HAL Id: hal-00109661
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Sur les remplissages holomorphes équivariants
Benoit Kloeckner
To cite this version:
Benoit Kloeckner. Sur les remplissages holomorphes équivariants. Annales de l’Institut Fourier,
Association des Annales de l’Institut Fourier, 2007, 57 (6), pp.2041-2061. �hal-00109661�
hal-00109661, version 1 - 25 Oct 2006
Benoît Kloe kner
25 o tobre 2006
1 Introdu tion
1.1 Remplissages équivariants
Lanotion de remplissage d'une stru ture géométrique est très largement étudiée. Nous nous proposons d'en étudier une version dynamique dans un adre CR. Introduisons pour ela une dénition.
Définition 1 (remplissage équivariant) Soit
M
une variété CR dedimension2n−1
etF
unsous-groupedeAut(M)
. Onappelle remplis-sage holomorphe (ou simplement remplissage) deM
toute variété omplexe à bordR
de dimensionn
telle qu'il existe un isomorphisme CRd : M → ∂R
En onjuguantpar
d
,l'a tiondeF
surM
donneunea tion deF
sur∂R
. Si elle se prolonge en une a tion surR
par biholomorphismes, on dit queR
est un remplissage deM
équivariantrelativementàF
.Commeonne pré ise pas l'isomorphisme
d
dans un remplissage, e n'est en fait que la lasse de onjugaison deF
dansAut(M)
qui nous importe. Une dénition pré ised'une variété omplexe àbord est donnée à lase tion 1.4.ÉtantdonnéeunevariétéCRsurlaquelleagitungroupe,onpeut her her à lasser les remplissages de la variété qui sont équivariants relativement à l'a tion. Dans et arti le, on se restreint au as des variétés stri tement pseudo onvexes. Parmi elles- i, seule la sphère standard admet une dy-namiqueri he ommelemontre lethéorèmesuivant.Onappellesphère stan-dard et on note
S
2n−1
la variété CR abstraite isomorphe à la sphère unité
{
P
n
i=1
|z
i
|
2
= |z
0
|}
de Pn
Théorème 2 (WebsterS hoen [9℄) Soit
M
unevariétéCR om-pa te et stri tement pseudo onvexe de dimension2n − 1
. SiAut(M)
est non ompa t, alorsM
est CR-équivalente à lasphère standardS
2
n−1
.
Onse on entrepar onséquentsurlasphèrestandardetlessous-groupes fermés non ompa ts de son groupe d'automorphismes SU(
1, n
). De plus on se restreint au asn = 2
.Commelasphèrestandard eststri tementpseudo onvexe, sesdeux tés ne jouent pas des rles symétriques. Un remplissage
R
est dit onvexe ou on ave selonle té du bord o upépar l'intérieurdeR
.Plongée ommesphèreunitédansP
2
,
S
2
n−1
ydé oupedeux omposantes onnexes non isomorphes. On note
B
la boule standard dénie par l'équa-tion{
P
n
i=1
|z
i
|
2
< |z
0
|}
etP2
\ B
son omplémentaire.Cesdeux remplissages sont respe tivement onvexe et on ave. Ils sont tous deux équivariants rel-ativement à SU(1, 2
) ar l'a tion de elui- i sur la sphère se prolongeà tout P2
.
Le as des remplissages onvexes équivariantest assez simple. Proposition 3 Soit
R
un remplissage onvexe deS
3
équivariant rela-tivement à un sous-groupe fermé non ompa t de SU(
1, 2
). AlorsR
est iso-morphe à laboule standardB
.Notons que sans l'hypothèse d'équivarian e, on dispose de résultats im-portants(et beau oup plus profonds).Citonsen parti ulierune onséquen e des remplissagespar disques holomorphes.
Théorème 4 (Eliashberg [2℄) Soit
M
une variété CR de dimen-sion3
diéomorpheàlasphèreetstri tementpseudo onvexe.Unremplissage onvexe deM
est diéomorphe à la boule fermée éventuellement é latée en quelques points.Sousl'hypothèsed'équivarian e,le as on aveestun peu plussubtilque le as onvexe. On ne peut plus espérer l'uni ité ar on onstruit fa ilement diérents exemples à partir de P
2
\ B
. Choisissons un élément hyperbolique ou paraboliqueφ
de SU(1, 2
)( 'est-à-dire un élémentqui engendre un sous-groupe fermé non ompa t). Alorsφ
agit sur P2
\ B
et s'il admet un point xep
en dehors du bord, onpeut é laterP2
\ B
enp
pour obtenirun nouvel exemple. Eneetφ
agiten ore sur l'é latéetengendreun groupefermé non ompa t. On peut ontinuer à é later des points xes de l'a tion deφ
pour obtenirdenombreuxexemples.Ces remplissages on avesdeS
3
sontappelés é latements standards de P
2
\ B
.Notre but est de démontrer le résultatsuivant. Théorème 5 Considéronslasphèrestandard
S
3
etunsous-groupe
F
deAut(S
3
) =
SU(1, 2
). SiF
est non ompa tetfermé dansAut(S
3
remplissage on ave de
S
3
équivariant relativement à
F
est un é latement standard de P2
\ B
.Notonsqu'ilestvaind'espérer lassierpré isémentlesvariétés omplexes à bord stri tement pseudo on ave sans l'hypothèse d'équivarian e. En eet privern'importequellevariétéd'undomainestri tementpseudo onvexein lu dans l'une de ses artes fournit une grande diversité d'exemples.
