Chapitre 3 : Les extrémismes Partie 2 : L’extrême gauche

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Chapitre 3 : Les extrémismes Partie 2 : L’extrême gauche

Consignes:

Lisez tout le chapitre (p.1-24) concernant l’extrême gauche d’hier et d’aujourd’hui.

Les p.1à 9 ont déjà été complétées en classe. Pour les 5F, complétez le tableau p.11.

Pour les 5F et 5G, lisez les 4 documents p.13-14 puis complétez le tableau de critique historique (p.15-17). Pour vous aider, voir en annexe la fiche méthode pour la critique historique (UAA2).

Ensuite, lisez les documents 5 à 11 puis complétez la fiche concept sur l’autoritarisme (p.21).

 Si questions : clarisse.albert@hotmail.com

Bon travail !

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1 Introduction

Les médias traditionnels font de plus en plus écho du succès de partis d’extrême droite dans plusieurs pays européens. À l’opposé de l’échiquier politique, nous retrouvons les partis dits d’extrême gauche, qui recueillent aussi une adhésion grandissante.

Quels liens peut-on établir entre l’extrême gauche actuel et les partis d’extrême gauche d’autrefois ?

Doc.1 :

Extrême-gauche et extrême-droite: même danger pour la démocratie?

Le débat est notamment mis sur la table par le député MR Fabian Culot. Selon lui, les élèves sont trop peu sensibilisés aux dangers de l’extrême-gauche, alors qu’une partie du programme d’histoire revient amplement sur les crimes perpétrés par les régimes d’extrême-droite.

Comment le PTB réagit-il ? Et peut-on le considérer comme un parti d’extrême-gauche? Le porte-parole du PTB Germain Mugemangango est venu en débattre avec Fabian Culot, dans un face à face animé.

Selon Fabian Culot, la façon de réagir de Germain Mugemangango est grave, et il pense qu’on n'attaque pas suffisamment le parti sur ce point: "Le

PTB ne répond jamais au fond du débat. Il n’y a jamais de condamnation claire et nette de ce que l’extrême-gauche et le communisme ont engendré comme drames dans la société. Il y a toujours de l’enfumage dans la réponse, il y a toujours de la diversion".

La question est alors reposée au porte-parole: le PTB condamne-t-il, oui ou non, les dérives du stalinisme? "J’invite Mr Culot à lire nos actes de Congrès, répond Germain Mugemangango. On ne veut absolument pas de copier-coller par rapport à ce que l’Histoire a voulu faire au moment du marxisme. On se distancie de toute une série de choses qui ont été faites au nom du communisme et du marxisme. Donc la réponse est évidemment oui, sur la question des dérives et des crimes qui ont été commis. Ce n’est pas ça qu’on veut reproduire".

Par contre, il veut rouvrir le débat sur un communisme du 21ème siècle, pour remettre au centre des questions telles que la répartition des richesses, ou l’importance des multinationales: "Cela peut être fait dans le cadre de nos démocraties".

Camille TOUSSAINT, « Extrême gauche et extrême droite : même danger pour la démocratie ? », in https://www.rtbf.be/info/dossier/la-prem1ere-soir-prem1ere/detail_extreme-gauche-et-extreme-droite-meme- danger-pour-la-democratie?id=9952498 (article publié le 21 juin 2018)

*Camille Toussaint est journaliste à la RTBF.

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2 UAA2

« Critiquer »

1) Quelles critiques le député MR Fabian Culot avance-t-il concernant les partis d’extrême gauche, en particulier le PTB ? Souligne dans le texte les passages clefs.

2) Quelle est la réponse du porte-parole du PTB ? Souligne dans le texte les passages clefs.

3) Tu as constaté que cet article présentait deux avis bien tranchés. Énonce les raisons de lui faire confiance et de s’en méfier.

Les questions que tu dois te poser :

✓ Profession de l’auteur de cet article ? (est-il compétent ?)

✓ L’auteur est-il un témoin direct ou indirect ? Est-il contemporain des faits ?

✓ Le(s) but(s) recherché(s) par l’auteur ? Pourquoi écrit-il son article ? Dans quel contexte ?

✓ De quelle couleur politique les deux hommes interrogés sont-ils ?

