Dixième Année. — N

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L e s C o n s u l a t s s u i s s e s à l ' é t r a n g e r r e ç o i v e n t l e j o u r n a l . _pa

Dixième Année. — N

59.

Prix du numéro 10 centimes

Jeudi 23 Juillet 1896.

Bureaux: Rue de la Serre, 58.

A B O N N E M E N T S

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L'Horlogerie à l'Exposition nationale suisse. Genève 1896

Notice descriptive île l'horlogerie de la maison Henri Robert & JiIs, delà Chaux- de-Fonds.

La maison Henri Robert & fils existe de- puis 25 a n s , pendant lesquels elle a étendu ses relations un peu dans tous les p a y s : elle ne fabrique que la bonne horlogerie pour damés et pour messieurs et s'applique à con- server à nos montres suisses leur réputation universelle. Ses plus g r a n d s efforts ont tou- jours tendu à ne livrer que des montres absolument fidèles et en état de rendre les meilleurs services à leurs possesseurs.

Nous remarquons dans cette vitrine une très grande variété de montres, dont l'inté- rieur et l'extérieur sont également soignés.

Nous y voyons : (> savonnettes or et 2 lé- pines remontoirs, levées visibles, Ii) lignes, de toute première qualité, les unes avec con-

tre-pivots partout, d'autres toutes simples, niais non moins excellentes. Quatre de ces pièces sont dans des boites forme lentille, cette belle forme si sympathique à l'œil et s i agréable dans la poche.

Kn outre :

2 savonnettes remontoirs, IS k. levées visi blés, bassines 11 lignes.

3 remontoirs, IS k., levées visibles, '/- bas- sines, 15 lignes.

2 remontoirs, 18 k., très bel échappement, ancre anglais, '/s bassines, '/' platine, 15 lignes.

2 savonnettes remontoirs, 18 karats, ancre, 10,200 vibrations, pour l'Angleterre, bas- sines à guichets, pièces très réussies, à fonds polis, l'une avec zone polie, l'autre avec zone émail bleu, 3Zi platine, LJ lignes.

1 ancre à clef, 18 k., spiral Breguet, genre anglais, cadran or, bassine gravée, 3/i pla- tine, 15 lignes.

1 cylindre a clef, I S k . , genre anglais, cadran or, bassine gravée, \x platine, 1(5 lignes.

1 cylindre à clef, 18 k., genre anglais, cadran or, 2 filets, gravée, 15 lignes.

1 remontoir cylindre, 18 k., genre anglais, cadran or, bassine gravée, 15 lignes.

1 remontoir cylindre, 14 k., grand guichet Rococo, 12 lignes, dont la boite et la déco- ration sont à r e m a r q u e r .

1 savonnette remontoir cylindre, 14 k., bas- sine avec carrure à facettes et, au milieu du couvercle, une étoile rapportée sur

champ mille-fouilles, 12 lignes. Très belle pièce.

(3 remontoirs cylindre, 14 k., boites fantaisie avec lunettes étampées, 12 lignes. Ces montres sont particulièrement jolies et le graveur qui les a décorées a fait preuve d'un goût parfait.

G remontoirs cylindre, 18 k., boites forme oignon, décors riches en émail et joaillerie, 1L lignes.

En tout 15 genres de mouvements complè- tement différents les u n s des autres et poul- ies pays les plus divers.

Cette exposition nous réjoùifet nous prouve C[Uc la bonne horlogerie neuchàteloise, t o m m e on la fabriquait précédemment, celle qui a fait notre réputation, existe, toujours et prospère au milieu de nous. La clientèle achète les produits de cette maison yeux fermés, sûre c(u'elle est, par l'expérience qu'elle en a faite depuis de longues années, de recevoir une qualité toujours irréprochable. Voilà un re- nom que devraient envier et auquel devraient tendre nombre d'industriels du monde entier.

La maison Henri Robert & fils est au premier r a n g de la pléiade nombreuse de nos fabri- cants qui maintiennent haut le drapeau suisse à l'étranger, en conservant à la plus belle de nos industries nationales, sa prépondérance et sa réputatation sur le marché universel.

Notice descriptive de l'horlogerie de la maison Jeanneret & Rocher, de la Chaux-de-Fonds.

