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Systèmes couplés non linéaires
M. L. Sideriadès
To cite this version:
159 A
SYSTÈMES COUPLÉS
NONLINÉAIRES
Par M. L.
SIDERIADÈS,
Centre National de la Recherche
Scientifique,
Marseille.Sommaire. 2014 L’auteur étudie les
systèmes couplés non linéaires de nature
électronique
et enfait une synthèse générale. Il retrouve comme cas particuliers les exemples classiques de la triode
oscillatrice, du multivibrateur, de l’Ecclès-Jordan, etc. Les méthodes
mathématiques
utilisées relèvent de l’analyse topologique. Le domaine d’application est limité au premier ordre pour lessystèmes différentiels.
PHYSIQUE SUPPLÉMENT AU N° ii
PHYSIQUE APPLIQUÉE TOME 17, NOVEMBRE 1956, PAGE 159 A.
Introduction. - Les idées de base de la
présente
étude ont été recueillies dans deux
publications
de Th.
Vogel [1], [2].
Les
systèmes
physiques
envisagés
sont ceux dont lecomportement
estrégi
par unsystème
différentielnon
linéaire,
de la forme :où
X, Y,
T sont des fonctionsanalytiques
de leursarguments.
Les
exemples
étudiés que nous avons voulu desplus
classiques
ont été choisis dans le domaineélectronique,
parce queplus
maniables etplus
aptes
à une vérificationexpérimentale
directe etsimple.
Notre souci
majeur
a été de maintenir constammentle lien entre la théorie et
l’expérience.
Lagénéralité
des résultats obtenus et la schématisation par les
procédés
du calcul matriciel dessystèmes
diffé-rentiels
régissant
le fonctionnementcomplet
dessystèmes
permettent
d’entrevoir,
paranalogie,
uneextension fructueuse à de nombreux
domaines
dela
Physique.
Les
systèmes
électroniques,
comportant
deslampes,
ilimporte
enpremier
lieu depréciser
lacaractéristique
de lalampe,
organe fondamental de la non linéarité.I. Détermination de la
caractéristique
utilisée.- La
lampe
utilisée est un élément actif tel quel’application
d’une action sous formepotentiel
ducouple (vg, vp)
fournit uneréponse
sous formecourant
ip.
Il estinutile
de tenircompte
de lacathode,
laréponse ip
a évidemment sonorigine
dans le flux d’électrons émis par cette dernière.
On connaitra donc
parfaitement
laréponse
sous laforme d’une
surface 1,
=~( Vg,
vp).
Quelles
sont lesinformations sur cette surface ?
Communément,
les deux faisceaux de
caractéristiques ip( vg)
à vp
constant etip( vp)
à vg
constant.Mathéma-tiquement,lon
peut
définir uneapproximation
para-bolique
des caractéristiques statiques
et remarquerque si on se donne la haute tension
V,.,
ilcorres-pond
un eut-off - uofixe;
si on introduit unecharge
purement
résistive,
lescaractéristiques dynamiques
forment un faisceau deparaboles
dans leplan (if),
Vg)
tangentes
aupoint (0,
-uo),
de même axe(cf.
fig. 1).
Ce faisceau decaractéristiques
est laprojection
sur leplan (1,, vu)
dessections
de lasurface
approchée ip
=qJ( vu,
vp)
avec le faisceaudes
plans
dont la droite de base est(ip
=0,
Vp =
Vpo).
On a donc là un mode degénération
simple
de
la surface oùFp
etuo sont
desparamètres
expérimentaux
fixes. Toute autregénération
àpartir
decaractéristiques statiques
nécessite la ,connaissance de la relation
R( Vpo’
uo)
= 0.Ici,
il suffit d’éliminer la
charge
r deplaque
entre :(faisceau
deplans
deparamètre
r)
et
(cylindre
projetant
lacaractéristique dynamique
pour la
charge
r)
a == coefficient
d’amplification.
uo = différence de
potentiel
entre lespotentiels
de cut-off et de saturation fixant la
plage
active de la
lampe.
p = valeur minima de la résistance interne.
160 A
La surface
approchée caractéristique
est un para-boloïded’équation :
Cette
expression
est valableuniquement
dans letrièdre
(ip,
- Vg,vp)
positif.
Ailleurs a = 0.On remarquera que la surface réelle d’ordre
plus
élevé est
comprise
entre cette nappe deparaboloïde
et le cône
s’appuyant
sur lacaractéristique
sta-tique Vp
d’équation :
II.
Étude
dessystèmes
couplés
non linéaires. -A.ÉTABLISSEMENT
DESÉQUATIONS.
