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Politiques d'incitation et performance économique des filières café, cacao et riz : le cas du Centre Ouest de la Côte d'Ivoire

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Academic year: 2021

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Texte intégral

(1)

Union - Discipline - Travail

MINISTERE DE L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR, DE LA RECHERCHE ET DE L'INNOVATION TECHNOLOGIQUE

UNITE DE FORMATION ET DE RECHERCHE DES SCIENCES ECONOMIQUES ET DE GESTION

CENTRE NOIRIEN DE RECHERCHES ECONOMIQUES ET SOCIALES

THE SE

DIPLOME DE DOCTORAT DE 3 ème CYCLE EN SCIENCES ECONOMIQUES

(Economie Rurale)

POLITIQUES D'INCITATION ET PERFORMANCE

ECONOMIQUE DES FILIERES CAFE, CACAO ET RIZ :

LE CAS DU CENTRE OUEST DE LA COTE D'IVOIRE

COMPOSITION DU JURY

Président: ALLE CHI M'BET, Ph.D

Par

Sylla Kalilou

Professeur Titulaire Agrégé Doyen de l'UFR F ASEG Membres: PEGATIENAN HIEY Jacques, Ph.D Maître de conférences

UFR F ASEG 1 CAPEC

N'GUESSAN Tchétché, Doctorat d'Etat Maître de Conférences Agrégé Directeur du CIRES

DJOGO Amadjé, Ph.D Chargé de Recherches CIRES

(2)

Je dédis cette thèse:

- à la mémoire de ma grande mère (Hadja Mariam

Coulibaly) et

à

celle de mon père tous deux très tôt disparus,

- à

mes parents adoptifs ( Samaké Ladji, Samaké

Dramane et Hadja Aminata Diaby ) pour les sacrifices

qu'ils ont consentis pour mon éducation,

- à

ma mère qui malgré son activité commerciale

débordante a toujours manifesté un vif intérêt pour mes

études universitaires,

- à

Gnako Marie Madeleine Safi pour sa patience,

- aux paysans de Côte d'Ivoire et principalement du

centre ouest, qui malgré les efforts considérables qu'ils

accomplissent, sont victimes des politiques

macro-économiques incohérentes.

(3)

REMERCIEMENTS

Un travail de thèse ne peut s'effectuer sans la collaboration des bonnes volontés. Les membres de mon comité de thèse sont de celles - ci. Nous voudrions exprimer notre profonde gratitude à mon comité de thèse, plus précisément:

- au Professeur Pégatienan, directeur de thèse, pour les encouragements et la prise en compte de notre thèse dans les programmes d'activité de la CAPEC,

- au Professeur Tchétché N'Guessan pour la promptitude avec laquelle il a réagit par rapport aux différentes versions,

- au Docteur Djogo pour ses critiques constructives,

- au Président du jury le Professeur Allechi qui a accepté de se joindre au comité malgré son emploi du temps chargé.

Certaines personnes même hors du comité de thèse ont fait des critiques constructives, ce sont :

- Adesina,

PhD

Economiste à lITA

- Kama Berté,

PhD

Directeur de l'ESA

- Thomas Randolph, PhD Economiste à l'ADRAO - Koulibaly Mamadou, Professeur F ASEG

- N'Zué Felix Fofana, PhD, Sous-Directeur AGEPE.

Par ailleurs, les institutions dont le CIRES, la CAPEC, l' ACDI, BNETD et la FASEG ont pris une part importante dans notre formation, qu'elles soient remerciées. Sur le terrain, l'ANADER, la CIDT et l'ADRAO nous ont permis de mieux nous insérer dans la communauté rurale, nous leur sommes redevables.

Aussi, nous avons une dette envers la famille Sanogo à Vavoua qui a permis un bon déroulement de l'enquête en facilitant le contact tant avec les paysans qu'avec les autorités administratives. Nous voudrions particulièrement exprimer notre gratitude à

(4)

Vavoua (Konaté, Zenab, Korotoumou, Oumar, Karamoko et Kouakou Léonard), de Gagnoa (Sandjé) et mes enquêteurs ( Jean Paul, Emmanuel, «Deputé ») nous ont soutenus dans l'épreuve difficile des enquêtes.

Nous voudrions leur exprimer notre gratitude à travers ces lignes. Mes amis de toujours ( Abdoulaye, Aboubacar II, Raymond, Fodé, Adams, Gallé, Malthide, Sourn et Ruth) m'ont aidé à parfaire mon analyse économique et à avoir confiance en moi aux moments difficiles, qu'ils soient remerciés. Le premier nommé (Abdoulaye) est allé sur le terrain pour aider à l'avancement des travaux. Il a été victime d'un accident de la circulation alors que nous revenons d'un site d'enquête, cela ne l'a pas empêché de revenir à Vavoua, nous lui disons un grand merci ainsi qu'à Adams qui prit part aux enquêtes sur le terrain. Ces critiques de sociologue ont été très utiles.

En outre, mes amis sociologues ( Cléopâtre Marie - Stuart et Mouhamed), géographes (Sékou et Constance), mes frères (Youssouf, Sory, Sékou, Barou, «Préfet» et Adama) ainsi que mes soeurs ( Myriam et Ahoua) ont soit lu les diffërentes versions et/ou ont aidé à la saisie des fiches d'enquête. Nous les remercions infiniment.

Aussi, mes tantes (Marna et Philomène) ont du abandonner leurs papiers administratifs pour nous rappeler à l'ordre concernant la grammaire. Nous leur sommes redevables.

Enfin, au personnel du CIRES et à l'ensemble des étudiants docteurs, nous voudrions exprimer notre profonde gratitude pour le cadre agréable qu'ils ont crée afin de permettre une ambiance studieuse. Nous avons particulièrement une dette envers Dr N'Guessan José qui a fait des critiques très utiles qui ont permis de mieux préciser certains champs d'analyse. En plus de lui, nous disons un grand merci aux

(5)

RESUME

Après le bilan mitigé des PAS qui n'ont pas permIS de relever significativement le prix relatif des biens échangeables. Le franc CFA est dévalué pour palier cette insuffisance. Ce changement de parité est présenté conmle le seul instrument de politique économique capable de relancer la production. Cependant, certains économistes estiment que la dévaluation seule ne suffit pas, il faut en plus la mise en place des politiques économiques cohérentes. C'est dans cette optique que cette thèse s'inscrit. Elle a pour objectif principale d'analyser l'impact des politiques d'incitation sur la performance économique des filières café, cacao et riz.

Les objectifs spécifiques sont:

1) - la description des filières café, cacao et riz ainsi que les politiques qui y sont appliquées;

2) - l'analyse des effets de la dévaluation sur la rentabilité financière et l'efficacité économique des filières;

3) - l'analyse des effets de la dévaluation sur les politiques d'incitation a la production des différentes filières;

4) - l'analyse de l'impact des mesures d'accompagnement sur l'efficacité économique des filières;

5) - la Comparaison de l'effet isolé sur la compétitivité de l'augmentation des cours des matières premières et la dépréciation du taux de change;

6) - l'analyse des options économiques des décideurs suite à la dévaluation sur les différentes filières café, cacao et riz.

(6)

Les résultats indiquent que la dévaluation a amélioré l'efficacité économique et la rentabilité financière à cause des prix intéressants engendrés par le changement de parité. Cependant, les opérateurs économiques sont plus taxés, suite à la dévaluation.

Par ailleurs, les résultats révèlent que les mesures d'accompagnement ont été bien ciblées pour les filières café et cacao et ont donné une mauvaise performance économique pour la filière nz Irngué. L'incohérence des mesures d'accompagnement, la distribution gratuite des parcelles irriguées et l'apprentissage du libéralisme économique pourraient expliquer cette mauvaise performance.

Contrairement à ce qu'on pourrait attendre, le poids de l'augmentation des cours des matières premières est plus important que celui de la dévaluation dans l'explication de la performance actuelle des filières.

Enfin, l'étude suggère un retrait de la caisse de stabilisation et le maintien du comité interministériel pour le riz. En effet, la présence de la caisse ne permet pas une grande flexibilité à réagir par rapport à la baisse des cours mondiaux. Aussi, elle évitera à la filière le gaspillage des ressources dû à la surfacturation de la péréquation transport. Une telle mesure ne doit rentrer en application que si les efforts sont faits pour sensibiliser les paysans dans le sens de l'organisation. Et aussi, l'instauration de la concurrence à tous les stades de la filière surtout au niveau des exportateurs.

Concernant le riz, les importations rentrent en concurrence avec la production locale. Une meilleure gestion des quotas à l'importation doit éviter cette situation. Ces quotas doivent être maintenus et gérés par le comité interministériel de riz aidé par le PNR (ex - SOPRORIZ). Le comité devra être autonome et ne devra recevoir que des avis de cette structure.