La vitrine de cette maison attire les regards des visiteurs par la grande variété de ses genres soignés et compliqués. Au premier coup d'œil on remarque une montre d'un effet admirable, c'est une pièce d'une grande valeur, le décor artistique et la disposition sont de très bon goût. Lc sujet qui représente une chasse au tigre est traitée de main de maî- tre et rehaussé par un fond émail vert et un encadrement de brillants et rubis sertis à jour. Le second fond, comme pendant au cou- vercle, a un trophée de chasse encadrant une tète de tigre.

Le mouvement est à grande sonnerie, répé- tition minutes, chronographe cempteur des m i n u t e s , et quantième perpétuel. Malgré toutes les complications dont cette pièce est chargée, elle possède néanmoins une marche très régulière, puisqu'elle a obtenu un bulletin de marche de l'Observatoire de Neuchàtel.

Nous supposons que cette pièce est une des J

plus compliquées de l'Exposition. Cette pièce se trouve accompagnée d'une absolument pareille comme mouvement, et de deux autres grandes sonneries, dont une 14 lignes, égale- ment à répétition à minutes.

On remarque encore un beau choix do répé- titions avec diverses complications telles que chronographes quantièmes perpétuels, auto- mates à sujets variés; toutes ces pièces, sauf la grande sonnerie 14 lignes, sont accompa- gnées de bulletins de l, c ou de 2me classe de l'Observatoire de Neuchàtel.

A signaler également plusieurs chrono- mètres accompagnés de bulletins de lr c classe de l'Observatoire de Neuchàtel.

La montre de dame se trouve également représentée par un choix de petites ^montres, depuis la toute petite montre de 5 à IJ lignes cylindre, et de 7 à 12 lignes ancre, dont une partie avec de riches décors en pierreries, émaux et peintures, et l'autre en pièces unies, destinées a u x amateurs de chiffres et m o n o - g r a m m e s . La petite répétition y est également représentée; elle se distingue par une décora- tion d'un nouveau genre.

Notice sur Vhorlogerie de la maison WoI- fensberger, du Locle.

La vitrine de cette maison renferme de l'horlogerie compliquée et de précision en très bonne qualité et d'un achevage soigné.

Chronomètres de poche, chronographes, répé- titions simples et munies de complications.

Toutes ces pièces sont accompagnées de beaux bulletins de l'Observatoire.

Les chronographes sont d'un nouveau sys- tème breveté: ils sont remarquables par la haute précision des observations du chrono- g r a p h e : la marche de la montre est excel- lente.

Au nombre des pièces exposées se trouve une montre-horloge, petite et grande sonnerie, munie d'un perfectionnement assez important augmentant la sûreté de la répétition.

En somme, belle et bonne horlogerie, fabri- quée d'une manière consciencieuse et donnant d'excellents résultats.

Notice descriptive des cadrans émail de la maison Fritz Roberl-Porret, du Locle.

La maison Fritz Robert-Porret expose 24 cadrans émail, dont la peinture a été obtenue par un procédé mécanique a n a - logue à celui employé par les principales fabriques américaines, mais avec plus de

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3OG

L A F É D É R A T I O N H O R L O G E R E S U I S S E

' ^-•

perfection, de régularité. La rapidité est en outre jointe à la bienfacture. Trois employés fournissent journellement 809 peintures de n'importe quel genre, depuis la composition la plus simple à la plus compliquée, chrono- graphe, divisions de 300 minutes, comp- teurs, etc.

Le noir est en relief, brillant et inaltérable.

Les peintures se font aussi très bien en cou- leurs rouge, bleue, verte, brune, etc. L'or et l'argent, si difficiles à travailler sur émail au pinceau ne donnent, par ce procédé, aucune difficulté et le résultat est d'une supériorité incontestable.

Information

Les intéressés peuvent d e m a n d e r des renseignements sur les maisons

B e n d e r & C

à E l b e r f e l d , et U . V o l k e r t à A m s t e r d a m , au Secrétariat général de la Chambre cantonale du Commerce, à la Chaux-de- F o n d s .

Le Congrès des mutualistes suisses

Le Congrès des mutualistes suisses se réunira le lundi 31 août prochain, à Genève, dans l'Aula de l'Université.

