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KINÉ le Mag N 3 - Spécial COVID : LES KINÉS AU FRONT JUIN - JUILLET & AOÛT 2020

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KINÉ le Mag N°3 -

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Spécial COVID 19

JUIN - JUILLET & AOÛT 2020

#3

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: LES KINÉS AU FRONT

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KINÉ le Mag N°3 -

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Spécial COVID 19

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« Quand la prudence fait défaut, le peuple tombe, le salut est dans le grand nombre des conseillers. »

Livre des proverbes écrit par le roi Salomon, chapitre 11, verset 14.

Le tsunami sanitaire qui emporte aujourd’hui notre société met à jour notre orgueil, notre suffisance, notre vanité.

Notre profession se trouve démunie face à ce phénomène. La prudence de notre Ordre de fermer les cabinets a été salutaire pour préserver grand nombre de nos patients et beaucoup d’entre nous. Plusieurs ont déjà payé de leur vie leur exercice avant cette consigne.

Nous devons rester vigilants et prêts à monter au front en deuxième ligne.

Au moment où j’écris ces lignes plus de 55 000 patients sont sortis de l’hôpital avec plus ou moins de séquelles.

Ces blessures, physiques, respiratoires, neurologiques psychologiques, devront être prises en charge.

En plus de nos patients réguliers, c’est donc une nouvelle vague de malades avec des particularités cliniques enchevêtrées dont nous hériterons. Les habitudes et pratiques de nos cabinets changeront, la demande sera plus forte et nos capacités

d’accueil plus restreintes puisque nous devrons renforcer les mesures d’hygiène et de sécurité.

Notre formation continue devra elle aussi s’adapter avec plus de distancielle mais également avec de nouveaux programmes adaptés à de nouvelles pathologies

combinées.

Nous devrons faire des efforts de

coordination avec d’autres professionnels de santé comme les nutritionnistes mais

peut être également savoir déléguer entre confrères différemment spécialisés.

Nos syndicats sont à la tâche avec les organismes d’assurance maladie pour mettre au point une cotation « covid 19 », la complexité des déficiences, l’incertitude des évolutions en termes de gravité ou de durée rend la discussion compliquée. L’inconstance des signes d’un patient à l’autre rendra également la prise en charge diversifiée.

L’adaptation des praticiens à ces nouvelles combinaisons de pathologies dans un univers sécurisé est un nouveau défi.

L’actualité nous conduit au cœur d’un SSR à la Pitié Salpêtrière.

Un service dirigé par le Dr Jésus Gonsalez.

La petite dizaine de kinésithérapeutes au chevet des patients qui sortent de réa covid, se débat entre manque de place et manque de matériel. Jérôme, kinésithérapeute non voyant, accompagné de son chien Modjo nous fait visiter ce service.

Paul Berrebi médecin urgentiste à st Antoine dans le 12ème arrondissement de PARIS, qui pratique également en cabinet généraliste nous parle de son vécu pendant cette période.

Suzana Dreula nous explique également son ressenti personnel en pratiquant son métier d’urgentiste et les difficultés qu’elle a rencontré notamment dans la fourniture de masques.

Courage et abnégation…

Bonne lecture

Alain ABBEYS, Rédacteur en chef

En savoir plus sur l’équipe... ou pour nous transmettre vos idées, vos réflexions, vos commentaires ; n’hésitez pas à nous écrire à :

Kiné le mag - 8 rue faubourg poissonnière, 75010 Paris.

Responsable annonceurs : Mme Chekroun contact@kinelemag.fr

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Spécial COVID 19

Fiscalité des professions libérales / Par Laurent Nadjar

La lettre de l’ordre / Pascale MATHIEU

Ce qui a changé et ce qui n’a pas changé depuis la grippe...

/ Par Alain ABBEYS

Les Urgences de Saint Antoine sur le pied de guerre / Par DR Paul BERREBI

Reportage au CHU de La Pitié Salpêtrière / Par Alain ABBEYS

Témoignages

/ Par Suzana Reula Garcia Déconfiner vite et bien ! / Par Dr Gérald KIERZEK

Rééducation du patient post COVID-19 / Par Didier BILLET

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Éditeur : A3 Presse, 8 rue faubourg poissonnière, 75010 Paris Directeur de publication Mme CHEKROUNE Responsable de création & mise en page Anne-Sophie GROSDOIT Rédacteur en chef Alain ABBEYS

Responsable annonceurs : Mme CHEKROUNE Auteurs Pascale MATHIEU Alain ABBEYS DR Paul BERREBI Suzana Reula Garcia Dr Gérald KIERZEK Didier BILLET

Régie publicitaire Tél. 06 89 97 19 24 Crédits photos PUBLICITÉ merci à tous les annonceurs.

Tous les articles sont publiés sous la responsabilité de leurs auteurs respectifs en accord avec le comité scientifique de la revue.

Dépôt légal 4e trimestre 2019 •

Parution : trimestrielle • ISSN : 2680-5863 Kiné le mag N°2 Le magazine des masseurs- kinésithérapeutes passionnés Gratuit

Les algies de la grossesse : place de la kinésithérapie / Par Aurélie Araujo

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Utilisée par les meilleurs, accessible pour tous / Par la société EMS

VASELINE

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LA KINESITHERAPIE RESPIRATOIRE DU NOURRISSON DE NOUVEAU LA CIBLE DE LA PRESSE ET DES INSTITUTIONS

mal équipés, en sous effectifs, en proie à l’épuisement et à l’incertitude.

D’autres ont dû rester chez eux, en raison de leur santé ou pour garder leurs enfants. Certains encore ont assumé des soins à domicile pour prendre en charge des patients dans des conditions souvent inacceptables, sans masques dans les premières semaines. D’autres encore ont maintenu le lien avec leurs patients bénévolement, en leur prodiguant des conseils, des soins par téléphone ou vidéo, jusqu’à la parution tardive de l’arrêté autorisant le télésoin.

Je sais à quel point les deux derniers mois ont été difficiles. Ils l’ont été pour tous les Français mais peut-être encore plus pour nous, soignants, confrontés à une maladie dont on ne savait rien.

Depuis l’apparition du virus sur notre territoire, j’ai tenu à ce que l’Ordre assume pleinement son rôle de guide en établissant une doctrine

LETTRE DE L’ORDRE

Le Conseil national de l’ordre mobilise un million d’euros pour les

kinésithérapeutes

Chères consœurs, chers confrères,

Nous sommes confrontés à une situation inouïe qui a balayé la planète et a mis à mal en à peine quelques semaines notre système de santé, notre économie, notre

mode de vie.

Personne n’avait prévu ni n’aurait pu imaginer un tel bouleversement en si peu de temps.

Toutes nos certitudes ont vacillé, nous avons dû nous adapter, repenser notre quotidien, nos relations avec autrui, nos projets, nos envies, et attendre, sidérés, impuissants, en proie à la peur de voir nos proches contaminés, ou d’être contaminés nous-mêmes.

Bien que professionnels de santé, nous n’étions néanmoins pas préparés à ce que nous avons dû affronter.