(7)

TABLE DES MATIERES

Page

DEDICACE ... 1

REMERCIEMENTS ... 2

RESUME ... 4

LISTE DES TABLEAUX ... 10

LISTE DES FIGURES ... 12

LISTE CARTE ET GRAPHIQUE ... 13

LISTE DES SIGLES ET ABRÉVIATIONS ... 14

INTRODUCTION ... 16 .':

ffl

CHAPITRE 1: PROBLEMATIQUEETOBJECTIFS ... 19 .~'

1.1. PROBLEMATIQUE ... 19

1.1.1. La situation agricole de la Côte d'Ivoire avant 1994 ... 19

1.1.2. Compétitivité et cadre incitatif, suite à la dévaluation ... 21

1.1.3 Problème de recherche ... 22 1.2. LES OBJECTIFS ... 24 1.2.1.0bjectif général ... 24

CHA~iT~~~c~V~~~~u~:·LiT'TËRATÙRË·ETHYPOTiiESES·DË··RËCHËRCHi:::::::~~

û/?

2.1. REVUE DE LA LITTERATURE ... 26 2.1.1. Définitions ... 26 2.1.2. Cadre théorique ... 27

2.1.3. Impact de la dévaluation sur l'incitation à produire ... 29

2.1.4. Dévaluation, importations et exportations agricoles ... 32

2.1.5. Efficacité des politiques économiques ... 33

2.1.6. Impact de la dévaluation sur le revenu ... 34

2.1.7. Transferts avant et après dévaluation ... 36

2.1.8. Efficacité économique des mesures d'accompagnement post dévaluation ... 37

2.1.9. Instruments d'analyse et quelques résultats empiriques: ... 38

2.2.0 Critique de la revue de la littérature ... .43 (

2.2 LES HYPOTH$SES DE L'ÉTUDE ... ...

.46.70

CHAPITRE 3: METHODE D'ANALYSE ... 50 7 3. 1. LE MODELE ... 50

3.1.1 Présentation de la MAP ... 51

3.1.2. Problèmes techniques avec la MAP ... 57

3.1.3. Forces et faiblesses de la MAP ... 65

3.1.4 Estimation des prix sociaux ... 65

3.2 METHODE DE COLLECTE DES DONNEES ... 68

3.2.1 Présentation de la région et échantillonnage ... 68 ~:;

CHA~~h~ ~~I~~;~;;~~é:;ES·FiLiËRËSËTïiESpëiLiTiQUESH.HH.

72

3,

f

ECONOMIQlTES ... 77

(8)

4.1 PLACE DU CAFE, DU CACAO ET DU RIZ DANS LE SYSTEME DE

PRODUCTION ... 77

4.2. DESCRIPTION DES FILIERES CAFE ET CACAO ... 79

4.2.1 Au niveau des producteurs ... 80

4.2.2 La collecte ... 89

4.2.4 Les institutions des filières café et cacao ... 94

4.3 LES FILIÈRES RIZICOLES ... 99

4.3.1 Producteurs ... 100

4.3.2 Collecteurs ... 108

4.3.3. Transfonnation ... 109

CHA~iT1J;e; i~~;~n;I~~~ ~~è~~RFORMAN·ëËËCONOMiQUE···AVANTi~

0

21 P

APRES DEVALUATION ... 113 ~

5.1 POLITIQUES D'INCITATION AVANT DEVALUATION ... 113

.-::::----5 .1 . 1 Cacao ... 113

5.1.2 Café ... 114

5.1.3 Riz pluvial ... 115

5.1.4 Riz irrigué ... 116

5.2 PERFORMANCES ECONOMIQUES ET FINANCIERES AVANT DEVALUATION ... 1\7 5.2.1 Cacao ... 117

5.2.2. Café ... 118

5.2.3. Riz pluvial ... 118

5.2.4. Riz irrigué ... 118

5.3 LES TRANSFERTS AVANT DÉVALUATION ... \\9

5.3.1 Cacao ... 119

5.3.2 Café ... 119

5.3.3 Riz pluvial ... 120

5.3.4 Riz irrigué ... 120

5.4 Conclusion partielle ... \2\

5.5 POLITIQUE D'INCITATION APRES DEVALUATION ... 122

5.5.1 Cacao ... 122

5.5.2.Café ... 123

5.5.3. Riz pluvial ... 124

5.5.4. Riz irrigué ... 125

5.6 PERFORMANCE ECONOMIQUE ET FINANCIERE POST DEVALUATION ... , ... \26

5.6.1 Cacao ... 126

5.6.2 Café ... 126

5.6.3 Riz pluvial ... 127

5.6.4 Riz irrigué ... 127

5.7 LES TRANSFERTS POST DÉVALUATION ... \28

5.7.1 cacao ... 128

5.7.2 café ... 128

5.7.3. Riz pluvial ... 128

(9)

5.8. COMPARAISON DE L'INCITATION, DE L'AVANTAGE COMPARATIF ET DES

TRANSFERTS AVANT ET APRÈS DÉVALUATION ... 129

5.8.1Cacao ... 129

5.8.2. Café ... 130

5.8.3 Riz pluvial ... 131

5.8.4 Riz irrigué ... 132

CHA~~Tii~~c~~7d';7~~1~Ë

..

DE·QùËLQuË·~;vARiABLEsiëoNOMÏQÙES

.. ·SUR· ....

132

2

X

L'EFFICACITE ECONOMIQUE DES FILIERES ... 135

-6.1. IMPACT ISOLÉ, SUR L'EFFICACITÉ, DE LA DÉVALUATION ET DE L'AUGMENTATION DES COURS DES MATIÈRES PREMIÈRES ... 135

6.1.1. Méthode d'analyse ... 135

6.1.2. Cacao ... 138

6.1.3.Café ... 140

6.1.5. Riz irrigué ... 143

6.1.6. Conclusion partielle ... 144

6.2. DETERMINATION DU POIDS RELATIF DE LA DEVALUATION ET CELEI DE L'AUGMENTATION DES COURS ... 145

6.2.1. La méthode ... 145 6.2.2. Cacao ... 149 6.2.3. Café ... 150 6.2.4. Riz pluvial ... 151 6.2.5. Riz irrigué ... 152 6.2.6 Conclusion partielle ... 152

6.3. L'IMPACT ISOLÉ DES MESURES D'ACCOMPAGNEMENT ... 153

6.3.1. Cacao ... 154

6.3.2. Café ... 155

6.3.3 Riz pluvial ... 156

6.3.4 Riz irrigué ... 157

6.3.5 Conclusion partielle ... J 58 CHAPITRE 7 : IMPACT DES REFORMES SUR L'EFFICACITE DES FILIERES ET ANALYSE DE SENSIBILITE ... 161

.-

~~f

7.1.IMPACT DES REFORMES GOUVERNEMENTALES SUR L'EFFICACITE ECONOMIQlTE DES FILIERES ... 161

7.1.1 Méthode d'analyse ... 161 7.1.2 Filière cacao ... 163 7.1.3 Filière café ... 165 7.1.4 Riz pluvial ... 167 7.1.5 Riz irrigué ... 167 7 .1.6 Conclusion ... 168 7.2 ANALYSE DE SENSIBILITE ... 169 7.2.1. Taxe optimale ... 169

7.2.2.Simulation des rendements ... 180

7.2.3 .Simulation du prix international ... 182

7.2.4.Simulation des frais et structure ... 183

(10)

7.2.6 Simulation du taux directeur de la BCEAO ... , 185

7.2.7 Simulation du coût de la main d'œuvre ... 186

7.2.8 Simulation du taux de rendement décortiqueuse ... 188

7.2.9.Simulation de la dévaluation ... 189

7.3.0.Simulation de la surévaluation ... 191

7.3.1. Simulation prix international avec et sans structures ... 193

CHA~:T~~o8n~~~~~'LüsioNS·ETïtËcO~1'MANDA·TioNS·::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::

:

~~

8

P

8.1 CONCLUSION ... 199"'----:--8.1.1 Incitation à produire ... 199

8.1.2 Performance financière et économique ... 199

8.1.3 La performance économique et financière du riz pluvial relativement au riz irrigué .200 8.1.4 Les transferts ... 200

8.1.5 Efficacité Comparative de la dévaluation et de l'augmentation des cours ... 200

8.1.6 Mesures d'accompagnement ... 201

8.1.7 Réformes économiques ... 20 1 8.2. RECOMMANDATIONS ... 202

8.2.1. Utilisation fréquente du taux de change réel comme instrument de compétitivité : ... 202

8.2.2 Transformer les produits agricoles et rechercher la qualité pour profiter des cours plus élevés : ... 202

8.2.3. Promouvoir la riziculture pluviale tout en recherchant les moyens de réduire les coûts de production du riz irrigué ... 203

8.2.4 Retrait de la CAl ST AB ... 203

8.2.5 Maintien du quota à l'importation du riz ... 206

8.2.6.Les actions prioritaires ... 206

8.2.7. Les priorités d'investissement ... 207

8.3 LES LIMITES DE L'ETUDE ET RECHERCHES FUTURES ... 207

BIBLIOGRAPHIE ... : ... 207

(11)

