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Projet d Aménagement du Littoral de Morondava (PALM)

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Academic year: 2022

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(1)

Projet

d’Aménagement du Littoral de

Morondava (PALM)

Région Réunion 03 Octobre 2018

Diagnostic

Environnemental & social

V2

(2)

03 Octobre 2018

Réseau administratif

Citation recommandée Biotope, 2018, Appui Environnemental à l’implémentation du Projet d’Aménagement Littoral de Morondava (PALM) Version/Indice Diagnostic Environnemental & social Version 1 Date de remise du

livrable V1

20 Juillet 2018 Date de remise des

livrables V2

03 Octobre 2018

Le diagnostic environnemental et social est séparé des recommandations

Nom de fichier 181003 PALM_Diag_Envt_V2

N° de contrat /

Maître d’ouvrage Région Réunion Interlocuteur Pierre TESSIER

Directeur SEAS-OI et Chef du Pôle Information Géographique, Innovation et Valorisation Régionale

Direction Aménagement et Développement du Territoire

Contact :

pierre.tessier@cr-reunion.fr Fixe : +262 (0) 262 96 69 60 Mobile : +262 (0) 692 61 33 37

Rédacteurs

TAHINARIVONY Jacquis RAZAHIARINONY Danielle

Contacts :

jtahinarivony@biotope.fr drazaiarinony@biotope.fr Contrôle qualité

CREPIN Guillaume

Contact :

gcrepin@biotope.fr Tel : +261 20 22 327 80 Portable : +261 34 37 616 00 Biotope, Responsable du

projet Mathieu SOUQUET

Directeur Outre-Mer et DG Biotope Madagascar.

Contact :

msouquet@biotope.fr Tel : + 262 (0262) 46 67 75 Portable : + 262 (0)692 88 84 76 / + 261 34 37 644 51 (MG)

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Diagnostic Environnemental &

social V2 Région Réunion 03 Octobre 2018

Sommaire

1 Mise en contexte 7

1 Éléments de cadrage : le projet « PALM » 8

2 Sensibilité à l’érosion 10

3 Rappel des attentes pour la phase 1 de l’étude 10

3.1 Diagnostic environnemental 10

3.2 Diagnostic social 11

4.1 Périmètre de l’étude (diagnostic environnemental) 13

4.2 Périmètre de l’étude (diagnostic social) 14

2 .Approche méthodologique 16

1.1 Caractérisation écologique 17

1.2 Description du profil de plage 21

1.3 Description du niveau de l’érosion 21

3 Caractérisation des enjeux sociétaux 27

1 Introduction 28

2 Traits caractéristiques des zones d’enjeux du projet 28

2.1 Situation géographique et administrative 29

2.2 Aspects socio-organisationnels 29

2.3 Occupation du sol sur les 5 zones du projet 32

3 Les principaux enjeux sociétaux 33

3.1 Synthèse de l’occupation de sol, des usages et services de la plage 33

3.2 Identification des enjeux recensés 39

4 Diagnostic environnemental des cinq zones 42

1 Description générale du littoral concerné par le projet 43

1.1 Formation végétale du littoral 43

1.2 Utilisation du littoral 44

2 La zone 1 – Fokontany Avaradrova 46

2.1 Données descriptives de l’occupation du milieu 46

2.2 Caractérisation écologique et données floristiques 47

2.3 Niveau et indice d’érosion 48

2.4 Zone littorale Avaradrova 50

3 La zone N°2 – Sanfil 54

3.1 Données descriptives de l’occupation du milieu 54

3.2 Niveau et indice d’érosion 56

3.3 Zone littorale de Sanfil 57

4 La zone N°3 – Morondava centre 60

4.1 Données descriptives de l’occupation du milieu 60

4.2 Niveau et indice d’érosion 62

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03 Octobre 2018

4.3 Zone littorale de Morondava centre 65

5 La zone N°4 – le belvédère 68

5.1 Données descriptives de l’occupation du milieu 68

5.2 Niveau et indice d’érosion 69

5.3 Zone littorale du belvédère 70

6 La zone N°5 – Nosy Kely 71

6.1 Données descriptives de l’occupation du milieu 71

6.2 Niveau et indice d’érosion 73

6.3 Zone littorale de Nosy Kely 73

Liste des tableaux

Tableau 1. Liste des documents consultés et informations tirées pour le projet 17

Tableau 2. Caractérisation du niveau de l'érosion 22

Tableau 3. Liste des données recueillies lors de la descente sur le terrain 23 Tableau 4. Critères de composition des parties prenantes par catégories de pêcheurs

rencontrés durant le focus group 25

Tableau 5. Liste des fokontany concernés par le projet PALM 28 Tableau 6. Synthèse de la caractéristique de l'occupation du sol, service et usage de la

plage selon les ligne d'occupation retenue 34

Tableau 7. Zone d’occupation, caractéristique, usage et service au niveau de pied de

dune jusqu’au pas géométrique (80 m) 36

Tableau 8. Zone d’occupation, caractéristique, usage et service de la plage depuis le pas

géométrique vers le milieu urbain 38

Tableau 9. Expressions des enjeux sociétaux 39

Tableau 10. Profil de l'occupation de la zone littorale d’Avaradrova 51 Tableau 11. Caractéristique de l'occupation de la zone littorale de Sanfil 58 Tableau 12. Tableau 4 Caractéristique de l'occupation de la zone littorale de Morondava

centre 65

Tableau 13. Caractéristique de l'occupation de la zone littorale de Morondava centre 74 Tableau 14. Liste des points d’eau et leurs fonctionnalité (2017) 85

Tableau 15. Utilisation de latrine par fokontany 86

Liste des cartes

Carte 1: Localisation de Morondava 9

Carte 2. Subdivisions de la zone littorale et limités d’études du projet PALM. 13 Carte 3. Localisation des périmètres des investigations sociales 15

Carte 4. Valeur récréative et touristique du littoral. 41

Carte 5. Occupation de la zone littorale de la Ville de Morondava 45

Carte 6. Utilisation de la plage du Fokontany Avaradrova 46

Carte 7. Occupation du littoral de Sanfil 54

Carte 8. Occupation de Morondava Centre 62

Carte 9. Occupation de Nosy Kely 72

Carte 10. Localisation de la zone d'étude 81

Liste des illustrations

Figure 1. Bassin versant de Morondava. 12

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Diagnostic Environnemental &

social V2 Région Réunion 03 Octobre 2018

Figure 4. Profil de plage 21

Figure 5. Image instantanée d’une plage quelconque illustrant les limites d'humectation et ligne instantanée de rivage (schéma illustratif à droite, source : Boak et Turner, 2005,

schéma illustratif à gauche, Morondava, Tiandrazana, 2014)) 33 Figure 6. Comparaison des images Google Earth 2006, 2011 et 2016 49 Figure 7. Comparaison des images Google Earth 2006, 2007, 2012 et 2016 50 Figure 8. Comparaison des images Google Earth 2004, 2006, 2011 et 2016 57 Figure 10. Comparaison images Google Earth 2004, 2011 et 2016. 64 Figure 11. Comparaison images google earth 2004, 2006, 2012 et 2016. 70 Figure 11. Comparaison des images Google Earth 2004, 2011 et 2016. 73 Figure 13. Liste des enseignes à Nosy kely (source : ORTM Menabe, mai 2018) 74

Figure 13. Répartition de la population par fokontany 82

Figure 14. Limite fokontany de la commune de Morondava 83

Liste des photos

Photo 1. Réunion de COS de lancement du projet PALM le 02 mai à Morondava ©

Biotope, 2018 23

Photo 2. Piste séparant le fokontany d'Avaradrova et de Sanfil 39 Photo 3. Plage d'Avaradrova, vue depuis la parcelle d'aménagement privé de Mr Charles 50

