FABRICATION D'HORLOGERIE SOIGNÉE ET COMPLIQUÉE

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Seizième Année. — N° 17 P r i x d u n u m é r o : 1 0 centimes.

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Dimanche 3 Mars 1901.

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10 centimes la litrne, Les auuonees se paient d'avance.

Organe de la Chambre suisse de l'Horlogerie, des Chambres de commerce, des Bureaux de contrôle et des Syndicats professionnels.

Les C o n s u l a t s s u i s s e s à l ' é t r a n g e r r e ç o i v e n t le j o u r n a l .

Bureau des'Annonces: HAASENSTEIN & VOGLER, 32, rue Leopold Robert, CHAUX-DE-FONDS et succursales en Suisse et à l'étranger.

Société suisse des exportateurs d'horlogerie Affaire W i l i k . — Les créanciers peu- vent lonelier un n o u v e a u ' d i v i d e n d e de 1 0 % à.l'élude Eug. Wille el D^r Léon Robert, avocats.

De l'organisation du travail

L'Emancipation consacre à celle ques- tion, toujours disculée et jamais résolue, l'intéressant article suivant :

Comment organiser le travail? Comment Caire, de l'anarchie industrielle qui écrase tant de malheureux un organisme suffisant pour permettre à tout homme de vivre de son Iravail ? C'est là le grand problème que tous les sociologues essaient de résou- dre, les uns par des utopies et des bille- versées, les autres par des moyens prati- ques, dont l'essai a déjà prouvé la possi- bilité.

Les hommes doivent pouvoir se procu- rer par leur travail ce qui est nécessaire à leur subsistance, telle est la donnée du problème. Comment assurer ce d r o i t ? Et ici toutes les théories se présentent, qu'il serait trop long, dans un bref article de Y Emancipation de passer en revue.

N o m b r e u x sont les ouvriers qui n'ont pas assez de travail, ou un travail assez rémunérateur pour assurer leur misérable existence. Plus nombreux encore ceux dont le travail de chaque jour ne fournit pas les ressources nécessaires pour parer aux pé- riodes de chômage ou de maladie et à l'é- ventualité si terrible de la vieillesse impuis- sante. Et cet état de choses si douloureux offre les plus grands périls pour la paix de la société moderne.

L'aumône est impuissante, parfois même elle accentue le mal qu'elle veut combattre en faisant naître le paupérisme. L'assistance par le travail, pour être plus pratique, est forcément limitée et impuissante. Le collec- tivisme n'assure l'existence matérielle de chacun qu'en échange de la liberté de tous qu'il confisque. M. T h u r y , professeur de l'Université de Genève, proclame le droit aux moyens de Iravail, conséquence du devoir de travailler. Il conclut à la néces-

sité d'organiser le Iravail en vue de la pro- duction des objets indispensables, laissant de côté la production des objets accessoi- res, qui n'a point besoin d'être réglementée.

La production des objets indispensables librement acceptée par tous, ou même, s'il le faut, imposée à tous, n'exigerait de cha- cun q u ' u n temps relativement faible, qui laisserait au travail libre un champ assez vaste. D'ailleurs la vérité de cette allirma- lion serait aisée à contrôler, par la création de camps de Iravail où les ouvriers sans ouvrage seront admis sous certaines con- ditions à établir. La répartition des pro- duits du Iravail social sera exactement éta- blie. Le sol, qui est la source même des choses nécessaires à la vie, devient pro- priété collective tout en laissant subsister une part de propriété individuelle et en permettant à chacun d é p o s s é d e r son habi- tation. C'est la restauration de l'antique organisation des communes du moyen-âge.

C'est la possibilité d'assurer à chaque ci- toyen le minimum de bien être et de loisir nécessaires au développement de ses fa- cultés intellectuelles et morales.