- Soit leschéma
théorique
indiqué
sur lafigure
2. On a unerelation de maille :
et une relation nodale :
Si
l’on fait
surip( vg,
vp)
unehypothèse
quadra-tique,
onpeut
éliminer v,. Il vient :Posons :
et
appelons
et = oc+
iÉ
+ 03B2
l’admittance de lay
liaison
inter-étage
dusystème.
Onpeut
alorsdonner sous sa forme la
plus générale
uneexpres-sion
mathématique
réalisant enquelque
sorte lafamille
généalogique
dessystèmes
différentielsauxquels
on aboutit pour lessystèmes
couplés.
On arrive à la forme :
Cas de
dégénérescence.
Le cas du
couplage
interne relatif à une seulelampe
nepeut
se déduire dusystème
(3),
la notionde maille
(circuit
fermé)
comportant
desimpé-dances infinies
(circuit
ouvert)
introduit desindé-terminations. L’étude doit être faite directement.
Soit,
parexemple,
le cas d’une triodecom-portant
X dans lagrille
et Y dans laplaque
(cf. fige 3)
1 est ici le courant
grille
s’iln’y
a pascouplage
entre
grille
etplaque.
On suppose I = 0.L’équa-tion
unique régissant
la triode est :Étudions
quelques
cas intéressants.1) Cas vg = - Vo
= Cte. - Si l’on met unecharge
pure r dans laplaque,
ontrouve,
avecl’approximation
parabolique,
d’après
(4) :
Vp se stabilise très
rapidement
(Cte
detemps
faisant intervenir les
capacités parasites)
autourde vpo à l’intersection de la droite de
charge
corres-pondant
à r et de lacaractéristique
ip( vp)
pour -Vg
( fig. 4).
Introduisons maintenant un circuit
On obtient une
équation
du 2e ordre :v, se stabilise autour de
V,,.,
la droite decharge .
ayant
unepente
infiniepuisqu’elle correspond
àune
charge
nulle(ou
négligeable)
pour. la
tension .continue. La constante de
temps
est r’C. Il y acirculation intense de courant. Mais la
charge
esttrès
faible,
le bouchonjouant
le rôlede
court-circuit pour la tension
continue
(fin.
5).
Pour retrouver l’influence de la
charge
r sur lastabilisation autour de
vpa,
il faut introduire uncircuit résonnant
(fig. 6)
et
l’équation
du 2e ordre devient :On retrouve la tension
d’équilibre
vpG du début avec une constante detemps
égale
à(r
+p)C.
2)
Cas d’une mutuelle(cf.
fig. 7).
-Toujours
avec I =
0,
Vgpeut
êtrecouplé
à vp, donc variable. On a alors lesystème :
Par
exemple,
dans
le
cas de latriode
montéeen
oscillatrice,
X =Llp
+R1,
L,
réalise lecouplage
par mutuelle inductance avec la self
L2
dubouchon,
Ri
est la résistance de fuite degrille
suffisammentgrande
pour que dansl’approximation envisagée
Isoit
équivalent
à 0.L’hypothèse
communémentadmise pour le
couplage
par inductances mutuellesétant :
L’élimination de
vg fournit :
équation
que nous étudionsplus
loin par lesméthodes de
l’analyse
topologique.
Si on veut seramener à une forme du
système
(3),
onéliminera v,
et on obtiendra :
Remarque
importante.
-.Dans ’le
système (3)
les (x,
03B2,
y sontd’après
lespropriétés analytiques
desfonçtions
impédances
dedipôles,
de’srapports
depolynômes
à coefficientspositifs.
Uncouplage
par inductions mutuelles
négatives
est doncsuscep-tible de rendre
négatifs
certains de ces coefficients.3)
Cas ducouplage
à travers uneimpédance
z(cf.
fig. 8).
- Lecouplage
est le même que celui ducas
général
à la différenceprès
que lagrille
et la ’équa-tions sont donc exactement les mêmes avec
sup-pression
dujeu
des indices :avec
Conclusion :
systèmes
àcouplage gyroscopique
(cf.
fig. 9).
Le cas d’une mutuelle
permet
pour lesystème
couplé général
envisagé
en(1)
la réalisation d’uncouplage
dutype
gyroscopique.
Imaginons
en effetque l’on monte une triode en oscillatrice avec une
mutuelle
négative
entre lagrille
et laplaque
dedeux
lampes
différentes et que l’on achève la liaisondu deuxième
quadripôle
inter-étage
avec une mutuellepositive.
Leshypothèses
sont les mêmes que dans le cas(2).
On obtient :ce
qui
fournit lesystème :
On a bien un
couplage
dutype
gyroscopique.
B. RÉSULTATS TOPOLOGIQUES. - A
partir
de la forme(3) (et
des formesdégénérées),
nous avonsretrouvé tous les schémas
classiques
d’oscillateurset noté leur
degré
deparenté
d’après
les résultatstopologiques.