✓ Le(s) but(s) recherché(s) par les deux hommes politiques ? Raisons de faire confiance Raisons de se méfier

Doc.2 : La percée du PTB aux élections communales de 2018

https://archive.ptb.be/articles/une-percee- rouge-vif-qui-rend-espoir-gauche (article paru le 22 octobre 2018)

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3 Doc.3 :

Dans quels pays les partis d’extrême gauche ont récolté le plus de suffrage (à partir de 10%) aux élections européennes de 2014^* ?

*Les élections européennes se déroulent tous les 5 ans. Les prochaines sont prévues le 26 mai 2019.

………

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4 Doc.4 :

L’Internationale est un chant révolutionnaire créé au 19^e siècle. Traduite dans de nombreuses langues, l’Internationale est le chant symbolique des luttes sociales à travers le monde. Elle est chantée notamment par les socialistes, les communistes et les syndicalistes.

Sur le coq wallon, symbole de la Wallonie et de son passé sidérurgique et minier, est inscrit le nom du PTB.

Elio Di Rupo, ancien président du PS

https://plus.lesoir.be/184524/article/2018-10-14/communales-2018-le-kroll-sur-le-ptb (article paru le 14 octobre 2018)

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5 Quelles sont les idées défendues par les partis d’extrême gauche ? Quelles sont ses références ? Pourquoi sont-ils présentés comme dangereux par certains, au même cas que les partis d’extrême droite ?

L’extrême gauche en Belgique : quel programme ? quelles références ?

Voici plusieurs documents de propagande émanant du Parti du travail de Belgique (PTB). Analyse chacun d’eux et trouve les combats majeurs du PTB.

Doc.1 Doc.2

Doc.3 Doc.4

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6 Doc.5 Doc.6

Doc.7

Doc.8

Affiche du Comac, mouvement des jeunes membres du PTB (2007)

Ernesto Guevara, dit le Che ou encore Che Guevara, est un révolutionnaire cubain d’origine argentine. Il participe à la révolution cubaine aux côtés de Fidel Castro (1959). Cuba, qui était jusqu’alors sous la domination américaine, parvient à gagner son indépendance politique et économique. Che Guevara deviendra ensuite Ministre de l’industrie et de la banque centrale et oriente l’économie dans la voie du marxisme.

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7 Doc.9

Karl Marx (1818-1883) est un philosophe, économiste et homme politique allemand. Il participe aux mouvements révolutionnaires de 1848 avant de s’enfuir en Angleterre. C’est là qu’il publie son Manifeste du Parti Communiste. En 1867, parait son premier tome du Capital, où il critique l’économie capitaliste.

Doc.10

« Art.2

2.1. Le PTB veut être le représentant de l’ensemble des travailleurs de notre pays, sans distinction de sexe, de nationalité, d’origine, d’orientation sexuelle ou de croyance.

2.3. Le PTB est un parti communiste de notre temps. Son but final est une société qui abolit l’exploitation de l’homme par l’homme et où l’ensemble de la collectivité dirige la société.

Art.3. Le PTB se base sur le marxisme comme fondement théorique.

Art.4. Le PTB soutient et stimule toute lutte des travailleurs pour l’élargissement de leurs droits démocratiques et sociaux.

Art.5. Le PTB a pour objectif une société socialiste contemporaine, un socialisme 2.0.

Art.7. Le PTB considère la diversité de la société comme une plus-value et soutient la lutte pour l’égalité des droits.

Art.8 Le PTB, ses sections et ses mandataires, s’engagent à respecter les droits de l’Homme fondamentaux tels qu’ils sont définis dans la Déclaration universelle des droits de l’Homme du 10 décembre 1948, dans la Convention européenne de sauvegarde des droits de l’Homme et des libertés fondamentales du 4 novembre 1950 et dans les protocoles additionnels à cette convention en vigueur en Belgique. »

Statuts du Parti du Travail de Belgique adoptés lors du 9^e Congrès, 13 juin 2015 (d’après https://statutsptb.blogspot.com/2015/06/statuts-du-ptb-9e-congres-congres-de-la.html page consultée le 4 mai 2019)

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8 Doc.11 :

« A chaque interview, la première question concerne les références marxistes, léninistes, maoïstes… Ça vous énerve ?

