• Aucun résultat trouvé

PROGRAMME D'ÉTUDE POUR L'AMÉNAGEMENT DES FORCES HYDRAULIQUES

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2022

Partager "PROGRAMME D'ÉTUDE POUR L'AMÉNAGEMENT DES FORCES HYDRAULIQUES"

Copied!
5
0
0

Texte intégral

(1)

LA HOUILLE B L A N K S

R E V U E G E N E R A L E D E S E M P L O I S C O O R D O N N É S I 3 3- Rue de Lisbonne, 33

DE L'ÉNERGIE HYDRAULIQUE E T DE LA HOUILLE k ^

B I S

'

8

l , .

NOUVELLE SÉRIE. DIX-HUITIEME ANNEE

№ 156. — J a n v i e r - F é v r i e r " Ì919. SOMMAIRE № 1 5 6

C'est la coordination des emplois de nos Forces hydrauliques et de notre Charbon qui rendra son indépendance à l'Industrie française.

Le Programme d'Études pour l'Aménagement des Forces h y d r a u l i q u e s : R. DE LA BROSSE. — Sur les Conséquences des modifications du lit de la Garonne : Paul BOUGAULT. — Barrage ou Dérivation : MAILLET. — Congrès des Ingénieurs des Arts et Métiers. — L'Étude des Coups de Béliers dans les Canalisations métalliques sous pression : Comte DE SPARRE ;

Exposé analytique des Recherches sur les Coups de Bélier : MM. CAMICHEL, EYDOUX et GARIEL — La Fabrication des électrodes : Isidore BAY. — Nouveau Régulateur à action indirecte et à indication mixte : MM. BARBILLION et CAYÈRE.

Utilisation des basses chutes à grand débit. Usine de Kéokuk : Pierre GUIEU. — Articles sur l'Aménagement des Montagnes, en 3 parties : Paul DESCOMBES^-— Commission extraparlementaire des Forces hydrauliques. — Barrage en forme de Toît. — Revue des Sociétés savantes et Publications scientifiques. — Notes documentaires. — BIBLIOGRAPHIE.

P R O G R A M M E D ' É T U D E

POUR

L'AMÉNAGEMEiNT DES FORGES HYDRAULIQUES

L'importance q u e p r e n n e n t les forces hydrauliques dans la vie économique moderne attire de plus en plus sur elles l'attention générale. Notre pays tient sous ce rapport u n r a n g honorable ; ses fleuves, il est vrai, ne sortent pas de lacs immenses comme ceux de l'Amérique du Nord, de l'Afrique centrale ou de la 'péninsule scandinave, mais il possède, dans

•ses régions montagneuses du Centre et de l'Est, dans les Pyrénées et surtout dans- les Alpes, u n grand n o m b r e de cours d'eau à fortes pentes et bien alimentés qui, si l'on sait s'y prendre, réservent à nos industries u n avenir brillant et durable.

Pour qu'il en sloit ainsi de la façon la plus complète, pour que l'utilisation de nos forces hydrauliques atteigne son maximum de rendement, il faut que leur aménagement ne soit pas laissé au hasard ni à l'inspiration des plus pressés ou des plus [habiles, mais subordonné à des règles détermi- nées et poursuivi avec méthode.

P L A N S D'AMÉNAGEMENT

La première chose à faire, c'est d'arrêter pour chaque cours d'eau un plan d'aménagement logique ayant pour bases les éléments géographiques et hydrologiques d u bassin. On ne les possède malheureusement q u e d'une façon encore in- complète et très inégale : ils commencent à être connus pour la région des Alpes'où l'étude des forces hydrauliques a éié organisée en premier lieu et r e m o n t e à une quinzaine d'an-

•nées ; ils, le seront sans doute bientôt aussi pour les régions des Pyrénées et d u Centre. Il est à désirer que cette étude se poursuive et s'étende de façon à d o n n e r le plus tôt possible el partout les d'eux éléments essentiels de tout projet de force hydraulique qui sont la pente et le débit.

Le premier se présentera de la façon la plus utile sous la forme d'un profil en long détaillé, soigneusement rattaché au Nivellement général, d o n n a n t tous les .points intéressants lois que les«euils fixes, prises d'eau, repères d'altitude, ou- vrages d'art et surtout les confluents. Le second peut rece- voir des formes diverses. Le Service des forces hydrauliques dans la région des Alpes a adopté celle de tableaux numéri- ques où le débit (par seconde) est donné pour chaque jour de l'année, d'où il est ensuite facile, de.déduire les fréquen- ces et de préciser le régime d'une façon complète. Cela sup-

pose connue la loi qui relie les débits aux cotes journalières des échelles et, par conséquent, exige des opérations longues et multiples qu'il n'est pas toujours facile d'effectuer, sur- tout dans les circonstances actuelles. Aussi, dans les Pyré- nées, a-t-on préféré jusqu'ici ne donner que les cotes sous la forme de graphiques et laisser chacun évaluer les débits au moyen d'une correspondance avec les cotes, correspon- dance repérée par u n certain n o m b r e de jaugeages, et plus ou moins parfaite selon leur nombre et leur degré d'exac- titude. Quel que soit le système, l'essentiel est qu'il permette de trouver le débit pour chaque j o u r de l'année et pour la plus longue série d'années possible.

Une fois connus ces deux éléments essentiels, pente et dé- bit, on peut dire que l'on possède le moyen d'étudier toutes les forces hydrauliques qui en découlent.