On a vu
précédemment
quel’équation
diffé-rentiellerégissant
lesystème
aveccharge
résistive ouréactive
était de la forme :Cette
équation
s’écrit sous formehomogène
parrapport
aux éléments différentiels enposant :
Le
point A( vp
=vp0 )
est unfoyer
ou un noeud(toujours
unnoeud
dans
le cas d’unecharge
purement
résistive à cause de lapetitesse
de lacapacité parasite).
La droite ay+
b(x
-vp0)
atoujours
unepente
négative.
Les courbesintégrales
s’enroulent autour de A. Engénéral,
les oscillationssont
rapidement
amorties(cf. fig.
10).
Sous forme
dynamique,
on atoujours :
avec
W étant un
polynôme
dont certains coefficientssont
négatifs.
D’oùpossibilité
d’oscillations
stables.Nous traiterons avec
plus
dedétails
le casclassique
2a)
Triode oscillatrice. -Avec
l’hypothèse
d’unecaractéristique rectiligne
de la forme :Les oscillations de la triode sont
régies
parl’équation
différentielle :Cette
équation,
si elle met en évidence l’existenced’une résistance
négative,
fournit une solutionstable
pour une seule valeur ducouplage,
alors quel’expérience
montre l’existence d’une banderela-tivement
grande
pour la variation de cecouplage.
D’où nécessité de faire d’autres
hypothèses
intro-duisant la non linéarité de la
caractéristique
triode.quantité
entre
crochets del’équation
(10).
De lasorte,
lessclutions
stablesapparaissent
sous formede
cycles
limites dans leplan
dephase
( v,
dv /dt) ;
mais leur recherche s’avère
mathématiquement
difficile,
les isoclines étant constituées par descubiques.
D’autrepart,
lesparamètres
sontimprécis.
Nous avons utilisé une théorie de définition
des
courbes
sous forme d’association d’arcs continus[1],
[2].
Pour cela nous avons divisé leplan
en trois bandes. -correspondant
à troistronçons
de lacaractéristique dynamique -
la bande centrale defonctionnement
correspondant
évidemment à lapartie
active de lalampe,
et nous avons été amenésà utiliser une relation de la forme :
1
= oc- 03B2v
Rt
tles
paramètres A,
B, 03B1, 03B2
étantsusceptibles
dediscontinuités dans le passage d’un domaine à un
autre du
plan
dephase.
De cettefaçon,
ensupposant
lecourant-grille négligeable,
---:.hypothèse
émi-nemment
acceptable,
car il y a absence de choc-on
trouve,
tous calculsfaits, l’équation
suivante :Chacun des
paramètres
ayant
unesignification
physique
bien déterminée etdéjà
définie par ailleurs(une
notationavec
accentsignifie
un shunt par03C1).
En
posant,
poursimplifier
l’écriture :
On obtient :
soit encore avec
La discussion relève des méthodes de
l’analyse
topologique.
Uneintégrale générale
est formée dedeux
arcs :
(R)=
(RI)
+
(R 2),
les(RI)
correspondent
aux deux bandes extrêmes
/
x = 1
-
B
aux deux bandes extrêmes
oc
=1/r’C’
03B2
0
les
(R2)
à la bande centrale active. Les isoclines .sont constituées par des faisceaux de droites pour
les
(R1),
d’hyperboles
équilatères,
dont uneasymp-tote est
fixe,
pour les(R2).
L’étude despoints
singuliers
montre l’existence d’un noeud ou d’unfoyer
àl’origine,
exceptionnellement
d’un centre(correspondant
à la condition limited’entretien).
Les
cycles
limitescorrespondant
aux solutions-périodiques
sont déterminés par des arcs de(R1)
et
(R2) passant
un parpoint
donné d’unesépa-ratrice des
régions
etqui
serecoupent
en un mêmepoint
sur cetteséparatrice
- à la conditionévi-dente que cette association d’arcs
constitue
une courbe fermée.Les résultats sont les suivants
(voir fig. 11).
M > 0 : Toute
(R)
s’enroule autour del’origine.
Acorrespond
à lasaturation,
B aucut-off,
0 à lapolarisation
Y,.
Les oscillations s’amortissentautour du
point
moyen depolarisation.
Pour unegrande
valeur ducouplage,
la bande AB estmince ;
et fortement accentué dans la bande AB. Pour une
faible valeur du
couplage,
les(R)
sontpratiquement
formés par les
(R2),
car AB estlarge.
M = 0 : Ce cas est intéressant non
parce
qu’il
correspond
à uncouplage nul,
mais aufonction-nement de
part
et d’autre de la courbure sur lacaractéristique
dynamique,
et celaquel
que soit M.Ce cas fournit les
(RI) qui
montrent unblocage
àl’origine
avec oscillations(cas
d’unfoyer
L4r’2C)
ou sansoscillations
(cas
d’unnoeud).