Certains d’entre nous ont travaillé dans des établissements de santé parfois

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Spécial COVID 19

commune pour notre profession. Les Conseillers nationaux et moi-même nous sommes attachés à établir des recommandations adaptées à la situation épidémiologique et aux consignes gouvernementales.

Nous avons dans un premier temps rassemblé toutes les informations dont nous pouvions disposer, répondu à vos questions le plus rapidement possible. Foire aux questions, infographies, guides pratiques, nous vous avons assisté de la façon la plus pratique possible.

Pendant toute cette période, les élus ordinaux, dans vos conseils départementaux, régionaux et national se sont mobilisés à vos côtés. Ils sont comme vous kiné- sithérapeutes en exercice, leur travail dans les hôpitaux, les établissements de santé, les EHPAD et à domicile, ainsi que leurs investigations dans leurs territoires nous ont permis de suivre précisément la situation et les difficultés que vous avez pu rencontrer.

Forts de ces informations de terrain, nous avons sans relâche rappelé la place des kinésithérapeutes dans la gestion de la crise. Nous avons alerté le gouvernement sur les problématiques que vous rencontriez, relayé vos inquiétudes et vos difficultés.

J’ai ainsi alerté à plusieurs reprises le ministère des Solidarités et de la Santé ainsi que les ARS, notamment sur le manque parfois dramatique d’équipements de protection individuelle ou encore sur la situation financière inquiétante des kinésithé- rapeutes libéraux qui ont fermé leurs cabinets. J’ai également demandé aux collectivités et aux préfectures de veiller à inclure les kinésithérapeutes lors des distributions de protections et notamment de masques.

A tous les échelons de l’Ordre, vos conseillers ordinaux ont également sollicité leurs élus pour faire entendre votre voix. Grâce à ces interventions, plus de 60 députés et sénateurs ont sollicité le Gouvernement sur les sujets essentiels pour notre profession pendant cette crise sanitaire, comme les difficultés économiques des professionnels de santé libéraux, la pénurie de kiné- sithérapeutes en établissements de santé ou encore l’ouverture du télésoin à notre profession.

Je sais que vous avez été nombreux à solliciter les élus départementaux et je les remercie ici de s’être rendus si disponibles.

Je sais aussi que certaines décisions que nous avons prises ont été mal comprises. A l’évidence nous aurions dû prendre le temps de mieux les expliquer, même si du temps nous n’en avions pas, tant les questions étaient pressantes et les attentes grandes, nos décisions évoluant en fonction des changements de la situation épidémiologique et des informations dont nous disposions.

Nous avons fait des choix guidés par l’intérêt collectif pour protéger votre santé et celle de tous nos patients.

Vous avez constaté que certains

de nos efforts ont payé puisqu’enfin nous sommes dotés dorénavant de masques en nombre important, permettant de prendre en charge nos patients avec plus de sécurité. Même s’il est regrettable que le gouvernement ait tardé à répondre à nos besoins, c’est aujourd’hui chose faite.

J’ai alerté également les pouvoirs publics sur la situation inéquitable que subissent les kinésithérapeutes qui se voient refuser l’accueil de leurs enfants dans les établissements scolaires contrairement à d’autres professionnels de santé. Je suivrai également ce dossier et ne manquerai pas de vous tenir informés de son évolution.

Néanmoins la situation sanitaire de notre pays ne nous permet pas un retour à une vie normale dans l’immédiat.

A la crise sanitaire s’ajoute une crise économique sans précédent, que vous subissez aussi.

L’Ordre n’est pas impliqué dans les négociations relatives à des aides financières. Ceci incombe à vos syndicats représentatifs.

Mais nous avons une mission d’entraide professionnelle, à laquelle nous consacrons chaque année un budget important.

C’est ainsi que nous finançons avec les autres ordres une plate-forme d’appels téléphoniques vous permettant de recevoir une aide et une écoute en cas de besoin.

Mais nous souhaitons aller plus loin. C’est pour cela que j’ai demandé au Conseil national la possibilité de débloquer une aide exceptionnelle pour vous assister dans cette période difficile.

C’est plus d’un million d’euros que nous avons décidé de mobiliser. Ce fonds exceptionnel a permis de faire fabriquer 60 000 visières de qualité, confortables, durables, afin de mieux vous protéger lors des soins que vous prodiguerez à vos patients. Elles sont en cours de distribution.

Il doit aussi doter une enveloppe d’entraide pour soutenir financièrement nos confrères qui auraient été trop durement touchés par les conséquences de la fermeture des cabinets. Les conditions d’attribution, en cours d’élaboration, vous seront communiquées prochainement.

Enfin nous devrons tirer les enseignements pour notre profession des suites de cette crise sans précédent.

Les kinésithérapeutes ont un rôle central à jouer dans ce qu’on appelle déjà « le monde d’après ». Cet épisode bouleversant doit nous permettre de repenser le système de santé ; cela doit devenir une priorité dans la nouvelle ère qui s’annonce.

Vous êtes au cœur de l’offre de soin et j’ai besoin de votre avis.

Dans quelques semaines nous lancerons une enquête pour recueillir vos contributions. Elles serviront de base à l’élaboration d’un document destiné à alimenter cet indispensable débat national.

Le temps est venu pour notre profession de faire valoir son apport indispensable à la bonne santé de nos concitoyens.

Je sais pouvoir compter sur votre engagement. Il en va de la santé de tous.

Soyez assurés, chères consœurs, chers confrères, de mon engagement à vos côtés, de mon admiration pour votre action et de mon soutien sans faille.

Pascale MATHIEU

Présidente du Conseil national de l’ordre des masseurs-kinésithérapeutes

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Jeudi 21mai 2020, je sors du cabinet.

Quelques patients post covid

commencent à prendre rendez-vous.

Place des fêtes, dans le 19ème arrondissement de PARIS, une vingtaine de motos est alignée en épis le long du trottoir. Ce sont les BRAV (brigade de répression de l’action violente). Je passe mon chemin et le continue vers l’hôpital Robert Debré.

Tout le boulevard extérieur est fermé par les forces de l’ordre. Matraques en main, casqués. Je me présente au barrage pour pouvoir passer en montrant ma carte professionnelle.

Refus clair et net.

« Vous ne passez pas monsieur il y a une manifestation devant l’hôpital, des éléments violents pourraient mettre votre sécurité en danger »

« ah bon ? Mais c’est une manifestation de qui ? »

TÉMOIGNAGES

« Des blouses blanches, des infirmiers, des gens comme ça... »

« Oui mais moi aussi je suis personnel de santé... »

« Justement… vous ne passez pas, demi-tour circulez »

Du coup j’apprends que les infirmières et infirmiers sont des gens dangereux... je ne savais pas Bon… Ça fait trois jours que plus personne n’applaudit les soignants le soir.

Les problèmes sont toujours présents, les soignants sont toujours épuisés, sous équipés, sous-payés.

Ce qui a changé et ce qui n’a pas changé depuis la grippe... Les politiques ont souligné le fait que ces personnels se sont sacrifiés pour lutter contre le covid… Non en fait ce sont les politiques qui ont sacrifié les personnels de santé pour leur cause, pour leur erreurs pour leurs fautes. La chargée de communication du gouvernement (c’est bête je ne me souviens plus de son nom) et ses messages incompréhensibles et risibles n’a pas facilité la mise en place des principes de sécurité sanitaire.