On s'en est longtemps contenté, mais on n'a pas tardé à reconnaître qu'en p r e n a n t sur un cours d'eau une chulc quelconque limitée à ses deux extrémités d'après un choix arbitraire ou imposé par des circonstances fortuites locales telles que difficultés d'achat, opposition des tiers, petites usines déjà existantes, etc., on s'expose à faire œuvre in- complète ou m ê m e défectueuse et à rendre impossible l'uti- lisation intégrale du cours d'eau. Il est évident, on effet, que les parties faciles à aménager ou qui se présentent a priori comme les plus avantageuses attirent tout d'abord l'attention ; les autres sont laissées de côté tout au moins p r o v i s o i r e m e n t ; mais, une fois les, premières utilisées, si l'on a encore besoin d'énergie, il faut bien en venir à oe qui reste. Quand on s'y décide, il est souvent trop tard ; on ne trouve plus que des chutes morcelées, difficilement uti- lisables ou tellement coûteuses que leur rendement sera toujours mauvais, en sorte qu'une partie plus ou moins im- portante d u cours d'eau se trouve sacrifiée ou .complète- m e n t perdue. Un plan rationnel établi sur l'ensemble dès l'origine aurait évité ce résultat ; il aurait permis d'amé- nager dans son intégralité le cours d'eau tout entier ou de réduire au m i n i m u m les parties sans emploi. H aurait donc fallu établir à l'avance, dans chaque bassin, des programmes d'aménagement rationnels et n'entreprendre - l'exécution qu'après. Cela'"n'a pas eu lieu m a l h e u r e u s e m e n t : depuis quinze ans les entreprises se sont partout multipliées en commençant, bien entendu, par les meilleures sans aucun souci de ce qu'il adviendrait ensuite des autres. Aujourd'hui les besoins augmentant, la deuxième phase commence ; on est contraint d'aborder ces chutes moins favorables, délais- sées ?i l'origine, et d'y consentir des sacrifices d'autant plus lourds que les conditions actuelles, dans la plupart des cas,

Article published by SHF and available athttp://www.shf-lhb.orgorhttp://dx.doi.org/10.1051/lhb/1919001

(2)

doublent ou triplent les dépenses. Les prix de revient en seront majorés d'autant, en sorte que le kilowatUheure, qui pouvait ressortir autrefois entre i et 2 centimes, quelque- fois même à moins de 1 centime, atteindra nécessairement désormais 3 ou 4 centimes el ne descendra sans doute jamais plus aux anciens chiffres.

Il est peut-être tard pour modifier cette situation ; cepen- dant, à la condition d'agir vite, on peut encore intervenir utilement, surtout pour»les grands cours d'eau dont les for- ces motrices sont en général moins avancées.

Le p r o g r a m m e devrait comprendre, pour chacun d'eux, l'établissement du profil en long détaillé dont on a parlé plus haut. Ce profil serait divisé en sections limitées par les prin- cipaux affluents ou les prises d'eau des grands canaux d'ar- rosage, parce que c'est en ces points que les débits subissent leurs plus importantes modifications. 11 serait désirable que les chutes ainsi limitées soient aménagées-d'un bout à l'au- tre sans discontinuité ni lacunes. On le peut quelquefois, mais pas toujours, parce que d'autres circonstances, sont aussi à considérer : les points de jonction des affluents peu- vent être trop rapprochés et ne laisser entre eux q u ' u n e chute insignifiante, ou trop éloignés, ce qui exigerait des dérivations de longueur excessive ; dans l'intervalle, la pente peut subir de brusques variations ; il peut y avoir des casca- des, des rapides avec seuils rocheux, etc., qui commandent un morcellement plus serré ; certaines parties peuvent être à réserver exclusivement pour la navigation, pour des be- soins agricoles ou d'autres usages ; la rivière peut traverser des localités qui ne sauraient être mises à-sec ; enfin, il peut y avoir déjà certains établissements créés en vertu d'auto- risations régulières ou de concessions qu'il faut naturelle- ment respecter. Toutes ces circonstances influent évidem- m e n t sur le p r o g r a m m e qui doit en tenir un juste compte mais l'essentiel est d'avoir u n p r o g r a m m e préparé à l'avance de façon à ne pas être pris au dépourvu par les demandes et à assurer l'avenir par l'utilisation aussi complète que pos- sible de la p e n l e totale.

On peut dire la m ê m e chose des débits ; mais là on se /heurte à des difficultés plus grandes ducs à leur répartition

généralement très inégale dans le temps.

IMPORTANCE DU RÔLE DES RÉSERVOIRS

On se tromperait grandement, toulefois, en se- figurant que nous sommes réduits à utiliser simplement les débits naturels de nos rivières et condamnés à subir toujours leurs variations qui sont généralement fortes el trop souvent exces- sives. Notre pays possède, -au contraire, u n nombre consi- dérable de lacs susceptibles d'êlre aménagés en réservoirs et d'exercer la plus heureuse influence sur le régime des cours d'eau où ils se déversent. Il suffit de ciler, parmi beau- coup d'aulrfes, les lacs Chambon, Pavin, Ghauvet, de la Lan- die, de l'Esclauzc, e l c , en Auvergne, le groupe de Gérard- mer clans les Vosges, les lacs de Saint-Point, Iiemoray, Cha- lain, des Rousses dans le Jura, les lacs des Bouillouses, Na- guillc, Lanoux et Oô, ceux des hautes vallées de la Nestc, de l'Adour et du Bas tan (Caillaouas, Orédon, Cap de Long, Au- bert, lac Bleu„ etc.), de Gaube, Estaing, Migouelou, Ar- tousle, etc., dans les Pyrénées, les grands lacs d'Annecy et du Bourgef, d'Aiguebelette et Paladru, ceux de Mon tri on d, Flaine, Tignes, la Sassièrc, la Plagne, la Girolle, Savine, les Sept-Laux, Bramant, Laffrcy, Crupillouze, Orciàrcs, Allos, Vens, Rabuons, etc., dans les Alpes. La plupart sont à.grande altitude, souvent au-dessus de i.5oo mètres, quelques-uns à

plus de 2.000 ; beaucoup peuvent être complétés par des vannes de fond ou des barrages1 de grande hauteur, ce qui les rend d'autant plus intéressants comme générateurs d'énergie (J).