- Oui…

Mais pourquoi ne pas dire clairement une fois pour toutes que vous condamnez ce que sont ou ont été l’URSS, la Chine, l’Albanie, Cuba ou la Corée du Nord ?

- Mais je l’ai dit et répété : non, ces régimes-là ne sont pas nos modèles de société. Nous sommes complètement opposés aux méthodes non-démocratiques utilisées dans ces pays. C’est une évolution majeure du PTB : depuis notre congrès de 2008, nous avons tourné la page et nous nous tournons vers l’avenir pour créer un marxisme du 21^ième siècle. Donc, non, le PTB ne veut pas instaurer un régime soviétique en Belgique. »

Entretien avec Raoul Hedebouw, in Le Soir, 15-16 mars 2014, p.11.

Doc.12 :

Entre le 2 octobre 1984 et le 6 décembre 1985, les CCC commettent une trentaine d’attentats contre des cibles représentant le patronat, les banques, l’armée et les partis politiques ou l’OTAN. Le 1^ier mai 1985, ils commettent un attentat à la camionnette piégée devant le siège de la Fédération des Entreprises de Belgique, à Bruxelles. Deux pompiers perdent la vie.

L’organisation, qui visait des cibles matérielles et non humaines, accusera la gendarmerie de ne pas avoir transmis à temps l’alerte à la bombe.

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9 Les combats principaux du PTB sont :

………

Quelles sont les références du PTB ?

………

Pourquoi les partis d’extrême gauche actuels font-ils peur, au même cas que les partis d’extrême droite ?

………

………..

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10 Les références au stalinisme, communisme et marxisme du PTB : engouement ou rejet ?

Doc.1

« Dans un entretien à paraître dans le journal hebdomadaire Le Vif, le socialiste Jean- Claude Marcourt s’interroge : « Pourquoi une partie de notre électorat se détourne de nous pour privilégier l’extrême gauche ? ». A Liège, le PTB a conquis 2 sièges de conseillers communaux. « C’est un fait important. Je crois que, dans les moments de crise, nous devons être beaucoup plus à l’écoute des gens », fait observer Marcourt.

Mais, le PTB reste à ses yeux un parti stalinien¹. « C’est son droit, mais au moins, qu’il le dise ! Il a mis un peu de vernis pour faire croire qu’il a changé, mais son idéologie est la même qu’avant ». Selon lui, l’extrême gauche telle que le PTB est « un vrai problème pour la démocratie, même si je n’assimile pas du tout l’extrême gauche et l’extrême droite ».

1Relatif à Staline, au stalinisme, propre au régime autoritaire instauré par Staline, à la période pendant laquelle il gouverna (1946-1953).

Marcourt, « Le PTB est un problème pour la démocratie », https://www.rtbf.be/info/belgique/detail_jc- marcourt-s-interroge-sur-le-succes-de-l-extreme-gauche-et-critique-le-ptb?id=7858838 (18 octobre 2012)

Doc.2 :

« Journaliste : A chaque interview, la première question concerne les références marxistes, léninistes, maoïstes… Ça vous énerve ?

Raoul Hedebouw : Oui…

J : Mais pourquoi ne pas dire clairement une fois pour toutes que vous condamnez ce que sont ou ont été l’URSS, la Chine, l’Albanie, Cuba, la Corée du Nord ?

R.H. : Mais je l’ai dit et répété : non, ces régimes-là ne sont pas nos modèles de société.

Nous sommes complètement opposés aux méthodes non démocratiques utilisées dans ces pays. C’est une évolution majeure du PTB : depuis notre congrès de 2008, nous avons tourné la page et nous nous tournons vers l’avenir pour créer un marxisme du 21^e siècle. Donc, non, le PTB ne veut pas instaurer un régime soviétique en Belgique. »

Entretien avec Raoul Hedebouw, in Le Soir, 15-16 mars 2014, p.11.