Mc
M
0 : Les R sonttoujours
pratiquement
formés par les
(R2)
car ce esttoujours
positif
maisfaible ;
lestangentes
aux isoclines sont peupro-noncées ;
on a un étalement des(R2)
suivant l’axedes v. Les oscillations
toujours
amortiespersistent
davantage.
M =
Mc :
Ici ce est nul(ce
qui
détermineM,).
Les(R2) 1 résentent
unvéritable
centre àl’origine.
Toute
(R)
s’enroule autour d’une(R2)
extrêmetangente
à l’une desséparatrices
en A. Ce cascorrespond
à la condition limite d’entretien. MM, :
C’est le casgénéral
des oscillationsstables observables avec latriode. Le centre des
(R2)
fait
place
à unfoyer
répulsif :
les(R2)
se déroulentà
partir
del’origine jusqu’au cycle
limitequi
obliga-toirement est formé d’un arc de
(R1).
Il sembleraitqu’avec
la croissance de|M|,
lecycle
enferme unesurface de
plus
enplus grande
et que les oscillationsaient une
amplitude
constamment croissante. Maisla bande AB d’existence des
(R2)
se rétrécit au furet à mesure et les
(R1)
deviennentprépondérantes
avec leur
foyer
attractif :l’amplitude
desoscil-lations décroît et devient nulle pour de
grandes
valeurs de M. Il y a étouffement des
(R2)
parles
(R1).
Remarque.
-- Il estimportant
de remarquer quepour
qu’il
y ait oscillationsstables,
il ne suffit pasqu’il
y aitsimplement
résistancenégative,
cequi
correspond
à un arc de1
v
0,
mais aussi que «t
soit
négatif.
On a traité sur lafigure
12 unexemple
théorique
avec une 6C5. Les valeurs desparamètres
sont les suivantes :
Réalisation
expérimentale.
- A l’illustration dela théorie
précédente,
il nous a paru utile de réaliserun
montage
expérimental
permèttant
de visualiser les(R)
dans leplan
dephase
( U,
d v /dt)
(voir
fig.
13).
FiG. 13. -
Dispositif expérimental.
Une
hétérodyne
utilisée en BFattaque
unétage
écréteur. Le
signal
rectangulaire
transmis sur lagrille,
dont lapolarisation
fixe sera convena= blementchoisie,
au besoin avec l’aide d’une batterieauxiliaire d’accumulateurs dans la
cathode,
bloque
et
débloque périodiquement
sous forme de trainsd’ondes les oscillations de la triode. En
attaquant
les deux
plaques
d’unoscillographe
par lesignal v
et sa dérivée
dv /dt
à travers unétage
résistance-capacité (qui
peut
enplus
agir
sur laphase
sansaltérer le
phénomène),
onpeut
ainsi visualiser lanaissance des oscillations et les
cycles
limites. Il esttrès
important
ici de remarquer que les oscillationstriode,
etqu’il n’y
a aucuneperturbation
extérieure sous forme de transitoireapportée
par uncouplage
parasite :
les oscillations sedéveloppent
une fois lepalier
dusignal rectangulaire atteint,
etjamais .
avant(voir
fige 14
où lesplaques
d’unoscillographe
FIG, 14.
à commutateur
électronique
sontattaquées
simul-tanément par le
signal v
et lesignal
rectangulaire
appliqué
sur lagrille).
Les autresphotographies
( fig. 15,,16, 17)
sont relatives àdifférents
trainsd’ondes et
cycles limite’s ;
on remarquera sur l’unedes
photographies
les courbes enpointillé
(obtenues
en modulant lagrille
de Wehnelt del’oscillographe
à une
fréquence
trèssupérieure) qui
montrent quela vitesse de l’affixe est
pratiquement
constante.Toujours
avec unelampe
unique,
mais Idif-férent de 0
(couplage grille-plaque
parimpédance),
le
système
dynamique
est d’ordresupérieur.
L’étudetopologique
dépend
de la nature de la fonction 6Ladmittance. Il est
possible
d’obtenirplusieurs
points singuliers
dans leplan
dephase.
Onpeut
voir
apparaître
desphénomènes
dechoc ;
maisceux-ci résultent de discontinuités propres aux
caractéristiques
elles-mêmesdes_ lampes.
C’est parexemple
le casclassique
duthyratron.
3a) Thyratron.
- Considérons uncouplage
tel
que celui
indiqué
sur lafigure
18. La surfacecaractéristique, figurée
en19,
est telle que la courbeplane
R(vg, vp)
= 0sépare
leplan
en deuxrégions :
une
région (1)
pourlaquelle ip
=0 ;
unerégion (2)
pour
laquelle.ip
=io.