LISTE DES TABLEAUX

TABLEAU N°3.1 : MATRICE D'ANALYSE DE POLITIQUE ... 51

TABLEAU 3.2 :DECOMPOSITION DU SERVICE DE LA DECORTIQUEUSE ... 60

TABLEAU N°3.3 : EVOLUTION DU TAUX DE CHANGE REEL DE 1993 A 1995 BASE 100 =100 ... 66

TABLEAU N°3.4: REPARTITION DES PAYSANS ... 69

TABLEAU N°4.1 : POIDS DU CAFE, CACAO ET RIZ DANS LA SUPERFICIE TOTALE ... 78

TABLEAU N°4.2 : REPARTITION DES SUPERFICIES ... 82

TABLEAU 4.3: REPARTITION DES EXPLOITATIONS EN FONCTION DE L'AGE ... 83

TABLEAU N°4.4 :TEMPS DE TRAVAUX POUR LE CAFE ET CACAO AVANT ET APRES DEVALUATION ... 84

TABLEAU 4.5 : UTILISATION D'INTRANTS POUR LE CAFE ET LE CACAO AV ANT ET APRES DEVALUATION ... 85

TABLEAU N°4.6 : RENDEMENT POUR LE CAFE ET LE CACAO AVANT ET APRES DEVALUATION ... 86

TABLEAUN°4.7 :REPARTITION DES EXPLOITATIONS EN FO'\'CTION DU NIVEAU D'EDUCATION ... 88

TABLEAU N°4.8 : PART DES DIFFERENTS COLLECTEURS ... 91

TABLEAU N°4.9 ELASTICITES LE LONG DE LA FILIERE SUITE A UNE HAUSSE DES COURS MONDIAUX ... 96

TABLEAU N°4.1 0 :ELASTICITES LE LONG DE LA FILIERE SUITE A UNE BAISSE DES COURS MONDIAUX ... 96

TABLEAU N°4.1 1 :SUBVENTITION CIDT SUR LES INTRANTS EN F CFNKG ... 101

TABLEAU N°4.12: REPARTITION DES SUPERFICIES DE RIZ ... 102

TABLEAU N°4.13 : COMPARAISON DE SUPERFICIES RIZICOLES ... 103

TABLEAU N°4.14 : COMPARAISON DES TEMPS DE TRAVAUX RIZICOLES ... 104

TABLEAU N°4.15 : COMPARAISON DES QUANTITES D'ENGRAIS PAR SUPERFICIE DE RIZ IRRIGUE ... 105

TABLEAU N°4.l6 :COMPARAISON DES TEMPS DE TRA VAUX RIZICOLES ... 106

TABLEAU N°4.17 : COMPARAISON DES CONSOMMATIONS/TETE RIZICOLE ... 107

TABLEAU N°4.18: REPARTITION DES PAYSANS EN FONCTION DU NIVEAU D'EDUCATION ... 108

TABLEAU 5.2: MAP AVANT DEVALUATION FILIERE CAFE ... Ils TABLEAU 5.3: MAP A V ANT DEVALUATION RIZ PLUVIAL. ... 116

TABLEAU 5. 4: MAP AVANT DEVALUATION RIZ IRRIGUE ... 117

TABLEAU 5.5: MAP APRES DEVALUATION FILIERE CACAO ... 123

TABLEAU 5.6: MAP APRES DEVALUATION FILIERE CAFE ... 124

TABLEAU 5.7: MAP APRES DEVALUATION RIZ PLUVIAL ... 125

TABLEAU 5.8: MAP APRES DEVALUATION RIZ IRRIGUE ... 126

TABLEAUN°6.1 : EVOLUTION DES SUITE A UNE DEVALUATION DE 100 %, SANS MESURE D'ACCOMPAGNEMENT ... 137

TABLEAU 6.2: MAP AVEC DEVALUATION FILIERE CACAO ... 139

TABLEAU 6.3: MAP CACAO AVEC AUGMENTATION DES COURS DE 25 % ... 140

TABLEAU 6.4: MAP AVEC DEVALUATION FILIERE CAFE ... 141

TABLEAU 6.5: MAP AVEC AUGMENTATION DE 140 % COURS MONDIAL CAFE ... 141

TABLEAU 6.6: MAP AVEC DEVALUATION RIZ PLUVIAL. ... 142

TABLEAU 6.7: MAP AVEC AUGMENTATION DES COURS DE 70 % RIZ PLUVIAL. ... 143

TABLEAU 6.8: MAP AVEC AUGMENTATION DES COURS DE 70% RIZ IRRIGUE ... 144

(12)

TABLEAU N°6.12 POIDS RELATIF DES VARIABLES DANS LA FILIERE CACAO ... 149

TABLEAU N°6.13 :POIDS RELATIF DES VARIABLES DANS LA FILIERE CAFE ... 150

TAI3LEAUN°6.14: POIDS RELATIF DES VARIABLES DANS LA FILIERE RIZ PLUVIAL. .. 151

TABLEAU N°6.14 : POIDS RELATIF DES VARIABLES DANS LA FILIERE RIZ IRRIGUE .... 152

TAI3LEAU 6.14: MAP SANS MESURES D'ACCOMPAGNEME:.JT CACAO ... 155

TABLEAU 6.15: MAP SANS MESURES D'ACCOMPAGNEMENT CAFE ... 156

TABLEAU 6.16: MAP SANS MESURES D'ACCOMPAGNEMENT RIZ PLUVIAL ... 157

TAI3LEAU 6.17: MAP SANS MESURE D'ACCOMPAGNEMENT RIZ IRRIGUE ... 158

TABLEAU 6.18: MESURE DU DEGRE D'EFFICACITE (DE) ... 160

TABLEAU N°7.1 : MATRICE DS POLITIQUES FUTURES DES FILIERES CAFE ET CACAO 162 TABLEAU:.J°7.2: MATRICE DES POLITIQUES RIZICOLES FUTURES ET ACTUELLES ... 163

TABLEAU 7.3: MAP POSITIO:.J GOUVERNEMENT FILIERE CACAO ... 164

TABLEAU 7.4: MAP RETRAIT CAISTAB FILIERE CACAO ... 165

TABLEAU 7.5: MAP POSITION GOUVERNEMENT FILIERE CAFE ... 166

TABLEAU 7.6: MAP RETRAIT CAISTAB FILIERE CAFE ... 166

TABLEAU 7.7: MAP LIBERALISATION IMPORTATION FILIERE RIZ PLUVIAL ... 167

TABLEAU 7.8: MAP LIBERALISATION IMPORTATIOl\' FILIERE RIZ IRRIGUE ... 168

TABLEAU N°7.10 :INDICATEURS MAP AVEC ET SANS TAXE OPTIMALE FILIERE CACA0173 TABLEAU N°7.11 : TAXE OPTIMALE ET TAXE ACTUELLE FILIERE CAFE ... 174

TABLEAU N°7.12: INDICATEURS MAP AVEC ET SANS TAXE OPTIMALE FILIERE CAFE 175 TABLEAU N°7.13 : TAXE OPTIMALE ET TAXE ACTUELLE FILIERES RIZICOLES ... 176

TABLEAU N°7.14 :INDICATEURS MAP AVAC ET SANS TAXE OPTIMALE FILIERES RIZICOLES ... 177

TABLEAU N°7.15 :INCIDENCE FINA:.JCIERE DE LA :.JOUVELLE POLITIQUE DE T AXATION179 TABLEAUN°7.16 :SIMULATION DES FRAIS DE STRUCTURE ... 184

TABLEAU N°7.17 :SIMULA TION DU FRET MARITIME ... 185

TABLEAU N° 7.18 :SIMULATION DU TAUX DIRECTEUR DE LA BCEAO ... 186

TABLEAUN°7.19: TAUX DE CHANGE REEL, TAUX D'INFLATION SUITE A UNE DEVALUATION ... 190

TABLEAU N°7.20 :TAUX DE CHANGE REEL, TAUX D'INFLATION surTE A lJNE SUREVALUATION ... 192

TABLEAUN°21 STIMULATION PRIX INTERNATIONAL AVEC ET SANS STRUCTURES .. 194

TABLEAU N°7.22 : ELASTICITE CRI DU RENDEMENT ET DES PRIX INTER,"\1ATIONAUX 195 TABLEAU N°7.23 ELASTICITE CRI DU COUT DE LA MAIN D'ŒUVRE ET DU RENDEMENT DECORTIQUEUSE ... 197

TABLEAU N°7.24 ELASTICITE CRI DU TAUX DE CHANGE ET DU TAUX D'INTERET ... 197 TABLEAU N°7.25 ELASTICITE CRI DES FRAIS DE STRUCTURE ET DES COUTS DE FRET198 Tableau N° Al: Cout financier moyen de production, riz pluvial 1987-1989 ... II TABLEAU A2 : STRUCTURE DES COPUTS COMPARES DU CAFE DE DIFFERENTS PAYS EN 92