Ce qui a changé et ce qui n’a pas

changé depuis la grippe...

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Spécial COVID 19

La destruction du stock de 700 millions de masques pour cause de conservation dans un hangar insalubre, les

couacs, incohérences, et non-sens des communications à caractère sanitaire du gouvernement sont la cause d’une grande partie des dégâts causés par le covid.

Aujourd’hui s’il n’y a pas de deuxième vague, la page sanitaire de cette catastrophe va se tourner lentement pour laisser la place au chapitre

économique et social. Des manifestations de personnels de santé auront

probablement lieu dans les semaines ou mois à venir. Le gouvernement marquera surement sa reconnaissance au secteur de la santé à coups de matraques, rallongées à cette occasion, pour respecter la distance sociale. Rien ne changera vraiment. De notre coté, Pascale Mathieu, présidente de l’Ordre National rappelle qu’un déficit de 3 000 temps pleins dans le secteur salarié plombe toujours l’activité des services.

Les cabinets, en cours de réouverture vont se retrouver avec la gestion de 60 000 patients post covid en plus du reste et des factures décalées qui vont leur tomber dessus. Les mesures sanitaires vont également ralentir le travail et engager la responsabilité et la sécurité des kiné- sithérapeutes. Une nouvelle ère se profile, sachons l’aborder.

Le port des masques de façon généralisée, à temps, et systématique aurait probablement permis de ne pas avoir recours au confinement. La loi de modernisation du système de santé du 26 janvier 2016 avec la fusion de l’INPES de LINVS et de l’EPRUS a sonné le glas de l’attention que cette dernière structure.

Ce qui a changé et ce qui n’a pas changé depuis la grippe ...

L’EPRUS a été créé par la loi du 5 mars 2007 relative à la préparation du système de santé à des menaces sanitaires de grande ampleur. C’est un établissement public adminsitratif placé sous la tutelle du ministre chargé de la santé.

L’EPRUS a pour missions:

- la gestion administrative et financière de la réserve sanitaire, alors que la coordination et la doctrine de recours à la réserve sanitaire relèvent de la compétence de la de la DGS.

- l’acquisition, la fabrication, l’importation, le stockage, la distribution et l’exportation des produits et services nécessaires à la protection de la population faces aux mesures sanitaires graves ou pour répondre à des troubles de santé publique non couverts par le fait notamment d’une rupture de commercialisation.

- la mise en place en son sein, d’un établissement pharmaceutique chargé de la fabrication et de l’exploitation des produits de santé nécessaires à ces activités.

L’article L. 3135- du CSP révoit que les recettes de l’EPRUS sont constituées par : - des taxes prévues à son bénéfice ; - des redevances pour services rendus ; - le produit des ventes des produits et services ;

- les versements et remboursements mentionnés à l’article L. 1621-16 du CSP ; - une contribution à la charge du régime obligatoire de sécurité sociale dont le montant est fixé par les LFSS ; - des subventions de l’Etat ; - des produits divers, dons et legs ; - des emprunts.

https://histoiresduniversites.files.wordpress.

com/2020/04/1918-cat-in-a-face-mask- during-the-spanish-flu-epidemic.jpg?w=767

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SAINT ANTOINE

Les urgences de Saint Antoine sur le

pied de guerre

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Spécial COVID 19

La mobilisation active des

soignants des urgences de l’hôpital Saint Antoine Paris 12ème a eu dès le départ de cette pandémie un retentissement sur la prise en charge des patients. En effet, grâce à une organisation claire et bien définie par nos deux maitres de la discipline les Docteurs P.A Raynal et J. Sobotka, chacun s’est retrouvé à la bonne place.

Bien que nous luttions contre un phénomène invisible et meurtrier, dès l’arrivée à l’accueil des

urgences, un portrait du patient est dressé par une équipe aguerrie afin de l’orienter au mieux, selon deux flux distinct COVID + ou COVID -.

De plus, débutait une lutte liée au matériel médical et à son approvisionnement, comme les gels hydro-alcooliques, les masques, les lunettes, les charlottes, les gants, les blouses, les sur-blouses et les sur- chaussures.

Malgré une tension palpable, nos cadres ont pu subvenir à ces besoins en fin de compte, comme par miracle afin de sécuriser la prise en charge des patients et de nous mêmes.

Il est vrai que la famille des urgences a oublié sa propre famille afin d’assurer un roulement constant et invariable dans le calme et l’acquiescement malgré un turn over permanent tout au long de ces semaines.

Nous nous relevions sans rechigner et avons affronté ce « tueur masqué » jonglant avec discernement devant des tableaux cliniques d’une variabilité grandement diabolique : fièvre isolée, céphalée, confusion, nausée, vomissement, douleur abdominale, toux, gène thoracique conjonctivite, atteinte cutanée, se mêlant entre eux voire dégradant des situations préexistantes telles que diabète, insuffisance respiratoire ou cardiaque, chimiothérapie en cours ou insuffisance rénale chronique voire d’emblée des l’arrivée un SDRA et/ou défaillance multiviscerale aboutissant au décès malgré une réanimation bien conduite quel que soit l’âge.(...)

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Par DR Paul BERREBI Il est à noter également la place

essentielle de la kinésithérapie, pluri-quotidienne, dans la prévention des complications musculaires, articulaires, secondaires à l’alitement et à l’immobilisation prolongée des patients dans le service de réanimation.

La solidarité, la mobilisation et l’adaptation rapide de tous les services de l’hôpital à la situation a été exemplaire et unique et à permis de démontrer notre capacité face à l’inconnu.

Parmi les membres actifs de cette chaine des urgences beaucoup sont tombés dans cette lutte : des agents de sécurité ou de nettoyage, des aides soignantes, des infirmières, des cadres, des externes, des internes, des seniors avec à une évolution soit vers une guérison plus ou moins rapide soit vers la réanimation sans décès à ce jour.

Nous nous sommes relevés constamment et avons affronté le flux incessant des patients avec nos propres angoisses que nous masquions tout un chacun;

heureusement l’intervention rapide d’une équipe de psychologues nous a permis d’évacuer tous nos affects inavouables.

Quelle belle famille que celle des urgences ! Elle est unique et irremplaçable, chacun y trouve sa place rapidement au péril de sa vie.

Au final la balance est heureusement positive. Une majorité de patients guéris voire survivants nous ont individuellement touchés jusqu’aux larmes par la démonstration de leur gratitude

Mais attention restons vigilants et mobilisés.

Appliquons les gestes barrières afin d’éviter une nouvelle vague et là … ce n’est pas du cinéma.

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Spécial COVID 19

Reportage au CHU de La Pitié Salpêtrière

Le personnel soignant est depuis plusieurs semaines ovationné tous les soirs à 20h. les kinésithérapeutes, peu cités dans les médias, sont pourtant

présents dans la chaine de soins.

La fermeture recommandée par l’Ordre des cabinets est peut-être pour quelque

chose à cette quasi absence. Malgré tout, nos confrères hospitaliers sont en

première ligne des soins pour les patients atteints de covid et sortis de réanimation.