Pour se onvain reque demanderseulement lanon- ompa ité du groupe d'automorphismes holomorphes du remplissage ne rend pas le problème a - essible, onsidérons un exemple édiant dû à M Mullen.
1.2 L'exemple de M Mullen
Dans [6℄, M Mullen dé rit une surfa e K3 (et plus ré emment dans [7℄, des surfa es rationnelles)possédantun automorphisme
φ
umulant les deux propriétés suivantes :1. il est d'entropie positive; 2. il admetun domainede Siegel.
Comme
φ
est d'entropie positive, il engendre un groupe non ompa t. Mais le domainede Siegelest par dénition un ouvert de lasurfa e dans lequelφ
est onjuguéàunerotation,don il ontientunouvert stablebiholomorpheà laboulestandard. Sionprivelasurfa ede etouvert, onobtientunesurfa e à bord stri tement pseudo on ave possédant un automorphisme d'entropie positive.L'imagedugroupeengendréparφ
danslegrouped'automorphismes du bord est relativement ompa teet l'in lusionne peut pas être propre.Enun sens, onpeut dire que ladynamique de la surfa e ainsi onstruite reste à l'é art du bord.
1.3 Reformulations
Dans ettese tion,nousproposonsunese ondeinterprétationduthéorème 5.
Remarquonstoutd'abordquelegroupedesautomorphismesd'unevariété omplexe àbord s'inje te naturellementdans legroupedes automorphismes CRdu bord.Toutefois ette inje tion, ommeonle verra plus bas, n'est pas né essairement propre.
Corollaire 6 Soit
X
une surfa e omplexe à bord stri tement pseu-do on ave.Si1. le groupe d'automorphisme de
X
est non ompa t et 2. l'in lusion deAut(X)
dansAut(∂X)
est proprealors
X
est un é laté de P2
\ B
, obtenu omme dans le théorème 5.Ceténon édé ouleduthéorème5grâ eauthéorèmedeWebsterS hoen: nos hypothèses assurent que le groupe d'automorphismes du bord est non ompa t, don que le bord est bienla sphère standard.
On peut en ore reformuler lerésultat en terme de sphère invariante. Corollaire 7 Soit
X
une surfa e omplexe sans bord. Si1.
X
possède une hypersurfa e réelle plongéeH
qui la dé onne te et 2. legroupedesautomorphismesdeX
quipréserventH
yinduitungroupefermé non ompa t d'automorphismes CR alors
X
est né essairement un é laté de P2
, obtenu ommedans lethéorème 5.
Pour se ramener à ette forme, il sut de onstater que le remplissage on ave peut être omplété par un remplissage onvexe par la boule pour donner une variété omplexe sans bord (voirla démonstrationplus loin).
1.4 Variétés omplexes à bord
On peut généraliser de lafaçon suivante lanotion de variété omplexe. Définition 8 (variété omplexe à bord) Soient
X
un espa e topologique para ompa t séparé etn
un entierpositif.On appelle arte om-plexe (de dimensionn
) deX
tout quadrupletU
= (U, ϕ, H, A)
où1.
U
est un ouvert deX
, appelé domaine de la arte; 2.A
est un ouvert deC
n
et :
soit
H
est une hypersurfa e analytique réelle deA
etA \ H
a deux omposantes onnexesD
+
etD
−
,soit
H
est vide et on noteD
+
= A
;3.
ϕ
est un homéomorphismedeU
versD
+
∪ H
.Deux artes omplexes
(U, ϕ, H, D)
et(V, ψ, K, E)
sont dites ompatibles si le hangement de oordonnéesψ ◦ ϕ
−1
: ϕ(U ∩ V ) −→ ψ(U ∩ V )
se prolonge en un biholomorphisme dans un voisinage de son domaine de dénition vers un voisinage de son image. On onsidère ette ondition sat-isfaitesi
U ∩V = ∅
.Unatlas omplexeestunensemblede artes ompatibles dont les domaines re ouvrentX
.On appellevariété omplexeàbord dedimension
n
un espa e topologique para ompa tX
muni d'un atlas omplexe.opération anodine; on dit que deux atlas sont équivalents si leur union est en oreun atlas etonidentie en faitlastru turede variété omplexeàbord à la lasse d'équivalen e de l'atlas hoisi.