Du reste, le moindre étang devient précieux dès qu'il com- m a n d e une chute, même très modeste : s'il, couvre seule- m e n t un hectare, une tranche d'eau de 1 mètre d'épaisseur

y représente, avec 10 mètres de chute-, une réserve de 200 kilowatts-heure, très utile pour une petite usine, scierie, moulin, etc. ; un lac d'étendue moyenne, par exemple de IOO hectares, dominant une chute de 5o mètres, comme il s'en rencontre beaucoup dans tout pays de montagnes, peut fournir, à chaque vidange de' 1 mètre d'épaisseur, 1 million de kilowatts-heure ; c'est, plus qu'il n'en faut pour régula- riser la marche d'un réseau de distribution d'énergie d'im- portance moyenne.

Mais l'intérêt d'une réserve hydraulique n'est pas limité à- la chute qu'elle domine immédiatement, celle que l'on peut appeler la « première » (en partant d u réservoir) et dont elle provoque en général l'aménagement ; il s'étend à toutes celles d'aval dont elle améliore le rendement dans une mesure souvent considérable. Les exemples suivants vont en donner la preuve pour des catégories très différentes.

Voici d'abord un grand lac : celui d'Annecy de faible alti- tude (44-6 m.) mais de vaste é t e n d u e ' ( 2 . 7 0 0 hectares) ; la tranche d'eau d'environ 1 mètre, que l'on peut y emmaga- siner au m o i n s une fois par an, représente 1 millron \ de kilowatts-heure dans les 3o mètres de c h u t e qui le séparent du Fier (canal du Thiou), cela suffisait déjà à justifier cette réserve à l'époque où on l'a constituée. Mais si, au lieu de s'en tenir aux 3o premiers mètres, l'on envisage la chute totale de 200 mètres comprise entre le 'lac el le Rhône, la quantité d'énergie d u e à cette tranche de 1 mètre d'épaisseur se trouve multipliée dans le rapport de 200 à 3o (près de 7 fois) et passe d e 1 million \ à 10 millions \ de kilowatts- heure. Sans doute ce résultat est encore u n peu théorique puisqu'il n'y a pour le m o m e n t ( 1 9 1 7 ) guère plus du quart de ce total d'utilisé (2) ; mais le surplus ne tardera proba- blement pas à l'être à son tour ci la réserve du lac produira alors son plein effet.

Nous prendrons c o m m e deuxième exemple trois lacs de grande altitude, de dimensions moyennes et de conditions générales à peu près semblables, ceux de la Girotte, d'Allos el de Rabuons qui dominent les vallées de Beaufort (Savoie),

(') O n s a i t q u ' u n k i l o w a t t - h e u r e v a u t 367.000. k î l o g r a m m è t r e s ; on p o u r r a i t t h é o r i q u e m e n t l ' o b t e n i r p a r la c h u t e d ' u n e t o n n e (on d'un m è t r e c u b e d ' e a u ) t o m b a n t d e 367 m è t r e s . Mais les p e r t e s d e charge d a n s les c a n a l i s a t i o n s et le r e n d e m e n t i m p a r f a i t d e s m o t e u r s hydrau- l i q u e s font p e r d r e , en b l o c , a u m o i n s 25 à 30 p . 100, en s o r t e que l'on n e p e u t g u è r e r é a l i s e r le k i l o w a t t - h e u r e a v e c m o i n s d e 500 mètres d e c h u t e , et c'est a i n s i q u e l'on c o m p t e e n g é n é r a l . P a r conséquent, t o u t m è t r e c u b e d ' e a n t o m b a n t d e 500 m è t r e s o u , 500 m è t r e s cubes t o m b a n t d e t m è t r e r e p r é s e n t e n t u n e p o s s i b i l i t é p r a t i q u e de 1 kilo- w a t t - h e u r e .

O 30 m è t r e s s u r le T h i o u , 20 m è t r e s à B r a s s i l l y et 10 mètres au V a L d e F i e r où l ' u s i n e définitive a c t u e l l e m e n t e n c o n s t r u c t i o n utili- s e r a p r o c h a i n e m e n t " 3 5 m è t r e s a u l i e u d e 10. Il y a d o n c déjà une s o i x a n t a i n e d e m è t r e s u t i l i s é s Si le lac n ' a v a i t p a s été aménagé en r é s e r v o i r , les 27 m i l l i o n s d e m è t r e s c u b e s q u ' i l r e t i e n t ' a u r a i e n t passé p e n d a n t les c r u e s s u r les d é v e r s o i r s d e s u s i n e s d o n t les ouvrages o n t d e s c a p a c i t é s n é c e s s a i r e m e n t l i m i t é e s et a u r a i e n t é t é perclus à p e u p r è s c o m p l è t e m e n t , t a n d i s q u e , l â c h é s a u x é p o q u e s d'étiage,'ils l e u r p r o c u r e n t déjà 3 m i l l i o n s d e k i l o w a t t s - h e u r e s supplémentaires e t b i e n t ô t i m i l l i o n s 1 / 2 ; il en r e s t e r a e n c o r e p r è s d e 6 millions pour les u s i n e s q u i p o u r r o n t se c r é e r d a n s l ' a v e n i r e n t r e Brassilly et le Val d e F i e r .