Photo 4. Boutre à Nosy kely 51

Photo 5. Vue panoramique de la zone 2, avec des pieds de Cocos nucifera en arrière-plan

et quelques pieds de Hyphaene coriaceae à droite. 55

Photo 6. Sanfil, plage en face Du bureau de CISCO (Circonscription Scolaire de

Morondava) 58

Photo 7. Morondava Centre, vue depuis la limite au Sud du fokontany Sanfil 65 Photo 9. Touriste et résident sur la plage Morondava centre 67

Photo 10. Vue panoramique de la zone 5 (en marée basse) 71

Photo 11. Plage de Nosy Kely (vue depuis le sud) © Biotope, 2018 73 Photo 11. Port fluvial à l'arrière village de Nosy Kely © Biotope, 2018 74 Photo 12. Les hôtels ‘’sun beach’’ et ‘’le lagon bleu’’ dans le quartier de Nosy kely 75

Photo 13. Mangrove du canal Hellot (photo Zafitiry, 2018) 75

Photo 15. Terrain de foot à Nosykely © Biotope,2018 75

Annexes

Annexe 1 78

Fiches techniques espèces 78

Brachiaria umbellata (Trin.) Clayton 78

Sclerodactylon macrostachyum (Benth.) A. Camus 78

Panicum voeltzkowii Mez 78

Panicum pseudowoeltzkowii A. Camus 78

Thuarea involuta (G. Forst.) R. Br. ex Sm. 79

Sporobolus virginicus (L.) Kunth 79

Paspalum vaginatum Sw. 79

Annexe 2, références bibliographiques 80

Ouvrages consultés 80

Documents de référence 80

Annexe 3, Présentation de la zone d’étude 81

Annexe 4, Profil socio-économique 82

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03 Octobre 2018

Localisation de la commune urbaine de Morondava 82

Démographie et peuplement 82

Répartition de la population par fokontany 82

Principaux groupes d’ethnies résidants dans la commune urbaine de Morondava 83

Économie 84

Contexte socio-économique 84

Accès à l’eau potable et infrastructures publiques de base 85

Ressources en eau 85

Assainissement collectif et infrastructures urbaines 85

Annexe 5, Entretiens individuels et groupées à Morondava pour le

diagnostic social 87

Compte rendu des entretiens 87

Fiche de présence lors de la réunion à Morondava centre 92

Fiche de présence durant le COS 92

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Diagnostic Environnemental &

social V2 Région Réunion 03 Octobre 2018

1

Mise en contexte

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1 Mise en contexte

03 Octobre 2018

1 Éléments de cadrage : le projet « PALM »

La Région Réunion dans le cadre de ses actions de coopération régionale a signé une convention avec la ville de Morondava à Madagascar en marge de la conférence internationale sur le Climat qui s’est tenue début octobre 2017 à La Réunion.

La convention porte sur la mise en œuvre du Projet d'Aménagement intégré et durable du Littoral de la ville de Morondava (PALM) à Madagascar « FICOL » issu d’une étude de pré-identification du programme PRE-COI de la COI.

Le projet qui va s'étaler sur une période de trois ans, vise la mise en œuvre de principes d’aménagement intégrés et durables de la bordure côtière de Morondava en fonction des secteurs et des enjeux sociétaux et environnementaux. Cette ville est en effet connue pour subir des phénomènes d’érosion côtière d’ampleur depuis des décennies.

La Région Réunion et la ville de Morondava souhaitent faire de ce projet un projet pilote pour la zone océan Indien. Aujourd'hui, le front de mer de Morondava qui s’étend sur environ 3 km est dégradé et très peu végétalisé.

L’un des objectifs du projet vise à réimplanter des espèces végétales de préférence indigènes pour fixer le trait de côte en le combinant à des aménagements légers (ganivelles, fascines, ...).

Les spécifications de l'aménagement doivent encore être précisées notamment par des éléments de diagnostic sur la base de la fiche du projet établie en 2016 qui définit les grandes lignes de ce qui est envisagé de mettre en place sur la base du rapport PRE COI.

Le projet va donc se concentrer en priorité sur les zones 1, 2, 3, 4 et 5 soit environ 2 700 m linéaires.

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1 Mise en contexte

Diagnostic Environnemental &

social V2 Région Réunion 03 Octobre 2018

Carte 1: Localisation de Morondava

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1 Mise en contexte

03 Octobre 2018

Aussi les attentes de la mission de Biotope portent sur un accompagnement environnemental au projet selon plusieurs grandes étapes :

1. Un diagnostic environnemental et social rapide ;

2. Un appui à l’intégration environnementale de la définition précise du programme finalement mis en œuvre, notamment sur le choix des espèces végétales à implanter et recommandations environnementales éventuelles de mise en œuvre (Confère livrable dédié 181003 PALM_Recommandations_V2) ;

3. Un suivi intermédiaire de la bonne mise en œuvre pour s'assurer que les prestataires de l'aménagement respectent les recommandations établies ;

4. Et un bilan en fin d’opération avec « validation » de la reconstitution des milieux.

Ce premier livrable présente les résultats du diagnostic environnemental et social mené lors de nos investigations sur terrain en Mai 2018.

2 Sensibilité à l’érosion

Le littoral de la ville de Morondava est un milieu hétérogène à cause de sa structure morphologique, de son utilisation (ou occupation) par la population locale et à cause des phénomènes naturels et cycliques d’érosion. Il est nu ou très faiblement végétalisé et certaines parties sont devenues non favorables à l’installation des espèces végétales spontanées.

Une évolution de l’érosion est observée dans ces différentes zones par les communautés locales et par les scientifiques depuis des décennies. Les caractéristiques sont différentes selon les unités de subdivision ci avant présentées et vont orienter les typologies de mesures à adopter par ce projet d’aménagement du littoral.

La sensibilité à l’érosion du littoral de Morondava et les changements diachroniques de la ligne de côte ont été étudiées par plusieurs spécialistes1. Selon les résultats de ces différentes études, l’érosion du littorale de Morondava est constatée depuis 1914 et a évolué avec des rythmes irréguliers et en fonction de l’intensité des influences de différents facteurs tels que les aléas climatiques, le mode d’exploitation ou de d’occupation des milieux par les populations locales comme l’installation du port, la présence des différentes infrastructures touristiques et administratives, le développement de la ville en général et l’abondance des constructions et de mode d’occupation du littoral.

3 Rappel des attentes pour la phase 1 de l’étude

3.1 Diagnostic environnemental

Cette première phase consiste en un diagnostic environnemental initial (ou de référence à date de la mission2) de la zone d’étude.

3.1.1 Principales activités

Ce diagnostic a pour objectif de décrire l’état des lieux, la typologie et le profil de plage tout en identifiant les espèces végétales présentes sur ces environnements afin d’évaluer l’état de

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1 Mise en contexte

Diagnostic Environnemental &

social V2 Région Réunion 03 Octobre 2018

conservation des milieux en présence et les possibilités de valorisation d’espèces pertinentes dans le cadre des activités de revégétalisation du littoral.

Le diagnostic environnemental rapide réalisé décrit l’état initial écologique de la zone à aménager. Il servira d’état zéro (état 0), ou de référence à date de la mission, afin d’évaluer les résultats des activités du projet en le comparant l’état final une fois le projet d’aménagement validé et mis en œuvre.