Et c'est cette formule de Charles Secré- lan cpii doit servir de base à l'organisation de la société de demain. Condamnons le collectivisme intégral qui est la négation de toute liberté et que nous estimons être en contradiction absolue avec les nécessi- tés mêmes de la nature humaine ; répudions les utopies communistes, qui étouffent tou- tes les énergies et déconcertent toutes les initiatives de nos sociétés de progrès, mais acceptons comme formule que tout homme a droit d'abord à vivre et à travailler pour vivre. — La société doit cela à chacun des êtres qui la composent.

En attendant, chacun se préoccupe d'é- tablir solidement les bases du contrat col- lectif du Iravail. Et ici il n'est pas sans in- térêt de remarquer qu'un économiste fort distingué, M.Yves Guyot, vient de mériter les louanges des socialistes les plus fou- gueux, pour le projet qu'il préconise.

M. Yves Guyot a cherché quel était le moyen, à son sens, le plus approchant pour

instituer la permanence des rapports entre Y employeur et l'employé et assurer la fi- xité nécessaire à la bonne marche d'une usine.

M. Yves Guyot est résolument hostile au patronage dont nos grands industriels couvrent le manque d'initiative de leurs ouvriers. Le patron, d'après lui, ne doit point connaître chacun de ses ouvriers, pas plus qu'il ne doit, se préoccuper de leurs opinions politiques ou religieuses. Entre salariant et salarié ne doit exister aucun de ces liens qui sont une survivance du servage antique. Le salariant ne paie pas un homme, mais le service rendu par cet homme et, ce service payé, tous les deux sont quilles, sans que la qualité du sala- riant puisse donner à celui-ci une supério- rité sur le salarié. Est-ce qu'une société minière, ajoute M. Yves Guyot, reconnaît son infériorité économique vis-à-vis de la cristallerie qui lui achète son charbon ?

Aujourd'hui, il se trouve des industriels pour refuser de traiter avec la collectivité de leurs ouvriers. 11 s'ensuit (pie si une grève éclate dans leur usine, ils sont dé- concertés en se voyant en face d'une col- lectivité qu'ils ont méconnue jusque-là. Ils se trouvent forcés de recevoir les délégués nommés dans un moment de colère, de capituler dans les conditions les plus hu- miliantes et de répudier, à l'époque des crises, le système qu'ils préconisaient aux époques normales.

Le système individuel n'a donc plus de raison d'être. Et on en a si bien reconnu les inconvénients qu'on a essayé d'y remé- dier par l'arbitrage et la conciliation, dont M. Yves Guyot ne veut point entendre parler. Le salariant, à son' avis, ne doit pas plus de compte au salarié sur la mar- che de ses affaires que ce dernier n'en doit sur la manière dont il emploie son salaire.

Un tiers irresponsable ne saurait d'ailleurs déterminer les conditions d'achat ou de vente de telle ou telle marchandise. Les questions qui s'élèvent entre salariant et salarié ne peuvent pas davantage être ré- glées par un tiers, toujours irresponsable, puisqu'il ne supporte en"Vieil la responsa-

96 LA F É D É R A T I O N H O R L O G È R E SUISSE bilité des engagements pris de part et

d'autre.

Pour remplacer le système individuel, on a essayé des groupements collectifs à opposer à l'omnipotence patronale et créé les syndicats « Congrégations laïques, dit M. Yves Guyot, auxquelles l'individu est inféodé et qui sont de détestables intermé- diaires entre salariant et salariés et, de p l u s , des instruments de combat. » On a essayé également des associalions de pro- ductions, qui n'on réussi à d o n n e r que

« d e s résultais intimes». On a essayé, enfin, de la participation aux bénéfices, qui ne peut exister que dans un petit n o m b r e d'industries où la main d'œuvre joue un rôle principal.

Tous les autres systèmes, tous les autres palliatifs sont écartés. Reste le système de M. Yves Guyot lui-même, qui est en réa- lité l'accouplement du système de la coo- pération de production avec le patronat.

L'association préconisée par le directeur du Siècle n'a pas à s'occuper des soucis directoriaux dont le patron reste chargé.