(EN US/KG) ... III Tableau N° A 3 : Performance économique des pays de la zone franc ... IV TABLEAU N° A 4: QUELQUES RESULTATS DU DER,"\1IER PAS EN COTE D'IVOIRE ... V

(13)

LISTE DES FIGURES

FIGURE 3.1 :AGREGATION DES MAPS ... 63

FIGURE 7.1 : SIMULATION AUGMENTATION RENDEMENT ... 181

FIGURE 7.2: SIMULATION REDUCTION RENDEMENT ... 181

FIGURE7.3 :SIMULATIONAUGMENTATIONPRIX INTERNATIONAL ... 182

FIGURE7.4 :SIMULATION REDUCTION PRIX INTERNATIONAL ... 183

FIGURE7.5 :SIMULATION AUGMENTATION COUT DE LA MAIN D'OEUVRE ... 187

FIGURE7.6 :SIMULATION REDUCTION COUT DE LA MAIN D'O ... 187

EUVRE ... 187

FIGURE7.7 :SIMULATION AUGMENTATION RENDEMENT DECORTIQUEUSE ... 188

FIGURE7.8 :SIMULATION REDUCTION RENDEMENT DECORTIQUEUSE ... 189

FIGURE7.9 :SIMULATION DEVALUATION DU F CFA ... 191

FIGURE7.10 :SIMULATION SUREVALUATION DU F CFA ... 193

FIGURE Al: ÉVOLUTION DU TAUX DE CROISSANCE DU PIB EN COTE D'IVOIRE ... 1

FIGURE A2: RÉPARTITION GÉOGRAPHIQUE DES VERGERS EN CÔTE D'IVOIRE ... VI

FIGURE A3 : RÉPARTITION GÉOGRAPHIQUE DES PRODUCTIONS DE CAFÉ ET DE CACAO EN CÔTE D'IVOIRE ... VII

(14)

LISTE CARTE ET GRAPHIQUE

Carte 3. l : CARTE DU DEPARTEMENT DE VA VOUA ... 71 graphique 1 : DETERMINATION GRAPHIQUE DE LA TAXE OPTIMALE ... 170

(15)

LISTE DES SIGLES ET ABRÉVIATIONS

ACDI: Agence Canadienne de Développement International

ADRAO : Association pour le Développement de la Riziculture en Afrique de l'Ouest AGEPE : AGence d'Etude et de Promotion de l'Emploi

ANADER: Agence Nationale de Développement Rural BEPC: Brevet d'Études du Premier Cycle

BNETD: Bureau National d'Etudes Techniques et de Développement CAF : Coût Assurance et Fret

CAPEC : Cellule d'Analyse des Politiques Economiques du CIRES CFA: Communauté Financière Africaine

CIDT : Compagnie Ivoirienne pour le Développement du Textile CIRES: Centre Ivoirien de Recherches Economiques et Sociales CIDV : Compagnie Ivoirienne pour le Développement des Vivriers CRI: Coût en Ressource Intérieure

DCGTx: Direction de Contrôle des Grands Travaux DUS: Droit Unique de Sortie

ESA : Ecole Supérieure d'Agronomie

FASEG: Faculté des Sciences Economiques et de GEstion FCF A : Franc de la Communauté Financière Africaine FMI: Fonds Monétaire International

FOB: Free On Board

GEPEX: GroupEment des Exportateurs MAP : Matrice d'Analyse des Politiques PAS: Plans d'Ajustement Structurel P AM : Policy Analysis Matrix

(16)

PNR: Projet National Riz

SA TMACI: Société d'Assistance Technique pour la Modernisation agricole de la Côte d'Ivoire

SIM: Système d'Information des Marchés

SODERIZ : SOciété de DEveloppement de la RIZiculture

SODEPRA : SOciété pour le DEveloppement de la Production Animale SOPRORIZ: Structure d'Organisation et de Promotion de la RIZiculture

(17)

INTRODUCTION

La Côte d'Ivoire a axé son développement sur l'agriculture dès les premières années de l'indépendance. Cette agriculture représente 30 % du PIB en 1995 (DCGTx, 1996) et emploie plus de la moitié de la population (CIRES, 1992). Cependant les politiques d'incitation à la production n'ont pas été équitables pour tous les produits agricoles. Le café, le cacao, les grumes de bois et le riz (surtout le riz irrigué) ont bénéficié d'une attention particulière de la part des décideurs économiques. C'est à juste titre que les trois premiers nommés représentaient 60 % du total des exportations en 1980. Les résultats de cette stratégie de développement ont été positifs au point de vue de la croissance économique, 7 % en moyenne par an durant les deux premières décennies de l'indépendance (Cabinet du Premier Ministre,

---_.,,--

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1994).

Parallèlement à cette stratégie, le pays entame une politique industrielle protectionniste qui utilisera comme source de financement les taxes provenant du secteur agricole. Cette politique protectionniste associée à la politique budgétaire expansionniste, qui avait pour but la promotion de l'industrialisation, a entraîné la surévaluation du franc CF AI par le biais de l'inflation, réduisant ainsi le prix relatif des biens échangeables par rapport aux biens non échangeables tout en décourageant les producteurs de café, de cacao et de riz. C'est ainsi qu'à partir de 1980, on assiste à l'essoufflement du modèle de développement ivoirien.

Les raisons de cet essoufflement peuvent être liées à la détérioration des termes de l'échange (Clément, 1994) et surtout à la surévaluation du F CFA (Banque Mondiale, 1981 ).C'est ainsi qu'en 1981 le pays a entamé les plans d'ajustement structurel (PAS) pour résoudre la crise par la hausse des prix relatifs des biens 1 Krueger et aL(1988) expliquent la surévaluation par les politiques de protection industrielle pour l'ensemble des pays de l'Afrique au Sud du Sahara

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échangeables. Cependant, Serges Michanof (Marchés Tropicaux, 1994) estime que "les ajustements déflationnistes auraient pu aboutir si le réalignement recherché du taux de change réel avait été faible (10%). L'écart actuel, de l'ordre de 50% en monnaie nationale, ne pouvait être comblé par une politique d'ajustement interne déflationniste".

C'est dans ce contexte des PAS, ayant des résultats mitigés sur l'incitation à la production et la performance économique que le franc CFA a été dévalué avec pour objectif l'amélioration de la compétitivité de l'économie et particulièrement du secteur agricole. Pour atteindre cet objectif, un ensemble de mesures ont été prises pour améliorer les politiques d'incitation en faveur des opérateurs des différentes filières. Ces mesures d'accompagnement visaient à réduire l'impact négatif de la dévaluation.

A part la dévaluation et les mesures d'accompagnement, l'environnement économique des filières agricoles a été marqué par l'augmentation des cours des matières premières. Cette augmentation pourrait, à elle seule, avoir un impact sur les filières agricoles tout comme la dévaluation et les mesures d'accompagnement. Il est donc nécessaire de connaître la contribution de chacune de ces variables dans la performance économique des filières. Cette étude se propose d'analyser les politiques d'incitation (dévaluation, libéralisation, taxation, mesures d'accompagnement,

( Î augmentation des cours mondiaux) et leur lien avec la performance économique des

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filières café, cacao et riz.

Dans cette optique, elle comportera huit chapitres. Le chapitre 1 sera consacré à

la problématique et aux objectifs. Le chapitre 2 fera le point sur la revue de la littérature et les hypothèses. La méthode d'analyse fera l'objet du chapitre 3. Les filières et les politiques économiques seront décrites au chapitre 4. Le chapitre 5 donnera les résultats de l'impact de la dévaluation sur les incitations, les perfomlances économiques et financières ainsi que les transferts. L'efficacité

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économique de quelques variables sera analysée dans le chapitre 6. Le chapitre 7 donnera les indications sur les politiques futures. Enfin, le chapitre 8 sera consacré à la conclusion et aux recommandations.

(20)

CHAPITRE 1 : PROBLEMATIQUE ET OBJECTIFS

1.1. PROBLEMATIQUE

1.1.1. La situation agricole de la Côte d'Ivoire avant 1994

La Côte d'Ivoire a connu la croissance économique durant les deux premières décennies de son indépendance. Mais à partir des années ] 980, les problèmes vont surgir dans cette économie de sorte que, depuis 1987, on a assisté à la baisse des taux de croissance réel et nominal du PIB (confère figure Al, annexe) . En effet, les cours des produits café et cacao, qui fournissent à l'Etat ivoirien l'essentiel de ses devises, vont connaître une baisse en dollar respectivement de 40% et de 54% entre 1977 et

1982 (Vallée, 1994).