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En fait de salle de rééducation ou plateau.. C’est dans le couloir du service et au bout dans une petite alvéole vitrée que se fait le travail. Jérôme m’explique que c’est pour éviter une éventuelle contamination en dispersant les patients dans une autre salle du bâtiment que cette solution a été choisie.

Deux ou trois vélos, quelques élastiques, et des accessoires offerts par une grande enseigne de matériel de sport. Voilà le matériel dont disposent l’équipe de kinés. Jérôme prend son patient en charge pendant plus d’une heure, les gestes sont lents on sent que cet homme revient de loin, le souffle est court, il transpire, pourtant les exercices sont simples, doux et mesurés.

La saturation est prise

régulièrement, le saturometre passe d’un patient a l’autre après désinfection, toujours en gardant leurs distances les patients font leurs exercices de marche dans le couloir. Je suis impressionné par l’état dans lequel ils se trouvent. Ils marchent comme des vieillards mais sans l’être, pas de trace de traumatisme, juste l’air hagard et le geste lent. La diversité des âges, des origines, et l’uniformité des signes cliniques me fait penser à ces films de science-fiction ou une catastrophe extraterrestre atteint l’ensemble de la population . Les autres personnels du service, souvent oubliés sont également à l’œuvre, les aides-soignantes et femmes de ménages soigneusement équipées nettoient et désinfectent les chambres et les communs. Le travail est méticuleux, les gestes précis et appliqués.

CHU Pitié Salpêtrière, PARIS pavillon Marguerite Bottard

Le service dirigé par le

Dr Jesus Gonzalez, pneumologue, responsable de l’unité de

réhabilitation respiratoire, se situe au 3ème étage de ce pavillon.

Après un briefing à 9h orchestré par le chef de service, les consignes générales et les cas particuliers sont passés au crible : infirmiers, aide soignants et kinésithérapeutes rejoignent leurs postes de travail.

Tenue de rigueur, surblouse, masque ffp2 (de 2010..),

sur chaussures. Tout le matériel est sous clef et le gel hydro alcoolique à disposition dans des endroits discrets pour éviter le vol. Pour avoir vécu cette situation en URSS en 1980 les souvenirs ont émergé rapidement. Une telle situation de manque est proprement scandaleuse. Nous en reparlerons.

Jérôme, kinésithérapeute non voyant me conduit d’un pas assuré vers la chambre d’un patient.

Assis, sous O2 la cinquantaine cet homme sort de réanimation. Il a été trachéotomisé. Hébété il est à peine capable de se lever seul.

Désorienté il a l’air d’atterrir d’un voyage extraterrestre. Jérôme le prend en charge. Lever, puis direction la salle de rééducation pour une heure de travail ou plus.

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Spécial COVID 19

DR JESUS GONZALEZ,

Pneumologue, praticien hospitalier, responsable de l’unité fonctionnelle SSR respiratoire

Chercheur, INSERM, UMRS1158 Neurophysiologie respiratoire expérimentale et clinique

Enseignant, Faculté de médecine, Sorbonne Universités, UPMC, Paris 06

Le service a été « préparé » au covid. Le Dr Jesus Gonzlaves a senti le « vent venir » il dirige le seul SSR de Paris. Les chambres ont été redistribuées et équipée pour recevoir les patients sortis de réa et cela dès le début de l’épidémie de façon à accueillir les malades dans les meilleurs conditions possible. Il a donc fallu dans un premier temps traiter les patients non covid pour permettre les sorties, puis lorsque les blocs opératoires ont baissé leur activité, les admissions « courantes » ont diminué ce qui a permis d’accepter la vague d’arrivée covid +.

Parmi l’équipe de kinésithérapeutes certains sont en cours de préparation d’un master 2 en respi d’autres (3) sont expertes en ventilation non invasive certains sont stagiaires, étudiants en IFMK.

Le travail se fait dans le calme et la bonne humeur, chaque praticien est attentionné et la désinfection du matériel qui sert aux uns et aux autres se fait également au fur et à mesure. Les oxymètres, les vélos, tout ce qui est touché est immédiatement traité.

On sent tout de même un certains poids sur l’ambiance générale. Tout le monde est masqué, en blouse, surblouse, sur chaussons, rien n’est laissé au hasard.

Le patient de Jérôme est sur le tapis de marche, le rythme est lent, notre homme veut faire au mieux et il entame un exercice de 15 à 20 minutes. Il transpire à grosse gouttes, ce qui nous semblerai une petite balade est devenu pour lui, après quelques jours de réanimation une épreuve difficilement surmontable. Sous contrôle oxymétrique et cardiaque, sous les encouragements prudents de Jérôme, il pulvérise son record de la veille de plusieurs minutes. Le job est fait.

Tout se passe à un rythme de sénateur.

Comme dans d’autres services ou je me suis rendu, le manque de matériel de protection se fait durement sentir.

Des jeunes kinésithérapeutes risquent leur santé et celle de leurs proches pour combattre la maladie. Des tensions aux seins des familles de soignants causées par la peur, justifiée, ne simplifient pas la vie de ceux-ci.

Je voudrais dire ici la fierté que j’ai d’appartenir à cette profession. Combien je suis fier de voir ces jeunes professionnels s’engager parfois bénévolement pour sauver ce que le covid a laissé chez les malades survivants les plus atteints.

Par / Alain Abbeys

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Il s’agit là de de mon ressenti personnel, pas politique ni scientifique donc.

Je ne sais pas si j’aurais pu faire mieux ou pire, j’ai l’impression de ne pas avoir contrôlé grand-chose dans cette histoire, et ce n’est pas fini...

Depuis le début de l’année, j’avais l’impression de soigner « un truc bizarre », des tableaux cliniques atypiques se présentaient...

« Quelque chose » se passait, quelque chose se préparait. J’entendais les nouvelles venant de Chine, mais je ne les écoutais pas vraiment. C’est tellement loin la Chine.

On est maintenant au Niveau 2 de l’alerte sanitaire et les consignes du Ministère de la santé sont plus ou moins appliquées : « Appeler le 15 pour tester et isoler tout patient suspect »... Sauf que c’était pris en compte seulement si le patient avait voyagé en Chine, en Iran, en Corée du Sud ou en Italie... Pour le Val d’Oise, l’Ile de France ou autre lieu, la réponse était : « Alors non,

Je suis Susana Reula Garcia, ancienne attachée des Hôpitaux de Paris au service des urgences de l’hôtel Dieu, exerçant en tant que médecin libéral aux urgences de la Clinique de

la Défense de Nanterre. On m’a demandé de partager mon expérience durant cette période difficile.

ce n’est pas dans les Directives »...

Dommage, voilà un autre début de foyer qui passait, inaperçu.

On me taquinait : « tu ne veux plus me faire la bise !?»

« Pourquoi portes tu un masque, tu exagères ! », (sauf que j’ai toujours mis un masque pour les patients à risque ou quand je suis malade et me désinfecter les mains avant et après chaque patient fait partie de mes habitudes).

« Ça ne sert à rien ! Si ce n’est pas un masque ffp2 »... Mais on en avait que 5 ! Et pas un de plus une semaine après !