Elle n'a pas à chercher à se créer des dé- bouchés, elle n'a pas à courir après les commandes. Et ainsi est éliminée la cause de ruine de la plupart des associalions de production, dont le directeur a m a n q u é de compétence commerciale. L'association n'a q u ' u n but : « placer les produits du travail de l'homme » et nous entendons : les pla- cer chez celui qui achète le produit du travail, chez le patron et, naturellement, aux meilleures conditions possibles. Donc pas d'outillage à acquérir, pas de matières premières à acheter, pas de capital à ras- sembler, — ou bien un capital fort minime relativement à l'importance des opérations commerciales, — pas de responsabilité ruineuse à accepter ! La société ainsi cons- tituée partage les gains entre adhérents, qui ne se préoccuperont plus dès lors dans les assemblées générales, si de nombreuses grèves ont été déclarées et si le patron a été sévèrement b r i m é , mais uniquement si les dividendes sont importants. La com- binaison a donc le nouvel avantage de créer la pacification dans les ateliers.

Telle est au moins l'espérance de M.

Yves Guyot. Et hàtons-nous d'ajouter que celte conception de l'organisation commer- ciale du travail n'est pas une pure chimère, mais qu'elle a déjà été réalisée sous un type extrêmement remarquable : la Sociéié typographique parisienne, dont l'existence remonte au-delà de la loi de 188i. Celle société fournit les équipes aux journaux parisiens. Sans doute, elle les fournit à un prix supérieur à celui des autres typogra- phes : mais cette majoration est compensée par les garanties de sécurité et d'habileté professionnelle qu'elle peut assurer. L'é- quipe ainsi fournie exerce un droit de con- trôle sur tous ses membres. Si l'un d'eux est en état d'ivresse, immédiatement un cri parcourt l'atelier: «Messieurs on vote- ra ! » Et le vole, c'est toujours l'exclusion du coupable. Ainsi les ouvriers se montrent implacables pour ceux de leurs collègues qui peuvent nuire à la bonne confection du travail.

Objectera-t-on que ces sociétés vont de- venir trop puissantes et parlant trop exi- g e a n t e s ? Il suffira, pour écarter cette crainte, de se rappeler le mot de Quesnay:

« L'intérêt de l'industriel et d'acheter cher

« pour avoir la liberté du choix et de ven-

« dre bon marché pour écouler rapidement

« ses produits. » Et ainsi ces sociétés seront intéressées à ne pas trop exagérer les prix, pour faciliter la venle de leur produit, qui est le travail.

Un dernier avantage de ces sociétés serait de p o r t e r i e s discussions entre employeurs et e m p l o y é s , non plus devant le tribunal arbitral d'un homme politique, mais devant les tribunaux ordinaires.

Telle est la théorie de M. Yves Guyot.

Est-elle réalisable dans toutes les indus- tries 'i Je n'oserais l'affirmer ; mais il n'en reste pas moins une idée ingénieuse et neuve qui paraiL convenir, dans bien des cas, aux rapports enlrc ic capital et le tra-

vail. Léon DE SEILMAC.

La mesure du temps et l'emploi des montres en Chine

i

Depuis quelque temps les peuples de l'occident s'occupent plus activement de la Chine, ensuite des difficultés survenues et de la guerre existante, quoi que celle-ci ne fut jamais déclaré officiel- lement.

Les quelques livres et les maigres rapports des voyageurs publiés par les journaux quotidiens, qui eux-mêmes n'avaient t'ait que traverser le pays et ne le connaissent que superficiellement, ne nous donnent généralement pas une image fidèle de ce pays, mais seulement des indications esquissées, si ce ne sont des carricatures.

