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Chaque jour, soit d'un groupe à l'autre, soit un à un, on «se parle».
On a parlé, on a raconté les familles, les vacances, les animaux familiers, les petits et les grands événements de chaque vie. Peu à peu, et ceci parce que l'expérience se renouvelait journellement, tout le petit monde a su parler. Les nuances du langage, clone de la pensée, se sont affinées. Les gestes, accompagnant lés récits, vont chaque jour se pré- cisant. Et ainsi, tout doucement, chaque petite personnalité s'affirme dans sa belle petite place, qu'elle se gagne clans le monde parlé. Les mimes dépassent le stade elu «théâtre sans paroles». Ils sont l'abou- tissement de chaque situation pensée, de chaque geste dans sa vérité fonctionnelle. En même temps que la diction, la réflexion va vers le vrai, le pur, le beau. En même temps que les petits corps se décontrac- tent, les petits cerveaux font leurs investigations : les domaines de
l'abstrait et du co_ncret se croisent, et se chevauchent sans arrêt.
Et voici qu'à force de raconter la vie des autres (les bêtes, les arbres, les parents, les choses) on a pris contact avec sa propre vie.
On a regardé dans le dedans de soi, avec les yeux du dedans.
- Regarde-moi rire 1 Je ris tant que ça me sort partout, elit J.-Marc.
Et ce rire qui prend sa source dans le bonheur, dans l'équilibre qu'est le bonheur, se prolonge chez les autres petits car les enfants se comprennent si bien entre eux, yeux clairs, voix douces, langage que nous avons honte d'avoir désappris ! ...