UNIVERSITÉ DU QUÉBEC À MONTRÉAL
BILAN DE STAGE
TRAVAIL PRÉSENTÉ À MARIE TÉTRAULT
DANS LE CADRE DU COURS DDM2600
STAGE D'ENSEIGNEMENT 2 : CONSTRUCTION DE REPÈRES PÉDAGOGIQUES ET CULTURELS
PAR ÉRIC BOUDRIAS
AVRIL 2017
Introduction
Le deuxième stage de ma formation en enseignement doit se faire au préscolaire. J’ai adoré la spontanéité et la curiosité des enfants de cet âge. Ils sont toujours prêts à rire et à improviser. Voici le bilan de mes apprentissages, de mes forces, de mes difficultés et des défis que je me donne pour le prochain stage.
Planification des activités (C3)
Au cours de mon stage, j’ai réalisé l’importance d’une planification réglée au quart de tour en enseignement. L’année dernière, lors de mon stage, mon enseignante associée et moi planifiions toutes les activités dans une grille horaire hebdomadaire. Je trouvais que cela permettait d’avoir une bonne vision d’ensemble de la semaine. Cette année, mon enseignante associée procédait différemment. Elle se faisait une liste d’activités divisées en plusieurs catégories : activités de groupes, travail écrit, atelier, etc. Puis, elle choisissait à mesure que la semaine avançait des activités dans sa banque selon le temps qu’il restait dans sa journée. Au début, je trouvais cette façon de fonctionner intéressante puisqu’elle permettait beaucoup de flexibilité. Cela ressemblait plus à ma personnalité puisque, dans ma vie personnelle, je n’aime pas beaucoup choisir à l’avance les activités que je ferai.
À la deuxième semaine de stage, je me suis rendu compte que cette méthode avait des lacunes même si mon enseignante associée arrivait à fonctionner parfaitement de cette façon. Elle y arrivait parce qu’elle avait beaucoup d’expérience et connaissait parfaitement ses activités et son matériel. Dans mon cas, c’était un peu plus laborieux et je devenais inefficace. Par exemple, il est arrivé que l’éducatrice spécialisée vienne en soutien dans la classe pendant que je faisais une activité qui ne nécessitait pas de ses services.
À la troisième semaine, j’ai décidé de revenir à l’utilisation d’une grille hebdomadaire. Celle-ci me permettait d’avoir une meilleure vue d’ensemble sur la semaine. De plus, j’y inscrivais en gras les périodes où les professionnels et l’éducatrice venaient dans la classe pour être sûr de planifier une activité me permettant d’optimiser leur présence. Ainsi, comme je savais à l’avance à quel moment se déroulerait chacune des activités, il m’était plus facile de planifier et de préparer le matériel à utiliser.
Gestion de l’enseignement (C4)
Lors des activités que j’ai créées, j’ai tenté de faire des activités ludiques dans lesquelles les enfants étaient actifs afin d’augmenter leur motivation. Par exemple, lorsque nous avons parlé des qualités, plutôt que de faire une causerie traditionnelle, j’ai piloté un jeu d’entrevue où les élèves jouaient les rôles de l’interviewer et de l’interviewé. De plus, les enfants ont aussi été très motivés par les activités de mon projet pédagogique où ils devaient créer des arts à manière d’artistes connus.
Lorsque j’écrivais mes fiches de planifications d’activités, je prenais le temps de bien identifier les trois temps de l’enseignement : préparation, réalisation et intégration. Par contre, je me rends compte maintenant que, pendant le pilotage, je choisissais souvent d’allonger l’étape de réalisation pour être sûr que les élèves la finissent bien. Malheureusement, l’étape d’intégration, qui est très importante, était souvent laissée de côté.
Je sais que je suis capable de donner des consignes claires, car les élèves arrivaient bien à faire les tâches demandées. Je prenais aussi le temps de faire répéter les consignes par les élèves lorsqu’elles étaient un peu plus nombreuses ou un peu plus compliquées.