Pour éviter la contagion, on nous demande d’éviter de recevoir les patients en « présentiel » et de favoriser la Téléconsultation, le problème est qu’on ne peut pas prendre les constantes à distance, ni ausculter, ni suturer, ni plâtrer.

Cette façon de pratiquer la Médecine à ses limites, on va donc au contact des patients SANS PROTECTION.

TÉMOIGNAGES

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Spécial COVID 19

Un ami d’un ami, un ancien

collègue, m’a fourni de masques ffp2 de 2010 (depuis, je l’ai mis dans ma liste de millésimes, cette année et ce collègue), merci, merci, merci !!

Ça commence à chauffer fort... Le pic s’annonce !!

Il y a pas que les « patients » qui tombent malades, les collègues deviennent des patients... Certains disparaissent pendant deux semaines, un mois... Certains ne reviendront pas…

Je crois que je suis restée tétanisée durant, presque une semaine !!

On y va ? On n’y va pas ?... Je ne vais pas rester sans rien faire quand même ?... Allez, on y va!

Et alors, ou bien on ne fait

quasiment rien (parce que les gens ont peur d’aller voir les médecins donc TOUT S’ARRÊTE EN DEHORS DU COVID), ou bien on se lance dans le volontariat.

Bien ! On se sent plus utile, on s’habitue à côtoyer « la Bête », là on a des protections... Ouf !

Et on en apprend tous les jours, un peu trop d’un coup, on s’adapte un peu trop rapidement, un peu trop contradictoire, mais on n’a pas le choix, c’est au jour le jour.

Et la vie personnelle dans tout ça ? Je décide de me « confiner » une semaine avant la date officielle car une réunion de famille était prévue mais j’étais un peu malade.

Je ne voyais pas mon chéri, on ne mélangeait pas les foyers, et ma fille suivait « le confinement dans le confinement » comme elle aimait l’appeler, c’est à dire, douche en rentrant, pas de bisous, pas de câlins!

Et sans parler du reste de ma famille qui est encore plus loin, « tout le monde va bien... » Soulagement !!

ÇA VA MIEUX ENFIN ! Ce n’est pas fini mais ça va mieux !

Et maintenant ?

Au début on nous jette aux lions, la peur au ventre, sans protections devant l’ennemi invisible et inconnu.

Après on nous empêche de soigner, de prescrire parfois ce qui nous semble bon pour nos patients, les diagnostiqués suspects, on les isole chez eux « en famille » la plus part, sans les tester. On soulage sans soigner, on croise les doigts et on surveille que « cela ne tourne pas mal »... Et c’est tout !!... Très frustrant ! ET MAINTENANT notre rôle sera de rattraper tout le retard des patients

« non covid »

ET DE FAIRE LE FLIC ?... Le Covid va devenir Maladie à Déclaration Obligatoire et le laboratoire va envoyer directement les PCR positifs.

Bon Dieu, je crains que si quelqu’un ne veuille pas dire avec qui il a passé son temps, ne veuille pas être isolé à l’hôtel ou ne puisse pas se permettre de ne pas travailler, il ne vienne se faire soigner. Et on attend, on croise les doigts, et on espère que ça ne tournera pas mal.

Cette maladie réveille des réactions extrêmes ; certains ont presque

« honte » de le contracter, d’autres jouent à l’autruche ou sont dans le dénis total, d’autres encore présentent des comportements inconscients pouvant devenir criminels, et puis il y a ceux qui vivent dans la panique, l’angoisse et qui ne veulent pas mettre un pied dehors, pas facile pour le confinement !

Très difficile de trouver un juste milieu !

J’espère que le cauchemar ne va pas durer longtemps car on a besoin de vivre, de câliner les gens qu’on aime et de ne pas avoir peur d’amener cette saloperie à la maison, de pouvoir pratiquer « l’art de la médecine » ?!... Tu parles !!

Je demande juste de retrouver mon rythme d’avant, c’était déjà assez dur comme ça.

J’aimerais croire que la mémoire ne sera pas trop courte et que toute cette admiration et soutien ne disparaîtront pas en un coup d’éclat et qu’un peu de respect restera...

Est-ce trop demander ?

Et on attend, et on croise les doigts, et on espère que ce ne tournera pas plus mal.

MERCI A TOUS POUR VOTRE AIDE !!

Par Susana Reula

Garcia

(18)

Déconfiner vite et bien !

Le Premier ministre a présenté sa stratégie nationale du plan de déconfinement dans le cadre de la lutte contre l’épidémie de Covid-19, à l’Assemblée nationale, le 28 avril 2020. À partir du 11

mai, sa mise en œuvre va reposer sur le triptyque : PROTÉGER - TESTER - ISOLER.

Il y a urgence à déconfiner et faire redémarrer la vie économique et sanitaire de ce pays.

Nous ne reviendrons pas ici sur les mesures barrières individuelles indispensables (masques, lavage des mains, distance) qui visent à faire baisser la demande hospitalière (nombre de malades). Parmi ces mesures, nous ne reviendrons

pas non plus, mais d’autres y reviendront sûrement « après » pour demander des comptes, sur la pénurie de masques à

destination des professionnels du soin. Cette pénurie a en particulier obligé des soignants à fermer leurs cabinets et arrêter

leurs activités pour ne pas se mettre en danger et ne pas mettre en danger. D’autres ont payé de leur vie leur engagement…

L’heure est aujourd’hui au déconfinement. Il en va de l’économie du pays mais aussi de la santé de nos concitoyens qui est maintenant probablement plus en danger par le retard voire

l’absence de soins que par le coronavirus lui-même.

Et cette réussite et même vitesse du déconfinement est aussi conditionnée par l’offre hospitalière, c’est à dire la capacité en lits permettant d’absorber un flux de malades et offrant ainsi un

volant de sécurité qui a cruellement fait défaut.

« L’hôpital a tenu » ne cesse de rappeler l’exécutif mais en réalité il n’a pas tenu puisqu’il a fallu un confinement généralisé

et un arrêt complet des activités médicales hors COVID (déprogrammations) pour passer le cap. L’objectif est donc de

renforcer l’hôpital pour éviter un nouveau recours à ces deux extrêmes et minimiser les dégâts collatéraux (économiques,

retards aux soins, perte de chance…).

ISOLER TESTER PROTÉGER

C VID 19

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KINÉ le Mag N°3 -

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Spécial COVID 19

Dédier des hôpitaux COVID et des hôpitaux NON COVID

A l’instar de la Chine ou d’autres pays confrontés précocement au virus, l’offre hospitalière a rapidement été scindée en deux avec des hôpitaux COVID et des hôpitaux NON COVID avec screening systématique des patients à l’entrée. Des hôpitaux ont même été construits en 15 jours. Cette solution est particuliè- rement intéressante en zone de tension forte comme l’Ile-de-France (avec risque de redémarrage épidémique) et là où le nombre d’hôpitaux permet ce fléchage.

La prochaine vague certaine est celle de l’arrivée des patients NON COVID, déprogrammés et/

ou décompensés avec un retard de soins. Les hôpitaux doivent se concentrer sur ces patients urgemment et les services d’urgence, désertés pendant le confinement, commencent à avoir de nouveau des difficultés à trouver des lits. Cette vague se télescoperait avec la potentielle deuxième vague de malades COVID.