Unevariété omplexeà bord est naturellementmunie d'une stru ture de variétédiérentielle àbord.
L'intérieurd'une variété omplexe àbord est muni d'une stru ture om-plexe tandisque sonbordporteune stru ture CR,dénie lo alementparles artes.
D'aprèslethéorèmede NewlanderNirenberg, unevariétéréelle
X
munie d'un opérateur omplexe (J : T X → T X
,J
2
= −
Id) déni et intégrable jusqu'à un voisinagedu bord est une variété omplexeà bord.Définition 9 (isomorphisme) Soient
X
etY
deux variétés om-plexes à bord. Un homéomorphismeF : X → Y
est un isomorphisme om-plexe sipour toute arteV
deY
,F
∗
V
est ompatible à toute arte de
X
. SiX = Y
, on parle d'automorphisme.Un isomorphisme n'est don rien d'autre qu'un biholomorphisme qui se prolonge àun voisinage du bord.
2 Dynamique de SU(
1, 2
)Nous aurons besoin de bien omprendre les éléments hyperboliques et paraboliques de SU(
1, 2
) pour mener à bien la démonstration du théorème 5.Enparti ulier,nous sommesintéressés par leursbassins d'attra tionetde répulsion.DanslasuiteonutilisesurP
2
des oordonnéeshomogènes
[x : y : z]
eton noteQ
la formehermitienne|x|
2
+ |y|
2
− |z|
2
.La boule unitéB
s'é rit ainsi{Q < 0}
.Le théorème du point xe de Brouwer implique que haque élément de SU(
1, 2
)admet un point xedans laboule ferméeB
. On peut les lasser en trois atégories : un élémentde SU(1, 2
) estelliptiques'ilxe un pointde
B
;parabolique s'il ne xe au un point de
B
mais exa tement un point de∂B
;hyperbolique s'ilne xeau unpointde
B
maisexa tementdeux points de∂B
,et tout élément est d'un de es trois types. Remarquons qu'un point de P
2
xé par
A ∈
SU(1, 2
) orrespond à un ve teur proprede lamatri eA
.L'algèbre de Lie ontient beau oup d'information sur le groupe, et se prête souvent mieux aux al uls. Les éléments de
su
(1, 2
) sont les matri es3 × 3
de la formeA =
−i(b
1
+ b
2
)
l
1
l
2
l
1
ib
1
c
l
2
−c ib
2
(1)où
b
1
etb
2
sont des nombres réels tandis quel
1
,l
2
etc
sont des nombres omplexes.Un élément de
su
(1, 2
) est dit elliptique, parabolique ou respe tivement hyperboliquesi l'adje tifs'appliqueà son exponentielle.Nous nous intéressons maintenant aux transformations paraboliques et hyperboliques, qui nous seront utiles par la suite.
2.2 Éléments hyperboliques
Pardénition, un élémenthyperbolique
A ∈
SU(1, 2
) adeux pointsxesp
1
etp
2
dans∂B
. Par ha un de ses points, il passe exa tement une droite proje tive tangente à la sphère∂B
, dont la dire tionest la droite omplexeξ
p
i
⊂ T
p
i
∂B
de la distribution de onta t sous-ja ente à la stru ture CR. Ces deux droitesL
1
,L
2
se oupent en un pointq
de P2
et ommeelles sont globalementpréservées,
q
est un pointxepourl'a tionproje tivedeA
.Ces trois points non alignés orrespondent à trois ve teurs propres linéairement indépendants, iln'y en a don pas d'autre.L'a tiondeSU(
1, 2
)est deux foistransitivesur∂B
;quitteà onjuguerA
onpeutdon supposer quelesp
i
sontlespoints[1 : 1 : 0]
et[1 : −1 : 0]
.Alorsq
doit être le point[0 : 0 : 1]
, interse tion des droites{x = y}
et{x = −y}
. En utilisant (1) onpeut é rireA
sous laformeA = exp
ib
l
ib
l
0
0
0
0 −2ib
(2)où
l 6= 0
etb
sont des nombres réels. Quitte à onsidérer−A
qui a lamême a tion sur P2
,onpeut supposer
l > 0
.Lesvaleurs propresdeA
sontexp(l +
ib)
,exp(−l +ib)
,exp(−2ib)
etA
est diagonalisable.Un al ulen oordonnées proje tives permet de déterminer la nature des trois points xes. L'un des pointsxes du bord,disonsp
1
, est attra tifave valeurspropresexp(−2l)
etexp(−l −3ib)
.L'autreestrépulsifave valeurspropresexp(2l)
etexp(l −3ib)
. Enn,q
est hyperbolique ave valeurs propresexp(−l + 3ib)
etexp(l + 3ib)
.Sur la gure 1, la sphère
∂B
est représentée en dimension2