En outre, la surévaluation du franc CFA n'a pas pennis l'incitation à la production agricole (Banque Mondiale, 198]). En effet, elle a changé la structure des prix en faveur des biens non échangeables de sorte qu'une taxe implicite affectait les biens échangeables. La production de ce type de biens avait donc baissé alors que les importations étaient encouragées. C'est ce qui explique que la production nationale de riz, par exemple, n'arrive pas à satisfaire la demande. Pour cette denrée alimentaire, le gouvernement ivoirien a consenti 30 milliards de francs CF A par année, pour permettre une importation suffisante (DCGTX2, 1994).

Par ailleurs, les politiques d'incitation à la production ont favorisé le riz irrigué qUl bénéficiait de la recherche, de l'encadrement et de la quasi totalité des subventions contrairement au riz pluvial (Hirch, 1993). En effet , la riziculture pluviale est taxée d'être à l'origine de la déforestation et d'avoir un faible niveau de

(21)

rendement. Malgré toute cette attention pour le riz irrigué, il est moins compétitif comparativement au riz pluvial ( Berger, 1990).

Aussi, le pays enregistre une baisse de la production de café qui, selon N'Goran (1987), contribue pour 3% au PIB et a rapporté 74 milliards pour le compte de la campagne 1983-1984. La DCGTx (1994) confirme que la production de café a rapporté aux producteurs, en francs constants de 1989, 120 milliards par an et 85 milliards aux finances publiques. Depuis 1990, on assiste à la stagnation de la production de cacao autour de 700.000 tonnes, avec un rendement bas (400 à 450 kglha) comparativement à la Malaisie (630 kglha) (DCGTx, op.cit.).

Par ailleurs, il est à signaler que les productions de café , cacao et de riz n'étaient pas compétitives avant la dévaluation. Ce manque de compétitivité provenait d'une inflation née des politiques de protection de l'industrie par rapport à

l'agriculture (Krueger, op.cit.). Cette inflation occasionne l'augmentation des coûts de production par rapport aux concurrents. Les tableaux N° Al et A2, en annexe, montrent les coûts de production rizicole et caféiers élevés relativement aux principaux pays concurrents de la Côte d'Ivoire. Le pays était donc handicapé sur le plan de la compétitivité par deux facteurs: d'une part par les rendements relativement bas du fait d'une mauvaise politique de vulgarisation et d'autre part les coûts de production élevés (Tableau N° A 1 et A2 , annexe) du fait de la surévaluation.

Pour pallier ces problèmes, le pays a entrepris des plans d'ajustement interne depuis 1981. L'objectif principal de ces ajustements étant la réduction de l'inflation par la compression de la demande globale. Ceci devait permettre l'augmentation des prix relatifs des biens échangeables. Cependant, les PAS sans dévaluation n'ont pas donné des résultats encourageants en ce sens qu'ils n'ont pas pu relever les prix relatifs des biens échangeables pour relancer la production agricole et entraîner la croissance économique par la suite. En effet, alors que la croissance économique, les exportations et le taux de change réel baissent dans les pays de la zone franc. Ces

(22)

indicateurs sont à la hausse pour les autres pays en développement qui ont en général accepté de dévaluer leur monnaie (confère tableau N° A 3, annexe). Ce tableau traduit que l'augmentation du taux de change réel, du fait de la dévaluation dans les pays hors zone franc, a induit l'augmentation des exportations qui a favorisé la croissance économique dans ces pays. Ce qui n'était pas le cas pour les pays la zone franc. Les ajustements internes ont donc montré leur limite à résoudre la crise en ce sens que la production agricole surtout celle d'exportation et le PIB continuent de baisser par manque d'un cadre macroéconomique incitatif. Le tableau N° A 4 ( voir annexe) donnant quelques résultats du dernier PAS, en Côte d'Ivoire, illustre bien cela.

Devant les résultats mitigés des PAS et des politiques de vulgarisation (rendements bas par rapport aux pays concurrents), il était impérieux de trouver un autre instrument de politique économique pouvant relever les prix relatifs des biens échangeables pour relancer la production agricole et par conséquent l'économie toute entière. Les politiques déflationnistes ayant montré leur limite à changer efficacement la structure des prix par l'augmentation de l'offre (Banque Mondiale) et par la réduction de la demande (FMli, la dévaluation s'est donc avérée inévitable.

1.1.2. Compétitivité et cadre incitatif, suite à la dévaluation

Le tableau N° A 4, en annexe, indique que la croissance économique de la Côte d'Ivoire (captée par le PIB) est liée à l'augmentation des exportations agricoles. Pour résoudre le problème de croissance économique, il faut accroître la production agricole.

La situation avant dévaluation ne s'y prêtait pas à cause de la surévaluation qui avait changé la structure des prix en faveur des biens non échangeables. La structure

3 Kanvaly (1994) offre un cadre théorique sur les politiques de déflation du point de vue de la banque mondiale et du FMI.

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résultante des prix taxait implicitement les exportations au profit des importations. La conséquence de cette surévaluation était donc de décourager la production des échangeables tout en encourageant les importations, ne permettant pas ainsi de saisir l'opportunité d'une croissance économique par l'augmentation de la production agricole.

La dévaluation permettra de corriger cette défaillance en augmentant le taux de change nominal. Comme résultat, le taux de change réel et le prix relatif des biens échangeables augmentent. La production de ces biens notamment le café, le cacao et le riz devrait aussi augmenter, offrant ainsi une possibilité de croissance économique. L'étude de Pégatienan (1994 c) illustre bien cela. Elle indique que la dévaluation actuelle de " 100 % " pourrait augmenter la production agricole globale d'environ 19

% en Côte d'Ivoire. L'augmentation future de la production est le fait de la compétitivité retrouvée et d'une plus grande incitation à la production, du fait de la dévaluation (Mondiale, 1994) .

Cependant, Khan et al. (1987) préviennent que la dévaluation seule ne suffit pas, il faut la mise en place des politiques économiques cohérentes avec le taux de change. Tout le problème se trouve à ce niveau. C'est pour cela qu'il faut s'interroger sur l'aptitude de la dévaluation et des mesures d'accompagnement à rétablir les performances économiques et financières des filières.

1.1.3 Problème de recherche

(Ê~ effet~

avant la dévaluation, aucun système de production rizicole n'était compétitif sauf le riz pluvial (Berger, 1990), tandis que la rentabilité financière était positive pour tous les systèmes (Coulibaly, 1996). Par ailleurs, les importations représentaient environ 30 milliards de F CFA, contribuant

à

creuser ainsi le déficit budgétaire. La dévaluation sera t'- elle la politique qui va offrir l'opportunité d'une rentabilité économique et financière positive, tout en réduisant les importations?

(24)

Aussi, compte tenu de l'importance accordée au nz Irngué même après la dévaluation, il est bon de comparer la rentabilité relative des deux types de riziculture afin de savoir si l'option choisie par les décideurs est économiquement efficace.

Par rapport aux filières café et cacao, la période avant dévaluation (1987 -1993) a vu la CAISTAB s'endetter lourdement auprès des exportateurs à cause de la chute des cours. Cette dette s'élevait à 167 milliards en octobre 1993 (Ancey, 1994). Ces filières apportaient un appui aux finances publiques qui représentait en moyenne 11.2

% du BGF et 21.4 % du BSIE sur la période 1970-1989 (Laporte, 1992). Cependant, elles avaient eu recours à la subvention juste avant la dévaluation. La dévaluation va

t' -elle permettre

à

ces deux filières de continuer

à

financer l'économie ivoirienne tout en restant économiquement et financièrement rentables?

Concernant, les trois filières, un ensemble de mesures post dévaluation (mesures d'accompagnement) ont été prises. Ont - elles contribué à renforcer ou alors à réduire l'efficacité des filières?

Un autre problème non moins important est l'importance de la dévaluation par rapport à la hausse des cours des matières premières. En effet, sur la période 1985 à 1993, malgré les efforts d'ajustements internes consentis, la Côte d'Ivoire n'a connu la croissance économique qu'en 1985 (voir graphique N° Al, en annexe). Cette période de croissance a correspondu à la hausse des cours. Cela suscite une interrogation sur l'importance relative des deux variables; quand on sait que juste après la dévaluation, les cours des matières premières ont évolué à la hausse.

Enfin, le gouvernement ivoirien est en pleine négociation pour le décaissement de la troisième tranche d'ajustement structurel. Un certain nombre de mesure sont proposées par les bailleurs de fonds en ce qui concerne les différentes filières. Ces mesures seront analysées afin de dégager leur importance pour la compétitivité. Cela pourra donc permettre aux décideurs de choisir les alternatives qui sont économiquement efficaces.

(25)

Notre étude se propose de répondre aux questions posées ci-dessus en analysant les politiques d'incitation et la performance économique des filières café, cacao et riz.

Dans cette perspective, nous avons retenu la région de Vavoua en ce sens que cette région est propice aux cultures de riz, de café, et de cacao qui seront retenues pour cette étude et pour d'autres raisons que nous exposerons dans le chapitre réservé à cet effet.

Le choix de ces trois cultures se justifie aussi par l'attention toute particulière dont elles bénéficient de la part des pouvoirs publics ivoiriens.