On voit
apparaître
ici une forme de chocpré-sentée par une discontinuité telle que
FIG. 16.
FIG. 17.
On désignera par système de première espèce
tout système présentant une telle discontinuité. Une forme de deuxième espèce ferait intervenir
une fonction de Dirac et on définirait une mesure
3[R(x, y)] étendue non plus à une région du plan (ce qui donne le volume d’un cylindre), mais à la limitatrice :elle-même (ce qui donne le volume
pelliculaire
du cylindre). On précisera ces notions dans un prochain article à propos des formesintégro-différentielles expliquant le phénomène de choc dans un multivibrateur.
Pour le thyratron, le système des relations de maille et nodale s’écrit :
Résultats. - Si
dip = 0, dans le plan de phases,
on a l’équation d’une droite à pente négative. A la traversée de la séparatrice R( Ofn vp) = 0, la rela-tion (du/dt, u) se traduit par un arc de courbe d’allure hyperbolique qui coupe la droite en deux
points A et B. La réunion du vecteur BA et de l’arc AB forme un « cycle limite » d’un caractère
particulier correspondant aux oscillations en « dents de scie» du thyratron (voir fig. 20). On remarquera que la partie droite est le phénomène lent, et la
partie courbe, le phénomène rapide (voir fig. 21).
Dans le cas général avec deux lampes, le système
s’écrit : :
X, Y, sont des polynômes à coefficients positifs ou
négatifs. Si le système couplé est de structure
symétrique, on a : :Xjk(x, y) = Ykj(y, x). Le
cou-plage avec deux lampes introduit obligatoirement
une courbe de choc T(x, y) = 0 caractéristique de la non-linéarité. En effet, le système couplé le plus
simple s’écrivant : :
l’un au moins des coefficients a, a’, b, b’, est fonc-tion de x (ou de y) puisqu’il contient if) ou dip /dt, ce qui correspond au fonctionnement d’une lampe.
On a étudié des cas particuliers classiques ou
intéressants tels que : multivibrateur,
Ecclès-Jordan, bascule généralisée. 4a) Multivibrateur. - Dans le schéma
théorique général on fera :
Le système est de structure symétrique. On a :
Dans le plan des x, y, les isoclines de base du
système sont deux paraboles à axes rectangulaires d’équations : :
et la courbe de choc une hyperbole équilatère
État
statique.
- Cet étatcorrespond
ausystème
purement
résistif. Il faitapparaître
un seulpoint
d’absorption
à l’intersection de :Le
système
écoule par cetteposition
l’énergie
fournie par les sources de tension
continue,
c’estle seul
point
d’équilibre, lorsqu’il
existe,
que le multivibrateurpuisse
atteindre.État
dynamique.
- Lacapacité
de liaisonintro-duit une transformation faisant
apparaître
unecourbe de choc
..
avec
le
système
statique,
lesystème dynamique
s’écrit : Lerégionnement
despoints
singuliers (cf.
fig.
22)
faitapparaître
troisrégions
délimitées par deux
hyperboles équilatères.
Lesisoclines .de base sont constituées par deux
para-boles à axes
rectangulaires.
Les troispoints
d’inter-section - autres
que celui du
système
statique
-sont sur la frontière
(trait
pointillé
fort)
unehyper-bole
équilatère
rapportée
à ses axes. Deux de cespoints
sontfoyers
ou noeuds attractifs pour lesystème.
Mais étant situés sur la courbe dechoc,
ils nepeuvent
constituer despositions
d’équilibre ;
lesystème reçoit
en cespoints
desimpulsions.
C’est
l’aspect caractéristique
de ce genred’oscil-lations dites « de déferlement )).
L’étude
complète
des courbesintégrales
com-prend cinq
cascorrespondant
àcinq
positions
.
remarquables
de lapolarisation
fixe degrille l, :
(1) Une double barre indique
qu’il s’agit
du déterminant de la matrice (barre simple).Les
figures
23 et 24 sont relatives àVg
= 0(23 : caractéristique parabole
entière - 24 : casréel)
-25, 26,
sont relatives àtitrés négatif -
27,
28, à 0
> - Vg
> - u0
FiG. 23. - Multivibrateur
V g = 0.
(Hypothèse
de la caractéristiqueparabolique).
X = -1,88y2 + 64y + x - 34 oc, = 0,53.10-3Y = - 0,53x2 + 18x + 4y - 136 pi = 10-3 T = xy - 4 03B12 = 1,88.10w P2 == 4.10-3. , Fic. 24. - Multivibrateur Vg = 0.
(Hypothèse
de la caractéristiqueréelle).
