EVALUATION DES BESOINS DE PROTECTION DES MENAGES DEPLACES DANS LES
FAMILLES D’ACCUEIL A BUNIA ET IGA BARRIERE
PROVINCE ITURI - OCTOBRE 2019
Photo : Femme seule cheffe de ménage avec ses enfants déplacés dans le quartier Ngatsukpa dans la localité d’Iga Barrière - © Intersos
Rapport évaluation protection à Bunia et Iga Barrière - Septembre 2019 Page | 2
Table des matières
CONTEXTE ... 3
METHODOLOGIE... 4
RESUME ... 4
RESULTATS DETAILLES ... 5
Profil démographique ... 5
Tendances des mouvements de populations ... 6
Principales problématiques de protection affectant les personnes déplacées ... 6
Cohabitation pacifique, cohésion sociale et sécurité ... 7
Occupations et stratégies de survie ... 7
Besoins prioritaires ... 8
Logement et abri ... 8
Personnes à besoins spécifiques ... 9
Solutions aux problèmes de déplacements (selon les déplacés) ... 9
ANNEXES ... 10
Rapport évaluation protection à Bunia et Iga Barrière - Septembre 2019 Page | 3
CONTEXTE
Depuis décembre 2017, les habitants de la Province de l’Ituri, spécifiquement ceux du territoire de Djugu, font face à une insécurité entretenue par des hommes armés non identifiés. Plusieurs villages ont été attaqués par ces hommes, suivis d’exactions (meurtres, viols, incendies de cases, etc.). Face à cette insécurité, à laquelle s’ajoutent des tensions intercommunautaires, les civils se sont déplacés hors de leurs foyers.
Au mois de mars 2018, un mouvement de retour spontané des personnes avait débuté dans certaines localités du territoire de Djugu. Ce mouvement avait eu lieu grâce aux efforts consentis par les éléments des Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC), les éléments de la Police Nationale Congolaise (PNC), les Casques Bleus de la Mission de l'Organisation des Nations unies pour la Stabilisation en République Démocratique du Congo (MONUSCO) et les messages de paix lancés par les chefs des Chefferies/Secteurs et leaders communautaires.
Suite à cette accalmie, au mois d’avril 2018, le gouvernement de la République Démocratique du Congo (RDC) a facilité l’opération de retour des déplacés dans certaines localités (Katoto, Gina, Lenga, Bule, Maze, Largu, Blukwa, Tché.). Cette opération a cependant été interrompue à cause de la reprise de la violence et des affrontements entre les FARDC et les hommes armés non identifiés.
En effet, en septembre 2018 et juin 2019, le contexte a été marqué par une flambée des violences dans plusieurs localités des territoires de Djugu, Irumu et Mahagi. De nouveaux affrontements opposant les militaires loyalistes (FARDC) à des groupes armés dans les territoires de Djugu, d'Irumu et de Mahagi, ont affecté de nouvelles localités, jadis épargnées par les violences. Cette situation a provoqué de nouveaux déplacements des civils vers des sites spontanés, familles d’accueil, centres collectifs, ainsi que vers l’Ouganda.
Au 25 septembre 2019, on estime à 1.166.655 le nombre total de Personnes Déplacées Internes (PDIs) dans la province de l’Ituri, dont 210.000 installées dans environs 70 sites spontanés.
La présente évaluation vise à mieux comprendre la situation, c’est-à-dire cerner les conditions dans lesquelles vivent ces déplacés en famille d’accueil dans la ville de Bunia et la localité d’Iga Barrière.
Populations par zone de santé d’origine
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METHODOLOGIE
L’évaluation s’est effectuée du 5 au 12 septembre 2019 à travers des interviews auprès de 426 chefs de ménages (219 femmes, 207 hommes) et 18 informateurs clés (chefs de quartiers et membres de comités de déplacés). Les enquêteurs ont utilisé le logiciel KOBO comme outil d’évaluation. Il contient un questionnaire pour chaque secteur d’intervention constituant la base d’évaluation des conditions des vies des déplacés.
RESUME
L’évaluation des ménages vise à évaluer de façon globale la situation des personnes déplacées en famille d’accueil qui apparaissent un peu oublié dans la crise humanitaire en Ituri. Les besoins prioritaires exprimés par les chefs de ménages interrogés sont : les vivres, le logement et les vêtements, pour les enfants interrogés les besoins sont les vêtements, la nourriture et l’éducation et enfin les femmes ont exprimé des besoins en termes de vivres, de vêtements et d’articles ménagers essentiels.
La situation des enfants est préoccupante avec 8% des enfants qui sont des enfants séparés ou des enfants non accompagnés et 25% des enfants en âge scolaire qui ne sont pas scolarisés.