(3)

LA H O U I L L E B L A N C H E 3 — du Vcrdcun (Basscs-ÂIpcs) et de la Tinée (Alpes-Maritimes),

cl qui ont fait déjà l'objet d'études comme réservoirs.

Nous supposerons qu'on relève de 5, 1 0 et i 5 mètres le niveau de ces trois lacs ; il serait aussi facile de raisonner avec tous autres chiffres :

ALTI- , TBDES

3 K

E 8 M <

0- « a a S

^ 5 | -

1

VOLUMES

EMMAGASINÉS

IIAUTKUHS

CHUTES

ci POTENTIELS

(Ica S

§ cl s ©

c f

7.

31

60

m

1 720

aso

ha 57

a

il

"m

5 *

ti

m c

•à 000 0C0 //

à

m

¿25

U45

2 500 000

5 500 000

S

§ cl s ©

c f

7.

31

60 2 500 000

5 500 000

J'I Voir pour In définition d u "potentiel" d'uo r e s e r v o i r l o m e V! p i 5 Sa valeur n e depend pas dea ouvrage-* qui p e u - f u i t c i r e tOHSlruils a telle e p a o w e m a i s s e u l e m e n t d e !a* c h i i t e lulaUt ou difference ife n n e a u <jui c i i b t e effectivement outre r* rAetvoii e t le bas de 'ft éditée C'est OUÏ intërea^'s h c o i n h i n e r leur* o u v r a g e s de façon à réaliser l'utilisation la plus complete po.-s.blu d e UJ p o t e n t i e l vn ne j a i s s a n t saûs e m p l o i auume fracttoti de ta c h u t e u<ttu relie

Enfin, si l'on p r e n d des lacs moins étendus comme ceux qui versent dans le Bréda, en tête d e la vallée d'AUevard (Isère), une partie d u t r i b u t des Sept-Laux, voici ce q u e l'on obtient :

ALTI-

u 5 i II VOLUMES HAUTEURS POTENTIELS H

TUDES K fe

S a- £.5

"T

o

EJIJIAGlSWés îles

•CHUTES

de»

RÉSERVOIRS

<J p e o

•2 230 i 394

60

0

10

a

6 000 000

ti

836 10 000 000 42

1 140 13 000 000 li

254 ff H H

1 976 23 0O0 000 100 1

2 5 1 5 33 15 5 000 000 ì

1

14 000 000 9 000 000

59 41 1 14t>

178

II II

n V

ri i/

• 1 375

j 9 0 2

14 000 000 9 000 000

59 41

2 337 23 000 000 100

- 2 337 23 000 000 100

ALTI- TUDES

1 gì

VOLUMES

EMMAGASINÉS

en METtlBB 0UBB8

HAUTEURS

des

CU l'I I-s

POTENTIELS des

RÉSERVOIRS

J POURCENTAGES

in ha m m.c tu

2 130 30 30

2 100 * 9 000 000

2 130 II 5 1 020 18 000 000 55

1 080 a a t

! 830 15 000 000 45

250 u il j

1 350 33 000 000 100 1 350

Ces divers exemples m o n t r e n t q u e la première chute, celle qui se trouve placée immédiatement à l'a sortie du réservoir, et que l'on prend quelquefois à tort comme mesure de son utilité parce qu'on ne se résout souvent à l'aménager qu'au moment où l'on crée ce réservoir, n'est pas le véritable élé- ment du calcul ; ce qu'il' faut considérer, c'est la vallée tout

entière avec l'intégralité de sa pente, parce que d ' u n bout à l'autre elle en ressent les effets, ce qui ne veut pas dire, bien entendu, que l'on puisse effectivement réaliser tout le po- tentiel disponible ; cela supposerait qu'il n'y a ni un mètre de pente n i u n mètre cube d'eau de perdus ; on n'arrivera certainement jamais à un tel résultat, mais on peut en approcher plus ou moins.

On pourrait même théoriquement n e pas s'arrêter au bas de la vallée et pousser indéfiniment (jusqu'à la m e r !) puis- que tout-volume emmagasiné pendant les crues et restitué aux basses eaux développe du travail tant qu'il descend ; mais il y a dans cette voie des limites qu'il n'est pas intéres- sant d e -franchir, d'abord parce que l'es flots -s'étalent de plus en plus, ensuite parce qu'à mesure que les débits na- turels croissent en valeur absolue par l'apport naturel des affluents, l'importance relative de ceux qui proviennent des réserves diminue. Il arrive donc u n m o m e n t où leur inté- rêt pratique disparaît ; il serait évidemment tout à fait vain d'aller au delà ; il) est même, en général, p e u intéressant d'atteindre cette limite ; mais elle est assez indécise et quel- quefois très éloignée du point de départ

La zone d'influence pratique d ' u n réservoir ne s'étend donc pas indéfiniment vers Faval ; mais, vers l'amont, elle n'est pas n o n plus nécessairement restreinte à son bassin naturel pas plus que sa capacité. On augmente toujours jcesl\le-ci par u n barrage relevant le niveau libre et d'autant plus efficace q u e les parois de l'enceinte lacustre sont plus inclinées. Souvent aussi, on peut profiter d'une portion no- table de la capacité intérieure au seuil naturel en perçant ce dernier p a r u n tunnel de vidange que l'on m u n i t de vannes et q u i permet d'utiliser la tranche d'eau correspondante j u s - que-là sans emploi. Enfin il n'est pas rare que l'on puisse amener dans u n réservoir des eaux que leur pente naturelle n'y conduisait pas, mais que des rigoles convenablement tracées permettent d'y rassembler plus ou moins facilement.