La
figure
29 montre le fonctionnementcomplet
du multivibrateur.Les
photographies
suivantes :figure 30,
sontrelatives à
Vg(t),
fournissent des indications sur laFIG. 25. - Multivibrateur
Vg = - 1 54 V.
(Hypothèse de la caractéristique parabolique). X = - 1,88y2 -- 226y + x + 120 y = - 0,53x2 - 64x + 4y
+
480 T = xy-4o:i
= 0,53.10-3 a2 = 1,88.10-303B21
= 10-3 03B22 = 4.10-3. Fie. 26. - Multivibrateur .Vg = - 154 V.(Hypothèse
de la caractéristique réelle).FIG. 27. - Multivibrateur
Vg = 201314 V.
(Hypothèse de la caractéristique
parabolique).
X = - 1,88y2 + 37,6y + x - 20 . Y = - 0,53x2 + 10,6x + 4y - 80 T = xy-4 03B11 = 0,53.10-3 ces =1,88.10-3 03B21 = 10-3 03B22= 4: .10-3. FIG. 28. - MultivibrateurYQ
= -14 V.(Hypothèse
de la caractéristique réelle).et
32,
sont relatives àvp(t)
et( vp 1, V12),
indications sur la vitesse -figure 33,
sont relatives à(VOl’ Vg2)
àpartir
d’une condition initiale trèsnégative.
État
de choc. - L’évolution ultérieure de l’affixearrivant sur la frontière
dépend
d’une autre loiconséquente
de nouveauxparamètres.
Cespara-mètres, préexistants
nepeuvent
se manifester avecl’approximation
du 1erordre,
parce queFIG. 29. - Multivibrateur.
Ypl
=VV2
= 300 Pol = P02 = 5.103 a, = a2 = 20 U01 U02 = 34 r, = 4 . i 04 r2 = 2 . 104 Ri = 10s R2 = 2.106 CI 10-11 , C2 = 2.10-9. X = 0,25x - 0,47y2 Y = y - 0,13x2 ’T
= xy - 4.B) Résultats expérimentaux -
Fréquence -
80 p/s.
font
apparaître
unsystème
d’ordresupérieur
quenous étudierons d’une
façon
rigoureuse
dans unautre article. On se bornera ici à
signaler
que l’étatde choc
s’apparente
à unaspect
H. F. dusystème,
alors que
l’approximation
du 1er ordrecorres-pondrait
à unaspect
B. F. Onpeut
expliquer
lesnouvelles courbes
intégrales
par modification dudipôle
dans lecircuit-grille
2013 ou par l’existence d’uncourant-grille :
En
posant :
On aboutit au
système :
Le fonctionnement B. F.
correspondrait
à y =0 ;
03B5= ~.
Le fonctionnement H. F.
correspondrait
à :R = ~.
4b)
Ecclès-Jordan.
- Il constitue unsystème
couplé plus
général
que le multivibrateur. Ledipôle
de liaison
d’impédance Z = 1+RCp
introduit unetransformation
telle que certainspoints singuliers
(deux
aumoins)
ne sont pas sur la courbe dechoc,
et,
sous certainesconditions,
résultant d’un choixjudicieux
desparamètres,
peuvent
çonstituer
despositions d’équilibre
stable.On n’insistera pas
davantage
sur cesystème,
carles résultats obtenus nous ont servi à la
conception
et à la réalisation d’un
système
de basculeplus
complexe
àquatre
positions d’équilibre
stable.L’Ecclès-Jordan
apparaît
dès lors comme un casparticulier.
4c)
Basculegénéralisée
[4].
-Dans
le schémathéorique
général
on fait : ,Le
système
est de structuresymétrique ;
on a :Dans le
plàn
des x, y, les isoclines debase
dusystème
sont deuxcubiques
dont leséquations
sont de la forme :
et la courbe de
choc
unehyperbole équilatère
d’équation :
Si l’on fait la
synthèse
desdipôles
dontl’i
mpé-dance est une fonction
homographique
de lafré-quence
complexe,,
on trouve les deux formes en. échelle suivantes :
(voir fig.
35).
Pour l’étude
présente
nous avons choisi ledipôle
général
leplus simple
suivant :(voir
fig.
36).
-État
statique.
’- Cet étatcorrespond
ausystème
purement
résistif. Il faitapparaître
quatre
positions
d’équilibre
à l’intersection de deuxparaboles
à axesrectangulaires,
donccocycliques :
État
dynamique.
