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Article pp.7-13 du Vol.33 n°177 (2007)

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Texte intégral

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O

n est toujours rattrapé par son passé. Depuis quelques années, les chefs d’entreprise jouent le jeu de la modernisation. Le message est clair et la communication adroite : il n’y a plus de patrons, il y a des entrepreneurs. Le CNPF se transforme en MEDEF au grand dam des anciens, attachés à leur vieille institu- tion. Ce MEDEF quitte les appartements d’habitation aménagés de l’avenue Pierre Ier de Serbie. Il s’installe dans des locaux fonctionnels. Les cadres sont rajeunis.

On fait davantage appel à un personnel qualifié. Les structures sont simplifiées. La toute-puissante UIMM n’est plus la faiseuse de présidents du patronat qu’elle a été pendant si longtemps et, double symbole de la modernité, c’est une femme et une représentante des activités de service, Laurence Parisot qui est élue prési- dente, succédant à Ernest Antoine Seillière.

Et puis patatras, on apprend qu’une collaboratrice de Denis Gautier-Sauvagnac, président et délégué général de l’UIMM allait régulièrement chercher des enveloppes d’argent en espèces dans des banques pour les distribuer.

Où et comment ? Pour l’instant on maintient un certain flou autour des destinataires, mais on laisse entendre que certains syndicats auraient pu profiter de la manne. Cer- tains sont plus précis, comme l’ancien président du CNPF, Yvon Gattaz, qui n’hésite pas à affirmer : « c’est une tradition depuis 120 ans, puisque la loi de 1884 a été créée pour cela. C’était la règle des lessiveuses : les

Syndicats , encore

un effort

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patrons mettaient leurs billets dedans pour les syndicats »1. En fait, tout le monde savait qu’une partie de cet argent servait, comme on l’a si bien dit à une « fluidifica- tion » des relations sociales.

L’histoire s’est arrêtée depuis 1884. Le spectre du tout-puissant Comité des forges de l’avant-guerre qui dispensait régulière- ment de l’argent à la presse, aux partis, aux hommes politiques réapparaît. On se rap- pelle également le financement des organi- sations anti-communistes durant la guerre froide des syndicats maison comme chez Simca ou dans la défense de tel ou tel grou- pement. Dans beaucoup de ces opérations, il semble que l’UIMM n’ait pas été absente.

Il est vrai que l’influence de celle-ci dépasse largement le secteur de la métallur- gie par sa richesse et son poids politique.

Dans un pays comme la France, où les cor- poratismes jouent un tel rôle et où le mode de gouvernance est souvent la cogestion, il apparaissait à beaucoup normal que l’UIMM se donne la possibilité de dialo- guer avec des partenaires plus ou moins représentatifs afin d’obtenir des signatures au bas des accords. C’est l’UIMM qui fait incontestablement pour le milieu patronal figure d’autorité en matière sociale. C’est elle qui assure avec les syndicats de salariés la présidence de certains organismes notamment de retraites. Ce sont souvent ses dirigeants qui ont conduit et qui mènent les

négociations sociales. Ce sont ses experts qui sont à la source d’amendements aux projets de lois soumis au Parlement.

Ce qui est frappant dans ces révélations qui interviennent à un moment donné, c’est la faiblesse des réactions. L’opinion publique paraît beaucoup moins choquée par ces tra- fics qu’elle ne l’avait été par les finance- ments occultes des partis politiques qui ont fait la « Une » des journaux pendant des années. Les syndicats, à l’exception de la CFDT, sont plus que prudents. Ils ne mani- festent guère leur étonnement. On a l’im- pression qu’ils font le dos rond. Tout le monde convient, à commencer par le gou- vernement qu’il va falloir faire une loi sur le financement des syndicats.

En réalité, ce que démontre cet état de fait, c’est la faiblesse des syndicats français, incapables d’être financés par les cotisa- tions de leurs membres, toujours soucieux de faire de la surenchère pour trouver de nouveaux adhérents. Il serait bon que les syndicats se renforcent. Depuis 1975, les syndicats français ont perdu près des deux tiers de leurs adhérents. Pour la Revue française de Gestionil ne s’agit pas seule- ment d’une évolution sociologique. C’est un problème de gestion de conflits sociaux.

Sans représentativité réelle des salariés, la régulation des conflits est remise en cause et à reconstruire2.