Quels sont de manière plus précise les objectifs que nous visons?

1.2. LES OBJECTIFS

1.2.1.0bjectif général

L'objectif de cette étude est d'analyser les politiques d'incitation et la performance économique des filières café, cacao et riz afin de fournir des éléments de politique agricole aux décideurs.

(26)

1.2.2.0bjectifs spécifiques

Les objectifs spécifiques suivants ont été dégagés afin d'atteindre l'objectif général.

1) - décrire les filières café, cacao et riz ainsi que les politiques qui y sont appliquées;

2) - analyser les effets de la dévaluation sur la rentabilité financière et l'efficacité économique des filières;

3) - analyser les effets de la dévaluation sur les politiques d'incitation à la production des différentes filières;

4) - analyser l'impact des mesures d'accompagnement sur l'efficacité économique des filières;

5) - comparer l'effet isolé sur la compétitivité de l'augmentation des cours des matières premières et la dépréciation du taux de change;

6) - analyser les options de reformes économiques des décideurs, suite à la dévaluation sur les différentes filières café, cacao et riz.

(27)

CHAPITRE 2: REVUE DE LA LITTERATURE ET HYPOTHESES DE RECHERCHE

Ce chapitre sera consacré à la revue de la littérature et aux hypothèses de recherche.

2.1. REVUE DE LA LITTERATURE

2.1.1. Définitions

2.1.1.1 Efficacité économique

Le concept d'efficacité économique est introduit dans la littérature par PareIl (1957). Il se décompose en efficacité al10cative et en efficacité technique. L'efficacité technique fait allusion à une meilleure allocation des ressources. En effet, un exploitant est techniquement plus efficace qu'un autre s'il offre la même quantité de produit que ce dernier en utilisant moins d'intrants ( Lau et Y otopoulos, 1971). Quant à l'efficacité allocative, elle fait référence à une combinaison optimale des facteurs conduisant à un profit maximum (Duraisamy, 1990).

Dans cette étude la notion de performance économique est utilisée car elle inclut J'efficacité économique et la rentabilité financière.

2.1.1.2 Avantage comparatif

Selon Tsakok (1990), Le concept d'avantage comparatif peut être appréhendé dans deux directions. Premièrement, c'est l'efficacité de production comparée d'un pays donné et de ses concurrents dans le cadre du commerce international. Dans ce cas, les pays qui ont le plus petit coût d'opportunité sont relativement plus efficaces et ont avantage comparatif. Par ailleurs, ces pays sont compétitifs étant donné les prix existants.

(28)

Deuxièmement, c'est l'efficacité de production de différents biens dans l'économie nationale. Ces biens sont comparés par rapport à l'épargne (importation) ou au gain (exportation) de devises étrangères qu'ils permettent de réaliser au sein de l'économie. Il s'agit, en fait, de comparer les coûts de production d'un produit à ceux d'une alternative domestique (un autre produit local). Le coût d'opportunité d'une devise est la meilleure mesure de cette alternative car il indique ce que l'économie toute entière perd, en terme de devise, en abandonnant l'alternative pour produire le bien concerné.

L'auteur conclut que la seconde définition implique la première et vice versa. L'efficacité économique telle qu'utilisée dans cette étude est équivalente à l'avantage comparatif.

2.1.1.3 Filière

Selon une étude du CIRES (1994), le concept de filière comporte deux aspects fondamentaux: son identification et l'analyse des mécanismes de régulation. Par rapport

à

ces aspects, l'étude définit la filière comme étant les itinéraires suivis par un produit ou un groupe de produits au sein de l'appareil productif. La filière concerne aussi bien les agents économiques (entreprises et administrations) que les opérations (production, répartition et financement) qui concourent à la formation et au transfert du produit au consommateur.

2.1.2. Cadre théorique

Martin et al. (1994) définissent le taux de change réel4 comme étant la rentabilité relative des secteurs des biens échangeables par rapport aux biens non échangeables. 4 Le lecteur, intéressé par l'estimation du taux de change, trouvera une étude empirique de ce taux dans (Gauthier, 1994).

Edwards (op.cit.) fait une analyse détaillée des variables qui affectent ce taux. Guillaumont et a1.(1994 a) analysent les propriétés de sa flexibilité.

(29)

Ils concluent que c'est un bon indicateur de compétitivité relative des biens échangeables pour un pays donné.

Dans le même ordre d'idée, Jaeger et al. (1988) affirment que la politique du taux de change est souvent considérée comme la plus importante des politiques économiques. C'est dans ce sens que certains auteurs analyseront son influence sur le secteur agricole.

Dans cette optique, Krueger et al.(1988 ) établissent le lien entre le taux de change réel et la production agricole. En effet, les politiques commerciales (taxes et quotas, en général) qui protègent les industries induisent l'inflation. Le résultat de cette inflation est la baisse du taux de change réel56 qui signifie une taxation implicite des exportations des biens échangeables au profit des biens non échangeables autrement dit la surévaluation augmente les coûts domestiques des biens échangeables produits localement, ceteris paribus. La rentabilité de ces biens diminue relativement aux biens non échangeables (Shuh, 1974). Les ressources de la nation vont être orientées vers le secteur des non échangeables. Donc la surévaluation, en augmentant la rentabilité des biens non échangeables, entraîne la diminution de la production des biens échangeables (Edwards, 1988).

Jaeger (1992) épouse les idées de Edwards (op .cit.), il ajoute que la surévaluation du taux de change, résultant des politiques de protection industrielles, crée un biais en faveur des populations urbaines. Les termes de l'échange interne favorisent donc les industries, qui jouissent d'une protection, au détriment de l'agriculture qui produit l'essentiel des biens échangeables7. L'exode rural est

5

6 Le taux de change réel étant Je rapport des prix des biens échangeables sur les biens non

échangeables.

(30)

encouragé et la production agricole baisse à cause de la réduction de la main d'oeuvre agricole.

La baisse de cette production sera accentuée par les importations alimentaires8 en ce sens que la population urbaine, croissante du fait de l'exode mral, dépend essentiellement de ces importations.

Par ailleurs, les ressources sont inefficacement allouées, suite à la surévaluation, puisque qu'elles sont détournées du secteur des biens rentables (échangeables) vers le secteur des biens non rentables (non échangeables), au sens du commerce international9 (Edwards, 1988). Dans un contexte de surévaluation, la dévaluation intervient pour corriger la structure des prix en faveur des biens échangeables. En effet, la dévaluation augmente les prix relatifs des biens échangeables en monnaie locale (Martin, op.cit.).

La rentabilité de ces biens étant élevée (à cause des prix incitatifs), on s'attend à ce que leur production augmente (Oyejide, 1990). En outre, la dévaluation devra permettre l'amélioration des termes de l'échange de l'agriculture par rapport à l'industrie (Pégatienan, 1994 a)lO. Ce qui permettra d'améliorer l'efficacité économique du secteur agricole qui était relativement taxé.

2.1.3. Impact de la dévaluation sur l'incitation à produire

La Banque Mondiale (1981) résume assez bien les politiques de prix aux producteurs dans l'ensemble des pays en Afrique au sud du Sahara. Pour les

8 Les importations alimentaires moins chères inondent le marché urbain entraînant la baisse du prix de ces produits et les paysans sont ainsi découragés.

9 Un autre raisonnement de Edwards (1988) consiste à dire que la surévaluation n'est pas économiquement rentable parce qu'elle augmente le coût des biens échangeables en termes de biens non échangeables. Ce raisonnement est aussi défendu par Jaeger (1992).

(31)

produits alimentaires, la politique de prix a consisté à fixer un bas niveau de prix aux paysans en vue de protéger les citadins. Cette politique crée

«

le biais urbain ».

Quant aux produits agricoles d'exportation, ils sont lourdement taxés à cause des coûts de stabilisation et de commercialisation élevés. Le résultat est que les paysans ne reçoivent que 40 à 45% des prix économiques bord champ pour les pays étudiés.

A partir d'un modèle économétrique dynamique, Chambers et al. (1981) séparent l'effet de court terme de celui de long terme. En effet, ils trouvent qu'à court terme la dévaluation de 10 % en 1971 aux Etats Unis, a induit une augmentation des exportations agricoles (maïs, blé et haricot). La hausse des prix relatifs des échangeables en est la raison. Cependant à long terme, l'int1ation induit par la dévaluation va réduire le prix relatif des échangeables et entraîner la réduction des exportations. Ils concluent que l'effet de long temle va s'amenuiser.

En Côte d'Ivoire, l'une des rares études à s'appesantir sur l'impact de la dévaluation sur la protection des opérateurs des filières est celle de Ouattara (1996). En s'appuyant sur les filières café et cacao, avant la dévaluation, il indique qu'en période de hausse des prix mondiaux les décideurs augmentent les taxes à l'exportation ( DUS et fixation d'un prix largement en dessous du prix mondial), ce qui réduit les coefficients de protection effective et nominale. Et il constate qu'avec la dévaluation, ces coefficients sont à la hausse traduisant une protection plus grande des opérateurs de la filière. Une étude de Coulibaly (1996) aboutit au même résultat en ce qui concerne la filière rizicole. En analysant l'impact de la dévaluation sur la filière rizicole, elle indique une amélioration de la protection du fait de la déréglementation sur le riz et sur les intrants.