Cette réunion aura d'autant plus d'impor- tance que la commission du Conseil national chargée d'examiner le projet de loi fédérale sur les assurances tiendra en septembre une session dans la Suisse romande, à Neuchâtel, Lausanne cl Genève.

Voici les questions qui seront traitées par le congrès :

1

question. Y a-t-il lieu de condamner la méthode généralement mise en pratique par un grand nombre de sociétés de secours mutuels :

a) de n'allouer les indemnités journalières

de maladie que pour des périodes disconti- nues dans le cours d'une même maladie?

/;) de réduire progressivement ces indem- nités dés que la maladie se prolonge au delà des limites déterminées?

c) de supprimer toute indemnité avant la

fin de la maladie ?

Ne conviendrait-il pas de rechercher les moyens de secourir d'une manière plus ration- nelle et plus efficace le patient dont la maladie se prolonge?

Rapporteur: M. Latour, inspecteur d'écoles.

2

question. — I. Le principe décaisses de

de quelles considérations ?

II. Sur quelles bases rationnelles les caisses de réassurance doivent-elles être établies ?

a) Cotisations des sociétés ou des sociétaires

adhérents ;

V) Taux de l'indemnité journalière à accor-

der:

c) Durée des secours, etc.

III. Y a-t-il lieu, comme complément des caisses de réassurance, de mettre à l'étude la création d'asiles spéciaux à l'usage des in- curables des sociétés de secours mutuels?

Rapporteur: M. Alex. Gavard.

La fête centrale du Grutli

Le Grutli représente actuellement, dans le parti socialiste, la nuance opportu- niste, celle qui veut marcher aussi long- t e m p s que possible avec les radicaux.

Rien de révolutionnaire dans ses allures.

Et cela d'autant plus que le Grutli ne s'est jamais contenté d'être une société exclusivement politique. Ses sections ont toujours cultivé le chant, le tir, la gymnastique. La fête centrale de Zotin- gue comprenait donc des concours de tireurs et de gymnastes, un concert d o n n é par les sociétés de chant dans l'église de la ville. E n circulant dans la cantine et sur le champ de fête, on ne se serait pas douté qu'on assistait à une assemblée d'une société socialiste. Rien ne distinguait cette réunion d'une de nos fête patriotiques et nationales. C'est là l'admirable résultat de notre régime de liberté et du jeu naturel de nos ins- titutions démocratiques, qu'aucun parti, aucun groupe ne se sent hors la loi.

pourvu qu'il la respecte. Tous ont un attachement 'égal p o u r leur pays. Nos p a r u s peuvent se combattre sur le ter- rain de la politique intérieure. Ces com- bats ne font qu'accroître leur attache- ment à la pairie commune. Et ce sont précisément ces luîtes politiques qui font sentir à chaque citoyen qu'il est un membre actif de cette pairie, qu'il en constitue un des éléments néces- saires.

Les deux principaux objels que l'as- semblée des délègues eût à son ordre du j o u r étaient la nationalisation des chemins de 1er et la banque d'Etat.

M. Henri Scherrer. de St-GaIl, a rap- porté sur la première question. Il a commencé par faire l'histoire des tenta- tives malheureuses de rachat des chemins de 1er qui onl élé faifes jusqu'à présent par la Confédération. Puis il en est venu à la situation actuelle.

Aujourd'hui, a-t-il dit en substance, nous sommes en présence de deux mouvements différents : 'd'un côlé. ini- liative pour l'expropriation des chemins de 1er, de l'autre, la loi sur la compta- bilité, contre laquelle le référendum vient d'être demandé.

En principe, les socialistes sont parti- sans de l'expropriation des chemins de fer. Le radiai à l'amiable est une iin- possibilité. Du reste, l'Etat n'est pas lié par les concessions. La concession est un acle unilatéral promulgué par l'Etat cl signé par lui seul. De même que l'Etat a apposé sa signature au bas de cette acle. de même il peut la retirer si cela lui convient.

Cependant, l'auteur a certaines objec- tions à faire à l'initiative Gautschy. A tous les points de vue c'est une faute lactique d'avoir lancé cette initiative maintenant. Et cela autant plus qu'en la faisant entrer en scène en ce moment, on peut compromettre le sort de la loi sur la comptabilité.