Les hôpitaux COVID doivent être capables de diagnostiquer (scanner, tests), surveiller et traiter ces patients sans que ce ne soit au détriment des autres. A titre d’exemple, l’Hôtel-Dieu de Paris est un hôpital central permettant d’accueillir ces patients et

pourrait devenir un des hôpitaux COVID de la capitale (urgences, scanner, lits et fluides d’oxygène opérationnels…).

Ouvrir des lits d’aval des services d’urgence hors réanimation

Les services d’urgence sont

confrontés en routine à un manque de lits d’aval avec des temps

d‘attente importants et des pertes de chance. En période épidémique, ces problèmes chroniques deviennent encore plus aigus. En 20 ans, 100 000 lits ont été supprimés sur le territoire.

Ces lits permettent l’hospitalisation de patients ne pouvant retourner à domicile, présentant des symptômes nécessitant une surveillance et une oxygénothérapie par exemple et ne pouvant donc être pris en charge dans les hôtels dédiés.

Ces lits COVID doivent permettre un traitement agressif avant le stade de la réanimation, et probablement éviter de nombreuses aggravations (cf. Boris Johnson sorti après quelques jours d’un traitement précoce avec oxygène).

De nombreuses études démontrent qu’il est souvent déjà trop tard quand les patients arrivent au stade de la réanimation. La vision binaire de cette maladie (rien ou réanimation) est fausse et conduit à penser et organiser les soins entre le domicile ou l’hôtel et la réanimation en négligeant l’hospitalisation hors réa. D’autres lits de post-réanima- tion sont également fondamentaux pour désengorger les réanimations et tous les professionnels de santé, notamment les kinésithérapeutes, y sont essentiels.

Augmenter les capacités de réanimation

Des réanimations récemment fermées comme à l’hôpital Jean-Verdier doivent maintenir leur activité ; en réarmer d’autres (matériel et personnels, venant de province ou respirateurs en cours de fabrication et livrables bientôt) semble plus logique et logistiquement plus simple que les solutions de dépannage et non pérennes (« one shot ») que sont les TGV et les transferts européens (sans parler du risque du transport, de la mobilisation en personnel pour peu de patients, du manque d’humanité de l’éloignement des familles…). Le transfert interrégional fait en plus courir le risque de faire circuler du virus d’une région contaminée vers une moins contaminée et d’y saturer ses réanimations. L’Allemagne avait 28 000 lits de réanimation vs. 5 000 en France ; elle a été capable d’augmenter à 40 000 lits alors que nous frisions la catastrophe avec 7 500 malades.

(20)

Plan d’embauche de personnels

L’une des limites rencontrées pour augmenter les capacités hospitalières est celle des effectifs. Pour rappel, plusieurs centaines de lits sont fermés à l’AP-HP faute d’infirmières notamment. Alors que les patients qui sortent de la phase aiguë de la maladie ont besoin de lits en soins de suite et de réadaptation, le constat est sans appel à l’AP-HP : à peine 3 000 lits sont actuellement ouverts sur un capacitaire normal de 3 700 lits.

Deux mesures peuvent

immédiatement être mises en œuvre dans l’attente d’un véritable de plan emploi-formation permettant de résoudre les crises de recrutement dans les établissements de santé et du secteur médico-social.

Premièrement : l’embauche d’agents hospitaliers, postes qui ne nécessitent aucune formation particulière, mais dont la présence dans les équipes peut permettre se soulager les tâches des aide-soignant(e)s, des infirmier(ère)s, des kinésithérapeutes, des médecins, … Deuxièmement : la mise en place de contrat de pré-embauche pour les étudiant(e) s en fin de formation avec un aménagement pour la validation de leurs diplômes.

Ces mesures sont essentielles pour pallier le sous-effectif préexistant avant la crise et aggravé depuis du fait des agents en arrêt maladie car infectés par le virus. Elles iront de pair avec une revalorisation salariale indispensable le « jour d’après » !

Conclusion

La crise du coronavirus est une crise capacitaire (masques, tests et lits).

Quelles que soient les mesures prises et leur respect par la population, la vitesse et la réussite du déconfinement sont aussi directement

proportionnelles au nombre de lits d’hospitalisation.

En ce sens, le monde du soin libéral et celui du soin hospitalier sont plus que jamais interdépendants.

A défaut, il faudrait ré-arrêter le pays et tous les autres soins avec des conséquences humaines et économiques insupportables pour notre pays.

Par Dr Gérald KIERZEK, Médecin des

Hôpitaux, à l’Hôtel-Dieu

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Spécial COVID 19

LA KINESITHERAPIE RESPIRATOIRE DU NOURRISSON DE NOUVEAU LA CIBLE DE LA PRESSE ET DES INSTITUTIONS

L’arrivée de nouvelles combinaisons de pathologies, dans des conditions sanitaires renforcées va bouleverser nos pratiques quotidiennes.

Il va falloir reposer les bases des traitements dans ce nouveau contexte.

Ce travail est réalisé par Didier Billet membre du collège de masso kinesitherapie dans le cadre d’une demande des syndicats de façon à valider une cotation

« covid 19 » dans notre nomenclature. Il est repris ici pour montrer la complexité du tableau présenté par ce nouveau type de patients. Il peut servir de référence ou de rappel à tout un chacun pour la prise en charge de ses patients en hôpital en centre

ou en cabinet.

Les indications fournies sont données en l’état actuel des connaissances.

L’équipement, la distanciation, vont réduire nos capacités d’absorption en cabinet.

L’aménagement et l’organisation du cabinet seront différents.

La formation semble indispensable pour affronter cette nouvelle situation.

L’imbrication des pathologies, le risque de croisement des contaminations et la suite des soins précédemment entamés combinés ou non au covid,

l’aggravation des cas dus au confinement risque de poser quelques problèmes.

Les formations elles même vont changer de format. Le distanciel sera probablement la seule possibilité pour quelques temps. Pour la suite nous devrons nous plier aux recommandations génériques. Les pratiques devront se faire avec les mêmes

précautions que celles prise prises envers nos patients.

RÉÉDUCATION DU PATIENT POST COVID-19 DIDIER BILLET

S ÉCIAL P

C VID 19

/ Par Didier BILLET

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Contexte

Sur le plan respiratoire :

Nous retrouvons une atteinte respiratoire de type syndrome de détresse respiratoire aiguë (SDRA). Cette pneumonie, peut évoluer vers une fibrose dans un second temps, avec trouble de la diffusion [5, 9, 11].

Par analogie au SARS [5], une insuffisance respiratoire restrictive par faiblesse des muscles

respiratoires peut s’installer, y compris le diaphragme, qui peut perdre de 30 à 50% de sa force suite à la ventilation mécanique [6,

8].

Nous pouvons nous attendre à ce que 25% des patients souffrent d’un syndrome restrictif [13,

14, 15], avec une possibilité de récupération de la fibrose secondaire jusqu’au 6° mois [16]. On peut également retrouver des troubles de ventilation pouvant aller jusqu’à l’atélectasie, secondaire à l’alitement, chez les patients les plus âgés, sans forcément de contexte de ventilation mécanique [17]. Des études ont montré que les survivants des formes sévères du SARS 2003 avaient des séquelles pulmonaires persistant jusqu’à 15 ans après avoir contracté la maladie [1].