Gestion des comportements (C6)
J’ai créé rapidement un bon lien avec chacun des élèves. J’adore tous les élèves du groupe, j’ai l’impression d’avoir eu un bon leadership sur eux. Je me suis aperçu que le renforcement positif avait vraiment un bel effet sur le groupe au niveau de la gestion des comportements. Il suffisait de féliciter un enfant pour que tous les autres adoptent la bonne attitude. Tout au long de mon stage, je n’ai pas vécu de problèmes de comportement majeurs de la part des élèves. Par contre, je n’avais vraiment pas la même tolérance au bruit lors des moments de travail que mon enseignante associée. J’ai vite réalisé que j’étais trop tolérant au bruit et que cela devenait vite cacophonique. À la fin du stage, je permettais seulement le chuchotement et cela donnait un climat de classe beaucoup plus agréable.
Un système d’émulation punitif était mis en place dans la classe. J’ai eu beaucoup de difficulté à l’utiliser, car je trouvais qu’il n’avait pas autant d’effet que le renforcement positif ou les interventions directes. Je crois beaucoup plus à une approche basée sur l’autodétermination des élèves et la gestion de classe coopérative qu’aux méthodes punitives.
Soutien offert aux enfants en difficulté d’apprentissage ou de comportement (C7)
J’ai eu plusieurs discussions avec mon enseignante associée sur les compétences de nos élèves en difficultés et sur les moyens qui pouvaient les aider. Je lui ai même demandé s’il était possible de réduire leur charge de travail pour qu’ils finissent en même temps que les autres et ne soient pas toujours en retard. Elle m’a répondu qu’elle tenait à ce qu’ils en fassent autant que les autres pour qu’ils aient les mêmes apprentissages que les autres et ne soient pas démunis en première année. Alors, j’ai tenté du mieux que je le pouvais de les aider pour qu’ils réussissent toutes les tâches demandées.
J’essayais de les valoriser, car je sentais qu’ils avaient un grand manque de confiance en leurs capacités. C’est si triste de les voir ainsi si jeunes.
Pendant mon stage, j’ai réalisé que les coquilles antibruits sont très efficaces pour faire taire les élèves plus bavards lorsqu’ils travaillent. Jusqu’à maintenant, je les avais seulement utilisées avec les élèves qui ne tolèrent pas le bruit, mais jamais avec ceux qui le produisent.
Insertion dans le milieu et relations professionnelles (C9 et C10)
L’école Boisé des lutins est un très petit milieu, je m’y suis intégré rapidement. Après quelques jours, j’avais l’impression de ne pas être seulement un stagiaire, mais un membre de l’équipe. J’ai participé aux réunions d’équipe en partageant mon opinion et mes commentaires de façon pertinente et constructive sans nuire au bon déroulement de l’ordre du jour. J’ai eu plusieurs discussions informelles sur des valeurs pédagogiques et des méthodes d’enseignement. J’ai trouvé ces moments très formateurs. D’ailleurs, en ce sens, j’aurais aimé aller observer d’autres enseignantes pendant qu’elles enseignent pour alimenter mes réflexions.
Je suis quelqu’un qui travaille très bien en équipe, j’aime partager mes réalisations et construire collectivement des activités. Je crois que nous sommes toujours plus fort en équipe et que nous pouvons arriver à de plus grands projets en nous entraidant. Par exemple, j’ai offert à une enseignante mon diaporama et ma fiche de préparation de l’activité sur Picasso pour qu’elle puisse la refaire dans sa classe. J’ai aussi partagé des livres jeunesse de ma collection personnelle à une enseignante.