- Lesystème
décrit une courbeintégrale
àpartir
d’un état initial donné. La loi dumouvement
correspondant au système
différentielcomplet
du 1 er ordre est le résultat de laprésence
des
éléments
purement
réactifs. Ces élémentsintro-duisent une transformation faisant
apparaître
lacourbe de choc. Mais sous certaines
conditions,
lescaractère de noeuds ou
foyers
stables pour lesys-tème
dynamique,
et constituerpar conséquent
despositions d’équilibre
que lesystème
physique
atteint effectivement.Ces conditions sont de deux sortes :
1°
Synthèse
d’unmontage
permettant
d’avoir unecaractéristique parabole
entière.2°
Compromis
à réaliser entre les diverspara-mètres
qui
se traduit par un rayon minimum ducercle des
positions
d’équilibre
(car
troispoints
setrouvent au delà du cut-off en
général).
La
figure
37
montre lerégionnement
apriori
despoints
singuliers.
On trouvera des cols pour :des
foyers
pour :et des noeuds dans la
région
résiduelle.Cherchons les conditions de stabilité de
l’équi-libre. FIG. 37. - Basculateur symétrique. X = - 0,22x2y - 2,4y2 + 25,4x + 168y -110g Y = - 0,22xy2 - 2,4e2 + 25,4y + 168x 2013 110g T = xy - 50
La transformation introduite par
T(x, yj
con-serve lespoints
d’absorption
qui
prennent
lecarac-tère de
noeud,
foyers
ou cols et introduit denouveaux
points
singuliers
sur la courbe de choc.Mais on ne
peut
rien conclure sur la stabilité despremiers
points
(d’absorption).
L’introductionde
T(x,
y) permet
seulement alors de statuer sur lanature
complète
de cespoints.
Les conaitions destabilité., qui
doivent être satisfaites simultanémentsont :
10 Le
point singulier
doit êtrestatique
(non
surla
frontière).
20 Il doit être attractif dans une
région
positive
de
T(x, y)
ourépulsif
dans unerégion
négative :
Le
compromis
à réaliser dans le choix des diversparamètres
enprésence
constitue une difficultémajeure
duproblème
en vue de la réalisationexpéri-mentale. Mais son étude est
intéressante car
ellepermet
unesynthèse
de la bascule àpartir
d’unebase de
départ
d’ordrepurement mathématique.
Examinons successivement les diverses conditions :
10 La
caractéristique
doit êtreparabolique
depart
et d’autre du cut-off avec unesymétrie
rigou-reuse pour les deux branches. On verraplus
loin lemontage
à réaliser pour satisfaire à cettepremière
condition.
2° Le choix de la haute tension
plaque
fixe lecut-off et par voie de
conséquence
le carré actif decôté
2uo
(la
surface estquadruple
icicompara-tivement aux cas
envisagés
précédemment)
àl’inté-rieur
duquel
doivent se trouver lespositions
d’équi-
t
libre. En d’autres
termes,
le cercle despositions
d’équilibre
doit avoir un rayon minimum.30
X,
Y,
coupent
les axes en despoints
d’abscisses
d’ordonnées 1 .
Une bonne marge~03B1,
2 Y consiste à prendre 03B4U2 0
consiste àprendre -
=u0/ 2.
40 Enfin pour que les
paraboles
secoupent,
ile
>.
~03B4
On déterminera d’abord lapolari-faut : - >~ 03B4.
On déterminera d’abord lapolari-y
«
sation fixe
Vg
parl’équation :
avec
(03B1, 03B2 = résistances du dipôle de liaison).
Le
compromis
à réaliser résulte de la doubleinégalité :
et la condition
majeure, indépendamment
de lapelarisation,
qui
fixe le choix deslampes
et desrésistances de liaison est :
Application numérique.
-- Ona effectué cette
synthèse
enprenant
des 6C5(schéma
symétrique)
Les
inégalités
précédentes
sont vérifiées pour03B1 =03B2 = R = 5. 104 (r =2. 104).
Les coefficients des
cubiques
de base sont :On vérifie que :
Étant
de choc. - L’état de choc neprésente
pasgrand
intérêt ici. Il y a choclorsque
la frontièredevient attractive pour l’affixe se
déplaçant
surune
intégrale
dusystème.
Dans le casoptimum
dequatre
positions
d’équilibre
stable,
cela n’estréalisé que pour
des vg
supérieurs
auxpotentiels
descols extrêmes et pour des conditions initiales
inté-rieures à la zone
aiguë
desséparatrices ;
cela estpratiquement impossible puisque
lepotentiel
descols est bien
supérieur
à celui de lasaturation,
etque par
conséquent
nous nous trouvons en dehorspara-mètres réalisant deux
positions d’équilibre
stableet des cols à l’intérieur de la zone
active,
la frontièrepeut
devenir attractive sur certains arcs deT(x, y)
et il y a choc. C’est le cas d’un Ecclès-Jordan
qui
fonctionne en
multivibrateur ;
les deuxpositions
d’équilibre
ne sont pas atteintes.Étude
dumontage
expérimental.