Ces divers moyens sont bien connus de ceux q u i o n t amé- nagé des lacs comme appareils régulateurs ; on e n trouve

partout des exemples (2) , souvent très ingénieux ; l'élude en est toujours instructive et les résultats généralement heu- reux. Mais puisqu'une intelligente intervention permet si bien d'améliorer les chutes d'eau et d'en obtenir plus d'éner- gie en se servant des lacs quand il en existe, pourquoi n e s'exercerail-elle pas aussi en créant de toutes pièces des ré- servoirs artificiels quand' il n'y a pas de lacs naturels ? On le peut, en effet, et il est à désirer que Fon en profite .sou- vent ; de tous les progrès réalisables dans l'art d'aménager les eaux, c'çst certainement le plus fécond, on peut m ê m e dire le plus facile. Il intéresse au m ê m e degré l'agriculture el l'industrie ; 'l''une et l'autre se servent des eaux courantes pour créer soit des produits de consommation, soit de l'éner- gie ; elles en ont besoin à certaines époques ou heures déter- minées et en' quantités variables q u i n e concordent pas, en généra], avec les débits naturels ; c'est donc faire u n e œuvre éminemment utile que d'introduire sur les cours d'eau, et de préférence vers leur origine, des appareils réglables sui- vant les besoins, q u i permettent de dispenser les débits aux m o m e n t s voulus et de répartir le produit annuel total d'après

C) L e flot d e s s i m p l e s m a n œ u v r e s d e v a n n e s se p r o p r g e p a r f o i s b e a u c o u p p l u s l o i n q u ' o n n e s ' y a t t e n d r a i t : celui d e s u s i n e s s i t u é e s s u r l e R h ô n e e n t r e G e n è v e e t la f r o n t i è r e s u i s s e s e fait b i e n s e n t i r à L y o n e t m ô m e , b i e n q u e fort a t t é n u é , j u s q u ' à V a l e n c e .

(2) I l s a b o n d e n t e n N o r v è g e , e n S u i s s e , en I t a l i e , m ô m e e n -Bavière et e n ' E s p a g n e . N o u s e n p o s s é d o n s d e t r è s i n t é r e s s a n t s clans l e s A l p e s a u x S e p t - L a u x , d a n s l e s P y r é n é e s à la v a l l é e de^ C o u p l a n et il e s t à s o u h a i t e r q u e l e u r n o m b r e s ' a c c r o i s s e d e p l u s e n p l u s .

SECTIONNEMENT

BASSIN DU DORON DE HEAUfORT L a c d e l<t G i r o t t e

P i e d d e I» p r e m i è r e c h u t e ( C o n - t i n e n t d u r u i s s e a u d e IB C i - j r o t t e e t d u D o n n e t ) C o n f l u e n t d u D o r o n e t d e j

j X A r l j ( a V e n t h o n )

TOTWIX p o u r l e D o r o n d e B e a u f o r t . .

SECTIONNEMENT "

BASSIN DU VERDOJS ':

L a c d ' A i l o s . . - \ P i e d d e l a p r e m i è r e e b u t e ( C o n - J fluenl d u C b a d o u l i n e t d a

V e r d o n à A H o s ) , i C o n f l u e n t d u V e r d o n e t d e i a j

D u r a n c e

TOTAUX p o u r l e V e r d o n .

BASSIN DE LA TINÉE : Lac d o R a b u o n s . . . F i e d d e l a p r e m i è r e c h u t e

( S a i n t - É l i e n n e - d c - T i n é e ) . . j C o n f l u e n t d e i a T i n é e e l d u Voi*

TOTAUX p o u r î a T i n é c

SECTIONNEMENT

Lac C o t t e p c n Lac C a r r é . . . .

Lac d e l a M o t t o | P i e d d e l a p r e m i e r e c h u t e 1

( F o n d d e T r a n c e ) . . * . . . | C o n l l u e n t d u B r ò d a o t d e l

l'I-Arc

TOTAL p o u r l e B r e d a . .

1 37ft 8 ООО ООО 100

(4)

la somme des demandes à chaque instant ; aucune opéra- tion parmi celles qui concourent à créer la richesse ne peut être plus profitable et aucune n'est plus facile puisque, par sa nature m ê m e , l'eau se prête à l'emmagasincmcnt mieux que toute autre substance et, du moins jusqu'à présent, mieux que toutes les formes connues de l'énergie. Nous n'avons pas à envisager spécialement ici les bénéfices que l'agriculture peut tirer des réservoirs ; on l'a fait souvent ailleurs et mieux que nous ne saurions1 le faire nous-même ;