au lieu de3
et les droites omplexes sont représentées par des lignes.Fig. 1 Dynamique d'une transformation hyperbolique
Le bassin d'attra tion de
p
1
est P2
\ L
2
, le bassin de répulsion dep
2
est P2
\ L
1
. L'union des deux bassins est don P2
\ {q}
.2.3 Éléments paraboliques
Considérons maintenant un élément parabolique
a ∈ su
(1, 2
) etA
son exponentielle. Quitte à onjuguer, on peut supposer que son unique point xe aubord estp = [1 : 1 : 0]
.L'a tion de
A
sur la droite proje tiveL
passant parp
et tangente à∂B
ne peut être hyperbolique, don la valeur propre dea
asso iée au ve teur propre(1, 1, 0)
est imaginairepure eton peut é rirea =
−i(d
1
+ d
2
)
i d
1
+
1
2
d
2
c
−i d
1
+
1
2
d
2
id
1
c
c
−c
id
2
(3)où
d
1
etd
2
sontréels etc
est omplexe. Lesvaleurspropres dea
sontid
2
et−id
2
/2
ave multipli ité2
. Onpeut maintenantdistinguertrois as, selonla forme de Jordan deA
.Si
d
2
6= 0
,p
dénit l'unique dire tion propre asso iée à la valeur propre−id
2
/2
dona
n'est pas diagonalisable etla formede Jordan deA
est
e
−
i
d2
2
1
0
0
e
−
i
d2
2
0
0
0
e
id
2
(4)L'a tion de
A
surL
est alors onjuguée à une rotationde P1
et
A
admet un deuxième point xeq ∈ L
. Sur la gure 2, on a ette fois représentéL
par une se tionplane pour y montrer la rotation.Fig. 2 Dynamique d'une transformation paraboliqueà deux pointsxes
Dans e as le bassin d'attra tionde
p
est P2
\ L
.Si
d
2
= 0
etc = 0
,a
est nilpotente d'ordre2
, la forme de Jordan deA
est
1 1 0
0 1 0
0 0 1
(5)et
A
xe haque point deL
(voirlagure 3).Fig. 3 Dynamique d'une transformation parabolique xant haque point d'une droite
Dans e as le bassin d'attra tionde
p
est en oreP2
\ L
.Ennsi
d
2
= 0
etc 6= 0
,a
est nilpotented'ordre3
,laformede Jordan deA
est
1 1 0
0 1 1
0 0 1
et
p
est son seul pointxe, àla fois attra tifet répulsif (voir lagure 4).Fig.4 Dynamique d'une transformationparaboliquexantun seul point
Dans e as le bassin d'attra tionest tout P
2
.
On obtient don lerésultat suivantqui est une des lés du théorème 5. Lemme 10 Soit
g
un élément parabolique ou hyperbolique de SU(1, 2
). Notonsp
+
lepointxeattra tifdeg
,p
−
sonpointxerépulsifs'ilestdiérent etL
+
la droite proje tive tangenteà la sphère unitéenp
+
.Tout ouvert de P
2
ontenant l'union du bassin d'attra tion de
p
+
et du bassin de répulsion dep
−
ontient :1. un voisinage de la boule unité fermée et
2. la famille des droites proje tives passant par
p
+
, sauf éventuellementL
+
.3 Remplissages de la sphère
Dans ettedernièrese tionnousdonnonsunedémonstrationduthéorème 5. Commençonspar en présenter le déroulement.
On onsidère un remplissage
R
de la sphère standard, équivariant rela-tivement à un sous-groupeF ⊂
SU(1, 2
) fermé et non ompa t. On noted
un isomorphismeS → ∂R
.Notrepremier outilest lethéorème 19démontré en annexe, quiimplique que
F
n'est pas purementelliptique.Il ontientdon aumoinsune transfor-mation hyperbolique ou parabolique, qui agit surR
et sur P2
après onju-gaison pard
−1
: ∂R → S ⊂
P2
. On note
φ
l'automorphisme deR
etφ
e
elui de P2
.
On se base alors sur l'étude des bassins d'attra tion et de répulsion de
e
l'ajout d'une boule en une surfa e sans bord
X
sur laquelleφ
agit en ore. Mieux, elle permet d'exhiber dansX
une famille de ourbes rationnelles d'auto-interse tion1
, homologues entre elles et dont la lasse est invariante sousl'a tiondeφ
.Ildé oulealorsdulemmedeNoetherqueX
estunesurfa e rationnelle.Onutiliseensuitelethéorèmed'indi edeHodgepour montrerquequitte à élever
φ
à une ertaine puissan eφ
k
, on peut supposer que
φ
préserve globalement haque ourbe ex eptionnelle, e qui permet de les ontra ter.Il sut alors d'étudier le as des surfa es rationnelles minimales.