En termes de mouvements de populations il ressort que la principale tendance sont les mouvements pendulaires effectuees par les déplacés entre les localités de déplacements et leurs zones d’origine justifiés par la recherche de vivres. Les principales problématiques de protection qui affectent les déplacés divergent entre les 2 localites couvertes par l’étude. Ainsi à Bunia les problématiques sont la stigmatisation des personnes déplacées et mariage forcé des filles, a Iga barrière il s’agit du sexe de survie et des agressions sexuelles et viols.
La durée de plus en plus longue du déplacement (+20mois pour certains ménages) affecte les capacités de survie des ménages qui vivaient principalement d’agriculture, de commerce et d’extraction artisanale d’or se retrouvent aujourd’hui à vivre de travaux journaliers. Les conditions de plus en plus précaires des ménages les poussent à développer des stratégies de survie notamment l’emprunt d’argent (50% des ménages ont emprunté de l’argent durant les 3 derniers mois)
Afin d’échapper aux conditions de vie de plus en plus précaires dans les familles d’accueil certains ménages optent pour des maisons de location, ainsi 46% des ménages interrogés durant l’étude habitent dans des maisons de location avec un loyer mensuel de 15.000 Franc congolais 9,3USD. 48% des ménages sont toujours hébergés gratuitement dans des familles d’accueil et certains d’entre eux ont le sentiment d’être obligés de travailler dans les champs de leurs tuteurs afin de continuer à bénéficier de leur hospitalité.
Besoins prioritaires
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RESULTATS DETAILLES
Profil démographique
Les données ont été collectées auprès de 426 ménages représentant 2.824 individus, et 18 informateurs clés.
La taille moyenne des ménages est de sept personnes.
• Comme le montre le graphique ci-dessus, depuis décembre 2017, à cause du conflit armé et des tensions intercommunautaires, des civils se sont déplacées en plusieurs vagues, de certaines localités de Djugu vers Bunia et Iga Barrière. La première vague d’arrivées des déplacés s’est produite en février 2018. Des arrivées, plus limitées en nombre, ont aussi été observées en février 2019. En revanche, la flambée de violence au mois de juin 2019 a générée la plus importante vague sans précédent de déplacements de populations. Les arrivées furent plus de deux fois plus importantes à Bunia qu’a Iga Barrière.
• 201 ménages, soit 47%, sur 426 interviewés, déclarent qu’ils prennent un seul repas par jour.
La réduction du nombre des repas par jour est liée aux conditions de vie difficiles auxquelles les déplacés font face.
• 17 ménages interviewés, soit 4%, affirment qu’ils en sont à leur troisième déplacement depuis décembre 2017 et 32% en sont à leur deuxième déplacement.
• La corrélation entre le nombre de déplacements effectués par les ménages depuis le début de la crise en Ituri et le nombre de repas journaliers montre que 59% des ménages, soit six sur dix, ayant effectué 3 déplacements ne prennent qu’un seul repas par jour. Ce nombre se réduit à mesure que les déplacements ont été moins nombreux, ce qui montre de manière évidente que plus les ménages ont été déplacés, plus ceux-ci ont des difficultés à subvenir à leurs besoins alimentaires de base. Dans tous
59%
47% 46%
41%
53% 52%
0% 0% 1%
3 deplacements 2 deplacements 1 deplacement
1 repas / jour 2 repas / jour 3 repas par jour
Corrélation entre nombre de déplacements effectués par les ménages et nombre de repas journaliers Périodes d’arrivée
0 100 200 300 400 500 600 700 800
2017 Dec 2018
Jan 2018 Fev2018
Mar2018 Avril2018
Mai 2018 Juin2018
Juil 2018 Aout2018
Sept2018 Oct 2018
Nov2018 Dec2019
Jan 2019 Fev 2019
Mar2019 Avril2019
Mai 2019 Juin 2019
Juil 2019 Aout2019
Sep
Bunia Iga Barrière
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les cas de figure, même à un ou deux déplacements, ce sont presque un ménage sur deux qui ne peuvent prendre qu’un seul repas par jour.
Tendances des mouvements de populations
Sur 18 informateurs clés interrogés, 14 rapportent que la principale tendance en termes de mouvements de population est les mouvements pendulaires. Ces mouvements s’effectuent entre leurs villages d’origine et les zones de déplacements. Certains déplacés retourneraient dans leurs villages d’origine à la recherche de nourriture dans leurs champs.
En ce qui concerne le retour, l’autorité locale du quartier Iga à Iga Barrière rapporte des mouvements de retour des PDIs vers les localités de Mabanga, Jina et Risasi.
