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Quelques repères pour lire le texte de la création en sept jours Gn 1,1-2,3.

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Texte intégral

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Eveil à la foi – Diocèse de GRENOBLE-VIENNE –La Création 2008 – Fiche « Repères bibliques »- 1/5

Quelques repères pour lire le texte

de la création en sept jours Gn 1,1 - 2,3.

Sur l’écriture de ce texte :

Le récit biblique de la création en sept jours ou récit des origines, a sans doute été écrit après le retour d’exil, au V° siècle avant J.C. Il ne s’agit pas du plus ancien des textes de la Bible mais d’une merveilleuse introduction rédigée vers la fin de l’acte d’écrire.

On trouve deux récits de la création au début de la Bible. C’est une indication, il n’y a pas une mais plusieurs manières d’essayer de dire l’origine. Cependant notre texte a été placé en premier ; il a donc une fonction spécifique.

Il joue pleinement son rôle d’introduction : tout n’y est pas dit, mais il ouvre des pistes, pose des repères, des figures qui vont trouver écho et sens progressivement. Ce texte ne se suffit pas à lui-même, il invite le lecteur à aller plus loin dans le livre.

L’écriture de ce récit est l’œuvre d’un croyant en un Dieu bon dès l’origine. Il croit que Dieu, en créant, s’écrie tous les jours : « Que c’est bon, que c’est très bon ! ». Il ne cherche pas à répondre au « comment » de la création. Son récit, tel un poème sur le sens de la vie, touche en douceur les questions sur la vie et la mort, sur le sens de l’existence, sur les lois de la vie.

Quel genre littéraire ?

Cette introduction tient du style du « récit » puisqu’elle raconte, et plus précisément du genre

« mythe fondateur » au sens le plus fort puisqu’elle dit l’origine.

Rythmée par des expressions qui se répètent, elle rejoint, alors, le genre des psaumes (en particulier le Psaume 36).

Son utilisation pour la vie liturgique (texte lu lors de la vigie pascale) indique que ce texte est fondateur d’une communauté. En exprimant une foi en UN Dieu créateur, il devient alors proche d’un crédo.

Rien n’est laissé au hasard dans ce texte rythmé et structuré comme une poésie, si tant est que ce mot soit pris dans son sens originel : création et non simplement esthétisme.

Le genre littéraire de ce texte est ainsi à la frontière entre plusieurs modes d’écriture pour approcher un mystère, le mystère de la vie.

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Eveil à la foi – Diocèse de GRENOBLE-VIENNE –La Création 2008 – Fiche « Repères bibliques »- 2/5

Différents plans qui se complètent : les sept jours de la création, les trois temps du poème et les dix paroles de Dieu.

La création se déroule bien en sept jours. Mais ces sept jours sont soumis à une ordonnance plus fondamentale de trois phases :

Une phase de quiétude initiale : Gn 1, 1- 2

Le texte s’ouvre par la description d’un ensemble calme et paisible. Rien n’est distingué et l’Esprit de dieu englobe tout de sa quiétude. Telle est cette phase de quiétude qui va tout transformer.

Une phase d’action : les six premiers jours : Gn 1, 3-31

La phase d’action occupe les six jours dans lesquels se déploie toute l’activité créatrice de Dieu. Il s’agit d’une série d’opérations de « séparation ». Ces opérations, de complexification croissante, sont organisées en deux grands cycles :

I. Mise en place des éléments fondamentaux : Jour un : lumière et ténèbres, jour et nuit.

2° jour : les eaux d’en haut et les eaux d’en bas,

Le ciel et les eaux, le haut et le bas.

3° jour : la terre et la mer, le continent et le végétal. Ce jour s’achève en faisant apparaître un principe vital : reproduction et fécondité. Ce qui sera repris au cinquième puis au sixième jour.

II Aménagement de ses éléments fondamentaux : 4° jour : le grand et le petit luminaire

5° jour : les bêtes des eaux et les bêtes du ciel.

6° jour : les bêtes de la terre et

enfin l’homme et la femme.

Un monde défini s’installe peu à peu comme un univers de différences organisées et productrices de vie. Au terme du processus, il y a l’homme, pas solitaire, pas individuel,

« l’homme » en tant que « deux associés » : mâle et femelle. Deux, différents, tenus l’un par l’autre et qui tiendront l’un part l’autre. Cette figure d’altérité inscrite au fondement de l’humanité se trouve désignée ici comme « la ressemblance » de Dieu. Les traits de Dieu sont désormais tracés dans le tissu même de l’humanité.

Une phase de repos : le septième jour. Gn 2, 1-3.

Ce septième jour est en correspondance exacte avec la phase de quiétude initiale. Mais il s’agit cette fois de repos et de sanctification.