Livrables de l'action 1

1. Rapport de l'action 1 (formats ‘docx’ et ‘pdf’) ;

2. Cartographies associées suivant les différents secteurs (format ‘pdf’/échelle 1/10 000ème) ;

Livrées avec la version finale

3. Les différentes couches SIG géoréférencées associées (Format Shape (.shp)) ; 4. Données de caractérisation des habitats (plage, mangroves, dunes et tannes) ; Livrées avec la version finale

5. Liste floristique pour chaque unité de plage et pour les principaux habitats observés et par unité de subdivision.

3.2 Diagnostic social

Le diagnostic social, a été mené en 3 jours d’investigations de terrain de manière à apporter des éléments de réponse aux objectifs clés suivants :

1. Identifier et informer les parties prenantes et déterminer quelles sont leurs préoccupations ;

2. Déterminer les différents usages de la plage par les communautés locales (fonction et services), ainsi que les codifications d’usages traditionnels ;

3. Identifier les principaux problèmes et éventuels enjeux sociaux et impacts à étudier pouvant potentiellement constituer des points de blocages pour la mise en œuvre du projet d’aménagement ;

4. Identifier les aménagements proposés par les riverains.

4 Localisation du site d’étude et définition du périmètre d’étude

Le site s’étude ou la zone d’intervention du projet est le littoral de la ville de Morondava. Située au Sud-Ouest de Madagascar, dans la Région Menabe, la ville de Morondava est implantée sur un cordon dunaire, entre les rivières Morondava au nord (homonyme du nom de la ville) et Kabatomena au sud. Considérant sa position géographique, sa structure géomorphologique et les conditions climatiques et océanographiques, la région est inscrite dans la catégorie des deltas dominés par la houle3.

Du point de vue géologique, le site du projet, situé dans le bassin sédimentaire de Morondava, est caractérisé par la série sédimentaire du Karro carbonifère supérieur. La présence du bassin versant de la rivière Morondava, a une grande importance en influençant la structure de la zone côtière à travers le transport et le dépôt des sédiments.

3 (Galloway & Hobday, 1975)

La présence des espèces (faune et flore) menacées est également à décrire le cas échéant

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1 Mise en contexte

03 Octobre 2018

Figure 1. Bassin versant de Morondava.4

Le projet d’aménagement intégré et durable concerne surtout la zone côtière et l’arrière littoral du front de mer de la ville de Morondava. Cette zone est constituée par le tronçon faisant face du centre-ville (Zones 2 et 3), très fréquenté par les Morondaviens et les touristes ; le tronçon faisant face aux villages des pêcheurs Vezo (Zone 1), le tronçon où se concentrent les enjeux économiques à travers la protection du port (Zone 4), et enfin le tronçon faisant face de l’embouchure au niveau des formations de mangroves au Sud (Zone 5). Confère carte 1.

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1 Mise en contexte

Diagnostic Environnemental &

social V2 Région Réunion 03 Octobre 2018

4.1 Périmètre de l’étude (diagnostic environnemental)

Les limites de l’étude se situent au niveau des fokontany de la zone littorale entre Avaradrova et Nosikely.

Le périmètre du diagnostic environnemental est décrit par la carte 2. Ci-dessous.

Il est subdivisé en 5 zones réparties sur 4 fokontany :

Zone 1 : Fokontany Avaradova ;

Zone 2 : Fokontany Sans Fil (ou Sanfil) ;

Zone 3 : Fokontany Morondava centre ;

Zone 4 et zone 5 : Fokontany Nosikely.

Carte 2. Subdivisions de la zone littorale et limités d’études du projet PALM.

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1 Mise en contexte

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Dans le cadre de cette mission, des investigations complémentaires ont été menées dans des zones « sub-naturelles » au Sud de Morondava, pour collecter des données de référence. Elle s’agit de Betania, caractérisée d’un cordon dunaire d’une largeur important qui entre la ligne de côte et le village. Le littoral est riche en formation végétale, dominée par Hyphaene coriaceae (Erecaceae), Ipomea pes-caprae et des herbacées de la famille des Poaceae et des Cyperaceae. Une formation de mangrove, en bon état de conservation se rencontre également dans sa partie sud au niveau de l’embouchure du rivière Kabatomena.

En plus de l’état assez stable du milieu littoral de la zone, des activités de reboisement sont également observées dans la zone. L’espèce plantée est Melia azedarach (Meliaceae).

Figure 2. Plantation de Melia azedarach pour lutter contre l'érosion du littoral à Betania

Figure 3. Dune littorale à Betania couverte de Sclerodactylon macrostachyum et Cyperus sp

4.2 Périmètre de l’étude (diagnostic social)

Le périmètre du diagnostic social est illustré sur la carte 3. Ci-dessous. Il englobe les 4 fokontany (Avaradova / Sanfil / Morondava centre et Nosikely).

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1 Mise en contexte

Diagnostic Environnemental &

social V2 Région Réunion 03 Octobre 2018

Carte 3. Localisation des périmètres des investigations sociales

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.Approche méthodologique

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2 .Approche méthodologique

Diagnostic Environnemental &

social V2 Région Réunion 03 Octobre 2018

1 Méthodes de caractérisation des milieux

La caractérisation du milieu physique consiste à étudier la structure de la plage afin (Cf. Annexe 2, références bibliographiques) :

• Décrire la structure du profil de plage et le niveau de l’érosion ;

• Décrire son état environnemental et écologique (faune et flore) avant la mise en œuvre du projet ;

• Fournir toutes les données nécessaires permettant de concevoir et justifier le choix des mesures de protection à mettre en œuvre par le projet.

1.1 Caractérisation écologique

1.1.1 Analyses documentaires

Le milieu d’étude est une zone hétérogène et a connu différentes phases de changements (structures spatiale et fonctionnelle) à causes de l’anthropisation et des aléas climatiques. Pour bien caractériser le problème, des relevés écologiques ont été effectués sur le terrain et précédés des analyses documentaires pour :

- Mieux appréhender le sujet et afin de synthétiser les informations environnementales concernant la zone d’étude ;

- Préparer les outils et base de données à utiliser pour la mission

- Dominer les différentes techniques et approches pour la lutte contre l’érosion du littoral.

Pour ces raisons, des articles scientifiques, ouvrages et bases de données ont été consultés.

Leurs importances pour l’étude sont décrites dans le tableau ci-dessous.

Tableau 1. Liste des documents consultés et informations tirées pour le projet

DOCUMENTS CONSULTES INFORMATIONS TIREES POUR L’ETUDE

L’accrétion littorale sur la côte Ouest de Madagascar (Salomon, 2009)

Importance du phénomène d’accrétion littorale dans la partie occidentale de Madagascar.

L’accrétion littorale est depuis de longues années un fait irréfutable pour Madagascar (cas de Tamatave, de Morondava et du delta de Tsiribihina) ; La perte totale en charge sédimentaire de Morondava est estimée à 11 tonnes par km2 par an.

Application du traitement d’image

satellitaire et de la cartographie sur l’étude de l’évolution du littoral de la région Menabe (Rasoanaivo, 2017)

Observation entre les dates (2005-2010 et 2015) des phénomènes d’engraissement et de l’érosion du littoral.

Données non détaillées pour le cas de la ville de Morondava, site d’étude du projet PALM

Dynamique et évolution du littoral Menabe : Implication en termes de protection du littoral – Apport de la télédétection optique (Rasolonjatovo, 2005)

Zones d’études : Bassin du Morondava et Partie littorale du bassin de Morondava.

La ville de Morondava est située sur un cordon lagunaire, frontière océanique d’un complexe deltaïque où les débouchés de deux bras principaux (bras Nord de la Morondava et Kabatomena au Sud). La ville de Morondava est située sur un cordon lagunaire, frontière océanique d’un complexe deltaïque où les débouchés de deux bras principaux (bras Nord de la Morondava et Kabatomena au Sud). La pente des estrans varie entre 3 et 4 % en moyenne entre 0 m et 5 m mais elle s’accentue à près de 7 % au-dessus de la côte +3 m au niveau des épis et défenses de la ville.

Les avants plages ont une pente qui évolue de 0,33 % entre -5 et -10 m à 0,6 % entre 0 et -5 m.