M¹' E.-M. Köhler, qui avait fait un séjour de six années en Chine et avait visité la Mandchou- rie et la Mongolie, donne des renseignements très intéressants dans la Deutsche Uhrmacher- zeitung, dont nous extrayons quelques passages :

La manière exclusivement chinoise de diviser le temps, pratiqués depuis des siècles, diffère complètement de celle de l'occident. L'année populaire chinoise est l'année lunaire, mais le commencement est déterminé par le soleil. Ils n'ont donc pas comme nous une année exclusi- vement solaire, mais un mélange des deux sys- tèmes. En plus, le nouvel-an doit toujours tomber sur un jour de pleine lune, quand le soleil se trouve dans le verseau ; le nouvel-an chinois ne peut donc avoir lieu avant le 21 janvier et pas plus tard que le 19 février, suivant notre ca- lendrier.

L'année, d'abord divisée exclusivement en mois lunaires, afin que le milieu du mois, soit le 15^me jour, concorde avec la pleine lune ; mais ainsi les mois ne comptent que 2S ou 29 jours, et comme le soleil est également pris en considéra- tion, c'est-à-dire l'année solaire, il devenait né- cessaire, afin d'intercaler les jours supplémen- taires, d'ajouter tous les trois ans, deux mois soi-disant bisextiles.

Les différents mois n'ont pas de dénomination, ils sont désignés par des chiffres: le sixième mois, etc. Le Chinois intercale les «mois bisex- tiles» entre le deuxième et le troisième et entre le sixième et le septième mois, ainsi il désignera le sixième mois, le sixième mois intercalaire, le septième mois, etc. En langoge poétique, il existe cependant quelques autres désignations, par exemple shi-liu-jruch (mois des grenades) pour le sixième mois, époque à laquelle, l'arbre favori des Chinois, le grenadier, est en pleine flo- raison.

Le premier et le quinzième jour du mois ont une certaine importance; ces jours-là les affaires officielles chôment; dans le Yamen (bâtiment d'administration des premiers magistrats de la ville), les employés subalternes se réunissent en audience solennelle; le chef avait auparavant fait des prières dans le temple principal. Les commerçants brûlent, ce jour, des flambeaux de- vant l'image ou l'armoire de tsai-shen (le dieu de richesses pour rendre celui-ci sympathique).

Ces deux jours ressemblent donc quelque peu à nos dimanches, en raison aussi que les ouvriers et les employés reçoivent une meilleure et une plus substantielle nourriture ; il leur est surtout accordée plus de viande.

La division des mois en décades est aussi con- nue des Chinois, mais elle est peu pratiquée. A part celte division de l'année en mois et parallèle- ment avec celle-ci il y a une autre division en 2/f tsich ou termes, dont chacun a une durée d'environ 15 jours, cependant pas régulièrement;

ils sont également fixés par le soleil. Le premier tombe avant ou immédiatement après le 6 février, donc quand le soleil se trouve à une dislance de 15" du verseau. Les désignalions de ces termes se rapportent aux saisons ou à des événements importants de la nature, par exemple la période des pluies, l'équinoxc du printemps, la moisson, les petites chaleurs, etc. Les quatre saisons (sse chich) sont les mêmes que chez nous.

Les Chinois ne comptent pas les années par cycles de cent ans ou siècles, mais par des pé- riodes de chia-lze, chacune d'une durée de soixante ans. Elles n'ont pas pour point de dé- part un événement fixe pour la définition des époques, comme par exemple la naissance du Christ, la fondation de Rome, la fuite de Mahom- med ; elles se basent exclusivement sur le règne contemporain de l'empereur. Ainsi les Chinois diront duns la 24^mc année du règne de Kuaug- ksu (nom de l'empereur), le dixième mois, au quinzième jour et ainsi de suite.

Les jours sont partagés, d'après l'ancienne di- vision chinoise en douze chen, chaque chen a une durée de deux heures. Le chen est de nou- veau divisé en huit chich de 15 minutes et ainsi on désigne les chich-chen du jour. Le premier chen ne correspond pas, comme on pourrait le supposer, avec notre minuit, mais avec onze heures du soir. Encore aujourd'hui le temps est indiqué officiellement par chen, entre autres pour l'invitation à assister à des festins.

(A suivre.)