C’est ainsi le temps du retrait de Dieu. Il s’efface ayant opéré l’essentiel non pas la création du monde mais l’inscription de son être au cœur même, au « corps » même de l’humanité.

Dans le repos du septième jour, Dieu n’est pas fatigué mais il est satisfait : il y a désormais l’homme. Dieu est sorti de lui-même dans la création, poussé par la soif d’un partenaire, par le désir de relations à inventer…Dieu se repose, il attend, il espère.

Pour l’auteur de ce récit, une création divine n‘est pas d’abord une production mais une relation. Dieu, dans la bible, se révèle donc comme un Dieu désirant passer alliance avec d’autres, voulant créer des relations. C’est pour créer ces liens, qu’il tranche, sépare, rend autonome. Il ne s’impose pas par le don, il veut que les choses soient dites, nommées, éclairées ; il veut que les partenaires soient libres. Dieu aime mais sépare et libère de

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Eveil à la foi – Diocèse de GRENOBLE-VIENNE –La Création 2008 – Fiche « Repères bibliques »- 3/5 l’esclavage. C’est un amour qui rend Dieu vulnérable, sensible à la manière dont il est reçu, il est à la merci de nos mains, de nos paroles, de notre réponse à son amour. Il s’en tient là quoi qu’il arrive…et il tient cette place grâce au pardon !

La création crée une relation unique, libre et divine.

Il est un deuxième plan,

moins repéré, mais tout aussi net et rythmé par les récurrences de l’expression « Dieu dit ». Le plan devient alors : un titre (Gn1, 1- 2), puis dix paroles introduites par « Dieu dit », et un final un peu développé (Gn2, 1-4).

Dans une organisation en dix paroles, on peut voir que la structure interne se déploie selon deux groupes de cinq paroles, comme pour les dix commandements organisés en deux tables de la loi. De fait, les cinq dernières paroles ont un contenu cohérent qui concerne les êtres vivants : oiseaux poissons, bêtes sauvages, animaux et l’homme... Les cinq premières paroles peuvent être comprises comme les préalables nécessaires à la venue des êtres vivants. Il est remarquable que ces deux grandes parties contiennent le même nombre de mots dans le texte hébreu (207 et 206 mots).

Ces deux plans ne s’opposent pas ; ils indiquent une construction serrée et voulue à plusieurs rythmes, un peu comme se superposent et se complète les rythmes de la semaine et du mois.

Qu’est-ce que l’homme veut dire quand il écrit « Dieu dit » ?

Car bien sûr, c’est l’homme qui dit et écrit que c’est Dieu qui parle. L’homme confesse que sa parole est Parole de Dieu. Pur anthropomorphisme ? Oui, car Dieu nous parle bien à travers la parole d’homme. Et non, car affirmer « Dieu parle » est un acte de foi et pas une projection en la Parole de Dieu silencieuse et cachée dans la parole de l’homme. Nous croyons que ce qui fonde la parole de l’homme, ce qui lui confère la gravité de la vérité, c’est Dieu parlant au cœur de l’homme et écouté.

Oui, c’est ainsi que « Dieu dit », dans le silence et dans le bruit de nos paroles d’homme. Pour l’entendre, nous avons à affiner notre écoute, à traverser le texte comme on traverse la mer rouge, avec l’aide de l’esprit qui souffle sur la mer pour l’ouvrir là où il ne semblait pas y avoir d’issue.

Texte écrit d’après la lecture de :

« Récit de l’origine » Bruno REGENT ,sj

Revue VIE CHRETIENNE, supplément au n° 520 Conférence « Dieu, Père, Créateur »

Jean Claude GIROUD

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Eveil à la foi – Diocèse de GRENOBLE-VIENNE –La Création 2008 – Fiche « Repères bibliques »- 4/5

Livre de la Genèse (Gn 1, 1-31)

Introduction

1

01 Au commencement, Dieu créa le ciel et la terre.

02 La terre était informe et vide, les ténèbres étaient au-dessus de l'abîme et le souffle de Dieu planait au-dessus des eaux.

Première parole Jour un

03 Dieu dit : « Que la lumière soit. » Et la lumière fut.

04 Dieu vit que la lumière était bonne, et Dieu sépara la lumière des ténèbres.

05 Dieu appela la lumière « jour », il appela les ténèbres « nuit ». Il y eut un soir, il y eut un matin : ce fut le premier jour.

Deuxième parole 2° jour

06 Et Dieu dit : « Qu'il y ait un firmament au milieu des eaux, et qu'il sépare les eaux. »

07 Dieu fit le firmament, il sépara les eaux qui sont au-dessous du firmament et les eaux qui sont au-dessus. Et ce fut ainsi.