Les transits sédimentaires sous l’action des houles à la côte

Les données de la littérature mettent en évidence un transit résultant Sud Nord induit par la prédominance du régime de Ouest–Sud-Ouest argumenté par les points suivants (Rapport GREEN-OI, 1998) :

• Amaigrissement du Sud vers le Nord de la bande des sables moyens et grossiers en provenance de la Kabatomena.

• Dispersion de ces sables vers le large au Nord d’Avaradrova.

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2 .Approche méthodologique

03 Octobre 2018

DOCUMENTS CONSULTES INFORMATIONS TIREES POUR L’ETUDE

• Existence d’une aire de dépôt préférentiel des fractions fines devant la ville de Morondava dans une zone d’expansion des houles de Sud-Ouest et d’attaque frontale des houles de Nord-Ouest.

l’Évolution tectono-sédimentaire du littoral du Menabe se manifeste par l’existence d’une zone structurale instable qui a entraîné la création du nouveau lobe du delta de la Tsiribihina et mis en évidence le découpage en blocs des différentes zones du Menabe, ainsi que

• La structuration en blocs basculés,

• L’existence d’un réseau de failles héritées du substratum,

• Des mouvements de décrochements perpendiculaires à la distension résultant du rifting entre Madagascar et l’Afrique,

• Des mouvements locaux d’abaissement et de sur-élèvement entre certains blocs,

• L’apparition de multiples failles accessoires, de faible amplitude, au niveau des blocs principaux qui contribuent au modelé du littoral entre le delta et la ville de Morondava.

Études hydrologiques sur le bassin de la Morondava (Billon & Mlatac, 1969)

Zones d’étude : Andravoakely, Mahabo, Ankilizato, Dabara, Tsiandava, Migodo, RN 35.

Données générales pour la région Mission pilote d’évaluation de l’érosion

côtière et des risques sur les

aménagements et la ville de Morondava, Madagascar (Carnus et al. 1998)

Description des quatre secteurs géographiques :

Bethania : Présence d’un cordon dunaire qui isole le village à quelques centaines de mètres des niveaux de marée. Le système dunaire paraît stable (selon les dires de l’hôtelier « Les Pirogues ») et les points sommitaux sont fixés par une végétalisation arbustive clairsemée.

Les avants plages sont émergeants à sub-émergeants à marée basse. Ils sont l’objet d’une sédimentation qui alimente une flèche littorale. Son développement vers le Nord repousse le chenal de sortie du port le long du rivage du secteur de NOSY KELY.

Nosy Kely Sud: Protégée des houles du régime de Sud-Ouest par la flèche littorale jouant le rôle de brise lames. Cependant l’allongement du chenal et son resserrement contre la côte intensifient des courants de vidange érosifs pour les estrans et hauts estrans de l’extrémité Sud

particulièrement en période de forte marée (perte d’épaisseur de sable de plus de 2 m au niveau de la balise bâbord d’entrée du chenal.

Nosy kely Nord : A partir de l’hôtel « Les Filaos », la protection de la flèche ne joue pratiquement plus et les estrans sont davantage exposés aux déferlements directs.

Les riverains de cette partie apportent des réponses quelque peu anarchiques et individuelles face à l’agression marine. Sur l’ensemble de ce secteur où les constructions se densifient, les hauts de plages montrent encore des alternances de secteurs végétalisés fixés parfois par des défenses légères (ganivelles) et des secteurs dégagés voire dénudés par l’érosion. Jusqu'à l’hôtel « Pieds dans l’eau » (nouvelle implantation), le littoral montre un déficit en sable très net et toutes les constructions sont dans une situation à risque qui augmente au fur et à mesure que l’on progresse vers le Nord. De nombreuses ruines illustrent ce fait.

Morondava, secteur urbain (sensu stricto): Le littoral, jusqu’alors orienté N 20°, s’aligne au N 50° avec un point de courbure globalement situé au niveau du ponton ; caractérisée par la présence d’épis anciens (1967-65) en mauvais état et de nombreux bâtiments en ruine ou très fragilisés. Au Nord (à partir du « Renala » et au niveau du village d’AVARADROVA) , le recul du trait de côte est nettement visible.

Trois épis sont démantelés. Des protections de haut de plage sont situées approximativement à la limite des pleines mers en marée moyenne. La route littorale a disparu il y a plusieurs années.

Causes érosives reconnues :

• Causes naturelles : agents climatiques

• Les responsabilités humaines : aménagements déstabilisateurs anciens (passe et chenal Betania) et aménagements déstabilisateurs récents Conséquences de l’érosion et risques encourus :

• Réduction de la surface utile des estrans

• Démantèlement progressif des défenses antiérosives

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2 .Approche méthodologique

Diagnostic Environnemental &

social V2 Région Réunion 03 Octobre 2018

DOCUMENTS CONSULTES INFORMATIONS TIREES POUR L’ETUDE

• Augmentation du risque d’inondation contamination progressive des aquifères littoraux par suite du recul littoral et à l’avancée du biseau salé dans les zones les plus érodées

• Répercussions négatives sur les activités touristiques

• Répercussions négatives sur les échanges commerciaux et les activités économiques des populations locales

Le risque côtier à Morondava (Robin, 1999)

Histoire des aménagements et des défenses côtière grâce à l’appui des données de photographies aériennes

• Le 15 mars 1952, un cyclone affecte la région. Le boulevard de la plage est endommagé, la digue Charbon est recouverte par les vagues. Puis, du 16 au 23 janvier 1954, le cyclone puis la tempête tropicale Andevoranto portent un coup très dur à la ville : la plage disparaît, les arbres sont déracinés, la digue Charbon est détruite ainsi que le boulevard maritime, l’embouchure du canal Hellot est complètement ensablée ;

• En février 1991 toutefois, un puissant cyclone aborde la région (le cyclone Cynthia). Avec une pression au centre de 976,1 mb, des rafales à 100 km/h, une houle de 4 m et 196 mm de pluies en 24 h (moyenne décennale d’une année sèche : 450 mm et d’une année humide : 1 010 mm), ce cyclone occasionne de nombreux dégâts dans la région : érosion du littoral, crue et débordement de la Morondava et de la Kabatomena, destruction des barrages de Dabara ;

• De 1991 à 2000, on dénote d’autres cyclones significatifs en termes de dégâts. Les deux derniers en date, les cyclones Eline (mifévrier 2000) et Gloria (début mars), ont occasionné sur la côte entre Mahajunga et Tuléar de gros dégâts avec plus de 200 morts, 87 000 blessés et 470 000 personnes aux biens mobiliers et/ou domaines agricoles détruits par les inondations. Morondava fait partie de ces villes côtières particulièrement affectées par le passage de ces deux cyclones.

• La plage de Morondava est littéralement défigurée par ces défenses très inesthétiques et imposantes. Chaque riverain se protège comme il peut par des accumulations de caillasses transformant l’ados de plage en une succession d’empilements de matériaux divers préjudiciables à l’attraction des lieux.

Présence des aménagements malheureux :

Deux aménagements ont des effets néfastes (sans évoquer l’impact des barrages à l’amont de delta sur les apports en sédiments) sur l’équilibre du site de la ville :

• le débouché du canal Hellot est détourné vers la passe de Bethania d’où une diminution d’apport en eau dans la passe Hellot ;

• la fermeture de la passe Hellot en 1956

A RETENIR : L’érosion côtière cyclique est très active : les dérives littorales se font vers le nord en général. Lorsque le bras sud du delta (Kabatomena) est alimenté, les sédiments sont ramenés sur la façade deltaïque par les dérives littorales dominantes ce qui limite l’agression marine. En revanche, lorsque, par capture, le bras nord court-circuite le bras sud, les sédiments sont exportés vers le nord du delta, privant sa façade côtière d’apports sédimentaires. L’équilibre est rompu et la côte recule dangereusement. La construction de barrages à l’amont du delta (Dabara) limite l’apport des sédiments à la côte.