il nous suffit de constater que, si ses besoins ne concordent pas toujours avec ceux de l'industrie, s'ils exigent des modes de vidange différents, les u n s c o m m e les autres peuvent trouver dans le principe des réservoirs la solution de tous leurs problèmes et la source de tous leurs progrès. On l'a compris dans (certains pays où le régime hydraulique natu- rel était incompatible avec toute production agricole, comme les régions désertiques de l'Ouest américain, de l'Inde an- glaise, de l'Espagne, de l'Egypte, de l'Afrique du Nord, etc., où de grands réservoirs enrichissent maintenant un sol au- paravant stérile. Notre territoire, où l'on ne rencontre heu- reusement aucune région véritablement désertique, n'aArait pas \eé m ê m e s besoins et cela explique sans doute l'absence (1), à peu près complète chez nous, de grands bar- rages d'irrigation. Ceux qui s'y trouvent, en petit nombre d'ailleurs, ont pour b u t d'alimenter des localités habitées (Rochetaillée, Dardenne, etc.,) ou des canaux de navigation (les Seltons, Montaubry, Lampy, Saint-Ferréol, etc.,) piliutôt que des cultures. Ceux, plus rares encore, qui servent à la production de forces motrices comme Queuille, Avigno- net, etc., s'ils suffisent p o u r soutenir les débits quelques heures ou à la rigueur quelques jours, ont des capacités beau- coup trop faibles pour pouvoir exercer une influence appré- ciable sur le régime saisonnier des cours d'eau eux-mêmes ; ce sont des bassins d'accumulation journalière plutôt q u e de véritables réservoirs.

En même temps que les pentes, les débits et les feservoirs, il importe d'étudier les besoins agricoles et industriels appe- lés à en profiter. Le problème des irrigations demande une vue d'ensemble qui tienne compte n o n seulement de l'état présent des choses mais aussi des extensions d'avenir, des progrès probables ,et des améliorations agricoles du pays.

S'il n'est pas toujours facile.de leur réserver la totalité des eaux désirables, u n p r o g r a m m e général élaboré conjointe;

ment avec celui de l'aménagement de la force hydraulique leur assurera du moins u n m a x i m u m de satisfaction que l'on n'obtiendrait pas au moyen d'études successives ou_jnor- celées.

Presque tout reste donc à faire dans cette voie aussi bien pour l'agriculture que pour l'industrie ; d'ailleurs, les inté- ressés s'en rendent compte ; la création de grands réservoirs Igs préoccupe ; elle formera sans doute, une fois la paix revenue, l'une de leurs entreprises, les plus importantes et (fes^plus fécondes.''Dans tous les^cas, on n e saurait trop en encourager l'étude qui doit, sans hésitation possible, faire partie désormais des programmes généraux d'aménagement de nos forces hydrauliques.

(') C e t t e a b s e n c e n ' e n est p a s m o i n s f â c h e u s e ; on en r e c o n n a î t a u j o u r d ' h u i les i n c o n v é n i e n t s et l'on c h e r c h e avec r a i s o n à les faire c e s s e r . L a P r o v e n c e a u r a i t i n t é r ê t à d i s p o s e r d ' e a u x p l u s a b o n d a n t e s p o u r ses i r r i g a t i o n s d ' é t é . A u s s i a-t-on fait d e n u i s tin c e r t a i n t e m p s d é j à l ' é t u d e d e p l u s i e u r s g r a n d s r é s e r v o i r s s u r le V e r d o n à G r é o u l x , C a r u é j a n et s u r la D u r a n c e e l l e - m ê m e . L e p l u s c o n s i d é r a b l e d e b e a u c o u p s e r a i t c e l u i d e S e r r e - P o n ç o n ( H a u t e s - A l p e s ) q u i e m m a g a - s i n e r a i t 600 m i l l i o n s d e m è t r e s c u b e s et p e r m e t t r a i t d e d o u b l e r le d é b i t - d ' é t i a g e d e Ja D u r a n c e à s o n a r r i v é e d a n s les p l a i n e s d e s B o u e h e s - d u - R h ô n e et d e V a u c l u s e .

P l l O G K A M M E S PAR B A S S I N

Pour résumer ces considérations, l'élude rationnelle de chaque bassin doit porter sur les pentes, sur leur sectionne- m e n t , sur les débits et sur les moyens d'en réaliser la meil- leure répartition.

L'étude des pentes es>t relativement facile ; elle comporte des opérations précises que le Service du Nivellement 'Géné- ral de la Franco est parfaitement "en mesure d'effectuer et qu'il poursuit avec le plus grand succès ; les profils en long publiés en annexes avec les tomes II, VI et VII, ainsi que ceux qui accompagnent le présent volume en fournissent la preuve. Il n'est pas nécessaire d'insister pour montrer quelle base solide ces documents offrent à tous ceux qui entrepren- nent l'étude d'une c h u t e d'eau ; ils ciî seront redevables au Service du Nivellement Général q u i s'est acquis de la sorte u n nouveau titre à la reconnaissance d u pays.

Le sectionnement des pentes ne demande q u ' u n peu d'at- tention ; il doit se faire d'après les données géographiques du cours d'eau, en tenant compte des divers accidents de son cours, des localités, des besoins agricoles et des affluents.

L'étude des débits est, en général, plus compliquée ; elle nécessite presque toujours des observations de plusieurs an- nées, des mesures difficiles et une interprétation des ré- sultats qui est parfois très, délicate. C'est l'œuvre* des Services spéciaux des grandes forces hydrauliques ; l'a présente pu- blication en fait partie pour la région des Alpes.