3.1 Prolongement onvexe
3.1.1 Prolongement des onjugaisons
Onditdedeux automorphismes
ψ
etψ
e
de variétés omplexes (éventuelle-ment àbord)X
etY
qu'ilssont lo alement onjugués s'il existe des ouvertsU ⊂ X
etV ⊂ Y
et un biholomorphismeF : U → V
telqueF ◦ ψ = e
ψ ◦ F
là où ette expression est dénie. On dit queU
etV
sont les ouverts de onjugaison.On va utiliser notre étude des bassins d'attra tion grâ e au lemme élé-mentaire qui suit.
Lemme 11 (de prolongement) Soient
ψ
etψ
e
des automorphismes de variétés omplexes (éventuellement à bord)X
etY
, lo alement onjugués dans des ouvertsU ⊂ X
etV ⊂ Y
. On peut alors prolonger la onjugaison à des ouverts stablesU
′
⊃ U
etV
′
⊃ V
oùV
′
ontient tous les bassins d'attra tion et de répulsion des points xes de
ψ
e
dansV
.Démonstration :notons
U
0
= U
,V
0
= V
etF
0
= F
.On dénit ré ursive-mentU
k+1
= ψ
−1
(U
k
)
V
k+1
= e
ψ
−1
(V
k
)
F
k+1
= e
ψ
−1
◦ F
k
◦ ψ
Ainsi
F
k
est une onjugaison lo ale entre les ouvertsU
k
etV
k
. De plus là où deuxF
k
sont dénis simultanément, ils oïn ident par équivarian e. En passant à l'union, on peut don onstruire une onjugaisonF
∞
entre les ouvertsS
k
U
k
etS
k
V
k
.Ce dernier ontienttouslesbassinsd'attra tionsdes pointxes deψ
e
ontenus dansV
. CommeF
est également une onjugaison deψ
−1
et
ψ
e
−1
on peut à nouveau la prolonger jusqu'à englober les bassins de répulsion. Par onstru tion les ouverts de onjugaison sont stables sous l'a tion de
ψ
etψ
e
respe tivement.Le plongement de
S
3
(ave sa stru ture CR standard) dans une surfa e est lo alementunique d'aprèsle résultatsuivant.
Théorème 12 (Pin huk [4℄) Une appli ation CR,
C
1
et non ons-tante entre deux hypersurfa es analytiques réelles et stri tement pseudo on-vexes de
C
n
se prolonge lo alementbiholomorphiquement.
Ainsi
d
seprolonge en un biholomorphisme auvoisinage des pointsxes deφ
etφ
e
.Onappliqueleprin ipedeprolongementdes onjugaisonspour ompléter le remplissage
R
en une variété omplexe sans bord : grâ e aulemme 10 on peut prolonger la onjugaison autour des points xes à une onjugaison sur la boule fermée en omplétantR
parB
.Proposition 13 Il existe une surfa e omplexe sans bord
X
et une appli ationi : R → X
biholomorphe sur son image, telles que :1.
X \ i(R)
est isomorphe à laboule standard;2. l'automorphisme
i
∗
φ
dei(R)
se prolonge en un automorphisme deX
, qu'on note en oreφ
;3. l'a tion de
φ
surX
est onjuguée, au voisinagedeX\
◦
R
, à l'a tion dee
φ
sur un voisinage de la boule unité fermée de P2
.
Remarquons que de la même façon on obtient le résultat omplètement élémentaire suivant.
Proposition 14 À isomorphisme près, le seul remplissage onvexe de la sphère standard équivariant relativement à un groupe fermé non ompa t est laboule standard fermée.
Le seul remplissage on ave fortement équivariant de la sphère standard est P
2
\ B
.Lelemme 10livre une information ru ialesur
X
.Lemme 15 La surfa e
X
ontient une ourbe lisse, irrédu tible, ra-tionnelle d'auto-interse tion1
qui appartient à un pin eau préservé parφ
dont au plus un élémentest rédu tible etdont l'uniquepoint-base est lepoint xe attra tif deφ
dans∂R
.D'aprèslelemmedeNoether, omme
X
ontientenparti ulierune ourbe rationnelle d'auto-interse tion1
, 'estune surfa e rationnelle.On note
|C|
lepin eauobtenudans lelemme 15etC
une de ses ourbes génériques.On her hemaintenantà ontra terles ourbesex eptionnellesde
X
pour seramener au as des surfa es rationnellesminimales,qu'on omprendbien. Lemme 16 Il existeun entierk
tel queφ
k
xe globalement ha une des ourbes ex eptionnelles.