Problématique de l’érosion du littoral de Morondava (Razafimbelo et al. 2013)

La ville de Morondava a été édifiée sur une zone deltaïque correspondant à un ancien exutoire de la rivière Morondava. Le littoral est constitué d'une double frange terrestre et marine, l'une correspondant au bassin versant de proximité, l'autre à la zone soumise à l'influence des apports telluriques et à la zone de productivité principale qu’est le plateau continental.

Les transports solides du fleuve Morondava sont relativement importants.

Au niveau de Dabara, le transport de vases et de sables fins en suspension sont de 1,66 millions de m3 par an. En période de crues le transport par charriage est de 2,8 millions de m3. Annuellement, le volume total transporté par charriage et en

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2 .Approche méthodologique

03 Octobre 2018

DOCUMENTS CONSULTES INFORMATIONS TIREES POUR L’ETUDE

suspension est supérieur à 5 millions de m3. La part atteignant annuellement la mer est estimée à 290.000m3 (Billon & Mlatac N., 1969) spécifique) pour le Morondava est de 11 millions de tonnes/km2 (Salomon, 1987)

Causes de l’érosion :

• Type systématique : la capture de l’une des deux rivières qui forment le delta de la Morondava, associée aux effets de la houle et des courants littoraux

• Type améatoire: la mise en charge de la nappe phréatique, liée aux années de forte pluviométrie

• La déviation vers la Passe de Betania du Canal Hellot qui débouchait jadis près de l’extrémité sud de la ville Morondava, a suffi à le faire évoluer en phénomène érosif continu (Neuvy G., 1982).

Aménagement régional à Madagascar- Morondava, un cas d’érosion marine (Neuvy, 1981)

Historique de colonisation du milieu et du développement de la mise en place des infrastructures

Dunes côtières fixées à végétation herbacée (dunes grises) Euphorbio- Helichrysion / Crucianellion maritimae

Guide des techniques de restauration et de lutte contre l’érosion du littoral : végétalisation, génie végétal, rechargement sédimentaire, reprofilage de la côte, autres.

Guide technique : Connaissance et gestion de l’érosion du littoral (EID & SMNLR, 2005) Restauration et aménagement du littoral.

Guide de bonnes pratiques au Bas-Saint Laurent (Juneau et al. 2012)

La défense des plages contre l’érosion dans la zone RAMOGE. Guide à l’attention des maîtres d’ouvrages (2002)

Identification Guide to GRASSES and BAMBOOS in Madagascar

(Vorontsova et al. 2018)

Permettant d’identifier les spécimens inventoriés dans la zone d’étude et d’analyser leur capacité fixatrice des sédiments pour le projet de lutte végétale contre l’érosion Graminées des pâturages et des cultures à

Madagascar (Bosser, 1969)

Catalogue des plantes vasculaires de Madagascar.

http://www.tropicos.org/Project/Madagascar

1.1.2 Caractérisation écologique et inventaire floristique Le phénomène d’urbanisation, l’arrivée massive des immigrants tels que les pêcheurs Vezo, les aléas climatiques ont changé le profil du littoral de la ville de Morondava et ont causé la disparition du couvert végétal dans certains milieux. La végétation se rencontre spécifiquement dans des milieux abrités (pied des ruines, places moins fréquentées) ou protégés par des dispositifs mis en place par les propriétaires des parcelles (cas des milieux protégés par les barrières et les clôtures à Morondava Centre, ou par les ganivelles, cas observé au nord d’Avaradrova).

En effet, la zone d’étude ne présente pas une formation végétale de type continue, dense et homogène permettant d’appliquer les méthodes de relevés reconnues pour l’étude de la flore et de la végétation. Ainsi, afin fournir des données environnementales, la méthode utilisée consiste à inventorier toutes les plantes rencontrées au niveau du littoral, notamment pour les différentes subdivisions.

Pour enrichir les informations environnementales surtout concernant les végétaux capables de fixer les sédiments et de stabiliser la plage, des inventaires floristiques ont été menés à Betania (sud de Morondava) et au nord d’Avaradrova (Parcelle privée). Ces investigations ont permis

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2 .Approche méthodologique

Diagnostic Environnemental &

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1.2 Description du profil de plage

À partir des données fournies par le projet et des visites effectuées sur le terrain en Mai 2018.

Des observations ont été réalisées pour caractériser le profil de plage par unité de zone d’étude (Zone 1 à 5).

Une plage en équilibre est constituée de plusieurs parties. La configuration de l'ensemble de ces parties s’appelle profil de plage (Figure 4). La présence et les caractéristiques de ces différents composants de plage ont été observées sur le terrain, telles que :

• Les dunes et l'arrière-plage ;

• La microfalaise et la falaise ;

• La haute plage ;

• L'estran ;

• Les barres d'avant-plage.

Figure 4. Profil de plage

1.3 Description du niveau de l’érosion

Le niveau de l’érosion et de dégradation des différentes zones et les compartiments de la plage ont été caractérisés grâce à la mesure de certains paramètres tels que :

• Intégrité du profil de plage ;

• Présence des végétaux ;

• Abaissement de la plage ;

• Présence des dunes et leurs caractéristiques morphologiques.

Grâce à ces informations, il est possible de décrire globalement le niveau de l’érosion comme présenté dans le tableau 2.

Ces données de diagnostic pourront aider à déterminer le type d’aménagement adapté à chaque zone et les moyens d’intervention à utiliser.

Tableau 2. Inspiré du modèle de Comité ZIP (https://www.securitepubli que.gouv.qc.ca/fileadmin/D ocuments/securite_civile/p ublications/erosion/erosio n-plage_naturelle.pdf)

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2 .Approche méthodologique

03 Octobre 2018

Tableau 2. Caractérisation du niveau de l'érosion

Niveau de l’érosion Absence ou faible

érosion Érosion modérée Érosion importante

Catégorisation de l’érosion

Faible érosion ne présentant pas un danger pour les personnes ni pour les biens

Présence d’érosion modérée menaçant la sécurité des biens

Présence d’érosion importante menaçant la sécurité des personnes et des biens.

Type de milieu Milieu naturel

Milieu naturel conservé ou dégradé et/ou anthropisé, dans un environnement caractéristique d’une plage

Milieu naturel dégradé à fortement dégradé et/ou très anthropisé, dans un environnement caractéristique d’une plage (exemple : terrasse de plage) Support (sol) Stabilisé

Substrat peu développé, en général avec présence d’une faible pente favorable à la revégétalisation

Substrat érodé, avec généralement présence d’une microfalaise inférieure à 2 mètres

Recouvrement végétal

Présence d’une diversité de la flore et de la faune (avec des espèces adaptées)

Faible couvert végétal (espèces

peu adaptées) Absence de couvert végétal

2 Méthode du diagnostic social

2.1 Collecte des informations de référence

2.1.1 Analyse documentaire

La liste des documents de référence est donnée en Annexe 2.

Une analyse préliminaire (balayage) sur base bibliographique et documentaire a été réalisé.

La liste des données suivantes a été consultée :

• Plan Régional de Menabe ;

• Monographie de la Commune urbaine de Morondava ;

• Annexe 1 du Rapport PRE COI sur l’évaluation de l’érosion côtière de Morondava ;

• Annexes 16 du rapport PRE COI sur les principes généraux de l’aménagement littoral.

2.1.2 Données recueillies lors de la descente sur le terrain

La visite sur le terrain s’est déroulée entre le 02 et le 04 mai 2018 à Morondava.