Enfin, la dernière question est celle de la meilleure rc- .partition des débits ; elle entraîne l'étude des réservoirs na- turels ou artificiels ; elle, n'a" pas moins, d'importance que les précédentes et elle mérite la m ê m e attention.

Si l'on procède suivant cette méthode, on aboutira sans doute à des aménagements rationnels qui remplaceront avec profit les entreprises improvisées et qui procureront à tous l'avantage d'un meilleur rendement de nos forces hydrau- liques'.

LÉGISLATION NÉCESSAIRE

Le résultat sera d'ailleurs beaucoup plus complet si cette action méthodique par programmes rationnels trouve bien- tôt, comme on doit l'espérer, la base légale qui lui a manqué jusqu'à présent.

L'utilité des forces hydrauliques n'est pas limitée à ceux qui les exploitent directement. Grâce à la facilité de diffu- sion de l'énergie et à la variété de ses applications, celte uti- lité s'étend à la société elle-même qui est toute entière inté- ressée à ne pas les laisser improductives. C o m m e n t donc ad- mettre que celle-ci demeure, par le jeu d'intérêts privés, frustrée d'une richesse naturelle d'un caractère aussi général, ou que l'industrie néfaste des barreurs de chutes- continue au détriment de l'industrie véritable ? On aurait pu vaincre cette difficulté assez facilement et avec u n m i n i m u m d'effort en étendant à « l'industrie » les droits d'aqueduc et d'app'ui conférés aux irrigations p a r les lois des 29 avril iS45 et 1 1 juillet 18/17 > il aurait suffi d'ajouter u n mot dans l'ar- ticle Ie r de ces deux lois ; le Ministère de l'Agriculture avait parfaitement aperçu cette solution, mais il jugeait nécessaire d'obtenir en compensation certains avantages d'ordre agri- cole des industriels qui devaient en profite* et c'est sur ces bases qu'ont été conçus les divers projets d e loi q'u'il a suc- cessivement soumis au Parlement. Cela aurait à coup sûr gêné considérablement les "barreurs et peut-être aurait-on pu s'en contenter il y a dix ou douze ans ; l'aménagement des chutes entreprises depuis cette époque en eût été tout au moins facilité et les p r i x d e revient abaissés. Toutefois, il

(5)

LA H O U I L L E B L A N C H E

faut convenir q u ' u n e matière nouvelle aussi considérable que celle dés forces hydrauliques comporte un régime légal approprié à son importance et q u ' u n e simple extension à

son profil d'anciennes lois sur les irrigations eût été pour elle une base bien étroite que l'on n'aurait pas tardé à trou- ver insuffisante.

Mais il suffit de réfléchir à la nature essentielle de la houille blanche pour ax>ercevoir la solution. Il s'agit là d'une véritable mine. Or on ne voit pas pourquoi le simple parti- culier, q u ' u n hasard heureux a fait riverain d'une chute d'eau, serait par cela même investi du droit d'en empêcher l'aménagecent ou de le subordonner à ses propres conve- nances, au risque de priver indéfiniment le public de tous les services qu'elle pourrait .lui rendre, pas plus qu'on ne comprendrait qu'il fût loisible au propriétaire, mis par un hasard analogue en possession d'une parcelle sur un terrain liouillcr, d'empêcher l'exploitation de la mine que cette par- celle recouvre.

La similitude à cet égard est complète entre les deux sour- ces d'énergie ;Tes raisons qui ont fait très justement préva- loir l'intérêt général pour la m i n e de /houille noire qui e-t dans la terre doivent le faire prévaloir également pour la mine de houille blanche qui e d dans la chute d'eau ; l'une et l'autre sont essentiellement dès réservoirs d'énergie, accu- mulée il est vrai ^sous des formes différentes, mais prove- nant de la même source (qui'est le soleil), capables de rendre les mêmes services et justiciables p a r conséquent de régimes analogues ; la seule différence est q u e la mine de charbon s'épuise tandis que l'autre ne s'épuise pas. Pour la plupart des usages, l'énergie de la chute d'eau est d'ailleurs d'une utilisation beaucoup plus directe et d o n n e un rendement bien supérieur (1) ; clip présente donc un intérêt a u moins égal, qui justifie sans conteste un traitement de m ê m e na- ture et n o t a m m e n t la, suppression de cette distinction arti- ficielle qui a subsisté jusqu'ici entre les forces hydrauliques des cours d'qau d u domaine public et le:,- autres :. l'utilité d'une chute et les services qu'elle peut rendre ne dépendent en aucune-façon de la catégorie dans laquelle le cours d'eau a pu être,classé, pas plus que celle d'une m i n e de charbon ne dépend des limitéis' administratives tracées sur le sol.

Cette distinction n'a certainement pas facilité l'aménage- ment de nos forces hydrauliques ; elle ne peut que compli- quer leur étude qui ne saurait se limiter à telle ou telle caté- gorie niais doit nécessairement porter sur l'ensemble de cha- que bassin et s'étendre à la totalité de ses ressources hydrau- liques en faisant, bien entendu, la part de tous les intérêts fin jeu (irrigations, navigation, été.).

C'est pourquoi il est à souhaiter que ces distinctions dis- paraissent ; que les mines de houille blanche ou noire soient l'égies par des règles conformes- à leur nature et que l'ana- logie existant dans les choses passe logiquement dans la loi.' Les programmes d'étude, reposant ainsi sur une base solide

•et n'étant plus gênés par l'obstruction des barreurs ni par la classification artificielle des cours d'eau, pourront alors se rapprocher du but final de toute étude de ce genre qui doit être d'utiliser intégralement et au mieux' de l'intérêt général toute? les ressources hydrauliques du pays.

