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L'éruption du Vésuve de septembre 1904
BRUN, Albert
BRUN, Albert. L'éruption du Vésuve de septembre 1904. Archives des sciences physiques et naturelles, 1904, vol. 4e période, t. 18, p. 521-523
Available at:
http://archive-ouverte.unige.ch/unige:145222
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ET D HISTOIRE NATURELLE DE GENEVE. tJ_
�1. A. BRUN communique les observations qu'il a pu faire lors de l'éruption du Vésttve de ,-;eptemb1·e I 904.
Le 20 septembre, vers i heures de l'après•midi� le cratére commença à lancer quelques pierres. Le 21, les projections furent un peu plus fortes. Le 22 fut un jour paroxysmal. l .. es observatiO!}S ont porté sur les points suivants :
1 ° Le b1·1tit. L'on distingue très bien l'explosion claire et vibrante de l'inflammation de l'hydrogène; lorsque l'inflammation a lieu un peu profondément dans la cheminée, le bruit e:,t plus sourd.
Si l'observateur se trouve en haut du cône volcanique, les détonations sourdes semblent venir d'en bas, et d'un point sis à mi-hauteur, s'il se trouve au pied. Les ex pl osions sont donc extra-superficielles.
Il y a en outre le bruit de la détente des gaz inertes, vent très violent, continu, faisant rafale et d'une sonorité particulière.
2° Projectio1is. I�es projections. étaient, des lapillis anciens. de la lave fondue pâteuse et fumante: des ciné
ri tes anciennes et de formation nouvelle ( ces cinérites nouvelles n'étant que la plll vérisation, par l'explosion, de la lave pâteuse) et des fumées sèches .
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Source gallica.bnf.fr Bibliotl1èque nationale de France
Séance du octobre 1904
Parfois il s'échappait des jets brusques de gaz pur, visi- bles de jour, grâce à la différence des indices de réfraction
du gaz chaud et de l'atmosphère ambiante.
3° Fumées. Les fumées sèches condensées sur les lapillis encore chauds, ont
donné
à l'analyse: du chlore,du sodium, du potassium en abondance et un peu moins d'aluminium et de calcium on sait que tous ces chlorures sont volatils (le chlorure de calcium se volatilise au four Perrot facilement, observation de M. Le Royer).
De même qu'au Stromboli, M. Brun n'a pas pu observer
de flammes, pas plus que des nuages dus à la vapeur d'eau (petites fumerolles exceptées).
4° Cratères adrentils. Le 22. M. Brun découvrit dans le
val d'Inferno, trois cratères adventifs, sis au pied du grand cône du Vésuve et alignés sur une droite, s'appuyant à l'ouest contre le Vésuve, à l'est contre la Somma. Le petit volcan ouest donnait de nombreuses explosions avec pro- jections. Son cône avait le 25 septembre 52 à 60 pas de hauteur (comptés sur la pente) et la bouche, 33 pas de circuit. Il était calme ce jour-là.
Le cratère
n"
2 avait trois fentes, il était en lave com-pacte des fentes s'échappait une fumée sèche avec un bruit strident des plus violents.
Le troisième donnait des petites projections et une cou- lée de lave qui s'échappait très vite d'une bouche pas très large. Le 25. la coulée était arrêtée, la bouche mesurée avait 2m80 à 3m20 de largeur, elle avait une forme demi- elliptique. La coulée marchait vers le nord-ouest. Tout le champ de lave du val d'Inferno recevait ce jour-là (le 22) un afflux des masses internes, un peu partout la lave ancienne se fendait et laissait couler des ruisseaux de lave chaude.
5e Lave. En observant avec soin la surface de la lave coulante, M. Brun a observé qu'elle pétillait, des bulles de gaz crevaient à la surface et laissaient échapper de la
fumée.
Les surfacesunies laissaientaussi échapperde la fumée ¡
cela confirme que celles-ci sont dues à la simple distilla-
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lion sèche de la roche qui laisse èchapper ses alcalis et combinaisons les plus volatiles.
Il a été possible d'observer exactement un bloc de lave pâteuse rejeté, éclater dans l'espace.
Le 28 et le 29, l'érupticn commença à se calmer.