Quelquefois, j’ai croisé des parents dans le corridor. Je prenais toujours le temps de leur dire bonjour et d’échanger avec eux et leur enfant. J’ai aussi assisté à une rencontre lors de laquelle des parents niaient les grandes difficultés de leur enfant. Lors de la rencontre, ils accusaient l’enseignante de tous les torts et ne réalisaient pas qu’à la maison l’enfant peut avoir un comportement différent de celui observé en dans un contexte scolaire. Je ne m'attendais pas à ce que des parents puissent refuser de l'aide parce qu'ils ont si peu de confiance envers le jugement professionnel d'un enseignant.
J’ai aussi participé à un perfectionnement qui valorisait l’utilisation de la littérature jeunesse pour l’initiation à la numération. J’ai vraiment aimé cette journée, je l’ai trouvée vraiment inspirante.
Identité professionnelle
Forces
Ma principale force est ma facilité à créer des liens avec les élèves. Je suis toujours respectueux envers eux lors de mes interventions. D’ailleurs, je suis très patient avec les élèves en difficulté. Je tente toujours de les valoriser en misant sur leurs bons coups, même s’ils sont minimes. Je souhaite qu’ils augmentent leur confiance en eux. Je trouve tellement qu’elle est importante pour leur réussite scolaire et leur bonheur futur. J’adore rire avec tous les élèves, il m’arrive souvent d’utiliser l’humour lorsque je suis avec eux. J’ai remarqué que la gestion du groupe était beaucoup plus facile lorsque je préparais des activités d’apprentissage plus ludiques.
Lors de mon stage, mon enseignante associée m’a souvent demandé de modifier le choix des activités au moment même où je devais la réaliser. Ma grande capacité d’adaptation m’a permis de faire ses modifications facilement et rapidement.
Concernant ma relation avec l’équipe de travail, j’ai collaboré grandement avec tous les membres de l’équipe. Je me sentais tellement bien intégré que je n’avais plus l’impression d’être un stagiaire, mais un enseignant au même niveau que les autres. J’ai participé activement aux rencontres d’équipes. Je trouve qu’il est important de bien collaborer avec toute l’équipe.
Difficultés rencontrées et moyens pour y remédier
Au début du stage, j’ai eu de la difficulté au niveau de la planification des activités. Comme je l’ai déjà mentionné, il était difficile pour moi de préparer mes situations d’apprentissages en utilisant la méthode de planification très versatile de mon enseignante associée. J’ai réglé le problème en créant un tableau de programmation hebdomadaire ainsi que toutes mes fiches de planification lors de la fin de semaine précédant ces activités.
Concernant la gestion du groupe lors des pilotages, j’ai remarqué que j’ai vraiment trop de tolérance au bruit lorsque les élèves travaillent. Cela faisait contraste avec mon enseignante associée qui exigeait le silence. J’ai appris à baisser mon niveau de tolérance et à intervenir plus rapidement pour éviter que le climat ne devienne cacophonique.
Toujours lors des pilotages, je trouvais difficile de gérer tous les élèves qui se lançaient sur moi pour me poser mille questions en même temps. J’ai réussi à régler le problème en insistant sur l’obligation de rester assis et de lever la main pour poser une question.
Afin de garder tous mes documents à porter de main, j’ai utilisé un portfolio numérique avec le logiciel OneNote au lieu du cartable traditionnel. Ainsi, je me retrouvais très facilement et avais toujours avec moi tout ce dont j’avais besoin. Par contre, cette idée géniale avait un défaut, mon portfolio n’était pas facilement visible pour mon enseignante associée et cela donnait l’impression que je n'en faisais pas.
Je remets en question cette idée pour mon stage l’an prochain.
Défis à relever pour le prochain stage.
Comme suite à ces réflexions, je me donne plusieurs défis pour mon stage qui se déroulera à l’automne prochain. Dès le début, je fixerai des attentes claires avec mon enseignante associée concernant les activités que je dois planifier et créer. De plus, je dois absolument continuer de placer les activités dans un tableau de planification hebdomadaire pour avoir une meilleure gestion de ma planification.
Finalement, je dois vraiment prendre davantage de notes sur les agissements des élèves pour m’aider à faire leur évaluation.