Démonstration : les diviseurs de
X
se plongent naturellement dans l'es-pa e de ohomologieH
1
,1
R
(X)
sur lequel la forme d'interse tion se prolonge en une forme quadratique symétrique non dégénérée. Le théorème d'indi e de Hodge (voir par exemple [1℄ page 143) dit que ette forme est de signa-ture lorentzienne. En parti ulier, puisqu'elle vaut1
sur la lasse deC
, elle préserve son orthogonalC
⊥
et sur elui- i elleest dénie négative. Un ve teur de
H
1,1
R
(X)
se dé ompose sous la formeλC + D
oùD ∈ C
⊥
, et laforme déniepositivedonnée par
λ
2
− D · D
est alors préservée par
φ
.Considérons l'ensemble
E
des ourbes ex eptionnelles deX
. C'est une partie dis rète deH
1,1
R
(X)
et ommeφ
agit par isométrie pour une forme dénie positive, ilexiste un exposantk
telque l'a tiondeφ
k
sur
E
est triv-iale. Mais une ourbe d'auto-iterse tion n'egative est la seule représentante omplexe de sa lasse d'homologie, don haque ourbe ex eptionnelle est globalementxée parφ
k
.
On veut maintenant ontra ter les ourbes rationnelles d'auto-interse -tion
−1
: omme ha une de es ourbesestpréservée,φ
serarationnellement onjuguée par ette ontra tionàunautomorphismed'unesurfa eminimale. Toutefois,ilnefautpas ontra terde ourbequiren ontre∂R
sous peine de singulariser le bord. Le lemme suivant nous permet de ontourner ette di ulté.Lemme 17 Si
E
est une ourbe rationnelle d'auto-interse tion−1
qui ren ontre∂R
, alors il existeune autre ourbe rationnelled'auto-interse tion−1
, qui de plus évite∂R
.Démonstration :on reprend lesdétails de ladémonstrationdu lemme de Noether pour dé eler ette nouvelle ourbe (voir [3℄page 513).
La ourbe
E
,puisqu'elleest préservée parφ
,est né essairementtangente à∂R
en un point xe deφ
. De plus la onjugaison à P2
doit l'envoyer, au moins au voisinage de e point,sur ladroite tangente à
S
3
Ils'ensuitquelepin eau
|C|
ontientbienune ourberédu tibleC
0
,dontE
est l'unedes omposantes. É latonslepoint-basede|C|
etnotonsC
∧
,C
∧
0
etE
∧
lestransformées propres. Notons
C
∧
0
=
X
ν
a
ν
C
ν
oùles
C
ν
sontirrédu tibles,l'uned'ellesestE
∧
et
a
ν
> 0
.Maintenant l'auto-interse tion deC
∧
est
0
etlesC
ν
tout ommeE
∧
sont disjointes deC
∧
. On en déduitqueC
∧
0
· C
ν
= C
∧
· C
ν
= 0
puis que toutes les omposantes
C
ν
sont d'auto-interse tion négative. La formuled'adjon tion donne,en notantK
lebré anonique deX
,C
∧
0
· C
∧
0
+ C
∧
0
· K
2
+ 1 = 0
(7) et, ommeC
∧
0
· C
∧
0
= 0
,C
ν
0
· K < 0
pour un ertainν
0
. Il dé ouledu ritère fortde ontra tibilitéde CastelnuovoEnriquesqueC
ν
0
peut être ontra tée. Orl'auto-interse tiondeE
∧
vaut−2
,donC
ν
0
6= E
etC
ν
0
doit éviter(∂R)
∧
, enparti uliern'estpasae téeparl'é latement.Avant elui- iilexistaitdon bien une ourbe ontra table évitant∂R
.Si
X
n'estpasminimale,onpeutdon trouverune ourbeà ontra ter.On note ave un∨
en exposantl'imaged'un objetpar la ontra tion.Commela ourbeex eptionnelle ontra téeest globalementpréservée parφ
,onobtient unbiholomorphismeφ
∨
de
X
∨
quixelepointimagedela ourbe ontra tée. On peut alors ontinuer ar
φ
∨
préserve en ore une sphère standard,
∂R
∨
. Après un nombre ni d'étapes, onarriveà une surfa erationnelle minimale. Ilsutmaintenantdemontrerundernierlemmepourobtenirlethéorème 5.
Lemme 18 Si
X
est minimale,X =
P2
.