L'orateur parle ensuile de cette loi : c'est à elle qu'il réserve toutes ses fa- veurs. Elle n'a p a s , comme certaines personnes ont dit, une importance su- b o r d o n n é e . Elle constitue la préparation au rachat dans toutes les directions.

Les socialistes doivent appuyer de toutes leurs forces la loi de comptabilité, qui prépare le rachat des chemins de fer par l'Etat. Revenant encore sur l'initiative Gautschy, M. Scherrer déclare qu'il ne veut pas Ia combattre, mais que l'essentiel est que la Société du Grutli agisse de toutes ses forces p o u r faire accepter la loi sur la comptabilité, qui sera utile même si l'initiative est volée.

Comme on le voit par ce compte rendu s o m m a i r e , M. Scherrer s'est montré en somme peu enthousiaste pour l'initiative Gautschy. La plupart des orateurs qui onl suivi onl l'ait entendre une note toute différente. MM. Seidel et Greulich, de Zurich, Millier et Z'graggen Albisser, de Lucerne, ont insisté sur le fait que le Grutli ne pouvait rester en arrière, maintenant que l'initiative pour l'expropriation des chemins de fer était lancée. Les socialistes, a dit M. Greulich, onl loujours élé à la tèle des partisans du rachat des chemins de 1er. El maintenant (pic le mouvement est en train, ils res- teraient en a r r i è r e ? Non, certes, c'est impossible. Du reste, l'initiative pour l'expropriation et la loi sur la compta- bilité ne se nuisent pas l'une à l'autre.

Au contraire elles sont solidaires l'une à l'autre. En faisant campagne pour l'expropriation, n o u s a p p u i e r o n s e n même temps la loi de comptabilité.

M.Weber, rédacteur du Sladtanzeiger, de Sl-GaIl, a formulé certaines craintes.

Il s'est déclaré partisan de l'expropria- tion : mais a-l-il ajouté, les partisans du radial sonl divisés sur celle question.

Et. d'autre part, les p r o m o t e u r s de l'initiative onl vivement critiqué la loi sur la comptabilité. Celle initiative arrive donc à un mauvais moment. Elle divise nos Iroupes, que nous aurions dû con- server compactes jusqu'après le 1 octobre.

L'orateur a donc exprimé son regret de celle campagne. Il craint que les socia- listes n'aillent au devant d'un échec.

Malgré les conseils de prudence donnés par l'orateur saint-gallois, l'assemblée a suivi l'opinion des gens pressés. Elle a décidé d'appuyer à la fois l'initiative d'expropriation et la loi de comptabilité, dans l'idée (pie les deux mesures étaient solidaires l'une de l'autre et se complé- taient mutuellement.

(Du Journal de Genève).

La corruption espagnole à Cuba D'après des renseignements de source fran- çaise, une des causes principales de la durée extraordinaire de l'insurrection cubaine est la corruption espagnole qui peu à peu a tari les sources vitales de l'industrie et du com- merce. Une personne fort connue· et dont la bonne foi ne peut être mise en doute, revenue récemment d'un voyage à Cuba, raconte de quelle manière se fait la guerre entre Espa- gnols et insurgés.

Dernièrement, le fameux leader insurgé, Maceo, avait établi un camp ouvert à un kilomètre seulement de la fameuse Trocha du général Weyler. Il y resta longtemps sans

.,

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LA FEDERATION HORLOGERE SUISSE

-qu'on songeât à l'attaquer. Des deux côtés on s'amusait, on faisait la cuisine, on organisait d e s jeux variés, sans songer le moins du monde à se couper la gorge.

Fréquemment, les insurgés entrent dans u n e ville à l'improviste, mettent la main s u r ce qui leur convient, s'y approvisionnent gratispro Deo, y séjournent quelque temps si le pays leur plait et s'en vont sans que les soldats espagnols songent à les inquiéter. La guerre n'est pas conduite d'une façon sérieuse.