Les informations complémentaires ont été collectées pendant et en amont de la mission (recherche bibliographique, prises de contact avec des structures expérimentées, discussions avec les partenaires, recensement des personnes- ressources, mise en réseau, archives, …).

Les données collectées ont été recueillies au niveau des Collectivités Territoriales telles que la Région (service administratif), la Préfecture (service administratif) et Municipalité (service technique), les chefs de fokontany, les habitants riverains du littoral entre Avaradrova et Nosy kely, les opérateurs touristiques, le représentant de APMF, les associations des pêcheurs.

La liste des données recueillis sur le terrain est présentée dans le tableau 3..

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2 .Approche méthodologique

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Tableau 3. Liste des données recueillies lors de la descente sur le terrain

Source de données Données collectées

Bureau de la Commune urbaine Plan Communal de Développement

de l’accès à l’Eau, à l’Assainissement l’Hygiène (PCDEAH) Final de la CU Morondava – octobre 2016 ;

Plan d’action résilience urbaine de Morondava, octobre 2016 ;

Plan de développement 2016 – 2019 CUM vers PMB ;

Photo d’UN Habitat ;

Monographie de la commune.

Webographie Plan communal de développement,

2016-2019. Asa filamina Fahasambarana.

Bureau de la Région PRD Menabe Version définitive.

2.2 Diagnostic social

2.2.1 Comité d’Orientation Stratégique

Un COS a été tenu le 2 mai 2018 à Morondava. Environ 20 personnes, ont participé à cette réunion.

Cette réunion avait pour objectif de présenter les cabinets d’études et le cadre de leurs missions respectives, et d’engager une discussion et des échanges sur les modalités de mise en œuvre du projet, l’organisation des visites de terrains, …

Ce comité fut également une ouverture au dialogue pour les parties prenantes qui ont eu là l’opportunité de poser des questions diverses.

Les personnes présentes sont les promoteurs, les partenaires technique et financier, les cabinets d’études, les chefs de fokontany, le représentant de l’agence portuaire de Morondava, le représentant de l’association des pêcheurs.

La fiche de présence de cette réunion est présentée en Annexe 5.

Photo 1. Réunion de COS de lancement du projet PALM le 02 mai à Morondava © Biotope, 2018

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2 .Approche méthodologique

03 Octobre 2018

2.2.2 Observation diffuse et campagne de photographies sur un point d’observation délimité

Une séance d’observation du trait de côte a été réalisé en compagnie des 04 chefs-fokontany concernés par le projet.

La séance d’observation se réfère aux descriptions de lieux, des faits saisis de manières globales, les points sensibles du front littoral ou secteurs les plus affectés par l’érosion.

En parallèle de l’observation diffuse, une campagne de photographie sur un point d’observation fixes a été menée, selon les critères suivants : paysage, vue dégagée permettant de voir la ligne de plage et les enchaînements linéaires au sol, constat d’usage.

2.2.3 Entrevues avec les informateurs clés

Des entrevues des informateurs clés ont eu lieu avec les représentants de la Région, du District, de l’APMF, des hôteliers.

Les questionnaires ont été présentés durant la réunion de COS pour validation en amont. La réunion avec la Préfecture a été réalisé avec Mr Tessier.

Ces entretiens visaient à collecter des données qualitatives sur une gamme de sujets sociaux et comprenait des entrevues avec les chefs de fokontany, ainsi qu’avec un certain nombre de représentants des pêcheurs et des communautés locales.

Entrevues avec la direction de la Région de Menabe et au niveau de la Préfecture, et l’APMF

L’entretien avec la Région de Menabe et le représentant de l’APMF a été réalisée le 02 mai 2018, et celui de la Préfecture le 04 mai 2018.

Les sujets de discussions sont axés sur :

• Implications/rôles de l’interviewé sur le projet PALM ;

• Causes et sources de l’érosion côtière ;

• L’historique de l’évolution du trait du littoral ;

• Les zones réglementées et les zones à risques ;

• Scénario d’aménagement pour le littoral ;

• Document de référence liée au projet à partager.

Entrevues avec les hôteliers

Avec le chef fokontany de Nosy kely, 12 hôteliers potentiellement concernées ont été recensés directement en face de la plage. Cependant, nous n’en avons rencontré que 05, à savoir : Palysandre, sun beach, chez Maggie, Renala et chez Patricia. Ces entretiens ont été réalisés les 03 et 04 mai 2018.

Les sujets de discussions se sont axés sur :

• Hypothèse sur les causes et les sources de l’érosion côtière ;

• Approches des hôteliers pour atténuer le phénomène d’érosion ;

• Proposition de scénario d’aménagement pour le littoral.

Entrevues avec les chefs de fokontany

Cf. Photo 3, 6, 7, 10

&11.

Cf annexe 5. Compte rendu des entrevues

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2 .Approche méthodologique

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Les quatre (04) chefs fokontany concernés par le projet PALM ont été interviewés les 03 et 04 mai 2018. Ce sont les chefs fokontany d’Avaradova, Sanfil, de Morondava centre et de Nosy kely.

Les sujets de discussions sont axés sur :

• Recensement de la population ;

• Identification des ménages habitants aux abords des pas géométriques ;

• Historiques de l’évolution du trait de littoral ;

• Intensité de la fréquentation de la plage selon la période de l’année ;

• Importance et usage de la plage par la population ;

• Phénomène social affectant le trait de côte ;

• Enjeux socio-économiques de la zone et caractéristiques générales de la diversité des moyens de subsistance des ménages vivant sur les zones à risques en ce qui concerne le phénomène d’érosion ;

• Identification des zones à aménager ;

• Identification des approches adaptées envisageables pour une campagne de sensibilisation de la population locale sur les bénéfices apportés par le projet, pour le développement local, régional, et l’intérêt écologique du projet.

2.2.4 Focus group

Des réunions ont été menées avec pour objectif de recueillir les données de référence sociales qualitatives sur les villages / zones potentiellement affectés par le phénomène d’érosion de la zone littorale.

Les thématiques abordées concernent une vaste gamme de sujets tels que :

• Les causes de l’érosion ;

• Les problématiques sociales liées à l’érosion côtière ;

• Les usages de la plage ;

• Le développement, les services, les infrastructures ;

• L’utilisation des ressources naturelles ;

• La culture, les dynamiques communautaires ;

• La perception des parties prenantes du projet ;

• Le recueil de recommandations pour réduire le phénomène d’érosion et de proposition pour l’aménagement du littoral.

Les focus groups étaient composés d’environ 10 personnes volontaires issues de ménages différents, le nombre maximum n’est pas limité. En effet plus les interlocuteurs sont nombreux plus le débat est animé. Les femmes et les hommes n’ont pas été séparés.

Tableau 4. Critères de composition des parties prenantes par catégories de pêcheurs rencontrés durant le focus group

Catégorie Composition

01 • Le chef de famille est un pêcheur traditionnel à plein temps ;

• Le ménage utilise comme matériels de pêche la pirogue monoxyle et différentes sortes de filets.

02 • Le chef de famille est un pêcheur traditionnel à plein temps,

• Le ménage utilise comme matériels de pêche la pirogue à balancier et différentes sortes de filets

03 • Le chef de famille est une mareyeuse

04 • La famille possède un boutre (une seule personne de Morondava Centre).

Focus group avec l’association de pêcheurs de Nosy kely « zanabezo »

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2 .Approche méthodologique

03 Octobre 2018

Un focus group a été réalisé auprès de l’association de pêcheurs de Nosy kely le 02 mai 2018.