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11 Doc.3 :

« Le porte-parole du Parti du travail de Belgique, Raoul Hedebouw, a tenu à rappeler que son parti avait pris ses distances avec les modèles communistes en vigueur au 20^ième siècle, qu’ils s’inspirent de Mao¹ (Chine) ou de Staline (URSS). En 2008, le PTB a revu ses doctrines, a-t-il rappelé, coupant l’herbe sous le pied de ses détracteurs qui accusent le PTB de vouloir mener la Belgique à sa perte, comme le démontrent les expériences communistes. « Soyons clairs et nets : on n’a rien à voir avec ces modèles- là », a-t-il lancé sur le plateau de RTL-TVI. En 2008, le PTB a tenu un congrès de refondation qui a actualisé sa doctrine et son mode de fonctionnement. « Nous avons revu toutes nos thèses politiques ». Accusé d’idolâtrer les ex-régimes communistes chinois ou cubains, M. Hedebouw a tenu à mettre les choses au clair : « On n’a rien avoir avec ces régimes-là. Le PTB a beaucoup changé. »

1 Mao Zedong (1893-1976) est un chef du parti communiste chinois et président de la Chine.

« Pas fou », le PTB ne veut pas importer le communisme chinois ou cubain en Belgique, sur www.rtl.be, (article publié le 23 mars 2014).

Partis politiques s’opposant au PTB : leurs arguments

Arguments du PTB

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La Russie de la fin du XIXe siècle à aujourd’hui

Introduction :

La Russie aujourd’hui connait-elle un régime démocratique ou un régime autoritaire ?

Doc.1 :

« Comme tout le monde, je ne peux donc pas m’empêcher de me poser la question qui court dans tous les médias depuis quelques années et, en ce moment, plus que jamais : La Russie est- elle une démocratie ?

Mon opinion va certainement agacer pas mal de gens ou en surprendre d’autres.

En quoi la Russie n’est-elle pas une démocratie ?

Le Président est élu par le suffrage universel. Comme en France. Le Président de la Fédération de Russie a des pouvoirs accrus par la constitution. Comme en France, sous la V^e République. Il y a un Parlement et des partis politiques. Comme en France. Il y a d’énormes fossés entre les riches et les pauvres. Comme en France. Il y a des affaires de corruption.

Comme en France. La presse est plutôt contrôlée par l’Etat, il est vrai. Mais il existe une presse d’opposition. Par ailleurs Internet a changé complètement la donne et les Russes n’hésitent pas à critiquer ouvertement le pouvoir et à manifester très souvent dans la rue. Les gens n’ont pas peur. Surtout les jeunes. Comme en France. Tout le monde circule, voyage et travaille en toute liberté. Comme en France. Les Russes peuvent entreprendre librement et facilement.

La Russie n’est, ni plus ni moins « démocratique » que la France et Poutine n’est pas davantage un « dictateur » qu’Obama. Disons que la Russie est une démocratie énigmatique… Et que Poutine un chef d’Etat autoritaire qui dérange. »

Témoignage d’un Français qui vit en Russie depuis 1988, in Le Figaro, 27 mars 2014.

Doc.2 : « Jury of his peers » (Jugé par ses pairs)

Cette caricature a été publiée quelques jours avant le début des Jeux olympiques d’hiver organisés par la Russie à Sotchi (2014) dont le président russe, Vladimir Poutine, entendait faire un temps fort de son pouvoir : sa volonté était de replacer la Russie sur le devant de la scène internationale et de regagner un certain prestige personnel. En effet, depuis son arrivée au pouvoir en 2000, la Russie a connu une forte croissance économique, puis un ralentissement à partir de 2014.

Accueillir pour la première fois les JO d’hiver en Russie est aussi « un projet personnel de Poutine, qui pense à l’histoire et à ce qu’on écrira sur lui », déclare le politologue Dimitri Orlov. » ¹ Couverture de The New Yorker, le 3 février 2014.

1 Résumé de l’article « Les JO de Sotchi, l’opération séduction de Vladimir Poutine », in franceinfo.fr, [en ligne]

UAA 2 : Critiquer UAA3 : Comparer

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 Le cas russe est représentatif d’une situation plus générale : la fragilité démocratique. Plusieurs fois dans l’Histoire, elle a dû céder la place à des régimes autoritaires. Mais elle est aussi lente et difficile à installer. La Russie du XXIe siècle est dirigée par un Président charismatique et ambitieux : Vladimir Poutine, dont certaines de ses actions sont considérées comme autoritaires, à l’instar de ses prédécesseurs communistes (Lénine et Staline). C’est pour cela que l’on qualifie la démocratie russe « d’énigmatique », car ses fondements posent questions.

I. La Russie tsariste

Quelle était la nature du régime politique en Russie au début du XXe siècle ?