Les Espagnols n e tiennent que les villes et n'osent se montrer en rase campagne qu'en nombre considérable. Ils n'attaquent pas les insurgés. A l'occasion, ils leur vendent des a r m e s et des munitions. Les officiers conser- vent s u r les rôles les noms de soldats morts depuis longtemps, ce qui constitue pour eux une source do revenu considérable. Il va sans dire que personne ne s o n g e a mettre fin à une insurrection dont tout le monde profite excepté le paisible Cubain qui paie les frais de la g u e r r e . Les Espagnols traitent les Cubains avec la dernière cruauté et u n e brutalité in- croyable. Lorsqu'ils sont en marche dans les campagnes ils attaquent sans provocation les g e n s qui travaillent dans les champs. Ce sont ces faits d'armes peu dignes d'une nation civilisée que les Espagnols appellent des victoires dans les bulletins quotidiens qui en racontent les détails ainsi que le nombre d'insurgés tués.

Un riche planteur cubain fut amené l'autre jour devant un officier. « P o u r q u o i n'avez-

« v o u s pas apporté vos approvisionnements

« d e tabac en ville, comme l'ordre en a été

« d o n n é par le général Weylor», demanda l'officier d'un ton péremptoire.

« Vous m'avez pris mes chevaux et mes

« m u l e t s , il m'est impossible de faire trans-

« porter mon tabac», répondit le planteur.

«C'est b i e n » , continua l'officier, rentrez chez vous avec monsieur », — et l'officier dé- signa du doigt un sous-officier espagnol —

«désormais vous êtes mon prisonnnier à

«.domicile». Rentré dans sa maison de cam- pagne avec son escorte espagnole, le malheu- reux planteur fut mis à mort ainsi que sa femme et ses enfants. P o u r cacher le crime on brûla la maison, après l'avoir pillée régle- mentairement de fond en comble. Le rapport officiel l'accusait d'avoir c h e r c h é e s'échapper pour justifier l'exécution sommaire de cet excellent homme.

On pourrait multiplier les récits de ce genre et, pour la honte de l'humanité, leur véracité ne peut pas être mise en doute.

Les Espagnols font tout pour éviter la pu- blicité de leurs méfaits. Mais la vérité se fait j o u r par la presse et par les récits des specta-

teurs involontaires de ces h o r r e u r s . La déso- lation règne partout. L'autre jour, un officier espagnol a affirmé que l'Espagne était décidée à transformer Cuba en un désert et a en tuer tous les habitants plutôt que de céder à l'in- surrection.

Les insurgés sont en général sobres et bons.

Ils se nourrissent de bananes et d'ignames (•yams) qu'ils trouvent dans les montagnes et couchent en plein air.

Entre temps, l'Espagne continue son oeuvre de destruction, armée de la torche incendiaire et du glaive fratricide. Sa mauvaise organisa- tion et la corruption officielle éternisent l'in- surrection. Il est à craindre qu'avec le sys- tème actuel d'administration le jour no vienne où le dernier général espagnol cl sa dernière armée seront chassées définitivement de Cuba.

Ce jour-là on pourra d i r e : « T o u t est perdu, même l'honneur. »

Nouvelles diverses

L e s v o y a g e s t r a n s i b é r i e n s seront à bon marché après la construction du chemin de fer. Les billets de 3e classe de Moscou à la côte du Pacifique ne coûteront pas beaucoup plus d'une centaine de francs, la Russie ayant maintenant adopté le système des zones et abaissant les prix considérablement pour toutes les distances au-dessus de 300 versles.

Le voyage durera seulement 9 jours et demi pour aller de Moscou à Vladivostok par trains express, et si on marche à une vitesse de 50 verstes à l'heure, la durée du voyage sera seulement de 7 jours et 14 heures.

L ' é t a b l i s s e m e n t d e l ' a r b i t r a g e i n t e r - n a t i o n a l e c o m m e r è g l e pour l'Angleterre et les Etats-Unis est discutée de la manière la plus sérieuse clans les deux pays, même p a r leurs gouvernements. Le président de la Société de la paix et de l'arbitrage de l'Angle- terre. M. Hodgscn P r a t l , a, pour cette raison, fait un séjour prolongé aux Etats-Unis, et on regarde comme certain que les négociations officielles aboutiront.

Avis

Nous prions ceux de nos abonnés de l'étranger qui n'ont pas encore payé l'abonnement de l'année 1896, de bien vouloir nous faire parvenir fr. 12.—, par mandat postal, par chèque ou en timbres-poste.

L'Administration du journal.

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