8 Revue française de gestion – N° 177/2007

1. Le Figaro, 23 octobre 2007.

2. À ce sujet, lire Pierre Rosanvallon, La question syndicale, Paris, Hachette Littératures, 1989.

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7 Éditorial – Jean-Marie Doublet 11 Ont contribué à ce numéro 15 Management : les constructeurs

Albert Hirschman, telle une cible mouvante Frédéric Dromby

21 Management de la formation e-learning des entreprises Corinne Baujard

35 Le ciel aérien sans frontières. Structure des alliances stratégiques Laurence Saglietto, Denise Levy

57 Marier technologies et marques pour un cycle de vie.

Le cas des routeurs Cisco

Klaus Jennewein, Thomas Durand, Alexander Gerybadze

83 La croissance des ONG humanitaires.

Une innovation devenue institution Erwan Queinnec

Dossier – L’externalisation : un choix stratégique Sous la direction de Jérôme Barthélemy, Carole Donada

97 L’externalisation : un choix stratégique Jérôme Barthélemy, Carole Donada

101 Décision et gestion de l’externalisation. Une approche intégrée Jérôme Barthélemy, Carole Donada

113 L’externalisation : de l’opérationnel au stratégique Bertrand Quélin

129 L’externalisation offshore de système d’information Dominique Geyer

141 Dynamique des formes de délocalisation et gouvernance des firmes et des États

Charles-Albert Michalet

numéro 177 octobre 2007

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149 Dynamique concurrentielle et cascades d’externalisations Amit Jain, Raymond-Alain Thiétart

163 La réinternalisation, chaînon manquant des théories de la firme Frédéric Fréry, Florence Law-Kheng

181 Actualité des livres

185 Summary

10 Revue française de gestion – N° 177/2007

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Jérôme BARTHÉLEMY est professeur associé de stratégie et management à l’Essec. Il est l’auteur de nombreuses publi- cations sur le thème de l’externalisation et notamment de Stratégies d’externalisation dont la troisième édition est parue chez Dunod en 2007. Il est également chercheur invité à l’université de Stanford (États- Unis).

Corinne BAUJARD est maître de conférences à l’université de Bretagne Occidentale (ICI), chargée de cours à l’université d’Evry. Ses travaux portent sur l’impact nuancé des technologies de l’information dans les organisations, tout particulièrement sur les questions d’ap- pren-tissage organisationnel et de transfor- mations associées aux systèmes d’informa- tion (CREPA DRM UMR CNRS 7088).

Ses travaux ont fait l’objet de nombreuses publications dans des revues et ouvrages collectifs (Recherches en Management et Organisation, Information System and Collaboration, Innovations Technolo- giques, etc.)

Carole DONADAest professeur associé de stratégie et management à l’Essec. Ses recherches et publications portent essentiel- lement sur les partenariats et les relations client-fournisseur.

Frédéric DROMBY, ESCP, DEA Essec- université de Paris, docteur HEC, est maître de conférences à l’IUT de Reims (gestion

administrative et commerciale) et, depuis 2002, professeur invité à HEC-université de Liège. Il codirige Acsed, agence de R&D.

Thomas DURAND est professeur de Stratégie d’entreprise à l’École centrale Paris (www.ecp.fr). Il publie dans les domaines du management stratégique, du management de l’innovation, des stratégies technologiques ainsi que des politiques publiques portant sur la recherche, le trans- fert de technologie et la promotion de l’innovation. Il est le coauteur Bringing Technology and Innovation into the Boardroom (Palgrave, 2004) avec ses collègues européens de l’EITIM (www.eitim.org). Il vient de publier Strate- gic Networks, learning to compete avec M. Gibbert (Blackwell, 2007) et prépare avec S. Dameron The future of Business Schools – Scenarios and Strategies for 2020(Palgrave Macmillan, fin 2007). Il est par ailleurs président de CM International, cabinet de conseil en management, avec 40 consultants à Paris, Cardiff, Londres, Dublin et Madrid (www.cm-intl.com).

Frédéric FRÉRYest professeur de straté- gie à ESCP-EAP, où il est le titulaire de la chaire KPMG « Stratégie des risques et performance ». Il enseigne également dans plusieurs écoles et universités en France et à l’étranger. Il est l’auteur de nombreux ouvrages et articles sur la stratégie, le management de l’innovation et les entre- prises virtuelles.