Le prix des diamants

Des journaux américains publient les déclara- tions suivantes faites par le directeur de la «De Beers Consolidated Diamond Mines» à Kimber- ley : L'augmentation du prix des diamants n'est pas due à la guerre du Transvaal, mais à la prospérité croissante des Etats-Unis, qui achètent les cinq septièmes de la production des diamants du monde. A l'heure actuelle, l'Amérique, par suite de sa prospérité, achète considérablement, et les prix ont monté, en conséquence. La «De Beers Company», qui, de fait, a le monopole de la production du monde a augmenté les prix. Si ses mines de Kimberley n'étaient pas consolidées et étaient en concurrence, les prix tomberaient à un tel point que l'industrie du diamant ne donne- rait aucun profit et que la valeur des pierres pos- sédées par des simples particuliers diminuerait.

De la sorte, le vendeur et l'acheteur, subiraient une perte. Le diamant est un luxe, et la «De Beers Compagny» s'efforce de lui conserver ce caractère. Mais il n'est pas exact de croire que la «De Bcers Company» délient en réserve un monceau de diamants, pour empocher le marché d'être saturé.

Circulation des billets de banque Dans le dernier numéro de Y Economiste fran- çais, M. Paul Leroy-Bcaulieu a publié un article intitulé «le relèvement de l'Espagne et la ques- tion du change». Nous en reproduisons ci-des- sous les passages s'occupanl plus particulière- ment de la circulation des billets de banque.

Entre l'effet purement matériel et en quelque sorte mécanique de l'augmentation des billets en circulation, dit M. Leroy-Beaulieu, il y a aussi des causes morales qui interviennent, tantôt pour atténuer cette perte au change, tantôt, au con- traire, pour l'accentuer. La principale de ces causes morales, de beaucoup la prédominante et quasi même la seule, c'est la confiance ou la dé- fiance en la politique financière du gouverne- ment, notamment en ce qui touche précisément les perspectives d'inflation ou de restriction de la circulation des billets. Si l'on espère qu'une po- litique prudente restreindra à l'avenir les billets en circulation, celle perspective produit en partie des effets analogues à une restriction effective de ces billets ; si l'on croit, au contraire, que l'in- flation continuel a et se développera, cette pers- pective développe et précipite la dépréciation du change.

En dehors de cette cause opérant mécanique- ment, l'inflation ou la restriction des*billets en circulation et de cette autre cause, toute morale faisant craindre une inflation continue ou espé- rer une restriction systématique, toutes les causes réputées influer sur le change sont secondaires et quasi négligeables.

Ainsi le montant même de l'encaisse n'a qu'une valeur accessoire. . , ., ,

L A F E D E R A T I O N H O R L O G E R E S U I S S E 97 On argue parfois du mouvement des importa-

tions et des exportations, des paiements à faire par le gouvernement ou par les grandes compa- gnies à l'étranger, comme des causes importantes de la dépréciation du change ; c'est là se trom- per. Ces causes sont tout à fait secondaires; ces mouvements d'importation et d'exportation de marchandises, etc., s'arrangent tout seuls, auto- matiquement, quand la circulation des billets n'est pas exubérante: les affaires de bourse d'un

pays avec l'extérieur se règlent de môme méca- niquement, sans intervention gouvernementale nécessaire. Le tout est que la circulation des bil- lets ne soit pas exubérante; une autre condition, toutefois, est utile, c'est que le pays se montre accueillant pour les capitaux du dehors; ceux-ci affluent dans une contrée qui offre des ressources naturelles et ils facilitent les paiements à l'exté- rieur, par conséquent les changes avec l'étran- ger.

Ce n'est pas seulement la science, c'est-dire un recueil d'observations abstraites, c'est aussi et surtout l'expérience, l'expérience des grands et riches peuples qui est aussi éclatante que déci- sive en cette double matière : réduction d'une cir- culation de billets qui n'est pas échangeable con-

tre de l'or, accueil bienveillant et empressé a u x capitaux étrangers ; ces deux phénomènes, d'ail- leurs, se complètent et s'aident l'un l'autre.