Doc.1 :

Caricature extraite des « Humeurs d’Oli », [en ligne], https://www.humeurs.be/tag/jeux-olympique/(article publié le 5 août 2016, consulté le 26 février 2020)

Doc.2 :

Couronnement de l’empereur (Tsar) Nicolas II en 1896 par Laurits Tuxen (1853-1927). La peinture date de 1898.

L. Tuxen était un artiste apprécié des cours royales européennes. Pour réaliser ses tableaux, il a voyagé à travers toute l’Europe. Ses peintures sont élaborées à partir de ses photographies. On disait de lui qu’il réussissait à transformer la vie en scènes de théâtre.

https://www.francetvinfo.fr/sports/jo/jo-de-sotchi/les-jo-de-sotchi-l-operation-seduction-de- vladimir-poutine_523477.html (publié le 6/02/2014, consulté le 26/02/2020)

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14 Doc.3 :

« Cet ornement visible est le symbole du couronnement invisible qui t’est donné comme chef du peuple de toutes les Russies par notre seigneur Jésus Christ, roi de la Gloire, avec sa bénédiction, pour te conférer le pouvoir souverain et suprême de ton peuple » Texte prononcé par l’archevêque de Moscou quand il dépose la couronne sur la tête du Tsar, cité par M. LIEBMAN, La révolution russe, Marabout Université, 1969, p.12.

Doc.4 :

« Même après avoir accordé la Constitution², [le Tsar] Nicolas II se considéra toujours comme un souverain absolu dans le sens que nous pouvons exprimer comme ceci : « Je fais ce que je veux, et ce que je veux est bien : si le peuple ne le voit pas, c’est qu’il ne se compose que de simples mortels, tandis que moi, je suis choisi par Dieu. »

Pour éclairer davantage encore les opinions et les sympathies de Sa Majesté, je citerai aussi cet incident notable. Durant ma présidence du Conseil (en 1906), je reçu une dépêche [lettre] qui me décrivait les mesures prises pour étouffer un soulèvement dans le district de Reval³ et qui me demandait d’employer une influence modératrice à l’égard du capitaine Richter chargé de la répression. Cet homme exécutait les gens sans discernement et sans l’ombre de légalité. Je soumis la dépêche à Sa Majesté qui me la renvoya avec ces mots en face des lignes décrivant les actions sanguinaires du capitaine : « Très bien, voilà un gaillard ! A quoi bon m’inquiéter de l’opinion publique ? »

Comte Serge WITTE, Mémoires, Paris, Plon, 1921, p.161-167.

Serge WITTE a été ministre du gouvernement russe de 1892 à 1905 et premier ministre en 1905 et 1906. Il a tenté de moderniser la Russie aussi bien dans les domaines économique que politique. Après sa démission en 1906, il s’est exilé. Le Tsar a tenté d’empêcher la publication des mémoires, en vain. Serge Witte avait placé le manuscrit dans un coffre-fort à Bayonne.

2 Constitution : Une constitution est une loi fondamentale qui fixe l'organisation et le fonctionnement d'un organisme, généralement d'un État ou d'un ensemble d'États.

3 Nommé ainsi jusqu’en 1918, le district de Reval correspond aujourd’hui à Tallinn, la capitale de l’Estonie.

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15 I.LA PERTINENCE Les questions à se poser Réponses

Analyse de la problématique

Quels sont le moment (quand ?) le lieu (où ?) et le thème (quoi ?) évoqués dans la problématique ?

Analyse des documents

Doc.1 : Quand ? Où ? Quoi ?

Pertinent/non-pertinent ? +justification

Doc.2 : Quand ? Où ? Quoi ?

Pertinent/non-pertinent ? +justification Doc.3 : Quand ? Où ? Quoi ?

Pertinent/non-pertinent ? +justification Doc.4 : Quand ? Où ? Quoi ?

Pertinent/non-pertinent ? justification II. LA

FIABILITÉ

Les questions à se poser Réponses

Doc.1 :

La compétence de l’auteur

✓ Témoin direct ou indirect ?

✓ Témoin bien informé ou non ?

✓ Témoin expert ou non ? L’intention de

l’auteur

✓ L’auteur veut-il informer, distraire, convaincre ?