Démonstration : les surfa es rationnelles minimales sont P
2
et les sur-fa es de Hirzebru h ( 'est-à-dire les brés en P
1
sur P
1
)
Σ
n
pourn ∈ N
,n 6= 1
. Supposons que lasurfa eX
est une surfa e de Hirzebru h. La lasse fondamentale de la ourbeC
d'auto-interse tion1
doit alors se dé omposer en[C] = a[F ] + b[B]
où
a
,b
sont desentiers,F
est une breetB
est labase.OrsiX = Σ
n
ona:1 = C · C = 2ab − nb
2
= b(2a − nb)
On en déduit
b = 1
eta = (n + 1)/2
, d'oùC · B = a − nb =
1 − n
2
etdon
n = 1
,maisΣ
1
est justementlaseule surfa ede Hirzebru h àne pas être minimale.4 Exemples singuliers
Dans ette dernière se tion nous proposons de montrer omment, en a - eptantlessphèresàunesingularité,onpeut onstruiredespresque-exemples sur
Σ
n
.Considéronsune transformation parabolique
φ
de P2
préservant la boule unité, hoisiede façonàxer haquepointd'unedroiteproje tive
L
.Celle- i est don tangenteà lasphèreunité. É latonsdeux pointsdeL
, loindu bord et notonsE
1
,E
2
les ourbes ex eptionnelles obtenues. La transformée pro-preL
∧
est alors d'auto-interse tion
−1
, et on peut la ontra ter. À travers ette transformation,φ
passe en un automorphisme de P1
×
P1
qui préserve un domainebiholomorphe à laboule, dont lebord est topologiquement une sphère mais possède un point singulieraupointimage de la ourbe ontra -tée. Ce point est en eet le seul point d'interse tion de la sphère ave les transformées propre
E
∨
i
, etsielle étaitdiérentiable en e pointelledevrait leur êtretangenteàtouteslesdeux. Mais esdeux ourbessont ha une une bre d'un des deux réglages de P1
×
P1
etsont don transverses.
L
Sphèrestandard(1)
L
∧
(−1)
E
2
E
1
E
∨
2
(−1)
(−1)
L
∧∨
E
∨
1
Considérons maintenant une transformation
φ
qui possède un point xe hors de la boule unité fermée et é latons e point xe. Dans la surfa eΣ
1
obtenue latransformée propreL
∧
de la droitejoignantle point é latéà l'un quel onque des points xes de
φ
sur la sphère est d'auto-interse tion0
. Le point d'interse tion entreL
∧
et la ourbe ex eptionnelle réée par l'é late-ment est alors xé par
φ
∧
, onjugué de
φ
par l'é latement. On peut don é laterΣ
1
en e point puis ontra ter la transformée propre deL
∧
pour obtenirun automorphismede
Σ
2
quipréserveun domainebiholomorpheàla boule, dont le bord est topologiquement une sphère mais possède un point singulier. Sphèrestandard(1)
(0)
(−1)
(0)
(−2)
(−2)
(−1)
L
E
(−1)
Fig.6 Constru tiond'un exemple singulierdans
Σ
2
Ensuite on peut passer à
Σ
n
en répétant autant de fois que né essaire l'é latement du point d'interse tion entre la bre portant le point singulier et labase et la ontra tion de latransformée proprede ette bre.L'existen e de es exemples, singuliers mais do iles, amène à se poser la question suivante. Peut-ontrouverune surfa e
X
possédant automorphisme qui :1. est d'entropie topologique positive et 2. préserve une hypersurfa e réelle
H
et3. induit sur
H
un groupenon relativement ompa t en supposant par exemple que1.
H
est singulièreen un ouplusieurspointsetstri tementpseudo onvex là oùelleest lisseou2.
H
est lisse partout et stri tement pseudo onvexe sauf le long d'une sous-variété?Dans etteannexenousnousintéressonsà ertainssous-groupesde trans-formationsd'espa essymétriquesà ourburenégative.L'obje tifprin ipalest de démontrer le théorème 19,utilisé dans ladémonstrationde 5.
Soit
M
un espa e symétrique à ourbure négative etG
son groupe d'i-sométries.UnélémentdeG
estditelliptiques'iladmetunpointxedansM
. Un sous-groupeF
deG
est ditpurement elliptique si tous ses élémentssont elliptiques. On ditqueF
admet un point xe s'ilest purement elliptique et s'il existe un pointdeM
xé simultanémentpar tous leséléments deF
. Théorème 19 Un sous-groupe fermé purement elliptique d'isométries d'un espa e symétrique à ourbure négative est ompa t.Dans e résultat l'hypothèse de fermetureest apitale, ommele montre le résultatsurprenant quisuit.