Après 1815, l'Angleterre; après 1866, les Etats- U n i s ; après 1870, la F r a n c e ; puis aussi la Rus- sie, l'Autriche-Hongrie, ont considéré comme un honneur et un profit, pour e u x , de réduire l'exu- bérante circulation des billets, d e n e plus faire de ces billets une source d'emprunt et d'expédient pour le trésor et de revenir a u x paiements en espèces.

Tout dernièrement deux pays, qui étaient sin- gulérement empêtrés, quasi submergés, par une circulation de papier exubérante, la Republique Argentine et le Brésil, ont suivi une politique systématique de réduction de cette circulation et ont obtenu, l'un et l'autre, des résultats qui, pour ne pas être encore complets, sont néanmoins notables.

Tout les pays que nous venons de nommer, aussi bien les très grands et très riches, que ceux

à finances gravement avariées, ont su repousser le sophisme des inflationnistes, d'après lequel la multiplication artificielle de la monnaie serait une source de prospérité en développant les ex- portations. Si l'on peut admettre que, au premier moment et d'une façon passagère, pour de légers écarts de change, il puisse se produire, parfois, quelque effet de ce genre, cela est très limité et transitoire et beaucoup plus compensé par d'énor- mes maux : le renchérissement de toutes les den- rées pour le peuple et pour toutes les classes qui vivent de salaires, traitements, rentes, pensions;

d'un autre côté, l'instabilité de la monnaie qui déjoue tous les calculs et rend les opérations in- dustrielles ou commerciales à long terme impos- sibles.

Les méfaits de l'acétylène

A la suite d'un grave accident récemment causé dans le canton de Berne par un appareil d'éclairage à l'acétylène, le Conseil exécutif re- commande à toutes les autorités des districts, comme aussi à toutes les autorités dés communes du canton, de veiller d'une façon plus stricte à l'application et à l'exécution de l'ordonnance du 14 avril 1897 concernant la production et l'em- ploi de l'acétylène. Une enquête en effet démontre que l'explosion qui a déterminé l'accident sus- rappelé est directement en rapport avec l'inob- servation de cette ordonnance. Sans doute, la cause immédiate de l'accident a été un usage probablement imprudent de l'appareil producteur du gaz acétylène ; mais l'appareil môme avait été mis en exploitation sans inspection officielle préa- lable ni autorisation, et la construction en était défectueuse en ce sens qu'il manquait un méca- nisme de sûreté dont la présence eut prévenu les suites du faux emploi de l'appareil et empêché l'accident.

En conséquence, le Conseil exécutif ordonne à toutes les autorités des districts et à toutes les autorités de police locale du canton de veiller strictement, sous leur responsabilité, à l'applica- tion de l'ordonnance du 14 avril 1897, dont nous

rappelons en particulier les dispositions ci-après : 1. Aucune installation servant à la production ou à l'emploi de l'acétylène, qu'elle soit de la nature industrielle ou non, ne peut être mise en exploitation avant que les autorisations légales (permis de construction et d'approbation et per- mis d'industrie) aient été obtenues.

2. Ces autorisations ne seront accordées qu'a- près publication du projet de l'installation et l'inspection de celle-ci par u n expert officiel (art. 25 de la loi sur l'industrie, du 7 novem- bre 1849).

3. Celui qui, sans avoir obtenu les dites auto- risations, exploite une installation pour la pro- duction et l'emploi de l'acétylène doit être immé- diatement dénoncé par l'autorité de police locale au préfet, qui déférera le délinquant au juge et interdira l'exploitation ultérieure de l'installa- lion.

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En conséquence, ceux qui fabriqueraient, commissionneraient ou vendraient des pièces reconnues en contrefaçon et ne portant pas ma marque de fa- brique ci-contre seront poursuivis selon toutes les rigueurs de la loi et frappés de fortes indemnités.

U n e f o r t e r é c o m p e n s e s e r a d o n n é e à c e u x q u i d é - n o n c e r a i e n t d e s c o n t r e f a c t e u r s .

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