✓ L’auteur a-t-il intérêt à nous mentir ?

✓ Relate-t-il des faits ou exprime-t-il une opinion ?

UAA2 : Critiquer

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16 La mentalité de

l’auteur

✓ L’auteur s’exprime-t-il avec précision, avec exaltation ?

✓ Parait-il influencé par sa position sociale, son statut, sa profession ?

Doc.2 : Les questions à se poser Réponses

l’auteur

La mentalité de l’auteur

✓ Parait-il influencé par sa position sociale, son statut, sa profession ? Doc.3 :

l’auteur

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17

!!! Rappel : Si un document n’est pas pertinent

(≠

par rapport à la problématique, tu ne peux pas faire sa fiabilité, puisque tu l’élimines.

✓ Parait-il influencé par sa position sociale, son statut, sa profession ? Doc.4 :

l’auteur

✓ Parait-il influencé par sa position sociale, son statut, sa profession ?

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II. De la Russie à l’URSS (1917-1991)

En octobre 1917, après la Révolution russe, les Bolcheviks [membres du parti communiste] installent en Russie un régime communiste, sous la conduite de Lénine, supprimant ainsi le règne des Tsars [monarchie absolue]. Après la mort de Lénine, en 1924, Joseph Staline accède seul au pouvoir et s’y maintient jusqu’en 1953.

Quel régime Staline a-t-il mis en place ? Comment a-t-il évolué jusqu’à la fin de l’URSS, en 1991 ?

Doc.5 Quelques documents de propagande communistes

« Staline, unique héritier de Lénine, guide le peuple », affiche communiste de 1933.

Staline, le grand timonier, 1937.

Le grand Staline est le drapeau de l’amitié des peuples, années 1950.

« Ô grand Staline, ô chef des peuples, Toi qui fais naître l’homme

Toi qui féconde la terre Toi qui rajeunis les siècles Toi qui fais fleurir le printemps

Toi qui fais vibre les cordes musicales Tu es la fleur de mon printemps

Un soleil reflété par des millions de cœurs humains

Rashimov, poème publié dans la Pravda, 1936.

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17 Doc.6

Modes de répression Nombre de personnes concernées

Nombre de décès

Condamnations politiques 4 millions de condamnés 1 million Goulag¹ 15 millions de détenus 1,5 million Déportations 6 millions de déportés 1,5 million Famines dues aux

réquisitions durant la guerre civile (1921-1922)

? 5 millions

Collectivisation² forcée (1932-1933)

? 6 millions

1 Un goulag est un camp de travail forcé où les opposants politiques du régime communiste y étaient emprisonnés.

2 La collectivisation est un système économique qui met en commun les moyens de production (ex : machines, terres agricoles, bureaux,…) au profit de la collectivité ou d’un Etat, c’est-à-dire que l’on rend publics des biens qui étaient privés.

Estimation des victimes du communisme en URSS, 1921-1953, d’après N. Werth, « Déportations, Goulag, famine… L’URSS ou le règne de la terreur », dans L’Histoire, n°247, octobre 2000, p.54-59.

Doc.7

A droite, on peut lire « Vive le guide du grand parti communiste, le meilleur ami des gymnastes, le camarade Staline ». Entre les deux portraits, il est écrit : « Prêt pour le travail et la défense ».

Parade sportive de la jeunesse soviétique sur la Place Rouge de Moscou, 1935.

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18 Komsomol est le nom courant de l’organisation de la jeunesse communiste du Parti communiste de l’Union soviétique fondée en 1918. Le nom officiel est « Union des jeunesses léninistes communistes ». Les enfants y entrent à l’âge de 15 ans, jusqu’à leurs 18 ans. Ce mouvement compte 4.000 adhérents en URSS en 1922, 170.000 en 1924 et jusqu’à 1.110 000 en 1939.

Doc.8

« Le niveau de vie des ouvriers s’est sensiblement amélioré dans les années 1930. Les conditions de logement restaient difficiles. En 1936, à Moscou, 6% des gens disposaient de plus d’une pièce, 40% vivaient dans une seule pièce, 23% une demi-pièce, 5% dans les couloirs et les cuisines, 25% en dortoir. Les efforts dans les domaines de l’enseignement, de la santé, de l’aide aux familles se font sentir plus nettement. À l’usine même, on trouve fréquemment des crèches, des jardins d’enfants et des cantines. Le chômage avait disparu en URSS depuis 1931. Les efforts faits dans les domaines de l’enseignement général et technique, de la culture, profitaient à tous.