Les sujets de discussion se sont axés sur :

• Identification de l’occupation de l’espace littoral (habitation, activités, pirogue, séchage, stationnement de pirogue, lieu de vente des produits de la pêche, réparation engin de pêche, espace de jeux pour les enfants, lieu de défécation et même des lieux tabous, infrastructures) et des usages de la plage (fréquentation, et importance) ;

• Identification des us et coutumes liés à l’usage de plage et les codifications d’usage traditionnels ;

• Identification des facteurs culturels et sociaux pouvant potentiellement constituer des points de blocages pour la mise en œuvre du projet d’aménagement ;

• Identification des espèces adaptées pour la protection du littoral selon les riverains et en fonction de leurs usages (arbres fruitiers, etc.) ;

• Recueil sur la connaissance des locaux sur les bois résistant à la putréfaction (Cf.

Tableau 15) ;

• Identification des espèces adaptées pour la protection du littoral selon les riverains et en fonction de leurs usages (arbres fruitiers, etc.) ;

• Identifier les zones à aménager selon la population.

Focus group avec les habitants du littoral

Un focus group a été réalisé auprès de la population du littoral à, Sanfil, Morondava centre et Nosy Kely le 03 et 04 mai 2018.

Les sujets de discussion ont été les mêmes que pour le focus group avec l’association des pêcheurs de Nosy Kely (ci-dessus), à ceci près qu’une présentation et une introduction au projet PALM a été faite en ouverture.

Faute de temps, aucun focus group n’a pu être organisée à Avaradrova.

L’OCCUPATION DE LESPACE LITTORAL EST CARTOGRAPHIÉE DANS LA SECTION DÉDIÉE.

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3

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social V2 Région Réunion 03 Octobre 2018

3

Caractérisation des enjeux

sociétaux

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3 Caractérisation des enjeux sociétaux

03 Octobre 2018

1 Introduction

La réalisation d’un diagnostic social, notamment d’une analyse pratique sociale et de la caractéristique humaine doit permettre aux acteurs du projet de disposer à la fois des données quantitatives et qualitatives afin de mieux appréhender les problématiques clefs sur un territoire.

Le diagnostic devra aboutir d’autre part à des propositions d’orientations et d’actions à la fois en matière d’organisation et d’adaptation pour mieux répondre aux besoins de l’aménagement.

Le diagnostic social sert plusieurs objectifs. Pour le présent projet, il permet de

• Recueillir et analyser les données nécessaires pour quantifier et qualifier les besoins, les demandes, les ressources disponibles à la mise en œuvre du projet ;

• Comprendre le contexte local (politique, économique, environnemental, socioculturel…) ;

• Déterminer quelles sont les actions pertinentes et faisables (Cf. Chapitres 6 et 7).

2 Traits caractéristiques des zones d’enjeux du projet

Il est important de noter que 03 fokontany concernés par le projet PALM n’ont pas de données sur le recensement des ménages. Seul Morondava Centre possède ce type de données.

Les caractéristiques socio-économiques présentées dans ce chapitre ne sont que très sommaires. Les traits socio-économiques de la ville de Morondava sont influencés directement par la position géographique de celle -ci. En effet, une grande partie des activités est liée à la présence de la mer pour ne citer que le tourisme et la pêche.

Les observations directes sur le site, l’entretien avec le chef de fokontany et les autres parties prenantes et le focus group avec les pêcheurs et la population riveraine ont permis d’évoquer la caractéristique sommaire des zones littorales concernées par le projet.

La commune compte 18 fokontany, les fokontany concernées par le projet PALM sont listés dans le tableau 4 ci-dessous.

FOKONTANY LOCALISATION VIS-À-VIS DU CHEF LIEU DE LA COMMUNE

MORONDAVA CENTRE Chef-lieu de la commune

AVARADROVA 500 m au nord

NOSY KELY 1 km au Sud-Ouest

SANFIL 300 m au Nord

Tableau 5. Liste des fokontany concernés par le projet PALM

Les entités concernées par ce diagnostic social sont formées des :

• Des pêcheurs et autres habitants sur les zones littorales du fokontany. Ils font partie intégrante du fokontany, ayant un titre foncier ou pas ;

• Les occupants illicites (les nouveaux migrants, qui occupent une partie de la plage, ayant ou pas d’autorisations du fokontany de s’installer sur le lieu) ;

Confère Carte 1 et 2.

Pour la localisation

Une synthèse bibliographique des éléments monographiques de la commune urbaine de Morondava est synthétisé dans l’annexe 05 de ce document.

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3 Caractérisation des enjeux sociétaux

Diagnostic Environnemental &

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• Les administrations ;

• Les commerçants et les opérateurs touristiques le long de la plage ;

• Les pêcheurs et les personnes travaillant dans la filière pêche (mareyeur, menuisier, etc.), qui occupent temporairement et fréquemment la plage.

Pour ce qui concerne l’occupation de l’espace littoral de Morondava, et compte tenu de l’avancée de la mer vers les terres, certains ménages ont perdu leurs terres qu’ils occupent légalement ou via le droit d’usage. Compte tenu du processus de sécurisation foncière à Madagascar, la plupart des occupants n’ont pas de titre. Cette première catégorie est qualifiée dans ce document « les natifs ou les riverains qui font partie intégrante du fokontany ». Étant sur le lieu depuis des générations, ils sont considérés comme propriétaires (droit d’usage) de par la ‘occupation et la mise en valeur de ces parcelles.

D’un autre côté, il y a les nouveaux venus. Ils « squattent » le littoral temporairement ou définitivement. Ils ont la parfaite connaissance qu’ils occupent illicitement la zone. Ce sont des personnes qui viennent de communes ou régions voisines.

2.1 Situation géographique et administrative

La zone de Morondava se trouve dans la sous-préfecture de Morondava, région Menabe. Elle s’étend sur une superficie de 142,5 km² et 50 km de côtes5 les villages se situent tous dans la partie occidentale de la sous-préfecture de Morondava, et les villages se trouvant au Nord et au Sud de la zone concernée par le projet PALM sont tous des villages de pêcheurs, tandis qu’au niveau Morondava centre et Nosy kely sont des villages urbains. Tous les villages concernés par le projet appartiennent à la commune urbaine de Morondava.

2.2 Aspects socio-organisationnels

Étant donné que la plupart des villageois sur les zones littorales sont des pêcheurs, leurs modes de vie et aspects socio-organisationnels des sont présentés sommairement dans cette section.

2.2.1 Les habitants de la zone littorale du projet

Les habitants de ces zones littorales appartiennent notamment à l’ethnie Sakalava ou Sakalava de Menabe (selon les chef fokontany). Les Sakalava se répartissent en deux groupes socioculturels : les Vezo et les Masikoro.

Selon le chef fokontany, les habitants de la zone littorale vivent essentiellement des pêches traditionnelles. Les pêcheurs des zones d’études sont principalement des Vezo, qui vivent pour et par la mer et dont la composition est comme suit :

• La famille des pêcheurs constitue une unité de production. Les enfants s’initient à l’activité pêche avec leur parent dès leurs plus jeunes âges (dès l’âge de 14 ans) ;

• Les pêcheurs et les femmes de pêcheurs pratiquent la pêche à plein temps. La pêche est la principale source de revenus de leur ménage ;

• Les femmes des pêcheurs sont généralement des mareyeuses, et chaque village a ses propres mareyeuses.

5 Source : carte FTM sur Morondva sur une échelle 1/500 000. Notons que la superficie de la sous- préfecture de Mrodondava est de 55 29 km².

Vezo désigne à la fois un groupe socio-culturel et un statut professionnel.

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3 Caractérisation des enjeux sociétaux

03 Octobre 2018

2.2.2 La division de travail dans les villages de pêcheur L’activité de la population s’adapte à ces milieux géographiques. Les pêcheurs pratiquent la pêche traditionnelle, en pleine mer. Sur les chenaux, ils exploitent le bois de palétuvier pour le produire du bois de chauffe, ou pour la production de clôtures (Fefy) à l’arrière village.

