ANALYSES DE LIVRES 597
Le dépistage du cancer bronchique
Marc Taurelle, Étienne Lemarié (2005) Springer Verlag, 110 p., 31,95
€(ISBN : 2-287-22086-0)
Un nouvel ouvrage dans l’excellente collection Dépistage et Cancer dirigée par D. Serin.
À lire également, de Brigitte Seradour, dans la même collection, Le Dépistage du cancer du sein, un enjeu de santé publique.
Le dépistage du cancer bronchique n’a pas d’intérêt, ce qui compte c’est de réduire la consommation de tabac et donc d’agir sur la principale cause. Ces assertions, outre qu’elles résultent d’études anciennes fondées sur la radiographie pulmonaire, ne prennent pas en compte les quelques dizaines de milliers de patient(e)s qui présenteront un cancer bronchique avant que le tabagisme ne soit totalement jugulé. Les chances de survie à 5 ans passent de 80 % pour les T1 à moins de 10 % pour les autres stades.
Sous un volume réduit, l’ouvrage aborde de façon claire et complète l’apport que l’on peut attendre du scanner spiralé, de l’approche endoscopique, de la place de la génomique et de la protéomique et celle de l’autofluorescence dans le dépistage du cancer bronchique. Le traitement des lésions micro-invasives est également abordé.
Si toutes les interrogations ne trouvent pas réponse, l’ouvrage redonne espoir aux médecins de voir d’avantage de cancers bronchiques guéris.
Le sous-titre de l’ouvrage, « De l’espoir à la réalité », doit s’entendre comme : concrétisons les espoirs, ce qui, on en conviendra, ne peut que réjouir les cliniciens, qu’ils soient oncologues, pneumologues, généralistes ou chirurgiens.
Face aux fins de vie et à la mort.
Éthique et pratiques professionnelles au cœur du débat
Sous la direction de Emmanuel Hirsch (juin 2004) Vuibert, 304 p., 29
€(ISBN : 2-7117-7274-8)
Les soins palliatifs comme horizon indépassable de la prise en charge des patients en fin de vie : c’est ce que pourrait être cet ouvrage aux nombreuses contributions d’auteurs connus et reconnus. Il ne s’agirait alors que d’un énième livre bien fait sur les soins palliatifs, terrain consensuel d’une pensée politiquement correcte.
La question qui dérange, et on le constate bien à la lecture, c’est celle de l’euthanasie, du suicide assisté en un mot du respect jusqu’au bout de l’autonomie vraie du sujet, de sa liberté à disposer de sa vie. La question n’est toutefois pas éludée mais on aurait aimé connaître quelques points de vue dissonants dans le concert de l’accompagnement, du respect de la dignité, de la nécessité d’équipes pluridisciplinaires... toutes choses qu’un ancien ministre de la Santé appelle de ses vœux (les actes sont préférables aux vœux).
Dire qu’une personne est déprimée lorsqu’elle considère que le temps qu’il lui reste à vivre ne vaut pas de l’être peut s’apparenter à une solution de facilité, et à un non respect du principe d’autonomie.
Chaque être étant unique, il est utopique de vouloir écrire un guide des bonnes pratiques du mourir.
Oncologie (2005) 7: 597
© Springer-Verlag 2005 DOI 10.1007/s10269-005-0295-9