie ci-dessus a toujours la mˆeme loi de Cauchy !

Solution. — On a vu que la fonction caract´eristique de ces variables de Cauchy est donn´ee par

∀t ∈R, ϕXj(t) = e−|t|; par cons´equent,

ϕZn(t) = E eitZn = EYn

j=1

ei (t/n)Xj

= Yn

j=1

ϕXj(t/n) = e−|t|/nn

= e−|t|.

La loi des grands nombres indique que ce ph´enom`ene ne peut pas se produire pour des variables int´egrables. Les variables de Cauchy ne sont pas int´egrables : si X est de Cauchy,

E|X|= Z

R

|x| dx

π(1 +x2) = 2 Z +∞

0

x

π(1 +x2)dx

qui est infinie, car la fonction int´egr´ee est ´equivalente `a un multiple non nul de 1/x quand x tend vers +∞ (on peut aussi calculer directement

Z A 0

2x

1 +x2 dx= ln(1 + A2), qui tend vers l’infini avec A).

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