Dans un ménage, les hommes sortent tous les jours pour la pêche lointaine en haute mer, et éventuellement en chenal ou en mangrove lorsque les conditions climatiques ne sont pas favorables. Les prises des hommes constituent la principale source de revenus de leur ménage.

Les femmes, éventuellement avec leurs enfants, au-delà des tâches ménagères, pratiquent la pêche de proximité, en chenal, en mangrove ou sur le littoral du village. Cette pêche en chenal est parfois pratiquée par le couple.

La vente se fait par les femmes des pêcheurs, ou ensemble parfois par le couple sur le lieu de débarquement, ou évacués et vendus au marché journalier local.

Les mareyeuses ou Mpanao an-tomboky6, sont généralement des femmes Vezo. Ce sont elles qui sont les principaux acheteurs des produits de pêche aux villages. Elles prennent des quantités limitées pour cause de précarité du transport des produits et surtout des moyens financiers. Les mareyeuses achètent aux pêcheurs des produits frais et/ ou séchés et les revendent à Morondava. Pour les produits frais, elle se chargent leurs traitements (nettoyage et conditionnement). Les mareyeuses ne payent pas de taxe au niveau de Circonscription Régionale de la Pêche et des Ressources Halieutiques (CIRPRH) et n’ont pas de permis de collecte contrairement aux collecteurs privés.

Les collecteurs sont des personnes venues de l’extérieur (collecteur des grandes sociétés), ou des collecteurs individuels venus des hautes terres.

Les commerçants locaux : ce sont des collecteurs plus aisés que les autres dans le village (ils possèdent une pirogue à balancier, ou un boutre, et ont les moyens d’acheter et de transporter les produits vers Morondava). Les pêcheurs mettent en gage leurs captures contre des Produits de Première Nécessité (PPN) auprès de ces commerçants locaux.

2.2.3 Mode de vie conditionné par les saisons

Les données suivantes ont été recueillis suivant les entretiens avec les pêcheurs, le chef fokontany et par bibliographie7.

La zone de Morondava connaît trois saisons distinctes : asara, asotsy, et faosa. Ces divisions saisonnières conditionnent la vie des pêcheurs.

Asara ou la saison pluvieuse et chaude de Décembre à Avril : c’est la période d’abondance des produits, en particulier les mois de Mars et Avril considérés comme fararano ou mousson pour les pêcheurs. La température est favorable durant cette période à la reproduction des ressources halieutiques et leurs croissances. Mais en période de forte pluie et de vents violents comme pendant les cyclones, l’asara est un facteur qui limite la sortie quotidienne des pêcheurs en haute mer. Dans ce cas ou les pêcheurs ne sortent pas en haute mer, ils pratiquent la pêche de proximité, c’est à dire la pêche en chenal, la pêche en mangrove ou la pêche en haute mer mais ils n’y restent pas longtemps. En général, les contraintes climatiques comme les cyclones fait que les pêcheurs ne se déplacent pas loin pendant l’asara.

6 Tomboky veut dire pieds. Durant leurs déplacements, les mareyeuses marchent à pieds et portent sur leur tête les produits achetés aux pêcheurs. D’où l’appellation par Mpanao an-toboky

7 Mémoire de maitrise sur Contribution a l’etude du developpement de la peche maritime traditionnelle.

Cas de la zone de morondava. Andrianjafy Fanantenana Haingotiana. 2004.

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3 Caractérisation des enjeux sociétaux

Diagnostic Environnemental &

social V2 Région Réunion 03 Octobre 2018

Asotsy ou la saison sèche et froide de Mai à Septembre : c’est la période pendant laquelle les produits, en particulier les poissons, se font rares. En effet si la température élevée pendant l’asara favorise la reproduction et la croissance des poissons, l’hivernage pendant l’asotsy ralentit cette reproduction et croissance. Aussi faut-il les chercher très loin du village. C’est pourquoi la durée de pêche pendant l’asotsy est plus longue (de 3 h du matin jusqu’à 17 h) que pendant l’Asara (de 6 h du matin jusqu’à 12 h). Une période sèche, elle est favorable aux longs déplacements. Elle est donc la période de réalisation de vialava par les pêcheurs, c’est à dire les longs déplacements verticaux pendant des jours, voire des mois, pour effectuer l’activité pêche. Ce déplacement vertical va soit vers le Nord jusqu’à Ambalavao (village dans la sous- préfecture de Belo sur Tsiribihina), soit vers le Sud jusqu’à Morombe (sous-préfecture de Morombe).

Faosa ou la saison sèche et chaude d’Octobre à Novembre : c’est la période d’abondance de gros poissons tels que lamatra et gogo. Comme pendant l’asotsy, la sortie en haute mer peut s’effectuer tous les jours et en longue durée. Mais pendant cette période, la partie Sud de la Zone de Morondava, et en particulier les villages d’Antsatrabo, Nosimboalavo et Andika sur Mer, connaissent un problème d’approvisionnement en eau douce : l’eau de puits devient saumâtre, et cela dure jusqu’à la prochaine saison des pluies. D’après des femmes de pêcheurs du village d’Andika sur Mer, s’il n’y a pas suffisamment de pluie pendant l’asara, ce caractère saumâtre de l’eau de puits peut durer jusqu’en asotsy. Par conséquent, pendant cette saison faosa, bon nombre de ménages de ces villages cherchent de l’eau douce dans les villages voisins an-tety à l’Est des villages de la Zone de Morondava.

Pendant l’asotsy et la faosa les pêcheurs ne sont pas à l’abri des vents violents. Car pendant ces périodes se manifestent le tsiokantimo ou taindraty, vents violents pouvant durer pendant des jours et empêchant souvent la sortie des pêcheurs en haute mer. Les saisons déterminent bien la pêche maritime traditionnelle parce que la fréquence de pêche et les horaires de sortie, la durée et le lieu de pêche, la quantité et les variétés des produits capturés, dépendent tous des saisons et des conditions climatiques spécifiques.

Par conséquent, la vie des pêcheurs maritimes traditionnels de la Zone de Morondava est tributaire de ces saisons.

2.2.4 Structure sociale et cohésion

Les maisons des pêcheurs Vezo se regroupent suivant l’axe Nord – Sud, à l’Est du village se trouve la forêt de mangrove et à l’Ouest la mer. L’emplacement des habitations se fait par fokony c’est à dire les ménages de parents proches issus d’une même lignée (Hazomanga) habitent côte à côte ou dans une même clôture. Les maisons sont en généralement d’une pièce, construite à partir de la végétation locale (satrana pour les revêtements de la charpente des maisons).

Les villageois parviennent à maintenir leur structure et leur identité, dans le rythme de leur activité et sous le poids des traditions. La cohésion se maintient par des principes d’entraide et de respect des autres. Elle se manifeste également dans la division des tâches bien distinctes au sein des communautés voire du ménage (l’activité pêche est pratiquée aussi bien par l’homme que par les femmes du pêcheur, et même par leurs enfants).

Même si l’adage locale « velom-po samy mana ny azy, fomban-draza rô mifampila raha » (chacun est censé faire vivre sa famille, mais tout le monde doit prendre part pour les traditions), les pêcheurs arrivent toujours à s’organiser ensemble. Cette organisation se manifeste fréquemment soit entre pêcheur, soit entre pêcheurs et mareyeuses.

Relation entre pêcheurs, pour la sortie de pêche en haute mer ou pendant le vialava, ils partent en groupe entre parents proches pour éviter les dangers lors de la pêche ou lors des déplacements. C’est aussi le cas des femmes des pêcheurs et /ou des mareyeuses qui transportent leurs produits à Morondava : elles partent en groupe du fait que le départ du village se fait dans la soirée, vers 17h, ou très tôt le matin, autour de 2h à 3h du matin. Pour la pêche

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