Le représentant des déplacés interrogé au quartier Shari à Bunia rapporte des mouvements de retour de PDIs vers les localités de Kunda, Tondabo et Babukela.
Principales problématiques de protection affectant les personnes déplacées
Les deux problématiques de protection relevée par les informateurs clés lors des interviews à Iga Barrière sont : le sexe pour la survie et les agressions sexuelles. Plusieurs causes poussent les femmes et jeunes filles à la pratique du sexe de survie. La principale cause relevée a été la précarité économique suite au manque d’assistance. Les agressions sexuelles sont liées à des pratiques culturelles et
coutumières qui banalisent les Violences Sexuelles et Basées sur le Genre (VSBG) et à la délinquance qui est observée dans cette zone minière. Les violences sexuelles ont aussi été identifiées comme la
principale problématique de protection qui affecte les personnes déplacées lors du forum organisé par le HCR avec les leaders communautaires de l’ethnie Lendu le 9 octobre 2019 a Tsalaka.
A Bunia les deux principales problématiques sont la stigmatisation des personnes déplacées et le mariage forcé des filles.La stigmatisation s’observe plus au niveau des points d’eau. Les déplacés, comme les autochtones font plus de temps pour collecter l’eau potable dans le but de satisfaire leurs besoins en matière de boisson et cuisson. Les files d’attentes étant longue, les autochtones veulent se servir en première position, au détriment des PDIs qui sont victimes des propos discourtois.
Le mariage forcé est lié à la pauvreté et aux conditions de vie difficiles des vies que mènent les déplacés dans les familles d’accueil. Plus la menace sécuritaire qui a forcé les déplacés tarde à s’améliorer, les
Principaux problèmes de protection
0 3 6 9 12 15 Travaux forcés
Extorsion Agression sexuelle /Viol Sexe pour la survie Homicide Vols / Braquages Problème de cohabitation pacifiques…
Mariage forcé des filles Stigmatisation des personnes déplacées
0 5 10 15 20 Stigmatisation des personnes déplacées ou…
Extorsion Mariage forcé des filles Problème de cohabitation pacifiques liés à…
Violence physique Incendie/destruction de maisons Agression sexuelle /Viol Sexe pour la survie
Iga Barriere Bunia
0 3 6 9 12 15
Retour des ex PDIs vers leurs zones d’origine Arrivee de nouveaux PDIs dans le quartier Mouvements pendulaires des PDIs entre leur village d'origine et le quartier de deplacement Tendances des mouvements de population
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déplacés traînent dans des familles d’accueils qui sont aussi dépourvus des moyens financiers. Etant devenus un poids pour les familles d’accueil, les PDIs utilisent tous les moyens pour leurs survies, dont les cas des mariages forcés.
Cohabitation pacifique, cohésion sociale et sécurité
La majorité des informateurs clés interrogés rapportent une bonne cohabitation entre les déplacés et les communautés d’accueil, à l’exception du chef du quartier Iga 1 dans la localité d’Iga barrière qui rapporte des tensions entre déplacés et communautés d’accueil liées à l’accès à l’eau.
Cependant, selon les ménages eux-mêmes, 28% estiment que la relation avec la communauté d’accueil est moyenne et 70% estiment la relation bonne, ce qui est donc plus nuancé que le constat des informateurs clés, mais reste globalement satisfaisant. Ceci se justifie par le fait que les personnes se déplacent selon leurs affinités et appartenances ethniques.
Quand il s’agit de leur sécurité, 69% des ménages font confiance aux FARDC et 9,6% des ménages ne font confiance à personne pour leur sécurité.
Occupations et stratégies de survie
Avant déplacement, les principales occupations étaient l’agriculture (65%
des chefs de ménage), le petit commerce (17%) et l’orpaillage (4%). Dans les zones de déplacement, les principales occupations sont les travaux journaliers (57%), l’orpaillage (8%) et le petit commerce (6%).
25% des femmes cheffes de ménages sont sans occupation, tandis que ce taux est de 14% chez les hommes chefs de ménages.
Le graphique (Sankey Chart) à droite permet de visualiser les flux entre les occupations avant déplacement et les occupations actuelles.
50% des ménages ont emprunté de l’argent durant les trois derniers mois, 32% ont vendu ou échangé des biens personnels pour acheter de la nourriture et 20% ont envoyé un dépendant de moins de 16% chercher du travail.
Occupations
Avant déplacement Actuelle
0%
4%
10%
17%
18%
20%
32%
50%
Un membre du ménage a-t-il intégré un groupe armé?