Théorème 20 (Waterman [10 ℄) Il existe des sous-groupes d'i-sométries de
R
Hn
et de
R
n−1
qui sont purement elliptiques et sans point xe, dès que
n > 5
.Danslethéorème19,onpeutrempla erfermépard'autreshypothèses (voirparexemple[5℄).Parexemple,sitouslesélémentsde
F
sontd'ordreni, alorsF
estrelativement ompa t.EneetunthéorèmedeS hurassurequ'un groupe de matri es de torsion est virtuellement abélien. AlorsF
ontient un sous-groupe distinguéH
, abélien don diagonalisable. CommeH
est de torsion, il est in lu dans un tore don est relativement ompa t. MaisF
est la réunion nie de lasses à gau hes toutes homéomorphes àH
, don est lui-mêmerelativement ompa t.Onvarelierla ompa itéde
F
etl'existan edepointxeen ommençant par énon er un résultat natureldû àCartan.Théorème 21 Un sous-groupe ompa t de
G
admet toujours un point xe.Onpeut fa ilementexhiberdes groupespurementelliptiquesetnon om-pa ts:ilsutparexemplede onsidérerlegroupeengendréparunerotation irrationnelle. Toutefois es groupes sont relativement ompa ts, 'est-à-dire que leur adhéren e est ompa te. Comme les groupes ompa ts maximaux de
G
sont lesxateurs des pointsdeM
,on al'équivalen e suivante.Proposition 22 Un sous-groupe de
G
est relativement ompa t si et seulement s'il admet un point xe.On démontre maintenant le théorème 19, en pro édant par étapes. Le prin ipe est simple : si
F
est dis ret ou onnexe, le résultat dé oulerespe -Le as général sedéduit de ses deux as extrêmes.
Théorème 23 (Lemme de Selberg) Un sous-groupe de GL
n
(R
) de type ni est virtuellement sans torsion.Parvirtuellementsanstorsion,onentendqu'il ontientunsous-groupe normal d'indi eni et sans torsion.
Corollaire 24 Si
F
est purement elliptique et dis ret, il admet un point xe dansM
.Démonstration : 'est une généralisationd'une démonstrationde [10℄. Tout élément
a
deF
est d'ordre ni :a
est elliptique don agit omme une rotation sur l'espa e tangent de l'un quel onque de ses points xes, et ommeF
est dis ret lesangles de ette rotationsont ommensurables àπ
.De plus
F
est dénombrable don il est l'union dénombrable de sous-groupesde type niF
n
= ha
1
, . . . , a
n
i
.Comme
M
est un espa e symétrique,G
est un groupe de matri es et il en est de même pourF
etF
n
.On peut ainsi appliquer le lemmede Selberg àF
n
quiest don virtuellementsans torsion.Mais ona montré que 'est un groupede torsiondon il est ni.D'aprèslethéorème21,ils'ensuitquel'ensemble
V
n
despointsxesdeF
n
est non vide. OrV
n
est une sous-variété totalement géodésique et omplète deM
. Une suite dé roissante de telles sous-variétés est stationnaire, donT
V
n
6= ∅
etF
admetun pointxe.Théorème 25 (Montgomery-Zippin [8℄) Un groupe de Lie on-nexe et non ompa t ontient un sous-groupe à un paramètre fermé et non ompa t.
Corollaire 26 Si
F
estpurementelliptique,ferméet onnexe,iladmet un point xe dansM
.Démonstration : omme
F
est purement elliptique, ses sous-groupes fer-més àun paramètresonttous des er les.D'après lethéorème 25,F
estdon ompa t. On on lutpar le théorème 21.On peut maintenant démontrer lethéorème 19.On suppose don que
F
est ungroupepurementelliptiqueetfermé deG
etonvamontrerqu'iladmet un point xe.D'aprèsle orollaire26,la omposanteneutre
F
0
deF
est ompa te.Alors l'ensembleP
0
=
\
f ∈F
0
Fix(f )
des points xés par tout
F
0
est non vide et 'est une sous-variété omplète et totalementgéodésique deM
. À e titre, 'est un espa esymétrique.Considérons
g ∈ F \ F
0
. Alors onagP
0
=
\
f ∈F
0
g
Fix(f )
=
\
f ∈F
0
Fix(gf g
−1
)
= P
0
don
g
agitsurP
0
.De plus, n'importequel autre élément de la omposante onnexedeg
dansF
s'é ritgf
oùf ∈ F
0
don ettea tionpasseauquotient en une a tiondu groupedis retF/F
0
sur l'espa esymétriqueP
0
.D'après le orollaire 24,F/F
0
admet un point xe dansP
0
, qui est alors un point xe deF
.Remer iements
Ce travail n'aurait jamais vu le jour sans mon dire teur de thèse Ab-delghani Zeghib, qui m'a proposé ette question et a su m'en ourager à y répondre. Il ne serait pas e qu'il est sans les expli ations de Serge Cantat, Jean-Claude Sikorav etJean-Yves Wels hinger.Mer i àtous.
Référen es
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