- Ona étudié
et réalisé un
dispositif expérimental
à sixlampes
(4 6C5,
26AQ5)
généralisant
le schéma de labascule
classique
Ecclès-Jordan. Cemontage
estéquivalent
à celui de deuxlampes
triodescouplées,
telqu’il
a été étudié dans la théorie du début. Le rôle d’unelampe
triodeunique
àcaractéristique
parabole
entière est icijoué
par troislampes,
unepentode
reliée par unmontage
enpont
aux deux triodes(voir
fig.
38) : vp
estpris
aux bornes communes desplaques
des6C5, Vg
est la tension decourt-circuit
entre lagrille
de commande dela
6AQ5
et lagrille
de commande de la 6C5(l’autre
grille
est reliée aupont).
La
polarisation
fixe dupont
est choisieégale
à -
2uo,
les valeurs desrésistances
réalisent uncourant
plaque ip
--- 0pour Vg = - U0.
Enfin,
uneliaison inter-cathodes
(des
quatre
6C5) permet
unmeilleur
équilibrage
et une meilleuresymétrie,
maisn’est pas absolument
nécessaire ;
nous n’en avonsd’ailleurs pas tenu
compte
dans lathéorie,
nousbornant à considérer les cathodes comme sources
d’émission des électrons.
On
peut
voir sur lafigure
39 lacomparaison
entre la
parabole
théorique 1,
=625 . 1 0-5 ( vg
+
24)2
et la
parabole
expérimentale
pour unecharge
résistive de 66 K03A9. Dans les conditions les
plus
défavorables,
l’erreur relative maxima est de 5%
pour vg, 10 %
pourif.
La triode
unique
équivalente
àcaractéristique
complète,
aurait lesparamètres
suivants :Les
équations
de la bascule sont les suivantes :Le
système
à l’étatstatique
fournit. pour lesquatre
positions
d’équilibre
stable lesparaboles
suivantes :
Sur la
figure
40 on areprésenté
l’allure des courbesintégrales
dusystème
réel. Onpeut
parcomparaison
avec lafigure
37 en déduire lesmodi-fications entraînées par les
paliers
de saturation endehors du carré actif. Sur la
figure
41enfin,
lespositions expérimentales d’équilibre
très voisinesconfirmer
pleinement
la théorie. Lafigure
42montre ces mêmes
points
d’équilibre
expérimen-taux sur l’écran d’un
oscillographe cathodique.
FIG. 41. - Bascule
symétrique expérimentale.
(Graphique comparatif).
L’introduction de mutuelles
permet
de rendrenégatifs
certains coefficients des élémentsdiffé-rentiels du
système.
Considéronspar exemple,
lesystème
àcouplage gyroscopique :
Ce
système
est non linéaire du second ordre. On en verra l’étudecomplète
dans unprochain
article à propos de la résolution des formes dérivées du deuxième ordre. Mais d’ores etdéjà,
lapartie
relative au
premier
ordre d’un telsystème
présente,
au
signe
d’un élément différentielprès,
uneanalogie
formelle avec le multivibrateur. On dira que legyroscope est un
système
;pseudo-orthogonal
du multivibrateur. Une
pareille
transformation(pseudo-orthogonale)
modifie considérablement ladisposition
despoynts singuliers,
de la courbe dechoc,
et descourbes
intégrales :
unfoyer
donne lieu à un col etinversement,
une courbede
choc dans unerégion
active de lalampe
peut
êtrerejetée
dans unerégion
passive,
unerégion
d’oscil-lations à déferlement
(de
caractèreimpulsionnel)
peut
donner lieu à des oscillations sous forme decycles
limites ne rencontrantplus
lafrontière,
etd’une extrême stabilité.
Nous sommes heureux de remercier M. Th.
Vogel,
Directeur de Recherches au C. N. R.
S.,
pour lesfructueuses discussions que nous avons eues au cours de ce
travail,
ainsi que M. J. Brunel pour l’aide efficacequ’il
nous aapportée
dans l’exécutiondes mesures et des
montages.
Manuscrit reçu le 26 mai 1956.
BIBLIOGRAPHIE
[1]
VOGEL Th.), Sur certaines oscillations à déferlement. Ann.Télécommunic.,
Fr.(juillet
1951), 6, n° 7,pp. 182-190.
[2]
VOGEL (Th.), Les méthodestopologiques
des discussions desproblèmes
aux oscillations non linéaires. Ann.Télécommunic., Fr.
(janvier
1951), 6, n° 1, pp. 2-9.[3] SIDERIADES (L.), C. R. Acad. Sc., 1956, 242, 1784-1787. [4] SIDERIADES (L.), C. R. Acad. Sc., 1956, 242, 1583-1586