L’analphabétisme en 1939 a disparu dans la jeunesse et presque totalement dans les générations de moins de 50 ans. »

Jean ELLEINSTEIN, Histoire de l’URSS, II, Paris, Editions sociales, 1973, p.247-261.

Doc.9

« En 1923, le parti communiste compte 386.000 membres ; en 1934, 1.874 488 membres ; en 1952, 6 013 259 membres. Staline réunit de moins en moins souvent le Comité central, la plus haute instance du parti, car il dirige toutes les activités principales du parti et du gouvernement. Près de 70% des élus au comité central de 1934 seront liquidés physiquement avant 1939. Le véritable centre de décision est le

« politburo »¹ (le bureau politique), où Staline fut membre titulaire pendant 34 ans. »

1Le politburo est le conseil du Comité central, où étaient décidées les lignes directrices du parti communiste.

« Les institutions politiques de l’URSS », in JADOULLE J-L. (dir.), TerrHistoire, tome 2, Bouge, Erasme, 2016, p.210.

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19 Doc.10 :

« A défaut de la dictature de fer du parti communiste, le pouvoir des soviets en Russie (assemblées élues par les ouvriers et les paysans après la révolution de 1917) n’aurait pas tenu trois semaines. Il faut que tout ouvrier conscient comprenne que la dictature de la classe ouvrière ne peut être réalisée que par la dictature de son avant-garde, c’est-à-dire le parti communiste. Le contrôle du parti sur les organes soviétiques, sur les syndicats, telle est la seule garantie solide qu’à l’avenir seront satisfaits non les intérêts de groupes quelconques, mais ceux du prolétariat tout entier. »

Zinoviev cité par O. Anweiler, Les Soviets en Russie 1905-1921, Paris, Gallimard, 1972, p.305.

Zinoviev est un révolutionnaire bolchévik.

Doc.11 :

http://objectifbrevet.free .fr/corriges/cor_hist_cor0 1.htm

« Lorsque s’achève la journée de travail sur le chantier, il reste des cadavres sur place.

La neige recouvre peu à peu leurs visages. Les uns recroquevillés sur leur brouette qui s’est renversée sur eux, les mains dans les manches, gelés dans cette position ; d’autres figés, la tête enfoncée entre les genoux. Deux autres ont gelé sur place, dos contre dos. Ce sont des gars de la campagne, les meilleurs ouvriers que l’on puisse imaginer. On les expédie au canal par dizaines de milliers, et on fait en sorte en outre qu’aucun d’eux ne se retrouve dans le même camp que son père, on les sépare. Et d’emblée on leur assigne une telle norme de galets et de blocs erratiques que l’on n’en viendrait pas à bout même en été. Personne n’est là pour leur faire la leçon, pour les prévenir, ils y mettent toutes leurs forces, comme on fait à la campagne, ils s’affaiblissent rapidement, et voilà, ils gèlent maintenant, embrassés deux par deux. La nuit, on vient les ramasser en traîneau. Les conducteurs y lancent les cadavres qui résonnent comme du bois en retombant sur les traîneaux.

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20 L’été, des cadavres qui n’ont pas été ramassés à temps il ne reste plus que les os, ils passent dans la bétonneuse, mélangés aux galets. Ainsi sont-ils passés dans le béton de la dernière écluse, près de la ville de Belomorsk, où ils demeureront pour l’éternité. » Orlando FIGES. Les chuchoteurs. Vivre et survivre sous Staline. Paris, Denoël, 2009, p. 165.

 Après avoir lu et analysé les documents, remplis la fiche concept

« Autoritarisme ». N’oublie pas de noter le numéro du/des document(s) que tu utilises !

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21

Fiche concept

AUTORITARISME

Détenteur du pouvoir

Légitimation du pouvoir (les arguments avancés par le parti communiste pour légitimer ses actions/décisions)

Image du pouvoir (comment Staline est-il perçu ? comment se présente-t-il ?)

Institutions (moyens du pouvoir + manifestations) Comment le parti communiste met-il en place sa politique ?

Droits et libertés