La femme en été (vue par l’Homo Erectus)
Plus qu’en hiver, il me semble qu’en été les femmes apparaissent plus belles (plus belles encore). Curieux phénomène, n’est-il pas. Et pourquoi donc plus qu’en hiver ? Une éventuelle paresse hivernale voilerait-elle mon regard ? A demi dénudé leur corps doré sous le soleil d’été en serait-il la cause ? Ou serait-ce qu’en saison estivale mes yeux puissent être dotés de meilleures capacités ; plus forts peut-être d’une acuité visuelle prodigieusement décuplée ?
Ou alors, plus simplement, mes pupilles sont plus ouvertes.
Plus simple est la vérité.
Quand arrive l’été, les femmes sont pareilles à ces fleurs irisées qui s’ouvrent au soleil pour nous offrir leur beauté. La femme en été devient corolle, calice, étamines, pétales et sépales ; suc et parfum : une fleur, en somme. En vérité, la femme en été crée sa propre quintessence. L’homme lui-même puisse-t-il dès lors devenir pistil ? Non ! Enivré, envoûté par la belle, l’homme devient abeille, avec deux gros yeux, des yeux énormes, et en leur centre serti : un grain de folie.
« La belle et l’abeille », au bout du conte, imaginez un peu... quel beau poème enfanté !