Dans le même optique, Pégatienan ( 1994 b) a analysé de façon empirique les effets de la dévaluation sur la production agricole dans le même pays. Il ressort de cette analyse que la dévaluation réelle de 1 % pourrait induire une augmentation de

(32)

0.67

%

de l'ensemble de la production agricole, de 0.7

%

la production d'exportation (café, cacao, coton ... ) de 0.28 % la production des vivriers échangeables (riz ,maïs). En outre, son étude montre que l'augmentation de la production, suite à la dévaluation, est aussi due à l'augmentation des prix aux producteurs et à celle des investissements publics agricoles.

Par contre, la Banque Mondiale (1994) indique une baisse des coefficients de protection nominaux, suite

à

la dévaluation. La raison est la très forte taxation des filières café et cacao par le DUS.

Jacquemot et al. (1993) estiment que la réaction de l'offre de production ne peut se faire que si les prix intéressants dus

à

la dévaluation sont parfaitement transmis aux paysans. Mais ils déplorent que ce ne soit pas toujours le cas. Ceci est confirmé par Guillaumont et al.( 1994 b) qui, par le biais de leur étude empirique, montrent que si le taux de dévaluation est élevé, les prix transmis aux paysans sont faibles à cause de l'augmentation des coûts de transport et des coûts de transformation.

Ce point de vue est partagé par Martin et al. (op.cit.) qui pensent que la dévaluation aura un effet positif sur la production nationale à condition qu'il ait une amélioration des circuits de commercialisation. C'est pour cela que Dioné (op.cit.) propose une augmentation des prix assez élevée pour couvrir le taux d'inflation. Et, il craint l'inflation qui est la source de l'échec de toute politique de dévaluation. Cette crainte est partagée par Pégatienan (1994b), pour qui l'amélioration des termes de l'échange, que nous observons actuellement en Côte d'Ivoire, risque de générer l'inflation qui à son tour va dégrader la situation économique du pays.

(33)

2.1.4. Dévaluation, importations et exportations agricoles

L'objectif de la dévaluation est d'éponger le déficit durable de la balance des paiements en allouant les ressources en faveur des secteurs produisant les biens échangeables au détriment des biens non échangeables Jacquemot et al.(op. cit.). De ce fait, la dévaluation encourage les exportations agricoles (Pégatienan, op.cit.). Cette thèse n'est pas partagée par (Jacquemot et al., op.cit.). En effet, en se référant à

une étude empirique réalisée par Jacquemot et Assidon (1989), ils estiment que les élasticités des exportations agricoles par rapport aux variations du taux de change ne sont significatives et positives que pour quatre pays dans la période 1980-1987 sur la dizaine de pays africains qui ont dévalué leur monnaie. Ces pays sont:

-Burundi +2 -Maurice

+

1.17 -Mauritanie +0.81 -Zaïre +O.l

Hormis ces pays, les exportations ont diminué.

Cette thèse est partagée par Hugon (1994) pour qui la dévaluation n'a pas été synonyme de compétitivité pour les pays hors zone franc qui ont dévalué. Cependant Kéita (op.cit.) n'épouse pas cette idée. En effet, il prend à témoin une étude réalisée pour le SIM au Mali au mois de février 1994. Cette étude démontre que la dévaluation a rendu le riz malien compétitif par rapport au riz thaïlandais sur les marchés sénégalais. Et même si une augmentation de 25% du prix aux producteurs et de tous les autres coûts intervenait; cela ne mettrait pas fin à cette compétitivité. Il en est de même pour le coton fibre carreau dont le coût de revient moyen par kilogramme est passé de 7.60 avant dévaluation à 9.1 francs CFA après dévaluation. Cette performance s'explique par l'augmentation des prix à l'exportation, suite à la dévaluation.

(34)

Comme au Mali, Pégatienan (1994 b) estime que les exportations agricoles vont augmenter en Côte d'Ivoire. En outre, il prévoit une diminution des importations de riz de 80% du fait du changement de parité. Il explique cette diminution par le prix élevé des importations suite à la dévaluation.

2.1 .5. Efficacité des politiques économiques

Le coût en ressource intérieure (CRI) a souvent été utilisé pour mesurer cette efficacité. La Banque Mondiale (1981) constate que le niveau des coûts locaux en ressources est élevé pour J'ensemble des pays d'Afrique au sud du Sahara. Ce niveau de CRI s'explique par la surévaluation de leur monnaie locale. Par ailleurs, une étude de la Banque Mondiale (1994) précise que les CRI post-dévaluation sont plus faibles

à cause du caractère bon marché de la main d'œuvre durant cette période. En outre, Houndekon

CI

996) montre que tous les systèmes de production rizicole sont compétitifs au Nord du Bénin sauf deux systèmes: riz irrigué de la saison sèche et riz bas - fond. Il explique cette absence de compétitivité par la mauvaise maîtrise de la technique culturale (riz bas - fond) et par la défaillance du système de pompage (riz irrigué). L'auteur a utilisé la matrice d'analyse des politiques comme instrument d'analyse. Le même instrument est utilisé par Coulibaly (1996) pour analyser la compétitivité des sous - filières rizicoles, en Côte d'Ivoire avant et après dévaluation. Ses résultats indiquent, qu'avant dévaluation, tous les coûts en ressource intérieure (CRI) étaient supérieurs à l'unité sauf pour les sous filières bas - fonds et la sous filière riziculture de savane. Après la dévaluation, toutes les sous filières rizicoles enregistrent une amélioration de leur CRI qui est inférieure à l'unité. La riziculture de bas fond se révèle comme étant la plus compétitive car elle n'utilise que peu d'intrants et a un rendement important.

(35)

2.1.6. Impact de la dévaluation sur le revenu

Thiombiano et al. (op.cit.) estiment qu'il y aura une amélioration théorique au niveau des revenus dans le milieu rural dans la mesure où la production domestique, le niveau de l'emploi et celui des prix vont augmenter. Ces résultats sont confirmés par une étude empirique réalisée par ces auteurs au Burkina Faso dans le milieu rural juste après la dévaluation. En effet, les revenus et les risques liés à ces revenus (mesurés par le coefficient de variation) dans le secteur primaire sont respectivement passés de 1708 à 1294 francs cfa et de 182% à 155% après la dévaluation.

Contrairement au secteur secondaire où les revenus et le risque baissent respectivement de 2692 à 1972 francs cfa et 338% à 128%. Ils constatent que les ménages s'orientent vers les secteurs facilement accessibles et à revenus stables.

Quant à l'emploi, l'effet est ambigu. Pendant que dans la province de la Kossi, il y a une réduction des emplois dans le secteur secondaire au profit du secteur primaire, dans la province du Namentenga, ils constatent l'effet contraire.

Une étude similaire a été effectuée dans le secteur rizicole, en Côte d'Ivoire, par Diomandé (1995). Ses résultats indiquent une baisse de revenu dans ce secteur. Cette baisse de revenu s'explique par la hausse des coûts de production due surtout aux intrants importés (engrais, insecticides et herbicides). Cependant, le revenu ne change pas pour la riziculture pluviale traditionnelle car les intrants importés ne sont pas utilisés dans cette riziculture. Une analyse plus détaillée de cette baisse met en lumière une forte baisse dans la riziculture pluviale à cause du rendement bas ( entre 1 et 2 tonnes) tandis que la baisse de revenu dans la riziculture irriguée est moins forte à cause du rendement relativement élevé (4 tonnes).

En utilisant l'approche de ces auteurs dans le cadre d'un modèle d'équilibre partiel au Sénégal, Kelly et al. (op.cit.) concluent que les effets négatifs de la dévaluation ont plus de chance d'être ressentis dans le nord du bassin arachidier (ne produisant pas d'arachide et dépendant du riz importé) et dans les villes (dépendantes

(36)

du riz importé) alors que les effets positifs sont importants dans le centre et le sud-est du bassin arachidier (produisant l'arachide destinée à l'exportation et consommant le riz importé modérément).

Duncan et al. (1994) tiennent à faire une distinction entre le court et le long tenne. Pour eux, la dévaluation aura un effet négatif sur les revenus réels à court terme surtout pour les ménages urbains dépendants des biens importés. Mais à long terme, ils estiment que la dévaluation sera génératrice d'un revenu élevé suite à la croissance économique qu'elle va engendrer.