Recours au sexe de survie Demander de l''argent à des inconnus (mendier) Retirer un enfant de l'école Déménager vers un abris ou logement de moins bonne qualité Envoyer un ou des membres du ménage de moins de 16 ans au travail Vendre, échanger des biens personnels pour acheter de la nourriture Emprunter de l'argent
Stratégie de survie durant les trois derniers mois
0.5%
1.6%
3.8%
4.2%
4.7%
6.8%
9.6%
68.8%
Gestionnaire de site MONUSCO Groupe d'auto-défense Autre Acteur humanitaire Police Aucune confiance en personne Armée
Confiance des ménages en matière de sécurité Niveau de cohabitation
Selon les informateurs clés
Bonne 70%
Moyenne 28%
Mauvaise 2%
Bonne 94%
Mauvaise 6%
Selon les ménages
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Besoins prioritaires
Les chefs de ménages, les enfants et les femmes se sont directement exprimés sur leurs besoins prioritaires :
Les besoins prioritaires exprimés par les enfants sont les vêtements, la nourriture et l’éducation.
Logement et abri
46% des ménages sont des locataires, 48% sont hébergés gratuitement dans des familles d’accueil, 4%
vivent dans des abris de fortunes construits à l’intérieur des parcelles des familles d’accueil. L’étude fait ressortir une moyenne de trois ménages et dix personnes par maison.
Les ménages ont été invités à se prononcer librement sur les principaux problèmes liés au logement. Les mots clés qui ressortent sont promiscuité, espace, serré, confiné et manque de matelas.
0 50 100 150 200 250 300 350
Autre à préciser Kits intimes (bandes…
Aucun besoin Accès aux latrines Loisirs Acces a l'eau Sécurité Accès a la terre Education des enfants Se soigner Articles de ménage Se vêtir Se loger Se nourrir
0 50 100 150 200 250 300
Accès aux latrines Aucun besoin Autre à préciser Kits intimes (bandes…
Acces a l'eau Accès a la terre Loisirs Sécurité Accès a un emploi Articles de ménage Se loger Se soigner Aller a l'ecole Se nourrir Se vêtir
0 50 100 150 200 250
Loisirs Accès aux latrines Aucun besoin Acces a l'eau Autre à préciser Accès a la terre Sécurité Education des enfants Accès a un emploi Se loger Kits intimes (bandes…
Se soigner Articles de ménage Se vêtir Se nourrir
Menages Enfants Femmes
Besoins prioritaires
Hebergé gratuitement avec la
famile d'accueil 48%
Maison ou abris louée (Locataire)
46%
Abri de fortune construit sur une propriété privée
4%
Maison ou abris propre (propriétaire)
2%
Types de logements (tous les ménages)
53%
44%
2% 1%
42% 48%
6% 4%
Hebergé
gratuitement Locataire Abri de fortune construit sur une propriété
privée
Maison ou abris propre (propriétaire)
Femme Homme
Types de logements par genre du chef de ménage
Nuage de mots clés de problèmes liés aux logements
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Situation des ménages locataires
• Le coût moyen du loyer mensuel pour les ménages locataires déplacés à Bunia est de 15.000 francs congolais (9,3 USD) et à Iga Barrière, il est de 12.500 francs congolais (7,8 USD).
• 60% des ménages déplacés locataires disent avoir des arriérés de loyer et 21%1 sont sous une menace d’expulsion.
• 11% des déplacés locataires rapportent que les frais de location ont augmenté depuis leur arrivée dans les maisons. Cette augmentation est de 5,000 francs congolais en moyenne.
• Certains ménages hébergés gratuitement et ceux ayant construit des abris de fortune sont obligés de travailler dans les parcelles de leurs tuteurs afin de continuer à être hébergés : 16% pour les ménages de Bunia et 9% a Iga Barrière.
Personnes à besoins spécifiques
8% des enfants sont des enfants séparés ou des enfants non accompagnés (145 enfants sur un total de 1.834).
25% des enfants en âge scolaire ne sont pas scolarisés.
Solutions aux problèmes de déplacements (selon les déplacés)
Les ménages interrogés ont été invités à faire des propositions de solutions à leurs problèmes de déplacement. Pour la grande majorité, ils demandent à l’Etat de rétablir la paix et la sécurité dans leurs villages d’origine afin de garantir leur retour.
1 3% des ménages hébergés gratuitement disent aussi être sous une menace d’expulsion.
Etes-vous obligés de travailler pour le
propriétaire afin de continuer à être hébergé ?
16% 9% 13%
84% 91% 87%
Bunia Iga Barrière Total
Oui Non
Nuage de mots clés de solutions aux problèmes de déplacements proposés par les déplacés
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ANNEXES
Occupations actuelles par genre du chef de ménage