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Alexander GERYBADZE est profes- seur de Management de l’innovation et de Gestion internationale à l’université de Hohenheim à Stuttgart. Ses recherches por- tent sur l’innovation, les relations entre groupes d’experts transnationaux et sur le rôle des entreprises multinationales dans les régions high-tech. Il a été consultant en stratégie et management de la technologie chez Arthur D. Little International, membre du directorat européen et il est actuellement directeur du Centre de gestion internatio- nale et de management de l’innovation à l’université de Hohenheim. Il intervient également comme consultant dans le domaine de la stratégie, de l’innovation et du développement.

Dominique GEYERest professeur-asso- cié en comptabilité financière à Audencia Nantes. Ses thèmes de recherche concer- nent l’externalisation de système d’infor- mation. Il est membre de l’institut MASC (Management des achats et de la Supply Chain).

Amit JAIN, est doctorant en stratégie à l’université de Paris Dauphine et à l’INSEAD. Il est consultant à la Banque Mondiale en technologies de l’information, et auteur et coauteur de plusieurs ouvrages dans le domaine de la politique informa- tique des nations.

Klaus JENNEWEIN, son doctorat de gestion portait sur le rôle du capital marque dans l’appropriation des biens immatériels technologiques en cotutelle entre l’Ecole centrale Paris et l’université de Hohenheim à Stuttgart (Allemagne). Depuis 2002, il travaille au sein du Group Deutsche Tele-

kom où il occupe actuellement le poste de Vice President Segment Strategy and Plan- ning.

Florence LAW-KHENG est doctorante en sciences de gestion à l’université de Paris X Nanterre et à ESCP-EAP. Elle est également assistante en recherche et ensei- gnement au département « Stratégie hommes et organisations » de ESCP-EAP.

Ses travaux de recherche portent sur les dynamiques de frontières de la firme et plus particulièrement sur l’externalisation et la réinternalisation d’activités de services.

Denise LÉVYest ingénieur de recherche à l’Observatoire de la Côte d’Azur, CNRS UMS 2202. Ses recherches portent princi- palement sur l’analyse numérique, l’ana- lyse textuelle, les bases de données et la technologies web.

Charles-Albert MICHALETest profes- seur d’économie émérite à l’université de Paris-Dauphine. Il a travaillé plusieurs années au Centre sur les sociétés transnatio- nales de l’ONU, puis au Foreign Investment Advisory Service de la Banque Mondiale. Il est consultant pour plusieurs organisations internationales. Il a publié de nombreux ouvrages et articles en plusieurs langues.

Son dernier livre s’intitule Mondialisation : La Grande Rupture(La Découverte, 2007).

Bertrand QUÉLIN est professeur au Groupe HEC. Ses recherches portent sur les relations contractuelles et la dimension stra- tégique des relations interorganisationnelles.

Erwan QUEINNECest maître de confé- rences en sciences de gestion, université 12 Revue française de gestion – N° 177/2007

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Paris XIII. Il enseigne la comptabilité finan- cière au sein de l’UFR santé, médecine et biologie humaine de Bobigny de l’univer- sité Paris 13 et le management des organi- sations sans but lucratif à l’IAE Paris I.

Chercheur au sein du CREGEM (université Paris XIII), il consacre ses travaux au management des organisations sans but lucratif et à la responsabilité sociale des entreprises.

Laurence SAGLIETTO est maître de conférences à l’université de Nice, GREDEG, CNRS UMR 6227. Elle est aussi respon- sable du M2 « Audit Informationnel et Stra- tégique » à l’IAE de Nice. Ses thèmes de

recherche sont les stratégies concurren- tielles/réseaux.

Raymond-Alain THIÉTARTest profes- seur en management, coordinateur du PhD in Business Administration à l’Essec Business School Paris, et professeur émérite à l’uni- versité Paris-Dauphine. Il possède un PhD de Columbia University. Très actif dans la vie académique, il fut impliqué à l’EIASM, Senior Editor d’Organization Science, direc- teur du Cefag et président de l’AIMS. Il siège aujourd’hui dans les comités éditoriaux d’une dizaine de revues françaises et interna- tionales et il est l’auteur ou coauteur d’une centaine d’articles et de nombreux livres.

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Docteure en sciences de Gestion, elle est chercheure au sein du laboratoire CRGNA ; ses travaux portent actuelle- ment sur les problématiques de création et développement d’activité,