Dans le même ordre d'idées, Pearson et al. (1995), en simulant une dévaluation de 25 % au Kenya, concluent que dans le court terme l'amélioration du profit est difficile car les coûts varient dans la même proportion que le revenu. Mais à long terme, ils pensent que la dévaluation de 25% va porter ses fruits surtout pour les paysans qui utilisent les facteurs domestiques. Ils estiment que le profit des producteurs de café et de thé va tripler à cause de l'augmentation des prix alors que les coûts vont augmenter modérément compte tenu d'une faible utilisation des intrants échangeables.

Au Bénin, Houndekon (1996) montre que la dévaluation a permis l'augmentation des profits de 104 % pour le riz irrigué et 490% pour le riz de bas fond; pour le coton l'augmentation est faible entre 15 et 26% , selon les systèmes.

Cela s'explique par le fait que le prix des intrants a doublé alors que le prix aux producteurs a augmenté de 65 % pour le riz et seulement de 40% pour le coton. Les profits ont le plus augmenté dans la riziculture de bas fond car ce type de riziculture utilise peu d'intrants échangeables pour un rendement élevé.

En Côte d'Ivoire, Ouattara (1996) signale l'augmentation du profit financier dans les filières café et cacao suite à la dévaluation. L'argument en faveur de ce résultat est que les prix d'achat ont fortement augmenté alors que les intrants échangeables ne sont pas utilisés par les paysans (pas d'engrais, ni d'insecticides).

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L'augmentation du profit se traduit par la réduction du coefficient coût bénéfice financier qui passe de 0.76 à 0.44 et de 0.43 à 0.27 respectivement pour le café et le cacao.

En Indonésie, Nelson et al. (1991) analysent l'impact des politiques sur la filière canne à sucre. Ils obtiennent des profits financiers négatifs pour tous les systèmes de canne à sucre sauf pour deux systèmes à cause de la politique de subvention de l'urée (30%), du NPK (54%) et du crédit.

2.1.7. Transferts avant et après dévaluation

Les transferts désignent la différence entre les profits économiques et financiers. Ce sont des subventions ou taxations nettes résultant d'un ensemble de politiques économiques dont les politiques de prix d'investissement et de régulation.

L'étude d'Ancey (1994) est focalisée sur la rentabilité financière et les transferts avant et après dévaluation des filières café et cacao. Son étude fait ressortir, pour la filière cacao, un excédent en devises de 207 milliards f CFA, 18.3 milliards f CFA de revenus nets de l'Etat, 3.8 milliards f CFA au titre des excédents de la CAISTAB et 2.3 milliards f CFA pour les opérateurs, avant dévaluation. Après dévaluation, il constate une augmentation des marges nettes du fait essentiellement d'une augmentation plus que proportionnelle du prix du cacao relativement aux coûts. De ce fait, l'excédent en devises atteindra 387 milliards fCFA, plus de 142 milliards f CFA pour le compte de l'Etat, 125 milliards fCFA pour l'excédent de la CAISTAB et 22.5 milliards f CFA pour les opérateurs de la filière.

Les résultats de l'étude indiquent des résultats financiers négatifs pour les exportateurs qui perdent 1.7 milliards. Au contraire, la CAISTAB est bénéficiaire à hauteur de 0.5 milliard f CFA. Quant à l'Etat, il gagne 4.7 milliards f CFA et 33.4 milliards f CFA sont dégagés comme excédent en devises. Cette situation de la filière

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est mauvaise par rapport à la situation post dévaluation qui s'est améliorée à cause du prix intéressant du café. En effet après dévaluation, les exportateurs redeviennent bénéficiaires à hauteur de 2 milliards f CFA.

2.1.8. Efficacité économique des mesures d'accompagnement post dévaluation

Pour la filière coton au Mali, les mesures d'accompagnement ont consisté à : - augmenter les prix aux producteurs de 30 %;

- alléger les droits de douane des intrants agricoles;

- subventionner les prix des intrants agricoles (Kéita, 1994).

Pour mesurer l'efficacité des mesures d'accompagnement, l'auteur prend le profit financier comme indicateur. Au niveau des producteurs, l'augmentation des prix aux producteurs et de subvention des intrants peut améliorer le profit. Au niveau de la commercialisation, le doublement des prix d'achat du coton (libellé en devise), suite à la dévaluation, va entraîner l'augmentation du profit financier de l'organisme chargé de la commercialisation.

En définitive, l'auteur estime donc que les mesures d'accompagnement seront efficaces dans la mesure où elles entraîneront l'augmentation du profit le long de la filière. Cependant, une attention doit être attachée aux coûts. C'est pour cela que Kelly et al. (op.cit.) parlent de maintenir les prix des produits alimentaires à un niveau bas, pour bloquer l'inflation. Cette disposition a été appliquée au Burkina Faso, mais Thiombiano et al. (op.cit.) pensent qu'elle pourrait freiner les effets positifs de la dévaluation. En effet, la subvention des biens alimentaires importés ne permet pas la réduction de la demande de ce type de bien. Or, la réduction de la demande des biens importés est l'une des conditions du succès de la dévaluation qui taxe les importations au profit de la production locale et des exportations.

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En Côte d'Ivoire, Kouassy (1996) explique que l'introduction du DUS et la suppression de la prime à l'exportation ont induit une perte de compétitivité de 17.5 %. Le gain net de compétitivité des exportables s'établit à 20.5 %.

Quant aux importables, il montre que ces biens ont bénéficié d'un gain net de compétitivité de 18% du fait de la réduction des droits et taxes à l'importation de l'ordre de 33.33 %. L'étude de Kouassy (op .cit.) est l'une des rares à présenter l'impact des mesures d'accompagnement. En utilisant le taux de change réel comme indicateur, l'auteur s'inquiète de la réduction de la compétitivité du fait des mesures d'accompagnement qui ont engendré la hausse des investissements publics et des dépenses courantes. Cette inquiétude n'est pas partagée par Clément (op.cit) qui compte sur la discipline monétaire dans la zone franc qui ne favorise pas la monétisation du déficit budgétaire pour alimenter l'inflation.

Cependant, selon les experts du FMI, l'inflation ne doit pas dépasser 35% sinon la dévaluation risque d'être un échec (Diomandé, op.cit.). Cette crainte est partagée par Pégatienan (1994 b), pour qui l'amélioration des termes de l'échange, suite à la dévaluation et à la hausse des cours, risque de générer l'inflation qui à son tour va dégrader la situation économique du pays.

2.1.9. Instruments d'analyse et quelques résultats empiriques:

2.1.9.1. IncitatiOlJ à la production

Sans tenir compte des mesures d'accompagnement, Diomandé (1995) trouve que le coefficient de protection nominale après dévaluation (0.53) est inférieur à celui avant dévaluation (1.28). La diminution de ce coefficient s'explique par l'augmentation du prix frontière, suite à la dévaluation, alors que le prix domestique n'a pas changé. La dévaluation induit donc une réduction de l'incitation à la production. Ces conclusions sont infirmées par Coulibaly (1996) qui trouve une

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incitation plus grande en utilisant la PAM (Policy Analysis Matrix), suite à la dévaluation. Les coefficients de protection effective et nominale sont améliorés

passant respectivement de 0.45 et 0.48 avant dévaluation à 0.91 et 0.95 après. Cette

amélioration s'explique par la réduction de la taxation sur les revenus et sur les intrants échangeables, suite à la dévaluation.

En utilisant l'économétrie, Cleaver (1985) analyse la réaction de l'offre

agricole au taux de change. Il conclut que la dépréciation de la monnaie a un effet significatif mais pas très important sur la croissance agricole. Mais ce résultat est à considérer avec prudence puisque le coefficient de détermination est en dessous de 50

%. En utilisant le même instrument, Pégatienan (1994 c) conclut à partir du même

instrument que le taux de change a un effet beaucoup plus grand sur l'offre de

production agricole globale (élasticité 0.62) comparativement aux termes de

l'échange intersectoriel et à l'investissement public.

Jaeger et al. (1988) utilisent le coefficient de protection nominale pour mesurer l'impact du taux de change sur la protection des agriculteurs en Afrique au Sud du Sahara, ils aboutissent au même résultat. Ce résultat est conforme à celui de

Pégatienan (1995 c) à savoir que le taux de change a un impact plus important que le

prix aux producteurs.

2.1.9.2. Ali Il Îveall du revellu des paysalls

La budgétisation a surtout été utilisée pour analyser l'impact de la dévaluation sur le revenu des paysans. Kelly et al. ( op.cit.) utilisent cet instrument au Sénégal pour faire des simulations de politique agricole. Ils concluent que les revenus augmentent

Figure

TABLEAU 3.2  : DECOMPOSITION DU SERVICE DE LA DECORTIQUEUSE
TABLEAU N°3.3:  EVOLUTION DU TAUX DE CHANGE REEL DE 1993 A  1995 BASE  100 =100  PNE  PE  TeR  Janvier.1993  145,28  119,09  Juin
TABLEAU N°4.1  : POIDS DU CAFE, CACAO ET RIZ DANS  LA SUPERFICIE TOTALE
TABLEAU N°4.2  :  REPARTITION DES SUPERFICIES
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