Sur le plan cardio-vasculaire :

Les lésions cardio-vasculaires décrites sont de type myocardite et thromboemboliques. Elles sont liées soit au tropisme du virus pour le tissus, soit d’origine iatrogène [18] [9]. Ces lésions peuvent aussi causer un déconditionnement à l’effort d’origine cardiovasculaire [19, 20].

Sur le plan neuro-musculaire   :

Le COVID-19 pourrait entrainer des atteintes méningo-

encéphalitiques, médullaires et neurologiques périphériques [21, 22].

Sur le plan musculo- articulaire :

L’intubation prolongée, les cures de décubitus ventral et les postures liées aux voies d’abord ont pu générer des situations d’ankylose articulaire, ou de rétraction musculo-tendineuses.

Si nous reprenons en synthèse les réponses rapides de la HAS en médecine physique et réadaptation 

[1]

et les analyses de l’ERS 

[2]

concernant le COVID-19 nous pouvons noter que les

atteintes dues au coronavirus sont polymorphes.

RÉÉDUCATION DU PATIENT POST COVID-19

/ Par Didier BILLET

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Spécial COVID 19

Les complications :

Les complications sont soit liées aux comorbidités pré-existantes à l’infection par le coronavirus (obésité, insuffisance rénale, respiratoire ou cardiaque), soit liées à la prise en charge médicale « agressive » pour assurer la survie des patients. On retrouve en particulier les conséquences de l’immobilité et des séjours prolongés en soins intensifs [4].

Ces complications du décubitus prolongé (sarcopénie, escarre, déconditionnement musculaire à l’effort [23,

24, 25] rétractions musculo-tendineuses [26], limitations articulaires [26], syndrome de désadaptation

psychomotrice [27], dénutrition sévère multifactorielle [28]) seront beaucoup plus marquées chez les sujets âgés ou fragiles.

Comme lors de toute réanimation, des troubles de déglutition dont la fréquence est corrélée à la durée de ventilation mécanique peuvent être retrouvés en post-extubation [29], liés à une fatigue des muscles

responsables de la déglutition [30]. Notons que les troubles de déglutition sont déjà présents chez la personne âgée saine, et risquent donc d’être majorés dans cette population.

D’autres déficiences ont été décrites dans cette infection : neurocognitives, digestives, hépato-rénales, métaboliques, psychiatriques, etc.

Les séquelles :

Elles peuvent être secondaires aux atteintes

spécifiques de l’infection virale et à l’emballement du système immunitaire, mais aussi aux complications

« non spécifiques » du (SDRA) [3].

Par assimilation au SARS, nous notons que dépression et fatigue chronique ont été reportées jusqu’ à 4 ans post-infection [31, 32, 33, 34].

Par analogie [12], on peut supposer qu’il y aura des séquelles sévères pulmonaires, neurologiques, cardiaques et musculo-squelettiques chez certains survivants du COVID-19, qui pourraient entrainer des limitations d’activités et des restrictions de participation [35, 36, 37].

On retrouve également dans la littérature une importante prévalence de chutes, liées à la faiblesse musculaire, mais également à des troubles de l’équilibre [38] et vertiges dans les observations provenant des études menées en Chine [20, 39].

Il faut également garder à l’esprit que l’âge et la durée de séjour en réanimation [40], mais également le statut socio-économique du patient [41] ont une influence importante sur la récupération physique après réanimation.

(24)

Évaluation du patient

Proposition basée sur les réponses rapides de la HAS

 [1, 42]

Anamnèse : .

Age, taille et poids.

.

Histoire de la Covid-19 chez ce patient : soins intensifs ou réanimation ?

Ventilation invasive ou non ? Durée de cette ventilation invasive et difficultés de sevrage.

.

Environnement technique du patient : oxygénothérapie, ventilation, alimentation

.

Antécédents du patient : il sera important en particulier de connaitre la préexistence d’une maladie respiratoire (BPCO) ou cardio-vasculaire

.

Compte rendu d’hospitalisation

Interrogatoire : .

Déficits notés par le patient et/

ou son entourage

.

Plaintes les plus fréquentes

.

Conséquences fonctionnelles

.

Signes de dégradation de l’état général

RÉÉDUCATION DU PATIENT POST COVID-19

/ Par Didier BILLET

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Spécial COVID 19

.

Etat stable au repos : - SpO2

.

Présence d’une assistance respiratoire : - Fr - Trachéotomie

- Oxygénothérapie : posologie

- Ventilation : VNI ou ventilation sur canule de trachéotomie, durée de la ventilation.

.

Type ventilatoire :

- Ventilation spontanée ou avec assistance - Fréquence ventilatoire au repos

- Cotation de la dyspnée au repos et dans les AVQ (MMRC)

- EFR ou spirométrie dès que possible, valeurs de PIM et PEM - Peak-flow et éventuellement peak-flow à la toux.

- Décompte en expiration (compter sans reprendre une nouvelle inspiration).

.

Conséquences sur l’hématose : - SpO2 au repos

- Si possible gaz du sang

.

Adaptation à l’effort : - Si possible TM6

- Tolérance à l’effort sur échelle de Borg modifiée ou EVA - Si indication test d’exercice chez le pneumologue ou test d’effort chez le cardiologue

.

Auscultation :

- Recherche d’un encombrement, d’un trouble de ventilation.

.

Evaluation de l’encombrement : - Si plus d’une expectoration / heure

- Modification sensible de la fréquence ou de la qualité de l’expectoration

.

Evaluation des troubles attentionnels et de l’orientation temporo-spatiale (MMS : Mini Mental State ou MoCA : Montreal Cognitive Assessment)

.

Mesure de l’anxiété et dépression (Hospital and Anxiety Depression Scale) [43].

.

Mesure des amplitudes articulaires en degrés.

.

Testing moteur qualitatif ou quantitatif (MRC-SS et force de préhension au Jamar coude fléchi).

.

Mesure de la force du quadriceps 1RM (dynamomètre standard ou isocinétique [44, 45] pour les patients les moins sévères.

.

Evaluation du statut du patient :

- Evaluation du risque de fausse route et de l’engagement du pronostic vital [73, 74]

- Troubles mineurs appréciés par le retour des signes cliniques par le patient ou son entourage.

- Mise en place de techniques substitutives : hydratation par voie sous cutanée, alimentation entérale ou

parentérale.

.

Evaluation des capacités pour les activités quotidiennes : Barthel, Mesure de l’Indépendance Fonctionnelle.

.

Evaluation de l’équilibre : équilibre postural assis / debout, Berg Balance Scale.

.

Fonction motrice globale :

- Test de lever de chaise en 1 mn, avec monitoring de la Fc, Fr et SpO2, et évaluation de la dyspnée [46] :

> 19 = bonnes capacités

Entre 12 et 19 = capacités limitées

< 12 = capacités dégradées - Timed Up and Go test (TUG) [47].

.

Etat stable au repos : - Fc- Pa

.

Antécédents de maladie cardio-vasculaire

Déficience respiratoire : Déficiences cognitives et psychologiques :

Déficiences motrices :

Troubles de la déglutition :

Mesures des capacités et performances fonctionnelles :

Déficience cardio-vasculaire :

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Rééducation

Principes :

.