Grenoble, octobre 1917.

Pi. DE LA B R O S S E ,

I n s p e c t e u r g é n é r a l d e s P o n t s et C h a u s s é e s .

n ^ ' ' tV Oil r t o m e V i t ( p . 5 et s u i v . ) la c o m p a r a i s o n d e s r e n d e m e n t s usuels des c o m b u s t i b l e s et d e s c h u t e s d ' e a u , les p r e m i e r s n e d é p a s - 80 iftft dansl a Pr a t iq u e 10 p . 100 et les s e c o n d s a t t e i g n a n t j u s q u ' à

UN ARRÊT DE LA COUR D'APPEL DE TOULOUSE

S U R U N

C H A N G E M E N T D E L I T D E L A G A R O N N E

(9 .MAI 1917)

Endiguer une rivière navigable, l'empêcher de déborder, la canaliser en améliorant la navigation dont elle est suscep- tible, la capter pour lui faire produire de la force motrice, et pour, tout dire, en un mot, diminuer ses effets nuisibles en la rendant de plus en plus utile : tout cela impose aux ingénieurs de vaincre une série d'obstacles techniques. Mais' q u a n d cette rivière a quitté son lit primitif pour divaguer à travers champs, il est encore plus difficile au point de vue j u r i d i q u e . d e connaître, les droits des dépossédés sur la terre qu'ils ont» à reprendre ou la compensation qu'ils entendent réclamer.

C'est encore ce qui vient de se passer devint la .Cour d'appel de Toulouse qui a rendu sur ce point un arrêt extrê- m e m e n t intéressant pouvant servir de type pour fixer la ju- risprudence sur les affaires de même nature et les faits — en apparence un peu compliqués — qui y ont donné lieu sont à.connaître. La Gazelle des Tribunaux reproduit ce texte dans son n u m é r o du 28 décembre 1917-

I

De 1 8 1 7 à i855, une famille Lacoste avait été incontesta- blement propriétaire de certaines parcelles sur les bords de la Garonne dont la violence et les caprices sont connus. En i855, la Garonne ayant abandonné son premier lit s'installa sur quelques parcelles-appartenant aux consorts Lacoste et réduisit leur propriété à 63 ares au lieu de 1 hectare 33 arci qu'elle comptait auparavant.

En 1 8 8 6 , par une de ces bizarreries dont elle est coulu- miàre, elle consentit à découvrir deux des parcelles qu'elle avait précédemment envahies.

A u n e époque, beaucoup plus récente, vers 191 \ , Mlle Lacoste, en compulsant ses titres de propriété, s'aper- cevant qu'au commencement du siècle dernier sa famille était .authentiquement propriétaire des parcelles précitées, intenta une instance en restitution aux consorts Delluc qui détenaient ces deux parcelles. Ceux-ci en réponse s'empres- sèrent de justifier de la légalité de leur possession en exhi- bant u n acte de partage fait autrefois entre un certain nom- bre de p r o p r i é t a i r e s ' q u i , tous privés de leurs terrains par

suite des déplacements de la Garonne, s'étaient partagé les terres rendues disponibles ; et les consorts Delluc disaient, à l'appui de leur prétention : cet acte de partage est inatta- quable, car il a été fait avant la loi du 8 avril 1898, .quand l'on se trouvait encore sous l'empire de. l'article 503 du Code civil : « Si un fleuve ou .une rivière se forme un nou-

« veau cours en abandonnant son ancien lit, les proprié-.

« taires des fonds nouvellement occupés prennent, à litre

« d'indemnité, l'ancien lit abandonné chacun dans la pro-

« portion du terrain qui lui a été enlevé ».

Remarquons q u e , très rapidement, Mlle Lacoste -aban- donna sa demande en revendication de, la parcelle ; elle estima, pour des raisons qui n'entrent pas dans le cadre de notre étude, que la prescription l'empêchait d'aller loin dans cette voie, tant parce que son. adversaire avait fai.t sienne la parcelle par suite d'une occupation depuis long- temps prolongée, que parce qu'elle-même avait pendant trop longtemps tardé à agir : le Code, civil .dit en effet :

« toutes les actions tant réelles que personnelles sont pres- se crites pour trente ans sans que celui qui allègue cette près-

Références

Documents relatifs

— L a concession hydraulique donnée en confor- de Liebvillers de la Société des Forces motrices, Forges et Vis- mité de la Loi du 16 octobre 1919, est une concession de travaux

La Figarella (région de Calvi). — Cette rivière a fait l'objet de plusieurs demandes de concession, en particulier par AL Bona- vita et la Société Hydro- électrique de la Balagne,

— Rôle du Chauffage électrique par accumula- Hydrauliques Transalpins (4 e étude) : L'Aménagement général tion dans 1'Electrification générale de la France (suite et fin), ile

Supplément à la Houille Blanche FORCES HYDRAULIQUES FRANÇAISES CARTE

(2) Cette partie armée, du fût du contrefort, a également pour objet de permettre un accrochage facile des aciers des voûtes, pour donner à la liaison des deux parties armées

M., Membre de la Société des - Ingénieurs civils de France et de V « Associazione Elettrotecnica Italiana» (Section de Turin).. do la Cenirnle de Venaus

Et, pour parer au déficit des six mois d'étiage d'hiver (de novembre à avril inclus) — lequel atteint 1 7 millions de mètres cubes — on a été conduit à prévoir la création

[r]