08 Dieu appela le firmament « ciel ». Il y eut un soir, il y eut un matin : ce fut le deuxième jour.

Troisième parole 3° jour

09 Et Dieu dit : « Les eaux qui sont au-dessous du ciel, qu'elles se rassemblent en un seul lieu, et que paraisse la terre ferme. » Et ce fut ainsi.

10 Dieu appela la terre ferme « terre », et il appela la masse des eaux « mer ». Et Dieu vit que cela était bon.

Quatrième parole 3° jour

11 Dieu dit : « Que la terre produise l'herbe, la plante qui porte sa semence, et l'arbre à fruit qui donne, selon son espèce, le fruit qui porte sa semence. » Et ce fut ainsi.

12 La terre produisit l'herbe, la plante qui porte sa semence, selon son espèce, et l'arbre qui donne, selon son espèce, le fruit qui porte sa semence. Et Dieu vit que cela était bon.

13 Il y eut un soir, il y eut un matin : ce fut le troisième jour.

Cinquième parole 4° jour

14 Et Dieu dit : « Qu'il y ait des luminaires au firmament du ciel, pour séparer le jour de la nuit ; qu'ils servent de signes pour marquer les fêtes, les jours et les années ;

15 et qu'ils soient, au firmament du ciel, des luminaires pour éclairer la terre. » Et ce fut ainsi.

16 Dieu fit les deux grands luminaires : le plus grand pour régner sur le jour, le plus petit pour régner sur la nuit ; il fit aussi les étoiles.

17 Dieu les plaça au firmament du ciel pour éclairer la terre,

18 pour régner sur le jour et sur la nuit, pour séparer la lumière des ténèbres. Et Dieu vit que cela était bon.

19 Il y eut un soir, il y eut un matin : ce fut le quatrième jour.

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Eveil à la foi – Diocèse de GRENOBLE-VIENNE –La Création 2008 – Fiche « Repères bibliques »- 5/5

Sixième parole 5° jour

20 Et Dieu dit : « Que les eaux foisonnent d'une profusion d'êtres vivants, et que les oiseaux volent au-dessus de la terre, sous le firmament du ciel. »

21 Dieu créa, selon leur espèce, les grands monstres marins, tous les êtres vivants qui vont et viennent et qui foisonnent dans les eaux, et aussi, selon leur espèce, tous les oiseaux qui volent.

Et Dieu vit que cela était bon.

22 Dieu les bénit par ces paroles : « Soyez féconds et multipliez-vous, remplissez les mers, que les oiseaux se multiplient sur la terre. »

23 Il y eut un soir, il y eut un matin : ce fut le cinquième jour.

Septième parole 6° jour

24 Et Dieu dit : « Que la terre produise des êtres vivants selon leur espèce, bestiaux, bestioles et bêtes sauvages selon leur espèce. » Et ce fut ainsi.

25 Dieu fit les bêtes sauvages selon leur espèce, les bestiaux selon leur espèce, et toutes les bestioles de la terre selon leur espèce. Et Dieu vit que cela était bon.

Huitième parole 6° jour

Dieu dit : « Faisons l'homme à notre image, selon notre ressemblance. Qu'il soit le maître des poissons de la mer, des oiseaux du ciel, des bestiaux, de toutes les bêtes sauvages, et de toutes les bestioles qui vont et viennent sur la terre. »

27 Dieu créa l'homme à son image,

à l'image de Dieu il le créa, il les créa homme et femme.

Neuvième parole 6° jour

28 Dieu les bénit et leur dit : « Soyez féconds et multipliez-vous, remplissez la terre et soumettez- la. Soyez les maîtres des poissons de la mer, des oiseaux du ciel, et de tous les animaux qui vont et viennent sur la terre. »

Dixième parole 6° jour

29 Dieu dit encore : « Je vous donne toute plante qui porte sa semence sur toute la surface de la terre, et tout arbre dont le fruit porte sa semence : telle sera votre nourriture.

30 Aux bêtes sauvages, aux oiseaux du ciel, à tout ce qui va et vient sur la terre et qui a souffle de vie, je donne comme nourriture toute herbe verte. » Et ce fut ainsi.

31 Et Dieu vit tout ce qu'il avait fait : c'était très bon. Il y eut un soir, il y eut un matin : ce fut le sixième jour.

Final 2

01 Ainsi furent achevés le ciel et la terre, et tout leur déploiement.

02 Le septième jour, Dieu avait achevé l'œuvre qu'il avait faite. Il se reposa, le septième jour, de toute l'œuvre qu'il avait faite.

03 Et Dieu bénit le septième jour : il en fit un jour sacré parce que, ce jour-là, il s'était reposé de toute l'œuvre de création qu'il avait faite.

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