Du fait du contexte de crise sanitaire, aucun risque ne doit être pris pour le patient. Ne pas hésiter, surtout en début de prise en charge à proposer la visite au domicile.

.

Respecter scrupuleusement les consignes d’hygiène si le patient est accueilli au cabinet.

.

En fonction de son état général, les séances de rééducation devront être adaptées à la fatigabilité du patient. Ne pas hésiter à proposer deux séances courtes dans la journée si elles sont mieux tolérées. Ne pas hésiter à recourir au télésoin pour la seconde séance quotidienne si le contexte le permet.

Précautions :

.

Une polypnée supérieure à 22 cycles/mn contre indique tout exercice actif.

.

En cas de SpO2 < 90% au cours des exercices, une prescription d’oxygénothérapie à l’exercice sera à discuter avec le médecin référent.

.

Une diminution de la SpO2 de plus de 4 points (par rapport à la valeur de repos) au cours des exercices nécessite une adaptation de l’intensité de l’exercice, ou une adaptation du débit a l’effort de l’oxygène a discuter avec le médecin référent.

RÉÉDUCATION DU PATIENT POST COVID-19

/ Par Didier BILLET

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Spécial COVID 19

.

Travail postural de type core stability

.

Verticalisation des patients en surveillant Pa et pouls et avec contention veineuse adaptée.

.

Récupération ou préservation des amplitudes articulaires par mobilisation passive, travail actif et postures [48] : membres inférieurs (équin de cheville), ceinture scapulaire et rachis .

.

Renforcement musculaire [48] : Privilégier le renforcement

musculaire global au début. Le renforcement musculaire analytique et dynamique d’intensité progressive peut être associé aux transferts assis/debout, marche aidée, éventuellement cycloergomètre, stepper et tapis roulant [49].

.

Renforcement musculaire dynamique contre résistance selon la tolérance respiratoire. L’utilisation de stimulation électrique (EMS) peut être intéressante pour les patients les plus faibles [50].

- Travail de l’endurance musculaire, par des séries « longues », par exemple 3 à 5 séries de 15 répétitions au moins, avec un temps de récupération de 30 à 60 secondes.

.

La surveillance de la tolérance aux exercices est à réaliser par échelle de Borg modifiée ou échelle numérique, mesure du pouls, et SpO [64]. Intérêt sur l’anxiété et la dépression [64].

.

Recommandations pour la reprise d’activités physiques de faible intensité :

- Intensité recommandée entre le repos (1,0 MET) et activité physique légère (< 3,0 MET), intensité de dyspnée ≤ 3/10 sur l’échelle de Borg (essoufflement modéré permettant de parler mais pas de chanter), au moins pendant les 6 à 8 premières semaines suivant le retour à domicile [50]

- Travail sur cycloergomètre sur la base de fréquence cardiaque cible dans un second temps.

- Fréquence : au moins 3 séances par semaine, ou plus si les séances sont courtes.

- Temps d’activité de 15 à 45 minutes par séance selon la condition physique du patient ; pour les patients fragiles préférer les exercices intermittents selon les recommandations des sociétés savantes [67, 68, 69, 70].

- Il est difficile de mesurer l’impact attendu des interventions de réadaptation chez les survivants de COVID-19. L’innocuité et l’efficacité pourraient être comparables à celles observées chez les patients atteints de BPCO, d’asthme (sévère), de fibrose pulmonaire idiopathique (IPF), de cancer du poumon, etc. [70].

.

Les exercices ventilatoires préparent le reconditionnement aux efforts [54].

.

Les exercices visant à améliorer le contrôle de la ventilation avec pour objectifs d’augmenter le volume courant [55], diminuer les conséquences psychologiques (stress, anxiété et dépression) [56, 57, 58, 59] , avec un temps expiratoire plus long que le temps inspiratoire afin d’éviter la fatigabilité diaphragmatique [60].

.

Le travail en position assise, penchée en avant, avec appui des membres supérieurs favorise le travail diaphragmatique et le recrutement des inspirateurs accessoires en chaine fermée [61].

.

Les patients avec une PIM ≤ 60 cmH2O bénéficient du

renforcement des inspirateurs qui améliore la pression inspiratoire maximale (PIMax) et la tolérance à l’effort [10, 62, 63].

.

Le travail lèvres pincées [64].

.

La surveillance de la tolérance aux exercices est à réaliser par échelle de Borg modifiée ou échelle visuelle analogique, mesure du pouls, et SpO2 [66].

.

En l’absence de risque, mise en place de techniques compensatrices puis restauratrices.

- Techniques compensatrices :

- Postures lors de la déglutition, par exemple antéflexion de la tête.

- Adaptation diététique de l’alimentation : eau gélifiée, eau froide ou pétillante, alimentation mixée de viscosité adaptée [71], contrôle de l’absence de stase après la déglutition.

- Techniques restauratrices :

- Analytique, sans aliment, buccal et laryngé

- Fonctionnel, avec aliment de qualité choisie [72], contrôle de la déglutition et efficacité de la toux post-déglutition.

.

Disposition d’un aspirateur de mucosités avec sonde de taille adaptée et canule de Yankauer.

.

Travail de l’équilibre [51]

.

Travail des transferts [52, 53]

.

Lutte contre les troubles de la posture et de la marche.

.

Travail fonctionnel sur les AVQ, particulièrement au domicile du patient

Rééducation locomotrice : Réentrainement à l’effort :

Rééducation respiratoire : Rééducation de la déglutition :

Autonomie du patient :

(28)

S ÉCIAL P

C VID 19

Conclusions

De ce travail mené par Didier Billet, nous pouvons déduire que notre exercice va rentrer dans une nouvelle ère. Si tous les patient post covid

ne présenteront pas le tableau complet décrit ci-dessus, Il semble probable que beaucoup souffriront de formes atténuées ou déjà

partiellement récupérées de ces atteintes.

Ce travail s’adresse dans sa forme la plus complète aux kinésithé- rapeutes servant dans les SSR, mais nous donne de précieuses indications sur la pluralité des pathologies engendrées par ce virus.

Pratiquement nous allons avoir en cabinet des patients épuisés, douloureux, essoufflés, qui nécessiteront en partie des soins techniques, mais également des soins de base. Le massage sera

l’entrée en matière, souvent négligé, associé aux étirements et mobilisations.

La thérapie manuelle sera utilisée pour contrer les douleurs dues aux postures prolongées durant les périodes de coma artificiel. On pourra également se référer

à cet article pour discerner et traiter certains signes chez ce nouveau type de

patients.

Il est à noter dans ce document que les signes respiratoires, si ils sont de même nature que ceux du SRAS 2003 peuvent être présents 15 ans après. Ce qui en dit long sur la charge de travail qui nous attend dans les années à venir.

Naturellement tous les gestes de rééducation devront être exécutés dans le contexte sanitaire que nous connaissons.

Je reste assez perplexe, connaissant l’inertie de notre administration

medico sociale quant à la réponse rapide et concrète qu’elle devra

donner pour la prise en charge financière de ces nouvelles contraintes.

Références

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